Archive pour le Tag 'l’Afrique'

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L’Afrique manipulée par la Russie

L’Afrique manipulée par la Russie

 
Un papier du Monde évoque la modification du climat qui règne dans les relations entre certains pays africains et la France. Il évoque notamment l’intervention croissante de la Russie dans les pays les plus fragiles du point de vue démocratique.Des pays qui ne sont pas indifférents au régime politique russe qui permet de substituer à la démocratie un régime de terreur où les oligarques peuvent en toute tranquillité se partager les richesses.

Emmanuel Macron n’a pas attendu son voyage au Cameroun, au Bénin et en Guinée-Bissau, qui s’achève jeudi 28 juillet, pour faire du « renouvellement » des relations entre la France et l’Afrique l’un des credo de sa politique étrangère. Le chef de l’Etat s’est engagé dans cette voie dès le début de son premier mandat, alors que la France s’employait militairement au Mali dans la lutte contre le terrorisme.

Cette visite, la première en dehors d’Europe depuis sa réélection, vise à montrer que l’influence de la France n’entend pas se limiter au Sahel et que l’Afrique centrale se situe également au cœur de sa stratégie. Il s’agit de valider l’approche choisie par Emmanuel Macron, quitte à en tester les limites.

D’une certaine façon, ce voyage devait permettre de tourner la page de l’intervention au Mali – le retrait sera Des pays qui ne sont pas non indifférents au modèle politique russe qui substitue à la démocratie un régime de dictature ou les oligarques peuvent se partager en toute tranquillité les richesses localesdéfinitif d’ici à la fin de l’été – pour se projeter sur la vision que le chef de l’Etat cherche désormais à promouvoir : les échanges économiques et le dialogue avec la société civile (souvent bâillonnée dans ces pays) viennent compléter les coopérations militaires et politiques avec des dirigeants qui s’accrochent au pouvoir. Le tout est accompagné par un travail indispensable sur le passé colonial ou postcolonial, par le biais d’initiatives mémorielles au long cours. Celle lancée mardi au Cameroun fait écho aux efforts du même type déployés, pendant le premier mandat, concernant l’Algérie et le génocide des Tutsi au Rwanda.

En cinq ans, le contexte a beaucoup évolué, souvent au détriment de l’influence française. S’il était partisan de réduire la présence française au Mali, M. Macron a dû le faire sous la contrainte, après le double putsch militaire qui a suspendu la transition démocratique dans ce pays du Sahel en proie à une rébellion djihadiste toujours menaçante. La junte a rompu avec la France après l’arrivée à Bamako de mercenaires russes déployés par le Groupe Wagner. En un mot, la Russie a pris pied sur ce territoire, attisant un sentiment antifrançais de plus en plus fort.

En dépit de la fin de l’opération « Barkhane », lancée par son prédécesseur, François Hollande, la France va maintenir dans la région quelque 2 500 soldats, dans les Etats qui restent sous la menace terroriste. Le Niger devrait devenir la tête de pont du dispositif français dans le Sahel, tandis que Paris redéfinit les termes de son engagement antiterroriste : un appui aux pays qui le demandent sur le plan du renseignement, des équipements et de la formation, mais plus de déploiements spectaculaires de troupes, sauf opération spéciale ponctuelle. C’est du moins ce que le chef de l’Etat a proposé à son homologue béninois, Patrice Talon, mercredi, lors d’un rapide passage à Cotonou.

Cependant, la guerre en Ukraine est venue compliquer encore la donne. Car une bonne partie du continent, à commencer par les partenaires les plus anciens de Paris, comme le Cameroun ou le Sénégal, n’entend pas choisir son camp entre la Russie et les Occidentaux. Ces pays souffrent d’ores et déjà des conséquences du conflit engagé par Vladimir Poutine, mais ne veulent pas rompre les liens tissés du temps de la guerre froide, ou après l’éclatement de l’Union soviétique. Une relation que Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, est venu consolider cette semaine en effectuant lui aussi une tournée sur le continent.

M. Macron l’a bien compris : à Cotonou, mercredi, comme la veille à Yaoundé, il a multiplié les mises en garde à ses partenaires africains contre la « guerre mondiale hybride » menée par la Russie, qu’il a qualifiée de « dernière puissance coloniale ». Le constat est sans doute lucide. Le discours sera-t-il entendu ? Les moyens déployés par la France suffiront-ils à inverser la tendance ? Il est permis d’en douter.

La vraie dimension géographique de l’Afrique

La vraie dimension géographique de l’Afrique

 

Le continent africain est bien plus vaste que ne le laissent paraître les cartes standards du monde, qui s’appuient sur une méthode de projection biaisée, explique l’économiste Rabah Arezki, ancien chef économiste et vice-président de la Banque africaine de développement,  dans une tribune au « Monde ». Les conséquences de ce prisme déformé sont innombrables, notamment dans le domaine de l’agriculture.

 

La carte du monde la plus couramment utilisée est basée sur la méthode de projection développée en 1569 par le cartographe européen Geert de Kremer, connu sous le nom de Gérard Mercator. Les longitudes y sont représentées par des lignes verticales parallèles espacées à l’identique, les latitudes par des lignes horizontales parallèles éloignées quant à elles de façon croissante à mesure que la distance avec l’équateur augmente.

Cette méthode a tendance à grossir les zones des latitudes supérieures et inférieures. De ce fait, les cartes du monde que nous avons l’habitude d’utiliser déforment considérablement la superficie de l’Afrique, en la rendant bien plus petite qu’elle n’est en réalité. Au contraire, la Russie, le Groenland et le Canada semblent énormes.

Une telle projection a des implications importantes pour l’Afrique. Sur le plan historique, les chercheurs soutiennent que la projection standard constitue un outil politique ayant contribué à la ruée vers l’Afrique – également connue sous le nom de partition de l’Afrique –, qui vit les puissances d’Europe occidentale coloniser le continent à la fin du XIXe siècle.

Si la représentation de Mercator contribuait en effet à donner l’impression d’un petit territoire facilement colonisable, cette perception déformée persiste de nos jours. Pourtant, que ce soit d’un point de vue économique, politique ou démographique – et même cartographique –, l’Afrique est incontournable.

Une des conséquences de cette méconnaissance de la taille réelle de l’Afrique est que ses terres agricoles et son sous-sol restent relativement inexplorés, même si cela a tendance à changer depuis ces dernières décennies. La « ruée vers les terres », ce regain d’intérêt pour les investissements fonciers à grande échelle, s’est opérée à partir de la flambée des prix alimentaires en 2011. Reste à savoir si ce phénomène servira les intérêts du continent.

Ne pas faire payer à l’Afrique le conflit en Ukraine

Ne pas faire payer à l’Afrique le conflit en Ukraine

 

Le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaires Martin Griffiths  s’inquiète pour le Mali et la Corne de l’Afrique, où les programmes d’aide peinent à être financés.

D’une manière générale toute l’Afrique subit le contrecoup de la guerre en Ukraine qui accélère la croissance de l’inflation. En cause la trop grande dépendance de l’Afrique aux importations. 

 

« Ne pas être les victimes collatérales d’une guerre qui ne nous concerne que de loin », c’est en substance le message relayé par les dirigeants africains qui s’alarment des risques de pénuries de céréales et d’engrais induites par le conflit en Ukraine. En effet, le continent subit de plein fouet le blocus des exportations en provenance de Russie et d’Ukraine. Martin Griffiths, le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaires, est l’un de ceux qui tentent de débloquer cette situation.

L’Afrique s’inquiète des conséquences de la guerre en Ukraine, notamment les pénuries de céréales, d’engrais et l’inflation des prix alimentaires. Que peuvent faire les Nations unies dans ce contexte ?

Le secrétaire général [Antonio Guterres] s’est rendu fin avril à Moscou et à Kiev, où il a discuté de ces questions avec les présidents Poutine et Zelensky. A son retour, il a demandé à Rebecca Greenspan, la secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), de travailler à lever les obstacles aux exportations de céréales et d’engrais russes, qui ne font pas l’objet de sanctions. Un certain nombre de blocages concernent par exemple les transactions bancaires, les polices d’assurance ou le transport.

Le secrétaire général m’a également sollicité pour trouver un accord afin que les navires transportant les céréales ukrainiennes puissent quitter Odessa et les autres ports du pays en toute sécurité. L’Ukraine a environ 20 millions de tonnes de céréales prêtes à être exportées et nous devons les faire sortir avant la nouvelle récolte pour libérer de l’espace dans les entrepôts.

Jusqu’à présent, la réponse au travail de Rebecca Greenspan a été très constructive. L’Union européenne et les Etats-Unis sont favorables à la levée des obstacles pour que tout le monde puisse bénéficier des céréales et des engrais russes. J’ai aussi eu des négociations très positives avec les deux parties et j’espère pouvoir convoquer une réunion à Istanbul d’ici trois semaines pour finaliser un accord sur les exportations ukrainiennes. D’autant que ce n’est pas seulement un problème africain, c’est un problème mondial.


L’Afrique ne se prononce pas sur l’Ukraine

L’Afrique ne se prononce pas sur l’Ukraine

 

 

Président en exercice de l’Union africaine (UA), Macky Sall explique que l’Afrique ne se prononce pas sur l’Ukraine par peur légitime sans doute des conséquences économiques et sociales pour le continent.(Le Monde)

Reste cependant que cette position n’est pas glorieuse et que l’Europe  aurait dû depuis longtemps envisagé un plan massif de soutien alimentaire aux pays pauvres de l’Afrique qui vont être les plus touchés NDLR

Lors de cet échange, Macky Sall a demandé le déblocage des céréales et des engrais d’Ukraine et de Russie qui ne parviennent plus sur le continent depuis le début de la guerre en février et menacent la sécurité alimentaire de millions d’Africains.

Vous vous êtes dit rassuré par votre rencontre avec Vladimir Poutine. Quelles assurances avez-vous reçues de sa part ?

Ce qui me rassure tout d’abord, c’est que l’on a pu expliquer longuement les attentes du continent africain. Celles qui relèvent de la Russie et celles qui relèvent des autres parties telles que l’Union européenne (UE) ou les Etats-Unis, qui ont imposé des sanctions ayant entraîné des difficultés d’approvisionnement. Ce que m’a dit Vladimir Poutine, c’est qu’en fonction des disponibilités dans le port d’Odessa et à condition que l’Ukraine enlève les mines qu’elle a posées, la Russie est disposée à ne pas intervenir dans cette région pendant ces opérations [de transport de céréales] qui se feraient avec le concours des Nations unies ou d’autres partenaires.

Pour vous, ce sont les sanctions occidentales qui sont responsables de ce blocage ou, comme le dit le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, le Kremlin qui entretient volontairement l’insécurité alimentaire ?

Nous subissons les deux maux. Il y a d’abord les conséquences de la guerre en Ukraine. Mais les sanctions qui ont frappé la Russie, avec notamment le blocage du système de paiement Swift, ont handicapé des pays comme les nôtres pour accéder aux produits russes. Pour le paiement du gaz, un mécanisme a pu être trouvé.

Nous demandons donc qu’il en aille de même pour les difficultés logistiques dans les ports et permettre le paiement des céréales et des engrais avec lesquels nous cultivons. Nous produisons en moyenne avec 17 kg d’engrais par hectare quand en Europe, 100 kg par hectare sont utilisés. Notre agriculture est déjà peu productive. Mais s’il n’y a plus d’engrais ou que le prix est multiplié par trois, il y aura véritablement un risque de famine dans les prochains mois.

Guerre Ukraine : des conséquences économiques graves pour l’Afrique

Guerre Ukraine : des conséquences économiques graves pour l’Afrique

L’économiste Rabah Arezki met en garde contre un « choc majeur » pour les ménages du continent, du fait des répercussions de l’offensive russe sur les marchés.

 

Tribune. Les prix de l’énergie et des produits alimentaires connaissent une envolée spectaculaire. Le baril de pétrole brent a franchi la barre des 100 dollars, seuil qu’il n’avait pas atteint depuis 2014. Les prix des produits céréaliers, laitiers et des huiles alimentaires sont à des niveaux records, proches de ceux de l’année 2011, laquelle avait été marquée par des périodes de soulèvements populaires en Afrique et au Moyen-Orient.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a accentué la tendance à la hausse, déjà bien prononcée, des prix de l’énergie et des produits alimentaires. En plus d’être producteurs de gaz naturel et de pétrole, la Russie et l’Ukraine comptent ensemble pour à peu près 30 % de la production globale de blé et 80 % de l’huile de tournesol.

 

Du point de vue macroéconomique, les balances courantes des pays africains sont très vulnérables à l’évolution des marchés des produits de base, même s’ils ne sont pas tous logés à la même enseigne. Par exemple, les pays dépendant des importations d’huile alimentaire et de blé ont été beaucoup plus touchés que les pays importateurs de riz, comme la Côte d’Ivoire, du fait du différentiel de prix entre ces produits.

Les exportateurs de pétrole et de gaz naturel, de plus en plus nombreux sur le continent, bénéficient de la hausse des prix de leurs exportations, qui a contribué à atténuer le choc négatif sur les termes de l’échange découlant de l’augmentation des prix des denrées alimentaires.

Les pays importateurs à la fois d’énergie et de produits alimentaires sont, eux, dans une situation difficile, car leurs déficits extérieurs se creusent de façon abyssale. Au-delà de l’accélération de la hausse des prix liée à la guerre, les pays d’Afrique du Nord comme l’Egypte, la Tunisie et l’Algérie, qui dépendent de l’importation de blé venant directement de l’Ukraine et de la Russie, risquent des ruptures d’approvisionnement.

Au niveau microéconomique, l’impact de la hausse des prix des produits énergétiques et alimentaires sur les populations africaines est sévère. Le continent, qui abrite 67 % des plus pauvres du monde, y est grandement vulnérable. D’autant que les pénuries de produits alimentaires liées aux événements météorologiques extrêmes, comme la sécheresse dans la Corne de l’Afrique et à Madagascar, viennent aggraver les conditions de vie, en particulier pour les groupes économiquement marginalisés.

Un plan financier d’urgence pour l’Afrique

  Un plan financier d’urgence pour l’Afrique 

 

Le banquier Jean-Claude Meyer appelle, dans une tribune au « Monde », à un allègement massif de la dette des pays africains, dont la stabilité économique, déjà mise à mal par la pandémie, va subir le choc de l’inflation et de la hausse des taux d’intérêt

 

Tribune. 

 

Le fossé entre les pays développés et les pays en voie de développement et émergents s’est creusé avec la pandémie. Il va certainement s’amplifier, à cause de nos deux « virus » que nous allons exporter chez eux : l’inflation et la hausse des taux d’intérêt. Notre inflation va naturellement réduire le pouvoir d’achat des pays les plus pauvres (en particulier à cause de la hausse des denrées alimentaires) et l’épargne des classes moyennes.

L’inflation est un accélérateur de pauvreté, et l’on sait que, contrairement à ce que les banquiers centraux ont dit pour nous « endormir » ou par manque de lucidité, elle ne sera pas transitoire, mais durable. En même temps, la hausse des taux, déjà amorcée sur les bons du Trésor à 10 ans, va durement frapper ces pays, grevés pour la plupart par leurs déficits budgétaires et le risque de surendettement.

 

Même si les taux d’intérêt réels resteront faibles, cette hausse, annoncée en mars par la Réserve fédérale américaine et sans doute bientôt par la Banque centrale européenne, rendra plus difficile et plus onéreux leur appel aux marchés internationaux pour se refinancer, boucler leur budget, et financer leurs projets de développement.

Elle accroîtra la volatilité et l’incertitude de leurs flux de capitaux ; le dollar se renforçant, leurs monnaies vont être dévaluées, entraînant de sorties massives de capitaux : déjà 50 milliards de dollars viennent de sortir du Chili, 15 milliards de dollars du Pérou. « En 2022, les pays les plus pauvres devront payer 80 milliards de dollars au titre du service de leur dette. Compte tenu de cette charge, les pays vulnérables auront plus de mal à affecter des ressources à la santé, à l’éducation, à la protection sociale et au climat », s’est inquiété David Malpass, président de la Banque mondiale, dans son dernier rapport (janvier 2022).

 

En outre, le « gap d’infrastructures » est estimé à 100 milliards de dollars par an en Afrique ; en Côte d’Ivoire, le plan national de développement 2021-2025 requiert près de 90 milliards d’euros d’investissement, dont deux tiers sont attendus du secteur privé. Depuis mars 2020, le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé une aide totale de 170 milliards de dollars à 90 pays, outre des droits de tirage spéciaux (DTS) de 21 milliards.

 

L’initiative de suspension de la dette (ISSD) lancée par le G20 et le Club de Paris a permis à 48 pays les plus fragiles de suspendre le remboursement de 13 milliards de dollars, mais il a pris fin en décembre 2020. Le Sri Lanka, le Ghana, le Salvador et la Tunisie sont au bord du défaut de paiement ; l’Argentine vient de restructurer avec le FMI sa dette de 44,5 milliards de dollars ; le Tchad, l’Ethiopie et la Zambie sont engagés dans une restructuration de leur dette au sein du cadre commun mis en place par le G20.

Niveau scolaire : la France derrière l’Afrique francophone ?

Niveau scolaire : la France derrière l’Afrique francophone ?

 

 

 

 

Dans  les classements européens, la France occupe les derniers rangs relatifs au niveau scolaire. Faute de d’outils d’évaluation, on ne peut pas comparer les niveaux scolaires de la France et de l’Afrique francophone. Pourtant nombreux de résidents français ont pu constater l’excellente qualité de l’enseignement en Afrique surtout en primaire. C’est beaucoup moins vrai dans le secondaire et encore moins dans le supérieur du fait du sous- paiement des enseignants.

À titre personnel, j’ai eu la tutelle de deux petites africaines en côte d’ivoire pendant une quinzaine d’années. L’une d’entre elles affichait  des connaissances relativement moyennes pour ne pas dire insuffisantes. À notre retour en France, cette dernière a bien entendu subi des épreuves d’évaluation pour s’insérer dans le dispositif de l’école publique française. Nous nous attendions à ce que l’intéressée soit rétrogradée d’une classe. Au lieu de cela à notre grande surprise, elle a été surclassée et autorisée à rejoindre immédiatement une classe supérieure.Parmi les facteurs explicatifs, il y a notamment la résilience des anciennes méthodes d’enseignement françaises qui imposent un effort d’apprentissage répété. L’obligation d’apprendre les fondamentaux, aussi la discipline scolaire. Un environnement incontournable dans des classes qui rassemblent 60 élèves quand en France on ne parvient parfois même pas à maîtriser une classe de 25.

Un détail… peut-être, les élèves ont conservé l’ uniforme !

Enfin, les enseignants ne subissent aucune pression des parents mécontents des résultats de leurs enfants. Les enfants de leurs côtés évitent de se plaindre en cas de sanctions  auprès de leurs parents cars serait alors la double punition. Comme en France mais en 1950 !  Depuis le pédagogisme  est passé par là et le délitement de la discipline scolaire avec .

L’avenir de l’Afrique dépend de l’investissement dans la jeunesse

L’avenir de l’Afrique dépend de l’investissement dans la jeunesse 

Pour l’économiste Hippolyte Fofack, « faire de la population un atout est la voie la plus efficace » pour placer les pays « sur une longue trajectoire de croissance ».

 

Des propos relativement évidents mais un peu intemporels et surtout qui ne sont guère éclairants quant aux perspectives de développement.Il ne suffit pas de constater que la jeunesse peut être un atout, il faut aussi décrire les conditions économiques, techniques voire politiques et sociétales permettant à cette jeunesse de participer au développement. Là comme ailleurs l’incantation ne suffit pas.NDLR

 

Tribune dans le Monde .

 Depuis plusieurs années, les débats sur les enjeux de développement en Afrique sont obscurcis par l’emphase sur le contrôle des naissances et la réduction des taux de fécondité. Les projections des Nations unies qui suggèrent que la population africaine doublera d’ici à 2050 sont devenues un cliché, alors même que les niveaux de fécondité sur le continent sont en baisse : ils ont déjà chuté de plus de 36 % depuis 1970 et le taux moyen de fécondité devrait passer de 4,2 naissances par femme à 2,1 plus tard dans le siècle.

Il est tout aussi troublant que des experts s’empressent d’utiliser de tels clichés pour décrire une région encore ébranlée par les effets de plusieurs siècles d’esclavage et de colonisation qui ont décimé sa population. Selon les estimations les plus récentes, l’Afrique a la plus faible densité de population au monde, avec 46 habitants/km2, contre 150 en Asie et 112 en Europe.

Dans le même temps, de nombreux pays européens mettent en œuvre des politiques de promotion des naissances, à coups d’incitations financières, inspirées par le modèle conçu par le Prix Nobel d’économie Gary Becker. Selon ce modèle, la volonté des parents d’avoir des enfants « dépend du coût d’un enfant supplémentaire ».

Des risques et des opportunités

En 2021, l’Africa Progress Group, présidé par Olusegun Obasanjo, ancien chef d’Etat du Nigeria, a publié son rapport annuel, intitulé « Faire de la population africaine un atout ». L’étude est une contribution bienvenue aux discussions sur la relation entre la démographie et le développement en Afrique. En matière de croissance économique, elle souligne que l’incapacité d’investir durablement dans la jeunesse africaine et de la former pour relever les principaux défis du développement, de la santé, de la sécurité, du commerce et des infrastructures se révèle très coûteuse.

Par exemple, au lieu d’utiliser des programmes de grands travaux publics pour élargir les opportunités d’emploi pour les jeunes sur un continent où les taux de chômage sont au niveau de ceux enregistrés pendant la Grande Dépression dans les années 1930, les gouvernements africains s’appuient depuis des décennies sur des partenaires internationaux pour construire des infrastructures. L’une des conséquences de cette politique a été l’affaiblissement du processus d’apprentissage par la pratique, qui à la fois marginalise les jeunes Africains et exacerbe les risques de piège de la dette associés aux modèles de croissance extravertis.

 

Géopolitique -Comment la Chine noyaute l’Afrique

Géopolitique -Comment la Chine noyaute l’Afrique 

Pour le chercheur Antoine Kernen, Pékin exploite un discours plutôt efficace auprès des dirigeants africains en renvoyant l’Europe à son passé.

Accessoirement en utilisant les moyens classiques de corruption pour favoriser le noyautage par la Chine des intérêts africains. La Chine qui n’hésite pas pas à asservir des peuples par la violence voire même l’esclavage et qui se fait le champion de la décolonisation voir même de la démocratie ! NDLR 

 

L’initiative vise, sans les nommer, les Occidentaux. Le 29 septembre, la Chine a déposé une résolution dénonçant « l’héritage du colonialisme » devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui rassemble 47 Etats. Le texte, adopté le 8 octobre sans grandes conséquences, dénonce « l’exploitation économique, les inégalités au sein des Etats entre eux, le racisme systémique, les violations des droits des peuples autochtones, les formes contemporaines d’esclavage et les atteintes au patrimoine culturel ». Une parade aux critiques contre les pratiques coloniales brutales de Pékin envers les minorités tibétaine et ouïgoure. 

Pour Antoine Kernen, spécialiste de la « Chinafrique » à l’université de Lausanne, qui a codirigé le dossier « Etats d’émergence en Afrique » dans la revue Critique internationale (numéro 89), la Chine a su « se construire à bon compte l’image d’une puissance généreuse » sur le continent, mais son discours critique sur le colonialisme pourrait se retourner contre elle.

D’où vient l’idée, pour Pékin, de dénoncer l’héritage colonial occidental ?

Pour la Chine, accusée de néocolonialisme en Afrique et ailleurs, il s’agit clairement d’une contre-attaque. Pékin reprend l’argument et le renvoie aux Européens et aux Occidentaux qui ont un passé colonial. Ce jeu rhétorique prend place dans des arènes internationales où la Chine est souvent en position de faiblesse sur les droits humains. Ce n’est pas mal joué de sa part et elle a des arguments, ayant elle-même subi le colonialisme occidental. D’autant que dans le même temps, dans les milieux académiques, la remise en cause de l’héritage colonial et les questions de race ont le vent en poupe.

L’aurait-elle fait il y a vingt ans ?

Non, car la Chine était alors presque inexistante au niveau international. Elle cherchait surtout à ne pas être accusée de violations des droits humains. Le grand changement est venu avec Xi Jinping [le président chinois]. Il veut montrer que la Chine ne se soumet pas à un ordre mondial occidental. Il y a vingt ans, le pays n’avait qu’une politique économique étrangère, aujourd’hui il a un récit qui va avec.

Le message peut-il porter auprès des gouvernements africains ?

Dans les pays d’Afrique de l’Ouest, il existe souvent un fond d’anticolonialisme dénonçant la France ou l’Occident. L’Afrique n’a donc pas eu besoin de la Chine pour développer un tel discours. D’ailleurs, ce discours n’est pas vraiment nouveau en Chine non plus : il remonte à la conférence de Bandung, en 1955, puis au mouvement des non-alignés. Dès les années 1950, alors que la Chine s’invente une politique étrangère et cherche à se positionner comme leader du tiers-monde, elle met en en avant son passé de pays colonisé par les puissances occidentales. Aujourd’hui encore, cette histoire lui permet de cultiver sa différence avec elles.

 

Comment la Chine noyaute l’Afrique

Comment la Chine noyaute l’Afrique 

Pour le chercheur Antoine Kernen, Pékin exploite un discours plutôt efficace auprès des dirigeants africains en renvoyant l’Europe à son passé.

Accessoirement en utilisant les moyens classiques de corruption pour favoriser le noyautage par la Chine des intérêts africains. La Chine qui n’hésite pas pas à asservir des peuples par la violence voire même l’esclavage et qui se fait le champion de la décolonisation voir même de la démocratie ! NDLR 

L’initiative vise, sans les nommer, les Occidentaux. Le 29 septembre, la Chine a déposé une résolution dénonçant « l’héritage du colonialisme » devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui rassemble 47 Etats. Le texte, adopté le 8 octobre sans grandes conséquences, dénonce « l’exploitation économique, les inégalités au sein des Etats entre eux, le racisme systémique, les violations des droits des peuples autochtones, les formes contemporaines d’esclavage et les atteintes au patrimoine culturel ». Une parade aux critiques contre les pratiques coloniales brutales de Pékin envers les minorités tibétaine et ouïgoure.

Pour Antoine Kernen, spécialiste de la « Chinafrique » à l’université de Lausanne, qui a codirigé le dossier « Etats d’émergence en Afrique » dans la revue Critique internationale (numéro 89), la Chine a su « se construire à bon compte l’image d’une puissance généreuse » sur le continent, mais son discours critique sur le colonialisme pourrait se retourner contre elle.

D’où vient l’idée, pour Pékin, de dénoncer l’héritage colonial occidental ?

Pour la Chine, accusée de néocolonialisme en Afrique et ailleurs, il s’agit clairement d’une contre-attaque. Pékin reprend l’argument et le renvoie aux Européens et aux Occidentaux qui ont un passé colonial. Ce jeu rhétorique prend place dans des arènes internationales où la Chine est souvent en position de faiblesse sur les droits humains. Ce n’est pas mal joué de sa part et elle a des arguments, ayant elle-même subi le colonialisme occidental. D’autant que dans le même temps, dans les milieux académiques, la remise en cause de l’héritage colonial et les questions de race ont le vent en poupe.

L’aurait-elle fait il y a vingt ans ?

Non, car la Chine était alors presque inexistante au niveau international. Elle cherchait surtout à ne pas être accusée de violations des droits humains. Le grand changement est venu avec Xi Jinping [le président chinois]. Il veut montrer que la Chine ne se soumet pas à un ordre mondial occidental. Il y a vingt ans, le pays n’avait qu’une politique économique étrangère, aujourd’hui il a un récit qui va avec.

Le message peut-il porter auprès des gouvernements africains ?

Dans les pays d’Afrique de l’Ouest, il existe souvent un fond d’anticolonialisme dénonçant la France ou l’Occident. L’Afrique n’a donc pas eu besoin de la Chine pour développer un tel discours. D’ailleurs, ce discours n’est pas vraiment nouveau en Chine non plus : il remonte à la conférence de Bandung, en 1955, puis au mouvement des non-alignés. Dès les années 1950, alors que la Chine s’invente une politique étrangère et cherche à se positionner comme leader du tiers-monde, elle met en en avant son passé de pays colonisé par les puissances occidentales. Aujourd’hui encore, cette histoire lui permet de cultiver sa différence avec elles.

 

La libération de l’Afrique par l’éducation

La libération de l’Afrique par l’éducation

« Seul l’Africain grâce à l’éducation, se libérera de cette histoire qui fait qu’il ne voit pas sa relation avec la France comme entre tuteur et pupille »

Urbaniste et écrivain d’origine camerounaise, Gaston Kelman est l’auteur de Je suis noir et je n’aime pas le manioc.Il explique que la libération de l’Afrique passera par l’éducation.(L’Opinion). Dans une interview Il remet à plat les responsabilités réciproques.

Emmanuel Macron a-t-il réussi à rompre avec la Françafrique ?

Le malheur de l’Afrique, c’est que tout le monde intervertit l’ordre des responsabilités. Le président Macron a-t-il les moyens de mettre fin à la Françafrique ? Naïveté, inculture, on s’interroge. Seul l’Africain grâce à l’éducation, se libérera de cette histoire qui fait qu’il ne voit pas sa relation avec la France comme entre égaux, comme un partenariat, mais comme entre tuteur et pupille. Césaire écrit : « On avait fourré dans sa pauvre cervelle qu’une fatalité pesait sur lui ; qu’il n’avait pas puissance sur son propre destin. » M. Macron est très intelligent. Il a de bonnes intentions. Mais il reste le produit d’une éducation. Du bébé dans son berceau au président de la République, tout l’Occident veut aider l’Afrique. Macron veut aider l’Afrique. L’Afrique demande l’aide de Macron. La France peut-elle mettre fin à la Françafrique ? Après la Françafrique politique dont on pense qu’elle vacille, la Françafrique intellectuelle. On parle aussi de société civile… On pense toujours à la place de l’Afrique.

La cooptation d’intellectuels africains comme Achille Mbembe va-t-elle permettre de refonder la relation sur de nouvelles bases ?

Pour répondre à cette question, écoutons M. Mbembe lui-même. Pour lui, l’Afrique est un peuple d’avachis, de lobotomisés ; ses nations des satrapies, les dirigeants des momies. L’intellectuel dans toutes les civilisations est au service de son groupe car, pour construire une nation, on a besoin de l’homme de pensée et de l’homme d’action. M. Mbembe incarne la haine de soi postcoloniale que théorisent Fanon ou Césaire, celui dont « on avait fourré dans la pauvre cervelle… ». Il se tourne vers la France, lui attribue le beau rôle : développer l’Afrique, y créer des Etats de droit, la démocratie. La France doit imposer des valeurs en Afrique, ne pas faire comme la Chine, la Russie, la Turquie. La mission civilisatrice dans toute sa splendeur. Il a déclaré qu’avec Macron, la Françafrique, c’est fini. On n’en demandait pas tant. Ecoutons enfin M. Mbembe du temps où il disait que, même quand le postcolonisé croit exprimer sa pensée la plus profonde, il ne sait pas à quel point il est la voix de son maître. A votre avis, de qui dressait-il le portrait ? Je vous passe le syndrome de l’évolué — être le meilleur, digne de la cooptation. Achille Mbembe est d’autant plus dangereux qu’il est flamboyant, prolixe, et pas conscient de son aliénation et de tout le mal qu’il se fait. Quand on insulte sa mère, on en souffre.

Comment percevez-vous l’offensive de charme de l’Elysée envers les « diasporas africaines » ?

Cette surenchère sur la diaspora, comme la nouvelle panacée, m’agace. En plus, je suis homme de lettres. Pour moi, le mot a du sens. Il n’y a pas de diaspora, il y a l’immigré qui est dans une démarche égoïste fort logique. L’immigration est une aventure individuelle. La diaspora est une construction de groupe, une longue sédimentation. L’immigré ne fonctionne donc pas comme la diaspora. Quand on rate cette analyse, on se fourvoie. Ceci étant, l’immigré peut aider la France à changer son regard sur l’Afrique. Mais aussi longtemps que ceux qui disent du mal de l’Afrique dans une quête de reconnaissance égoïste feront notre bonheur, on en est loin. Plutôt que de fustiger le sentiment anti-français, il faut l’analyser. Il faut comprendre les causes du « piège africain ». Un vrai travail de fond avec les descendants de l’immigration va y aider. Mais il faut sortir des coups ponctuels et construire une dynamique.

Covid-19 : un manque de 500 millions de vaccins pour l’Afrique (OMS)

Covid-19 : un manque  de 500 millions de vaccins pour l’Afrique (OMS)

L ‘Afrique va manquer de presque 500 millions de doses par rapport à l’objectif mondial de 40% de vaccinés à la fin de l’année, a regretté jeudi 16 septembre l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Manquant de doses, Covax (mécanisme de solidarité inter nationale pour le vaccin) va expédier en Afrique environ 150 millions de vaccins de moins que ce qui était prévu. En prenant en compte ce déficit, 470 millions de doses de vaccins attendues sur le continent permettront de vacciner seulement 17% de la population, a estimé le bureau régional pour l’Afrique de l’OMS. Il en faudrait deux fois plus pour atteindre les 40%.

L’Afrique a franchi cette semaine la barre des huit millions d’infections, souligne l’OMS.

Pour un pacte de croissance avec l’Afrique

Pour un pacte de croissance avec l’Afrique

 

Tribune

Par Patrice Anato, député de Seine-Saint-Denis (LREM).

Les pays africains ont payé un lourd tribut économique à la pandémie de Covid-19. La violence de la crise a brisé leur trajectoire d’émergence et a plongé le continent dans la récession, sa première depuis 25 ans. Les progrès enregistrés sur le front du développement humain sont aujourd’hui menacés. Une réponse internationale ambitieuse et coordonnée s’impose. Le Sommet sur le financement des économies africaines, prévu le 18 mai à Paris, vise précisément à trouver les voies et moyens d’une solidarité agissante avec l’Afrique. Il y va de notre intérêt à tous, et cet enjeu concerne au premier chef l’Europe.

Le 15 avril 2020, Emmanuel Macron avait répondu à l’appel lancé par les dirigeants de l’Union Africaine (UA) en soutenant l’idée d’une annulation massive de la dette africaine pour faire face aux défis économiques provoqués par la crise du coronavirus. Tidjane Thiam, Ngozi Okonjo-Iweala, Donald Kaberuka et Trevor Manuel — quatre personnalités désignées par les instances panafricaines pour composer la task force de l’UA — avaient plaidé pour un moratoire sur le service de la dette des pays pauvres.

Appuyée par l’ONU, cette proposition a débouché sur l’initiative ISSD, mise en place par le G20. Ce moratoire sur les intérêts de la dette vient d’être reconduit pour une année supplémentaire. Il a permis de soulager, momentanément, les budgets des Etats africains, en leur offrant des marges de manœuvre pour parer aux conséquences sanitaires et économiques de la pandémie. Mais il ne suffira malheureusement pas.

L’allègement ou l’annulation des dettes africaines seront des options discutées lors du Sommet du 18 mai. En théorie, elles n’ont rien d’impraticable. La dette publique africaine représente environ 365 milliards de dollars, soit seulement 2 % du stock mondial de dette. La piste mériterait d’être explorée, mais l’absence de consensus international sur le sujet risque de compromettre de réelles avancées. A fortiori, l’annulation des dettes publiques, bi et multilatérales, ne résoudrait en rien le problème de la dette intérieure, autrement plus importante, souscrite à des conditions souvent moins favorables.

Alors, comment faire pour donner la possibilité aux pays africains d’une relance massive de leurs économies ? D’autres moyens de financement doivent être envisagés. En avril 2020, 18 chefs d’Etat africains et européens avaient exhorté le Fonds monétaire international (FMI) à procéder à l’émission de Droits de tirages spéciaux (DTS) au profit de l’Afrique. A condition qu’ils soient bien utilisés, ces DTS pourraient constituer un stimulus puissant pour une relance synchronisée.

« Il ne pourra y avoir de réduction de la pauvreté sans création massive d’emplois, et cela, seul le secteur privé est en capacité de le faire. Or, il a été jusqu’à présent le grand oublié des plans de relance africains »

Rappelons qu’en 2009, près de 200 milliards de DTS avaient été accordés après la crise financière mondiale. La gravité de la situation actuelle et l’ampleur des besoins sanitaires et économiques justifieraient largement le versement du double de ce montant, à l’échelle mondiale. Pour les pays africains, le stimulus pourrait représenter jusqu’à 46 milliards de dollars, soit plus de trois fois le montant du moratoire décidé dans le cadre de l’ISSD. Un pays comme le Sénégal vient d’ailleurs d’obtenir du FMI un financement de 453 millions de DTS, soit 650 millions de dollars.

Les besoins de financement en Afrique subsaharienne sont évalués à 290 milliards de dollars pour la période 2020-2023, selon le FMI. Rien ne sera possible sans la mise en place d’une stratégie partenariale globale, incluant l’ensemble des acteurs, qu’il s’agisse des partenaires et des bailleurs fonds, des Etats africains eux-mêmes, des investisseurs et des sociétés civiles.

On ne le dit pas assez : il ne pourra y avoir de réduction de la pauvreté sans création massive d’emplois, et cela, seul le secteur privé est en capacité de le faire. Or, il a été jusqu’à présent le grand oublié des plans de relance africains. Les entreprises ont fortement contribué à la résilience du continent. Elles doivent être appuyées et renforcées, et des dispositifs leur permettant de capter de nouveaux flux de financement doivent être imaginés. Cette question cruciale sera bien entendu à l’ordre du jour du Sommet de Paris.

Dans ce contexte, l’implication des diasporas africaines est essentielle. Dans bien des pays, les transferts de fonds de la diaspora représentent désormais des montants équivalents ou même supérieurs à ceux de l’aide publique au développement. La Banque mondiale estime à une cinquantaine de milliards de dollars la part captée par les économies d’Afrique subsaharienne. Mais cette manne est trop peu dirigée vers le secteur privé et l’investissement productif. La sécurisation et la rationalisation du cadre de ces transferts de fonds permettraient d’augmenter leur volume, et d’en faire un levier du développement économique de l’Afrique. Certains Etats se sont déjà penchés sur le sujet. Par exemple, le Maroc met actuellement en place une nouvelle plateforme destinée aux investisseurs de la diaspora.

Alors que la France vient de prendre l’engagement historique d’allouer 0,7 % de son PNB à l’aide publique au développement, la redéfinition des plans de financement des économies africaines est une ardente obligation. Les nouvelles stratégies à imaginer doivent être partenariales et innovantes pour prétendre avoir un impact durable sur le continent. Le Sommet du 18 mai organisé sous l’égide de la France sera le lieu pour prendre des engagements concrets et ambitieux. Il peut être l’occasion de sceller enfin un véritable « New Deal » avec l’Afrique.

Patrice Anato est député de Seine-Saint-Denis (LREM).

Un nouveau plan d’aide pour l’Afrique (Macron)

Un nouveau plan d’aide pour l’Afrique (Macron)

 

Dans la perspective d’un sommet financier concernant l’Afrique, le président de la république appelle à un nouveau plan d’aide pour l’Afrique qui évidemment a aussi subi sanitairement  et économiquement le choc Covid. Le chef de l’État français appelle notamment à une restructuration de la dette.

Selon le FMI, les pays d’Afrique sub-saharienne pourraient se trouver face à un déficit de financement de 290 milliards de dollars d’ici 2023. Dès avril 2020, un moratoire sur le service de la dette a été mis en place par le Club de Paris et le G20, qui a permis de différer le paiement de 5,7 milliards de dollars d’intérêts.

L’Afrique : continent délaissé de la vaccination

L’Afrique : continent délaissé de la vaccination

 

 

Les membres du personnel médical de l’hôpital général Eka Kotebe reçoivent la première dose du vaccin d’AstraZeneca contre la Covid-19, à Addis-Abeba en Ethiopie, le 13 mars 2021

Les pays occidentaux ne devront pas se plaindre si des pays comme la Russie ou la Chine font de la vaccination une arme diplomatique, politique et économique.  De toute évidence, l’Afrique est le parent pauvre de la vaccination. Au mieux ,   la France demande aux membres du G7 de réserver de 3 % à 5 % de leurs vaccins pour l’initiative Covax, une plateforme qui ambitionne de livrer plus de 2 milliards de doses d’ici la fin de l’année pour vacciner 20 % de la population des 189 pays bénéficiant d’un dispositif certifié par l’OMS, la Banque mondiale et l’Unicef.

Mais plusieurs chefs d’État dénoncent ce misérabilisme vaccinal tandis que les pays développés accumulent les réserves de vaccins.

« La dénonciation de l’initiative Covax est une remise en cause du multilatéralisme condescendant, confie une dirigeante d’ONG africaine. Une guerre diplomatique se joue en coulisse. Les Africains veulent, comme les Occidentaux, privilégier une approche bilatérale pour se fournir directement auprès de la Chine, de l’Inde ou de la Russie. » Le vaccin chinois est déjà disponible au Maroc et l’Algérie prévoit d’accueillir une usine pour la confection du vaccin russe Spoutnik.

 

Les premières livraisons d’AstraZeneca et Pfizer ont débuté en Afrique à la fin février. « C’est ce qu’on appelle du multilatéralisme efficace même si ça prend un peu de temps à mettre en place car il y a tout un processus de préparation des pays au déploiement de campagnes vaccinales », confie une source élyséenne qui plaide aussi pour la vaccination rapide du personnel de santé africain tout en déplorant le détournement de doses de vaccins Covax pour fournir les pays riches.

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