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Politique: La macronie, c’est fini (Gilles Legendre)

Politique: La macronie, c’est fini (Gilles Legendre)

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Règlement de comptes dans l’ancienne majorité: « La macronie est terminée, le macronisme c’est fini », juge Gilles Le Gendre, au micro de BFMTV ce jeudi 11 juillet. L’ancien responsable national du parti en marche ( président d’ »EN Marche » à l’assemblée) et député Renaissance estime que la « seule coalition qui existe aujourd’hui » est celle « contre le président ».

 

« La vérité, c’est que la vraie question pour le président de la République, que trahit la lettre d’hier, c’est de savoir si le dynamiteur peut être le reconstructeur », s’interroge Gilles Le Gendre, jugeant que la dissolution était une « décision insensée ».

« Évidemment » que c’est lui le dynamiteur, poursuit-il. « La décision de la dissolution a entraîné des réactions en chaîne dont on a pas encore vu le terme, ça n’est pas terminé. »

Pour lui, le dépassement du clivage droite-gauche qui avait créé l’ »enthousiasme » en 2017 est obsolète, car au sein des macronistes « nous voyons poindre des divisions radicales qui se font précisément sur la restauration du clivage droite gauche ». Il a dépeint un bloc central « restreint » et « enfermé entre deux mâchoires » à droite et à gauche.

Selon le député sortant, le « dépassement politique est terminé aussi ». Ajoutant: « Cette idée forte du dépassement nous l’avons abandonnée, depuis 2022, ça se déglingue et le président est resté sourd à tous ceux qui le mettaient en garde contre le fait que cette dérive, cet abandon des idéaux initiaux, était en train de créer une situation intenable pour le pays. »
Cette « crise démocratique » risque d’évoluer en « crise de régime » selon l’ancien député. « Aujourd’hui, ce qui est grave, c’est que la règle du jeu est contestée et ne fonctionne plus comme on en a l’illustration depuis quinze jours ».

« Le système s’est tellement délité au fil du temps », juge l’ancien élu qui déplore une « perte de repères » et un pays « ingouvernable ». Sans réponse à la « question démocratique », il prédit que « nous irons de crise en crise, jusqu’à la crise finale qui consistera à placer madame Le Pen à l’Élysée en 2027 ou avant ».

Il a néanmoins appelé le président à créer une coalition avec un objectif précis, « en réunissant les forces politiques pendant une durée déterminée, quelque mois pour remettre à plat les institutions et réformer l’Etat ».

Évoquant le « rêve exceptionnel » que le président « avait fait naître » en 2017, Gilles Le Gendre regrette de « voir comment au bout de sept ans le rêve se fracasse. C’est d’abord une immense tristesse et ensuite un examen de conscience, comment avons-nous pu autant se tromper? »

Envol des prix : Des cours de cuisine pour combattre l’inflation

Envol des prix : Des cours de cuisine pour combattre l’inflation (Olivia Grégoire) !!!

Face à l’inflation : des cours de cuisine (Olivia Grégoire) !

C’est la proposition de la sous ministre Olivia Grégoire qui considère que les Français ne savent plus cuisiner et qu’ils sont d’une certaine manière responsables de la hausse des prix dans l’alimentaire. Il faudrait donc donner des cours d’art culinaire à l’école. Évidemment certains grincheux estimeront que ce n’est peut-être pas tout à fait une proposition qui s’accorde avec l’échelle du temps. En tout cas, c’est une manière pour la ministre d’exister.

De toute manière, la plupart des autres responsables politiques en France- mais aussi ailleurs- proposent eux aussi des recettes de cuisine économique pour lutter contre cette inflation.

Grossièrement ils veulent diminuer la croissance, augmenter le chômage peser sur les prix. En clair, diminuer le niveau de vie, la demande afin que les prix des produits diminuent.

Il est évident que si l’on tue la croissance et qu’on développe le chômage on va sans doute rétablir les déséquilibres mais en même temps on aura tué les consommateurs et les salariés.

La vérité dans cette affaire c’est que la responsabilité économique peut-être largement mise en doute. De la même manière que la compétence des experts.

Le pire c’est qu’on risque d’obtenir à terme à la fois une très hausse des prix après le cumul de l’inflation et une croissance qui s’écroule. C’est-à-dire les deux inconvénients. Les tendances économiques ne changent pas souvent au jour le jour, ils s’inscrivent dans des tendances longues. Et demain nous paierons sans doute pendant un moment la baisse de consommation, la baisse des investissements, l’inflation qui peut être va un peu reculer mais pas les prix d’autant que nombres de ses dimensions sont structurelles.

Alors pourquoi ne pas essayer l’apprentissage de la cuisine politique proposée par la sous ministre Olivia Grégoire qui est passée sans état d’âme du socialisme étatique du parti socialiste au libéralisme mondialiste de Macron.

Niger: La fermeture des frontières va provoquer un drame économique et social

Niger: La fermeture des frontières va provoquer un drame économique et social

Le Niger a fermé ses frontières terrestres, suite au coup d’Etat militaire du 26 juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum. Au même moment, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé des sanctions financières contre Niamey. Hassan Abdo Mamane est enseignant-chercheur à la Faculté des sciences économiques et de gestion de l’Université Abdou Moumouni de Niamey. Il décrypte les conséquences économiques de la fermeture des frontières du pays.

Dans The conversation

Quelles sont les raisons de cette fermeture ?
La principale raison de la fermeture temporaire des frontières terrestres et aériennes, accompagnée d’un couvre-feu nocturne, est sécuritaire après le coup d’Etat au Niger. Il s’agit de mesures conservatoires visant à sécuriser les auteurs du coup de force et à protéger les citoyens du pays pour leur permettre de vaquer à leurs occupations quotidiennes en contrôlant les entrées et les sorties frauduleuses des individus, de groupes de personnes ou des États “mal intentionnés”. Dès que la situation se stabilise les auteurs du coup d’Etat lèveront ces meures. D’ailleurs, les frontières aériennes ont été rouvertes puis fermées pour des raisons sécuritaires.

Quels sont les secteurs économiques les plus touchés ?

Le commerce transfrontière formel avec le Nigeria et le Benin est directement affecté négativement dans l’immédiat et à court terme. Ce resserrement des contraintes extérieures s’exerce sur l’économie nigérienne et touche principalement les secteurs économiques concernés par les sanctions prises par les chefs d’Etat membres de la CEDEAO qui cherchent à infléchir la position rigide des auteurs de coup d’Etat. Cette intensité de la contrainte extérieure est d’abord appréhendée au niveau de la sphère réelle de l’économie avant d’être traitée au niveau de ses contreparties financières et monétaires.

Dans l’immédiat, les secteurs économiques directement affectés négativement sont ceux qui dépendent des approvisionnements en produits pharmaceutiques, en produits alimentaires périssables, comme les légumes, les fruits, les désherbants importés du Nigeria ainsi que les animaux sur pied et les sacs d’oignon transportés dans des camions et exportés vers ce pays.

Les exportations du Niger vers le Nigeria s’élevaient en 2019 à 193 millions de dollars en 2022, soit 26,23 % des exportions totales nigériennes. A la même date, les importations en provenance de ce pays, représentaient 87, 143 millions de dollars, soit 5 % du total des importations nigériennes.

Le port de Cotonou, au Bénin, quant à lui, fournit essentiellement des produits pharmaceutiques. L’impact est lié, dans une large mesure, à l’importance du stock des entreprises. Ces stocks de matières premières et de produits finis qui présentent un intérêt majeur permettent aux entreprises en situation d’incertitude de continuer à produire jusqu’à un certain temps m’excédant pas le plus souvent deux à trois mois.

Toutefois, si les nouvelles autorités ne sensibilisent pas les opérateurs économiques le plus rapidement possible, ces opérateurs économiques derniers vont commencer à spéculer en augmentant le prix de leurs marchandises même si leurs stocks des produits et biens de consommations intermédiaires sont importants. La hausse des prix qui en résulte lamine le pouvoir d’achat déjà très faible des consommateurs. Les secteurs économiques, quant à eux, seront diversement affectés par les fermetures des frontières.

Le secteur industriel, toujours embryonnaire, risque d’être affecté directement et instantanément avec l’arrêt des importations des intrants importés, acheminés par le port de Cotonou, et des commandes en cours, par exemple du lait en poudre en provenance de l’Union européenne, principal input des industries laitières.

Au niveau du secteur tertiaire, les services marchands seront les plus affectés : le commerce, le transport, l’hôtellerie et le tourisme. Aussi, le blocage va impacter négativement toutes tous les services publics et privés à terme.

En définitive, la fermeture du pays va mettre de nombreux individus au chômage, les forçant à quitter leur domicile, déstabilisant leur cellule familiale, alors que leur accès à l’eau potable, aux produits de base, à l’éducation, aux soins médicaux est fortement limité. Les inégalités sociales, véritable source d’instabilité, augmentent.

Cet impact, qui se traduit par le ralentissement des activités productives, est aggravé par le problème du ravitaillement énergétique, notamment les délestages de la fourniture de l’électricité, conséquences de la suspension de l’énergie électrique en provenance du Nigéria, dont dépend le pays à près de 90 %. Mais des efforts de réorganisation des unités de production nationale ont permis la satisfaction des besoins à hauteur de 75 %.

Comment atténuer ces effets pervers?
Les incertitudes associées à ces effets pervers peuvent être atténuées, d’une part à court terme par l’offre intérieure des produits alimentaires issus de la prochaine récolte agricole, et d’autre part, par les échanges transfrontières de nature informelle. En effet, les niveaux des prix divergents entre le Niger et le Nigeria et la modification du taux de change du naira, la monnaie nigeriane, développent une forme d’intégration économique d’essence informelle pouvant renforcer le commerce non officiel des produits, et ainsi réduire l’efficacité des mesures de sanction.

On a d’ailleurs observé, suite à la fermeture unilatérale de sa frontière en août 2019 par le gouvernement nigérian, une intensification des échanges frontaliers informels qui a quasiment annulé tous les effets négatifs sur les consommateurs nigériens. Une telle résilience est historique puisque tous les chocs subis par l’économie nigérienne depuis 1980 ont été résorbés de cette manière.

Qu’en est-il de l’économie financière et monétaires ?
Au cœur de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), il y a la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), institution sur laquelle repose la confiance dans les obligations de ses huit Etats membres. Les mesures prises par cette dernière (dont la fermeture de son agence principale) contre le Niger à court et à moyen terme sur la liquidité mettent fin au refinancement des banques commerciales. Il n’y aura plus d’injection de nouvelles monnaies fiduciaires dans l’économie, seule la masse monétaire déjà en circulation continue de l’être.

Ces mesures punitives ont des conséquences immédiates sur les transactions financières, bancaires et monétaires, car, elles entraînent automatiquement l’arrêt des échanges interbancaires et le blocage des comptes du trésor national et des banques de second rang logés à l’agence principale de la BCEAO-Niger. Ceci entraîne l’arrêt instantané des activités entre la BCEAO, le trésor public et les banques de second rang. Ce qui affecte les opérations bancaires à plusieurs niveaux : paiements des salaires, transferts de fonds au niveau international, compensations bancaires, etc.

Quelles seront les conséquences de ces fermetures ?

Ce blocage des transactions commerciales internationales au niveau des portes d’entrée et de sortie des marchandises du Nigeria et du Bénin singulièrement, touche directement et instantanément la gestion des affaires publiques au Niger. Il impacte négativement les recettes douanières et, partant réduit drastiquement la capacité de l’État à faire face à ses dépenses de souveraineté (salaires des fonctionnaires, fonctionnement régulier de l’administration etc.).

A terme, le secteur privé sera à son tour affecté. Nous n’entrerons pas dans les détails à ce niveau pour la simple raison que de telles conséquences s’inscriront dans le plus ou moins moyen ou long terme.

Que peut-on faire pour minimiser l’impact ?
A l’heure actuelle, la fermeture des frontières ne concerne pas certains pays limitrophes du Niger : Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali et Tchad. Le Niger ne vit pas en autarcie, même si les flux commerciaux avec ces Etats ne sont pas importants.

En guise de solidarité avec les auteurs du coup d’Etat, les autorités burkinabè ont levé l’interdiction d’exporter certains produits agricoles (mil et riz) pour permettre aux commerçants de leur pays de les exporter au Niger pour atténuer l’impact négatif des mesures de sanctions imposées par la CEDEAO.

En plus de la résilience liée au secteur informel, les opérateurs économiques nigériens peuvent progressivement réorienter leurs activités commerciales, soit vers le port de Conakry en Guinée, en passant par le Mali, au travers de la mutualisation des moyens et des stratégies des trois pays, soit en direction de l’Algérie qui approvisionne le nord du Niger en pâtes alimentaires à des prix défiant toute concurrence.

C’est le prix à payer pour contourner les sanctions de la CEDEAO. Cela ne peut qu’atténuer et non compenser toutes les pertes encourues par l’économie nationale. La mobilisation des ressources financières doit désormais s’orienter vers la fiscalité intérieure tout en faisant attention à ne pas conduire les entreprises du secteur privé vers la faillite.

La fermeture des frontières du Niger, suite aux évènements du 26 juillet 2023 qui ont mis fin au régime de Mohamed Bazoum, entraîne un bouleversement profond de l’économie et des finances du pays. Une telle situation va inévitablement contraindre les opérateurs économiques à réorienter, à terme, leurs activités commerciales vers d’autres pays, malgré les coûts supplémentaires qui seront certainement supportés, surtout par les consommateurs nigériens.

Le temps frais fait chuter les légumes et fruits

Le temps frais fait chuter les légumes et fruits

Les représentant des producteurs de fruits et légumes frais alertent, sur la baisse des ventes, en particulier pour les abricots, et alors que « les fruits et légumes sont désormais présents sur les étals des commerces en quantité, en qualité et à des prix accessibles ».

En cause la baisse des températures mais aussi de façon plus structurelle des prix qui se maintiennent à un niveau élevé depuis le début de la saison. Et en France le pouvoir d’achat des consommateurs est évidemment largement amputé par une inflation toujours un très haut niveau.

Selon l’enquête de l’association Familles rurales , le panier de 9 fruits et 10 légumes issus de l’agriculture conventionnelle ont augmenté de 11 % soit deux fois plus que l’inflation. « Entre juin 2021 et juin 2022, le prix du panier de fruits a augmenté de +8 % en conventionnel et de +4 % en bio. Durant la même période, le prix des légumes a augmenté de +15 % en conventionnel et a baissé de – 3 % en bio », indiquait Famille de France, qui constatait que les fruits et légumes pèsent de plus en plus cher dans le budget des Français : +42 % d’augmentation pour les fruits et +37 % pour les légumes en une décennie, et des produits bio qui coûtent jusqu’à deux fois plus cher que leurs homologues conventionnels.

Au final, une famille de quatre personnes (deux adultes et deux enfants) qui voudrait respecter la consigne du Programme national nutrition santé, « 5 fruits et légumes par jour et par personne », devait dépenser en juin entre 107 € et 198 € (soit entre 8 et 16 % d’un SMIC net mensuel) en se basant sur le panier type ou entre 60 € à 86 € (soit entre 5 et 7 % d’un SMIC net mensuel) en ne retenant que les 5 fruits et légumes les moins chers du panier de Familles rurales.

Cette hausse des prix des fruits et légumes constatée par l’Observatoire est toutefois contestée par les professionnels. « Il y a bien hausse du prix des fruits produits en France mais de l’ordre de 5 à 6 % par rapport à l’an dernier et non de 8 %, comme détaillait Familles rurales dans son étude, uniquement au sujet des fruits », objecte Stéphanie Prat, directrice de la Fédération nationale des producteurs de fruits.

De son côté, dans une note parue le 12 août, l’Insee constate une « accélération des prix alimentaires sur un an » avec toutefois une hausse des prix des produits frais « un peu moins soutenue que le mois précédent (+5,2 % après +6,6 %) ». Les prix des légumes frais ont augmenté de +4,9 % après +7,3 % un mois auparavant, ceux des fruits frais de +2,7 % après +2,9 %.

Un ralentissement qui pourrait n’être que de courte durée avant la rentrée, car la sécheresse et les restrictions d’eau qui touchent à des degrés divers tous les départements fragilisent la production de fruits et légumes, soumis à un inquiétant stress hydrique. « Nous avons entre 30 et 35 % de perte en champs en moyenne. Face à une longue sécheresse, comme celle que nous connaissons, nous n’avons que peu de moyens d’agir. Il n’y aura pas de pénurie […], Mais il y aura moins de légumes, c’est une certitude », assurait cette semaine dans Le Parisien Jacques Rouchaussé, maraîcher à Mardeuil (Marne), et président des Producteurs de Légumes de France, qui lançait un appel à la sobriété des consommateurs.

« Nous devons retrouver une saisonnalité, nous ne pouvons pas avoir des tomates toute l’année. Le consommateur doit aussi faire preuve de sobriété » prévient Jacques Rouchaussé. De son côté, l’Interfel estime que « la très grande diversité des fruits et légumes permet de se reporter sur un autre fruit ou légume lorsque certains sont plus chers du fait de la conjoncture. »

Reste que la hausse des coûts de production, la baisse potentielle de rendements et de nouveaux aléas climatiques pèsent sur toute la filière et in fine sur le prix sur les étals.

Un panier de légumes qui augmente de 17 %

Au total, 114 relevés des prix de 9 fruits et 10 légumes ont été réalisés du 7 au 21 juin dans 39 départements. Dans le détail, le prix du panier de fruits a augmenté de 14 % en conventionnel et de 8 % en bio, celui du panier de légumes de 17 % en conventionnel et 15 % en bio.

Le gouvernement veut empêcher le vote de l’assemblée contre la réforme des retraites (Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale)

Le gouvernement veut empêcher le vote de l’assemblée contre la réforme des retraites (Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale)


La présidente de l’Assemblée nationale-souvent dépassée par les événements lors des débats houleux et politiquement un peu juste- prend position- sur la loi LIOT visant à abroger la retraite à 64 ans. Ce texte, qui sera examiné le 8 juin prochain, « contrevient très clairement à l’article 40 de notre Constitution qui interdit aux parlementaires d’aggraver les charges de l’Etat ». Il faut tourner la page et « avancer sur les sujets autour du travail ».( Interview dans la Tribune)

Le 8 juin doit être examinée la proposition de loi LIOT visant à abroger la retraite à 64 ans. Elisabeth Borne a qualifié ce texte d’inconstitutionnel, d’autres parlent d’arnaques. Y aura-t-il un vote ?

YAËL BRAUN-PIVET- Il est vrai que cette proposition de loi pose plusieurs difficultés. Elle contrevient très clairement à l’article 40 de notre Constitution qui interdit aux parlementaires d’aggraver les charges de l’Etat. La deuxième difficulté consiste pour des parlementaires à revenir immédiatement sur une loi qui vient d’être adoptée définitivement. Enfin, cette proposition de loi constitue un leurre pour les Français. Elle n’a aucune chance d’accomplir un chemin parlementaire complet et d’être adoptée par le Parlement. Certaines oppositions en instrumentalisant l’Assemblée nationale font croire à tort aux Français que l’on va revenir sur la réforme des retraites.

Laurent Berger dit que la contestation à la réforme ne s’arrêtera jamais. Que pensez-vous de son attitude ?

Je n’aime pas commenter les pensées et encore moins les arrière-pensées des uns et des autres. Pour autant, cette réforme, certes contestée par les organisations syndicales et par une partie de l’opinion publique, est maintenant adoptée et promulguée. Nous avons maintenant beaucoup de sujets autour du travail sur lesquels nous devons avancer ensemble.

Gérard Larcher a prévenu que la majorité sénatoriale ne voterait pas « en l’état » le projet de loi de programmation de finances publiques. Y a-t-il un risque que le projet de budget 2024 ne passe pas, y compris avec le 49.3 ?

Le vote du budget de l’État est toujours un moment très important et structurant pour les groupes politiques au Parlement. Dans le contexte de majorité relative, la Première ministre dispose de cet outil constitutionnel – le 49.3 – qui permet de sortir du blocage sur le vote du budget. Cela n’empêche pas de d’essayer de trouver les voies et moyens pour parvenir à un compromis, comme sur l’ensemble des autres textes.

Elisabeth Borne ne veut pas recourir au 49.3 hors textes financiers. Emmanuel Macron l’a désapprouvée. Faut-il bannir le recours au 49.3 ?

Le 49.3 est un outil constitutionnel. Il a été créé dès 1958 pour faire face à deux situations : la majorité relative et l’obstruction parlementaire. Je pense qu’il ne faut pas se priver d’un outil constitutionnel lorsque les circonstances de son emploi sont réunies.

Après les retraites, une nouvelle pomme de discorde avec la réforme de l’immigration. Les responsables des Républicains ont présenté leur plan pour réguler et durcir la répression contre les flux migratoires. Leurs deux textes peuvent-ils servir à élaborer un compromis ?

Le gouvernement a présenté un texte qui porte une position équilibrée. Il y a dans les deux propositions de loi des LR des points d’accord et de réels points de divergence. Il faut maintenant voir quels sont les points de convergence. Mais j’observe que chacun veut résolument avancer sur le sujet et si tel était profondément le cas, nous devrions pouvoir trouver la voie du compromis.

Mais les dirigeants de LR affirment que « ce n’est pas négociable »…

Rien n’est jamais à prendre ou à laisser. Penser cela, c’est nier le principe même du débat parlementaire et des avancées qu’il ne manque jamais d’apporter.

Eric Ciotti déclare qu’il y a trop d’immigrés en France. Etes-vous d’accord avec lui ?

L’immigration est un sujet complexe qui doit être abordé avec beaucoup de nuance. Elle a varié selon les époques et d’une certaine façon a participé de la construction de la France d’aujourd’hui. Il y a des difficultés à régler mais évitons les raccourcis !

L’image de l’Assemblée nationale s’est nettement dégradée dans l’opinion après les débats sur les retraites. Faites-vous le même constat ?

J’observe au contraire que l’Assemblée nationale retrouve petit à petit sa place dans l’espace public et dans le cœur des Français. Lorsque je vais sur le terrain, lorsque j’échange avec les Français, ils n’ont jamais autant suivi l’Assemblée nationale. Ils sont parfois en colère contre la tournure de certains débats. Ils déplorent le manque de tenue de certains parlementaires ou les scènes de chahut mais ils sont très attachés à l’institution. On ne peut pas résumer cette première année à quelques débats très agités.

Baisse des prix alimentaires reportée à l’automne… plus tard…ou jamais !

Baisse des prix alimentaires reportée à l’automne… Ou plus tard !

Le Gouvernement avait promis une baisse de l’alimentaire dans les prix ont Augmenté jusqu’à 20 %. En fait, l’été approche et les prix continuent de s’envoler. Du coup, le gouvernement prévoit maintenant un report éventuel de cette baisse à la rentrée. Toutefois Édouard Leclerc contredit le gouvernement en indiquant que les prix ne pourront plus baisser; Au mieux dans l’avenir, ils cesseront d’augmenter. «Les fruits de ces négociations vont porter à l’été, et je peux, avec une certaine certitude, vous assurer qu’à la rentrée nous aurons une baisse visible des prix dans les rayons » alimentaires, a pourtant dit Olivia Grégoire dans l’émission « Questions politiques » diffusée sur France Inter, Franceinfo et Le Monde.

La vérité, c’est que le gouvernement n’en sait strictement rien car une partie de l’inflation est de nature structurelle. En outre, le gouvernement ne maîtrise pas évidemment la météo pas davantage que les éléments géostratégiques qui peuvent peser sur les matières premières par exemple .

Un peu naïvement, la ministre du Commerce a déclaré : « Avec Bruno Le Maire, nous avons dit aux industriels agroalimentaires, qui ont reconstitué leurs marges, (…) que c’est à leur tour de faire des efforts », a prévenu la ministre déléguée, faisant la comparaison avec les énergéticiens dont les profits ont été taxés après la flambée des prix du gaz et de l’électricité.
« Si les industriels ne jouent pas le jeu, on (le gouvernement, NDLR) prendra nos responsabilités », assure-t-elle, évoquant l’hypothèse d’une « taxation sur les industriels agroalimentaires » !!!

On voit mal comment le gouvernement pourrait taxer les produits alimentaires et fixer des prix pour les légumes ou la viande.
Les prix au détail de l’alimentation ont augmenté en mars de 15,9% sur un an officiellement mais la hausse réelle est plus proche de 20 du pouls les consommateurs tirent les conclusions de ces hausses en changeant le volume et la nature de la consommation.

Macron: La presse étrangère très critique

Macron: La presse étrangère très critique

Les médias internationaux dénoncent la «faiblesse» du président français qui a préféré faire passer la réforme par le 49.3 plutôt que de laisser les députés voter à l’Assemblée.

Les Français ne sont pas les seuls à critiquer le passage en force du gouvernement. Les journaux étrangers n’ont pas hésité à s’attaquer à l’image d’Emmanuel Macron. Pour El País, le choix du 49.3 met en avant le «caractère hautain et déconnecté de la rue» du président français, dont la popularité est au plus bas.

Le quotidien espagnol juge également le texte de la réforme de «décaféiné», «moins ambitieux qu’à l’initial», à force des révisions apportées par le Sénat et la commission mixte paritaire. Le Telegraph, quotidien britannique, se demande même si cette réforme n’a pas fait d’Emmanuel Macron «un canard boiteux».

Plusieurs journaux s’accordent à dire que le chef de l’État sort déchu de cet épisode politique. Quand le quotidien russe Komsomolskaïa Pravda titre sur «Macron a montré sa faiblesse», le Telegraph évoque la «pire crise depuis sa réélection» en 2022. De son côté, le Corriere della Sera italien écrit simplement : «Le recours au 49.3 est une défaite.»

Le Wall Street Journal se veut, lui, plus positif et défend le chef d’État, «pris en étau entre les courants démographiques et géopolitiques». D’après le quotidien américain, Macron est revenu sur les retraites afin «d’augmenter les dépenses militaires» dans un contexte de guerre en Ukraine. Il n’avait pas le choix.

Die Welt compare l’hémicycle durant les mois consacrés aux débats à «une arène de cirque, où il s’agissait de savoir qui crierait le plus fort ou ferait les meilleures cabrioles». Bras d’honneur d’Éric Dupond-Moretti, députée Renaissance partie en pleurs de l’Assemblée, montages photos… Tout est passé en revue par le quotidien allemand.

Mais alors, quel avenir se profile pour le président de la République et son gouvernement ? Le Guardian et El País se demandent si Macron n’a pas «gaspillé tout son capital politique» en contournant le Parlement pour faire passer sa réforme. Pour El Mundo, l’utilisation de l’article 49.3 ouvre «une crise politique et sociale aux conséquences inconnues» car «elle est vécue comme un acte de force de la part du gouvernement»

Santé- La sécurité alimentaire mondiale en danger

Santé- La sécurité alimentaire mondiale en danger

Pour La Tribune, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) et auteur de « Géopolitique du blé » (2023) dresse le bilan, un an après le début du conflit, de l’état de la sécurité alimentaire mondiale, plus que jamais remise en question.


LA TRIBUNE – Les exportations de céréales ukrainiennes, bloquées après l’invasion du pays par la Russie, ont repris depuis huit mois grâce à l’accord signé entre Kiev et Moscou le 22 juillet 2022 sous l’égide de l’ONU et de la Turquie. Les risques d’une crise alimentaire mondiale sont-ils écartés ?

SÉBASTIEN ABIS – La réponse est à nuancer. Fin février 2022, lors du déclenchement de la guerre, l’arrêt des exportations de céréales ukrainiennes a provoqué une inquiétude immense sur la scène internationale. Cela a créé un écart entre l’offre et la demande, car aucun autre pays, excepté la Russie, n’était capable d’augmenter sa production de manière à compenser l’absence des céréales ukrainiennes. L’inquiétude était d’autant plus forte que l’équilibre était déjà fragile avant même le début du conflit. À onze reprises depuis 2000, la consommation annuelle mondiale de blé a dépassé la production. Puis, au printemps, la décision de l’Inde -qui avait fait une récolte plutôt bonne-, de garder une partie de ses volumes pour assurer sa sécurité alimentaire a amplifié les tensions sur le marché. Le corridor d’exportations établi fin juillet a donc été extrêmement précieux, car il a permis à l’Ukraine d’exporter le reste de sa récolte au cours des premières semaines du mois d’août. Toutefois, ce grain exporté l’été et l’automne dernier, avait été récolté en 2021. Le stockage et la qualité sanitaire n’étaient donc pas idéaux.

L’accord a depuis été prolongé jusqu’au 18 mars prochain, ce qui a permis à l’Ukraine d’exporter entre le 1er août 2022 et le 15 février 2023, 21 millions de tonnes de céréales et d’huiles de grande culture. C’est un volume important et c’est primordial pour l’équilibre mondial, mais cela ne doit pas masquer le fait que, d’une part, l’Ukraine voit ses récoltes chuter. Du fait de la guerre, elle a moins récolté en 2022 et récoltera encore moins en 2023, réduisant donc ses capacités exportatrices. D’autre part, la prolongation de l’accord en vigueur repose sur la volonté de la Russie qui risque de semer le doute jusqu’au dernier moment. Elle se sert, en effet, de cet accord pour mettre en valeur son rôle dans le maintien de la sécurité alimentaire mondiale. Il y a donc une grande incertitude pour le mois de mars à venir. Enfin, l’accord a été conclu sous l’égide de l’ONU et de la Turquie. Or, cette dernière a quatre rendez-vous importants en 2023 : l’élection présidentielle en mai, celles législatives qui suivront, le centenaire d’Atatürk en octobre et, surtout, la gestion d’un séisme dramatique qui change un peu la donne sur les débats prioritaires pour la campagne de Recep Tayyip Erdogan. Rien ne garantit que le pays soit autant mobilisé qu’en 2022.

Qu’en est-il de l’influence de la guerre sur l’évolution des prix des céréales ?

Au-delà de la tension sur l’approvisionnement des pays les plus dépendants des céréales ukrainiennes, l’incertitude actuelle a une forte influence sur le cours de ces matières premières qui risquent d’être, de nouveau, agités à l’approche de la date de prolongation de l’accord. D’autant que les prix sont restés très élevés depuis février. Ils atteignaient d’ailleurs déjà un sommet avant même l’invasion de l’Ukraine par la Russie, du fait des deux années de crise sanitaire. Avant celle-ci, la tonne de blé se vendait entre 150 et 200 euros. Il y a eu une forte progression de février à mai passant de 260 à 430 euros la tonne. Actuellement, les prix n’ont pas beaucoup diminué et la tonne de blé se situe toujours à environ 300 euros. De même pour la tonne de maïs qui était à 320 euros en février 2022, est montée jusqu’à 390 euros en mai avant de redescendre, actuellement à 300 euros.


Quelles régions du monde souffrent le plus de la tension sur les céréales ?

Il faut bien comprendre que des tensions pesaient déjà sur les céréales avant même le début du conflit. Un grand nombre de pays dans de nombreuses régions du monde connaissaient des difficultés alimentaires et agricoles. En Europe, nous avons d’ailleurs peut-être eu tendance à fermer les yeux sur l’amplification de l’insécurité alimentaire mondiale durant ce siècle. C’est particulièrement le cas pour les pays d’Afrique, notamment subsaharienne, mais aussi au Soudan du Sud, Somalie, Ethiopie ou encore au Nigeria qui connaissent de fortes pertes de leurs récoltes du fait de conflits internes, d’aléas climatiques couplés à de très fortes pressions démographiques. L’Asie et certains pays d’Amérique latine sont également concernés. Lors du sommet mondial de l’alimentation en 2021, l’Organisation des nations unies (ONU) alertait ainsi sur le fait que trois milliards de personnes étaient en insécurité alimentaire grave (un milliard) et modérée (deux milliards).
La situation s’est donc aggravée avec, dans un premier temps, la pandémie de Covid-19 qui a fragilisé le système agricole dans beaucoup de pays, a renchéri le prix des matières premières, du transport. Puis, le conflit entre deux superpuissances agricoles que sont la Russie et l’Ukraine a accru ces difficultés. Sans compter que nous sommes dans une période marquée par des jeux d’influence avec des pays qui utilisent les questions agroalimentaires géopolitiquement. Il faut donc bien garder à l’esprit que la situation est, à l’heure actuelle, encore plus inquiétante qu’il y a un an.

Il faut également souligner que la population ukrainienne connaît une précarité alimentaire sans précédent et les agriculteurs du pays sont en grande difficulté. Ailleurs dans le monde, dans les pays développés comme en Europe, il y a eu un immense renchérissement des coûts de production du fait de l’inflation notamment du prix de l’énergie, mais aussi des engrais. Il n’y a donc pas un endroit sur la planète où la crise agricole et alimentaire n’est pas un sujet de préoccupation. Beaucoup d’habitants de la planète ont vu leur quotidien alimentaire se dégrader.
On évoque régulièrement les phénomènes météorologiques El Niño et son pendant La Niña qui sont des phénomènes océaniques à grande échelle du Pacifique équatorial, affectant le régime des vents, la température de la mer, les précipitations et donc la production agricole.

De manière générale, comment le changement climatique impacte-t-il les récoltes de céréales ?

Les deux phénomènes El Niño et La Niña sont actuellement des déterminants majeurs. L’un des miracles de 2022, c’est qu’à part en Inde où la récolte s’est avérée moins abondante que prévue en raison d’aléas climatiques, les autres pays exportateurs et producteurs n’ont pas connu de réduction de leurs productions. Si cette année, ils rencontrent des baisses de volume de récolte, sachant que l’Ukraine produira et exportera moins, la situation pourrait encore empirer. Mais l’enjeu du changement climatique n’est pas nouveau et de plus en plus de pays en subissent les conséquences avec davantage de périodes chaudes voire de sécheresse, mais aussi une pluviométrie qui, si elle n’est pas en baisse partout, illustre surtout une hyper volatilité des précipitations. Certaines régions connaissent ainsi des périodes avec beaucoup de pluies et d’autres sans aucune, ce qui n’est pas bon pour les cultures.

La question est donc de savoir comment adapter les systèmes agricoles plus que jamais au défi du climat. Les pays développés, notamment, ne doivent pas mener la même agriculture qu’au cours du XXe siècle. Cela doit être une agriculture forcément durable sinon il n’y en aura plus du tout à la fin du siècle aggravant encore plus l’insécurité alimentaire. Mais sera-t-on capable de mener, durant le siècle en cours, deux fronts : un front sécuritaire, car il faut pouvoir produire et nourrir le monde, et un front climatique, pour pouvoir s’adapter à l’absolue nécessité de réduire l’empreinte environnementale de l’activité agricole ? Sans compter que, les changements climatiques accentuent les interdépendances entre régions et pays. Certains pays vont connaître des années de très bonnes récoltes, d’autres non et inversement. Or, la scène internationale, avec les bouleversements géopolitiques que l’on connaît, est plus que jamais fracturée.

Royaume-Uni : le Brexit responsable de 6 % supplémentaires d’inflation

Royaume-Uni : le Brexit responsable de 6 % supplémentaires d’inflation

inflation alimentaire spectaculaire au Royaume-Uni qui atteint 16,4% sur un an. Mais 6 % serait imputables au Brexit du fait du renchérissement des importations.

Selon les chercheurs de la prestigieuse London School of Economics, « On observe que la sortie de l’UE a augmenté les prix des produits alimentaires de 3% par an, et de 6% sur deux ans, soit en moyenne 210 livres (environ 245 euros) par ménage » « 5,8 milliards de livres », estime le Centre d’étude des performances économiques de la London School of Economics (LSE). Son étude montre que les ménages les plus modestes sont les premières victimes de cette envolée.

En cause les formalités douanière et sanitaires depuis le Brexit et d’autres facteurs comme la crise de l’énergie

« Les volumes des ventes alimentaires poursuivent leur tendance à la baisse amorcée à l’été 2021 », analyse aussi l’institut britannique des statistique qui pointe « l’augmentation du coût de la vie et des prix des denrées alimentaires ». Les ventes alimentaires sont en recul continu depuis l’été 2021, inférieures de 4% en volume à ce qu’elles étaient avant la pandémie. Plus largement, le rebond brutal de l’inflation, tirée par l’énergie et l’alimentaire, a entraîné une chute de 7% du niveau de vie au Royaume-Uni « effaçant huit années de progrès » d’après l’Office fort Budget Responsibility, équivalent outre-Manche de la Cour des comptes.

Face à ce choc social, le gouvernement britannique de Rishi Sunak parait démuni. Liz Truss, éphémère Première ministre pendant un mois en septembre et octobre, avait lancé un plan d’aides aux ménages et aux entreprise. Mal financé, il avait provoqué l’inquiétude des investisseurs et entraîné des attaques sur la dette britannique, dont le coût a explosé. Pour calmer les marchés, son successeur Rishi Sunak a dû présenter en urgence un budget d’austérité, qui ramène le plafonnement des factures énergétiques initialement prévus pour deux ans à seulement six mois.

La stimulation électrique pour améliorer la mémoire

  •  la stimulation électrique pour améliorer la mémoire
    • - Une technique non invasive utilisant des microcourants produit des effets durables sur les performances cérébrales d’adultes âgés.
    • Améliorer sa mémoire de manière durable grâce à quelques séances de stimulation électrique transcrânienne, une méthode non invasive et indolore. Ce n’est pas la promesse d’un obscur institut de lutte contre le vieillissement, mais les résultats de recherches menées à l’université de Boston et publiées ce lundi dans la revue Nature Neuroscience.
    • Les techniques de stimulation transcrâniennes font l’objet de nombreuses études depuis plus d’une décennie, notamment dans la prise en charge de certains troubles cognitifs associés à des maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer, démence à corps de Lewy…). Les deux principales modalités sont la stimulation magnétique, qui peut modifier de manière transitoire l’activité d’une zone cérébrale, et la stimulation électrique, qui module la capacité de réponse des neurones à une activation naturelle. Bien que prometteuses, ces techniques ne sont pas encore utilisées en routine dans le cadre clinique.
  • par Nature Neuroscience: 
  • Long-lasting, dissociable improvements in working memory and long-term memory in older adults with repetitive neuromodulation

    Abstract

    The development of technologies to protect or enhance memory in older people is an enduring goal of translational medicine. Here we describe repetitive (4-day) transcranial alternating current stimulation (tACS) protocols for the selective, sustainable enhancement of auditory–verbal working memory and long-term memory in 65–88-year-old people. Modulation of synchronous low-frequency, but not high-frequency, activity in parietal cortex preferentially improved working memory on day 3 and day 4 and 1 month after intervention, whereas modulation of synchronous high-frequency, but not low-frequency, activity in prefrontal cortex preferentially improved long-term memory on days 2–4 and 1 month after intervention. The rate of memory improvements over 4 days predicted the size of memory benefits 1 month later. Individuals with lower baseline cognitive function experienced larger, more enduring memory improvements. Our findings demonstrate that the plasticity of the aging brain can be selectively and sustainably exploited using repetitive and highly focalized neuromodulation grounded in spatiospectral parameters of memory-specific cortical circuitry.

    Main

    The world is facing many challenges due to a rapidly aging global population. The shift in age demographics is associated with considerable personal, social, healthcare and economic costs1. A critical factor contributing to aging-induced costs is the impairment in basic memory systems essential for activities of daily living, such as making financial decisions or comprehending language2. Emerging reports suggest an increased likelihood of such impairments due to the ongoing Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) pandemic3. Moreover, there exists considerable variability in memory decline across individuals during aging4, with accelerated decline potentially predicting subsequent Alzheimer’s disease and other dementias5. Substantial progress in neuroscience has identified the brain circuits and networks that underpin memory capacities, and studies have suggested that the rhythmic activity of cognitive circuitry may be important for the coordination of information processing6. What is needed now are technologies to non-invasively isolate and augment the rhythmic activity of neural circuits, inspired by models of healthy aging, to determine whether it is possible to protect or even enhance memory function for older adults in a rapid and sustainable fashion6,7.

    A challenge in improving memory function in older adults is that memory function may not be instantiated by a single cognitive mechanism. Previous research has characterized a capacity-limited working memory (WM) store for brief maintenance of information and an unlimited long-term memory (LTM) store for sustained maintenance of information8. Within this dual-store framework, previous research has identified both concurrent deficits9 and selective deficits10 in WM and LTM function with aging, using the classic immediate free recall paradigm, associating these stores with the canonical recency and primacy effects, respectively11. Neuropsychological research has long alluded to distinct anatomical and functional substrates of primacy and recency effects and the corresponding WM and LTM stores11,12,13. Differential contributions of the dorsolateral prefrontal cortex (DLPFC) and the inferior parietal lobule (IPL) have been suggested14. However, it is not known whether distinct rhythmic mechanisms in these regions subserve distinct memory processes during free recall. If unique rhythmic mechanisms in spatially distinct brain regions can be identified, then these brain rhythms can be independently and non-invasively manipulated using techniques such as high-definition transcranial alternating current stimulation (HD-tACS) for selectively improving memory function in older adults.

    Rhythmic activity in the theta and gamma frequency ranges are thought to contribute to both WM15 and LTM16 function, particularly during free recall17. However, previous attempts at modulating these rhythms to improve memory have yielded inconsistent findings. Although there are some suggestions of improvements in WM with modulation of parietal theta rhythms18, changing theta rhythms in the frontal regions7,19 and gamma rhythms in the parietal20 and frontal21 regions have yielded contradictory results. Similarly, although frontal gamma tACS has previously suggested improvements in LTM22,23, other spatiospectral combinations, such as frontal theta24,25 and parietal theta26 modulation, have shown variable effects. In addition, although modulation of gamma rhythms in the medial parietal cortex has shown some benefits to LTM27, causal evidence for involvement of these rhythms in lateral parietal cortices is scarce. Moreover, much of this evidence comes from studies in young adults, using paradigms targeting visuospatial memory and using conventional tACS, which has poorer spatial resolution and target engagement than techniques such as HD-tACS guided by current flow models28. Thus, which specific combinations of location and frequency of neuromodulation are effective for selectively improving WM and LTM function, particularly in older adults, are unknown.

    Based on the balance of evidence, we tested the hypotheses that modulation of theta rhythms in the IPL would improve auditory–verbal WM function (recency effect), whereas modulation of gamma rhythms in the DLPFC would improve auditory–verbal LTM function (primacy effect) in older adults (Experiment 1). To modulate these rhythms, we applied tACS with optimal source-sink configurations of nine 12-mm ring electrodes (8 × 1 tACS) guided by current flow models to improve the focality of current flow28. Moreover, we sought to induce long-lasting effects by performing repetitive neuromodulation over multiple days and tested memory performance up to 1 month after intervention. Furthermore, we examined the effect of interindividual differences4 and tested whether older individuals with lower general cognitive performance would benefit more from neuromodulation. To confirm the location specificity and frequency specificity of our hypotheses and address the conflicting findings in the field, we performed a second experiment (Experiment 2) in which we switched the entrainment frequencies in the two regions to examine the effect of gamma entrainment in the IPL and theta entrainment in the DLPFC on memory function. To explicitly test the replicability of the principal findings, we performed a third experiment (Experiment 3), similar to Experiment 1, examining the effect of gamma modulation in the DLPFC and theta modulation in the IPL in an independent sample of participants. Across these three experiments, we sought evidence for a double dissociation in the two memory stores according to the distinct spatiospectral characteristics of their underlying anatomical and functional substrates and, consequently, for selective and long-lasting improvements in memory function in older adults.

    Results

    We conducted a randomized, double-blind study consisting of two sham-controlled experiments to target memory function in older adults and an additional experiment to test the replicability of the principal findings. In Experiment 1, 60 participants (Table 1) were randomized into three groups (sham, DLPFC gamma and IPL theta; Fig. 1). We used a repetitive neuromodulation protocol in which each participant received 8 × 1 tACS according to their assigned group for 20 minutes each day on four consecutive days. Gamma frequency 8 × 1 tACS was administered at 60 Hz, whereas theta frequency 8 × 1 tACS was administered at 4 Hz, following previous studies suggesting stronger benefits at these frequencies18,22. On each day, participants performed five runs of the free recall task. In each run, they encoded a list of 20 words and were asked to immediately recall the words at the end of the presentation of the list. Neuromodulation was performed through the entire duration of encoding and recall of all five lists to increase functional specificity29, and this procedure took approximately 20 minutes (Methods). We examined memory performance across the five runs as a function of the serial position of the presented words. This allowed us to isolate changes in LTM and WM, separately, indexed by the primacy and recency serial position curve effects according to dual-store models11. In addition to these online assessments, we evaluated memory performance offline, at baseline and at 1 month after intervention. We also determined general cognitive function, quantified using the Montreal Cognitive Assessment (MoCA)30, and depression symptoms, assessed using the Geriatric Depression Scale (GDS)31, at baseline. Experiment 2 served as a control to test the frequency specificity of the effects in Experiment 1. Here, we switched the neuromodulation frequency between the two regions of interest. Sixty older participants (Table 1) were randomized into three groups (sham, DLPFC theta and IPL gamma; Fig. 1) and proceeded similarly to Experiment 1. Experiment 3 served as a test for replication of the primary findings from Experiment 1. Here, a new sample of 30 participants was randomized into the two critical conditions of interest from Experiment 1 (DLPFC gamma and IPL theta) and received neuromodulation for only three consecutive days; as in Experiment 1, we examined memory performance at baseline and during each neuromodulation session.

L’ Ukraine va contraindre à transformer l’Europe

L’ Ukraine va contraindre à transformer l’Europe

L’invasion russe a montré les faiblesses européennes en matière de sécurité et de dépendance énergétique. L’Union a su réagir, mais le vrai défi sera de faire avancer une force et une politique de défense européenne communes en renforçant l’OTAN, explique dans une tribune au « Monde » la chercheuse allemande Daniela Schwarzer.

 

Tribune.

Face à la guerre en Ukraine, l’Europe s’est réveillée en sursaut – un réveil qui aurait dû se produire dès 2014, avec l’annexion de la Crimée, mais que nous avons collectivement décidé de négliger pour revenir au ronronnement réconfortant d’une économie en pleine reprise. Cette guerre n’est pas une lutte entre deux ennemis historiques réglant un vieux conflit post-impérial ; il s’agit en réalité d’une bataille pour l’âme et pour les valeurs fondamentales de l’Europe, la démocratie et la liberté.

La guerre en Ukraine transformera l’Europe. La façon dont nous y répondrons sera structurante pour notre continent et le monde entier. Le sommet de Versailles du 10 mars a indiqué l’étendue du travail que l’Union européenne doit achever. Alors que celle-ci se préparait à sortir de la crise sanitaire et économique due au Covid-19 pour avancer les trois grandes transitions de notre décennie – écologique, digitale et sociale –, l’ordre de sécurité européenne a été mis sens dessus dessous par l’invasion illégale de la Russie.

Ce geste inattendu et brutal a montré d’une part nos faiblesses en matière de politique de sécurité, et d’autre part notre extrême dépendance énergétique. Face à cette agression, la réaction de l’Europe s’est rapidement montrée unanime et profonde, aussi bien en France, où le président Emmanuel Macron a déployé tous ses efforts pour poursuivre une solution diplomatique, qu’en Allemagne, un pays qui avait du mal à croire qu’une véritable guerre puisse revenir sur le sol européen, tant elle a fait de la paix en Europe sa mission existentielle pendant près de soixante-dix ans.

Ce choc explique la réaction allemande, qui, dans un geste rarement vu dans le pays, et encore moins pour un nouveau gouvernement a la tête d’une coalition hétéroclite, a poussé le chancelier Scholz à proposer un renversement complet de l’attitude historique du pays en s’engageant à une forte augmentation des dépenses de défense. D’autres pays membres de l’Union se sont engagés à investir plus en matière de défense, d’après la déclaration du sommet de Versailles.

Mais le vrai défi sera de faire avancer une force et une politique de défense européenne communes, en renforçant l’OTAN grâce à un meilleur « burden sharing » (partage des coûts) entre contributions européennes et américaines. L’ambition qu’a le président Macron de renforcer l’autonomie stratégique de l’Europe a certainement fait un bond en avant avec le financement commun de l’armement pour l’Ukraine, de la même manière qu’elle a fait un bond en avant avec l’emprunt commun pour répondre à la crise due au Covid-19.

L’Allemagne : fin du pétrole russe d’ici fin 2022 !

L’Allemagne : fin du pétrole russe d’ici fin 2022 !

 

 

 

 

Indirectement l’Allemagne finance en grande partie la guerre que mène la Russie en Ukraine. Pour autant, l’Allemagne refuse tout embargo sur le pétrole et le charbon russe pour l’instant mais promet de réduire ses importations . « Si nous y parvenons, nous serons indépendants du charbon russe à l’automne et presque indépendants du pétrole de Russie à la fin de l’année », a indiqué l’écologiste Robert Habeck, ministre de l’Économie allemand, au journal Frankfurter Allgemeine Zeitung, samedi 12 mars, rapporte BFM TV. Une promesse de coiffeur quand on connaît la dépendance de l’Allemagne vis-à-vis de la Russie.

D’après les statistiques gouvernementales, 30 % du pétrole et 45 % du charbon consommés en Allemagne provenaient de Russie. En 2020, la part était de 50 % pour le gaz.Ce n’est sans doute pas un hasard si l’union européenne n’a retenu que la date de 2027 pour tenter de mettre fin à la dépendance européenne vis-à-vis du gaz et du pétrole russe

La « chasse au gaspi » pour la paix et pour le climat

La « chasse au gaspi » pour la paix et pour le climat

La guerre en Ukraine illustre une nouvelle fois le danger de la dépendance aux énergies fossiles. Les Européens doivent saisir l’occasion pour réduire fortement leur consommation d’énergie.(papier du  « Monde »)

Analyse. 

 

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les Occidentaux mettent tout en œuvre pour tenter d’asphyxier tous les secteurs de l’économie russe. Tous ? L’un résiste aux assauts des sanctions européennes : les énergies fossiles. Le pétrole, le gaz et le charbon sont aussi vitaux pour l’économie russe que pour les pays d’Europe continentale. Dans l’arsenal des sanctions financières, il a fallu préserver deux banques russes – dont celle affiliée au géant gazier Gazprom – qui continuent de pouvoir utiliser le réseau international Swift. Dans les jours qui ont suivi l’attaque russe, les Européens ont continué d’acheter pour 700 millions d’euros par jour de produits énergétiques russes, selon l’agence Bloomberg.

 « Plus personne ne peut se bercer d’illusions », résume Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), « la Russie utilise le gaz comme une arme politique et économique ». Tous les pays européens ne sont pas dépendants de la même manière : la France n’importe que 20 % de son gaz de Russie, l’Allemagne 55 %, et plusieurs pays d’Europe centrale et orientale, comme la Hongrie ou la République tchèque, 100 % . Mais le moindre soubresaut sur les livraisons de gaz russe fait flamber les prix pour tous : ils ont été multipliés par deux au lendemain de l’offensive.

Il est très difficile pour les Européens de se libérer de cette tutelle gazière à brève échéance : la production mondiale n’est pas extensible, et il n’est pas possible de remplacer dans les mêmes volumes la Russie par d’autres fournisseurs. Cette dépendance est utilisée par Vladimir Poutine pour déstabiliser les économies européennes. Dès le déclenchement des premières sanctions, l’ancien président russe Dmitri Medvedev a tweeté « Bienvenue dans le nouveau monde où les Européens paieront 2 000 euros pour 1 000 mètres cubes de gaz » – un tarif très largement supérieur à celui payé habituellement par les Européens.

Cette augmentation va avoir des conséquences massives en Europe. D’abord pour les particuliers chauffés au gaz et les industries qui l’utilisent. Plus grave encore, elle va pousser à la hausse les prix de l’électricité, souvent tirés par les prix du gaz qui est très utilisé pour faire tourner les centrales électriques. Plus le gaz est cher, plus le prix de l’électricité va augmenter. Quel dirigeant européen sera prêt à assumer une multiplication par trois ou quatre des prix de l’électricité par solidarité avec l’Ukraine ? Ou un arrêt de certaines usines qui cesseraient d’être rentables avec un prix de l’énergie aussi élevé ?

La menace de « stagflation » et la BCE

La menace  de « stagflation » et la BCE

 

 

(La stagflation se caractérise par une inflation forte mais sans croissance )

 

Il y a quelques semaines de cela, tout le monde s’attendait à ce que la réunion de la Banque Centrale Européenne (BCE) du 10 mars prochain ouvre la porte à une progressive normalisation de la politique monétaire. Cela n’arrivera pas ! Par William Gerlach, Directeur France d’iBanFirst dans la Tribune .

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a complètement changé la donne. La BCE devrait opter pour la prudence. Même les faucons au sein du Conseil des Gouverneurs (ceux qui militent en faveur d’un relèvement rapide des taux) plaident désormais pour le statu quo. L’objectif est double : estimer l’impact de la crise en Europe de l’Est sur l’évolution macroéconomique en zone euro (à la fois l’inflation et la croissance) et s’assurer qu’elle n’aboutisse pas à une instabilité financière.

Pour le moment, les économistes s’abstiennent d’avancer des chiffres, même approximatifs, sur l’effet de la crise sur la croissance. C’est trop tôt. En revanche, tous s’accordent à dire qu’elle devrait pousser l’inflation en hausse. Allianz et plusieurs grandes banques internationales prévoient que l’inflation pourrait augmenter d’un point de pourcentage sur l’année en cours du seul fait de la guerre et de ses conséquences. Le rebond de l’inflation est lié à plusieurs facteurs :

  • 1) forte hausse du cours du baril de pétrole (au-dessus du seuil des 100 dollars) ;
  • 2) engorgement croissant du commerce international et perturbation des chaînes d’approvisionnement (des usines allemandes sont déjà à l’arrêt en raison d’un manque d’approvisionnement depuis l’Ukraine) ;
  • 3) rebond du prix des matières premières agricoles (la tonne de blé a augmenté de près de 30% en l’espace de cinq jours, par exemple).

À court terme, la BCE devrait être en mode pilotage automatique à cause des incertitudes liées à la guerre en Ukraine. À moyen terme, elle n’aura certainement pas d’autre choix que de durcir plus rapidement que prévu sa politique monétaire – ce qui pourrait soutenir le taux de change de l’euro. Le niveau de l’inflation en zone euro est inconfortablement élevé et grignote le pouvoir d’achat des ménages et les marges des entreprises – a fortiori dans un contexte où les hausses des salaires sont en moyenne très limitées (+0,6 % sur un an en janvier en Italie, par exemple). En février, l’indice des prix à la consommation, qui est la mesure de l’inflation la plus suivie, a atteint un pic à 5,8 % sur un an. Ce n’est qu’un début. Ce chiffre ne prend pas en compte la hausse des prix de l’énergie depuis fin février, en lien avec la guerre en Ukraine.

Nous ne serions pas surpris que l’inflation en zone euro atteigne un point haut proche de 7 % cette année. Dans ces conditions, la question n’est plus de savoir si l’inflation est temporaire ou pas. Il faut simplement agir. Contrairement au consensus qui prévoit que la guerre en Ukraine va repousser la première hausse des taux par la BCE à 2023, nous prévoyons qu’elle puisse survenir dès le quatrième trimestre 2022. Plusieurs aspects devraient inciter la BCE à agir :

  • 1) L’inflation n’est plus limitée seulement à l’énergie. Elle concerne aussi les produits alimentaires qui ont rebondi de 3 % sur un an en février ;
  • 2) l’opinion publique en Allemagne tolère de moins en moins une inflation perçue comme galopante, qui a atteint 5,5 % en février. Même la France, qui a longtemps été protégée par son bouclier tarifaire pour contenir la hausse des prix de l’énergie, n’est plus épargnée par l’inflation élevée. Elle a atteint 4,1 % sur un an le mois passé.

 

Tant que l’incertitude perdure concernant la guerre à l’Est de l’Europe, l’euro risque de continuer de chuter. Nous n’avons certainement pas atteint les points bas (l’EUR/USD pourrait chuter à 1,09 si la situation se dégrade fortement, par exemple). Nous retenons deux leçons ces deux dernières semaines. Premièrement, il y a souvent de forts décalages de prix sur les paires en EUR après que surviennent des événements non ‘pricés’ par le marché (invasion totale de l’Ukraine le 24 février et sanctions massives contre la Russie prises le 27 février). Deuxièmement, ces décalages de prix surviennent en général pendant la session asiatique, lorsque les volumes échangés sont les plus bas.

À plus long terme, nous pensons que l’euro pourrait surprendre à la hausse du fait d’une politique monétaire de la BCE plus restrictive que prévu par le marché afin de combattre l’inflation. Mais c’est un horizon lointain, pour le moment. Le principal danger à l’heure actuelle est le risque géopolitique, contre lequel il faut se couvrir.

Grand âge : l’insuffisance du financement

 

Grand âge : l’insuffisance du financement

 

 

Un papier de Frédéric Cherbonnier ,  (professeur à Sciences Po Toulouse et chercheur à Toulouse School of Economics) ,  souligne dans le journal les Échos le manque de ressources suffisantes pour le grand âge.

Le niveau de la dépense publique consacré au grand âge reste faible en France, comparativement aux pays d’Europe du Nord. Consacrer plus d’argent public à ce secteur doit être un choix collectif qui mérite d’être débattu au plus vite, estime Frédéric Cherbonnier.Au vu de l’affaire Orpéa, il est naturel de se demander si leur performance boursière ne reflète pas la capacité du groupe à transformer les personnes âgées en « vaches à lait ». (iStock)

Le scandale des Ephad privés affecte le leader du secteur en France, Korian , après avoir touché le numéro un mondial, Orpéa. Pour autant, financer une partie de la dépendance en faisant appel au privé, quitte à offrir un rendement de l’ordre 6 % aux actionnaires, n’est pas choquant. Cela correspond au niveau normal de rémunération d’une action pour en compenser le risque. Mais l’évolution en Bourse d’un groupe tel qu’Orpéa a dépassé nettement celle du marché. En ne comptant que les plus-values, son rendement annuel moyen a excédé 20 % les quinze années qui ont suivi son introduction en Bourse en 2002 .

Au vu de l’actualité, il est naturel de se demander si cette performance boursière ne reflète pas la capacité du groupe à transformer les personnes âgées en ‘vaches à lait’, en leur soutirant plus de 5.000 euros par mois, officiellement pour payer les seuls frais d’hôtellerie et de restauration, et en ne consacrant que quelques euros à l’ensemble des repas d’une journée !

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