Archive pour le Tag 'Khomeyni'

Khomeyni : une doctrine de terreur internationale

Khomeyni : une doctrine de terreur internationale

 

Le pouvoir iranien mise sur une division du travail entre l’Etat visible et l’Etat profond afin de duper les Occidentaux, sans jamais renoncer à ses objectifs fondamentaux de leadership sur le monde musulman, analyse le chercheur Clément Therme, dans une tribune au « Monde ».

 

Plus de trente-trois ans après la fatwa de l’ayatollah Khomeyni, la tentative d’assassinat de l’écrivain Salman Rushdie met en lumière la réalité du visage de la République islamique. Tout en niant toute responsabilité directe, le régime iranien tente de préserver le bénéfice idéologique de l’acte criminel. Autrement dit, il cherche à amplifier son aura révolutionnaire en ne condamnant pas cette agression, sans en assumer la responsabilité directe en tant qu’Etat. De plus, en mettant l’accent sur la responsabilité personnelle de l’écrivain considéré comme un « apostat » par la théocratie islamiste, le gouvernement de la République islamique rejette la faute morale sur l’agressé afin de mieux valoriser l’action de l’agresseur.

Cette tentative d’assassinat contre Salman Rushdie s’inscrit d’ailleurs dans une série d’actes criminels perpétrés par des soutiens du régime iranien aux Etats-Unis depuis la fin du mois de juillet 2022 : tentative d’élimination de la journaliste Masih Alinejad dans le quartier de Brooklyn, à New York, et celle de l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump John Bolton, pour venger la mort de Ghassem Soleimani. Ces actions violentes pourraient compliquer les échanges diplomatiques entre Téhéran et Washington, alors que les négociations sur le nucléaire iranien se trouvent dans une phase finale. Ce contexte n’est pas sans rappeler celui de l’émission de la fatwa de 1989, rendue publique au moment où le fondateur de la République islamique, l’ayatollah Khomeyni, venait de « boire la coupe de poison » du cessez-le-feu qui mettait fin à huit années de guerre avec l’Irak.

Il y a une confusion permanente et entretenue par la République islamique entre la fonction religieuse d’ayatollah et la fonction politique de chef de l’Etat iranien et de Guide suprême. Les pouvoirs du président iranien sont très limités. Déjà en 1998, c’est le président Khatami, un « réformateur », que l’Occident espérait être un « ayatollah Gorbatchev », qui affirme que la fatwa n’est plus d’actualité pour le gouvernement iranien, alors que la stature religieuse de Khomeyni et sa disparition [le 3 juin 1989] empêchent sa révocation effective sur le plan théologique.

Depuis l’élection d’Ebrahim Raissi à la présidence de la République islamique, le jeu interne au pouvoir iranien se construit autour d’une division du travail entre l’Etat visible et l’Etat profond. La jubilation mortifère des journaux reflétant les préférences de l’Etat profond iranien confirme ce jeu politique interne. En effet, le journal Kayhan, dont le rédacteur en chef est directement nommé par le Guide suprême, se félicite de la tentative de meurtre, alors que les organes de presse plus modérés évoquent des théories du complot ou gardent un profil bas sur cette question Rushdie.




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol