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Pour un numérique sobre et respectueux de l’environnement ( sénat)

Pour un numérique sobre et respectueux de l’environnement ( sénat)

Vincent Courboulay, enseignant chercheur en informatique à l’Université de La Rochelle et cofondateur et directeur scientifique de l’Institut du numérique responsable (INR), explique à La Tribune pourquoi un texte du Sénat est un vrai pas en avant vers un numérique plus responsable.

 

 

LA TRIBUNE – Alors que les outils et les usages numériques occupent une place toujours plus importante dans notre économie et notre vie quotidienne, comme conjuguer numérique et écologie ?

VINCENT COURBOULAY - En réalisant que les deux ne sont pas incompatibles ! Que le numérique peut être une solution mais constitue aussi aujourd’hui un problème. Le numérique n’est plus isolé, il n’est plus un secteur d’activité comme un autre, mais transversal et systémique. Il agit sur notre consommation, notre habillement, nos déplacements… En bien comme en mal. On est sur un secteur qui a besoin d’expertise, de recul, et surtout que beaucoup d’acteurs se fédèrent autour de messages clairs, cohérents, construits et sérieux.

Y-a-t-il un véritable manque en la matière actuellement ?

Il y a un besoin de fédérer les initiatives, les porteurs, d’avoir une démarche éthique et transparente et pas seulement de business pour porter des valeurs qui sont aujourd’hui fondamentales dans la société. Nous vivons à la fois une urgence climatique et sociale importante et une transition numérique à marche forcée.

Macron et l’environnement: le délire verbal, l’incohérence et l’immobilisme

 Macron et  l’environnement: le délire verbal, l’incohérence et l’immobilisme

 

C’est sans doute en matière d’environnement que Macron présentera le bilan le plus contrasté. En effet le président de la république n’a pas été avare de mots et de prestations médiatiques. Chaque fois qu’il le peut , il  glisse un couplet intégrant la problématique environnementale. Le problème c’est que l’action suit difficilement.

 

En outre, elle comporte de nombreuses contradictions avec des mesures gadgets le plus souvent mais aussi des mesures contre-productives non seulement sur le plan environnemental mais aussi sur le plan économique.

 

Ne parlons pas de ses relations tendues avec la commission dite citoyenne de 150 zozos choisis au hasard et qui ont débouché sur un magnifique programme qui aurait pu être élaboré dans un bistrot après quatre tournées l’apéritif. Une vraie auberge espagnole où les participants ont été savamment manipulés par les lobbies et les experts très orientés.

 

La pire hypocrisie consiste sans doute à continuer l’incontournable politique énergétique nucléaire mais  à la masquer avec d’inutiles éoliennes complètement improductives et qui engraissent  certains propriétaires de terrains souvent copains des responsables locaux qui aménagent en conséquence les plans locaux d’urbanisme et autre Scot.

 

Greenpeace juge «catastrophique» le bilan du chef de l’État, écrivant même : «Comment s’y prend-il pour toujours faire le contraire de ce qu’il dit ?» «Personne n’a fait autant que nous depuis trois ans ! Moi, je n’ai pas pris des lois pour dans dix ans», avait rétorqué le chef de l’État. Avant l’examen en mars du projet de loi climat, qu’a fait Emmanuel Macron pour l’environnement ?

 

 Il y a eu quand même quelques avancées avec la suppression des pailles en plastique, des cuillères en plastique et des coton-tige en plastique ! Mais rien évidemment sur le problème fondamental du scandaleux business de l’eau en bouteille plastique qui pollue toute la planète. «D’ici à 2022, nous avons pour objectif de doubler la capacité en éolien et en solaire photovoltaïque», avait annoncé Emmanuel Macron. Le parc solaire photovoltaïque affichait une capacité de 7660 MW en 2017, et de 10.072 MW en 2020. Pour tenir la promesse, elle devra s’élever à plus de 15.000 MW en 2022. Concernant le parc éolien, il affichait une puissance de 12.121 MW en mars 2017 et de 16.897 MW en mars 2020. Une capacité doublée signifierait plus de 24.000 MW en 2022. «Je m’engage à tenir l’objectif de 32% en termes d’énergies renouvelables» d’ici 2030, en faite on est tout juste à 17 18 %. Et la perspective c’est évidemment ce qui a toujours été prévu à savoir la construction de six réacteurs nucléaires EPR « la perspective d’une réduction de l’énergie nucléaire à 50 % en 2025 constitue une véritable escroquerie.

Bilan Macron sur l’environnement: le délire verbal, l’incohérence et l’immobilisme

Bilan Macron sur l’environnement: le délire verbal, l’incohérence et l’immobilisme

 

C’est sans doute en matière d’environnement que Macron présentera le bilan le plus contrasté. En effet le président de la république n’a pas été avare de mots et de prestations médiatiques. Chaque fois qu’il le peut , il  glisse un couplet intégrant la problématique environnementale. Le problème c’est que l’action suit difficilement.

 

En outre, elle comporte de nombreuses contradictions avec des mesures gadgets le plus souvent mais aussi des mesures contre-productives non seulement sur le plan environnemental mais aussi sur le plan économique.

 

Ne parlons pas de ses relations tendues avec la commission dite citoyenne de 150 zozos choisis au hasard et qui ont débouché sur un magnifique programme qui aurait pu être élaboré dans un bistrot après quatre tournées l’apéritif. Une vraie auberge espagnole où les participants ont été savamment manipulés par les lobbies et les experts très orientés.

 

La pire hypocrisie consiste sans doute à continuer l’incontournable politique énergétique nucléaire mais  à la masquer avec d’inutiles éoliennes complètement improductives et qui engraissent  certains propriétaires de terrains souvent copains des responsables locaux qui aménagent en conséquence les plans locaux d’urbanisme et autre Scot.

 

Greenpeace juge «catastrophique» le bilan du chef de l’État, écrivant même : «Comment s’y prend-il pour toujours faire le contraire de ce qu’il dit ?» «Personne n’a fait autant que nous depuis trois ans ! Moi, je n’ai pas pris des lois pour dans dix ans», avait rétorqué le chef de l’État. Avant l’examen en mars du projet de loi climat, qu’a fait Emmanuel Macron pour l’environnement ?

 

 Il y a eu quand même quelques avancées avec la suppression des pailles en plastique, des cuillères en plastique et des coton-tige en plastique ! Mais rien évidemment sur le problème fondamental du scandaleux business de l’eau en bouteille plastique qui pollue toute la planète. «D’ici à 2022, nous avons pour objectif de doubler la capacité en éolien et en solaire photovoltaïque», avait annoncé Emmanuel Macron. Le parc solaire photovoltaïque affichait une capacité de 7660 MW en 2017, et de 10.072 MW en 2020. Pour tenir la promesse, elle devra s’élever à plus de 15.000 MW en 2022. Concernant le parc éolien, il affichait une puissance de 12.121 MW en mars 2017 et de 16.897 MW en mars 2020. Une capacité doublée signifierait plus de 24.000 MW en 2022. «Je m’engage à tenir l’objectif de 32% en termes d’énergies renouvelables» d’ici 2030, en faite on est tout juste à 17 18 %. Et la perspective c’est évidemment ce qui a toujours été prévu à savoir la construction de six réacteurs nucléaires EPR « la perspective d’une réduction de l’énergie nucléaire à 50 % en 2025 constitue une véritable escroquerie.

BCE : l’argent magique aussi pour l’environnement ?

BCE : l’argent magique aussi pour l’environnement ?

 Un papier du Monde suggère que la BCE pourrait aussi utiliser l’argent magique pour traiter la problématique environnementale

 

 

Analyse. 

 

Le temps d’une pandémie, l’arbre à argent magique est apparu. Depuis le déferlement du Covid-19 en Europe, la Banque centrale européenne (BCE) a débloqué une enveloppe de 2 500 milliards d’euros, à dépenser sur deux ans jusqu’en mars 2022. Cet argent, créé ex nihilo, a permis aux Etats de s’endetter à taux d’intérêt nul, voire négatif, payant ainsi indirectement le chômage partiel et les plans de soutien sectoriels. Ces mesures, inimaginables il y a un an, sont devenues possibles face à l’urgence.

Et si le même tour de passe-passe monétaire pouvait s’appliquer au changement climatique ? Après tout, l’urgence est tout aussi réelle. Dans une récente note pour l’Institut Veblen, l’économiste Jézabel Couppey-Soubeyran appelle de ses vœux une telle « monétisation des dépenses publiques nécessaires à la transition écologique », en permettant à la BCE de les financer « sans contrepartie ».

Elle reconnaît immédiatement qu’une telle option est interdite en l’état actuel des traités européens, qui bannissent le « financement monétaire ». De toute façon, à l’heure actuelle, peu d’économistes soutiennent une telle approche radicale. Mais, en attendant ce mouvement « vert vif », Mme Couppey-Soubeyran propose une série de mesures « vert clair », qui mettraient la BCE à contribution dans la lutte contre le changement climatique.

Or, sur ces points, les lignes sont en train de bouger au sein de l’institution de Francfort. Christine Lagarde, sa présidente, pousse pour faire du changement climatique un vrai critère d’action de son institution. « Face à ce qui est le risque majeur du XXIe siècle, tout le monde doit se mobiliser », déclarait-elle au Monde en octobre.

Mme Lagarde mène actuellement une grande revue stratégique de la BCE, dont les conclusions seront rendues à l’automne. Au sein des instances dirigeantes, des discussions sur la question climatique sont prévues au premier trimestre.

« Légitimité démocratique »

Que peut faire la BCE ? Depuis la crise de la zone euro, l’institution est devenue la clé de voûte de l’économie. Pour faire baisser les taux d’intérêt, elle achète par milliers de milliards d’euros des dettes sur les marchés financiers. Dans leur immense majorité, il s’agit de dettes publiques des Etats européens.

Reste cependant à savoir si la machine à billets  pourra tenir longtemps avant une déstabilisation par l’inflation voire un séisme du système financier (NDLR)

Constitution : l’inscription de l’environnement est très discutable

Constitution : l’inscription de l’environnement est très discutable 

Alors qu’Emmanuel Macron s’est engagé à organiser un référendum pour intégrer la protection de l’environnement à l’article premier de la Constitution, le professeur de géographie Laurent Simon estime, dans une tribune au « Monde, la mesure irréaliste voire dangereuse.

 

Tribune.

 

En mars 2018, Nicolas Hulot, alors ministre de la transition écologique et solidaire, déclarait à l’Assemblée nationale : « La biodiversité, tout le monde s’en fiche. » Deux ans et demi plus tard, il est fortement question de l’introduire à l’article premier de la Constitution « La République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique. » Un tel chemin témoigne incontestablement d’une prise de conscience dont on ne peut que se féliciter vu l’ampleur des défis face au déclin toujours accéléré de la biodiversité. Faut-il pour autant se réjouir d’une telle perspective ? Trois réflexions nous conduisent à en douter.

Garantir la préservation de la biodiversité suppose d’être en mesure de l’évaluer de manière incontestable pour attester d’une possible diminution. Or, une telle évaluation est non seulement très difficile, pour ne pas dire impossible (aucun indicateur ne permet de quantifier l’ensemble de la biodiversité), mais elle est en outre dangereuse car elle envisage la biodiversité comme un état, un stock à conserver, une liste à préserver alors qu’il s’agit de bien autre chose.

La diversité du vivant, c’est d’abord et avant tout une création continue, un faisceau d’interactions éminemment complexes. Dès lors, vouloir la préserver revient à la figer au travers de listes, d’indicateurs bien pauvres au regard de cette dynamique créative.

Bien des hauts lieux de biodiversité actuels sont le fruit d’interventions humaines passées qui ont, au départ, porté atteinte à la biodiversité : l’un des plus grands sites protégés par la convention relative aux zones humides d’importance internationale (dite convention de Ramsar), le lac du Der-Chantecoq, en Champagne, est un lac artificiel ; les hautes chaumes des Vosges sont le fruit du déboisement ; les mosaïques méditerranéennes, le fruit de la mise en valeur agricole.

La dynamique du vivant n’est pas linéaire. Ne l’envisager que sous l’angle de la préservation, c’est en réduire la part créative et incertaine…

L’inscription dans la Constitution est-elle bien pertinente et constitue-t-elle, comme le pense Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, « un acquis que l’on n’éliminera pas » ? Là encore, rien n’est moins sûr.

« Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse », disait le journaliste et essayiste H. L. Mencken (1880-1956). C’est bien le cas ici. Car, si l’article 1 tel que proposé est appliqué, alors c’en est fini de tout projet d’aménagement, de toute infrastructure (au motif qu’ils porteront inévitablement atteinte à la biodiversité). C’est par exemple rendre impossible tous les efforts entrepris en faveur de la transition énergétique fondés sur les énergies renouvelables : les éoliennes mais aussi les parcs photovoltaïques ont des impacts sur la biodiversité. Au titre de l’article 1, il faudrait y renoncer.

Référendum sur l’environnement : une manœuvre pour 62 %

Référendum sur l’environnement : une manœuvre pour 62 %

 

Selon un sondage* Odoxa-Dentsu consulting pour franceinfo et Le Figaro., Les Français voient une manœuvre politique dans la proposition de référendum relative à la modification de la constitution afin d’y insérer une phrase sur l’environnement. Une proposition qui semble hors sujet

 

Seulement 35% sont « certains » d’y participer. 12% estiment qu’il « est peu probable » qu’ils se déplacent et 8% des Français sont « absolument certain » de ne pas y participer.

 

Malgré le peu d’engouement exprimé par les Français, ils se disent favorables (75%) à la victoire du « oui ». 24% souhaitent la victoire du « non ».

 

*Cette enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 1 005 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus interrogée par Internet les 16 et 17 décembre 2020.

 

Référendum constitution : un apport sur l’environnement inutile d’après les juristes

Référendum constitution : un apport sur l’environnement inutile d’après les juristes

La plupart des juristes considèrent que le référendum opposé pour ajouter une phrase dans la constitution concernant l’environnement est inutile voire dangereux. Il rappelle en effet que la charte de l’environnement est beaucoup plus complète que la phrase proposée pour compléter la constitution , à : « La République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique. » Cette phrase est très sibylline et n’engage à pas grand-chose à l’inverse de la charte de l’environnement adopté en 2005 qui a déjà valeur constitutionnelle et qui est beaucoup plus complète.

Cette  révision proposée apparaît également comme « moins ambitieuse », comme le souligne Arnaud Gossement, avocat spécialisé en droit de l’environnement. On lit en effet dans l’article 2 que chaque individu a le devoir « de prendre part à la préservation » de l’environnement mais aussi à son « amélioration ». Il y a donc ici une double responsabilité qu’on ne trouve plus dans la proposition de la Convention citoyenne.

Le professeur en droit public Paul Cassia a évoqué une mesure « superfétatoire », quand le professeur de droit constitutionnel Didier Maus parlait d’un « coup d’épée dans l’eau ». 

Pour les juristes la charte de l’environnement fait partie du bloc de constitutionnalité.

Les experts juridiques en droit public, estiment qu’il n’est pas nécessaire de modifier le droit constitutionnel en matière d’environnement. Et qu’il faudrait plutôt répondre au problème des juges qui ne sont pas assez formés à ce droit spécifique. Ainsi, si Julien Bétaille, docteur en droit public, trouve cette proposition comme une « fausse bonne idée.

 

Au-delà de l’aspect juridique la proposition de référendum et surtout de caractère politique d’une part pour mettre en défaut le Sénat, faire semblant de donner satisfaction à la Convention citoyenne sur le climat et obtenir via un véritable plébiscite un redressement du soutien populaire au chef de l’État. Une manœuvre assez grossière qui risque d’échouer.

 

Sécuriser l’environnement naturel et économique des agriculteurs

Sécuriser l’environnement naturel et économique des agriculteurs

Dacian Ciolos député européen, ancien Premier ministre de Roumanie évoque dans l’opinion la nécessité d’assurer la sécurité agricole économique à l’occasion de la réforme de la PAC. ( Tribune dans l’opinion)

 

 

« Le Parlement européen s’apprête à voter sa position sur la réforme de la Politique agricole commune. Des négociations intenses se sont tenues ce week-end et se poursuivront dans les prochains jours pour définir les paramètres clés de la prochaine PAC, attendue par les agriculteurs et l’ensemble des citoyens de plus en plus conscients du rôle déterminant de cette politique sur notre santé et notre alimentation, sur l’utilisation des ressources naturelles et la biodiversité et bien entendu sur la vitalité économique de notre économie agricole et rurale.

Chaque réforme donne lieu à des débats passionnés, avec une sorte de guerre de tranchées entre ceux qui entendent incarner la voix de la société et, de l’autre, celle des agriculteurs dans un affrontement pas toujours, mais parfois caricatural, stérile et peu porteur de solutions. Cette réforme de la PAC est l’occasion de casser ce dialogue de sourds pour, au contraire, envoyer un message fort de l’Europe aux agriculteurs : nous avons besoin de vous. Sans vous, il n’y a pas de Green Deal possible. La société européenne, à travers la PAC, va être à vos côtés pour inventer et investir dans l’agriculture de demain.

Cadre harmonisé. Cela veut dire d’abord, prendre l’agriculture et les agriculteurs aux sérieux. Il s’agit d’un secteur économique stratégique, clé pour la puissance et l’autonomie de notre continent. Cela exige une vision collective, et non pas une renationalisation qui placerait les agriculteurs en concurrence les uns avec les autres. Je suis le premier à défendre l’agriculture locale et les circuits courts qui sont complémentaires aux autres modèles agricoles. Mais, justement, pour que cette agriculture locale puisse s’épanouir, elle a besoin d’un cadre européen fort et harmonisé. Sans tomber dans la caricature de tout régir de « Bruxelles », ce qui n’a aucun sens, un cadre commun clair, simple et efficace est nécessaire ! Les nationalistes anti-PAC jouent contre leur camp, contre nos agriculteurs, y compris contre les filières locales qu’ils prétendent défendre.

Cela veut dire ensuite ne pas prendre les sujets environnementaux à reculons. Les premiers à sentir les effets du changement climatique, saison après saison, ce sont les agriculteurs. En Roumanie, nous venons de vivre une sécheresse catastrophique. Et en France aussi certains sont désespérés de voir leurs prairies brûlées par le soleil et le manque d’eau. Adapter les systèmes, réduire les intrants, stocker le carbone : ce ne sont pas des concepts de « ​bobos ​», ce sont des impératifs pour les chefs d’entreprise que sont les agriculteurs, tout comme ils doivent répondre aux attentes de leurs clients que sont les consommateurs de plus en plus soucieux de leur santé et de l’environnement.

La PAC de demain doit donc sécuriser l’environnement naturel et économique des agriculteurs, leur permettre d’investir, de miser sur le digital et les connaissances agronomiques et d’entretenir un dialogue permanent avec la société. C’est ce qui nous permettra de retrouver le juste prix de l’alimentation, mais aussi la juste place de l’agriculture et des agriculteurs dans notre société.

Dacian Ciolos est député européen, président du groupe centriste et libéral Renew Europe depuis 2019. Il est ancien Premier ministre de Roumanie.

Les écolos bobos : les pires ennemis de l’environnement

Les écolos bobos : les pires ennemis de l’environnement

 

Les écolos bobos croient servir la cause environnementale avec leur intégrisme radical. En fait, dans la plupart des cas ils n’obtiennent que le contraire de ce qui est recherché. Pour certains d’ailleurs la lutte pour le cadre de vie est secondaire, l’objectif est surtout politique : imposer un autre type de société de philosophie néo marxiste même si les organisations en cause regroupent aussi des anarchistes, des humanistes naïfs et nombre de marginaux. Ainsi la vague verte enregistrée lors des municipales est-elle largement teintée de rouge recyclé. Les organisations politiques officielles de gauche ont été éjectées du jeu politique et nombre de militants se sont reconvertis dans l’idéologie verte révolutionnaire. Le pouvoir est bien contraint d’intégrer les aspirations environnementales d’ une partie de l’électorat et sacrifie sur l’autel écolo quelques victimes expiatoires mais évidemment sans changer la ligne générale de développement. Ainsi en est-il du nucléaire avec par exemple le renoncement très politicien de Mitterrand au projet de central Tricastin et dernièrement la fermeture de Fessenheim par Macron. Dans le même temps, ce dernier prévoit assez rapidement la construction de 6 EPR qui compenseront est bien davantage les quelques fermetures de réacteurs anciens ( une trentaine d’EPR d’ ici 2050). L’objectif de ramener la part du nucléaire à 50 % au lieu de 70 à 75 % relève de cette illusion verte. Pour donner le change,  on construit aussi de très coûteuse éoliennes qui permettent à certains propriétaires terriens de s’enrichir mais constituent un contresens économique et énergétique. Bien d’autres sources d’énergie méritent d’être soutenues comme la biomasse, l’hydroélectrique, le voltaïque ou encore l’hydrogène. Après la pseudo convention citoyenne, la plupart des sujets stratégiques ont été enterrés. On retient surtout le gadget des terrasses chauffées ( et les pelouse des terrains de foot ?). Bref, le radicalisme des écolos verts  rouges contraint à slalomer pour atteindre les objectifs stratégiques, à perdre du temps de l’argent et finalement à nuire à l’environnement. Des évolutions sont indispensables pour améliorer la qualité de vie, le climat et la biodiversité mais elles ne peuvent être que structurelles, c’est-à-dire s’inscrire dans le temps en tenant compte des réalités. Sinon on se résout à accepter une politique environnementale de gribouille qui affiche surtout des gadgets voire des contradictions avec l’objectif recherché.

 

Les écolos bobos : les pires ennemis de l’environnement

 Les écolos bobos : les pires ennemis de l’environnement

Les écolos bobos croient servir la cause environnementale avec leur intégrisme radical. En fait, dans la plupart des cas ils n’obtiennent que le contraire de ce qui est recherché. Pour certains d’ailleurs la lutte pour le cadre de vie est secondaire, l’objectif est surtout politique : imposer un autre type de société de philosophie néo marxiste même si les organisations en cause regroupent aussi des anarchistes, des humanistes naïfs et nombre de marginaux. Ainsi la vague verte enregistrée lors des municipales est-elle largement teintée de rouge recyclé. Les organisations politiques officielles de gauche ont été éjectées du jeu politique et nombre de militants se sont reconvertis dans l’idéologie verte révolutionnaire. Le pouvoir est bien contraint d’intégrer les aspirations environnementales d’ une partie de l’électorat et sacrifie sur l’autel du productivisme quelques victimes expiatoires mais évidemment sans changer la ligne générale de développement. Ainsi en est-il du nucléaire avec par exemple le renoncement très politicien de Mitterrand au projet de central Tricastin et dernièrement la fermeture de Fessenheim par Macron. Dans le même temps ce dernier prévoit assez rapidement la construction de 6 EPR qui compenseront est bien davantage les quelques fermetures de réacteurs anciens ( une trentaine d’EPR d’ ici une cinquantaine d’années). L’objectif de ramener la part du nucléaire à 50 % au lieu de 70 à 75 % relève de cet illusion verte. Pour donner le change,  on construit aussi de très coûteuse éoliennes qui permettent à certains propriétaires terriens de s’enrichir mais constituent un contresens économique et énergétique. Bien d’autres sources d’énergie méritent d’être soutenues comme la biomasse, l’hydroélectrique, le voltaïque ou encore l’hydrogène. Après la pseudo convention citoyenne, la plupart des sujets stratégiques ont été enterrés. On retient surtout le gadget des terrasses chauffées ( et les pelouse des terrains de foot ?). Bref, le radicalisme des écolos verts  rouges contraint à slalomer pour atteindre les objectifs stratégiques, à perdre du temps de l’argent et finalement à nuire à l’environnement. Des évolutions sont indispensables pour améliorer la qualité de vie, le climat et la biodiversité mais elles ne peuvent être que structurelles, c’est-à-dire s’inscrire dans le temps en tenant compte des réalités. Sinon on se résout à accepter une politique environnementale de gribouille qui affiche surtout des gadgets voire des contradictions avec l’objectif recherché par exemple en délocalisant les productions polluantes  dans les pays à bas coûts ou même dans la France profonde.

«Une pandémie liée à la question de l’environnement »

 «Une pandémie liée à la question de l’environnement »

 

 

Dans une tribune au « Monde », seize dirigeants d’organismes scientifiques soulignent le lien évident entre pandémie et environnement

 

Tribune. 

 

L’actuelle pandémie de Covid-19 vient cruellement nous rappeler le fait, trop longtemps négligé, tant dans les priorités de recherche que dans les politiques publiques, que santé humaine, santé animale et santé des écosystèmes sont étroitement liées, que l’une ne va pas sans les autres, comme le souligne l’approche interdisciplinaire dite « une seule santé » (One Health).

Les coronavirus appartiennent à l’immense famille des coronaviridés, en circulation naturelle parmi de nombreuses espèces animales, avec des effets variés, de l’inoffensif au mortel. Ce sont des virus à ARN [acide ribonucléique], donc très sujets à mutations, et au génome très long, donc propice à des recombinaisons.

Quatre types de coronavirus bénins sont déjà connus, chez l’humain, pour affecter les systèmes respiratoire (ils seraient responsables de 15 à 30 % des rhumes courants) et, plus rarement, gastro-intestinal, cardiaque et nerveux.

Trois autres types provoquent des infections graves : SARS-CoV, connu pour avoir été à l’origine d’une épidémie de pneumonie aiguë chez les humains en 2002-2003, SARS-CoV2, proche du précédent et responsable de la pandémie en cours, et MERS-CoV, qui a sévi au Moyen-Orient en 2012.

Les analyses génétiques montrent que le SARS-CoV-2 appartient au même groupe des Betacoronavirus que le virus RaTG13, isolé à partir d’une chauve-souris provenant de la province chinoise du Yunnan. Plus récemment, un virus encore plus proche a été isolé chez le pangolin malais. La région particulière de la protéine du virus qui lui permet d’infecter les cellules humaines présente 99 % d’identité avec le SARS-Cov-2 (contre 77 % seulement pour le virus RaTG13, qui n’est pas en mesure de contaminer directement les humains). Cela suggère que SARS-Cov-2 est issu d’une recombinaison entre deux virus différents, l’un proche de RaTG13 et l’autre plus proche de celui du pangolin.

Une première leçon de ce constat sur les origines probables du virus est qu’il ne servirait à rien d’éradiquer les pangolins, ni les chauves-souris. Les virus de cette famille courent à travers toute la biodiversité des mammifères, laquelle comporte de nombreux porteurs sains…. »

Coronavirus: la conséquence du mépris de l’environnement (Jane Goodall)

Coronavirus: la conséquence du mépris de l’environnement (Jane Goodall)

 

 

C’est le « mépris » de notre environnement qui est à l’origine de la crise du Covid-19, estime Jane Goodall, 86 ans, célèbre scientifique britannique qui a consacré sa vie à la défense des animaux – notamment les chimpanzés – et de l’environnement.
Pour la primatologue, éthologue et anthropologue, le moment est venu d’apprendre de nos erreurs et de tenter d’éviter de futures catastrophes, plaide-t-elle dans un entretien accordé à l’Agence France Presse (AFP), à l’occasion de la sortie prochaine d’un nouveau documentaire produit par National Geographic, Jane, un message d’espoir.

Comment percevez-vous cette pandémie ?

Jane Goodall : C’est notre mépris pour la nature et notre manque de respect pour les animaux avec lesquels nous devrions partager la planète qui ont causé cette pandémie, qui avait été prédite de longue date. Car à mesure que nous détruisons, par exemple la forêt, les différentes espèces d’animaux qui l’habitent sont poussées en proximité forcée et des maladies passent d’un animal à un autre, et un de ces animaux, rapproché par force des humains, va probablement les infecter.

Ce sont aussi les animaux sauvages chassés, vendus sur des marchés en Afrique ou en Asie, notamment en Chine, et nos élevages intensifs où nous parquons cruellement des milliards d’animaux, ce sont ces conditions qui donnent l’occasion aux virus de faire le saut entre les espèces vers les humains.

Concernant ces marchés animaliers, que faire ?

C’est une très bonne chose que la Chine ait fermé les marchés d’animaux vivants. C’est une interdiction temporaire dont nous espérons qu’elle deviendra permanente et que d’autres pays asiatiques vont suivre. Mais en Afrique il sera très difficile de stopper la vente de viande de brousse, car tant de gens en dépendent pour leur subsistance. Il faudra penser très attentivement à comment faire, car on ne peut empêcher quelqu’un de faire quelque chose quand il n’a absolument pas d’argent pour vivre ou faire vivre sa famille. Mais que cette pandémie nous apprenne au moins quoi faire pour en éviter une prochaine.

Et il y a de quoi espérer ?

Nous devons comprendre que nous faisons partie du monde naturel, que nous en dépendons, et qu’en le détruisant, en fait, nous volons l’avenir de nos enfants. J’espère qu’en raison de cette riposte sans précédent, ces confinements partout dans le monde, plus de gens vont se réveiller, commencer à penser des façons dont ils pourraient vivre différemment leurs vies.

Tout le monde peut avoir un impact chaque jour, si vous pensez aux conséquences des petits choix que vous faites : ce que vous mangez ; d’où ça vient ; est-ce que ça a causé de la cruauté envers les animaux ; est-ce que ça provient d’une agriculture intensive, ce qui est le cas en général ; est-ce que c’est bon marché grâce à du travail forcé d’enfants ; est-ce que sa production a nui à l’environnement ; combien de kilomètres a-t-il fallu le faire voyager ; avez-vous pensé à marcher au lieu de prendre la voiture ; comment pourriez-vous lutter contre la pauvreté, parce que les gens pauvres ne peuvent pas faire ce genre de choix éthiques, ils doivent faire ce qu’ils peuvent pour survivre, ils ne peuvent pas se poser ces questions sur ce qu’ils achètent, ça doit être le moins cher et ils abattront le dernier arbre parce qu’ils sont au désespoir de trouver de la terre pour faire pousser quelque chose à manger… Ce que nous pouvons faire chacun dans notre vie dépend de qui nous sommes, mais nous pouvons tous faire une différence, tous.

 

Coronavirus: l’environnement, grand bénéficiaire

Coronavirus:  l’environnement, grand bénéficiaire

Carole Deniel, Responsable des programmes de composition atmosphérique et Climat, Centre national d’études spatiales (CNES) souligne que la crise du Corona virus avait chuté de manière spectaculaire les émissions polluantes notamment en Chine ( papier de la Tribune)

Les images de la diminution de la pollution atmosphérique suite à la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus en Chine sont frappantes car elles illustrent à quel point les activités humaines ont un impact sur la qualité de l’air que nous respirons.

Sur les cartographies produites par la NASA, issues des données de satellites européens et américains, que voit-on ? Un « nuage » orange représente la quantité en dioxyde d’azote (NO2) contenu dans l’air au-dessus de la Chine en janvier 2020. Le dioxyde d’azote est relâché dans l’air principalement par les véhicules et les installations industrielles, et peut causer des problèmes respiratoires. Un mois plus tard, le « nuage » a quasiment disparu de la même zone… En cause ? Une forte baisse de l’activité du pays, liée à l’épidémie de Covid-19 et au confinement d’une partie de la population chinoise.

 

Des équipes du CNRS ont également mis évidence la diminution de la quantité de monoxyde de carbone (CO) dans l’air au-dessus de la Chine et du nord de l’Italie en février 2020 comparé aux années précédentes, grâce aux données d’un autre satellite : IASI.

Monoxyde de carbone mesuré par la mission satellite IASI en Chine (à gauche) et en Italie (à droite). Comme ce gaz persiste plusieurs semaines dans l’atmosphère, l’impact ne se limite pas aux zones confinées mais s’étend aussi aux alentours. Maya George (LATMOS/CNRS), Author provided

Les satellites sont régulièrement témoins d’évènements soudains ou extrêmes : ce fut le cas récemment avec le suivi des panaches atmosphériques émis par les feux intenses d’Australie. Ce peut-être également le cas lors de fortes éruptions volcaniques (on se souvient l’éruption de l’Eyjafjöll en 2010 qui avait paralysé une partie du trafic aérien) ou de pics de pollution (ozone, méthane, ammoniac) au-dessus de mégapoles ou de sites industriels.

Acquises grâce à des instruments placés en orbite autour de la Terre à plus de 800 kilomètres au-dessus de nos têtes, ces observations sont précieuses pour surveiller l’équilibre physico-chimique de notre atmosphère sur chaque point du globe et en quasi temps réel.

Toutes les altérations de l’équilibre atmosphérique ont des impacts majeurs sur notre environnement et bien sûr, notre santé et nos modes de vie. Dès les années 1980, les observations ont permis de détecter et comprendre la détérioration de la couche d’ozone, cette partie de la stratosphère qui nous protège des ultraviolets du Soleil. Les pratiques industrielles responsables de ce phénomène ont pu être modifiées pour que l’anomalie – qui aurait pu être fatale à terme à toute vie sur Terre – soit « corrigée ». La tendance a été inversée et on attend un retour à la normale sur la couche d’ozone d’ici 2050.

Aujourd’hui, les émissions dans l’atmosphère de gaz à effets de serre additionnels (principalement le dioxyde de carbone et le méthane), liées notamment aux industries utilisant les énergies fossiles et à la déforestation, provoquent l’augmentation de la température, bouleversant ainsi l’équilibre fragile de notre système Terre tout entier. Également, les émissions de polluants ou de particules plus ou moins fines sont responsables de la dégradation de la qualité de l’air dont les conséquences sur la santé humaine (ou plus généralement animale) et les écosystèmes sont avérées.

Pourtant, les solutions pour inverser ces tendances néfastes n’ont pas encore été mises en œuvre et l’apport d’observations pour comprendre toujours plus et quantifier précisément doit servir nos décideurs à trouver les bons compromis entre les mesures environnementales, économiques et politiques.

L’Union européenne a mis en place un vaste programme de surveillance de l’environnement baptisé Copernicus. Celui-ci comprend une forte composante spatiale pilotée par l’Agence spatiale européenne (ESA), « les sentinelles » chargées d’observer en continu les variables climatiques essentielles de notre planète. Pour l’atmosphère, il s’agit notamment d’une série de spectromètres embarqués soit en orbite basse (autour de 800 km d’altitude) ce qui permet une observation de tous les points du globe au moins 2 fois par jour, soit en orbite géostationnaire (à 36 000 km d’altitude) pour un suivi en continu d’une zone fixée, en l’occurrence l’Europe. Un spectromètre permet de mesurer différents éléments dans l’atmosphère.

Les mesures obtenues depuis l’espace viennent ainsi compléter les mesures faites au sol qui présentent l’avantage de fournir des données souvent plus précises de manière très locale, tandis que les mesures satellites apportent une meilleure couverture spatiale temporelle, utiles par exemple pour suivre le transport des panaches de pollution. L’autre avantage des observations satellitaires est leur capacité à nous renseigner sur la composition atmosphérique dans des régions isolées et très peu couvertes par des réseaux de mesures sol.

Ces observations satellitaires sont donc importantes et servent notamment à contraindre les inventaires d’émissions, valider nos connaissances sur les processus physico-chimiques de l’atmosphère en étant comparées aux simulations des modèles, et à améliorer la prévision et le suivi des pics de pollution en étant assimilées dans les modèles dédiés.

Pour observer les constituants atmosphériques, les instruments spatiaux passifs mesurent les spectres atmosphériques. Ces spectres résultent de l’interaction entre le rayonnement (solaire ou émis par la Terre ou l’atmosphère) et les molécules contenues dans l’air qui possèdent chacune leur propre « signature ».

L’exploitation de ces signaux permet de restituer les concentrations de gaz en fonction de l’altitude. En effet, l’ensemble des raies d’absorption moléculaires qui constituent un spectre, sont autant d’empreintes digitales caractéristiques de chaque molécule : la position dans le spectre indique l’identité de la molécule, et la longueur renseigne sur la concentration de ce gaz dans l’atmosphère. En couvrant le spectre depuis l’ultra-violet à l’infrarouge lointain, on s’assure ainsi d’obtenir les signatures d’un maximum de composés chimiques mais également de couvrir différentes couches de l’atmosphère depuis le sol.

Le spectre de l’hélium est caractéristique de cet élément chimique. NASACC BY

Par exemple, l’instrument européen TROPOMI est un spectromètre qui couvre une large bande de spectres dans le domaine de l’ultraviolet et de l’infrarouge. Cela permet d’acquérir un large éventail de polluants tels que le dioxyde d’azote, l’ozone, le formaldéhyde, le dioxyde de soufre, le méthane et le monoxyde de carbone avec une précision et une résolution spatiale jamais égalée depuis l’espace. Cet instrument délivre donc une cartographie journalière de l a plupart des polluants atmosphériques.

Également dans le proche infrarouge, la mesure du projet MICROCARB, dont le lancement est prévu pour 2021, est pour sa part dédiée à la mesure du principal gaz à effet de serre : le dioxyde de carbone. Le spectromètre analyse le rayonnement solaire réfléchi par la Terre et qui, en traversant l’atmosphère deux fois, est partiellement absorbé par les molécules présentes dans l’atmosphère. Le spectre solaire est ainsi modifié et des raies d’absorption apparaissent à des longueurs d’onde spécifiques aux molécules rencontrées. Grâce à la technologie, ces raies d’absorption gazeuse très fines peuvent être identifiées permettant ainsi la restitution de la teneur en dioxyde de carbone à très grande précision.

Avec l’avancée des technologies spatiales et du numérique, il est désormais possible de se doter de système précis de surveillance globale de l’atmosphère pour ainsi mieux comprendre et prévoir les phénomènes de pollution. Avec l’arrivée des services Copernicus en Europe, l’utilisation des données spatiales en synergie avec des données sol et des modèles, ne sera plus limitée à la recherche scientifique et va permettre des applications opérationnelles dédiées au suivi de la composition atmosphérique sur l’ensemble du globe. C’est l’objectif du service CAMS (Copernicus Atmospheric Monitoring Service) piloté par le centre européen de prévision du temps (ECMWF).

Avec le lancement des satellites MERLIN et Microcarb puis d’une sentinelle européenne dédié au CO2, la quantification précise de la concentration des deux principaux gaz à effet de serre permettra de contribuer à une meilleure estimation du bilan carbone sur Terre et de son évolution pour les prochaines années, avec espérons-le, des mesures politiques à la hauteur des enjeux écologiques de notre planète.

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Par Carole Deniel, Responsable des programmes de composition atmosphérique et Climat, Centre national d’études spatiales (CNES)

La problématique de l’environnement : mode passagère ?

La problématique de  l’environnement : mode passagère ?

 

 L’environnement mode passagère ou mouvement de fond : les réflexions d’Alexis Vrignon, historien spécialiste des luttes environnementales. (France Info)

: Pour la première fois depuis la création, en 2013, du sondage Ipsos-Sopra Steria sur les fractures françaises, l’environnement arrive en tête des préoccupations, devant le pouvoir d’achat ou l’immigration, y compris chez les seniors. Pourquoi les Français s’inquiètent-ils aujourd’hui plus qu’hier ? 

 

Alexis Vrignon : Les chercheurs qui se posaient la question de l’évolution de la préoccupation environnementale estimaient, jusqu’à il y a encore une quinzaine d’années, que se soucier d’écologie relevait d’une évolution sociale. Dans un monde dans lequel les préoccupations primaires de l’être humain (avoir un toit, se nourrir) étaient écartées, les gens pouvaient se soucier de l’environnement. Cette interprétation a vieilli, car elle faisait de l’environnement une question secondaire.

Petit à petit, l’idée que l’environnement est une problématique de la vie de tous les jours s’est installée. Longtemps, on l’a réduit à la protection des petites fleurs et on a considéré que les problèmes se poseraient aux générations futures. Cela a eu un effet pernicieux : on a pensé « On verra plus tard. » Or, avec le dérèglement climatique à l’œuvre, on s’aperçoit que non seulement nous allons en pâtir, mais que nous en pâtissons déjà.

Un récent baromètre de l’Ademe [Agence de l'environnement et de maîtrise de l'énergie] assure par ailleurs qu’au-delà du réchauffement, la question de la pollution atmosphérique, notamment dans les grandes agglomérations, revient comme un élément déclencheur de sensibilisation à l’environnement. Elle soulève chez les Français des interrogations sur la place de l’automobile ou sur l’urbanisme, par exemple.

La pollution atmosphérique, on en parle depuis les années 1950. La nouveauté, c’est que cette réflexion s’intègre désormais à toute une vision du monde plus critique à l’égard du mode de développement actuel. Alexis Vrignonà franceinfo

A quand peut-on dater l’émergence d’une conscience environnementale en France ? 

La conscience écologique sous sa forme contemporaine, dont nous sommes les héritiers, est apparue dans les pays industrialisés autour des années 1960 et 1970. Cependant, de nouvelles études montrent que dès le XIXe siècle, et même auparavant, il existait de véritables réflexions sur notre relation à la nature, mais on n’appelait pas encore ça l’environnement. L’arrivée des machines de la révolution industrielle s’est accompagnée de toute une réflexion sur leur impact, notamment en Angleterre au milieu du XIXe siècle. En France, au XVIIIe siècle, toute une série de réglementations sont mises en place pour empêcher certains établissements, comme des tanneries, de polluer le voisinage.

Ce qui a freiné l’émergence d’une conscience écologique, c’est le triomphe d’un récit mobilisateur tourné vers le progrès. En associant progrès industriel, progrès social et progrès scientifique, on obtient un récit efficace qui a occulté une vraie préoccupation à l’égard de la nature qui existait auparavant.

Ce récit s’est fissuré dans les années 1970, c’est pourquoi on a vu l’essor d’une préoccupation, qui n’a jamais vraiment disparu mais qui a connu depuis une évolution en sinusoïde. Pour prendre l’exemple de la France, aux municipales de 1977, les écologistes font 10% à Paris : un score à peu près comparable à ce qu’ils peuvent espérer aujourd’hui, à en croire les sondages. Mais ensuite, dans les années 1980, les scores redescendent et disparaissent quasiment. Pour réapparaître dans le débat politique à la fin des années 1980.

Le ministère de l’Environnement est créé en 1971. Est-ce qu’il répond, justement, à l’émergence de cette conscience ? 

En 1971, la société française sort de dix années de changements profonds. Les années 1960 sont une période d’expansion et d’accélération. En une décennie, la surface urbanisée de la France double. La déconcentration industrielle entraîne le déplacement de structures jusqu’alors concentrées en région parisienne. Pour beaucoup de Français, les années 1960, c’est le moment où leur environnement quotidien, au sens le plus strict du terme – ce qui les entoure –, se transforme. Et c’est justement à cette époque qu’on observe l’apparition ou le renforcement d’associations de protection de la nature.

L’opinion joue pourtant un rôle modéré dans la création de structures étatiques en faveur de l’environnement. Ce sont plutôt des hauts fonctionnaires qui vont appuyer certains dossiers auprès de l’exécutif et obtenir la création des parcs naturels ou encore de l’agence de l’eau. N’oublions pas que nous sommes juste après 1968 et qu’il existe alors une certaine réceptivité à des pensées critiques à l’égard du développement et du productivisme. On remet en cause beaucoup de choses, ce qui encourage les initiatives écologiques. Beaucoup de critiques et d’analyses qui sont, dans une certaine mesure, encore pertinentes aujourd’hui, sont émises à ce moment-là.

Le premier titulaire du poste de ministre, Robert Poujade, a écrit un livre qui s’appelle Le Ministère de l’impossible pour expliquer le peu de poids qu’il avait dans les arbitrages face aux autres ministères, et notamment celui de l’Industrie. Plus tard Corinne Lepage, à l’Environnement en 1995-1996, a écrit On ne peut rien faire, madame la ministre…, dont le titre est aussi assez révélateur. Plus de vingt ans plus tard, même Nicolas Hulot, pourtant ministre d’Etat, perdait ses arbitrages face au ministre de l’Agriculture.

Comment expliquer ce recul de l’écologie en France après l’élan observé dans la société dans les années 1970 ? Les années 1980 marquent en effet l’explosion de la consommation, favorisée par la dérégulation des marchés…

A partir des années 1980, les mouvements de désindustrialisation entraînent un transfert des appareils productifs vers d’autres pays. Dans la société française, il y a une invisibilisation du processus productif, lequel s’installe en Chine ou ailleurs. Autre conséquence : la notion de crise économique s’ancre dans les esprits et prend le pas sur la crise écologique.

Plus tard, dans les années 1990, puis 2000, la question écologique redevient une préoccupation, mais on pense alors que l’informatique, puis internet, permettra de résoudre les problèmes posés par le productivisme et la société de croissance. On imaginait l’avenir dans la dématérialisation des processus productifs. Avec la dématérialisation, plus de problèmes causés par l’industrie. Même chez les penseurs écologistes, beaucoup adhéraient à ce récit.

La prise de conscience actuelle est d’autant plus forte que de nombreux travaux ont démontré que cette dématérialisation était un mirage, puisqu’elle repose sur des serveurs informatiques extrêmement énergivores et des appareils fabriqués avec des métaux rares. Non seulement on pensait que le modèle à venir serait propre, mais dans certaines mouvances du milieu écologiste on le pensait aussi politiquement vertueux : en développant une économie du partage, en permettant d’avoir des processus de décisions beaucoup plus horizontaux, etc. Tout cela n’est pas complètement faux, mais quand on observe l’émergence et l’affirmation des Gafa, on voit que les choses ne sont pas si simples.

L’environnement intéresse les citoyens par intermittence. La prise de conscience à laquelle nous assistons est-elle durable ? Ne suffira-t-il pas qu’une nouvelle crise émerge pour la balayer à nouveau ?

La balayer, je ne pense pas. La conscience écologique ne repose plus sur des concepts immatériels, mais sur du concret. A la différence d’autrefois, nous disposons de données scientifiques nouvelles et fiables. Par ailleurs, on peut observer empiriquement une évolution du climat. Quels que soient les défis ou les questions qui pourraient arriver à l’agenda politique ou médiatique, le réchauffement climatique, la pollution et les problèmes concrets qui en découlent demeurent et s’observent tous les jours.

Les débats sont houleux sur l’écologie, notamment sur la place de la voiture : les automobilistes sont présentés comme des pollueurs et les autres sont accusés d’être des « bobos » qui donnent des leçons et prennent l’avion pour partir en vacances. L’écologie ne reste-t-elle pas une source de clivages ?

Cette question soulève un point-clé qui est celui du distingo entre la conscience théorique d’un problème et la concrétisation. Car il existe un consensus de plus en plus large pour dire qu’il y a un problème. Là où c’est compliqué, c’est pour se mettre d’accord sur les actions concrètes à mettre en place.

Les enquêtes montrent une profonde ambivalence de la population à l’égard des politiques publiques qui pourraient être mise en œuvre. Alexis Vrignon à franceinfo

D’un côté, il y a toujours cette idée que l’action individuelle seule ne pourrait suffire, même si elle est nécessaire. Et de l’autre, un doute très profond à l’égard de l’efficacité de l’action publique. On s’en méfie et, surtout, on s’inquiète de l’éventualité de nouvelles taxes.

De plus en plus de Français seraient d’accord pour qu’il y ait des évolutions dans nos modes de vie, mais dès lors qu’il est question de taxes (taxe carbone ou autre), les choses deviennent beaucoup plus compliquées. C’est là qu’on en vient à l’accusation d’écologie punitive par exemple, un terme qui arrive assez facilement dans les discours.

Pour les politiques, il apparaît donc très bénéfique de parler d’écologie, mais très dangereux politiquement de prendre de réelles mesures. Suffit-il vraiment d’en parler pour satisfaire le besoin d’écologie exprimé ? 

L’écologie revient de manière cyclique à l’agenda politique. Comme à l’occasion des élections européennes, lors desquelles les écologistes font leurs meilleurs scores. Et  chaque fois que les écologistes font de bons scores, les pouvoirs publics, et plus particulièrement l’exécutif, verdit son discours et assure avoir fait sa mue écologique. Cela a donné le Grenelle de l’environnement sous Nicolas Sarkozy, en 2007, ou les déclarations récentes d’Emmanuel Macron.

Je pense qu’un certain nombre de politiques sont persuadés qu’en matière d’environnement, il suffit de faire un ou deux beaux discours. Alexis Vrignonà franceinfo

Et il y en a eu, des beaux discours. On pense bien sûr à Jacques Chirac au sommet de la Terre en 2002 : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Mais Georges Pompidou avait fait un discours du même ordre en 1971, à Chicago. Parler d’environnement, c’est consensuel dès lors qu’on reste un peu vague.

Toutefois, puisque la population a une plus grande connaissance des enjeux environnementaux, c’est en train de changer. Les électeurs savent que ce n’est pas en plantant deux ou trois arbres que l’on changera fondamentalement les choses.

Que penser des discours anti-écolo portés par des politiques ? Peut-on s’attendre à un retour de bâton après la mise en avant des questions environnementales ?

Jair Bolsonaro et Donald Trump ont été élus en niant et en remettant en cause les questions d’environnement, mais des catastrophes écologiques continuent de frapper le Brésil et les Etats-Unis.

De nombreux facteurs expliquent l’émergence de ces hommes politiques, mais leur volonté de mobiliser une rhétorique anti-environnementale est bien le signe que ce discours est bien présent. Le contredire, c’est aussi une façon de le prendre en compte. C’est parce que ces préoccupations sont fortes qu’il y a chez certains le besoin d’un contre-discours. La question qui se posera à l’avenir, c’est : est-ce que la présence au pouvoir de ces dirigeants traduit l’apparition d’un clivage entre, d’un côté, des écologistes – dont le périmètre reste à définir – et, de l’autre, des productivistes qui ne jureraient que par la mise en valeur des ressources, lesquelles n’attendraient que l’homme, son ingéniosité et sa technique pour être utilisées et résoudre tous les problèmes. Nous verrons bien si ce clivage émerge et finit par structurer la société.

Limites de la tech vis-à-vis de l’environnement (Nicolas Hasard)

Limites de la tech vis-à-vis de l’environnement  (Nicolas Hasard)

 

Dans une interview de la Tribune, Nicolas Hazard, Fondateur du fonds INCO qui accompagne les projets green innovants souligne le rôle de la tech pour l’environnement mais aussi ses limites.

 

 

Le prochain Marseille City Life a pour thème général « Tech et zéro carbone ». Doit-on considérer que l’équation est utopique ou au contraire, tout à fait compatible ?

Nicolas Hasard – Je la pense compatible, mais je pense aussi que la notion du sauveur providentiel est celle qui aujourd’hui fait le plus de mal à l’humanité. Il flagrant de constater par exemple, particulièrement outre-Atlantique, à quel point sont nombreux ceux qui croient en un Christ Sauveur, qui viendra nous secourir de l’apocalypse annoncée. À notre époque, ce Christ, cette croyance, s’appelle la technologie. On se raccroche aujourd’hui à elle, à sa puissance créatrice, elle qui nous accompagne tous les jours et qui a profondément transformé nos vies. C’est objectivement un levier exceptionnel. Pourtant, il n’y a aucune certitude qu’il réussisse à nous sauver, mais l’on s’y complaît, en pensant que de toute façon le progrès technologique nous sauvera in fine de toutes nos turpitudes.

Les solutions innovantes – notamment celles qui utilisent l’hydrogène par exemple – sont mises au point par des startups, c’est-à-dire par de petites structures, certes agiles mais qui n’ont pas autant les moyens de diffusion que les grands groupes. Comment faire pour que les initiatives isolées mais vertueuses soient reprises à grande échelle ?

Dans notre incubateur INCOPLEX Green Sud à Marseille, nous accompagnons une start-up bien connue ici, Hysilabs, qui a le potentiel pour révolutionner cette source d’énergie exceptionnelle qu’est l’hydrogène, notamment en facilitant son transport. Pour que ce type d’initiative change d’échelle, il faut la connecter à un écosystème d’investisseurs et surtout de grands groupes industriels qui seront en mesure de lui permettre d’expérimenter ses solutions et de les mettre sur le marché. L’open innovation, c’est-à-dire l’innovation ouverte qui mets en relation start-ups et grandes entreprises, c’est le modèle que nous prônons au sein nos incubateurs, car il permet aux start-up de frotter leurs innovations aux réalités des attentes des grands acteurs économiques. Nous appliquons les mêmes principes dans notre incubateur dédié à la prévention santé, le Prevent2Care Lab, basé ici à Marseille chez Kedge BS.

Dans votre dernier ouvrage « Appel à la guerilla mondiale » vous incitez chaque citoyen à devenir un guerillero et à « hacker » le système. Pourquoi si le zéro carbone semble être la préoccupation de tous, n’arrive-t-on pas à véritablement modifier les habitudes ?

Il existe sans doute mille raisons qui peuvent expliquer pourquoi nous sommes si inconscients et inconsistants face à l’énorme défi environnemental et à quel point nous avons la capacité à répéter les mêmes erreurs que les civilisations qui nous ont précédées, dont certaines ont dilapidé leur capital naturel, et ont été balayées. Il faut changer de modèle de façon radicale et l’une des solutions c’est aller vers la smart city, certes, mais plus encore, vers le « smart country ». C’est-à-dire vers une déconcentration, une relocalisation, une restitution du « pouvoir vivre » à tous les territoires urbain et ruraux. Il faudrait à nouveau que chaque territoire se considère davantage comme un archipel indépendant. En matière d’énergie, de mobilité, d’urbanisme, d’agriculture : c’est à l’échelle locale que les alternatives s’élaborent, que les acteurs publics et privés transforment en profondeur le développement économique et la façon dont nous consommons.

 

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