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Guerre Ukraine : «La destruction du barrage de Kakhovka, un tournant

Guerre Ukraine : «La destruction du barrage de Kakhovka, un tournant

par Franck Galland

Chercheur associé à Fondation pour la recherche stratégique

L’attaque contre l’installation située sur le fleuve Dniepr viole les conventions internationales de 1949 et 1977, explique Franck Galland, dans une tribune au « Monde ». Le spécialiste des enjeux de sécurité liés à l’eau rappelle que l’utilisation de ce mode de combat avec une telle intensité n’avait plus été vue depuis la seconde guerre mondiale.

Dès le début de l’intervention russe en Ukraine, le barrage de Kakhovka [sud du pays] était devenu l’otage d’une guerre dans laquelle les installations vitales aux populations civiles (centrales électriques, stations d’eau potable, hôpitaux, …) sont, sans distinction des sites militaires, des cibles de frappes, en violation complète des lois internationales.

Cette infrastructure critique, essentielle à la vie puisqu’elle contribuait massivement aux capacités de génération hydroélectrique et d’alimentation en eau du sud de l’Ukraine, de même qu’au refroidissement de la centrale nucléaire de Zaporijia, a fait l’objet de destructions irréparables. Leurs conséquences seront immenses, tant d’un point de vue humanitaire, écologique, agricole, qu’économique.

La cinétique de crue qui inonde progressivement les sols va créer des atteintes irrémédiables à l’environnement, ce pour plusieurs dizaines d’années en raison de la pollution chimique et pyrotechnique [matières explosives, obus…] des sols, dues aux cuves de fioul, aux mines et munitions non explosées qui sont emportées par les eaux.

Ce sont la faune, la flore, les terres fertiles de cette région de l’Ukraine, ainsi que les écosystèmes des plans d’eau et rivières, de même que le milieu marin de la mer Noire dans laquelle se jette le Dniepr, qui seront sévèrement atteints. La qualité d’eau souterraine dans les nappes, ainsi qu’en surface, va également se trouver particulièrement dégradée rendant durablement très difficile l’alimentation en eau des populations.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a ainsi raison de parler d’« écocide ». Il aurait pu ajouter que la destruction du barrage de Kakhovka représente une violation de plus des articles de la convention de Genève du 12 août 1949, relative à la protection des populations civiles en temps de guerre, qui est très stricte sur l’interdiction de destruction d’installations civiles dans son article 53. Le protocole additionnel II aux conventions de Genève de 1977 est également littéralement bafoué dans son article 15, qui affirme un besoin de protection absolu des installations qui présentent un risque pour les populations, comme « les barrages, les digues et les centrales nucléaires ».

Ukraine : «La destruction du barrage de Kakhovka: un tournant

Ukraine : «La destruction du barrage de Kakhovka: un tournant

par Franck Galland

Chercheur associé à Fondation pour la recherche stratégique

L’attaque contre l’installation située sur le fleuve Dniepr viole les conventions internationales de 1949 et 1977, explique Franck Galland, dans une tribune au « Monde ». Le spécialiste des enjeux de sécurité liés à l’eau rappelle que l’utilisation de ce mode de combat avec une telle intensité n’avait plus été vue depuis la seconde guerre mondiale.

Dès le début de l’intervention russe en Ukraine, le barrage de Kakhovka [sud du pays] était devenu l’otage d’une guerre dans laquelle les installations vitales aux populations civiles (centrales électriques, stations d’eau potable, hôpitaux, …) sont, sans distinction des sites militaires, des cibles de frappes, en violation complète des lois internationales.

Cette infrastructure critique, essentielle à la vie puisqu’elle contribuait massivement aux capacités de génération hydroélectrique et d’alimentation en eau du sud de l’Ukraine, de même qu’au refroidissement de la centrale nucléaire de Zaporijia, a fait l’objet de destructions irréparables. Leurs conséquences seront immenses, tant d’un point de vue humanitaire, écologique, agricole, qu’économique.

La cinétique de crue qui inonde progressivement les sols va créer des atteintes irrémédiables à l’environnement, ce pour plusieurs dizaines d’années en raison de la pollution chimique et pyrotechnique [matières explosives, obus…] des sols, dues aux cuves de fioul, aux mines et munitions non explosées qui sont emportées par les eaux.

Ce sont la faune, la flore, les terres fertiles de cette région de l’Ukraine, ainsi que les écosystèmes des plans d’eau et rivières, de même que le milieu marin de la mer Noire dans laquelle se jette le Dniepr, qui seront sévèrement atteints. La qualité d’eau souterraine dans les nappes, ainsi qu’en surface, va également se trouver particulièrement dégradée rendant durablement très difficile l’alimentation en eau des populations.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a ainsi raison de parler d’« écocide ». Il aurait pu ajouter que la destruction du barrage de Kakhovka représente une violation de plus des articles de la convention de Genève du 12 août 1949, relative à la protection des populations civiles en temps de guerre, qui est très stricte sur l’interdiction de destruction d’installations civiles dans son article 53. Le protocole additionnel II aux conventions de Genève de 1977 est également littéralement bafoué dans son article 15, qui affirme un besoin de protection absolu des installations qui présentent un risque pour les populations, comme « les barrages, les digues et les centrales nucléaires ».




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