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« L’Europe Puissance, condition de notre sécurité nationale »

« L’Europe Puissance, condition de notre sécurité nationale » 

Alors qu’Emmanuel Macron défend la notion « d’autonomie stratégique », les centristes plaident pour une « Europe puissance »Dans le maelström né de l’attaque terroriste menée par le Hamas sur le territoire israélien, le 7 octobre dernier et l’offensive balistique inédite et massive menée par l’Iran vis-à-vis d’Israël, dans la nuit du 13 au 14 avril, il nous faut retrouver la sagesse des pensées du général de Gaulle, qui en se rendant au Caire en avril 1941, « vers l’Orient compliqué, (…) volait avec des idées simples ».Cet enchevêtrement géopolitique levantin interroge en effet bien plus que l’inébranlable soutien à Israël. Le 7 octobre dernier, ce sont les juifs qui ont été attaqués comme est venu le confirmer l’attaque menée par les Gardiens de la Révolution iraniens (IRCG) en réponse à la frappe qui mis hors d’état de nuire le chef de l’IRCG, le général Reza Zahedi, le 1er avril dernier à Damas.

par Signataires :
- Hervé Morin, président Les Centristes, président de la région Normandie, ancien ministre de la Défense.

- Nathalie Colin-Oesterlé, députée européenne, porte-parole Les Centristes.
- Emmanuel Dupuy, secrétaire national Les Centristes en charge des questions de défense.

Car l’attaque massive ayant ciblé Israël fait émerger un nouvel ordre régional au Moyen-Orient. Mise en pointillé depuis la signature des Accords de Camp David de septembre 1978, de ceux de Wadi Araba en octobre 1994 et des Accords d’Abraham d’octobre-décembre 2020, la normalisation de jure et la coopération militaire de facto avec la Jordanie, l’Egypte et les Emirats Arabes Unis est apparue nettement plus clairement dans la nuit du samedi 13 à dimanche 14 avril dernier.

Dès lors, un « front » israélo-arabo-occidental a ainsi tenu fermement face à l’attaque iranienne, qui elle, ne recevait tout au mieux que les appels à la modération de ses alliés traditionnels et partenaires, parfois contraints, russes, chinois et turcs…

De ce point de vue, face à nos concurrents liés par l’adversité que leurs choix belliqueux leur imposent, il nous faut sans cesse rappeler la prégnance de nos unions – politiques et économiques – et alliances – militaires et politiques – alors que nous venons de fêter, le 25 mars dernier, le 66ème anniversaire du Traité de Rome en amont de celui de Washington créant l’Alliance Atlantique et l’OTAN le 4 avril 1949. Plus globalement, c’est en effet en Européens responsables, quoique conscients de notre relative pusillanimité et désireux de se sortir du défaitisme « munichois » mortifère, que nous devons envisager un voisinage fragilisé d’est en sud avec des crises protéiformes, mettant désormais en doute la capacité européenne d’anticiper pour prévenir autant qu’agir pour résoudre des crises qui interrogent l’universalité des valeurs qui fondent le projet communautaire lui-même.

Il nous faut, désormais, appréhender posément la réalité stratégique telle qu’elle s’impose à l’Union européenne face à des crises aux racines multiples et diverses mais aux conséquences convergentes qui engagent, dans un même élan, les habitants des rives de la mer Méditerranée, de la mer Noire et les citoyens européens.

Car c’est bien, dans cette configuration particulièrement crisogène, la même espérance humaniste, normative et régulatrice européenne qui est prise au piège et mise au défi. Pourtant, depuis son élection en 2017, le président de la République se plait à se réapproprier, la plupart du temps, des idées qui ne sont pas les siennes pour y faire face.

A la vague notion de « l’autonomie stratégique » dont Emmanuel Macron se gargarise, nous lui préférons l’affirmation d’une « Europe puissance » que les centristes ont toujours porté au firmament de leur attachement au projet européen et ce depuis le premier scrutin européen au suffrage universel en 1979 avec Simone Veil.

De cette « Europe puissance » dépend notre crédibilité comme facilitateur de paix entre belligérants, tant à l’est du continent européen qu’au Levant aujourd’hui, comme demain en Indo-Pacifique. Une nécessaire clarification s’impose donc concernant une politique étrangère et de sécurité qui, pour être véritablement commune, impose une convergence des politiques étrangères et de défense des 27 membres qui la composent. La montée en puissance capacitaire et financière de la défense européenne, tout comme l’investissement dans les technologies de ruptures et les énergies du futur, ne devraient servir que cet objectif.

Ainsi, pour éviter que le chaos actuel aux frontières terrestres et maritimes de l’Union européenne ne se transforme en champs de mine destructeur pour la cohésion communautaire et afin que ce chaos puisse se révéler davantage constructeur d’un nouvel ordre régional et international, il nous faut réaffirmer ce qui a fait l’unicité et la force du projet européen telle que la devise de l’UE l’affirme avec force depuis 2004 : l’unité dans la diversité…

Pensons donc In varietate concordia. Face à ceux qui font du 9 juin un réquisitoire contre l’Europe, comme face à ceux qui prétendent la défendre sans lui donner les moyens de sa puissance, opposons une politique étrangère commune, cohérente, et pragmatique. C’est en elle que réside la condition de notre sécurité nationale.

Signataires :
- Hervé Morin, président Les Centristes, président de la région Normandie, ancien ministre de la Défense.

- Nathalie Colin-Oesterlé, députée européenne, porte-parole Les Centristes.
- Emmanuel Dupuy, secrétaire national Les Centristes en charge des questions de défense.

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L’Europe perdante face à la Chine

L’Europe perdante face à la Chine

 

 Spécialiste de la mondialisation, l’économiste Benjamin Bürbaumer, Sciences-Po Bordeaux, décrypte les ressorts de l’affrontement entre la Chine et les Etats-Unis dans son dernier ouvrage consacré aux deux grandes puissances planétaires. Face à Washington, la Chine capitaliste a développé un réseau crucial de nouvelles infrastructures technologiques, monétaires et physiques capables de faire tanguer la supervision américaine de l’économie mondiale. Prise en étau, l’Europe pourrait apparaître comme la grande perdante de cette vaste bataille économique. ( » dans la Tribune »)

Cette semaine, le président américain Joe Biden a annoncé vouloir tripler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium chinois dénonçant une concurrence « injuste » pour les travailleurs américains, un nouvel appel du pied aux ouvriers en pleine campagne électorale. Quel regard portez-vous sur cette annonce ?

BENJAMIN BURBAUMER - L’acier et l’aluminium chinois représentent respectivement 2,1 et 3,6 % des importations américaines de ces biens. La marginalité industrielle de l’annonce contraste avec son potentiel politique. A l’instar de son opposition à l’acquisition de US Steel par Nippon Steel, Biden multiplie les messages envers l’Amérique industrielle. Qu’il espère ainsi marquer des points électoraux, au risque de tendre un peu plus les relations transpacifiques, est révélateur du rôle clé de la Chine dans le devenir du monde.

En pleine campagne présidentielle, la bataille entre les Etats-Unis et la Chine est au centre des débats. Quels sont les principaux ressorts de cet affrontement selon vous ?

La mondialisation est secouée par une tempête. Du FMI au Forum de Davos en passant par les chefs d’entreprise ou les consommateurs, tout le monde le constate. On a vu la bataille autour des semi-conducteurs, les sanctions économiques, la guerre commerciale, la course à l’armement dans l’Indo-Pacifique. Cette série de phénomènes est étroitement liée à la rivalité entre la Chine et les Etats-Unis.

Dans votre ouvrage Chine/Etats-Unis, le capitalisme contre la mondialisation, paru ce 18 avril, vous dites que le système capitaliste actuel contribue à bouleverser la mondialisation. Pourquoi ?

Le fonctionnement du capitalisme mine celui de la mondialisation. Cela paraît contre-intuitif. Les explications souvent avancées évoquent la présence de décideurs plus protectionnistes et nationalistes comme Xi Jinping ou Donald Trump. Mais, on ne reste qu’à la surface quand on dit cela, car les troubles les précèdent. En réalité, le bouleversement de la mondialisation est, en effet, étroitement lié au fonctionnement de l’économie mondiale. La mondialisation a été victime de son succès.

L’Union européenne apparaît comme la grande perdante de cette bataille. Comment peut-on l’expliquer ?

Pendant longtemps, les Européens se sont accommodés de la présence de la Chine dans la mondialisation, car ils ont profité des pressions déflationnistes liées aux exportations chinoises. Mais c’était une vision naïve. La Chine n’allait pas se cantonner à ce statut de fournisseur de produits bon marché. Dès le début de son intégration dans la mondialisation, Pékin a voulu accélérer son développement et est désormais plus avancé dans les technologies. L’Europe se retrouve donc dans l’impasse face à la Chine.

Par ailleurs, face à la polarisation entre la Chine et les Etats-Unis, le jeu d’équilibriste des Européens devient de moins en moins opérant. La caractérisation de la Chine comme partenaire, pourtant concurrente stratégique et rivale systémique, est symptomatique de l’incapacité européenne à saisir la tendance conflictuelle à l’œuvre. Faute d’identifier les véritables enjeux, l’Europe paraît coincée.

 

La domination des Etats-Unis est toujours plus contestée sur la planète. Pourtant, le pays continue d’être la première puissance économique au monde. Les tentatives de contournement par d’autres pays sont très loin d’affaiblir le socle économique de Washington. Comment l’expliquez-vous ?

L’économie américaine a été pendant très longtemps incontestée sur le plan technologique. Les firmes les plus innovantes étaient américaines. L’autre avantage est que le dollar réduisait le coût de transaction pour les firmes américaines, ce qui facilitait leurs projections à l’échelle mondiale. L’Etat américain a largement soutenu la démarche d’extraversion de ses entreprises. Si on devait résumer la mondialisation, ce serait la supervision américaine de l’économie mondiale.

La Chine a tout de même contesté cette supervision américaine de l’économie mondiale.

La Chine est la progéniture de la mondialisation. Depuis les années 80, l’insertion de la Chine a été poussée par l’Etat américain qui cherchait des débouchés pour ses entreprises en crise de rentabilité. Il y a une alliance de circonstances entre les capitalistes américains et les communistes chinois. Mais leurs motivations divergeaient. Par leur transformation capitaliste, les Chinois cherchaient un développement national accéléré alors que les Américains cherchaient à redresser la rentabilité de leurs entreprises.

Les deux pouvaient coïncider pendant un certain temps. Mais rapidement, des tensions ont éclaté. La relation supposément harmonieuse entre la Chine et les Etats-Unis s’est rapidement caractérisée par une instabilité latente. La Chine a connu un rattrapage technologique très rapide. Et dès le début des années 2000, les entreprises américaines se sont plaintes du mercantilisme « high-tech » de la Chine, du vol de la propriété intellectuelle. Des soupçons sur des manipulations des taux de change ont ressurgi.

Sur le plan monétaire, la Chine a progressivement appuyé le rôle du renminbi dans les transactions internationales. Malgré cette montée en puissance, le dollar demeure la première monnaie d’échanges et de réserves au monde. Et le privilège exorbitant du dollar n’est pas prêt de s’effondrer. Pourquoi ?

La guerre en Ukraine permet de bien comprendre l’importance des enjeux autour des infrastructures monétaires. A travers le dollar, les Etats-Unis contrôlent l’infrastructure monétaire mondiale, ce qui leur permet de mettre en difficulté des pays étrangers, en l’occurrence la Russie. A ce pouvoir extraterritorial remarquable, dont jouit Washington, s’ajoute le fait que le dollar réduit les coûts de transaction des sociétés américaines. En promouvant l’internationalisation du renminbi, Pékin tente de réduire sa vulnérabilité à l’infrastructure monétaire sous contrôle américain et vise à promouvoir l’activité internationale des grandes entreprises chinoises.

Si l’utilisation internationale d’une monnaie résulte toujours de choix politiques, il est extrêmement difficile de détrôner le dollar en raison d’effets de réseaux. Plus les opérateurs économiques utilisent une monnaie, plus ils incitent d’autres firmes à faire de même. La Chine a essayé de répliquer avec l’internationalisation du renminbi, en ouvrant graduellement ses marchés financiers et en encourageant l’usage du renminbi dans le commerce extérieur. Et bien que le dollar reste la monnaie principale de l’économie mondiale, la monnaie chinoise rattrape son retard rapidement. C’est ce qui inquiète Washington.

Vous consacrez une partie de l’ouvrage à la bataille des puces à Taïwan. Pourquoi Taïwan est au centre de la bataille entre la Chine et les Etats-Unis ?

Aujourd’hui, la supériorité technologique repose largement sur les puces. Le leadership des firmes américaines dans les chaînes globales de valeur en dépend. Les puces permettent des retombées économiques colossales et sont indispensables à l’intelligence artificielle. Or, la Chine fait des progrès notables dans ce domaine, ce qui motive les sanctions technologiques décidées par Joe Biden.

Dans la bataille des puces, Taïwan joue un rôle singulier dans la mesure où une grande partie de la fabrication des semi-conducteurs s’y effectue. Une des implications des sanctions américaines consiste alors à interdire à Taïwan d’exporter des puces avancées vers la Chine. Mais Taïwan représente également une vulnérabilité majeure pour les Etats-Unis. La société taïwanaise TSMC produit 90 % des semi-conducteurs de pointe utilisés aux Etats-Unis, y compris par l’armée américaine. Déprendre de la production d’un pays situé à moins de 400 kilomètres de son principal rival, mais à 12.000 kilomètres de son propre territoire, pour une composante militaire essentielle est délicat. D’où la frilosité autour de l’île.

Avec la guerre en Ukraine, la Russie s’est détournée de l’Europe et a renforcé ses relations avec la Chine. Ce basculement va-t-il renforcer le poids de la Chine dans son rapport de force avec les Etats-Unis ?

Actuellement, l’impact majeur des sanctions contre la Russie est de favoriser la montée en puissance de la monnaie chinoise. C’est une conséquence inattendue, mais elle est majeure. Auparavant, la Russie était réticente à utiliser la monnaie chinoise dans ses transactions extérieures. Dorénavant, elle l’utilise allègrement. Il est notable qu’au bout de seulement une décennie d’internationalisation, l’infrastructure monétaire chinoise est en mesure d’absorber une réorientation monétaire d’une économie de la taille de la Russie.

L’autre effet des sanctions est de montrer que le dollar n’est pas une monnaie neutre. Le dollar peut entraîner des contraintes politiques importantes. Se mettre à l’abri d’éventuelles pressions américaines incite une série de pays à dédollariser leurs transactions financières et commerciales. Le contrecoup des sanctions est clair : la confiance internationale dans le dollar s’affaiblit et la popularité du renminbi augmente..

La Chine a lancé son vaste programme des Nouvelles routes de la Soie il y a maintenant une dizaine d’années. Quelles sont les motivations réelles de la Chine?

La Chine a un profond déséquilibre entre production et consommation. Ce déséquilibre s’est renforcé avec le plan de relance proposé après la crise de 2007. Elle compense la faiblesse de la consommation nationale par l’exportation.

Les Nouvelles routes de la Soie permettent à la fois d’absorber une partie de l’excédent chinois et donnent accès aux firmes chinoises à des opportunités rentables d’investissement à l’étranger. En 15 ans, la part de la Chine dans les exportations mondiales a augmenté de plus de 50 %, et dans le stock d’investissement direct à l’étranger sa part a plus que triplé. Mais l’enjeu des Nouvelles Routes de la Soie ne porte pas seulement sur les parts de marché, plus fondamentalement, il porte sur les marchés en tant que tels. Car en finançant des infrastructures à l’étranger la Chine tente de contourner durablement les goulets d’étranglement de l’économie mondiale, qui restent pour l’instant sous contrôle américain.

L’intelligence artificielle est revenue en force ces derniers mois dans les débats. Comment la Chine et les Etats-Unis se situent-ils sur cette technologie cruciale ?

Il y a un consensus sur l’importance de cette technologie, puisque son potentiel va même au-delà de la technologie d’application générale : elle promet d’être une nouvelle méthode d’innovation d’application générale. Compte tenu de leurs rivalités, la Chine et les Etats-Unis essaient de développer leur propre technologie.

La Chine a néanmoins des avantages importants dans le domaine de l’intelligence artificielle. Outre sa politique industrielle, qui mise depuis 2006 sur le développement de technologies autonomes, elle dispose d’énormément de données pour entraîner les modèles. Le mélange entre une moindre protection des données et une population avec un goût prononcé pour l’utilisation des smartphones permet de récupérer une grande quantité de données. L’Etat chinois débloque des sommes considérables dans le domaine de l’IA. Si on regarde le nombre de familles de brevets déposés en matière d’intelligence artificielle, les Etats-Unis restent numéro un, mais la Chine est numéro deux et réduit rapidement l’écart. Selon son Plan de développement de l’IA de 2017, elle vise le sommet d’ici 2030.

Quelle est la genèse de votre ouvrage ?

Ma carrière de chercheur s’est orientée vers l’économie politique internationale. C’est un domaine assez peu développé en France. Pourtant, à l’heure de la fragmentation géoéconomique et des tensions internationales, il est indispensable de comprendre que les décisions politiques et les dynamiques économiques sont imbriquées. Le sujet des Etats-Unis et de la Chine s’est imposé, car il détermine le devenir de la planète, et donc aussi la trajectoire macroéconomique, entrepreneuriale et sociale en France.

 

Ukraine : l’Europe doit se bouger d’après Trump

Ukraine : l’Europe doit se bouger d’après Trump

«Comment se fait-il que les États-Unis aient engagé plus de 100 milliards de dollars dans la guerre en Ukraine, plus que l’Europe, alors qu’un océan nous sépare!», a déclaré Trump.

La déclaration du candidat à la présidence américaine est destiné évidemment à un usage politique interne mais sur le fond il n’a pas non plus complètement peur. L’Europe jusque-là ce temps surtout satisfaite du parapluie militaire américain.

C’est un nouvel avertissement à l’Europe qui soudain privé de ce parapluie pourrait d’un coup ce retrouver sans vrai système de défense à la hauteur des enjeux

Donald Trump a échangé sur la question avec le président polonais Andrzej Duda et le chef de la diplomatie britannique David Cameron, qui lui ont tous les deux rendu visite ces derniers jours. Le milliardaire républicain avait déjà semé la panique en Europe lorsqu’il a menacé en février de ne plus garantir la protection des pays de l’Otan face à la Russie si ceux-ci ne payaient pas leur part. Selon l’institut de recherche allemand Kiel Institute, l’aide européenne totale pour l’Ukraine dépasserait  maintenant l’aide américaine en montants engagés. Cependant une aide ponctuelle qui ne peut constituer un vrai système de défense commun pour l’Europe.

Les  aides Ukraine par pays

 

Selon le suivi des aides internationales promises à l’Ukraine de l’Institut d’économie de Kiel, ce sont l’ensemble des institutions de l’Union européenne (auxquelles la France contribue via sa participation au budget de l’UE) qui auraient accordé le plus grand soutien à l’Ukraine, avec un total de de 85 milliards d’euros en incluant les aides financières de la Banque européenne d’investissement. L’UE dépasse ainsi les États-Unis, qui ont fourni 67,7 milliards d’euros d’aides, principalement militaire.

La France se classe quant à elle au 15e rang des pays ou institutions fournissant le plus d’aides en valeur, avec un montant total annoncé d’environ 1,8 milliards d’euros du 24 janvier 2022 au 15 janvier 2024 (dernier relevé disponible). Au cours de cette période, le soutien officiellement accordé par le gouvernement français a principalement été d’ordre financier (800 millions d’euros) et militaire (640 millions).

 

Les Français les plus pessimistes sur l’Europe

Les Français les plus pessimistes sur l’Europe
Selon une enquête Eurobaromètre publiée ce mercredi, les Français se distinguent par leur pessimisme sur l’Union européenne. Ils font partie de ceux ayant le moins confiance quant à l’avenir du bloc et à en avoir une image négative. Les citoyens français sont en effet les seuls où les optimistes sont minoritaires (42%), dépassés par les pessimistes (52%), les champions de la confiance étant le Danemark, l’Irlande et la Lituanie.

Cette tendance semble d’ailleurs avoir gagné du terrain ces dernières années. En effet, 52% des Français étaient, selon un sondage de fin 2020, « très » ou « plutôt » optimistes sur l’avenir (contre 44% de pessimistes). En Allemagne, l’optimisme décroît aussi par rapport à 2020, mais il reste tout de même majoritaire (60% aujourd’hui contre 72% il y a quatre ans).

 

Les Français sont aussi plus nombreux que la moyenne européenne à avoir une image négative de l’UE, comme notamment les Autrichiens et les Tchèques, et à penser que son rôle dans le monde est devenu « moins important » ces dernières années. Idem pour le Parlement européen : si son image est positive pour 41% des Européens, elle ne l’est que pour 27% des Français. Cette institution clé de l’UE recueille même une opinion défavorable de 28% des Français (18% des Européens).

 

Ce pessimisme des Français n’est toutefois pas uniquement ciblé contre l’UE. Si 65% d’entre eux pensent que « les choses vont dans la mauvaise direction dans l’UE » (contre 49% des Européens en moyenne), ils sont encore plus nombreux (76%) à penser qu’elles vont dans la mauvaise direction en France. Ils expriment en outre une inquiétude plus forte que la moyenne des Européens sur l’évolution de leur niveau de vie personnel : ils sont 69% à estimer qu’il a baissé ces cinq dernières années (contre 45% en moyenne dans l’UE). Et ils sont 53% à penser qu’il va baisser dans les cinq prochaines années (contre 32% au niveau européen).

 

Repenser l’Europe

Repenser l’Europe

 

Dans sa leçon inaugurale au Collège de France, jeudi 4 avril, dont « Le Monde » publie un extrait, le philosophe allemand , Peter Sloterdijk ,s’interroge sur l’identité de l’Europe, après avoir réussi une improvisation politique qui n’était pas prévue dans les scénarios de l’histoire du monde : l’Union européenne. 

Après le 11 septembre 2001, des obstacles inattendus ont contrecarré les ambitions sécuritaires croissantes des Européens, il n’est pas nécessaire de les commenter ici en détail. Il ne nous est toujours pas facile d’expliquer où nous en sommes avec nous-mêmes et le reste du monde. Cette superbe formule, « reste du monde », paraît anachronique dans la bouche d’Européens de notre temps, il y flotte encore aussi un peu d’amertume. On ne peut se défaire de l’impression que le « monde » se produit depuis longtemps ailleurs, tandis que nous-mêmes nous retrouvons dans le reste.Dans son essai L’Autre Cap [Editions de Minuit, 1991], écrit peu après la chute du mur de Berlin, à l’occasion d’un congrès à Turin, Jacques Derrida se consacre au souci de savoir si une nouvelle monstruosité ne pouvait pas naître du caractère de « restant » qui s’attachait à l’Europe, qu’on l’appelle « décentrage » ou « provincialisation ». Pendant un moment, il a paru plausible de se demander si « l’Ouest », dans son ensemble, n’allait pas voir pousser sur son corps de nouvelles têtes de dragon après l’effondrement de l’Union soviétique. Tout se passait comme si nous entendions une exhortation à nous garder des pensées qui s’agitaient presque inéluctablement dans nos esprits, après que le colosse de l’Est européen était tombé de ses pieds d’argile ! Il pouvait y avoir des pensées de dragon tapies à l’arrière-plan, attendant la première occasion de faire leur retour.

Pour que l’Europe du futur soit comprise correctement, il faut la penser comme avec une tête coupée. Le corps de dragon de jadis, composé d’une douzaine de « pays mères », comme on les appelait, et de leurs extensions coloniales, ce composite monstrueux que nous avons cru mort, au plus tard, à partir de l’« année africaine » que fut 1960 [quand 18 anciennes colonies acquirent leur indépendance], ou, à la rigueur, de la signature des accords d’Evian, qui marquèrent la fin de la guerre d’Algérie en mars 1962, ce composite, donc, devait être enterré et rester scellé sous une plaque massive. Que le demi-cadavre de la Russie impériale ait été secoué par les convulsions du réveil, après s’être fait passer pour mort pendant soixante-neuf ans sous l’enveloppe soviétique, cela devrait tout aussi peu nous induire en erreur, en dépit de la satisfaction que nous procure la marche des choses, que le triomphalisme des libéraux américains, lesquels voyaient d’un seul coup se dégager la voie menant à la domination unique des Etats-Unis sur le monde.

L’absence de croissance en Allemagne plombe toute l’Europe

L’absence de croissance en Allemagne plombe toute l’Europe

 
L’absence de croissance en Allemagne handicape toute l’Europe car c’est le moteur de l’union économique qui tourne au ralenti. Les pays européens font du commerce avec l’Allemagne qui est le premier client de la France par exemple. Or l’Allemagne pourrait bien connaître une année nouvelle de récession en 2024

L’Allemagne reste à la fois le premier client et le premier fournisseur de la France. Son poids dans les échanges est en baisse (14% en 2020 contre plus de 17% en 2012), mais il est près de deux fois supérieur à celui des pays qui la suivent dans le classement. Or, après un recul de 0,3 % du PIB alemand l’an dernier, celui-ci ne devrait progresser que de 0,1 % cette année, selon la prévision révisée des cinq grands instituts de conjoncture allemands, publiée mercredi. Une correction drastique par rapport à leur estimation de novembre d’une croissance de 1,3 %, qui se situe juste en dessous de la propre prévision du gouvernement, de 0,2 % pour 2024.

 

L’Allemagne dont le moteur économique repose sur les exportations et surtout victimes du ralentissement chinois. La Chine est le principal partenaire commercial de l’Allemagne depuis 2016. Les importations allemandes en provenance de Chine représentent près de 12 % du commerce total de l’Allemagne et les exportations 8 %. Dans l’ensemble, les échanges commerciaux avec la Chine atteignent désormais près de 20% des échanges commerciaux allemands.

Si, par le passé, le déficit commercial de l’Allemagne vis-à-vis de la Chine a été relativement limité, il se creuse substantiellement depuis le début de l’année 2021. L’Allemagne, dont le niveau de gamme de la production industrielle est particulièrement élevé, est très dépendante de la Chine en matière d’intrants stratégiques, et en particulier dans son approvisionnement en terres rares.

Les fleurons industriels allemands dépendent également de la demande intérieure chinoise puisqu’ils y réalisent, en moyenne, environ 20% de leurs ventes, et cette part ne cesse de croître. Pour l’Allemagne, le chemin vers une moindre dépendance s’annonce long et complexe. La Chine lui fournit des intrants essentiels et elle est une source de débouchés importante pour l’industrie la plus puissante d’Europe.

Les liens commerciaux noués entre l’Allemagne et la Chine n’ont cessé de se renforcer au cours des deux dernières décennies. Alors qu’ils représentaient à peine 5% des échanges totaux de l’Allemagne au début des années 2000 (ventilé avec 3,5% pour les importations et 1,5% pour les exportations), ils pèsent aujourd’hui près de 20% .

Chefs d’entreprise : inquiétudes sur l’Europe

Chefs d’entreprise : inquiétudes sur l’Europe

D’après une étude d’Opinionway, près de la moitié (49%) ont une image positive de l’Union européenne. mais 50% portent une vision négative sur l’Europe. Les plus grandes sont très favorables à l’Europe. Dans les entreprises de plus de 50 employés, les dirigeants sont seulement 26% à porter un regard défavorable sur l’Union européenne.

Cependant , près de six entrepreneurs sur dix (59%) se disent inquiets sur le futur de l’Union européenne. Ce taux grimpe même à 65% dans la construction et 63% dans le commerce. Dans les petites entreprises, 64% se disent préoccupés par les perspectives européennes.

Dans les entreprises de plus de 50 salariés, ce taux redescend à 40%.

Interrogés sur les priorités à mettre en œuvre, les chefs d’entreprise citent en premier lieu la simplification administrative (51%). En France, le gouvernement doit mettre en œuvre un vaste plan de simplification, actuellement en préparation à Bercy. Ce chantier devrait déboucher sur un projet de loi examiné avant l’été au Parlement. Parmi les autres priorités, les chefs d’entreprises (43%) réclament à l’Europe de s’attaquer à la concurrence déloyale en dehors de l’UE.

Arrivent ensuite l’autonomie de l’UE dans les domaines de l’alimentation et de la santé (31%), et de l’industrie et de l’énergie (27%). A l’opposé, l’intégration professionnelle des migrants (10%), l’Intelligence Artificielle (IA), la cybersécurité et la numérisation de l’économie (14%) n’arrivent qu’en fin de tableau. S’agissant de la lutte contre la pauvreté (16%), le chômage (16%) ou le changement climatique (20%), ces priorités ne figurent qu’en milieu de classement.

 

L’absence de croissance en Allemagne handicape toute l’Europe

L’absence de croissance allemande handicape toute l’Europe

L’absence de croissance en Allemagne handicape toute l’Europe car c’est le moteur de l’union économique qui tourne au ralenti. Les pays européens font du commerce avec l’Allemagne qui est le premier client de la France par exemple. Or l’Allemagne pourrait bien connaître une année nouvelle de récession en 2024

L’Allemagne reste à la fois le premier client et le premier fournisseur de la France. Son poids dans les échanges est en baisse (14% en 2020 contre plus de 17% en 2012), mais il est près de deux fois supérieur à celui des pays qui la suivent dans le classement. Or, après un recul de 0,3 % du PIB alemand l’an dernier, celui-ci ne devrait progresser que de 0,1 % cette année, selon la prévision révisée des cinq grands instituts de conjoncture allemands, publiée mercredi. Une correction drastique par rapport à leur estimation de novembre d’une croissance de 1,3 %, qui se situe juste en dessous de la propre prévision du gouvernement, de 0,2 % pour 2024.

 

L’Allemagne dont le moteur économique repose sur les exportations et surtout victimes du ralentissement chinois. La Chine est le principal partenaire commercial de l’Allemagne depuis 2016. Les importations allemandes en provenance de Chine représentent près de 12 % du commerce total de l’Allemagne et les exportations 8 %. Dans l’ensemble, les échanges commerciaux avec la Chine atteignent désormais près de 20% des échanges commerciaux allemands.

Si, par le passé, le déficit commercial de l’Allemagne vis-à-vis de la Chine a été relativement limité, il se creuse substantiellement depuis le début de l’année 2021. L’Allemagne, dont le niveau de gamme de la production industrielle est particulièrement élevé, est très dépendante de la Chine en matière d’intrants stratégiques, et en particulier dans son approvisionnement en terres rares.

Les fleurons industriels allemands dépendent également de la demande intérieure chinoise puisqu’ils y réalisent, en moyenne, environ 20% de leurs ventes, et cette part ne cesse de croître. Pour l’Allemagne, le chemin vers une moindre dépendance s’annonce long et complexe. La Chine lui fournit des intrants essentiels et elle est une source de débouchés importante pour l’industrie la plus puissante d’Europe.

Les liens commerciaux noués entre l’Allemagne et la Chine n’ont cessé de se renforcer au cours des deux dernières décennies. Alors qu’ils représentaient à peine 5% des échanges totaux de l’Allemagne au début des années 2000 (ventilé avec 3,5% pour les importations et 1,5% pour les exportations), ils pèsent aujourd’hui près de 20% .

Dette!  » la faute à L’Europe » ! ( Attal)

Dette  » la faute à L’Europe » ( Attal)

 

À propos de la situation financière assez catastrophique de la France notamment des dérives constatées depuis 2023, le premier ministre en impute la cause à l’Europe considérant que la baisse des recettes fiscales est liée au ralentissement économique européen. Une manière un peu habile mais facile de se déresponsabiliser.

Sur le plan technique les arguments du premier ministre paraissent un peu légers notamment quand il affirme que l’objectif est toujours d’un déficit de 3 % au plus:  «. Quand vous êtes dessous de 3 %, ça veut dire que vous commencez à rembourser votre dette». La vérité c’est que tant que le budget n’est pas un équilibre la dette a tendance à enfler. Tout dépend aussi des taux d’emprunt moyen par rapport à l’inflation. Notons aussi que la plupart les autres pays européens en dépit de la baisse de croissance européenne ont réussi à réduire leur endettement et leur déficit.

Mi-avril, le gouvernement présentera d’ailleurs une trajectoire pour arriver à ce seuil à la fin du quinquennat. Et de filer la métaphore : «Le sujet, c’est de désendetter la France parce qu’un pays qui est surendetté, ce n’est pas un pays libre. C’est comme pour des ménages, si vous êtes surendettés, vous dépensez tout votre argent pour rembourser votre dette. Vous ne pouvez plus investir, faire des projets pour l’avenir.»

Le problème est que la France n’emprunte pas seulement aujourd’hui pour investir mais aussi pour son fonctionnement. Ainsi en 2024 ce sont près de 300 milliards qui seront levés par l’État sur les marchés financiers alors que le déficit sera de l’ordre de 150 milliards.

Le triomphe de l’euro

Le triomphe de l’euro

25 ans après son lancement officiel en 1999, l’euro est un adulte en pleine forme et le nombre de pays de la zone euro n’a cessé de croître depuis sa création, passant de 11 en 1999 à 20 avec l’entrée de la Croatie le 1er janvier 2023. Selon les termes mêmes du traité de Maastricht, la zone euro doit d’ailleurs poursuivre son élargissement à moyen terme à tous les pays de l’Union européenne (UE) qui n’ont pas souscrit explicitement une clause d’« opt out » (désengagement) comme le Danemark. Au-delà du cercle officiel de ses quelque 330 millions d’usagers équivalent à la population des États-Unis (340 millions) et incluant 4 micro-États officiellement autorisés à l’utiliser (Andorre, Monaco, Saint-Marin et Le Vatican), l’euro étend son influence à des pays ou régions qui en ont fait unilatéralement leur monnaie, comme le Monténégro ou le Kosovo, ou qui indexent volontairement leur devise sur la monnaie commune.

 

par 

Éric Pichet, Kedge Business School dans The Conversation 

Au sein même de la zone euro, les virulentes critiques des partis eurosceptiques qui estimaient que la monnaie était une forme d’abdication de la souveraineté nationale se sont progressivement estompées. La hausse régulière du taux d’adhésion de la population, qui se situe à près de 80 % aujourd’hui, les ont en effet progressivement contraints à abandonner une posture radicale car trop coûteuse électoralement.
Pour mesurer le succès de l’euro, il faut également se souvenir des pronostics apocalyptiques de nombre d’économistes monétaires anglo-saxons qui affirmaient que le projet ne verrait jamais le jour et que, dans l’hypothèse peu probable de son lancement, la monnaie exploserait à la première grande crise.

Au premier rang des sceptiques, l’économiste américain Milton Friedman expliquait en 1997, soit deux ans avant sa naissance, que, contrairement aux États-Unis, les fragmentations du droit du travail et des protections sociales nationales très disparates brideraient la libre circulation des hommes et des capitaux nécessaires au mécanisme d’ajustement d’une zone monétaire optimale.

Sur un territoire connaissant de fortes divergences de cycles économiques, par exemple entre pays industriels et touristiques, la politique monétaire de la future banque centrale s’apparenterait donc, comme l’expliquait alors Rudiger Dornbusch, professeur au MIT, à « tirer sur une cible mouvante dans le brouillard ».

Dernier argument de taille des eurosceptiques : en cas de crise grave localisée dans un seul pays, le carcan de la monnaie unique interdirait toute dévaluation de la monnaie, se traduisant nécessairement par un violent ajustement interne sous forme d’une chute brutale des revenus et du pouvoir d’achat insupportables pour la population.

C’est exactement ce qui s’est produit en Grèce au cours de la longue crise financière de 2008-2015. Le pays a effectivement frôlé la sortie de l’euro lors du référendum national du 5 juillet 2015 par lequel les citoyens grecs ont refusé à une large majorité (60 %) les conditions du plan de sauvegarde imposé par la Banque centrale européenne (BCE), la Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI).

Découvrant dès le lendemain l’impossibilité de retirer des billets aux distributeurs, les députés grecs ont finalement approuvé en catastrophe, le 13 juillet 2015, un plan de rigueur encore plus douloureux pour rester dans l’euro.

Depuis 2019 les drames de l’hyperinflation dans deux pays proches, au Liban qui a fait basculer 80 % du pays dans la grande pauvreté et dans une moindre mesure en Turquie, ont achevé de convaincre les Européens de la protection d’une monnaie forte.

Si les habitants de la zone euro ont très vite pris conscience des avantages pratiques de la monnaie unique avec la disparition des frais de transaction et du risque de change d’Helsinki à Lisbonne, les entreprises ont pu de leur côté comparer les prix et mettre en place rapidement des plans stratégiques servant un vaste marché unique. Quant aux marchés financiers, ils ont gagné en stabilité et en profondeur au fil de leur intégration, symbolisée par l’émergence de la bourse paneuropéenne Euronext en 2000.

Si l’euro est une indéniable réussite, le mérite en revient d’abord à la Banque centrale européenne (BCE) qui a su gérer deux crises économiques d’une ampleur jamais vue depuis 1929. Face aux deux cataclysmes économiques de 2008 et 2020, elle a dû, comme les autres grandes banques centrales, réviser de fond en comble une doctrine multiséculaire depuis la création de la banque d’Angleterre en 1694 en appliquant pour la première fois de son histoire, une politique monétaire dite non conventionnelle.

Mêlant taux d’intérêt nuls, voire négatifs, et émission massive de monnaie qui a multiplié la taille de son bilan, cette politique audacieuse a permis d’éviter deux dépressions économiques durables.

Tout au plus peut-on reprocher à l’actuelle présidente de la BCE, Christine Lagarde, et ses collègues de Francfort d’avoir tardé, contrairement à la Réserve fédérale américaine (Fed), beaucoup plus réactive, à remonter les taux quand l’inflation a resurgi brutalement en 2021. La BCE, alors soucieuse d’éviter une rechute de l’économie, avait sous-estimé la composante monétaire de l’inflation pour l’attribuer essentiellement aux chocs externes et aux goulets d’étranglement logistiques liés au Covid-19 et à la guerre en Ukraine.

Loin de l’affaiblir, les crises de sa jeunesse ont donc renforcé le pouvoir de la BCE, car après la crise des subprimes de 2008, il est apparu clairement que la stabilité financière impliquait une meilleure supervision des mastodontes de la finance qu’étaient devenues les grandes banques. Les États membres de l’Union européenne ont ainsi confié en 2014 à la BCE la supervision des 130 plus grandes banques européennes dites systémiques (qui risquaient d’ébranler la stabilité financière de la zone) maintenant le reste des quelque 8 300 banques de la zone euro sous le contrôle du superviseur national (l’ Autorité de contrôle prudentiel et de résolution en France).
Si l’Europe a évité les conséquences des faillites de la Silicon Valley Bank aux États-Unis et du Credit Suisse en 2023, il reste encore à parfaire l’union bancaire par un véritable système européen d’assurance des dépôts, aujourd’hui bloqué par l’Allemagne qui refuse toujours une solidarité financière avec les pays du Sud du continent.

Mais le point noir de la zone euro reste incontestablement le renforcement du pilier budgétaire de l’union monétaire. Pour faire partie du club de l’euro, chaque pays devait satisfaire à 5 critères de convergence : un déficit public inférieur à 3 % du PIB, une dette publique inférieure à 60 % du PIB, une inflation faible, des taux d’intérêt à long terme modérés et une stabilité de son taux de change par rapport aux autres devises européennes.

Une fois dans le club, le Pacte de stabilité et de croissance mis en place en 1997 était censé discipliner les États membres en assurant un minimum de discipline budgétaire pour éviter qu’un pays trop dépensier n’emprunte excessivement, entraînant une hausse des taux d’intérêt à long terme préjudiciable aux autres pays membres ou générant une méfiance vis-à-vis de la monnaie.

Or, les grandes crises de 2008 et de 2020 ont nécessité des politiques de soutien à l’activité via une hausse spectaculaire des déficits et de la dette. Ces politiques contra-cycliques ont conduit à une divergence entre les pays dits « frugaux » du Nord et les cigales – parmi lesquelles on peut classer la France. Cette divergence s’est en effet accentuée à partir de mars 2020 quand la Commission européenne a invoqué les circonstances exceptionnelles prévues par le traité pour suspendre les effets du Pacte jusqu’à la fin 2023.

Néanmoins, l’euro dispose aujourd’hui d’une assise suffisante pour envisager ses futures évolutions comme la mise en place d’un e-euro ou euro numérique. Ce nouveau moyen de paiement, instantané et gratuit pour les particuliers et les entreprises, rapide et sécurisé, serait directement émis par le Système européen de banques centrales de la zone euro, mais géré par des fournisseurs de services de paiement rémunérés par les commerçants via des commissions très faibles. Il devrait voir le jour à l’horizon 2026-2027.

Politique de Défense : L’esprit munichois menace encore l’Europe

Politique de Défense : L’esprit munichois menace encore l’Europe

Force est de constater que l’Europe ne joue qu’un rôle assez marginal désormais en matière de politique internationale. Sans doute le résultat d’une évolution des rapports de force politique et économique mais aussi le produit de l’évolution des mentalités. Les grandes causes nationales, les grands projets ne sont plus au centre de l’intérêt des populations européennes davantage préoccupées par leur environnement proche et par leur intérêt personnel. Bref un recentrage sur l’individualisme, le court termisme et la cécité politique. À décharge évidemment, le monde système politique a largement contribué à la désaffection vis-à-vis de la chose publique.

Aujourd’hui, en Europe en particulier ,une majorité de l’opinion préfère un mauvais accord qu’un conflit même si c’est un accord est potentiellement porteur de germes d’affrontements dramatiques. Ainsi par exemple en Ukraine progressivement les élites mais aussi l’opinion se laissent convaincre qu’il vaut mieux un mauvais accord entre Russie et Ukraine qu’une prolongation de l’affrontement. En réalité, une sorte de guerre larvée et qui pourra déboucher le moment venu sur une extension géographique encore plus grande des intentions guerrières de Poutine. Et très proches de nous.

Même chose en Palestine vis-à-vis de Gaza. La paix tout de suite tout en sachant que faute de solution politique durable le conflit peut reprendre de manière tout aussi violente sinon davantage. Autre terrain qui démontre l’esprit munichoise, celui de l’Afrique où l’Europe se retire progressivement notamment au profit des Chinois et des Russes pour ne pas être entraînée vers des guerres qu’elle redoute. Et ce qui caractérise encore davantage l’avancée de l’esprit munichois, c’est l’indigence des politiques de défense. L’Europe fait semblant de se contenter du parapluie de l’OTAN. Un parapluie qui pourrait bien devenir virtuel par exemple avec la réélection de Trump.

Même la France qui est un des rares pays à disposer d’une politique de défense assez complète fait dans la miniature ( Moins de 2 % du PIB quand il en faudrait 3 à 4 fois plus; la Russie consacre, elle, 30% de son PIB à la défense) et ne résisterait pas plus d’un mois à une attaque étrangère par exemple russe. Cela d’autant plus que la menace de l’armée nucléaire ne freine en rien les guerres conventionnelles. Pire on a supprimé le service militaire. Les responsables politiques mais aussi l’opinion se satisfont de la démission européenne au plan de la défense et de la diplomatie.

Certains objecteront que les Européens abandonnent leur position au profit de la paix. La vérité, c’est qu’ils désertent le terrain diplomatique et politique international. Ce désengagement et ce laxisme ne concernent pas seulement la politique internationale mais aussi des dimensions économiques et sociétales. Bref l’Europe recule peut-être parce que trop gavée rapidement de progrès en tout cas insuffisamment nourris d’analyses politiques pertinentes et de projets sociétaux crédibles et durables.

Le rapport de l’opinion européenne et des Français en particulier vis-à-vis de la défense est inquiétant. Pour preuve, ce résultat d’un sondage publié par le Figaro: Si l’on observe seulement les réponses des Français interrogés, le constat est relativement similaire. Pour respectivement 45% et 38% d’entre eux, l’impact de l’adhésion de l’Ukraine serait «négatif» pour la sécurité et l’économie de l’UE. Les réponses «positives» ne s’élèvent qu’à 18% et 24%.

Le seul problème c’est que la stratégie de Poutine ne vise pas simplement l’Ukraine mais une bonne partie de l’Europe et pas simplement russophone. La France avec ses 160 000 militaires disponibles ne résisterait pas plus d’une semaine face à la Russie. Face à une éventuelle défaillance de l’OTAN, l’union européenne sera bien contrainte de construire une défense à la hauteur des enjeux aujourd’hui complètement sous-estimés par méconnaissance et repli des peuples sur eux-mêmes.

 

Politique de Défense : L’esprit munichois menace encore l’Europe

Politique de Défense : L’esprit munichois menace encore l’Europe

Force est de constater que l’Europe ne joue qu’un rôle assez marginal désormais en matière de politique internationale. Sans doute le résultat d’une évolution des rapports de force politique et économique mais aussi le produit de l’évolution des mentalités. Les grandes causes nationales, les grands projets ne sont plus au centre de l’intérêt des populations européennes davantage préoccupées par leur environnement proche et par leur intérêt personnel. Bref un recentrage sur l’individualisme, le court termisme et la cécité politique. À décharge évidemment, le monde système politique a largement contribué à la désaffection vis-à-vis de la chose publique.

Aujourd’hui, en Europe en particulier ,une majorité de l’opinion préfère un mauvais accord qu’un conflit même si c’est un accord est potentiellement porteur de germes d’affrontements dramatiques. Ainsi par exemple en Ukraine progressivement les élites mais aussi l’opinion se laissent convaincre qu’il vaut mieux un mauvais accord entre Russie et Ukraine qu’une prolongation de l’affrontement. En réalité, une sorte de guerre larvée et qui pourra déboucher le moment venu sur une extension géographique encore plus grande des intentions guerrières de Poutine. Et très proches de nous.

Même chose en Palestine vis-à-vis de Gaza. La paix tout de suite tout en sachant que faute de solution politique durable le conflit peut reprendre de manière tout aussi violente sinon davantage. Autre terrain qui démontre l’esprit munichoise, celui de l’Afrique où l’Europe se retire progressivement notamment au profit des Chinois et des Russes pour ne pas être entraînée vers des guerres qu’elle redoute. Et ce qui caractérise encore davantage l’avancée de l’esprit munichois, c’est l’indigence des politiques de défense. L’Europe fait semblant de se contenter du parapluie de l’OTAN. Un parapluie qui pourrait bien devenir virtuel par exemple avec la réélection de Trump.

Même la France qui est un des rares pays à disposer d’une politique de défense assez complète fait dans la miniature ( Moins de 2 % du PIB quand il en faudrait 3 à 4 fois plus; la Russie consacre, elle, 30% de son PIB à la défense) et ne résisterait pas plus d’un mois à une attaque étrangère par exemple russe. Cela d’autant plus que la menace de l’armée nucléaire ne freine en rien les guerres conventionnelles. Pire on a supprimé le service militaire. Les responsables politiques mais aussi l’opinion se satisfont de la démission européenne au plan de la défense et de la diplomatie.

Certains objecteront que les Européens abandonnent leur position au profit de la paix. La vérité, c’est qu’ils désertent le terrain diplomatique et politique international. Ce désengagement et ce laxisme ne concernent pas seulement la politique internationale mais aussi des dimensions économiques et sociétales. Bref l’Europe recule peut-être parce que trop gavée rapidement de progrès en tout cas insuffisamment nourrie d’analyses politiques pertinentes et de projets sociétaux crédibles et durables.

Le rapport de l’opinion européenne et des Français en particulier vis-à-vis de la défense est inquiétant. Pour preuve, ce résultat d’un sondage publié par le Figaro: Si l’on observe seulement les réponses des Français interrogés, le constat est relativement similaire. Pour respectivement 45% et 38% d’entre eux, l’impact de l’adhésion de l’Ukraine serait «négatif» pour la sécurité et l’économie de l’UE. Les réponses «positives» ne s’élèvent qu’à 18% et 24%.

Le seul problème c’est que la stratégie de Poutine ne vise pas simplement l’Ukraine mais une bonne partie de l’Europe et pas simplement russophone. La France avec ses 160 000 militaires disponibles ne résisterait pas plus d’une semaine face à la Russie. Face à une éventuelle défaillance de l’OTAN, l’union européenne sera bien contrainte de construire une défense à la hauteur des enjeux aujourd’hui complètement sous-estimés par méconnaissance et repli des peuples sur eux-mêmes.

 

Défense : l’esprit munichois menace encore l’Europe

Défense : L’esprit munichois menace encore l’Europe

Force est de constater que l’Europe ne joue qu’un rôle assez marginal désormais en matière de politique internationale. Sans doute le résultat d’une évolution des rapports de force politique et économique mais aussi le produit de l’évolution des mentalités. Les grandes causes nationales, les grands projets ne sont plus au centre de l’intérêt des populations européennes davantage préoccupées par leur environnement proche et par leur intérêt personnel. Bref un recentrage sur l’individualisme, le court termisme et la cécité politique. À décharge évidemment, le monde système politique a largement contribué à la désaffection vis-à-vis de la chose publique.

Aujourd’hui, en Europe en particulier ,une majorité de l’opinion préfère un mauvais accord qu’un conflit même si c’est un accord est potentiellement porteur de germes d’affrontements dramatiques. Ainsi par exemple en Ukraine progressivement les élites mais aussi l’opinion se laissent convaincre qu’il vaut mieux un mauvais accord entre Russie et Ukraine qu’une prolongation de l’affrontement. En réalité, une sorte de guerre larvée et qui pourra déboucher le moment venu sur une extension géographique encore plus grande des intentions guerrières de Poutine. Et très proches de nous.

Même chose en Palestine vis-à-vis de Gaza. La paix tout de suite tout en sachant que faute de solution politique durable le conflit peut reprendre de manière tout aussi violente sinon davantage. Autre terrain qui démontre l’esprit munichoise, celui de l’Afrique où l’Europe se retire progressivement notamment au profit des Chinois et des Russes pour ne pas être entraînée vers des guerres qu’elle redoute. Et ce qui caractérise encore davantage l’avancée de l’esprit munichois, c’est l’indigence des politiques de défense. L’Europe fait semblant de se contenter du parapluie de l’OTAN. Un parapluie qui pourrait bien devenir virtuel par exemple avec la réélection de Trump.

Même la France qui est un des rares pays à disposer d’une politique de défense assez complète fait dans la miniature ( Moins de 2 % du PIB quand il en faudrait 3 à 4 fois plus; la Russie consacre, elle, 30% de son PIB à la défense) et ne résisterait pas plus d’un mois à une attaque étrangère par exemple russe. Cela d’autant plus que la menace de l’armée nucléaire ne freine en rien les guerres conventionnelles. Pire on a supprimé le service militaire. Les responsables politiques mais aussi l’opinion se satisfont de la démission européenne au plan de la défense et de la diplomatie.

Certains objecteront que les Européens abandonnent leur position au profit de la paix. La vérité, c’est qu’ils désertent le terrain diplomatique et politique international. Ce désengagement et ce laxisme ne concernent pas seulement la politique internationale mais aussi des dimensions économiques et sociétales. Bref l’Europe recule peut-être parce que trop gavée rapidement de progrès en tout cas insuffisamment nourris d’analyses politiques pertinentes et de projets sociétaux crédibles et durables.

Le rapport de l’opinion européenne et des Français en particulier vis-à-vis de la défense est inquiétant. Pour preuve, ce résultat d’un sondage publié par le Figaro: Si l’on observe seulement les réponses des Français interrogés, le constat est relativement similaire. Pour respectivement 45% et 38% d’entre eux, l’impact de l’adhésion de l’Ukraine serait «négatif» pour la sécurité et l’économie de l’UE. Les réponses «positives» ne s’élèvent qu’à 18% et 24%.

Le seul problème c’est que la stratégie de Poutine ne vise pas simplement l’Ukraine mais une bonne partie de l’Europe et pas simplement russophone. La France avec ses 160 000 militaires disponibles ne résisterait pas plus d’une semaine face à la Russie. Face à une éventuelle défaillance de l’OTAN, l’union européenne sera bien contrainte de construire une défense à la hauteur des enjeux aujourd’hui complètement sous-estimés par méconnaissance et repli des peuples sur eux-mêmes.

 

Avec la Suède dans l’OTAN, l »Europe prépare la guerre, pour l’éviter

Avec la Suède dans l’OTAN, l »Europe prépare la guerre, pour l’éviter

 

Dans le bilan guerrier de Poutine,  il y aura sans doute la conquête de quelques territoires à majorité russophone. Ceci étant,  il y aura aussi le considérable renforcement de l’OTAN avec aujourd’hui l’adhésion de la Suède un pays longtemps non-aligné. D’autres pays de l’Europe la rejoindront le temps le moment venu y compris l’Ukraine. En effet la folie de Poutine qui consiste à reconstituer le grand empire russe va se manifester sur d’autres territoires et menacer de très près toute l’Europe. Pour éviter la guerre quoi de mieux que de la préparer surtout vis-à-vis d’un fou sanguinaire qui ne comprend que le rapport de force. Non seulement le champ géographique de l’OTAN va s’étendre mais on leur commence à prendre conscience qu’il ne faut plus compter entièrement sur l’aide des États-Unis  en prise à des troubles démocratiques et politiques.

 

L’adhésion de la Suède à l’Otan met ainsi fin à 200 ans de non-alignement militaire pour le pays nordique. Une politique de neutralité qu’elle avait officiellement adopté après la fin des guerres napoléoniennes au XIXe siècle. Tout en restant à l’extérieur de l’Organisation, Stockholm s’était néanmoins rapproché de l’Alliance atlantique en rejoignant le Partenariat pour la paix en 1994 et le Conseil de partenariat euro-atlantique en 1997.

Linvasion de l’Ukraine par la Russie a marqué un tournant spectaculaire conduisant au vote du Parlement, en mai 2022, et à une nette majorité en faveur d’une demande d’adhésion à l’Otan.

Et le gouvernement du 32e membre assure qu’il répondra d’ores et déjà à l’objectif de l’Otan d’atteindre 2% de son Produit intérieur brut (PIB) pour son budget défense dès 2024. La Suède a, en effet, longtemps investi massivement dans sa défense pour assumer sa neutralité avant de réduire ses dépenses après la fin de la guerre froide. Son budget défense a recommencé à augmenter en 2014 après l’annexion de la Crimée par la Russie. En 1990, ce budget représentait 2,6% du PIB, avant de se réduire jusqu’à 1,2% en 2020.

Concrètement, en combinant ses différentes branches, l’armée suédoise peut aligner quelque 50.000 soldats, dont environ la moitié sont des réservistes.

Dans les airs, elle s’appuie sur plus de 90 avions de chasse JAS 39 Gripen, du fabricant suédois Saab, et elle dispose d’une flotte de guerre en mer Baltique qui comprend plusieurs corvettes et sous-marins.

 

La Suède dans l’OTAN. L’Europe prépare la guerre, pour l’éviter

La Suède dans l’OTAN. L’Europe prépare la guerre, pour l’éviter

 

Dans le bilan guerrier de Poutine,  il y aura sans doute la conquête de quelques territoires à majorité russophone. Ceci étant,  il y aura aussi le considérable renforcement de l’OTAN avec aujourd’hui l’adhésion de la Suède un pays longtemps non-aligné. D’autres pays de l’Europe la rejoindront le temps le moment venu y compris l’Ukraine. En effet la folie de Poutine qui consiste à reconstituer le grand empire russe va se manifester sur d’autres territoires et menacer de très près toute l’Europe. Pour éviter la guerre quoi de mieux que de la préparer surtout vis-à-vis d’un fou sanguinaire qui ne comprend que le rapport de force. Non seulement le champ géographique de l’OTAN va s’étendre mais on leur commence à prendre conscience qu’il ne faut plus compter entièrement sur l’aide des États-Unis  en prise à des troubles démocratiques et politiques.

 

L’adhésion de la Suède à l’Otan met ainsi fin à 200 ans de non-alignement militaire pour le pays nordique. Une politique de neutralité qu’elle avait officiellement adopté après la fin des guerres napoléoniennes au XIXe siècle. Tout en restant à l’extérieur de l’Organisation, Stockholm s’était néanmoins rapproché de l’Alliance atlantique en rejoignant le Partenariat pour la paix en 1994 et le Conseil de partenariat euro-atlantique en 1997.

Linvasion de l’Ukraine par la Russie a marqué un tournant spectaculaire conduisant au vote du Parlement, en mai 2022, et à une nette majorité en faveur d’une demande d’adhésion à l’Otan.

Et le gouvernement du 32e membre assure qu’il répondra d’ores et déjà à l’objectif de l’Otan d’atteindre 2% de son Produit intérieur brut (PIB) pour son budget défense dès 2024. La Suède a, en effet, longtemps investi massivement dans sa défense pour assumer sa neutralité avant de réduire ses dépenses après la fin de la guerre froide. Son budget défense a recommencé à augmenter en 2014 après l’annexion de la Crimée par la Russie. En 1990, ce budget représentait 2,6% du PIB, avant de se réduire jusqu’à 1,2% en 2020.

Concrètement, en combinant ses différentes branches, l’armée suédoise peut aligner quelque 50.000 soldats, dont environ la moitié sont des réservistes.

Dans les airs, elle s’appuie sur plus de 90 avions de chasse JAS 39 Gripen, du fabricant suédois Saab, et elle dispose d’une flotte de guerre en mer Baltique qui comprend plusieurs corvettes et sous-marins.

 

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