Archive pour le Tag 'la dette'

Des investissements massifs notamment pour réduire la dette

Des investissements massifs notamment pour réduire la dette

 

Des investissements publics massifs dans l’éducation, la formation, la recherche et l’innovation permettraient, en augmentant la croissance, de réduire notre dette à long terme, plaide l’économiste,Philippe Aghion,  dans une tribune pour « Le Monde ».

 

Certains candidats de la droite républicaine, et plus récemment l’ancien premier ministre Edouard Philippe, développent volontiers, ces jours-ci, un discours alarmiste sur la dette publique. Avec des conséquences potentiellement lourdes pour les Français : report de l’âge de la retraite à 67 ans, réduction des remboursements de l’Assurance-maladie, ou généralisation de la dégressivité des allocations-chômage. Cette vision à courte vue de la dépense publique est non seulement dangereuse sur le plan social, mais également erronée sur le plan économique. Voici pourquoi.

Notre point de départ est l’idée simple, mais importante, que la solvabilité à long terme d’un pays dépend non seulement de son niveau actuel d’endettement public, mais également de la différence entre le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) et le taux d’intérêt. Plus cette différence est grande, plus le pays sera capable de réduire sa dette publique par rapport à son PIB à long terme.

 

Or, jusqu’à présent, les décideurs économiques ont toujours pris le taux de croissance comme exogène. Or, la croissance est endogène. Autrement dit, elle est affectée par la politique et les institutions économiques.

En particulier, investir dans l’éducation, la formation, la recherche, l’innovation, la politique industrielle, a vocation à doper la croissance, tandis que d’autres types de dépenses – notamment administratives – n’ont pas d’effets avérés sur elle.

Cette vision indifférenciée de la dépense publique, qui prévaut parmi les décideurs économiques, a également dicté la politique européenne et les fameux critères de Maastricht : pour décider si un pays est « dans les clous », on se borne à vérifier que la dépense publique totale dans ce pays ne dépasse pas 3 % de son PIB, sans se préoccuper de la nature de la dépense publique. Or, les investissements publics, qui augmentent la croissance du même coup, permettent de réduire notre dette à long terme, à la différence des autres types de dépenses.

Plutôt que de se focaliser sur le montant total de la dépense publique, il faut donc plutôt prendre en compte sa composition, c’est-à-dire la part de la dépense publique consacrée aux investissements de croissance. C’est exactement la philosophie qui a inspiré le premier ministre italien, Mario Draghi. Celui-ci a décidé d’utiliser les fonds du plan de relance européen pour emprunter davantage et, ainsi, financer un investissement de 10 % du PIB sur cinq ans dans l’éducation, la recherche, la santé, le digital…

SNCF : la dette contre le statut

SNCF : la dette contre le statut

 

Voilà résumé de manière un peu sommaire, ce que propose Macron. Pour la SNCF,  l’idée n’est pas nouvelle ;  il s’agit d’obtenir  la modernisation de cette entreprise vieillotte sur le plan de la gestion contre un apurement d’une énorme dette récurrente qui freine le développement de la SNCF et handicape notamment ses investissements. Reste à savoir si les syndicats accepteront ce pari. Il risque encore une fois de s’arc-bouter sur des avantages dits acquis qui concernent de moins en moins de cheminots et entravent  la modernisation de l’entreprise. En 1948 la SNCF comptait environ 500 000 cheminots, elle en compte aujourd’hui environ  150000 mais finalement les syndicats ce satisfont officieusement de cette situation. Ce qu’ils veulent c’est conserver un statut même si à terme il ne concernera plus que 50 000 cheminots dans 20 ans. Emmanuel Macron appelle donc la SNCF à une vaste transformation, en échange d‘une reprise de sa dette par l‘Etat, et confirme vouloir mettre fin à son régime spécial de retraite, dans un entretien au magazine interne de l‘entreprise. Les propos du chef de l‘Etat, publiés en juillet dernier mais relevés mercredi par le quotidien Le Monde, ont provoqué la colère de responsables syndicaux. “Si vous voulez défendre votre entreprise, il faut la réinventer”, dit le chef de l‘Etat dans cet entretien. “Je pense que le modèle sur lequel on a vécu, le mythe de la SNCF, n‘est pas celui sur lequel on construira la SNCF du XXIe siècle.” Moderniser l‘entreprise “impose quelques discours de vérité : côté public, sur les investissements, sur la reprise de la dette et, côté SNCF, sur la modernisation de l’entreprise”, poursuit Emmanuel Macron, en évoquant “un grand deal”. “Nous demandons à SNCF d‘aller plus loin sur les réformes, le statut, la mobilité, le régime de retraite. La SNCF, elle, a besoin que nous allégions sa structure financière, que nous accompagnions la rénovation du réseau existant. La dette de la SNCF dépasse 44 milliards d‘euros. Il serait selon lui “injuste” de maintenir en l’état le régime des cheminots, qui peuvent percevoir leur pension à partir de 57 ans, voire 52 ans pour les agents de conduite, pension calculée sur les 6 deniers mois de leur carrière (pour 25 ans dans le privé).

La CSG pour financer tout : les retraites, la maladie, la famille, la dette !

La CSG pour financer tout : les retraites, la maladie, la famille, la dette !

 

 

Entre 1 et 6 milliards pour l’augmentation de la CSG, le remède miracle ; en faiat qui faiat payer tout le monde ! et de tuer la croissance et l’emploi ?  Car il n’y a pas que les retraites à financer. Une partie des recettes nouvelles pourrait renflouer l’assurance-maladie, dont les comptes restent dans le rouge vif en dépit de la modération des dépenses. Autre contrainte qui s’est invitée : la dette sociale. Un sujet politiquement explosif. La réforme de 2010 a réglé la question des déficits de la branche retraite : l’amortissement de cette dette est garanti pour toute la décennie grâce au Fonds de réserve des retraites, qui verse chaque année les sommes nécessaires à la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades). La Cades reprend à mesure ces déficits, sans qu’il y ait besoin de relever la CSG ou la CRDS. Mais les déficits de l’assurance-maladie et de la branche famille continuent, eux, de s’accumuler. Faute de reprise par la Cades, cette dette doit être financée sur les marchés par la Sécurité sociale, via des emprunts de court terme. Le Parlement l’a autorisée cette année à avoir un découvert (plafond de trésorerie) maximum de 29 milliards d’euros. Plafond qui devra être relevé sensiblement l’année prochaine si rien n’est fait, car la somme des déficits maladie et famille va dépasser 10 milliards cette année et sera encore très élevée en 2014. Pour l’heure, les taux courts étant quasi nuls, cela ne pèse pas sur les comptes : la charge d’intérêts payée par l’Acoss (la «banque» de la Sécurité sociale) ne sera que de 35 millions cette année. Mais en cas de coup de chaud sur les dettes souveraines, la situation pourrait vite s’inverser et il faudrait alors s’assurer que l’Acoss trouve toujours preneur sur les marchés. En outre, le Parlement n’apprécie jamais de voir la Sécurité sociale rester à découvert sur de tels montants (les agences de notation non plus).  Le gouvernement pourrait dès lors transférer de nouvelles dettes à la Cades en 2014. Elle a déjà repris 216 milliards depuis sa création en 1996, dont 84 milliards qui sont amortis. Les déficits 2012 et 2013 (voire 2014) des branches maladie et famille sont dans le viseur. Sachant que pour transférer 20 milliards de dettes, il faut apporter environ 2 milliards de recettes annuelles nouvelles à la Cades, afin de ne pas prolonger la durée de vie de cette Caisse (la loi l’interdit).

 

FMI- Lagarde: la dette comme en « temps de guerre » ; l’austérité ne changera rien au contraire

FMI- Lagarde: la dette comme en   »temps de guerre » ; l’austérité ne changera rien au contraire

La dette publique accumulée par les pays riches s’approche des niveaux atteints en « temps de guerre », a estimé vendredi la directrice générale du FMI Christine Lagarde, estimant que cet « obstacle » ne pourra être surmonté qu’en empruntant « un chemin étroit ».   »Le plus grand obstacle (à la croissance, ndlr) sera sans doute l’immense héritage légué par la dette publique qui atteint maintenant en moyenne 110% (du produit intérieur brut, ndlr) dans les pays développés, quasiment un niveau de temps de guerre », a déclaré Mme Lagarde à Tokyo devant les représentants des 188 Etats-membres du Fonds, réunis en assemblée plénière.  Selon les prévisions du FMI publiées cette semaine, la dette publique dans les pays développés devrait dépasser 110% cette année et 113% en 2013. Au Japon, ce ratio devrait s’élever à 236,6% en 2011. D’après Mme Lagarde, s’attaquer à cette dette avec une croissance atone sera « incroyablement difficile » et nécessite de trouver « le bon rythme » de réduction des déficits. « C’est un chemin étroit, probablement un long chemin et pour lequel il n’existe pas de raccourcis », a-t-elle estimé.  La patronne du Fonds a par ailleurs de nouveau appelé à réformer un système financier qui « n’est toujours pas plus sûr » qu’au moment de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en 2008, qui a déclenché la crise financière.   »Les excès continus et les scandales montrent que la culture (de la finance, ndlr) n’a pas réellement changé », a déclaré Mme Lagarde. Le système « est encore beaucoup trop complexe, les activités sont encore trop concentrées dans de grands établissements », a-t-elle précisé, ajoutant que le spectre de banques « trop grandes pour faire faillite » (+too big to fail+) continuaient à « hanter » le secteur.

 

 




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