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Logement: Le gouvernement ignore la crise

Logement: Le gouvernement ignore la crise

Le gouvernement est sourd et ignore la crise du logement estime Muriel Boulmier, la présidente de l’Union régionale de nouvelle Aquitaine.Interview dans la Tribune

LA TRIBUNE – Quelle est la situation du logement social en Nouvelle-Aquitaine en cette rentrée 2023 ?

MURIEL BOULMIER – Le contexte est difficile pour les organismes HLM comme pour tous les acteurs du logement. On a le sentiment que le gouvernement est sourd face à la crise du logement et aux attentes des populations. Pour le logement social, la crise est importante car l’effondrement de la construction de logements neufs entrave la mobilité résidentielle : avec l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat, les locataires du parc social n’en sortent plus ! Dans ce contexte, on a en 2023 une programmation de moins de 9.000 nouveaux logements sociaux ! C’est très faible en comparaison des 11.000 logements annuels d’avant le Covid.

Le problème c’est qu’à l’autre bout de la chaîne, il y a des demandes toujours plus nombreuses d’entrer dans le parc social. Au niveau régional, on a 172.000 demandes de logements sociaux en attente, contre 139.000 il y a trois ans. À Bordeaux Métropole, on est à 47.000 contre 42.000 en 2020… C’est une véritable embolie, particulièrement dans l’agglomération bordelaise et sur la côte basque.


Quelles sont les racines du problème ?

Le taux du livret A, sur lequel sont assis ceux des prêts aux organismes HLM, a été multiplié par près de sept tandis que les loyers que nous percevons sont encadrés, et c’est bien normal. Mais parallèlement, la réduction de loyer de solidarité (RLS) imposée par l’Etat est maintenue alors que demandions qu’elle soit amoindrie ou suspendue le temps que le taux du livret A redescende. Pour la Nouvelle-Aquitaine, cela représente 10 % de notre capacité annuelle d’investissement alors même que les coûts de construction s’accroissent !

L’Etat se désengage depuis des années du logement social et la situation est bloquée malgré les aides des collectivités locales, qui perçoivent bien que le logement est un ferment d’agitation sociale pour leurs habitants, leurs salariés et leurs entreprises. Concrètement, l’équilibre des opérations est complètement remis en cause à tel point que nous avons environ 6.000 logements prévus mais qui ne peuvent sortir de terre en l’état. Et les sommes que nous investissons pour débloquer ces projets ne servent plus à financer de nouvelles opérations.

Face à ce blocage, quel est votre réaction vis-à-vis du contenu du projet de budget pour 2024 ?

Thomas Cazenave a toujours montré un intérêt pour le logement mais maintenant qu’il est ministre du Budget on attend des preuves ! Le représentant du gouvernement sera attendu de pied ferme par les professionnels du logement social lors du congrès de l’Union sociale pour l’habitat. Ce que je note de positif dans ce budget c’est la petite augmentation des APL. Ensuite, la prolongation du prêt à taux zéro c’est bien mais il est recentré sur les zones tendues. Croire qu’il n’y a des problèmes de logements que dans les zones tendues est une illusion, il faut donc revoir ce point.

Enfin, sur le plan de la rénovation énergétique, ce budget 2024 est ahurissant ! On sait tous que nous avons un impératif commun de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre. Or, ce budget supprime les 700 millions d’euros prévus au niveau national pour la rénovation énergétique ! 700 millions sur trois ans ce n’était pas suffisant mais c’était déjà ça. La conséquence c’est que les organismes HLM vont devoir arbitrer leurs investissements entre rénovation et construction alors que la stratégie nationale bas carbone nous impose de réhabiliter 8.000 logements par an rien qu’en Nouvelle-Aquitaine !

La crise démocratique : la réforme des institutions ne suffit pas ?

La crise démocratique : la réforme des institutions ne suffit pas ?

La crise démocratique ne dépend pas uniquement du problème des institutions. La séquence politique ouverte par la réforme des retraites a remis au premier rang la question de la crise démocratique en France. Le gouvernement a utilisé systématiquement toutes les dispositions constitutionnelles pour encadrer la procédure parlementaire, à un moment où il ne disposait que d’une majorité relative, afin de concentrer la décision au sommet du pouvoir exécutif en justifiant ces procédés comme découlant naturellement du programme qu’Emmanuel Macron avait présenté en 2022 et pour lequel il avait été élu.

Par Luc Rouban
Directeur de recherche CNRS, Sciences Po dans Th Conversation

Le débat s’est donc tout de suite orienté vers une nécessaire réforme de la Constitution afin de donner plus de place au Parlement et réduire les pouvoirs de la présidence jugés excessifs notamment par la Nupes mais aussi par certains constitutionnalistes.

Le retour au régime parlementaire a été évoqué depuis longtemps par La France Insoumise dans le cadre de son projet de VIᵉ République qui propose également, tout comme le Rassemblement national, de passer au scrutin proportionnel et de pratiquer des référendums d’initiative citoyenne.

Mais des propositions ont été également faites par le gouvernement dans le cadre du Grand débat national de 2019 afin de modifier le mode de scrutin pour introduire une dose de proportionnelle, réduire la durée des mandats électifs dans le temps ou élargir le champ du référendum. Ces projets sont restés lettre morte mais l’idée générale, développée depuis longtemps dans la littérature internationale de science politique, est d’améliorer le fonctionnement démocratique par la réforme des institutions, notamment en développant la participation des citoyens.

Ces réformes auraient pour but de sauver la démocratie représentative face aux dérives autoritaires, aux manipulations de l’opinion et au simplisme démagogique que la démocratie directe peut produire. Le problème est de savoir si la démocratie représentative elle-même est encore « sauvable », surtout lorsque l’Assemblée nationale donne une piteuse image du débat démocratique en passant aux insultes et aux provocations.

On peut donc poser deux questions de recherche : est-ce que la critique de la démocratie représentative est moins intense dans des régimes parlementaires ? Est-ce que la confiance dans les institutions politiques est plus forte dans ces régimes ? On s’appuiera ici sur les données de la vague 14 du Baromètre de la confiance politique du Cevipof réalisée en février 2023 qui permettent de comparer la France à l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni, trois pays à régimes parlementaires aux modes de scrutins variés. L’ensemble des éléments d’analyse et des variables est présenté dans une note de recherche récemment publiée.

La première observation tient à ce que le rejet des élus et donc du principe même de la représentation est très général mais ne varie pas en fonction du régime institutionnel ou du mode de scrutin adopté par chaque pays. On a construit un indice de critique de la démocratie représentative à partir des réponses positives (tout à fait d’accord ou plutôt d’accord) aux propositions suivantes : « c’est le peuple, et pas les responsables politiques, qui devrait prendre les décisions politiques les plus importantes » ; « je préfèrerais être représenté·e par un citoyen ordinaire plutôt que par un politicien professionnel » ; « les responsables politiques sont déconnectés de la réalité et ne servent que leurs propres intérêts ».

Ces trois variables sont fortement corrélées entre elles et constituent une échelle statistique fiable que l’on a dichotomisée entre un niveau bas de critique (aucune ou une réponse positive) et un niveau élevé (deux ou trois réponses positives). Si l’on examine la distribution du niveau élevé, on voit que l’écart entre les catégories populaires et les catégories supérieures est le plus important en France (12 points) avant celui que l’on observe au Royaume-Uni (7 points). Bien plus, la corrélation s’inverse en Allemagne et Italie où ce sont les catégories supérieures qui s’avèrent être plus critiques à l’égard de la représentation que les catégories populaires ou moyennes. De tels résultats montrent que l’analyse en termes de « populisme » se révèle spécieuse car les catégories supérieures critiquent partout en majorité la représentation politique.

Le régime parlementaire ne crée pas davantage de confiance dans les institutions politiques

La seconde question est tout aussi centrale dans le débat actuel. L’effondrement du niveau de confiance dans les institutions politique pose la question de savoir si cette confiance est plus haute dans des pays où l’on pratique une démocratie parlementaire pacifiée. La réforme des retraites n’a pas fait que nuire au pouvoir exécutif, elle a également touché le Parlement.

La proportion d’enquêtés ayant confiance dans l’institution présidentielle est passée de 38 % en janvier 2022 à 30 % en février 2023 mais la proportion de ceux qui ont confiance dans l’Assemblée nationale est passée dans le même temps de 38 % à 28 %. Et la proportion de ceux qui ont confiance dans leur député n’est que de 36 %, soit le niveau le plus bas atteint depuis la création du Baromètre en 2009.

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Mais les régimes parlementaires que nous avons étudiés ne font guère mieux. En Italie et au Royaume-Uni, le niveau de confiance dans la chambre basse est de 27 % alors que les modes de scrutin y sont radicalement différents. Ce n’est qu’en Allemagne que cette proportion s’élève à 47 %. Si l’on crée un indice de confiance dans les institutions politiques qui intègre la confiance dans le gouvernement, dans la chambre haute et la chambre basse, et qu’on le dichotomise en deux niveaux, on voit que les résultats sont similaires en France, en Italie et au Royaume-Uni.

Mais c’est toujours en France que le contraste est le plus fort entre les catégories populaires et les catégories supérieures dans la confiance qu’elles portent aux institutions politiques. Une fois de plus, ce ne sont pas les institutions qui font la différence mais les catégories sociales.

L’analyse montre au total qu’il n’y a pas de corrélation entre le système institutionnel et la crise démocratique. Des régimes parlementaires ayant des structures fortement décentralisées et fonctionnant avec des modes de scrutin très différents n’obtiennent pas des résultats bien meilleurs que ceux obtenus en France. La crise démocratique prend moins sa source dans le fonctionnement même de la Ve République que dans les dynamiques sociales qui génèrent la confiance ou la défiance dans les institutions. C’est pourquoi la réforme institutionnelle ne servira à rien tant que des questions comme la mobilité sociale ou l’accès aux élites n’auront pas été résolues.

« La crise climatique n’ est pas une affaire malthusienne »

« La crise climatique n’ est pas une affaire malthusienne » 

L’énergie est un phénomène qui s’appréhende mal avec des équations forgées au siècle dernier pour étudier la multiplication des mouches dans un bocal, observe l’historien Jean-Baptiste Fressoz dans sa chronique au Monde .

Chronique.

 

Le pic est la grande affaire de notre époque : pic de la pandémie, pic de la population mondiale (prédit pour 2050), pic du pétrole (récemment annoncé par BP). Que les émissions de CO2 stagnent en 2019, et voilà poindre l’espoir d’un autre pic salutaire. Cette figure du pic paraît plus naturelle qu’elle ne l’est en réalité. Que des phénomènes disparates s’y conforment repose sur différentes hypothèses : par exemple que les processus en question passent bien par un pic et non plusieurs, ou que la phase de croissance soit bien suivie d’un reflux de même ampleur. Ce sont ces caractéristiques qui confèrent au pic sa vertu prédictive et salvatrice.

L’omniprésence actuelle du pic n’est pas sans rappeler la période de l’entre-deux-guerres. On scrutait alors avec angoisse les courbes de mortalité (de la grippe espagnole entre autres), mais surtout celles des naissances : en 1927, un Congrès mondial de la population réunit, à Genève, le gratin des néomalthusiens – dont John Maynard Keynes, Raymond Pearl, Julian Huxley et Margaret Sanger – pour discuter du pic de population et des moyens de le hâter.

C’est aussi à cette époque que les biologistes établissent les lois mathématiques gouvernant la croissance et l’effondrement des populations. Raymond Pearl, en étudiant les mouches drosophiles dans un bocal, démontre que leur nombre suit une courbe en S (ou logistique) : une croissance lente, puis rapide, suivie d’un point d’inflexion et d’une asymptote. Et il ne s’arrête pas là. Dans The Biology of Population Growth (1925, non traduit), Pearl fait suivre son étude sur les mouches d’une seconde, portant sur la démographie de l’Algérie. Verdict logistique : la population de ce pays culminera à 5,5 millions d’habitants…

La courbe en S s’appliquerait aussi à l’économie. La croissance exponentielle de la consommation de charbon qui a prévalu au XIXe siècle ne peut perdurer : « Le volume de la planète est strictement limité (…) et il n’est pas besoin de projeter la consommation de houille loin dans le temps avant qu’elle n’atteigne un point où son tonnage correspondrait à un globe entièrement composé de charbon » (Raymond Pearl, Studies in Human Biology, 1924, non traduit). Les néomalthusiens conçoivent la Terre à l’instar d’un bocal au sein duquel l’humanité commence à se sentir à l’étroit. Et ces limites planétaires pourraient produire un chaos immense dont la première guerre mondiale n’a donné qu’un avant-goût.

Après la crise sanitaire, la crise économique

Après la crise sanitaire, la crise économique

 

Marc Guyot et Radu Vranceanu, professeurs à l’ESSEC.
à juste titre que la crise sanitaire soit suivie par un véritable tsunami économique. (Chronique dans la Tribune) 

 

Selon les chiffres de l’INSEE, la croissance du PIB de la France au premier trimestre 2020 a subi un recul historique de -5,8% ce qui représente la plus forte chute depuis 1949 et le début de la publication de cette statistique. C’est un des pertes d’activité les plus lourdes de la zone euro qui connait un recul de -3,8%, avec -5,2% pour l’Espagne ou -2,5% pour l’Autriche. La chute du PIB devrait être encore plus lourde au deuxième trimestre.

 

Il apparaît que parallèlement à la lutte sanitaire contre le Coronavirus se dessine une lutte économique à venir pour sauver l’économie française d’une crise d’une sévérité jamais vue. A court terme se dessinent une vague colossale de faillites d’entreprises avec son corollaire d’explosion du chômage et de la pauvreté.

Les deux objectifs sanitaires et économiques peuvent sembler antagonistes. En effet, ce n’est pas le virus en soi qui a créé la crise économique, c’est la façon avec laquelle le gouvernement mène sa politique sanitaire étant donné l’état des infrastructures médicales en termes de capacité d’hospitalisation et de tests, et étant donné le nombre de masques disponibles. L’ensemble des données de la situation française ainsi qu’un comportement à la gribouille sur les masques et les tests ont amené à cette situation de confinement qui dure, qui ne s’arrêtera pas le 11 mai, et qui est en train d’anéantir l’économie française en détruisant ses entreprises et notamment ses petites entreprises.

L’arrêt décidé des activités non-essentielles, le climat de peur, et la fermeture des écoles ont provoqué le ralentissement brutal de toute activité économique. Il est urgent que le gouvernement intègre cet élément et se donne comme priorité de guider les entreprises, les commerces et les services vers la reprise de l’activité avec la mise en place des sûretés sanitaires nécessaires. En effet, cette crise économique du coronavirus n’est pas qu’un choc de demande comme la crise des subprimes, c’est aussi, un massif choc d’offre.

Quand le système productif est cassé ou enrayé par des surcoûts et interdictions, les efforts du gouvernement doivent porter en priorité sur la restauration de l’offre. Stimuler la demande quand la production est dysfonctionnelle non seulement ne résout pas le problème mais peut aussi potentiellement réveiller l’inflation. La hausse importante des prix des produits alimentaires au mois d’avril en est l’illustration (3,8% en zone euro).

Pour relancer l’offre, il faut que l’État s’engage sur les guides d’organisation de reprise du travail dans des conditions sanitaires suffisantes de façon à faire baisser la peur des travailleurs face à l’incertitude et leur permettre de reprendre le travail au plus vite. Pour cela il faut que l’École puisse elle aussi redémarrer pour que les parents n’aient plus la charge de la garde des enfants.

Dans ce contexte, il serait dangereux que certains syndicats jouent la surenchère sanitaire et profitent de la situation pour prouver leur capacité à bloquer la production. Une telle approche est de nature à précipiter des entreprises fragilisées à la faillite et pourrait pousser le chômage vers les 20% de la population active. Le cas d’Amazon France est une triste illustration de cette dérive. Ses dépôts français sont fermés, ses employés sont sur le bord de la route et l’activité d’Amazon en France se poursuit à partir de l’Espagne et de l’Allemagne.

Bruno Le Maire et Muriel Pénicaud semblent avoir pris la vraie mesure de la crise. Le soutien aux entreprises solvables mais à court de liquidités doit être renforcé. Les mesures de chômage partiel qui avaient du sens à la fois pour le soutien de la demande mais aussi pour la possibilité de repartir vite pour les entreprises doivent être amendées pour moins de générosité, pour ne pas devenir une incitation au non-travail. Il devient de plus en plus clair que les entreprises ne pourront pas maintenir les effectifs dans les mois à venir. Garder fictivement dans les effectifs des personnes qui ne retrouveront pas leur emploi n’a pas de sens d’autant que certains secteurs vont manquer de main d’œuvre du fait des restrictions de circulation et de la volonté de redévelopper en France certaines industries. Ainsi il faudrait renforcer le soutien aux chômeurs, notamment l’aide à la formation professionnelle et à la mobilité.

L’heure de la crise sanitaire aiguë est passée, il est temps pour le gouvernement de s’attaquer résolument à la récession corona.

Sondage Macron :un bond de 13 points mais plus de 70% doutent de se capacités gérer la crise !

Sondage Macron :un bond de 13 points mais plus de 70% doutent  de se capacités  gérer la crise !

 

 

Les sondeurs ont un peu de mal pour expliquer comment le chef de l’État peut avoir fait un bon de 11 à 13 % dans l’opinion alors que  de moins en moins de Français le croient capable de gérer la crise (seulement 29 %) . Il y a une sorte de mystère qui peut aussi s’expliquer par le soutien de grands médias à Macron très bousculé par cette crise sanitaire et sans doute par la crise économique qui suivra. On observera le grand flou des explications des sondeurs.

« Les sondages contiennent beaucoup d’éléments contradictoires, consent Frédéric Micheau, directeur du département Opinion pour Opinionway. Les cotes de confiance d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe ont connu un bond. Dans le même temps, la défiance à l’égard de leur gestion de crise ne cesse de progresser. » Ce hiatus est en train de se résoudre… au détriment de l’exécutif. « Depuis le milieu de semaine dernière, la défiance progresse et les cotes de popularité stagnent », note Frédéric Micheau.

Pour Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop, ces paradoxes sondagiers sont bien la preuve que les Français répondent aux questions qu’on leur pose : « Il y a une différence entre satisfaction et approbation. Le premier renvoie à ce réflexe qui consiste à faire bloc autour de la figure présidentielle, le second pose la question de la gestion au jour le jour. »

Bruno Cautrès, chercheur au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), en appelle à la même prudence dans la lecture des questions posées par les instituts : « Il faut différencier l’appréciation générale du jugement sectoriel de l’action publique. Tout le monde a à cœur de dire qu’il faut se serrer les coudes mais quand vous êtes interrogé sur la gestion elle-même de la crise, vous ne jugez plus seulement la figure présidentielle, vous repensez aux cafouillages du gouvernement. »

L’opinion tient pour le moment sur un réflexe patriotique. Ce qu’analyse Chloé Morin, experte à la Fondation Jean-Jaurès : « Au fond, en dehors du socle d’inconditionnels du Président, la quille du bateau qui empêchera un basculement ou un ballottement désordonné, le réflexe de soutien ne repose pas sur une adhésion spontanée. » Tout est très volatil, poursuit-elle : « Les opinions varient en fonction des questions posées. Cela souligne combien le socle de soutien gouvernemental est fragile et pétri de doutes. »

« Les Français envoient autant de signaux qu’ils reçoivent de consignes contradictoires de la part de l’exécutif », sourit Bruno Cautrès. Le chercheur du Cevipof juge « mauvaise » la communication du gouvernement : « Jusqu’à samedi et la conférence de presse menée par Edouard Philippe et Olivier Véran, on observait deux tuyaux de communication, celui alimenté par les gens sérieux (le Premier ministre, le ministre de la Santé, le directeur général de la santé) et celui des amateurs (Didier Guillaume, Sibeth Ndiaye). Pendant quinze jours, les Français se sont retrouvés pris au milieu d’injonctions contradictoires. » Or, cette instabilité accroît les inquiétudes et les sentiments mêlés.

Confinés pour une durée indéterminée, les Français lisent, écoutent et discutent tout. Pour Paris Match et Sud Radio, l’Ifop les interroge tous les mois sur leurs sujets de conversation. Dans la livraison parue mardi soir (où Emmanuel Macron enregistrait un bon de popularité de 13 points à 46 %), au moins la moitié des personnes interrogées reconnaissait avoir parlé de douze sujets (confinement, pénurie de masques, décès de médecins…). Onze concernent l’épidémie de Covid-19 et ses conséquences. « Les Français sont inquiets et surinformés », constate Frédéric Dabi. « Dans un tel contexte, la communication surdéveloppée ne produit pas immédiatement des effets de réconfort. D’autant que la rhétorique guerrière employée par Emmanuel Macron peut être anxiogène », ajoute Frédéric Micheau d’Opinionway.

Comprendre la crise économique et sociétale (G. Bessay, expert en prospective)

Comprendre la  crise économique et sociétale  (G. Bessay, expert en prospective)

Rien de fondamental ne pourra être résolu sans adhésion  à la complexité de la crise qui est à la fois .une crise, économique, sociétale, environnementale et culturelle. Les aspects socio-économiques sont les plus visibles (processus de production, marché du travail, technologie etc.) mais la crise est tout autant sociétale dans la mesure où elle affecte le rapport des citoyens à la démocratie et plus généralement aux valeurs notamment collectives.  Cette crise est systémique car  les transformations internes interagissent les unes sur les autres. Un des problèmes réside dans le fait qu’il n’existe pas de formation scientifique de type généraliste pour tenter de comprendre et d’expliquer les évolutions du système global dans lequel nous évoluons. D’une certaine façon au contraire,  nous assistons à un éclatement des connaissances qui certes s’approfondissent de façon spectaculaire mais de manière de plus en plus éclatée ; même si certaines découvertes d’un champ peuvent indiscutablement profiter à un autre. Ce qui est en cause, c’est  la nature des changements et aussi leur rythme. Jamais sans doute dans l’histoire humaine les transformations n’ont été aussi importantes et aussi rapides. Les changements ont été plus importants en quelques dizaines d’années que pendant des siècles et des millénaires, ils ont été encore plus rapides au cours de la dernière dizaine d’années. Les changements les plus médiatisées et les mieux connus du grand public concernent les domaines économiques et technologiques  avec leurs conséquences sociales. Les processus de production sont aujourd’hui complètement éclatés dans plusieurs pays qui se spécialisent sur un des éléments de la chaîne. Les grandes marques  se contentent  surtout du montage final voire  seulement du pilotage numérique de l’ensemble du système de production. C’est  valable d’abord évidemment pour l’industrie, mais cela affecte progressivement l’agriculture et surtout les services. Finalement,  le concept de nationalité d’un produit n’a plus beaucoup de sens. Le made in France par exemple est une fiction puisqu’il peut se limiter à l’apposition d’une étiquette ou d’un couverte pour que le produit importé devienne français. Il en est de même par exemple pour l’industrie automobile française  dans la plus grande partie vient de l’étranger. Cet éclatement est surtout le fruit de distorsions de concurrence relatives aux coûts sociaux, à la fiscalité et aux normes environnementales et sanitaires. La recomposition du produit final et sa distribution génèrent évidemment des gaspillages incalculables qui affectent l’environnement. Un simple yaourt peut nécessiter par exemple 1000 km de transport. On ne peut nier cependant certains aspects indiscutables du progrès matériel qui a permis à de plus en plus de populations de mieux se nourrir, se vêtir, s’instruire ,  se loger et vivre plus dignement. Par contre si le niveau moyen de satisfaction matérielle a augmenté, on ne peut contester l’augmentation des inégalités. Avec d’un côté des géants industriels, financiers ou des géants du numérique qui non seulement brassent  des milliards de profits   mais surtout imposent  une domination économique et culturelle. Dans l’agriculture,  l’industrialisation a permis de multiplier par 5 ou par 10 les rendements grâce à la mécanisation mais aussi à l’utilisation de cocktails chimiques dont  on ne pourra mesurer les effets sur la santé que dans des dizaines d’années par exemple concernant le développement des affections neurovégétatives ou des cancers. Concernant les inégalités,  il faut citer l’accès au logement de plus en plus difficile dans les grandes métropoles qui rejette dans les banlieues lointaines ou les zones rurales les catégories les moins favorisés. En France par exemple,  les couches moyennes sont progressivement chassées de Paris où il faut en moyenne 1 million d’euros pour un appartement à peu près décent. C’est un peu le même phénomène dans le monde entier ou dans des métropoles françaises de province. Les inégalités se développent aussi en matière de formation même si globalement les effectifs scolarisés augmentent et vont de plus en plus loin dans les études. Des études très approfondies pour certains ( notamment les écoles d’ingénieurs et certaines disciplines universitaires)  mais des études qui débouchent sur des diplômes fictifs pour d’autres condamnés à des emplois de faible qualification ou au chômage, un phénomène particulièrement français qui culturellement pointe l’apprentissage comme une sorte de tare sociale. D’un point de vue social, il n’est pas admissible que des pays développés comptent autant d’inégalités voire de pauvreté sans parler des gens dans la rue. Le domaine culturel est aussi affecté  avec d’un côté des productions de grande qualité mais de l’autre des productions de masse de type industriel faites  pour abêtir, endoctriner ou endormir. Pour s’en persuader, il suffit  d’analyser le contenu des 200 ou 300 chaînes de télévision disponibles en France. La complexité qui mériterait d’être bien davantage appropriée   crée une sorte de refuge vers  l’individualisme. Faute de réassurance identitaire, nombre de personnes se réfugient  dans le mirage d’un passé illusoire avec le fol espoir qu’il  prendra la place du  futur. Ce qui explique aussi les nouvelles résistances face aux flux migratoires considérés comme des facteurs anxiogènes économiques mais aussi culturels. Cela d’autant plus que les capacités d’intégration se sont considérablement affaiblies pour ne pas dire parfois écroulées dans certaines zones   D’où le développement de formes  de populisme  voire de néopoujadisme  et de nationalisme. Une sorte de reflexe  face à la peur des changements. Ce repli réactionnaire et individualiste remet en cause le ciment et le dynamisme qui fonde uen nation ; une  nation dont l’unité est mise en cause également  par le refuge dans des groupes identitaires religieux autant que civils. Un refuge qui peut se même se réduire à la cellule familiale voire encore moins. En bref,  la dimension collective fout le camp sauf dans quelques cercles très restreints. Ceci étant, tout cela se nourrit aussi de l’injustice,  des dysfonctionnements de l’anarchie des marchés et des flux  qui souffrent d’un manque évident de régulation et d’équité ;   Non seulement à  l’échelle européenne mais mondiale. Les facteurs explicatifs de cette crise sont nombreux et complexes, on ne saurait les résumer dans un court papier. Mais la première démarche pour mieux comprendre consisterait d’abord à admettre cette complexité. Cela pour éviter le piège du simplisme qui ne peut conduite qu’à la caricature. Les responsables chacun à leur échelle, tentent  bien de résoudre certains des effets de la crise mais ce sont le plus souvent des actes trop partiels et de court terme là ou il faudrait des orientations plus globales qui s’inscrivent dans le temps. De ce point de vue,  la démocratie en est sans doute encore au stade néandertalien concernant le mode d’élection et les conditions d’exercice du mandat. D’où l’insatisfaction générale et souvent partout dans le monde trop de contradictions entre les intentions affichées et les réalités pouvoir : De quoi nourrir un peu plus le populisme et l’incompréhension de la crise.

Le cache-sexe des valeurs républicaines pour masquer la crise

Le cache-sexe des valeurs républicaines pour masquer la crise

 

Pour masquer la crise le gouvernement utilise le cache-sexe des valeurs républicaines. Sur le mariage-gay, les rythmes scolaires, la fiscalité , il  en appelle aux  valeurs républicaines et aux institutions pour combattre la contestation. Une contestation qui deviendrait antirépublicaine !  En clair le gouvernement est légitime, il ne peut donc être mis en cause, c’est la logique des institutions !  Pour tout et pour rien, on ressort l’étendard du pacte républicain pour justifier injustifiable ; Quand un gouvernement est contesté par près de 80% des français, que le président n’est plus soutenu que par 20% de l’opinion, il ne parait pourtant pas antidémocratique de remettre en cause des orientations plus que discutables.et même de remettre en cause les responsables. De toute évidence, on ne saurait attendre encore jusqu’en 2017 pour engager opérer de vrais changements. Pour l’instant nul ne remet en cause les valeurs républicaines (ou les institutions), valeurs qui impliquent par ailleurs la pratique de la démocratie. donc le débat voire la contestation. Pour faire oublier la crise, le gouvernement opère un glissement des champs de préoccupation vers des préoccupations thématiques idéologiques. Or, La  priorité du moment c’st la croissance et l’emploi et pour cela la nécessité de favoriser la compétitivité en allégeant une fiscalité qui plombe tout, le pouvoir d’achat des ménages comme la performance des entreprises. Le gouvernement se trompe de combat, la France ne combat pas les institutions mais les orientations économiques. Se draper dans le légitimisme institutionnel ne saurait dissimuler la nudité de la vision et de l’action économiques et sociale.

 

Tourisme : activités en nette baisse ; en cause la crise et l’attentisme

Tourisme : activités en nette  baisse ; en cause la crise et l’attentisme

 

Les résultats de l’activité seront très mauvais en particulier pour les hôtels et restaurants. Responsables: la crise et l’attentisme. « Août ne compensera pas juillet, c’est clair », renchérit Roland Héguy, président de la principale fédération d’hôteliers et restaurateurs (Umih).  Pour le PDG des résidences Odalys, François Mariette, « c’est plus difficile que l’an dernier. On sent que ça coince dans les budgets. La consommation des gens sur place est moindre, comme les dépenses dans les restaurants ».   »Et les gens restent moins longtemps », relève Guylhem Féraud, le président de la fédération des campings (FNHPA).  Sur 840 hébergeurs interrogés par Protourisme (campings, résidences de tourisme, hôtels, gîtes… qui représentent près de 2 millions de lits), 64% ont ainsi vu leur activité baisser en juillet (en nuitées), 24% sont stables et 12% en hausse.  Aucun mode d’hébergement n’est épargné, même les campings, plus économiques.   »On avait débuté juillet avec des réservations très en retard, entre -10 et 15% et on s’est un peu rattrapés sur la deuxième quinzaine dès qu’il a fait beau. Mais on termine juillet sur une baisse de 2% à 4% » en nuitées, et encore plus en recettes, dit à l’AFP Guylhem Féraud.  Dans l’hôtellerie, le patron de l’Umih évoque une baisse de 10% des nuitées en juillet, « y compris à Nice ou à Cannes ». « Tout le littoral de la Manche au pays basque est en recul », et c’est l’hôtellerie milieu de gamme qui souffre le plus.  Le syndicat concurrent Synhorcat parle globalement d’une « activité en berne » et tire la sonnette d’alarme en espérant « un mois d’août exceptionnel ».  Les résidences de vacances et les villages de vacances tirent toutefois mieux leur épingle du jeu, selon Protourisme.  Chez Odalys, la baisse sur la côte Atlantique est de 2-3%, « et jusqu’à 5% sur la côté normande ». « Mais on note une forte hausse sur la montagne. Les gens savent que ça ne coûte pas cher, qu’il y a de la place, et la bonne météo a aidé », dit M. Mariette.  Fait notoire, 70% des ventes réalisées en juillet l’ont été grâce à des promotions, selon Protourisme.  Les formules en clubs de vacances « tout compris » qui limitent le budget se vendent bien, indique Jean-Pierre Nadir, président du site Easyvoyage.  Il constate une hausse de 20% des recherches de dernière minute « faites le mercredi pour départ le samedi même ».  Pour les départs à l’étranger, le trio de tête sur Easyvoyage est l’Espagne, l’Italie et la Grèce. Chez Lastminute.com, c’est Tunisie, Canaries et Crète.  Selon le président du Synhorcat, Didier Chenet, « manifestement le secteur tout entier est entré dans la crise ».  Le phénomène ne touche pas seulement les Français, mais aussi les touristes belges, italiens, espagnols…, selon le Synhorcat.  Quant au mois d’août qui s’esquisse, il devrait être moins bon que l’excellent cru d’août 2012, estiment les professionnels.  Parmi les hébergeurs interrogés, 27% évoquent des réservations en hausse ou forte hausse, 33% une stabilité et 30% en baisse, indique Protourisme.  Côté campings, M. Féraud est plus optimiste. « Août se présente bien. On a bien rattrapé le retard du début de l’été grâce aux réservations de dernière minute. Au final la saison sera peut-être en retrait de 1 à 2%, mais ça ne devrait pas être dramatique… sauf si la météo s’en mêle ».  Chez Odalys, M. Mariette est sûr que « la deuxième quinzaine d’août sera bonne ».  Le directeur général d’Atout France, Christian Mantei, met en garde contre le catastrophisme. « Il faut être prudent, nous ne sommes que fin juillet et il est impossible d’avoir un bilan définitif », dit-il à l’AFP.  Concernant les touristes étrangers, « si certaines clientèles en provenance d’Espagne ou d’Italie semblent en baisse, l’Europe du Nord et les marchés lointains continuent de porter la destination France, notamment les Russes, les Brésiliens, les Chinois ou encore les Américains et les Japonais ».

 

Taxe sur les produits pétroliers en baisse de 12% ; en cause la crise

Taxe sur les produits pétroliers en baisse de 12% ; en cause la crise

 

D’après les derniers chiffres publiés par Bercy, les recettes de TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, qui remplace la TIPP depuis janvier 2012) ont reculé de près de 13 % au premier trimestre, sur un an, atteignant le chiffre de 2,7 milliards d’euros. Une contraction qui reflète la baisse régulière de la consommation de carburants en France, du fait d’une conjoncture dégradée.  Le mois dernier, l’Union française des industries pétrolières (Ufip) faisait état, de son côté, d’une baisse de 3 % des livraisons de carburants sur le marché français à la fin mars, en particulier du supercarburant sans plomb, et des carburants routiers. Des données confirmant « la tendance de baisse de la consommation de carburants en France, observée en 2012 », selon Jean-Louis Schilansky, président de l’Ufip, pour qui «  le ralentissement de l’activité économique impacte désormais l’activité de transport ».  Si la tendance se poursuit, elle pourrait remettre en cause les prévisions du budget 2013, qui tablent sur des recettes de TICPE en légère hausse. La taxe a rapporté près de 13,5 milliards d’euros de recettes à l’Etat en 2012.  A la fin mars, les recettes fiscales étaient par ailleurs en «  progression modérée », selon le communiqué de Bercy, grâce aux encaissements en hausse d’impôt sur le revenu (18,5 milliards d’euros, + 9 %), et d’impôt sur les sociétés (9,3 milliards, + 16 %). Les recettes de TVA restent stables, à 33,6 milliards d’euros.  Le déficit à fin mars s’est néanmoins creusé à 31 milliards d’euros, contre 29,4 milliards un an plus tôt, du fait de l’augmentation des dépenses, qui atteignent 90,2 milliards d’euros. La France a en effet dû participer, à hauteur de 1,6 milliard d’euros, à une augmentation de capital de la Banque européenne d’investissement (BEI) en mars, dépense qui n’entre toutefois pas dans la composition du déficit public. Cette opération mise à part, la progression des dépenses est conforme aux prévisions de la loi de finances pour 2013. Un effet de base défavorable explique aussi en partie l’écart : début 2012, la France avait perçu 2,6 milliards de recettes exceptionnelles liées à l’attribution de licences de téléphonie mobile « 4G ».  La charge de la dette a par ailleurs continué de reculer, baissant de 7 % à 2,6 milliards d’euros à la fin mars, grâce à la faiblesse des taux de refinancement de la France sur le marché. Le gouvernement espère ramener cette année le déficit public à 3,7 % du PIB.

Mélenchon: « Hollande, c’est la crise »

Mélenchon: « Hollande, c’est la crise »

Ce dimanche se tiendra la grande manifestation « contre l’austérité, contre la finance et pour la VIe République », que Jean-Luc Mélenchon espère être aussi un message fort au pouvoir en place. Dans les colonnes du Parisien, il en a envoyé un autre au président, qui est selon lui est « l’une des causes de la crise ». Il lui reproche notamment une « exclusivité totale aux intérêts des actionnaires et des grands patrons et à la politique d’austérité européenne au détriment des salariés ». Il appelle François Hollande à « se remettre sur la gauche, où il était au moment du vote ».

 

Immobilier : la crise s’approfondit

Immobilier : la crise s’approfondit

Le nombre de logements neufs vendus l’année dernière est ressorti à 86.212, en baisse de 17,9% par rapport à 2011, le volume de transactions se stabilisant depuis le premier trimestre 2012 autour de 21.000 unités par trimestre contre plus de 30.000 encore au quatrième trimestre 2011. Le nombre de logements neufs mis en vente a, quant à lui, reculé de 11,4% en 2012 par rapport à l’année précédente à 109.300 unités, l’offre s’adaptant à la demande comme le souligne le ministère qui fait état d’abandon ou de réorientation de programmes de construction. Le nombre de mises en chantier accentue sa baisse avec une chute de plus de 20% en glissement annuel à 339.286 unités, à fin janvier. «Le recul du nombre de permis de construire est certes moins marqué à 7,5% sur un an et 495.573 unités à fin janvier, un niveau proche de l’objectif de 500.000 logements neufs annuels affichés par le gouvernement. Faut-il pour autant comprendre que le potentiel d’activité est là et que rattrapage oblige, un rebond se profile ?», s’interroge Alexandre Mirlicourtois, économiste à l’institut Xerfi.  «Un autre scénario se dessine, celui d’un blocage bien plus sérieux, un scénario dans lequel de nombreux permis de construire restés dans les cartons seraient purement et simplement abandonnés», avance-t-il. Pour lui, le retournement à la baisse des prix depuis le troisième trimestre 2011, bien que modéré avec un recul de 1,8% seulement sur un an a modifié les anticipations, comme en atteste l’évolution du solde d’opinion des promoteurs immobiliers sur les anticipations de prix au m2, actuellement 25 points en dessous de sa moyenne de long terme. Pour Laurent Quignon, économiste chez BNP Paribas, une normalisation des taux obligataires et un retour du taux d’effort – qui rapporte le prix de l’immobilier au revenu disponible par ménage – à sa moyenne de long terme justifieraient une baisse d’environ 20% des prix à Paris comme dans le reste de l’Hexagone dans le premier cas et de 25% à 35% à Paris et de seulement 4% à 15% dans le reste de l’Hexagone dans le second. Dans ces conditions pourquoi les investisseurs placeraient-ils leur argent dans un placement dont les prix sont appelés à baisser ? Pourquoi les promoteurs immobiliers lanceraient-ils des programmes à la rentabilité d’autant plus incertaine que les coûts de construction augmentent, sans parler de ménages peu enclins à tenter l’aventure alors qu’ils peuvent espérer accéder à la propriété à moindre coût ? « Le scénario qui est en train de se dessiner ressemble de plus en plus à celui de la précédente période de vaches maigres pour le marché immobilier des années 1992 à 1998 » prévient Alexandre Mirlicourtois qui s’attend à une baisse de 7,5% des mises en chantier de logements neufs cette année à 320.000 unités. «Faute des financements nécessaires, l’objectif du gouvernement de 500.000 nouveaux logements par an est hors de portée», estime-t-il ajoutant que « la crise du logement va se durcir», d’autant qu’un «certain flou entoure la future politique du logement» «On comprend dès lors que le gouvernement planche actuellement sur un dispositif permettant de drainer une partie de l’assurance-vie vers le financement de la construction neuve», souligne-t-il. Dans une étude consacrée au paradoxe de l’immobilier résidentiel français, illustré par la résistance des prix malgré la contraction des volumes, Laurent Quignon rappelle qu’il est difficile de mettre en évidence une insuffisance chronique de l’offre de logements au regard de la demande «La France ne se singularise pas par un ratio de nombre de logements à la population particulièrement bas au regard des autres grands pays européens ou des Etats-Unis», écrit-il. «En 2010, ce ratio s’élevait à 521 logements pour 1 000 habitants, contre 493 en Allemagne, 469 en Belgique, 440 au Royaume-Uni, 433 aux Pays-Bas et 422 aux Etats-Unis», note-t-il. «Les pays d’Europe du Sud présentaient un ratio plus élevé : il atteignait 586 en Espagne, 579 en Grèce, 548 en Italie, 541 au Portugal». Laurent Quignon relève aussi la résistance à la baisse des prix l’immobilier, au moins jusqu’à présent en France. Une situation que d’aucuns comme Louis Gallois, l’auteur d’un rapport à l’origine d’initiatives du gouvernement sur la compétitivité, attribue à une culture française de la rente, peu compatible avec les exigences de la mondialisation et d’une économie ouverte. Elle imposerait en effet aux ménages de consacrer une part plus importante que dans d’autres pays au logement pesant sur les coûts salariaux et donc la compétitivité-prix et sur les autres postes de consommation et donc le niveau de gamme des produits fabriqués par les producteurs nationaux. L’atout de l’Allemagne est décisif dans le domaine du logement. Une partie excessive de la richesse française part dans la rente immobilière », déclarait ainsi Louis Gallois lors d’un récent entretien avec Reuters, soulignant la modération des prix de l’immobilier en Allemagne. La part du coût du logement dans le revenu disponible d’un couple avec deux enfants à charge ressortait toutefois en 2011 à 21,4%, 24,4% et 16,3% en moyenne dans l’Union européenne, en Allemagne et en France respectivement, selon des données Eurostat.

 

France : écroulement des ventes de voitures en 2012, en cause, la crise et l’attentisme

France : écroulement des ventes de voitures en 2012, en cause, la crise et l’attentisme

 

Les ventes de voitures neuves en France sont au plus bas depuis 15 ans. En cause la crise et la fragilisation des revenus mais aussi l’attentisme de ceux qui craignent pour l’avenir. Enfin le mythe automobile qui s’effondre. Les immatriculations ont littéralement dégringolé de 13,9% sur le territoire en 2012 pour passer sous la barre de 1,9 million, au plus bas depuis 1997, a annoncé mercredi le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA). Une situation qui affecte particulièrement les constructeurs français. Sur l’ensemble de l’année, les immatriculations de PSA Peugeot Citroën ont chuté de 17,5% et celles de Renault (marques Renault et Dacia) de 22,1% en données brutes, selon un communiqué. Sur le seul mois de décembre, les ventes ont chuté de 14,6%, avec une baisse de 14,2% pour PSA et de 27,1% pour Renault.  Toutes les marques généralistes reculent, tandis que celles haut de gamme se maintiennent », a commenté un porte-parole du CCFA. La seule exception notable concerne le groupe sud-coréen Hyundai-Kia, dont les ventes se sont envolées de 28,2%. « La chute des ventes de véhicules utilitaires légers et des camions est très inquiétante car elle montre un ralentissement de l’économie », a ajouté le porte-parole. Sur l’année, le marché des VUL a reculé de 10,5% et celui des camions de 8,4%.  Le mois de décembre aussi a été mauvais. Les immatriculations de voitures neuves ont chuté de 14,6% en données brutes et de 6,0% à nombre de jours ouvrables comparable, avec une baisse de 14,2% pour PSA et de 27,1% pour Renault. »On s’attend à un marché 2013 au mieux comme celui de 2012. Nous verrons quelle sera la tendance au premier trimestre », a dit le porte-parole du CCFA. 

 




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