Archive pour le Tag 'l’écroulement'

Politique- L’écroulement du niveau scolaire explique une partie de la crise et des violences

Politique- L’écroulement du niveau scolaire  explique une partie de la crise et des violences

 

 

Les résultats solaires de la France sont particulièrement mauvais, avec une tendance à la baisse encore plus marquée. 

Ils expliquent une partie des crises du pays La France se classe à la 23e place du classement, alors qu’elle est 7e puissance mondiale. Les résultats sont surtout en régression en maths pour les élèves de 15 ans. « En mathématiques, la forte baisse observée en France entre 2018 et 2022 est la plus importante observée depuis la première étude PISA  » en 2000, avec une baisse de » 21 points, contre une baisse de 15 points pour la moyenne », note l’OCDE.

. Malheureusement, les nouvelles ne sont pas bonnes pour la France. Elle termine à la 23e place de ce classement et chute lourdement en mathématiques. À l’échelle mondiale, les résultats du classement démontrent une baisse significative et généralisée post-crise du covid-19.

Pour rappel cette étude à consulter dans son intégralité sur le site de l’OCDE, évalue les élèves sur plusieurs épreuves. La première est un test de compréhension de l’écrit, suivi ensuite du test de culture mathématique, de celui de culture scientifique et enfin d’un exercice de pensée créative. Cette année, 85 pays faisaient partie de l’aventure avec pas moins de 8 000 élèves tirés au sort. En France, 355 établissements étaient concernés.
La France ne fait pas figure de bonne élève. Elle se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE, avec 474 points en mathématiques, en dessous de la moyenne, à 480 points ; 474 points en compréhension de l’écrit alors que la moyenne se situe à 482 points ; 487 points en culture scientifique points alors que la moyenne est à 491 points.

Il faut retenir du classement Pisa 2023 (appelé 2022 car l’étude rend compte des résultats de l’an dernier en réalité) ceci : les résultats globaux sont en baisse, notamment du fait de la pandémie de Covid-19. Seulement trois pays parviennent à faire mieux qu’en 2019 : Singapour, le Japon, la Corée du Sud. Tous les autres ont de plus mauvais résultats.

Société- L’écroulement du niveau scolaire qui explique une partie de la crise et des violences

Société- L’écroulement du niveau scolaire qui explique une partie de la crise et des violences

 

 

Les résultats solaires de la France sont particulièrement mauvais, avec une tendance à la baisse encore plus marquée. 

Ils expliquent une partie des crises du pays La France se classe à la 23e place du classement, alors qu’elle est 7e puissance mondiale. Les résultats sont surtout en régression en maths pour les élèves de 15 ans. « En mathématiques, la forte baisse observée en France entre 2018 et 2022 est la plus importante observée depuis la première étude PISA  » en 2000, avec une baisse de » 21 points, contre une baisse de 15 points pour la moyenne », note l’OCDE.

. Malheureusement, les nouvelles ne sont pas bonnes pour la France. Elle termine à la 23e place de ce classement et chute lourdement en mathématiques. À l’échelle mondiale, les résultats du classement démontrent une baisse significative et généralisée post-crise du covid-19.

Pour rappel cette étude à consulter dans son intégralité sur le site de l’OCDE, évalue les élèves sur plusieurs épreuves. La première est un test de compréhension de l’écrit, suivi ensuite du test de culture mathématique, de celui de culture scientifique et enfin d’un exercice de pensée créative. Cette année, 85 pays faisaient partie de l’aventure avec pas moins de 8 000 élèves tirés au sort. En France, 355 établissements étaient concernés.
La France ne fait pas figure de bonne élève. Elle se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE, avec 474 points en mathématiques, en dessous de la moyenne, à 480 points ; 474 points en compréhension de l’écrit alors que la moyenne se situe à 482 points ; 487 points en culture scientifique points alors que la moyenne est à 491 points.

Il faut retenir du classement Pisa 2023 (appelé 2022 car l’étude rend compte des résultats de l’an dernier en réalité) ceci : les résultats globaux sont en baisse, notamment du fait de la pandémie de Covid-19. Seulement trois pays parviennent à faire mieux qu’en 2019 : Singapour, le Japon, la Corée du Sud. Tous les autres ont de plus mauvais résultats.

L’écroulement du niveau scolaire qui explique une partie de la crise et des violences

L’écroulement du niveau scolaire qui explique une partie de la crise et des violences

 

 

Les résultats solaires de la France sont particulièrement mauvais, avec une tendance à la baisse encore plus marquée. 

Ils expliquent une partie des crises du pays La France se classe à la 23e place du classement, alors qu’elle est 7e puissance mondiale. Les résultats sont surtout en régression en maths pour les élèves de 15 ans. « En mathématiques, la forte baisse observée en France entre 2018 et 2022 est la plus importante observée depuis la première étude PISA  » en 2000, avec une baisse de » 21 points, contre une baisse de 15 points pour la moyenne », note l’OCDE.

. Malheureusement, les nouvelles ne sont pas bonnes pour la France. Elle termine à la 23e place de ce classement et chute lourdement en mathématiques. À l’échelle mondiale, les résultats du classement démontrent une baisse significative et généralisée post-crise du covid-19.

Pour rappel cette étude à consulter dans son intégralité sur le site de l’OCDE, évalue les élèves sur plusieurs épreuves. La première est un test de compréhension de l’écrit, suivi ensuite du test de culture mathématique, de celui de culture scientifique et enfin d’un exercice de pensée créative. Cette année, 85 pays faisaient partie de l’aventure avec pas moins de 8 000 élèves tirés au sort. En France, 355 établissements étaient concernés.
La France ne fait pas figure de bonne élève. Elle se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE, avec 474 points en mathématiques, en dessous de la moyenne, à 480 points ; 474 points en compréhension de l’écrit alors que la moyenne se situe à 482 points ; 487 points en culture scientifique points alors que la moyenne est à 491 points.

Il faut retenir du classement Pisa 2023 (appelé 2022 car l’étude rend compte des résultats de l’an dernier en réalité) ceci : les résultats globaux sont en baisse, notamment du fait de la pandémie de Covid-19. Seulement trois pays parviennent à faire mieux qu’en 2019 : Singapour, le Japon, la Corée du Sud. Tous les autres ont de plus mauvais résultats.

Pourquoi l’écroulement du niveau de l’enseignement en France

Pourquoi l’écroulement du niveau de l’enseignement en France


Résultat cohérent dans le classement PISA des élèves français qui enregistrent une nouvelle catastrophe. En cause, surtout le laxisme généralisé. La perte de la valeur travail, le manque d’autorité, les programmes aussi l’immigration. Plus précisément une certaine immigration. Notons par exemple que dans le 13e arrondissement où résident de nombreux immigrés ou étrangers d’origine asiatique les premières places sont occupées par les enfants des migrants au point d’ailleurs que des parents d’élèves, français depuis longtemps, se sont plaints de cette hégémonie asiatique. Il en va évidemment différemment pour l’immigration du Maghreb, des Balkans ou de l’Afrique. Un constat qui n’est pas très politiquement correct mais pourtant qui est admis par exemple pour l’Allemagne qui enregistre elle aussi une forte immigration.

Résultat du Classement Pisa 2023 : la France 23e, le niveau des élèves dégringole en mathématiques et….. en lecture.

L’étude mondiale qui classe et évalue les systèmes éducatifs dans le monde souligne une « baisse inédite » des performances des élèves. La France est 23e, et chute lourdement en mathématiques

L’Asie, Singapour en tête, s’illustre une nouvelle fois dans l’enquête Pisa 2022 de l’OCDE sur l’éducation publiée mardi, marquée par une « baisse inédite » des performances des élèves après la crise du Covid, y compris pour la France. Voici ce qu’il faut retenir :

L’étude Pisa, publiée tous les trois ans (mais repoussée cette fois d’un an en raison de l’épidémie de Covid-19), est devenue une référence mondiale, très scrutée par les gouvernements.

Elle sonde depuis 2000 les performances des systèmes éducatifs, à travers les compétences en sciences, mathématiques et compréhension de l’écrit des élèves de 15 ans. A chaque fois, un de ces trois domaines est plus amplement développé, les mathématiques cette fois-ci. Les exercices ont été soumis en 2022 à 690.000 jeunes de 81 pays et territoires.

Comme pour la précédente édition, où quatre métropoles et provinces chinoises (Pékin, Shanghaï, Jiangsu, Zhejiang, qui n’ont pas pu participer cette fois) étaient arrivées en tête, plusieurs pays asiatiques figurent parmi les meilleurs élèves.

Singapour caracole largement en tête en mathématiques, sciences et lecture, comme en 2016. Il est suivi par Macao, Taïwan, Hong Kong, le Japon et la Corée du Sud en maths. « On continue d’avoir des pays d’Asie, et notamment sur les mathématiques, qui trustent vraiment les premières performances », explique Eric Charbonnier, spécialiste de l’éducation à l’OCDE.

La France, 23e du classement, se situe comme en 2018 dans la moyenne des pays de l’OCDE, « à un niveau comparable à celui de l’Espagne, la Hongrie et la Lituanie dans les trois matières », relève Irène Hu, analyste de l’OCDE. Elle est classée 22e en maths, 24e en compréhension de l’écrit et 22e en sciences parmi les 38 pays de l’OCDE (statistiquement « entre la 15e et la 29e place en mathématiques et sciences » et « entre la 11e et la 29e » en lecture, selon l’OCDE).

Facebook : vers l’écroulement ?

Facebook : vers l’écroulement  ?

 

On a souvent tendance à procéder à un amalgame des composantes des GAFAM. Parmi ces grands de la tech  figurent des sociétés qui créent des produits réels, utiles et à forte valeur ajoutée. Par contre,  Facebook  (Meta) ne produit pas grand-chose ; ce sont surtout les utilisateurs qui fournissent l’essentiel de la matière. Et d’une manière générale, une matière très médiocre qui n’a guère d’intérêt. La stratégie de la société et d’obtenir le maximum d’infos de la part des internautes et de les valoriser d’autant par les recettes de pub. Or Facebook est de plus en plus concurrencé dans ce domaine où il est facile de récolter des profits sans trop d’investissements.

En outre le projet de Facebook appelé métaver parait  de plus en plus utopique avec l’idée de transformer toute la société en réalité virtuelle. En fait, une sorte de gadget qui peut mordre sur certains aspects de la société mais certainement pas en constituer le nouveau contenu et le nouveau moteur.

Le réseau social fondé par Mark Zuckerberg a donc perdu un demi-million d’utilisateurs au dernier trimestre 2021. C’est une première. Depuis sa création en 2004, la plateforme n’avait cessé de voir sa base croître. Ce retournement historique a semé la panique chez les investisseurs jeudi.

Les marchés ont immédiatement sanctionné le titre, qui dévissait de 24 % à l’ouverture de la Bourse de New York, faisant s’envoler plus de 200 milliards de dollars de capitalisation. Après avoir décollé pendant la pandémie, les actions Facebook (dont l’abréviation « FB » change pour « META », après que le groupe s’est renommé « Meta ») avaient déjà perdu du terrain depuis le début de l’année. Avec cette dernière chute, toute la progression de 2021 est effacée.

Cryptomonnaies: l’écroulement des cours…… mais les promesses des influenceurs

Cryptomonnaies: l’écroulement des cours…… mais les promesses des influenceurs

 

L’ensemble des valeurs boursières s’inscrivent  depuis quelques semaines dans une tendance baissière qui correspond à une grande correction après une envolée folle des indices  alimentée largement par l’argent gratuit des banques centrales. Parmi les hausses, la star des valeurs est la cryptomonnaie menée notamment le Bitcoin . Aujourd’hui le Bitcoin par exemple a perdu en peu de temps la moitié de sa valeur.

En cause,  évidemment la publicité éhontée des très gros investisseurs, des spéculateurs comme le patron de Tesla  E. Musk qui, lui,  sait acheter et vendre comme il faut et en quelque sorte faire payer les naïfs petits investisseurs. Lesquels sont aussi encouragés par certains influenceurs comme par exemple Nabilla et bien d’autres qui n’y connaissent strictement rien mais sont rémunérés par les plates-formes. De la même manière que lorsqu’elle vende des produits de beauté ou des crèmes pour maigrir.

«Le bitcoin, ça vous permet de gagner de l’argent sans investir beaucoup. C’est de l’argent qu’on peut toujours récupérer, c’est de l’argent virtuel», clamait, à tort, l’influenceuse Nabilla Vergara à ses 3,9 millions d’abonnés sur Snapchat. Les promesses d’une vie de millionnaire, grâce aux investissements dans les cryptomonnaies, pullulent sur les réseaux sociaux. Au-delà des annonces publicitaires réglementées faites par les entreprises, Snapchat, Instagram, Facebook ou Twitter fourmillent de promotions déguisées.

. Face au développement de cette communication autour d’actifs très volatils et pour tout dire très dangereux nombre de gouvernements s’interroge désormais sur les mesures de régulation à mettre en place pour calmer ce vaste marché de promesses de coiffeurs.

La surprise de l’écroulement en Afghanistan

La surprise de l’écroulement en Afghanistan

 

Olivier de Bavinchove, ancien chef d’état-major de la force internationale en Afghanistan, s’étonne de l’écroulement brutale en Afghanistan dans la Tribune

. Alors que des attentats ont frappé Kaboul ce jeudi à quelques jours de l’échéance du 31 août fixée par les Etats-Unis pour retirer les troupes étrangères d’Afghanistan et achever l’évacuation de ceux qui veulent fuir le pays, le général Olivier de Bavinchove, ancien chef d’état-major de la force internationale en Afghanistan, commandant des forces françaises de 2011 à 2013 et désormais vice-président du groupe Rivolier, livre son analyse sur les conditions qui ont permis aux Talibans de prendre le pouvoir. Les conditions du retrait américain à Kaboul le préoccupent.

 

Treize soldats américains et plus de 70 civils ont été tués le 26 août dans les attentats suicides qui ont frappé les abords de l’aéroport de Kaboul. Cette attaque, cinq jours avant le retrait annoncé des militaires américains, va-t-elle encore compliquer le départ des occidentaux ?

OLIVIER DE BAVINCHOVE - Cet attentat a perturbé profondément les opérations d’évacuation prévues hier par les Français, les Britanniques et les Américains. Il crée de nouvelles tensions et du désespoir dans la population à Kaboul. Les explosions ont été très fortes et entendues dans toute la ville. Daech est capable de frapper partout. Sur place, la lutte entre Daech et les différentes factions des Talibans a déjà commencé, et elle va se poursuivre.

Avec le retrait brutal des Américains, que restera-t-il de l’action de la coalition internationale présente en Afghanistan depuis 2001 ?

La façon de se retirer m’interpelle grandement. On pouvait retirer massivement l’ensemble des forces et en même temps, continuer d’apporter un soutien décisif aux forces afghanes de sécurité qui luttaient face aux Talibans. Conserver une petite force extrêmement calibrée avec des capacités d’action fulgurante et des capacités logistiques d’évacuation de blessés, pour garantir le moral d’une armée. Cela n’a pas été le cas. J’ai été très surpris par la dégradation brutale des forces afghanes, qui pour certaines d’entre elles étaient très motivées, bien entraînées et se sont bien battues. Nul doute qu’il faille quitter l’Afghanistan. Nous avons, nous Français, retiré nos forces en 2012. C’est moi qui ai reçu l’ordre de le faire et c’est ce que nous avons opéré en ordre, en passant le relais aux Afghans dans les deux provinces qui étaient de notre responsabilité, la Kapisa et la Surobi.

L’écroulement prévisible du bitcoin

L’écroulement prévisible du bitcoin

 

 

Le bitcoin est passé sous la barre d’un dollar, raconte Philippe Brassac, directeur général du Crédit Agricole, qui, avec 50 autres personnalités, a imaginé à quoi ressemblerait l’actualité du n° 3000 du journal l’Opinion, le 30 avril 2025.

 

Tribune

 

 

Deux ans jour pour jour après le passage du bitcoin sous la barre d’un dollar, de nombreux articles s’étonnent encore de la cécité collective dont nous avons pu faire preuve. Les impacts désastreux de ce que l’on a ironiquement appelé « la crise des crypto-passifs » sont encore bien présents. Nous nous sommes heureusement bien remis de l’effet perte de « richesse » qui n’avait en réalité jamais existé dans l’économie réelle. Il reste néanmoins de façon très pesante, et c’est sans doute la spécificité la plus singulière de cet évènement, une crise de nature politique et morale ressentie sur toute la planète.

Comment exiger des comptes à des responsables, puisque nous savions dès le départ qu’il n’y en avait pas ? Quelles mesures corriger, là où il n’y a pas de régulation ? Comment injecter de la liquidité de secours dans un système non monétaire et hors de tout contrôle ? Comment avoir imaginé une valeur durable en absence d’utilité objective autre que le caractère spéculatif ? Comment tant de personnes informées, sensées et éduquées ont pu se convaincre que la valeur du bitcoin ne pouvait que monter dès lors que le moindre doute provoquerait inéluctablement une prophétie autoréalisatrice inverse ? Comment ne pas avoir vu plus simplement que le masque de la nouveauté technologique dissimulait le visage millénaire de l’appât du gain ?

Toutes ces questions feront couler encore beaucoup d’encre. Economistes, historiens, philosophes et politiciens identifieront sans aucun doute rétrospectivement les signes avant-coureurs dans le but de nous éviter de tomber à nouveau dans un tel travers. Serons-nous pour autant immunisés contre la spéculation ? Je ne le parierais pas, même pour 1 bitcoin.

« Seine-Saint-Denis : l’écroulement de l’école publique»

« Seine-Saint-Denis : l’écroulement de l’école publique»

 

Dans ce département, a besoin de réels moyens pour rétablir l’égalité, la situation ne cesse de se dégrader, alerte, dans une tribune au « Monde », le collectif Christine Renon, constitué après le suicide en septembre 2019 de cette directrice d’école maternelle. Le « déni » doit cesser.

Tribune. 

 

« Aujourd’hui samedi, je me suis réveillée épouvantablement fatiguée, épuisée, après seulement trois semaines de rentrée. Les soucis depuis bien avant la rentrée se sont accumulés, c’est le sort de tous les directeurs malheureusement. » Ces mots sont ceux de Christine Renon. Le 21 septembre 2019, cette directrice d’école se suicidait dans son école maternelle, à Pantin (Seine-Saint-Denis).

Dans une lettre accablante accompagnant son geste, elle dressait un constat dramatique de la charge qui pesait sur ses épaules et continue de peser sur celles de ses collègues. Elle s’y inquiétait de ces contraintes, nombreuses, qui entravent le sens que tous les professionnels de l’éducation donnent à leur métier. Entre 2018 et 2019, cinquante-huit suicides ont endeuillé l’éducation nationale. Et d’autres ont eu lieu depuis. C’est inacceptable.

Notre collectif « a-partisan », qui rassemble des parents et des enseignants du primaire comme du secondaire, s’est constitué quelques jours après ce drame. Depuis, nous n’avons eu de cesse de nous battre pour que les mots de Christine Renon soient entendus et que son geste ne soit pas vain.

Nous avons aussi échangé, depuis, avec les enseignants, les parents, les familles des villes voisines de Seine-Saint-Denis et des quartiers nord-est de Paris, endeuillés par l’assassinat de plusieurs élèves. Il y a des éléments communs dans ces différentes formes de violence et de souffrance.

Une fin de non-recevoir

Un an plus tard, dans un contexte sanitaire incertain, plus de 450 personnes se sont rassemblées et ont marché ensemble, le 26 septembre 2020, entre Aubervilliers et Pantin. A l’issue de cette marche, notre collectif a de nouveau demandé à être reçu par le ministre de l’éducation nationale. Jusqu’à présent, nous nous sommes heurtés à une fin de non-recevoir.

Dans un rapport de l’inspection générale du 11 décembre 2019, le suicide de Christine Renon a été considéré comme imputable au service. Une enquête du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), demandée par les syndicats, a finalement eu lieu, plus d’un an après. Les syndicats ont dû lutter pour que cette enquête ait lieu dans de bonnes conditions.

Ce silence – ce déni ? – interroge plus largement. Quelles réponses politiques ont été apportées par le ministère depuis plus d’un an ? Nous n’avons pour le moment vu advenir qu’un projet de réforme du statut des directeurs d’écoles du premier degré pour en faire des mini-proviseurs dotés de pouvoir hiérarchique alors que ce qui est demandé, c’est plus de coopération. Camouflée derrière le recrutement de jeunes en service civique, la fin des aides administratives à la direction d’école a entraîné des surcharges de travail énormes pour le personnel. Et puis est arrivée la pandémie de Covid-19…

Foot professionnel : l’écroulement d’un système de financement

Foot professionnel : l’écroulement d’un système de financement

 

Dans une tribune au « Monde », Léonidas Kalogeropoulos, président de Médiation & Arguments, et Bernard Chaussegros, président de l’Observatoire de la transformation audiovisuelle, alertent sur les conséquences désastreuses que fait peser le groupe sino-espagnol sur la chaîne de fabrication de l’image télévisuelle française.

Tribune. 

 

Alors que le monde du football retient son souffle face à Mediapro, qui refuse de verser l’échéance de 172 millions d’euros prévue par son contrat de 3,1 milliards d’euros pour exploiter les droits de la Ligue 1 pendant quatre ans, une cascade de conséquences désastreuses menace le secteur du ballon rond : faillites de clubs, arrêt temporaire du championnat, non-participation aux coupes d’Europe…

Côté diffuseurs – chaînes de télévision, opérateurs télécoms –, le secteur se prépare à gérer les résiliations de milliers d’abonnés, mettant en péril le football professionnel et amateur, ainsi que tout le paysage audiovisuel français.

En marge de ces victimes médiatiques du coup de poker joué par Mediapro en 2018 sur les droits du foot grâce aux « poches » supposées profondes de son actionnaire chinois – Orient Hontai Capital –, qui détient 54 % de son capital, c’est toute l’industrie technique audiovisuelle qui assiste silencieusement à l’écroulement de ses fondations à la suite de décisions prises par les anciens dirigeants de la Ligue de football professionnel (LFP), aujourd’hui démissionnaires.

La chaîne de fabrication de l’image télévisuelle française, constituée principalement de deux entreprises, AMP Visual TV et Euro Media France (EMF), s’est dotée en quelques décennies des équipements les plus modernes d’Europe pour capter et diffuser en très haute définition les événements les plus fédérateurs de la télévision, qu’il s’agisse des matchs de football, du Tour de France, du rugby, des événements officiels – défilé du 14-Juillet, remontée des Champs-Elysées des présidents élus –, sans compter les événements internationaux comme les Jeux olympiques, le Vendée Globe, les Coupes du monde…

Ces grands moments de télévision nationaux et internationaux sont produits grâce à des technologies de pointe qui nécessitent des investissements considérables et la constitution de ressources humaines hautement qualifiées – sept cents employés permanents et des milliers d’intermittents pour un million d’heures annuelles –, ce qui place notre industrie française de l’image à l’avant-garde mondiale de ce savoir-faire.

Tous ces investissements ont pu être réalisés parce que les entreprises françaises ont pu bénéficier d’une visibilité sur l’avenir de leur marché, très concurrentiel, mais structuré autour d’événements récurrents dits « premium », le principal d’entre eux étant de loin le championnat de la Ligue 1 de football, et ce depuis les années 1980. Le football professionnel, par les volumes financiers qu’il génère, est ainsi de facto le moteur de la constitution des atouts techniques et humains d’AMP Visual TV et d’EMF, devenus de fait les outils techniques mutualisés de la télévision française.

 

L’abandon de l’enseignement technique responsable de l’écroulement économique de la France

L’abandon de l’enseignement technique responsable de l’écroulement économique de la France

Pierre Vellay, ancien directeur de la flotte d’Air France et grand expert de l’industrie aéronautique, explique dans la Tribune les raisons profondes de la désindustrialisation de la France et partage ses recommandations pour inverser la tendance.

 

 

En 1955, soit 10 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, l’enseignement technique français complétait l’enseignement dit « classique » dans lequel les « bons » devaient faire du latin et celui dit « moderne », qui était une sorte de « dépotoir » des élèves qui étaient entrés avec difficulté en 6eaprès avoir toutefois réussi l’examen de passage, examen supprimé en 1957.

Toujours à cette période furent créés les lycées techniques d’Etat, qui acceptaient les élèves à partir de la 6eme, puis les sélectionnaient avec un concours de passage en 4eme. Les premiers étaient orientés vers l’ENP, Ecole Nationale Professionnelle, et les autres vers une filière technique débouchant sur les diplômes de techniciens ou de techniciens supérieurs pour les meilleurs.

En 1963, Fouchet, ministre de l’éducation nationale de De Gaulle décida de réformer l’enseignement technique, d’une part en dégradant le contenu des programmes, tels que la Physique et la Chimie, en ne les enseignant plus qu’à partir de la seconde au lieu de la quatrième, d’autre part en cherchant à « démocratiser » le contenu technique par la création les Instituts Universitaires de Technologie (IUT), considérés à l’époque comme une voie de garage pour ceux qui ne pouvaient intégrer les Ecoles d’ingénieurs, grandes et petites, respectivement ENSI et ENI, le S pour supérieur. Le mot « technologie » était sensé dorer le blason de cette orientation nouvelle.

Les mesures de cette réforme, comme pour toute réforme, pouvaient être habilement présentées comme une amélioration, un progrès, en permettant à tous de trouver une formation, en adéquation avec les capacités intellectuelles, tout en occultant l’élitisme hyper-sélectif attaché aux fameuses grandes écoles d’ingénieurs, écoles gratuites, contrairement aux très chères « grandes » écoles commerciales.

La France avait d’autant plus besoin d’ingénieurs et de techniciens, que la politique d’indépendance nationale, stratégique, militaire et nucléaire d’alors imposait.

Quelques années plus tard, en 1986, un haut fonctionnaire, responsable de la Direction des Relations Internationales à la DGA (Délégation Générale de l’Armement), présentait lors d’une session au CHEAR (Centre des hautes études de l’Armement), le Rafale comme étant le dernier avion que la France développerait avec sa seule compétence, avion, moteur, système d’armes etc. Il citait à ce titre De Gaulle qui « aurait » dit, « pour être indépendant nous devons être présent partout même médiocrement », ce propos s’opposant au concept des alliances entre partenaires industriels de nations différentes détenteurs de « pôles d’excellence ». Au talent des Français de transformer le médiocre en excellence. A noter que le démonstrateur Rafale était équipé de moteurs américains GE F404, remplacés ultérieurement par le M88 de SNECMA.

Revenons aux IUT. Par chance, le corps des enseignants technique s’évertua à ce que les IUT soient des centres de formation plus spécialisés, aux domaines de compétence plus étendus, non limités au caractère technique et pratique des ateliers de production mécanique ou électrique/électronique. En 1965, l’informatique balbutiait et les premiers calculateurs étaient constitués de tores magnétiques placés sur des grilles en forme de cannage (voir ou revoir les publications de Louis Leprince Ringuet). En 1970, l’Institut Français du pétrole possédait un des deux calculateurs Control Data les plus puissants de la planète pour résoudre les matrices des équations de raffinage. La puissance de mon smartphone aujourd’hui est très supérieure à celle qu’avait ce calculateur.

En octobre 1973, le premier choc pétrolier, en pleine période de développement industriel (TGV, aéroport de Roissy, programme CFM, Airbus…, programmes soutenus par le Président de la République de l’époque, Georges Pompidou ) met un terme à une période industrielle «  glorieuse ».

La hausse brutale du coût de l’énergie, par épisodes successifs, s’est accompagnée à la fin de cette décennie d’une inflation de l’ordre de 18% pendant plusieurs années, avec un impact fort sur les modèles économiques et sociaux de l’époque. La France n’avait pas de pétrole, mais elle n’avait pas non plus d’idées ni de solutions crédibles à cette crise amplifiée par une politique calamiteuse menée par un président de la République méprisant ces secteurs de la recherche et de l’industrie, à l’exception de domaines privilégiés dans les mains de lobbies puissants (SNCF-TGV par exemple). Qui se souvient encore de cette période noire pour Airbus où les ventes ne décollaient pas, avec un marché américain fermé et un transport aérien sinistré. Puis ce fut l’élection présidentielle de mai 1981 et l’arrivée de la gauche au pouvoir, avec un programme dit commun et une liste fameuse de promesses attractives individuellement mais inconciliables dans leur agrégation. Avec Pierre Mauroy, premier ministre, la France ou plutôt les Français durent subir le contrôle des changes, avec son impact sur la balance du commerce extérieur, le plafonnement des salaires médians et surtout la 39eme heure. Comment ignorer que 40, c’était 5 fois 8 heures, et que 3 fois 8 égalent 24 heures. Cette réduction d’une heure a déstructuré le système et les organisations de toutes les entreprises travaillant en équipes voire 7 jours sur 7. Cette décision fut vraisemblablement nourrie par la dérive continue du chômage avec cette théorie infantile que l’emploi pouvait être maintenu en partageant la charge de travail, tout en ignorant totalement que la charge de travail est directement liée à la compétitivité.

Une personnalité iconique de la gauche ayant le même prénom que moi, m’avait confié que cette mesure dite des 39 heures était une absurdité de démagogie électoraliste. Cette réduction d’une heure devait initialement être le début d’un processus progressif, 39-38-37 etc. Le résultat quasi immédiat de cette réduction de la première heure eut un impact amplifié par l’élasticité de l’incidence de la double augmentation des taux horaires (39 payées 40 et désorganisation du travail en équipes), sur la compétitivité et une chute de plusieurs points de celle-ci. Le coût de la protection sociale croissant avec une fiscalité oppressante, confiscatoire et démagogiquement sélective, les Français ont perçu un risque de baisse de leur pouvoir d’achat, à la lecture d’indices exotiques judicieusement choisis, traitant l’évolution du coût de l’énergie par omission.

Ce constat latent a été le catalyseur d’un phénomène qui fonctionne comme l’entropie universelle avec une évolution à tendance unique de croissance. Comment pousser le citoyen, qui fondamentalement ignore que les règles de la macro-économie sont à l’opposé de celles de la micro-économie domestique, à consommer davantage avec des revenus nets en diminution. La solution : pratiquer une baisse des prix sur les articles courants par une importation massive de pays à bas coûts de production.

De plus, durant cette même période, des mesures de protection de l’emploi telle que le FNE, favorisant naïvement les départs (deux pour une embauche), ne faisaient que plomber l’économie future du pays et ses équilibres budgétaires.

Simultanément, l’industrie française devenant de moins en moins compétitive, avec une recherche et une capacité d’innovation affaiblie, la pression pour consommer se faisant plus forte, plusieurs actions concomitantes ont eu des effets retardateurs dont nous ne faisons qu’entrevoir les conséquences.

Les conditions qu’il fallait satisfaire pour exporter

Et tout ceci sans évoquer le coup de grâce avec les 35 heures, les RTT et les jours de congés additionnels d’hiver.

Pour pouvoir exporter nos produits, en contre partie des importations asiatiques massives et des achats pétroliers et gaziers, il fallait satisfaire plusieurs conditions :

- La qualité, la nouveauté et l’originalité du produit pour tenter de compenser, même très partiellement une acceptation du surcoût de production engendré par les horaires, les congés et les doubles charges sociales salarié/employeur,

- pour la même raison de surcoût, être capable de valoriser la valeur ajoutée de la « francité »

- être capable de produire en continu, depuis la conception jusqu’au support après-vente,

- être capable d’identifier les marchés, par nature et par zone géographique

Or les acheteurs potentiels ne se trouvaient pas sur des marchés déjà saturés ou matures, européens ou américains du nord, mais plutôt chez les BRIC ou assimilés, parmi lesquels des pays très émergents et avides de technologies.

Offsets

Précisément, ces mêmes pays avaient pour la plupart des taux de main d’œuvre bas, pour de multiples raisons que la morale d’état et l’éthique devraient réprouver, et cette soif de technologie fut satisfaite de la façon la plus naïve qui soit et qui se nomme « les compensations » ou offsets. Ceci n’est qu’une forme moderne du troc, où l’on achète du matériel sophistiqué contre des achats de matériels plus rustiques, ou quand le pays acheteur souhaite participer très modestement et hypocritement à la fabrication ou à l’assemblage du produit acheté, les volumes de ces compensations étant pondérés par le niveau de technologie transférée associée à la production sous traitée.

Ce principe de compensation fut rejeté à l’époque par Edouard Balladur qui déclara à Jacques Cresson, alors à la BFCE, que cette pratique était digne des républiques bananières. Ce qui est à la fois vrai et contestable tout comme la légitimité du marchandage. Marchande-t-on l’achat d’un foulard chez Hermès comme celui d’un tapis dans un souk ? Ne pas oublier que le crédit mit un terme à l’exclusivité du troc et fut à l’origine de la monnaie. Les compensations industrielles ont aussi des vertus dans le cadre d’alliances industrielles raisonnées.

Et c’est ainsi que des pays critiques, « politiquement, socialement » sont devenus des leaders mondiaux en informatique, demain, en intelligence artificielle, et ainsi inondent la planète avec les produits de consommation courante, au point d’assécher les ateliers des pays dits occidentaux, civilisés et libres. Cela permet aussi à Israël, l’Inde, la Chine, avec des développements informatiques liés irréversiblement à notre Défense et à nos armements, voire notre quotidien, de fragiliser notre sécurité, notre identité, notre vie privée et notre intimité.

L’Intelligence artificielle ne sera pas l’antidote de la stupidité naturelle. D’ailleurs faut il un ordinateur pour savoir que 24 n’est pas la moitié de 58, comme le pensaient, parait-il, Cécile Dufflot et Martine Aubry, en novembre 2011, ayant décidé dans le cadre d’un accord électoral de rassemblement gauche/verts, de fermer à terme 50% des 58 centrales nucléaires. Amateurisme, bluff, manque de sérieux pour des promesses de campagne, ou déficience en calcul mental, ou le tout « en même temps

Le concept d’intelligence artificielle aura un peu de crédit quand les prévisions météorologiques, à 48 heures seront fiables, ce qui n’est toujours pas le cas en utilisant les calculateurs parmi les plus puissants de la planète capables de 20 pétaflops.

A ce sujet, il faut rappeler la définition du mot : intelligence. L’art de lire entre les lignes. N’est ce pas la définition anglo-saxonne de l’espionnage et du déchiffrement ? Ce concept qualifié d’intelligent est plutôt perçu aujourd’hui comme un outil de traitement et de réconciliation des montagnes de données désordonnées accumulées aléatoirement. Ceci reste une lecture SUR ce qui se trouve sur les lignes, pas ENTRE.

Tsunami des importations chinoises

La recherche de coût de production les plus bas a aussi conduit à ce que ces mêmes ateliers sous traitent massivement les fabrications puis, les ateliers amaigris et situés en dessous des masses critiques se sont vus « externalisés », délocalisés, vers des pays qui ne se voulaient pas voir leur rôle réduit à celui d’exécuteurs de taches pratiques mais être partie prenante dans la conception.

Le transfert des populations des campagnes vers les villes, en Chine, induit par la mécanisation, a contribué au sur-développement des unités de production industrielle, donc au besoin d’exporter, facilité par des salaires horaires indécents.

Est-ce la satisfaction du superflu ou le tsunami des importations chinoises massives qui soutiennent la croissance ? L’obsolescence programmée d’articles usuels du quotidien aide-t-elle la production ou favorise-t-elle les importations, la réparabilité est elle une entrave à la production et au « réachat » de renouvellement imposé par une fiabilité plafonnée ?

Offrir du support

Les producteurs occidentaux se sont alors trouvés confrontés à ce problème : comment continuer à vendre leurs produits, quand les coûts de production, après toutes les acrobaties évoquées ci avant, sont encore supérieurs à leur valeur d’usage, selon des modèles économiques et comptables devenus universels. Réponse : en offrant du service. Initialement ce service dit d’après-vente se nommait « support produit », product support, qui devint soutien client, customer support.

Mais pour que ce nouveau modèle soit viable, il devenait impératif que le client soit captif du soutien offert (très cher, mais très progressivement) par le fournisseur originel, le moyen pour celui-ci fut donc de bloquer l’accès aux données techniques permettant la réparation par soi même ou pour des tiers du matériel fourni, principe nommé « propriété industrielle ».

Ceci a eu comme autre impact de masquer sous l’appellation de concessions commerciales ce qui n’était en fait que du préfinancement très cher devant être remboursé par les coûts de rechanges et des services de maintenance ou d’évolution du produit ou de consommables associés (cf. : prix élevé à coût quasi nul des mises à jour des logiciels du quotidien, prix des encres d’impression…)

La crise protéiforme que nous traversons, sanitaire, technique, sociale, politique, règlementaire, écologique a accéléré une sorte de prise de conscience collective, difficilement gérable par des politiques incapables de trouver, comme pour la météo, dans leurs connaissances actuelles, des situations précédentes similaires, qui faciliteraient les prédictions et orientations à prendre.

Les plateformes médiatiques sont les courroies instables de la transmission de messages ou de directives contradictoires, inconstantes et polluées par des considérations électoralistes d’échéances plus ou moins lointaines.

On dit, depuis l’antiquité, qu’il est impossible de résoudre la quadrature du cercle car on ne peut concilier un nombre algébrique à un nombre transcendant (Pi) tout comme la trisection de l’angle ou la duplication du cube. C’est ainsi que se pose l’équation d’aujourd’hui :

Comment en un temps relativement court, peut-on, sans critères particuliers de classement prioritaire, trouver les solutions à une telle équation implicite dans laquelle les différents facteurs sont dépendants:

- venir à bout de la pandémie,

- identifier les effets de cette crise sanitaire sur tous les domaines impactés, humains et matériels, économiques et politiques

-retrouver une partie de notre indépendance nationale, avec une analyse réaliste et programmable de ce qui est « rapatriable », sans remise en question des alliances historiques, associées à des échanges commerciaux bilatéraux,

- créer des emplois stables non assistés

maitriser les coûts de concept, d’industrialisation, de production, de soutien

- soutenir l’innovation créatrice et l’imagination fertile, la recherche

-inventer une approche nouvelle d‘agrément et de certification pour les produits en rupture technologique, quand le certificateur est moins compétent que l’innovateur,

- favoriser les échanges technologiques et la fécondation croisée des concepts innovants

- ne pas assécher les esprits par un excès d’utilisation de logiciels à intelligence réductrice et uniformisante. Exemple des architectes d’aujourd’hui qui ignorent ce que sont le plan, l’angle droit, le fil à plomb, leurs créations étant toutes assistées pour générer des surfaces réglées de Xieme ordre (syndrome de l’Opéra de Sydney). Savent-ils encore tenir un crayon et selon un sacro-saint principe de prudence, calculer manuellement l’ordre de grandeur du résultat attendu en termes de résistance ? L’effondrement du terminal 2E de Roissy, ou l’entrée en résonnance de la passerelle Léopold-Sédar-Senghor n’en seraient-ils pas des exemples parmi d’autres ?

- ne pas considérer l’assistance par les outils informatiques tantôt comme une orthèse tantôt une prothèse à l’imagination et à la création, un tuteur ou un substitut,

- veiller à ne pas élire des PMIR, politiques à mobilité intellectuelle réduite

motiver la jeunesse pour revenir sur des formations utiles, pratiques, tangibles, pérennes, saines, éloignées des phantasmes du football, du cinéma, de la téléréalité et de la communication

- apprendre à la jeunesse à écrire, lire, dessiner, planter, nager en eau claire, jouer d’un instrument, éduquer sa mémoire

- trouver un équilibre entre nos importations et exportations sans distorsion des règles comptables et financières, sans protectionnisme stérilisant

-réduire l’obésité des technostructures des grandes entreprises et de l’administration publique, conséquence d’une sédimentation historique de fonctions surabondantes justifiant des embauches

- revenir à des systèmes horaires de travail simples

- approcher le principe de la compétitivité sous un angle différent. Mitterrand avait déclaré : pour lutter contre le chômage nous avons tout essayé et rien n’a marché…et pour cause : on crée de l’emploi par de la charge de travail et non par le partage altérant la compétitivité. On ne gagne jamais une course de sprint ou d’endurance, en partant dans le sens opposé.

- trouver un équilibre entre les charges de travail humaine et mécanique ; Les investissements en machines-outils modernes modifient progressivement et durablement le rapport dit Homme/machine, qui est passé en peu de temps, dans certains secteurs de moyenne série, de deux hommes par machines à un homme pour trois machines, tout en accompagnant la sophistication des process de fabrication.

- réviser le format et la construction des taux horaires de main d’œuvre et de service,

- gérer avec pertinence le durcissement des règles sécuritaires et environnementales

- ne pas avoir à associer systématiquement écologie à punition, contraintes, taxes et avec des campagnes de promotion d’amélioration énergétique discriminatoires

- savoir identifier dans toute mesure dite écologique les effets secondaires d’un déséquilibre des lois de la nature,

- faire définir le cadre de la transition énergétique par des spécialistes impartiaux et neutres et compétents

- éviter le piège tendu aux incompétents des technologies périssables

- analyser la santé des entreprises sur une base annuelle et non trimestriellement (saisonnalité des activités, tourisme, transport aérien, viticulture…). Une mauvaise analyse pénalise le « rating bancaire », les levées de fonds et l’attraction boursière.

- apprécier la création de valeur par une juste approche financière, comptable et économique,

- mettre un frein à la bétonisation de nos campagnes. Ronds-points et grandes surfaces, et les gigantesques hangars de stockage de produits importés d’Asie ou d’achats internet en transit, contribuent à la désertification de nos campagnes.

- protéger la biodiversité animale et végétale, maintenir la diversité variétale sans imposer de normes de calibration de la nature

- visiter tous les musées traitant de notre histoire, de nos découvertes, de nos traditions artistiques et manufacturières. Il n’existe plus qu’une seule fabrique de clous et de pointes en Europe, à Creil et classée au Patrimoine Vivant. Le procédé d’élaboration des panneaux de verre églomisé des encadrements des devantures des boulangeries et charcuteries est partiellement perdu. La restauration des antiquités et monuments dégradés montre le potentiel résiduel et l’attrait pour des techniques redécouvertes, prouvant le génie de nos anciens.

- recentrer les études des écoles et grandes écoles techniques et scientifiques sur leur corps de métier et leur spécificité et que le complément de formation managériale ne se substitue pas à la compétence technique et ne trouve son application que lorsque la relève est assurée par la génération suivante de techniciens,

- s’assurer que les avis scientifiques de nos gouvernants ne seront pas pollués par l’opinion, collectée sur les chaines d’information continue et des organismes de sondages qui devraient revoir le sketch de Jean Marie Bigard sur ce thème et l’art d’interroger avec des questions stupides.

-demander à nos politiques de délivrer leurs messages et non ceux formatés par des communicants mimétiques, « manche à air » à la recherche de l’expression courte que pourront retenir les médias pour leurs titres

- demander aux journalistes de poser des questions ouvertes et non fermées en proposant la réponse, en y apportant toutefois aucune attention, déjà concentrés sur la question suivante,

- éviter qu’après chaque intervention télévisée d’une personnalité politique, les pseudo journalistes/présentateurs nous expliquent ce que nous aurions dû comprendre et ce qu’il fallait retenir, et qu’eux seuls ont été suffisamment intelligents pour décrypter (entre les mots !)

ouvrir au public, dans le cadre du développement muséal de Paris, de l’éducation et du rayonnement culturel de la France, les palais et autres hôtels particuliers (payés et entretenus par les contribuables qui en sont collectivement propriétaires) de nos ministères qui pourraient être relogés dans d’anciennes casernes désaffectées et transformables en « campus ministériel »

- forcer nos gouvernants actuels ou futurs candidats à raisonner au-delà des futures échéances électorales. Quand Colbert avait sélectionné les chênes de la Forêt de Tronçais, il pensait à la fabrication de la mature des navires 200 ans plus tard.

- prendre en compte la temporalité de l’industrie et des grands programmes, avec des décisions à effets différés, des retours d’investissement longs, à l’opposé des secteurs virtuels sans inertie et spéculatifs (communication/média)

réhabiliter l’enseignement technique semble une absolue priorité, de l’apprenti à l’ingénieur, y compris dans les écoles d’application (sup-Aéro, Mines, Ponts, Pétrole, Télécoms…). Cette réhabilitation est celle du rééquilibrage d’image entre les fonctions productives et tertiaires, entre les cols bleus et les cols blancs, entre le tangible et la finance, entre les actifs et les assistés perpétuels. Elle est indispensable à la motivation des acteurs.

Au-delà de ces recommandations ciblées sur la réhabilitation du secteur technique et scientifique, dont le succès sera subordonné à la capacité collective de modifier les comportements laxistes, il y en aurait d’autres à caractère plus politique telles que :

La remise en première ligne du mot « autorité »devenu un gros mot, dans la famille, à l’école, dans l’entreprise, redonner un sens à la notion de hiérarchie, après être passé d’un système vertical pyramidal à une totale horizontalité, presque concave, où la notion de représentativité est rejetée sous le prétexte d’être tous supposés égaux, en instruction, en culture, en résistance physique, en compétence, en intelligence,

-       Comprendre que le développement des « services « commerciaux d’après-vente, ne sont que le constat de l’incapacité de produire localement à des coûts (prix de revient) permettant de dégager un profit pour un prix de vente cohérent avec la valeur d’usage du bien, le client étant captif du fournisseur,

-       La réflexion faite par un leader des Républicains, rencontré par hasard, me déclarant que la « politique » manquait d’ingénieurs

-       En politique, comme dans les centres de recherche, nécessité de mixer jeunes et anciens, inventivité candide des uns et expérience résultant des succès et des échecs des autres,

-       Une capacité de gérer les solutions de continuité en période de chocs et de rupture (énergétique, économique, sociale, sociétale, technologique, générationnelle, culturelle, religieuse, politique …),

-       Associer le manuel et l’intellectuel, la main et le cerveau. Les architectes et les ingénieurs ne savent plus dessiner avec un crayon, l’écriture manuscrite disparait derrière le clavier, le pouce remplace l’index comme doigt dominant, la carte mémoire remplace les neurones.

Un enjeu majeur de demain pour retrouver notre liberté altérée par la dépendance à des fournisseurs extérieurs exclusifs, sera de trouver la juste consolidation isostatiquement équilibrée entre les capacités manuelles et intellectuelles, confortées par le développement du numérique qui devra servir de sécurité (assistance, validation, sauvegarde…), à condition que les outils de stockage des données soient éternellement pérennes et que la calibration des algorithmes reste humainement possible. Observons les peintures de Lascaux, les mosaïques de Pompéi, les schémas de Léonard, l’Art figuratif des siècles derniers, pour nous demander ce qui restera comme traces des bases de notre culture (littéraire, artistique, photographique, scientifique…)  dématérialisée sur des supports magnétiques ou numériques à courte durée de vie, voire dans les « nuages » non localisables.

Choisir entre l’écroulement de l’économie et l’endettement excessif

Choisir entre l’écroulement de l’économie et l’endettement excessif

 

Si le plan de relance de 100 milliards d’euros annoncé par l’Etat pour faire face aux conséquences de la pandémie est bien calibré, il reflète néanmoins un pari sur l’avenir, prévient dans sa chronique au Monde l’économiste Jean Pisani-Ferry

 

Chronique. Personne n’imaginait il y a six mois que l’Etat puisse engager 100 milliards dans un programme de relance. De l’annonce qui vient d’être faite, c’est d’abord cet effort massif qu’il faut retenir : de l’ordre de quatre points de PIB, en principe sur deux ans. Le plan est à la mesure de la commotion subie par l’économie. Il est, aussi, crédible, parce qu’il s’agit essentiellement de dépenses publiques et de baisses d’impôts pérennes, financées les unes et les autres par endettement, et non pas d’un de ces affichages associant recyclage de lignes budgétaires existantes et enveloppe de prêts à des conditions voisines de celles du marché. Comme au printemps, avec la réponse économique d’urgence au choc sanitaire, le calibrage est bon.

Ce plan reflète néanmoins des choix, et ceux-ci méritent discussion. Le plus saillant est à l’évidence celui de l’investissement. Sur les 100 milliards, quelque 55 milliards lui sont directement consacrés, auxquels il faut ajouter les 20 milliards de baisse des impôts de production et les 3 milliards pour les fonds propres des entreprises, dont la finalité est la même. A l’évidence, l’exécutif est habité par une double conviction : cette crise doit être l’occasion d’engager le pays dans la transition écologique ; il faut immédiatement contrer la menace d’un affaissement économique et industriel persistant. Ces deux priorités se conjuguent d’ailleurs l’une avec l’autre à travers le choix de soutenir la décarbonisation des sites industriels et le développement des technologies vertes.

Sur ces deux points, le gouvernement a raison. En France comme ailleurs, l’irruption de la pandémie a été un révélateur des vulnérabilités de l’anthropocène. Elle a précipité la prise de conscience de ce que l’urgence climatique appelle un changement de trajectoire. Parallèlement, le choc a mis au jour la fragilité d’une économie nationale en voie de marginalisation sur ses points forts d’hier, comme l’automobile ou la pharmacie, et brutalement privée de perspectives dans des domaines d’excellence comme l’aéronautique ou le tourisme. Le risque d’une contraction de notre potentiel économique l’emporte sur celui d’un endettement public excessif.

A certains égards, le plan de relance apparaît d’ailleurs court. Trois milliards pour renforcer les fonds propres des PME, c’est peu, car les entreprises ont subi un choc très violent : selon l’Insee, leurs profits (l’excédent brut d’exploitation) ont chuté de 43 milliards au deuxième trimestre et, en dépit de coupes claires dans les investissements, leur besoin de financement a augmenté de 27 milliards. Bien sûr, elles ont largement fait usage des prêts garantis par l’Etat, ce qui leur a permis d’améliorer leur trésorerie. Mais, si les problèmes de liquidités ont été ainsi traités, les problèmes de solvabilité demeurent. Une litanie de faillites va émailler les mois à venir, avec une amplification probable au printemps, à l’échéance du prêt garanti. Pour indemniser les PME des coûts fixes encourus pendant le confinement, l’Allemagne a prévu 25 milliards. Certes, il est possible de faire à moins, en faisant participer les créanciers bancaires au sauvetage des entreprises viables, mais l’ampleur du sujet ne doit pas être sous-estimée.

Macron conteste l’écroulement de l’économie évoquée par Philippe

Macron conteste l’écroulement de l’économie évoquée par Philippe

Alors que le Premier ministre a clairement évoqué les risques d’écroulement de l’économie, Macron prend une nouvelle fois le contre-pied d’Edouard  Philippe tentant de rassurer les Français. On pourrait en conclure qu’il s’agit d’un jeu de rôle avec d’un côté un Premier ministre qui joue le père fouettard avec son profil technocratique et de l’autre un président, protecteur qui se voudrait le père du peuple. Il faut toutefois noter que la différence entre les deux responsables est antérieure au Coronavirus. On a déjà vu sur le dossier de la retraite que le Premier ministre s’était montré intraitable sur le fond même avec une forme adoucie. À l’inverse, Macron avait fait des ouvertures qui n’ont pas été reprises par le gouvernement.

Certes les deux hommes partagent sans doute une majorité de convictions communes mais le Premier ministre est en train de se forger une candidature potentielle pour les présidentielles futures. Il veut montrer que lui  tient la ligne quand le président actuel se disperse et ajoute du flou au flou. Peu de médias évoquent cette rivalité pourtant certaines car il est clair qu’un moment ou un autre est sans doute d’ici la fin d’année un changement de gouvernement interviendra.

Le président rejette donc la formule du chef du gouvernement – même si l’Élysée nie tout recadrage. «Nous sommes une Nation forte», préfère avancer Emmanuel Macron, tout en affirmant mesurer «le choc massif économique» que subit le pays, alors que le monde est entré dans sa pire récession depuis la Grande Dépression des années 1930«Nous ne sommes qu’au début de la crise économique et sociale. Il nous faudra bâtir les solutions», a-t-il prévenu.

Cette divergence montre les différentes partitions jouées par les deux têtes de l’exécutif, depuis le début de l’épidémie de Covid-19. L’un, président, assure que «l’espoir renaît» et vante les «jours heureux» à venir. L’autre, premier ministre, décrit «un moment critique» et appelle à attendre des «jours meilleurs». Le premier cherche à entraîner le pays, quand le second est contraint de décliner les modalités pratiques du confinement et de sa sortie.

Une répartition des rôles résumée par Emmanuel Macron lors de son interview : «Le gouvernement précisera les règles, je donne la finalité». À tel point qu’il a refusé de détailler les conditions des déplacements après le 11 mai : «Je ne vais pas vous faire le bulletin, ce n’est pas mon rôle. Mon rôle est peut-être de rappeler une forme de bon sens (…). Ce qu’on veut éviter, ce sont de grands brassages [de population]».

Ceci étant,Macron n’est pas à une contradiction près puisque hier il a lui-même annoncé que les transports internationaux seraient sans doute interdit pour les vacances d’été !

Coronavirus : l’écroulement des émissions de CO2 (Christian de de Perthuis)

Coronavirus : l’écroulement des émissions de CO2  (Christian de de Perthuis)….et un nouveau monde ?

Un effet imprévu en tout cas non programmé du Coronavirus : l’écoulement des émissions de CO2 . La crise sanitaire pourrait par ailleurs ouvrir des horizons nouveaux vers une modification profonde des modes de production et de consommation. Christian de Perthuis, professeur d’économie et fondateur de la chaire « Economie du climat » à l’université Paris Dauphine, analyse dans le JDD  les effets de la crise du Covid-19 sur les émissions mondiales de CO2.

 

« La crise sanitaire provoquée par la diffusion du Covid-19 a changé d’échelle. Le 11 mars, l’OMS reconnaissait l’état de pandémie mondiale. Tous les pays du monde sont désormais concernés, le principal foyer de propagation du virus étant, à l’heure qu’il est, l’Europe. Cette extension s’est accompagnée d’un dévissement des marchés financiers qui constitue un nouveau vecteur de propagation de la récession dans le monde. À court terme, celle-ci générera une réduction des rejets atmosphériques de CO2 d’une ampleur inédite.

Notre anticipation est que 2019 va constituer le pic d’émissions mondial car la crise sanitaire sera, à moyen terme, un vecteur d’accélération des transformations structurelles des économies.

D’après les travaux de l’épidémiologiste Antoine Flahault, le monde contemporain a connu trois pandémies : la grippe espagnole de 1918-19 et deux épisodes de grippe, en 1957 et 1968. Les impacts de cette quatrième pandémie vont dépendre de sa dangerosité – que l’on peut caractériser à partir de sa durée et de sa létalité.

À propos de la durée du Covid-19 : le pic épidémique semble avoir été dépassé en Chine et en Corée du sud (27% de la population mondiale). Si l’Europe (7% de la population) parvient à circonscrire la propagation du virus au même rythme, le pic pourrait y être atteint d’ici fin avril.

Il est difficile d’anticiper la capacité de réaction des États-Unis (4% de la population) du fait de la faiblesse du système de santé publique. L’incertitude la plus grande concerne l’Asie du Sud et l’Afrique où 42% de la population mondiale doit affronter le virus avec des systèmes de soin très vulnérables. Retenons l’hypothèse d’un pic mondial atteint d’ici fin juin et d’un retour graduel à la normale de l’économie mondiale à partir de l’été.

Quid de la létalité du Covid-19? Lorsque les spécialistes étudient les effets économiques des pandémies les plus graves (peste noire, grippe espagnole), un effet majeur concerne l’amputation durable des ressources en travail du fait de la létalité (1/4 de la population européenne au XIVe siècle ; probablement 40 millions de décès en 1918). Il serait malvenu de faire ici la moindre anticipation de la létalité de la crise sanitaire actuelle.

L’hypothèse retenue est que cet impact restera secondaire au plan macroéconomique. Ce sont les effets économiques et environnementaux des mesures d’exception prises par les pouvoirs publics pour endiguer la crise sanitaire qui sont pris en compte dans l’analyse.

2020, année de recul sans précédent des émissions de CO2

Les récessions surviennent habituellement pour corriger des déséquilibres antérieurs ; un surendettement initial, par exemple, comme ce fut le cas en 2009, dernière grande crise économique.

La situation actuelle est très différente : les économies entrent brutalement en récession à la suite des restrictions à la mobilité des personnes. L’imagerie satellite témoigne de l’ampleur du mouvement en Chine et en Italie où les pollutions locales ont chuté à la suite du confinement des populations.

En Chine, ces mesures ont provoqué un recul inédit de l’activité économique : d’après les indicateurs officiels, une baisse de 20 % des ventes de détail sur les deux premiers mois de l’année et de 16 % de la production manufacturière.

Mi-mars, le gros de la crise sanitaire semblant passé, le mot d’ordre est à la relance. Malgré l’ouverture des vannes du crédit par la banque centrale, la reprise de l’économie chinoise semble toutefois poussive. La confiance n’est pas revenue, ce qui plombe la demande des ménages (consommation et logements). Sur le front extérieur, la reprise des exportations bute sur la récession, frappant désormais les principaux clients de Pékin.

Lors de la récession de 2009, la croissance chinoise avait juste ralenti, occasionnant un effet à peine visible sur les émissions de CO2. Une tout autre évolution se dessine pour 2020.D’après une toute récente étude de Lauri Myllyvirta, basée sur des indicateurs comme la production électrique (voir le graphique ci-dessous), la récession aurait déjà provoqué un recul de 200 millions de tonnes (Mt) des émissions de CO2 en février (-25 %)… soit l’équivalent de deux-tiers de ce qu’émet la France en un an !

Dans ce contexte, la Chine, à l’origine de 27 % des émissions mondiales, devrait connaître en 2020 une diminution de ses émissions d’une ampleur inédite, en contraste avec ce qui s’était produit au cours de la crise économique de 2009.

 

En Europe et aux États-Unis, l’entrée dans la crise sanitaire a été accompagnée de mesures d’exception, tant monétaires que budgétaires, pour amortir le choc économique.

L’objectif est d’empêcher que les problèmes de trésorerie des entreprises ne multiplient les faillites en provoquant une envolée du chômage. Ces coussins ne feront qu’amortir le choc dépressif sans créer les conditions d’un rebond économique. Dans ces pays, le transport, activité fortement affectée, est par ailleurs la première source d’émission de CO2. L’impact de la crise sur les émissions n’en sera que plus marqué.

À court terme, la gestion d’une crise sanitaire désormais mondiale provoque un choc sur l’économie d’une intensité inédite en temps de paix. Il va en résulter un recul massif des émissions. En 2009, une récession majeure avait provoqué un recul des rejets mondiaux de CO2 de 500 millions de tonnes (Mt). En 2020, la baisse devrait être nettement plus prononcée. En ordre de grandeur, on peut la situer dans une fourchette de l’ordre de 1000 Mt à 5000 Mt. Des montants qui ne sont pas susceptibles d’être rattrapés en un an.

Mais une fois sorties de la récession, nos sociétés seront-elles mieux ou moins bien armées pour faire face au réchauffement climatique?

2019, probable pic mondial des émissions

Certains commentateurs opposent la vitesse de réaction des gouvernements face à l’urgence sanitaire à leur inertie face à l’urgence climatique. Séduisante, l’analogie est pourtant trompeuse. Le mot « urgence » s’appliquant ici à des temporalités très différentes.

On gère l’urgence sanitaire au jour le jour en intégrant les informations qui tombent chaque heure. Face au Covid-19, le délai d’action de mesures engagées pour freiner l’épidémie est de l’ordre d’une dizaine de jours.

Face au réchauffement, compte tenu de l’inertie du stock de CO2 accumulé dans l’atmosphère, le délai de réaction des variables climatiques à une baisse des émissions est plutôt de l’ordre de vingt ans. Une journée de perdue face à la pandémie équivaut donc à deux ans de perdu face au réchauffement, et un mois… à 60 ans! Après correction des différentiels de temporalité, il n’est pas certain que les gouvernements aient réagi si rapidement à la menace du Covid-19.

Pour apprécier les effets de long terme de la crise sanitaire, privilégions plutôt l’approche historique.

Depuis 1959, les émissions mondiales de CO2 ont reculé à trois reprises, en réaction à un choc extérieur (voir le graphique ci-dessous). Passé ce choc, la courbe globale d’émissions a bien redémarré. Mais à chaque fois, le choc a laissé des traces durables dans une région du monde.

Au lendemain du réalignement du prix du pétrole en 1980, les émissions mondiales baissent pour la première fois deux années consécutives. C’est aussi le moment où l’Union européenne atteint son pic d’émissions. La seconde baisse, observée au début des années 1990, se superpose avec le pic d’émissions atteint en 1990 pour l’ensemble des pays de l’ex-bloc soviétique. Le choc de 2009 n’a guère affecté la trajectoire chinoise, mais il se superpose avec le pic des États-Unis, atteint en 2007.

Le choc de 2020 pourrait faire de l’année 2019 le pic mondial des émissions de CO2. La crise sanitaire révèle la fragilité des organisations productives qui dopent ces émissions et son traitement de choc va contraindre à des expérimentations porteuses d’alternatives plus respectueuses du climat. la Chine, premier émetteur mondial, sera en première ligne.

 

Un catalyseur d’innovations structurelles

Le changement de trajectoire ne sera pas linéaire. La baisse du pétrole va stimuler sa demande et renchérir les coûts relatifs des investissements dans l’énergie verte ; la crise sanitaire ayant envahi tout l’espace politique, la préoccupation climatique des gouvernements a reculé ; la fin des périodes de confinement verra un énorme besoin de renouer avec les rencontres et les multiples consommations associées.

En contrepoint, la crise sanitaire a révélé la grande fragilité des modes de développement basés sur l’accroissement incessant de la mobilité des personnes, du capital, des marchandises. Freiner la propagation d’un virus dans des sociétés de l’hypermobilité devient vite un casse-tête. La Chine, la première, en a fait l’expérience.

Mobiliser rapidement des moyens sanitaires comme des appareils d’assistance respiratoire, des masques de protection ou même du paracétamol se heurte à l’hyperspécialisation des chaînes de valeur. En Europe comme aux États-Unis, les autorités sanitaires découvrent avec stupeur les nouvelles dépendances qui en résultent.

La crise sanitaire ne révèle pas seulement toutes ces fragilités. Elle va aussi nous contraindre à expérimenter des modes d’organisation innovants. Le télétravail à grande échelle en constitue une brique majeure. Il va nous faire découvrir les possibilités de réduire de multiples formes de mobilités contraintes, accroissant inutilement nos empreintes climatiques pour de faibles bénéfices économiques. Concernant les marchandises, les acteurs économiques vont être obligés de tester la diversification de leurs sources d’approvisionnement et le raccourcissement de leurs chaînes d’approvisionnement.

Dans ces deux cas, il s’agit d’expérimenter de nouvelles formes d’organisations productives qui non seulement limitent les risques épidémiques mais facilitent la réduction de nos rejets de gaz à effet de serre.

Avec les contraintes de confinement, la gestion de la crise sanitaire va aussi faire émerger de multiples innovations en matière de solidarité. On en voit les prémices en France, tant vis-à-vis des personnes âgées, les plus vulnérables, qu’à l’égard des personnels soignants, les plus exposés dans le combat contre le virus. Autant de valeurs qui pourraient faire reculer le consumérisme et l’individualisme qui entravent l’action collective face au réchauffement global. »




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol