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Avec Trump, la fin de l’Europe ?

Avec Trump, la fin de l’Europe ?

Les rapports de force que Donald Trump devrait engager avec l’Europe ne seront pas « que » commerciaux, technologiques ou militaires. Ils porteront aussi sur la propagation des ressorts idéologiques et stratégiques qui ont « fait » sa victoire et consolideront la doxa des extrêmes droites. A terme, c’est la démocratie « en » et « de » l’Europe qui est en péril. 

Le champagne ne coule pas à flots dans les seuls bureaux de Viktor Orban à Budapest, de Robert Fico à Bratislava ou d’Eric Ciotti à Nice – l’un des rares parlementaires français à s’être publiquement prononcé en faveur de Donald Trump avant les élections. Il est sablé au sein de toutes les instances d’extrême droite en Europe – indépendamment des obédiences, des chapelles, des particularismes qu’elles représentent et qui pour l’heure fracturent leur unité politique -, tant le triomphe du candidat républicain est annonciateur, pour elles, de jours heureux. Et d’un avenir funèbre pour l’Europe.

Les rapports de force à prévoir seront d’ordres commercial – notamment avec l’instauration annoncée de nouveaux droits de douane -, énergétique, technologique, évidemment militaire et géopolitique avec en ligne de mire l’avenir de la guerre russo-ukrainienne et le spectre d’une déstabilisation des pays frontaliers en cas d’affaiblissement, lui aussi prévisible, de l’OTAN. Mais d’autres effets ceux-là sournois, souterrains, difficilement palpables, sont à redouter, qui pourraient mettre en péril le devenir même de l’Europe.

La stratégie de Donald Trump à l’égard du reste du monde est identique à celle qui a pavé sa campagne électorale : discréditer, affaiblir, anéantir l’opposant pour consolider sa propre puissance. Une stratégie valable pour lui-même comme pour les Etats-Unis, qui pourraient s’employer sans réserve à fragiliser l’Europe. Plus précisément à miner l’institution européenne (l’UE) tout en épargnant les pays européens qui, eux, constituent un marché capital pour la santé de l’économie américaine – sur laquelle il a fondé sa doxa.

A cette fin, il semble inéluctable que Donald Trump et son administration esquiveront le dialogue direct avec l’UE au profit de relations bilatérales auprès de chaque pays. Cette méthode, logique avec sa culture anti-universaliste, son hostilité au multilatéralisme, fut déjà prégnante lors de son premier mandat. Et elle épouse l’adage simpliste mais « efficace » de diviser pour mieux régner - le Premier ministre Michel Barnier n’est pas dupe, qui dans ses premières réactions met en garde les Européens contre la tentation du « chacun pour soi ».

Ses répercussions sont à plusieurs détentes. Les régimes « pro-Trump » pourraient être privilégiés, dopés aux opportunités commerciales et aux subsides américains, consolidant alors leur économie et, consubstantiellement, leur idéologie. Or sur quels ressorts la victoire du milliardaire s’est-elle fondée ? La xénophobie, le racisme, la chasse aux immigrés, le discrédit des minorités, le rejet des oppositions. Le nationalisme, la tentation isolationniste voire sécessioniste. Le climato-scepticisme et le climato-dénialisme. L’évangélisme dérégulateur, la culture de l’individualisme, le mythe consumériste et matérialiste. La résurgence masculiniste, l’aliénation des libertés dictée par le fanatisme religieux et la défense de la « civilisation judéo-chrétienne ». La consécration de la post-vérité, l’outrance verbale, la rhétorique du simplisme disqualifiant celle de la complexité. La dépréciation systématique des élites, des experts et de l’état de droit. Le couronnement de l’hubris et le mythe de la figure libératrice…

Oui, la liste est longue des ressorts qui ont « construit » le triomphe de Trump et qu’il s’emploiera à propager en Europe – l’ensorcellement technologiste, anthropocentriste et scientiste connait une symptomatique illustration avec l’axe Giorgia Meloni/Elon Musk. Ressorts qui caractérisent déjà plusieurs régimes au sein de l’UE – à des degrés divers, outre la Hongrie et la Slovaquie, l’Italie et l’Autriche. Et ressorts auxquels il faut ajouter deux autres, non moins délétères : la parole décomplexée et la banalisation de l’impensable qu’incarnent le successeur de Joe Biden vont sédimenter encore plus puissamment dans chacun des pays d’Europe où les formations d’extrême droite poursuivent leur enracinement. Certaines, comme le Rassemblement national en France, étant même aux portes du pouvoir - laquelle n’a pas attendu le séisme de ce 5 novembre américain pour appuyer sa propre infusion des consciences de cette efficace méthode de légitimation via la normalisation. L’exemple Trump est prêt à ramifier les esprits européens. C’est-à-dire à contaminer les consciences et à polariser, à séquestrer les futurs débats politiques et électoraux.

Ce qui vient de se produire outre-Atlantique constitue bel et bien un péril pour la stabilité et l’avenir de la démocratie en Europe. Les moins pessimistes argueront que ces menaces exercées sur le continent en général et l’Union européenne en particulier peuvent susciter un sursaut, propice à solidariser davantage les pays de l’UE, à les contraindre à une prise de conscience des retards et des dysfonctionnements qui les pénalisent sur la scène internationale. C’est négliger un anachronisme insoluble : le temps, long, d’une supposée réaction disqualifie l’hypothèse face au temps, presque instantané, des mesures que l’administration américaine – soutenue par un Sénat lui aussi « bleu » – est susceptible de déployer brutalement.

L’écart de puissance (politique, économique, financière, technologique, militaire) entre les Etats-Unis et l’Europe n’est pas nouvelle. Les conséquences sont mesurées lorsque les régimes des deux rives de l’océan s’accordent globalement sur un même mantra démocratique, sur une conception globalement partagée des enjeux pour la planète. Elles sont annonciatrices d’un inconnu potentiellement tragique lorsque ces visions divergent radicalement. Du réchauffement climatique au Proche-Orient en passant par Taïwan et bien sûr l’Ukraine, certaines raisons d’être saisi de tétanie sont d’ores et déjà évidentes. Celles qui noircissent l’avenir civilisationnel de l’Europe sont moins spectaculaires. Mais pas moins dévastatrices. La démocratie en Europe et la démocratie de l’Europe semblent désormais, comme jamais depuis la Seconde Guerre mondiale, menacées.

Vers la fin du paludisme ?

Vers la fin du paludisme ?

L’Organisation mondiale de la santé vient d’approuver un nouveau vaccin qui, selon les spécialistes, va changer la donne dans la lutte contre le paludisme, une maladie qui tue chaque année un demi-million de personnes en Afrique.

par Adrian Hill
Director of the Jenner Institute, University of Oxford dans The Conversation

Les essais ont montré que le vaccin R21/Matrix, développé par l’Université d’Oxford en collaboration avec le Serum Institute of India, réduit jusqu’à 75 % le nombre de cas symptomatiques. Il peut être fabriqué à moindre coût et à grande échelle. The Conversation s’est entretenu avec Adrian Hill, investigateur en chef des essais, qui est également directeur de l’Institut Jenner à l’Université d’Oxford, au sujet de son vaccin très prometteur. Vous trouverez ci-dessous des extraits du podcast.

Nous constatons une efficacité d’environ 75 % concernant la réduction du nombre d’épisodes de paludisme sur un an. Le meilleur vaccin utilisé jusqu’à présent présentait une efficacité d’environ 50 % sur un an, l’efficacité devenant plus faible sur trois ans.

Il s’agit là d’une amélioration concrète, mais ce n’est pas le principal progrès. La grande différence réside dans la manière de fabriquer le vaccin à l’échelle qui est vraiment nécessaire pour protéger la plupart des enfants qui ont besoin d’un vaccin contre le paludisme en Afrique.

Il y environ 40 millions d’enfants qui naissent chaque année dans les zones impaludées en Afrique et qui pourraient bénéficier d’un vaccin. Le nôtre est un vaccin que l’on injecte en quatre doses sur une période de 14 mois, ce qui signifie qu’environ 160 millions de doses sont nécessaires. Nous pouvons y parvenir.

Le Serum Institute of India, notre partenaire pour la fabrication et pour la commercialisation de ce vaccin, peut produire des centaines de millions de doses chaque année, alors que le vaccin précédent ne pouvait être fabriqué qu’à raison de six millions de doses par an entre 2023 et 2026, selon les informations de l’Unicef.

Le troisième avantage réel de ce vaccin réside dans son coût. Nous savions pertinemment que nous ne pourrions pas produire un vaccin à 100 dollars (l’équivalent de 94 euros, ndlr). Cela n’aurait pas été acceptable pour les agences internationales qui financent l’achat et la distribution du vaccin dans les pays à très faibles revenus.

Nous sommes donc parvenus à un prix qui variera en fonction de l’échelle à laquelle il sera fabriqué, mais qui devrait se situer à 5 dollars (un peu moins de 5 euros, ndlr) la dose pour une production à un volume important.

Pourquoi la mise au point d’un vaccin contre le paludisme a-t-elle été si difficile ?
Cela fait plus de 100 ans que l’on essaie de mettre au point des vaccins contre le paludisme. Plus d’une centaine de vaccins ont fait l’objet d’essais cliniques chez l’Homme. Très, très peu d’entre eux ont donné de bons résultats.

Le paludisme n’est ni un virus, ni une bactérie. Il s’agit d’un parasite protozoaire, plusieurs milliers de fois plus grand qu’un virus classique. Le nombre de gènes qu’il possède en est un bon indicateur. Le Covid a 13 gènes, le paludisme en a environ 5 500. C’est l’une des raisons pour lesquelles le paludisme est extrêmement complexe.

Le parasite du paludisme prend plusieurs formes. Les formes initiales sont injectées par le moustique dans la peau et se dirigent rapidement vers le foie. Elles se multiplient dans le foie pendant une semaine avant de passer dans la circulation sanguine. Au cours de ces différentes étapes, les formes du parasite sont extrêmement différentes. Elles se développent activement, en se multipliant dix fois par 48 heures.

Lorsque la densité parasitaire devient très élevée, vous êtes très malade. Si vous n’avez pas de chance, vous mourrez, généralement suite à des symptômes cérébraux, un coma ou une anémie sévère car les parasites brisent les globules rouges.

S’ensuit une autre étape au cours de laquelle le parasite se transforme à nouveau. Il prend la forme qui permettra au moustique de l’absorber lors de sa prochaine piqûre. En allant ensuite infecter quelqu’un d’autre, le moustique poursuivra ainsi le cycle de vie du parasite.

On voit à quel point le cycle de vie des agents pathogènes infectieux est complexe.

Le paludisme passe généralement par quatre cycles de vie, qui sont tous différents. Si l’on parvient à mettre au point un très bon vaccin qui vise l’un d’entre eux, on rompt le cycle de transmission. C’est ce que nous essayons de faire.

Nous nous efforçons de cibler les formes du parasite dites « sporozoïtes », qui correspondent aux formes du parasite que le moustique inocule dans la peau. Nous essayons de piéger ces formes sporozoïtes avant qu’elles n’atteignent le foie et qu’elles ne poursuivent leur cycle de vie.

Heureusement, il n’y a pas de symptômes du paludisme à ce stade. Le paludisme est une infection silencieuse jusqu’à ce que le parasite pénètre dans le sang et commence à se multiplier à l’intérieur des globules rouges.

La forme sporozoïte est donc une cible naturelle pour essayer de tuer le parasite avant qu’il ne commence à se multiplier activement.

Parlez-nous des tentatives passées de mise au point d’un vaccin contre le paludisme
Très tôt dans l’Histoire de la vaccination, on a essayé d’utiliser le microbe entier, de la même manière que le pionnier de la vaccination Edward Jenner utilisait le virus entier pour vacciner contre la variole. Puis, le microbiologiste français Louis Pasteur est arrivé avec des vaccins bactériens, et ainsi de suite. Vers 1943, un candidat vaccin contre le parasite entier du paludisme a été testé à New York mais il n’a eu aucune efficacité. Cela a découragé les scientifiques pendant un certain temps.

Ce n’est que dans les années 1980, lorsque nous avons pu commencer à séquencer les gènes du parasite, que de nouveaux candidats vaccins sont apparus. En l’espace de dix ans, nous avons eu 5 000 candidats vaccins, car toutes les équipes espéraient que le gène qu’elles avaient séquencé pourrait être un vaccin contre le paludisme. Et bien sûr, presque tous ces vaccins ont échoué.

Pourquoi les vaccins contre les parasites entiers ne sont-ils pas efficaces contre le paludisme ?

L’explication est la même que celle qui permet de comprendre pourquoi le fait d’avoir été infecté une première fois par le paludisme ne vous protège pas contre l’infection suivante.

Dans les zones où sévit le paludisme où nous testons nos vaccins en Afrique, certains enfants présentent jusqu’à huit épisodes de paludisme en trois ou quatre mois. Ils sont très malades lors du premier épisode, puis trois semaines plus tard, ils font un deuxième épisode de paludisme, et ainsi de suite. L’immunité naturelle ne fonctionne pas tant que l’on n’a pas connu un grand nombre d’infections différentes. C’est pourquoi les adultes sont généralement protégés contre le paludisme et sont moins malades.

Ceux qui meurent du paludisme dans les régions endémiques sont les jeunes enfants qui n’ont peut-être jamais été infectés auparavant. Ils meurent lors de leur première infection à l’âge d’un an, ou alors qu’ils ont peut-être déjà connu un ou deux épisodes de paludisme. Mais cela n’a pas suffi à leur donner une immunité stérilisante.

Le paludisme existe depuis des dizaines de millions d’années. Pas seulement chez l’Homme, mais aussi chez les espèces que nous étions avant de devenir des humains.

C’est un parasite très rusé qui a développé toutes sortes de mécanismes d’échappement immunitaire.

Quand vous essayez de vacciner, vous comprenez soudainement que ce n’est que lorsque l’organisme de la personne vaccinée atteint des niveaux d’anticorps extraordinairement élevés – des niveaux d’anticorps que le parasite n’a jamais rencontrés auparavant et contre lesquels l’évolution ne l’a pas préparé – que le vaccin devient efficace.

Le paludisme figure en très bonne place sur la liste des maladies que nous voulons éradiquer. Je ne pense pas que cela se produira dans cinq ou dix ans, mais plutôt dans une quinzaine d’années. 2040 serait donc un objectif raisonnable.

Personne ne suggère d’arrêter ce que nous faisons actuellement dans la lutte contre le paludisme, en utilisant les moustiquaires, les pulvérisations et les médicaments. Mais nous disposons aujourd’hui d’un nouvel outil qui pourrait être individuellement plus protecteur que n’importe lequel des outils que nous utilisons actuellement.

La démission de Dussopt et la fin de la réforme de la retraite ?

La démission de Dussopt et la fin de la réforme de la retraite ?

Pour l’instant,le gouvernement soutient le ministre du travail accusé de favoritisme par la justice. En clair,Dussopt a conclu directement un très gros marché avec une entreprise et a obtenu en retour des avantages politiques. Sans parler de cadeaux dont le ministre dit avoir ignoré le prix et l’importance. Reste que les débats parlementaires vont être marqués par cette tache qui vient une fois de plus assombrir la crédibilité du gouvernement Macron trop souvent pris dans des affaires politiques ou judiciaires même si la plupart sont ensuite enterrés.

D’ici quelques semaines et peut-être même avant le gouvernement devra sans doute se résoudre à accepter la démission du ministre du travail pour tenter de sauver sa réforme dont l’avenir est déjà bien compromis compte tenu de l’opposition très majoritaire dans l’opinion.

Pour l’instant, le gouvernement fait le gros dos et se satisfait des explications du ministre du travail. Avec le temps, le dossier va certainement révéler ce qu’on peut appeler des faits de corruption.

En effet pour Mediapart, qui a révélé l’affaire, les explications d’Olivier Dussopt sont un peu courtes, dans la mesure où selon le titre, « les échanges entre Olivier Dussopt et la Saur, laissent peu de doutes sur l’existence d’un arrangement autour d’un marché public dans les années 2010.»

Cela rapelle à l’affaire Delevoye. Le haut commissaire chargé, en 2019 de la réforme des retraites, et notamment de la mise en place d’un système par points avait dû se retirer de la vie politique après avoir oublié de mentionner des mandats dans sa déclaration à l’autorité de la transparence. Cette démission avait éclaboussé la macronie. Et laissé trace.
Aujourd’hui, le contexte n’est pas tout à fait le même. Mais, il n’est pas plus facile politiquement, loin de là. Le gouvernement cherche tant bien que mal à faire passer sa réforme des retraites, qui marquera le passage d’un âge légal de 62 à 64 Ans.

Ces révélations ne manquent pas de fragiliser le ministre qui se trouve en toute première ligne pour porter cette réforme tant décriée. Surtout, lundi, celui-ci devra affronter l’Assemblée pour présenter et défendre son texte devant les députés. L’opposition, déjà, s’engouffre dans la brèche.

La crédibilité politique de n’été déjà pas très forte d’un dans la mesure où ce responsable a renié ses engagements précédents au parti socialiste où il avait notamment rejoint la ligne dure de Martine Aubry. Ce n’est qu’une fois élu sur étiquette socialiste qu’il a rejoint Macron. Cet peu de crédibilité politique vient d’être aussi terni par cette affaire politico-financière qui consiste en fait à s’affranchir de la procédure d’appel d’offres dans un très gros marché pour en obtenir des avantages politiques en retour de la part de l’entreprise bénéficiaire.

Non seulement le ministre du travail risque de sauter mais la réforme avec si le gouvernement s’enfonce dans ce soutien insoutenable, c’est-à-dire la position du ministre du travail.

« La fin du Parti socialiste est inexorable »

  »La fin  du Parti socialiste est inexorable »

Le  politologue Gérard Grunberg*, directeur du site Telos, prévoit la fin du PS. ‘intreview JDD)

Dans certains sondages, les gauches, toutes tendances confondues, oscillent entre 24 et 29 % des intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle. Comment expliquer cette faiblesse historique?
Cette faiblesse date de 2017 : à l’élection présidentielle, les gauches rassemblaient 28 %, contre 44 % en 2012. Il s’agit du niveau le plus faible depuis 1969. Cet effondrement est dû essentiellement au recul du parti socialiste, passé dans le même temps de 29 % à 6 %, et qui se situe encore aujourd’hui à ce niveau. Ça résulte de deux phénomènes : la moitié de cet électorat, plutôt social-libéral, a suivi Macron en 2017, tandis qu’une partie votait pour Mélenchon. Globalement, tandis que la gauche pourrait perdre près de 20 points entre 2012 et 2022, l’extrême droite en gagnerait plus de dix, dépassant 30 % (et 50 % chez les classes populaires). Dans la mesure où le candidat socialiste obtenait 6 % en 2017 sans la présence d’un candidat écologiste, les 5% d’Anne Hidalgo, concurrencée en 2022 par Yannick Jadot, n’ont rien d’étonnant. Ils ne font que confirmer la réalité du réalignement électoral de 2017.

Pourquoi la gauche est-elle aussi atomisée?
La gauche a toujours été plurielle. Son atomisation actuelle est due au fait, nouveau, qu’aucun parti ne peut y exercer un leadership, et donc œuvrer à son unité comme jadis le PS.

La chute du PS et de la gauche est-elle irréversible?

Faible et divisée, sans leader, la gauche n’est plus un acteur central du système politique français, comme elle l’a été sous Mitterrand. Pour le PS, cette chute est inexorable. Il y a de grandes chances que le parti tel qu’il est aujourd’hui, après avoir perdu deux tiers de son électorat en 2017, ne puisse pas rebondir. Il n’a pas d’alliés, ni d’offre politique renouvelée, une partie de son socle est passée chez Macron, et une autre chez les écolos… Si Anne Hidalgo totalise moins de 5 % des voix au premier tour, le parti devra payer ses frais de campagne alors qu’il est déjà exsangue. Cette déroute financière ajoutera un handicap énorme.

La social-démocratie française est-elle définitivement morte?
Le PS n’a jamais été véritablement un parti social-démocrate. Né marxiste et longtemps dominé par un PC qui était, lui, un grand parti ouvrier, il n’a jamais fait son Bad-Godesberg, le congrès du parti allemand (SPD) qui a rompu avec le marxisme en 1959 et a adopté le principe de l’économie sociale de marché. Ce qui lui a permis de donner la priorité à l’exercice du pouvoir, assumant ses compromis avec le libéralisme économique et acceptant de nouer des alliances sur sa droite. Le PS a toujours souffert du remords du pouvoir, n’estimant légitime que les alliances passées sur sa gauche et reniant dans l’opposition les compromis passés lorsqu’il était au pouvoir. Il a perdu cette ambition du pouvoir que lui avait inculquée François Mitterrand. En même temps, l’union de la gauche est morte. Le PS est donc non seulement faible, mais aussi isolé et sans stratégie. Ce PS-là aura bien du mal à reconquérir son statut de parti de gouvernement. Certes, les leaders socialistes se revendiquent sociaux-démocrates. Ont-ils compris qu’ils ne le sont qu’à demi ?

Dans d’autres pays européens, la social-démocratie se porte plutôt bien…
Comparée au socialisme français, il est clair qu’elle ne se porte pas trop mal en Europe occidentale. Ses résultats se situent entre 20 % et 36 %. Cependant, dans la plupart des pays, elle a perdu la position dominante qu’elle a pu occuper par le passé. Ces partis sont donc amenés à former des coalitions, plus souvent à droite qu’à gauche. Au Portugal, l’union de la gauche dirigée par les socialistes vient de se briser. En Espagne, les sondages montrent que la coalition du PSOE avec Podemos est en danger. En revanche, en Allemagne, le SPD est en situation de gouverner après les récentes élections, mais il lui faudra s’allier avec les Verts et le parti libéral. En Italie, le Parti démocrate participe à un gouvernement d’union nationale comprenant les populistes, la Ligue et le parti de Berlusconi, et qui est dirigé par un « technicien », Mario Draghi, ancien président de la BCE et ex-cadre de Goldman Sachs. La social-démocratie ne dirige au total que trois, peut-être bientôt quatre, gouvernements.

 

Le récit écologique a-t-il pris le leadership sur le récit social-démocrate?
Oui, c’est certain. La préoccupation écologique est devenue majeure dans l’électorat. Il n’est pas évident cependant que le parti écologiste (EELV) soit en mesure de profiter pleinement de cette situation. Son centre de gravité est plus à gauche que l’électorat écologiste potentiel. Il n’a jamais considéré que l’exercice du pouvoir était une priorité. Il est divisé entre ceux qui tendent la main à Mélenchon et ceux qui souhaiteraient ouvrir le parti et le positionner comme un futur parti de gouvernement. Sa stratégie n’est donc pas clairement lisible. En outre, sa focalisation historique sur le combat antinucléaire ne lui est pas nécessairement bénéfique.

Yannick Jadot et Anne Hidalgo pourraient-ils s’associer pour la présidentielle?
Non, et pour une raison simple : la logique du premier tour de l’élection présidentielle, c’est « la guerre de tous contre tous ». Il n’y a pas de raison que EELV, qui en 2017 avait soutenu le candidat socialiste, fasse de même en 2022, d’autant que son candidat dépasse la candidate socialiste dans les sondages. Quant au PS, l’absence d’une candidature socialiste diviserait gravement le parti et signerait sa fin. Hidalgo et Jadot ont affirmé l’un et l’autre qu’ils iraient jusqu’au bout. Ajoutons que si les deux partis peuvent s’entendre sur certains points, ils présentent sur d’autres de larges désaccords.

* Auteur, avec Alain Bergounioux, de L’Ambition et le remords – Les socialistes français et le pouvoir 1905-2005 (Fayard, 2005)

« Santé : la fin de la technostructure ? »

« Santé : la fin  de la technostructure ?  »

Les présidents de fédérations d’élus locaux et membres du parti LR François Baroin, Dominique Bussereau et Renaud Muselier plaident, dans une tribune au « Monde », pour une refondation du système de santé comprenant un moratoire sur les fermetures de lits.

Tribune. La crise sanitaire actuelle démontre que les solutions les plus efficaces sont toujours locales. La preuve est flagrante : les acteurs de terrain ont su se coordonner efficacement et travailler main dans la main. Face à l’urgence de la situation, ils ont dû souvent faire fi des procédures bureaucratiques qui freinent leur action. Qu’ils soient professionnels de santé, personnels sociaux et médico-sociaux, agents administratifs, techniques ou logistiques, tous ont su faire preuve de réalisme et de pragmatisme.

Sans cette capacité d’innovation locale, il est probable que la digue de notre système de santé aurait cédé face à la première vague du Covid-19. C’est un enseignement majeur dont le « Ségur de la santé », annoncé par le gouvernement, doit absolument tenir compte. Prévoir pour ne plus subir : nous pensons que notre système de santé réclame une refondation complète de son mode de gouvernance, de son organisation locale et de sa philosophie d’intervention.

 

Aussi, nous plaidons pour une réflexion qui associe les trois volets complémentaires d’une même politique publique : le sanitaire (ceux qui soignent), le médico-social (ceux qui « prennent soin »), le social (ceux qui accompagnent). Il nous faut donc également mesurer les attentes respectives de ces personnels, en termes de reconnaissance, de conditions de travail et de rémunération. 

Enfin, il faudra s’interroger sur le rôle des agences régionales de la santé (ARS), leur rapport aux collectivités locales et aux préfets, et sur leurs modes de gouvernance trop contraints par le carcan bureaucratique et budgétaire.

Nous devons absolument éviter l’écueil d’une énième réforme comptable ou d’ajustement et demandons un moratoire sur la fermeture des lits de médecine afin de favoriser un aménagement équilibré du territoire. Pour cela, faisons davantage confiance aux territoires, aux hommes et aux femmes qui l’incarnent ! Abandonnons cette vision descendante qui consiste à penser que Paris décide quand les acteurs locaux exécutent !

En effet, la santé de nos concitoyens est un enjeu territorial. Nous observons d’ailleurs que des pratiques locales très innovantes se développent : une expérimentation menée depuis deux ans par la Fédération hospitalière de France (FHF) sur cinq territoires porte ses fruits. Des actions transversales sont conduites par des acteurs de la santé, du social, de l’associatif, des collectivités locales. Ils coopèrent pour améliorer l’état de santé des populations, ce qui vaut bien mieux qu’un pilotage hors sol. »

Européennes: la fin de la gauche…et de la droite

Européennes: la fin de la gauche…et de la droite

On ne peut éliminer l’hypothèse d’une absence de la gauche après le scrutin des européennes. Il faut en effet atteindre le seuil des 5 % pour être représenté. Or en  l’état des sondages, la France insoumise exceptée, les formations politiques de gauche flirtent avec ce chiffre fatidique où en sont même très éloignées (le parti socialiste, les écologistes, le parti communiste, l’extrême gauche, le parti de Benoît) en dépit de cet effondrement, la plupart des formations campe sur leurs positions et refuse de se regrouper à gauche. Le problème c’est que cette élection européenne pourrait bien entériner l’extinction définitive de certaines formations. Normalement Mélenchon récupérait la mise malheureusement ses excès ont coûté cher à son parti qui a perdu presque la moitié de ses électeurs. En fait,  la problématique politique pourrait bien ce résumer dans l’avenir en un affrontement entre le parti au pouvoir et l’extrême droite. En effet la droite elle-même est dans un piteux état. Wauquiez a multiplié les erreurs. Du coup ses responsables sont attirés soit par Macron soit par le rassemblemblent  national. Et de toute manière l’appareil de Wauquiez idéologiquement se rapproche de plus en plus du Front National. Au-delà des européennes peut-être que le parti des républicains sera condamné à passer des alliances avec le rassemblement national s’il veut continuer d’exister. Autant dire que ce serait la fin de la droite classique.

 

Médecine : la fin du numerus clausus ?

Médecine : la fin des « numerus clausus ?

La fin du numerus clausus pou certaines professions médicales ? Un  rapport, confidentiel même s’il avait déjà fuité, pourrait donner lieu à une rentrée explosive pour le gouvernement. Elaboré par l’Inspection générale des finances et consacré aux désormais fameuses « professions réglementées« , celui-ci préconise en effet de ne plus restreindre l’accès d’étudiants aux professions de la santé, sauf pour les médecins généralistes et spécialistes. Pour les masseurs-kinésithérapeutes, les chirurgiens-dentistes, les infirmiers et les pharmaciens d’officine, ce rapport gardé au secret par le gouvernement depuis mars 2013 et que l’AFP a pu consulter préconise une « suppression du numerus clausus« , c’est-à-dire d’un quota d’étudiants déterminé à l’avance, et l’organisation en France d’une « formation plus ouverte ».  L’IGF, un corps d’élite de la haute fonction publique, estime que pour ces professions, auxquelles elle adjoint celle de vétérinaire, « la durée d’études qui ne dépasse généralement pas six ans, laisse aux étudiants une visibilité suffisante » et « permet que la planification sanitaire soit régulée par les niveaux de remboursement des frais médicaux ».    En clair, contrairement aux médecins spécialistes et généralistes engagés dans de longues études, coûteuses pour l’Etat, rien ne justifie de réduire a priori le nombre des étudiants pour les autres professions de santé, surtout que ces quotas sont de fait contournés par l’arrivée de diplômés d’autres pays, dont de nombreux Français ayant étudié en Belgique, Espagne ou Roumanie, et dont les formations sont reconnues. C’est notamment sur la base de ce texte que le ministre de l’Economie Arnaud Montebourg veut présenter à la rentrée une loi destinée à déréglementer certains secteurs, pour accroître la concurrence, faire baisser les prix et donc améliorer le pouvoir d’achat.

 

Anniversaire des Verts : 30 ans et bientôt la fin !

Anniversaire des Verts : 30 ans et bientôt la fin !

 

30 ans, c’est l’âge du parti des verts, c est encore jeune et sans doute pourtant bientôt la fin. Pourquoi tout simplement parce que le verts sont devenus un parti comme les autres en oubliant leur objet social au profit d’intérêts boutiquiers. Le paroxysme ayant sans doute été atteint avec l’équipe dirigeante actuelle qui a sacrifié ses orientations pour quelques postes de députés et de ministres. Plus fondamentalement, un parti vert est une hérésie démocratique car on ne saurait créer un parti sur chaque sujet sociétal même si l’environnement constitue un enjeu essentiel mais il y en a d’autres. Il faut une vision globale, à la fois sociétale mais aussi économique et sociale. On se demande évidemment ce que font les écolos dans le gouvernement. En se politisant le mouvement écologique s’est discrédité alors que paradoxalement sur le terrain ne cessent de se développer des associations de défense  de la qualité de vie et de la planète. En faat les écolos n’auraient jamais du délaisser le terrain, ils n’auraient jamais du se laisser polluer par la politique. Ils vont le payer très cher aux élections même s’ils pourront encore sauver les meubles sous l’aile du PS.  Nés en 1984 de la fusion de plusieurs courants écologistes, les Verts subissent au début des années 90 la concurrence féroce de Génération écologie. Le mouvement de Brice Lalonde, Noël Mamère et Jean-Louis Borloo a été fondé avec l’appui discret de François Mitterrand, désireux de diviser les écologistes. Les deux partis passent néanmoins une alliance pour les législatives de 1993, sans parvenir à envoyer le moindre élu au palais Bourbon. « A l’époque, les Verts quittent aussi la stratégie du ‘ni droite ni gauche’ pour s’allier au PS, c’est un moment fondamental », note Daniel Boy. Noël Mamère rejoindra le parti en 1998. Avec l’arrivée de Lionel Jospin à Matignon, les Verts font leur entrée au gouvernement. Dominique Voynet, candidate à la présidentielle en 1995 (3,32%), devient ministre de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire. « La dissolution provoquée par Chirac n’a pas laissé le temps de constituer un programme articulé. Les Verts n’obtiendront pas grand-chose de Jospin, qui n’était pas très allant sur le sujet de l’écologie », rappelle Daniel Boy. Avec les élections locales, les européennes sont le scrutin qui réussit le mieux aux Verts. L’année 2007, marquée par une appropriation du thème de l’écologie par les partis traditionnels, a été compliquée. 2009, avec la formation de la liste Europe Ecologie, ouverte à la société civile, marque un certain renouveau. Sous l’impulsion (entre autres) de Daniel Cohn-Bendit et José Bové, le parti obtient 16% des voix, manquant de peu de devancer le Parti socialiste. Un an plus tard, les Verts deviennent Europe Ecologie-les Verts. Ses détracteurs affirment toutefois que l’appareil politique a vite repris la main sur le mouvement civil. L’ancienne juge Eva Joly est désignée candidate d’EELV pour la présidentielle 2012 dans une primaire interne face à Nicolas Hulot. Au terme d’une campagne inaudible, la franco-norvégienne n’obtient finalement que 2,31% des voix. Depuis la candidature d’Antoine Waechter en 1988 (3,78%), les Verts n’ont dépassé la barre des 5% lors de ce scrutin qu’à une seule reprise, avec Noël Mamère en 2002 (5,25%). Ce dernier a dénoncé l’attitude de la direction du parti et rendu sa carte fin 2013. Au bénéfice d’un accord avec le PS, EELV envoie 17 députés à l’Assemblée nationale et forme pour la première fois de son histoire un groupe parlementaire. La patronne du parti, Cécile Duflot, entre au gouvernement comme ministre du Logement. Pour quel résultat? Daniel Boy se montre sceptique : « La transition écologique qu’ils appellent de leurs vœux met du temps à se lancer. Non seulement on ne sait pas encore ce qu’il y a dedans, mais en plus, du fait des décrets d’application, ce sera long à mettre en place. »

 

SNCM : la fin ?

SNCM : la fin ?

Le sort de la SNCM, de ses 2.500 salariés et d’une activité qui alimente les bassins est de Marseille, soit la quasi-totalité de l’activité portuaire de la ville, est toujours en suspens. Vendredi soir, le conseil d’administration de Transdev, filiale de Veolia et actionnaire majoritaire de la SNCM, s’est réuni une nouvelle fois en urgence. À l’ordre du jour, les 13 millions d’euros que le groupe s’est engagé à verser à la compagnie pour lui permettre de « tenir » jusqu’en 2014. Un nouveau rendez-vous a été fixé à mercredi avec le patron de la SNCM, Marc Dufour. Les actionnaires attendent de lui un état précis de la trésorerie de l’entreprise. « Nous ne savons pas si la société peut être viable ou si la situation est irrémédiablement perdue », explique-t-on du côté de Veolia pour justifier ce délai supplémentaire. Les comptes de la compagnie sont dans le rouge depuis mars et sous la surveillance du tribunal de commerce de Marseille. Son activité est en baisse, et elle a perdu plus de la moitié des subventions qu’elle recevait de la part de la collectivité territoriale corse pour délégation de service public. « En 2006, la société n’avait aucune dette. Son fonds de commerce était sain. Regardez où elle en est aujourd’hui alors que son ancienne filiale, la Méridionale, elle, fait des bénéfices », interpelle Paul Giacobbi, député et président de l’exécutif corse. Le plan de réduction des coûts mis en place tarde aussi à payer. Pour Marc Dufour, aux commandes depuis trois ans, la SNCM a encore besoin de temps. Il s’est engagé dans de longues négociations sociales avec les puissants syndicats du groupe et a obtenu une baisse de 25% de la masse salariale, soit le départ de près de 700 salariés. Son plan de développement prévoit aussi de multiplier les fréquences pour augmenter le chiffre d’affaires, en assurant des liaisons de jour et non plus seulement de nuit. Il souhaite pour cela un renouvellement de la flotte et l’ouverture de plus de liaisons sur le Maghreb. « Tout cela avait été validé fin septembre quand je l’avais présenté à mes actionnaires », regrette aujourd’hui Marc Dufour. Surtout, la SNCM a été rattrapée ces derniers mois par deux anciennes procédures lancées par son concurrent Corsica Ferries auprès des instances européennes. Une première, puis une deuxième condamnation exigent le remboursement à l’État de 440 millions d’euros d’aides jugées illégales. Une dette, si elle est acquittée, qui condamne sans appel la société. Mais qui a aussi révélé plusieurs zones d’ombres qui jalonnent l’histoire de la compagnie dont les conditions de sa privatisation en 2006 à l’origine de l’une des lourdes condamnations. À cette époque, le choix par l’État d’un fonds d’investissement comme repreneur, puis deux ans plus tard de Veolia comme actionnaire majoritaire, avait semé le trouble. « L’échec retentissant de ces opérations » et « l’énorme gâchis sur lequel elles ont débouché » ont été retracés longuement mercredi par une commission parlementaire. Un nouveau pavé dans la mare dont les remous tombent mal à propos. « Tout doit pourtant être tenté », insiste Jean-Claude Gaudin, depuis la mairie de Marseille, où étaient reçus vendredi encore des sous-traitants inquiets de la disparition de leur premier donneur d’ordre. À Paris, cinq ministères surveillent ce dossier brûlant. L’État détient toujours 25% de la SNCM aux côtés de Veolia. Pour Marc Dufour, il pourrait donc effacer la dette réclamée par Bruxelles. Ou tout au moins en faire son affaire. Reste à connaître la position définitive de Veolia sur le dossier. « Veolia ne fait pas assez d’efforts, tranche Jean-Claude Gaudin, et ce ne sont pourtant pas les marchés qui lui manquent sur notre agglomération. » Depuis des mois, le géant de l’environnement planifie son désengagement de toutes ses activités dans le transport. Apurée de ses dettes, la SNCM pourrait intéresser des repreneurs. Aucun ne s’est officiellement manifesté mais le nom du groupe STEF-TFE revient avec insistance. Propriétaire de la Méridionale, il exploite trois bateaux sur des lignes concurrentes de la SNCM. Et pourrait reprendre quatre navires, 700 salariés et les subventions de délégation de service public versées par la collectivité corse, qui demanderait en échange à entrer au capital. Ce scénario a quelques attraits pour les élus de l’île de Beauté, il laisserait juste à quai près de 2.000 salariés.

 

Heuliez : la fin pour 285 salariés

Heuliez : la fin pour 285 salariés

 

La majorité des 285 salariés de l’équipementier automobile Heuliez SAS mis en liquidation judiciaire se sont réunis une dernière fois jeudi dans leur usine de Cerizay (Deux-Sèvres), mais ils veulent encore croire en une hypothétique reprise. Il est loin le temps, une quinzaine d’années, où l’usine fourmillait de ses 1.500 salariés, un chiffre qui est même monté à 3.200 en 2005 lorsqu’Heuliez carrossait l’Opel Tigra. L’espoir, en ce dernier jour d’activité, a été nourri jeudi par la décision du tribunal de commerce de Niort qui a autorisé la cession des bâtiments et des machines à la Société d’économie mixte (SEM) lancée par la région Poitou-Charentes. Le but de cette offre formulée par la collectivité présidée par Ségolène Royal, qui se bat depuis des années pour la survie d’Heuliez, est de préserver l’outil de production en cas d’accord sur un plan de reprise par un industriel espagnol. « Il s’agit seulement d’éviter la dispersion de l’outil industriel et de préserver la capacité de production dans l’hypothèse d’une future reprise du site », indique l’ordonnance du tribunal, qui fixe le montant de la reprise à 5.000 euros. La SEM, qui répond au nom de « Fabrique régionale du Bocage » a un capital de 900.000 euros, dont 650.000 apportés par la région, le reste provenant de plusieurs entreprises régionales. Elle permettra de conserver l’usine en l’état en attendant un gros marché de fourniture de pièces de rechange pour Volkswagen qui, s’il se concrétisait, permettrait la reprise de l’usine de Cerizay par l’Espagnol Cosmos XXI. Ce dernier « est en négociation avec des constructeurs et attend toujours la réponse de Volkswagen. On pourrait espérer alors qu’à terme ce sont 200 à 250 personnes qui pourraient être reprises », explique le délégué CFDT Xavier Cailloux.

 

Bourse : la fin de l’illusion ?

Bourse : la fin de l’illusion ?

 

 

En dépit d’un contexte économique très défavorable la bourse ne cesse de monter depuis des mois. L’environnement macroéconomique ou microéconomique aurait dû influencer les cours mais c’est le contraire qui s’est produit ; essentiellement grâce aux masses de liquidités octroyées généreusement par la BCE aux banques. Mais tout à une fin et vendredi pourrait bien marquer l’amorce d’un repli et d’une plus grande cohérence entre les résultats des entreprises et les cours.  Vendredi, L’indice CAC 40 a perdu 3,38 points à 4.272,31 points, dans un volume d’échanges modéré de 2,9 milliards d’euros. La veille, il avait gagné 0,35%.  Parmi les autres marchés européens, Francfort a pris 0,06% et Londres 0,12%. Par ailleurs, l’Eurostoxx 50 a lâché 0,15%. Le marché parisien a débuté la séance en baisse, avant de limiter la casse au point de passer brièvement dans le vert en début d’après-midi. Le CAC 40 a en revanche peu profité d’une ouverture en hausse de Wall Street qui était soutenu par les résultats de Microsoft et Amazon. Sur le marché parisien, « plusieurs résultats d’entreprises pèsent mais l’indice digère plutôt bien ces différentes déceptions concernant des poids lourds de la cote », relève Renaud Murail, gérant de Barclays Bourse. « La tendance est toujours à la hausse sur les marchés européens où il y a très peu de vendeurs, mais à très court terme l’heure est plutôt à la temporisation », ajoute-t-il. Il faut dire que l’indice parisien, qui a dépassé 4.300 points cette semaine, évolue à ses plus hauts depuis septembre 2008, ce qui peut entraîner quelques prises de bénéfices. C’est « encore un marché orienté à la hausse », mais avec toujours « les mêmes inquiétudes macroéconomiques en arrière plan », observe Matt Basi, un analyste de CMC Markets, qui juge la séance du jour peu animée. « Pour aller plus haut, il faudra avoir de meilleurs nouvelles macroéconomiques et microéconomiques, malgré le soutien des politiques monétaires accommodantes » des banques centrales, estime M. Murail. Sur le plan des indicateurs économiques, les différentes publications confirment que la reprise est molle en zone euro. Le moral des entrepreneurs allemands a surpris en particulier en calant en octobre, reculant légèrement après cinq mois de hausse d’affilée, selon l’institut Ifo. Aux Etats-Unis, les statistiques ont été contrastées, au moment où les investisseurs estiment que la Réserve fédérale américaine (Fed) attendra encore quelques mois avant de réduire ses rachats d’actifs compte tenu de la fragilité de l’économie. Le moral des ménages américains a reculé plus que prévu en octobre pour le troisième mois consécutif, et de façon plus marquée qu’annoncé initialement, selon l’Université du Michigan. De leur côté, les commandes de biens durables ont progressé plus fortement que prévu en septembre.

 

Heuliez : la fin pour les 290 salariés ?

Heuliez : la fin pour les 290 salariés ?

 

Le tribunal de commerce de Niort (Deux-Sèvres) devrait constater lundi l’absence d’offre de reprise concrète pour l’équipementier automobile français Heuliez SAS, qu’il avait placé en redressement judiciaire il y a six mois. Les 290 salariés de l’usine de Cerizay, qui espéraient que les six mois de protection obtenus par le propriétaire Baelen Gaillard Industrie (BGI) suffiraient pour sauver leur outil de travail, déchantent à l’approche de la date butoir. « Nous ne sommes pas rassurés. Le risque de liquidation pur et simple existe », a déclaré Xavier Cailloux, délégué CFDT. Aucun des repreneurs potentiels – le groupe industriel espagnol Cosmos, le consultant allemand Matthias Bittner et le Français Christian de Léotard – n’a déposé le moindre dossier mercredi dernier, date de clôture des offres. Cosmos, qui semblait le mieux placé, refuse de s’engager sans la garantie que le constructeur automobile allemand Volkswagen ait choisi définitivement Heuliez pour un contrat de fourniture de pièces de rechange représentant plusieurs dizaines de millions d’euros par an. Heuliez serait en bonne position mais Volkswagen fait jouer la concurrence et ne devrait rendre sa décision qu’après le 15 octobre. Sauf retournement de situation de dernière minute, seul le projet de Société d’économie mixte (Sem), dont la création a été proposée par la région Poitou-Charentes dirigée par l’ancienne candidate à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, pour maintenir le site en état le temps que la situation se débloque pourrait permettre de repousser l’échéance. Le tribunal devrait avoir à l’examiner lundi. Ce projet, dont les 650.000 euros de capital seraient assurés à 85% par des fonds publics, ne pourra voir le jour qu’avec un apport privé des 15% restants, conformément à la réglementation.

DSK : la fin des paradis fiscaux, du pipeau !

DSK : la fin des paradis fiscaux, du pipeau !

Dominique Strauss-Kahn a éreinté tour à tour mercredi, sans jamais les nommer, François Hollande, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel lors d’une audition très controversée au Sénat sur la finance. Auditionné en tant qu’ex-ministre de l’Économie et ancien directeur général du FMI, M. Strauss-Kahn a donné une leçon de finance durant une heure et quart sur le rôle des banques dans l’évasion fiscale.  Il a réserve ses premières piques au président François Hollande. « Le système (financier) fonctionne mal. Mais le point sur lequel je voudrais insister c’est que, de mon point de vue, incriminer la finance dans le désastre économique que nous vivons en Europe en général et en particulier dans notre pays, a pour moi à peu près la même pertinence qu’incriminer l’industrie automobile quand on parle des morts sur la route », a lancé l’ancien ministre socialiste dans son propos liminaire.  Dans son grand discours de lancement de campagne présidentielle, au Bourget, en janvier 2012, le candidat socialiste François Hollande avait lancé: « Mon adversaire, c’est le monde de la finance. »  La taxe sur les transactions financières chère à la France et à M. Hollande ? « C’est une vaste illusion. Tout ça ne va nulle part à la plus grande satisfaction de ceux d’ailleurs qui craignent qu’on attaque vraiment le problème », a estimé Dominique Strauss-Kahn, soulignant que la finance redouble d’innovations qui lui permettraient de contourner une telle taxe.   »Tout ça, à mon avis, est un faux débat qui ne serait pas grave si le temps qu’on passe sur un faux débat n’empêchait d’avancer sur les vrais débats », a-t-il encore fustigé.  Quant aux discours sur l’harmonisation fiscale et les paradis fiscaux tenus par les dirigeants européens: « Je crains que ce qui a été dit récemment sur les paradis fiscaux ne connaisse le même sort que les déclarations d’un président de la République antérieur, à la suite d’un G8 ou d’un G20 je ne sais plus, et qui était sorti en expliquant que +c’était la fin , ils étaient morts+. Malheureusement, ça ne s’est pas exactement passé comme ça », a-t-il ironisé.  La chancelière Angela Merkel n’a pas été épargnée: « Il y a de très très grands pays européens qui ont de très très gros problèmes avec leurs banques régionales mais qui mettent la poussière sous le tapis parce que c’est le régulateur et le superviseur nationaux qui surveillent. Ils ne veulent absolument pas qu’une supervision supra nationale se mette en oeuvre », a taclé l’ex-patron du FMI.   »M. Strauss-Kahn n’appartient plus à la rubrique politique », a critiqué la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem.  Son de cloche identique à droite où on déplore que l’ex-ministre de l’Économie ait été invité par le Sénat.   »Il aurait été raisonnable de sa part de ne pas venir et il aurait été raisonnable de ne pas l’inviter », a jugé le sénateur UMP et ex-ministre de la Défense Gérard Longuet.  Pour Christian Estrosi, député-maire de Nice, auditionner DSK n’est « pas normal », « pour des raisons morales ».  Alors que son arrivée avait été discrète, M. Strauss-Kahn est ressorti du palais du Luxembourg par le perron d’honneur, devant les appareils photo et les caméras de télévision, mais sans faire de déclaration.  DSK a plaidé pour que soit associé à la rémunération des banquiers et traders un risque et pour une meilleure formation des régulateurs du secteur. « Le gendarme n’est pas assez armé. Les superviseurs sont nuls », a fustigé l’ex-patron du FMI. Il a ensuite ressorti la métaphore sur l’automobile: « Ce n’est pas avec une Clio qu’on va rattraper une Ferrari. Si on veut surveiller, il faut les bons hommes et la compétence », a-t-il ironisé.

 

ArcelorMittal Florange: la fin

ArcelorMittal Florange: la fin

L’affaire de Florange avait coûté cher électoralement à Sarkozy, elle risque de coûter aussi beaucoup à Hollande qui a capitulé devant Mittal ; Se teindra une Réunion aujourd’hui du CCE pour entériner la fin de Florange devenue symbole de la décomposition de l’industrie française. .   »Si on arrête cette chauffe, on débranche la machine, les hauts fourneaux sont morts », selon le secrétaire général de la CGT à Florange, Lionel Burriello. « La mise sous cocon, c’est un no man’s land qui ne permettra pas le redémarrage de l’outil », affirme l’élu CGT.  L’accord conclu fin novembre entre le gouvernement et le numéro un mondial de l’acier confirmait la fermeture des hauts fourneaux et prévoyait un investissement de 180 millions d’euros en cinq ans à Florange, dont 53 millions d’investissements stratégiques.   »On donnera un avis contre le projet industriel et commercial en s’appuyant sur le rapport d’expert », affirme Jean-Marc Vecrin, élu CFDT. Car, ajoute-t-il, « avec l’arrêt de la filière liquide, on se coupe sciemment de capacités de production ».  Un rapport d’expertise du cabinet d’expert Secafi, conforté par de précédents rapports critiques face à la fermeture des hauts fourneaux, juge que l’arrêt de la filière liquide à Florange « va aboutir à un déficit de capacité du groupe ». En réponse, la direction d’ArcelorMittal a assuré que ses capacités de production en Europe étaient « suffisantes pour répondre à la demande d’acier à moyen terme » et que le groupe reste « engagé à assurer un avenir durable à ses activités en Europe ».  La question de la compétitivité de la filière packaging qui concerne Florange et Basse-Indre (Loire-Atlantique) doit aussi être évoquée jeudi par le CCE alors que « le rapport prouve l’incohérence industrielle totale de ce projet », selon Lionel Burriello. Il « prévoit beaucoup de logistique en plus. C’est le gros bât qui blesse », estime Jean-Marc Vecrin.  Mais les études concernant ce projet complexe ne sont pas terminées, indique Xavier Le Coq, élu CFE-CGC, et sa mise en oeuvre n’interviendra pas avant fin 2013. « On est dans une phase d’essais préalables avant de basculer à 100% dans le projet tel qu’il a été imaginé ».  La mise en oeuvre du projet industriel et commercial va permettre de passer à la négociation d’un accord d’accompagnement social pour les 629 emplois concernés par la suppression de la filière liquide.

 

UMP : Juppé siffle la fin d’une partie pathétique

UMP : Juppé siffle la fin d’une partie pathétique

 

Juppé n’a pas mâché ses mots sur la responsabilité des deux acteurs et sur la raison du conflit, c’est-à-dire la présidentielle de 2017. Il a même indiqué que compte tenu de ces événements ni Fillon, ni Copé n’avait de chances pour cette échéance. On peut lui faire confiance car en réalité Juppé n’a pas renoncé à se présenter lui-même. Il va aussi remettre au pas les extrémistes qui s’épanchent sur les ondes pour discréditer certains responsables de l’UMP. En clair, il va faire le ménage ; Il est en outre conforté par un sondage.; 84% des sympathisants UMP estiment qu’une présidence provisoire de l’UMP confiée à Alain Juppé serait «une bonne chose» et 84% souhaitent que François Fillon reste à l’UMP si Jean-François Copé devait rester président, selon un sondage Harris Interactive pour 20 minutes. L’incroyable psychodrame qui se joue depuis dimanche soir à l’UMP est reparti de plus belle jeudi. Après les contestations du camp Fillon et l’appel à la commission de recours du camp Copé, Alain Juppé a été chargé de jouer les médiateurs.    L’ancien Premier ministre et fondateur de l’UMP va diriger une «instance collégiale» pour «réexaminer l’ensemble des résultats» alors que la Cocoe a reconnu avoir oublié trois fédérations ultramarines. «Ce qui est désormais en cause, ce n’est plus la présidence de l’UMP, c’est l’existence même de l’UMP», s’est alarmé Alain Juppé. La commission Juppé se réunira dès le début de la semaine prochaine et devra rendre ses conclusions sous 15 jours. La tâche ne sera pas simple, au vu de la capacité qu’ont les deux camps à s’accuser mutuellement de tricherie. Au-dessus de cette situation ubuesque plane toujours l’ombre de Nicolas Sarkozy. Adulé par les sympathisants UMP – dont un sur deux estime qu »il serait le meilleur candidat UMP en 2017, selon un sondage CSA pour BFM TV - l’ancien chef de l’Etat a échappé à une mise en examen dans l’affaire Bettencourt et a été placé sous statut de «témoin assisté». Son retour au centre du jeu reste possible.




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