Création de métropoles votée, la folie de la concentration urbaine
On comprend évidemment que les collectivités se concertent pour la réalisation de certains équipements notamment de transports, par contre on ne peut que s’étonner de la folie de la concentration urbaine et cela dans tous les pays. Le véritable enjeu est en effet de concurrencer les villes étrangères qui ne cessent de grossir. Des monstres urbains se constituent avec toutes les conséquences néfastes en termes de qualité de vie, de sécurité, d’environnement, de coût du foncier et aussi de fiscalité. De villes qui deviennent impossibles à gérer alors que le développement des technologies de l’information devrait au contraire contribuer à un aménagement plus équilibré du territoire. Les députés ont ouvert la voie à la création des métropoles de Paris, Lyon et Marseille, et d’une dizaine d’autres en province, lors de l’examen en première lecture du projet de loi sur la décentralisation. Les députés ont ouvert la voie à la création des métropoles de Paris, Lyon et Marseille, et d’une dizaine d’autres en province, lors de l’examen en première lecture du projet de loi sur la décentralisation, achevé dans la nuit de vendredi à samedi après quatre jours de débat. Le vote solennel de l’ensemble du projet de loi, défendu par la ministre de la Réforme de l’Etat Marylise Lebranchu, est prévu pour mardi prochain, le texte devant ensuite repartir au Sénat après les vacances. Les métropoles de droit commun, qui seront créées par décret, seront Toulouse, Lille, Bordeaux, Nantes, Strasbourg, Rennes, Rouen, Grenoble, Montpellier et Brest. Elles s’ajouteront à la métropole de Nice, la seule actuellement existante, et à celles de Paris, Lyon et Aix-Marseille-Provence, qui disposeront de statuts spécifiques. Elles se substitueront aux intercommunalités existantes et disposeront de compétences étendues (développement économique, tourisme, transports, habitat, environnement, eau, etc.). La métropole du Grand Paris, qu’avait rejetée le Sénat en juin et qui entrera en vigueur début 2016, regroupera la capitale et l’ensemble des communes des départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne). Elle aura en charge les questions d’habitat, d’environnement et d’aménagement, tandis que les transports continueront à relever de la région Ile-de-France. Les socialistes ont voté pour la création de cette nouvelle entité, qui remédiera selon eux au « morcellement » et à la « complexité » de l’organisation territoriale en Ile-de-France. L’UMP, l’UDI et le Front de gauche ont voté contre, fustigeant « un monstre technocratique » générateur de « doublons ». Écologistes et radicaux de gauche se sont abstenus. La métropole sera administrée par un conseil composé pour un quart de représentants du Conseil de Paris et pour trois quarts de ceux des conseils municipaux des autres communes. Les règles budgétaires seront établies par le gouvernement par ordonnance dans les 18 prochains mois. Les députés ont également fixé les règles de création des autres métropoles. Des métropoles pouvaient déjà être constituées depuis une loi de 2010, mais seulement sur une base volontaire : de ce fait seule existe actuellement la métropole de Nice Côte d’Azur, présidée par Christian Estrosi (UMP), qui soutient d’ailleurs pour l’essentiel les nouvelles dispositions adoptées. Le projet de loi rend automatique la transformation en métropoles des intercommunalités de plus de 400.000 habitants si elles se situent au centre d’une aire urbaine de plus de 650.000 habitants ou sont des capitales régionales.