UMP- Sarko : j’y vais, j’y vais pas ?
Ça urge mais Sarkozy faiat semblant de s’interroger sur sa candidature pour la présidence de l’UMP. En fait sa décsion est sans doute prise pour deux raisons fondamentales. D’abord, Sarko a un urgent besoin de faire oublier la série d’affaires judiciaires qui ont affecté son image dans l’opinion, ensuite il doit se méfier de ses éventuels concurrents ( Juppé, Fillon, Lemaire) qui s’ils devenaient patrons de l’UMP pourrait rendre très crédible leur candidature pour 2017. En fait Sarko n’a pas le choix, il faiat semblant d’hésiter mais doit agir assez vite pour reconquérir une partie de son électorat qui est en train de le lâcher. Simplement parce qu’une grande partie de ces électeurs ne croient pas qu’il ferait mieux que Hollande d’après les sondages. « Je n’ai pas pris ma décision » dit-il, dans un entretien accordé au magazine Valeurs Actuelles mercredi 6 août, tout en concédant qu’une « grande partie du chemin est faite » puisque l’idée de son retour est »inscrite dans les esprits ». Dans cette dernière carte postale, Nicolas Sarkozy prend d’abord soin de ne pas se prononcer sur les affaires judiciaires en cours. Sa mise en examen lui semble déjà loin. Il ne souhaite pas rester sur l’image donnée lors de son intervention sur TF1, c’est-à-dire celle d’un ancien Président révolté, sur la défensive, qui dénonce une volonté de l’humilier avec des mots très dures contre les juges. Au passage, il assure n’avoir jamais renoncé à la vie politique. Son discours à la Mutualité au soir de sa défaite le 6 mai 2012 aurait été mal compris. Son épouse Carla Bruni n’y est plus opposée non plus. « Je n’ai aucune revanche à prendre sur quiconque », explique-t-il. Cette notion de revanche revient à plusieurs reprises dans la bouche de celui qui profite de l’été pour relire Les raisins de la colère de John Steinbeck. Nicolas Sarkozy en profite aussi pour clarifier les contours de ses projets, qu’il a déjà esquissés en coulisses. La direction de l’UMP n’est pas à l’ordre du jour. Il ne mettra pas les mains dans le cambouis mais tranchera les grands débats idéologiques du parti qui doit se renouveler lors de son grand congrès cet automne. Concernant l’actualité, il fait part de son inquiétude notamment sur la montée de l’antisémitisme. Il n’adresse aucun tacle direct à François Hollande. Il mise plutôt sur un dialogue direct avec les Français à propos de valeurs, d’autorité, d’éducation, de liberté d’entreprendre et de réussir. Une ligne qui n’est pas sans rappeler celle, victorieuse, de 2007. D’une manière générale, Nicolas Sarkozy prend de la hauteur. Il n’est pas dans le commentaire, à chaud, de l’actualité. Cet entretien à Valeurs Actuelles résonne comme un préprogramme présidentiel. Mais l’ancien président cherche encore comment annoncer sa décision. Il souhaite parler directement aux Français et surtout toucher les plus jeunes. À l’Élysée, ces déclarations n’ont suscité aucun commentaire. Comme à chacune des offensives médiatiques du Président-candidat défait en 2012. D’autant qu’il n’y a aucune critique directe adressée à François Hollande. Mais l’actuel président ne croit plus au suspense sur son retour. Pour lui, c’est une certitude : Nicolas Sarkozy revient et il n’a pas changé.