Archive pour le Tag 'Kennedy )'

E.U- Plus de 75 prix Nobel contre la nomination de Kennedy à la santé

E.U- Plus de 75 prix Nobel contre la nomination de Kennedy à la santé

Plus de 75 lauréats de prix Nobel ont exprimé exprimant leur opposition à la nomination par Donald Trump de Robert Kennedy Jr comme ministre de la Santé, en raison notamment de son «manque d’expérience» et de ses positions antivaccins. 

Robert Kennedy Jr, neveu du président assassiné «JFK», a un temps fait campagne comme candidat à la présidentielle de novembre avant de se rallier à Donald Trump. Le républicain l’a récompensé de son soutien après sa victoire en lui conférant un portefeuille de ministre, mais cette nomination doit faire l’objet d’un vote de confirmation au Sénat, comme le veut la Constitution. Cet ancien avocat en droit de l’environnement, sans formation scientifique, a propagé des théories du complot sur les vaccins contre le Covid-19 comme sur de prétendus liens entre vaccination et autisme, et réclame l’arrêt de l’ajout de fluor dans l’eau courante, pourtant considérée comme une grande réussite sanitaire dans la lutte contre les caries dentaires.

 

 

L’humour condamné au nom du politiquement correct ? (Douglas Kennedy)

L’humour condamné au nom du politiquement correct ? (Douglas Kennedy) 

L’écrivain américain Douglas Kennedy déplore, dans une tribune au « Monde », que notre époque manque aussi cruellement d’humour et que les rares à oser encore manier la dérision subissent les foudres des forces du politiquement correct.

 

Tribune.

 

 Pour moi, tout a commencé par un sombrero. Il y a quelques années, dans une des petites universités les plus élitistes du pays, Bowdoin College, dans le Maine, ce chapeau est devenu objet de controverse. Un étudiant d’origine colombienne avait décidé d’organiser une fête d’anniversaire pour un ami, dont l’invitation disait : « Le thème est la tequila… faites-en ce que vous voulez. » Outre le breuvage mexicain, l’hôte avait aussi prévu pour ses invités des mini-sombreros, dont beaucoup se coiffèrent. Certains firent des photos et elles se retrouvèrent aussitôt sur les réseaux sociaux.

Et voilà soudain que les forces du politiquement correct s’abattirent sur les intéressés. De nombreux participants furent placés en « quarantaine sociale » par l’université. Les hôtes de la fête durent quitter la résidence étudiante. Bowdoin les accusait de « stéréotype ethnique » et le bureau des élèves – d’après un article du Washington Post – publia une « déclaration de solidarité » à l’égard de toutes les personnes « blessées ou affectées » par cet incident, qu’il considérait comme un acte d’« appropriation culturelle ».

Or la semaine suivante, par un délicieux hasard du calendrier, la cantine de l’université organisait un dîner à thème mexicain, et je ne pus m’empêcher de penser : « Au moins, personne n’avait de sombrero pour manger son guacamole. » Ce qui était une autre façon de dire que ce genre d’ironie survient toujours quand on a justement perdu tout sens de l’ironie.

Théâtre de l’absurde politique

L’ironie est un concept mouvant, surtout en ces temps déconcertants. J’écris ces lignes au milieu de ce qu’on pourrait décrire comme un théâtre de l’absurde politique, alors qu’un président américain continue d’affirmer que l’élection sans doute la plus rigoureusement administrée de l’histoire récente lui a été volée, et après que son avocat Rudolph Giuliani a livré une diatribe paranoïaque sur des malversations infondées. En voyant M. Giuliani littéralement péter les plombs en direct, je me suis dit : si c’était un opéra, ce serait assurément Pagliacci, de Ruggero Leoncavallo. Mais ce commentaire caustique n’est qu’une tentative d’humour sur un sujet – le sabotage de la démocratie – qui n’a rien de comique.

De même, à une époque où de nombreux chefs d’Etat sont animés d’une perspective totalitaire – de Donald Trump à Jair Bolsonaro en passant par Viktor Orban, Vladimir Poutine, Recep Tayyip Erdogan… –, peut-on vraiment se permettre d’être ironique à propos de tels démagogues ? Surtout quand plus de 70 millions d’Américains ont voté pour M. Trump avec enthousiasme. Ou que, selon un sondage récent, plus de 70 % de ses partisans croient encore que l’élection a été volée.

 » Trump : « opportuniste, escroc, bateleur » (Liam Kennedy )

 » Trump : « opportuniste, escroc,  bateleur » (Liam Kennedy )

Une tribune parue dans France info de Liam Kennedy est professeur d’études américaines l’University College Dublin (UCD) et directeur du Clinton Institute, un programme de recherche universitaire. La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

 

« Voilà, c’est plié : Donald Trump sera le 45e président des Etats-Unis. La campagne qui l’a mené à la fonction suprême a été brutale, sale et insolite. Elle a empoisonné la démocratie américaine, et les effets de ce poison ne sont pas près de se disperser. Sans vergogne, le candidat a encouragé l’abandon résolu de la civilité et de la raison, brisé les convenances sociales et les protocoles politiques, et banalisé les préjugés et la malhonnêteté.

A présent, le pays est si divisé que les démocrates et les républicains sont incapables de s’entendre sur les réalités les plus factuelles. Une sombre rhétorique, annonçant à « certains groupes » qu’ils peuvent s’attendre à une vengeance violente, souffle sur le pays. Comment en est-on arrivé là ? Quand les historiens analyseront cette élection, comment verront-ils la campagne et l’héritage de Trump ? S’en souviendra-t-on comme d’une exception dans l’histoire, ou comme l’initiateur d’une révolution au sein du parti républicain, voire même en Amérique ? En réalité, la maladie que cette élection révèle couve depuis longtemps. Trump est un symptôme, pas seulement un agent pathogène. Il a su habilement canaliser les griefs et le sentiment d’insécurité de ceux qui sont mécontents des changements économiques et sociaux aux Etats-Unis – principalement, mais pas uniquement, des Blancs de la classe ouvrière. Il a ainsi axé sa campagne sur une politique d’identité que les républicains utilisent depuis longtemps pour à la fois apaiser et mobiliser leur base. Ce type d’ingénierie politique est apparu au début des années 1990. Jusque-là, c’était un processus insidieux, généralement associé à la tactique du sifflet pour chien. Trump s’en est emparé et l’a transformé en instrument contondant ; il a doublé la mise en mobilisant ouvertement le vote des Blancs et en évitant soigneusement de s’adresser aux minorités. Mais à un niveau structurel, la victoire de Trump est conforme à la façon dont la politique américaine fonctionne. Même si les choix de l’électorat américain sont de plus en plus façonnés par la démographie du pays, les dynamiques culturelles sous-jacentes sont aussi à l’œuvre. Dans un contexte de divisions extrêmes entre les partis, la stratégie de Trump, qui a consisté à faire appel aux votes du noyau dur républicain plutôt que de tenter de convaincre les indécis, s’est révélée très efficace pour gagner les élections. En mettant l’accent sur les divisions entre les groupes politiques, Trump a accentué la polarisation qui sclérose les Etats-Unis – et aussi le mépris de plus en plus manifeste entre démocrates et républicains. Répétons-le, Trump n’a pas créé cette polarisation, mais il l’a exacerbée et s’en est servi à ses propres fins. Rien de tout cela ne signifie qu’il va vraiment servir les intérêts de ceux qui ont voté pour lui. Trump représente le plus américain des archétypes américains : le bateleur ou l’escroc – un personnage fort issu d’une longue tradition dans la culture américaine, depuis le début du XIXe siècle, ce charlatan dont les plans échouent à tous les coups. A la fin de l’histoire, il quitte la ville, laissant ceux qu’il a arnaqués méditer sur leur sort. L’escroc est souvent un personnage comique. Il apparaît entre autres dans les romans d’Herman Melville et de Mark Twain, dans les satires féroces d’une société obsédée par le commerce. Parfois, c’est juste un beau parleur, un comique un peu dérangé – voyez le Sergent Bilko ou le chat chapeauté. Mais l’escroc peut aussi revêtir des visages plus sombres. Il abuse de la confiance des autres afin de les voler ou de les rabaisser. Les filous de la trempe de Trump disent aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre, expriment ce qu’ils n’osent pas exprimer et capitalisent sur leur crédulité. La campagne de Trump a été un vaste tour de passe-passe. Les électeurs américains en colère, les laissés-pour-compte sont une cible de choix pour Trump ; ils sont ses pigeons. Il ne leur a demandé qu’une chose : leur confiance aveugle. Trump prétend dire « les choses comme elles sont » à ses supporters, excédés par l’establishment, persuadés que « Washington » les manipule et leur ment. La plupart d’entre eux ont perdu confiance dans les institutions, et méprisent les élites du pays – et pourtant, dans leur quête d’un champion honnête, ils ont misé sur Trump, sans l’ombre d’une hésitation.  Quels que soient les blocages qui ont secoué le gouvernement Obama, ce qui s’annonce est vraiment hideux. La campagne de Trump a placé la barre très haut en termes de dysfonctionnements. Les républicains, qui tiennent à la fois la Chambre et le Sénat, continueront à alimenter la colère des supporters de Trump. Ils feraient bien de se souvenir de la déclaration de Trump lui-même : « Il faudra des émeutes pour que l’Amérique retrouve sa grandeur. » Trump est un opportuniste, pas un idéologue – et il n’est certainement pas guidé par de profondes convictions politiques. Selon certains observateurs, il n’avait pas vraiment l’intention d’aller jusqu’à la présidence, mais il cherchait à promouvoir sa marque à peu de frais. Surpris par son propre succès, son ego aurait pris le dessus. C’est possible – mais cela revient à négliger le fait qu’il a plusieurs fois envisagé de briguer la présidence du pays, et à surestimer la place de l’improvisation et du hasard dans sa campagne. Alors que beaucoup ont trouvé l’approche de Trump risible même à la fin de la campagne, sa stratégie a été payante – même s’il a trébuché à plusieurs reprises, sa capacité à « s’enfoncer » par des propos douteux a été terriblement efficace. »




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