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La montée de l’or : jusqu’où ?

La  montée de l’or : jusqu’où ?

 

L’évolution des cours de l’or et du CAC 40 met en lumière des dynamiques économiques complexes, où la géopolitique et les fondamentaux du marché influencent significativement les tendances. Face à des crises multiples et une inflation croissante, l’or s’affirme comme une valeur refuge incontournable.

Par Didier Julienne, Président de Commodities & Resources  dans » La Tribune ».

Les cours de l’or cotaient à 282,05 dollars le 4 janvier 2000  ; il y a 4 ans, la dernière fois que nous nous étions attardés sur ce marché, ils étaient à 2.000 dollars et le 4 octobre dernier ils s’élevaient à 2657,50 dollars. Dans le même temps, le CAC 40 passait de 6275,72 en 2000, lors de la bulle internet, à 7541,36 le 4 octobre dernier.

Comparaison n’est pas raison, mais en 24 ans l’or fait plus 840 % tandis que le CAC 40 à la progression beaucoup plus instable progressait de 20 % sur la même période.

La crise internet de 2001, celle des subprimes de 2007-2008, les politiques d’assouplissement quantitatif accompagnées de taux de désintérêt (les taux négatifs ou le prêteur paye au lieu d’être rémunéré) ainsi que les spectres des dettes nationales forment un ensemble qui a favorisé des taux d’intérêt réels (TIR) négatifs. Le TIR est le résultat d’une soustraction entre les taux d’intérêt et l’inflation. Négatif, il favorise la hausse de l’or, et inversement

Entre 2000 et 2019, le TIR a poussé graduellement les prix de l’or de 282,05 dollars l’once à 1.300 dollars. Puis à partir de 2019 ce taux, alourdi par l’inflation engendrée par la crise de la covid 19, accélérait la hausse et rejoignait les 1.895,45 dollars le 21 février 2022. Sur la période, la progression annuelle moyenne était de 73 dollars.

L’influence du TIR aura pendant cette période supplanté celle des fondamentaux du marché physique de l’or (production minière, consommation bijoutière, investissement, stocks).

Ce modèle pouvait continuer à un rythme plus modéré, puisque quelques jours avant la guerre russe en Ukraine nous écrivions voir un retour de l’inflation post-covid à 2,5%  ; niveau que nous connaissons bien à présent dans la zone euro.

Mais cette influence était détrônée par celle de la géopolitique du «  hors contrôle  » et du «  tout est permis  ». Depuis le 22 février 2022, la hausse de l’or s’est emballée avec une progression annuelle moyenne de 295 dollars. Proche de 2.700 dollars désormais, quelle direction prendra-t-il demain après 3.000 dollars  ?

Une première réponse est qu’il est fort probable que nous ne reverrons pas l’or proche de 250 dollars comme en 1999. Il nous faudrait dans le cas contraire une très forte détente résultant de l’avènement d’un événement encore inconnu.

Une deuxième indication est l’influence des fondamentaux du marché de l’or : production, consommation, stocks. Pour maintenir une hausse de prix modérée, son offre minière, dont les coûts moyens de production ont été multipliés par 4 depuis l’an 2000, devra continuer d’être coûte que coûte socialement et environnementalement acceptée au rythme actuel de 3. 600 tonnes par an. Cela n’est nullement garanti, bien que la production minière provienne parfois de région peu regardante des critères ESG. Un tiers provient d’Afrique, 18 % d’Asie, 16 % d’Asie centrale et de Russie, 15 % d’Amérique Centrale et du Sud, 13 % d’Amérique du Nord, 9 % d’Océanie et 1 % d’Europe. Ce risque est haussier pour les prix.

La consommation est de son côté baissière. La hausse des cours handicape sérieusement la bijouterie depuis 2015. Elle représente pourtant 44 % de la demande et est fabriquée pour moitié à partir de métal recyclé. Par ailleurs, seuls 6 % de l’or disponible sont utilisés dans l’industrie, dont l’électronique.

Enfin, les stocks d’or sont pléthoriques. Sur les 213. 000 tonnes d’or extraites depuis la nuit des temps, 45 % sont déjà sous forme de bijouterie. Recyclable à volonté, ce volume représente 44 ans de consommation bijoutière. Quelques utilisations industrielles représentent environ 15 % du stock mondial ; elles sont également recyclables. Enfin, 39 % des stocks d’or mondiaux sont le patrimoine de particuliers et de banques centrales.

En d’autres termes, si nous utilisions mieux le stock mondial d’or, nous n’aurions probablement plus besoin d’y ajouter chaque année 3 .600 tonnes d’or minier et les cours seraient stabilisés. Toutefois, cette vision théorique est largement combattue par l’influence d’événements géopolitiques.

La guerre russe en Ukraine, le massacre du 7 octobre et ses répercussions, le Soudan, la relation Taïwan-Pékin ont été et seront encore à divers titres tous inflationnistes pour les prix de l’or. Les guerres économiques qui en dérivent comptent tout autant, voire plus, car elles posent des questions très directes aux particuliers et aux banques centrales.

Première interrogation. Pourquoi l’homme de rue qui peut préférer des pièces ou des lingots au dollar, à l’euro ou au yen a-t-il souvent été considéré comme un naïf illettré par la science économique. Certes il ne lui rapporte ni intérêt ni dividendes, mais la tranquillité de la valeur refuge qui flatte la partie reptilienne de son cerveau en lui répétant ces vers de Lucrèce :

«  Il est doux, quand sur la vaste mer les vents soulèvent les flots, d’assister de la terre aux rudes épreuves d’autrui  ; non que la souffrance de personne nous soit un plaisir si grand, mais voir à quels maux on échappe soi-même est une douce chose ».

Sans surprise en 2024, l’Asie est très sensible à Lucrèce, tandis que le Moyen-Orient, l’Europe et les États-Unis prennent leurs bénéfices.

Deuxième question. Un pays sous sanction thésaurisera-t-il longtemps la monnaie de celui qui le sanctionne ?

Alan Greenspan apportait une réponse en 1999 :

« l’or représente toujours l’ultime forme de paiement mondial ».

En effet, et autre élément important : l’or n’est pas une dette. Sa valeur n’étant attachée à aucun émetteur, il n’est la dette de personne (relire lentement et y penser longuement). Si cela n’était pas un oxymore, il serait être noté « AAA+++ ». En conséquence, des pays exportateurs pourront demander d’être réglés en or, s’ils ont besoin d’un paiement ne souffrant aucune sanction économique, juridique ou géopolitique ?

La banque centrale russe répond également à la question avec un objectif : éloigner ses réserves des sanctions occidentales. Elle avait 343 tonnes en réserves au printemps 2000. Sans réelle évolution jusqu’à début 2007, son stock qui était de 400 tonnes n’a cessé de croître depuis. Elle a acheté aux marchés internationaux et aux mineurs de son marché domestique 1936 tonnes pour le porter à 2. 336 tonnes en septembre 2024. Encore inférieur à celui de la France, il ne représente que 31 % de ses réserves..

De son côté, comment Pékin, qui cumule le handicap de sanctions occidentales et d’une rivalité économique avec les États-Unis fait-elle évoluer ses réserves d’or ?

Si la Chine a comme idée de rétablir une sorte d’étalon or du renminbi pour rivaliser avec le dollar, il est logique qu’elle porte attention à ses réserves métalliques. Son stock était de 395 tonnes au début du siècle. Dès 2001 elle a acheté aux marchés et aux mineurs pour le porter à 2. 264 tonnes fin 2023. Mais il ne représentait qu’un peu plus de 5 % des réserves de sa banque centrale alors que les États-Unis sont à 73,7 %, l’Allemagne à 73,1 %, l’Italie à 69,9 % et la France à 71,5 %, pour ne citer que les quatre premiers.

Le stock d’or de la banque centrale chinoise sera probablement supérieur à celui de la France fin 2024 et s’il devait se rapprocher, voire dépasser celui de son concurrent états-unien, il devrait être multiplié par 3,5 en volume. C’est-à-dire combler un trou équivalent à 19 mois de production minière.

C’est peu et beaucoup à la fois, car cette production minière prenant la direction de Pékin priverait d’autres acheteurs. Les plus récents sont : l’Arabie Saoudite, l’Azerbaïdjan, la Corée, la Biélorussie, le Brésil, l’Égypte, le Kazakhstan, le Qatar, l’Ouzbékistan, la Pologne, la Thaïlande, la Turquie, Singapour. L’Inde, après avoir acheté 491 tonnes depuis 2002, possède près de 3 fois moins d’or que la Chine. Au total, les achats des banques centrales ont triplé depuis l’invasion russe en Ukraine.

Quoi qu’il en soit, une telle opération à sens unique vers Pékin pendant 19 mois verrait le prix de l’or devenir prohibitif. D’aucuns envisageraient une valeur de l’once entre 10.000 et 25. 000 dollars, 4 et 8 fois plus qu’aujourd’hui. Le spectre est large, mais ce n’est certainement pas assez, tant cette hypothèse est éloignée de la réalité d’un tel monde, et une solution pour minorer cet effet délétère consisterait à adapter les règles et retrouver des réserves bimétalliques. Bien qu’à une époque la banque centrale russe stockait du palladium, il serait plus sérieux de retrouver un rôle pour l’argent métal, dont le marché n’a ni l’étroitesse ni l’instabilité ni la viscosité des platinoïdes.

De nos jours, la qualité essentielle de l’or c’est donc son indépendance géopolitique. Et puisque son marché reste profond, stable et liquide, c’est au fil de l’eau que les acheteurs constituent cette autonomie, en achetant auprès de leurs sociétés minières domestiques, mais également auprès d’autres banques centrales vendeuses. Toutefois, ces dernières sont souvent vendeuses d’or pour de mauvaises raisons.

Le 7 mai 1999, Londres criait sur tous les toits que la Banque d’Angleterre allait vendre la moitié de son stock d’or. Dans la patrie de Keynes, le métal était une relique barbare dont il était pertinent de se séparer parce qu’il ne rapportait ni intérêt ni dividende.

À cette époque, au cours d’échanges approfondis avec les banques new-yorkaises, nous avions convenu que Londres faisait fausse route. Son objectif de rentabilité s’affichait comme celui d’une banque commerciale. Gordon Brown avait perdu de vue le rôle, la raison d’être de sa banque et la perspective du temps long qui régit son action : la gestion de crise, notamment monétaire. Il y existait sans doute également une grande confusion à propos du temps long qui guide le marché de l’or.

De fait, cette histoire longue a donné tort à Londres et assombri sa réputation. Après « l’annonce Urbi et orbi » de la vente de 395 tonnes en mai 1999, les prix se sont naturellement comblés et les enchères londoniennes récoltèrent les prix les plus bas, avec une moyenne de 276 dollars. Londres encaissa 3,5 milliards de dollars, alors que cette position en vaut dix fois plus aujourd’hui. Cette opération est restée un désastre financier dont la métaphore politique est l’effet du Brexit sur la société et l’économie anglaise.

La France disposait de 4 .700 tonnes d’or en 1967. Les événements de Mai 68 en évaporèrent 1. 000 tonnes, pour défendre le franc. Puis, pour dévaluer ce dernier, la présidence Pompidou vendit près de 700 tonnes, la France abordait le siècle avec 3 024 tonnes. Entre 2004 et 2009, dans le cadre du deuxième accord de Washington, sous les présidences Chirac puis Sarkozy, au milieu de cette époque hébétée des dividendes de la paix ou de l’ère de la grande modération financière, Paris céda l’équivalent de 589 tonnes contre 9,2 milliards d’euros.

L’objectif ? Engendrer un revenu annuel supérieur à 200 millions d’euros, pour réduire les déficits publics ; un résultat que l’on aimerait visible de nos jours… Le produit de ce négoce fut, en effet, placé sur le dollar australien et la livre sterling. La gestion de cette dernière position spéculative engendra une perte de change évaluée à 1,6 milliard d’euros, selon la Cour des comptes en 2012. S’ajoutant au bilan contrasté de ce négoce, l’épilogue patrimonial est comme pour Londres, une perte importante. Non seulement, compte tenu de l’appréciation des prix de l’or qui était anticipée dès 2006, les ventes auraient dû être stoppées comme le firent la Belgique, le Portugal, l’Autriche et l’Espagne.

En outre les 3.024 tonnes de 2000 dont la valeur était évaluée à 27 milliards de dollars auraient, sans la vente de 589 tonnes, une valeur actuelle de 262 milliards de dollars. Les 51 milliards de dollars volatilisés sont équivalents au paiement d’une année de dette française actuelle. Depuis 2009, le stock français est stable à son niveau actuel de 2.435,4 tonnes et valorisé au cours actuel à 211 milliards de dollars.

Mais, revenons à la question de départ : quelle direction après que l’or frappe les 3.000 dollars en 2025  ? Deux réponses viennent naturellement.

  • Après avoir baissé la proportion de leurs stocks d’or contenus dans leurs réserves de 14 % en 2000 à 9 % en 2015, les banques centrales de la planète ont remonté ce ratio à 17 % en 2024. Ce mouvement continuera si la neutralité financière de l’or « dette de personne » reste importante ; et si son indépendance fiduciaire vis-à-vis du dollar « monnaie de sanctions » ainsi que son sanctuaire géopolitique « valeur refuge » anticrises restent d’actualité.
  • Par ailleurs, les dettes, insubstantielles  d’entendement et de compréhension qui menacent certains pays, sont considérées comme marginales sous les cieux moins endettés et orientés vers une continuation de la croissance, qui s’accompagne d’une configuration taux d’intérêt — inflation (TIR) favorable à l’or.

En conséquence après une progression de 15 % pour atteindre 3.000 dollars en 2025, sans d’autres cataclysmes (une espérance statistiquement le plus souvent inexacte), le temps long de la transmission du patrimoine véhiculé par de l’or peut à moyen terme et toute chose égale par ailleurs s’appuyer sur une progression des prix comprise dans un delta de 4 à 7 %.

Les délestages d’or à la suite des quatre accords de Washington de 1999 à 2018 interrogent. Les banques centrales de la France, d’Allemagne, d’Autriche, de Belgique, des Pays-Bas, du Portugal, de l’Espagne, de la Suède, de la Suisse, de la BCE et du Royaume-Uni auront vendu environ 4.110 tonnes d’or. Dans le même temps, les États-Unis ne vendirent qu’environ 5 tonnes… tandis que la Russie, la Chine et l’Inde en achetèrent environ 4.295 tonnes.

Le monde est toujours dangereux quelque part, et l’avenir est incertain partout.

« La naïveté a comme visage la vérité » écrivait Hugo, une vérité qui indique qu’entre post-guerre froide et pré-guerres plus chaudes les démocraties européennes otaniennes et la Suisse cédèrent un or acheté notamment par la Russie et la Chine.

Le grand philosophe populaire du 20e siècle, Coluche, était moins naïf lorsqu’il déclarait :

« C’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison. »

Cette époque démontre que la relique barbare keynésienne d’un monde et d’une économie civilisés, est redevenue au XXIe siècle la relique civilisée d’un monde et d’une économie devenus barbares. Il est donc intéressant d’étudier le bien-fondé de la production d’or mondiale, celle de l’Afrique des Grands-Lacs comme celles des frontières du Sahara si chères aux mercenaires, le comportement des sociétés aurifères qui minent en dehors de leurs frontières nationales, les marchés de l’or du Golfe, les ETF, les mouvements d’or vénézuélien, philippin ou libanais, et la psychologie du Politburo de quelques banques centrales.

 

S’engager jusqu’où pour la cause de l’environnement ?

S’engager jusqu’où pour la cause de l’environnement ?

Êtes-vous frustré par le manque d’engagement de votre employeur en matière de développement durable ? Peut-être songez-vous à une « démission climatique » ou « climate quitting » en anglais : quitter votre emploi parce que vous vous inquiétez de l’impact de votre employeur sur l’environnement ou parce que vous voulez travailler directement sur les questions climatiques. Si tel est le cas, vous n’êtes pas seul : la moitié des employés de la génération Z (personnes nées entre la fin des années 1990 et le début des années 2010) au Royaume-Uni ont déjà démissionné en raison d’un conflit de valeurs. 48 % des personnes âgées de 18 à 41 ans se disent prêtes à accepter une baisse de salaire pour travailler dans une entreprise qui s’aligne sur leurs valeurs en matière de développement durable.

par
Grace Augustine
Associate Professor in Business & Society, University of Bath

Birthe Soppe
Associate Professor of Organisation Studies, University of Innsbruck
dans The Conversation

Une enquête menée l’an passé montre que les salariés français du secteur ne sont pas moins préoccupés. Les compagnies pétrolières et gazières, en particulier, peinent par ailleurs à attirer de nouveaux talents, en partie parce qu’elles ont perdu de leur superbe avec la montée des enjeux climatiques, accusées de nourrir la crise. Et ce malgré leurs efforts pour minimiser leur rôle perçu dans le réchauffement climatique : la responsabilité reposerait parfois selon leur rhétorique sur les consommateurs, les entreprises ne faisant que répondre à la demande.

Au cours de nos recherches, nous avons interrogé plusieurs dizaines de personnes – dont beaucoup encore en début de carrière – qui ont quitté ce secteur en raison de leurs préoccupations environnementales. Quitter son emploi n’est jamais une décision facile, et les démissionnaires que nous avons interrogés ont révélé qu’ils avaient en fait apprécié de nombreux aspects de leur travail. Ils étaient bien payés, trouvaient leur travail intellectuellement gratifiant et avaient des possibilités d’évolution de carrière et de voyage. Quelles ont été leurs motivations pour passer à l’acte ?

D’après les résultats d’une enquête réalisée en Grande-Bretagne en 2022, les personnes âgées de 16 à 29 ans constituent le groupe d’âge le plus enclin à se sentir « très inquiet » au sujet du changement climatique. Nos entretiens menés dans le cadre de recherches en cours ont confirmé cette tendance. La plupart des personnes interrogées ont parlé de l’accélération du rythme du changement climatique et de l’urgence de la lutte contre la crise environnementale. Beaucoup ont mentionné le rapport 2021 de l’Agence internationale de l’énergie, qui affirme que les nouvelles explorations pétrolières et gazières doivent cesser immédiatement si nous voulons atteindre nos objectifs en matière de climat.

Les enquêtés ont également indiqué que les actions et les priorités de leurs employeurs ne correspondaient pas à cette urgence de la transition. Certains ont indiqué que leurs directions ne tenaient pas compte de ces avertissements et qu’ils revenaient même sur leurs engagements antérieurs en matière de climat. L’une des personnes interrogées témoigne ainsi :

« Je ne voulais vraiment pas avoir sur la conscience que j’aggravais la situation dans le monde, que j’utilisais les talents et les compétences que j’avais acquis pendant de nombreuses années d’études pour nous amener à la catastrophe climatique. »

L’étude que nous avons menée en 2021 a révélé que de nombreuses entreprises du secteur de l’énergie optent pour une rhétorique verte sans que les actes ne suivent et diluent leur responsabilité en matière d’action climatique. Les personnes que nous avons interrogées ont également constaté une forme d’hypocrisie, ou du moins une différence entre ce que leurs employeurs ont annoncé publiquement concernant la transition vers l’énergie propre et ce à quoi ils accordent la priorité en interne.

Certaines recherches ont montré que les employés du secteur pétrolier et gazier ont pu, il y a quelques années, s’accommoder de cette dissonance. Les personnes que nous avons interrogées néanmoins ont fait état d’un sentiment croissant de malaise et de conflit de valeurs au travail, qui les ont amenées à envisager de partir.

Chaque lundi, que vous soyez dirigeants en quête de stratégies ou salariés qui s’interrogent sur les choix de leur hiérarchie, recevez dans votre boîte mail les clés de la recherche pour la vie professionnelle et les conseils de nos experts dans notre newsletter thématique « Entreprise(s) ».

Déjà en 2012, une étude montrait que lorsque les employés de l’industrie pétrolière et gazière avaient l’impression que leur employeur n’entreprenait des actions ou des déclarations environnementales que pour présenter une image publique favorable au climat, ils perdaient confiance en lui et s’y identifiaient moins.

Nos travaux antérieurs montrent que les personnes rejoignent souvent des organisations dans le but spécifique d’amener leur employeur à mieux prendre en compte le changement climatique et le développement durable. Elles choisissent alors d’assumer de nouvelles fonctions telles que celles de responsable du développement durable.

Cependant, de nombreuses personnes interrogées dans le cadre de notre étude non publiée encore ont finalement décidé de démissionner à la suite de l’échec de leurs tentatives de changer les choses de l’intérieur. Certaines ont rejoint des groupes de travail sur le développement durable au travail, tandis que d’autres ont essayé d’occuper des postes axés sur la transition vers l’énergie propre. Mais, dans l’ensemble, ils n’ont pas eu l’impression d’avoir l’impact qu’ils souhaitaient.

Cela s’explique probablement par le fait que la plupart des compagnies pétrolières et gazières ne consacrent qu’une petite partie de leurs investissements et de leurs activités aux alternatives aux combustibles fossiles. Il existe peu d’opportunités internes pour les employés soucieux du climat.

Les recherches montrent qu’il est souvent plus facile pour les employés du secteur pétrolier et gazier préoccupés par le climat de surmonter leur sentiment de conflit de valeurs et de dissonance en changeant d’avis plutôt qu’en changeant d’emploi. Les nouvelles possibilités offertes par le secteur des énergies renouvelables où les experts en énergie ont de plus en plus leur place redessinent toutefois le paysage.

Les trajectoires professionnelles des personnes que nous avons interrogées sont conformes aux prédictions concernant les talents dans l’industrie des combustibles fossiles. Une enquête menée cette année auprès de 10 000 professionnels de l’énergie de plus de 160 pays a révélé que 85 % des personnes interrogées envisageraient de changer de poste : la moitié de ces personnes ont déclaré qu’elles espéraient se tourner vers les énergies renouvelables.

Il existe en parallèle une communauté croissante d’organisations dont la mission est de promouvoir le « climate quitting » – notamment Work on Climate, Terra.do et My Climate Journey. Ces organisations proposent des services de mentorat, des réseaux de soutien, des répertoires d’offres d’emploi et des formations pour aider les personnes à trouver un poste dans le domaine du climat. Il est peut-être également temps pour les entreprises pétrolières et gazières de reconsidérer enfin leurs décisions commerciales à la suite des préoccupations des employés concernant la crise climatique et en recherchant l’alignement des valeurs dans leur travail.

La hausse des taux jusqu’où ?

La hausse des taux jusqu’où ?

 

Un papier de la Tribune pose la question du niveau que pourraient atteindre les taux d’intérêt. Normalement l’objectif théorique de la banque centrale européenne est atteindre une inflation limitée à 2 %, un objectif qui paraît illusoire quand on sait que l’inflation est pour une grande part structurelle, c’est-à-dire qu’elle va durer dans le temps. L’inflation sera environ de 10 % en zone euro en 2022 et elle ne pourra retomber en 2023 à l’objectif théorique de la banque centrale européenne. Des hausses de taux ont déjà été décidées, d’autres suivront mais le problème est de savoir jusqu’à quel niveau on peut aller sans torpiller complètement la croissance. Il se pourrait bien que le seuil maximal encore gérable pour ne pas tuer l’activité se situe entre 4 et 5 %. Au-delà, le danger serait de créer une crise sans précédent depuis le choc pétrolier de 1973. Parallèlement il conviendrait sans doute de revoir un peu à la hausse l’objectif d’inflation compatible avec le maintien de l’activité économique à fixer à la BCE.

Jeudi, la Banque centrale européenne a annoncé une hausse de ses taux directeurs de 75 points de base. Un resserrement plus dur que le premier en juillet afin d’atteindre l’objectif de 2% d’inflation que s’est fixé l’institution monétaire. Mais ce dernier est-il vraiment atteignable compte tenu du contexte géopolitique qui continue de faire flamber les prix de l’énergie ? De combien devra-t-elle encore relever ses taux pour y parvenir ? Explications.

 

Les taux de la Banque centrale européenne sont encore « loin » d’un niveau qui « aidera à ramener l’inflation à 2% », a affirmé la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, jeudi après que l’institution monétaire a annoncé une hausse de ses taux directeurs de 75 points de base.  En d’autres termes, ce deuxième resserrement monétaire, après un premier de 50 points en juillet, ne sera pas le dernier pour atteindre ce niveau de 2%, synonyme de stabilité des prix pour assurer l’équilibre de l’économie, la principale mission de la BCE. Un niveau retenu il y a une vingtaine d’années par plusieurs banques centrales du monde qui assure une marge de protection contre la déflation, impossible à tenir si la cible était à zéro.

Jusqu’où ira donc la BCE dans la hausse des taux d’intérêt pour atteindre ce niveau de 2% ? Christine Lagarde, la présidente de la banque centrale européenne est restée vague. Car, ces hausses ne sont pas sans conséquence. Au regard de son impact sur l’activité économique, ce durcissement pourrait provoquer une récession d’autant plus douloureuse pour l’économie européenne qu’elle subit de plein fouet la hausse des prix de l’énergie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Pour Patrick Artus, conseiller économique chez Natixis, trois scénarios se présentent à la BCE. Le premier, celui d’un retour à une inflation à 2% sans aucune autre intervention sur les taux, apparaît aujourd’hui bien peu réalisable tant la hausse des prix atteint chaque mois de nouveaux records. En août dernier, elle se situait à 9,1% sur un an contre 8,9% en juillet dans la zone euro (les 19 pays ayant adopté la monnaie unique). Selon l’économiste, la barre des 10% devrait être atteinte début 2023 avant de diminuer à 5% à la fin de la même année grâce à une baisse des prix de l’énergie, soit une inflation moyenne sur l’année aux alentours de 7,5%.

Une hausse des taux à près de 5% ?

Un second scénario, celui privilégié par la Banque centrale européenne, estime que les prochaines remontées des taux prévues permettront de tutoyer cet objectif de 2% d’inflation d’ici à deux ans. La BCE compte en effet ramener l’inflation à 2,3% en 2024, contre 5,5% en 2023.

« Il faudrait une grosse désinflation pour passer de 7,5% en 2023 à 2% en 2024. Quand on regarde par le passé, cet écart n’a été possible qu’avec des taux directeurs de la BCE supérieurs à l’inflation sous-jacente », explique l’économiste. L’inflation sous-jacente désigne l’inflation amputée de toutes perturbations extérieures comme, par exemple, la guerre en Ukraine qui fait flamber les prix de l’énergie. « Elle devrait être de 4,5% en 2024. La BCE ne pourra donc espérer ramener la hausse des prix à 2% qu’avec des taux se situant au-dessus de 4,5% ». Univeau trois fois plus élevé qu’aujourd’hui puique les taux sont actuellement entre 0,75% et 1,5%.

Une très forte hausse des taux serait donc nécessaire. Christophe Blot, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) s’interroge toutefois sur l’impact de la politique monétaire de la BCE. « Dans la mesure où l’institution ne peut agir sur tous les facteurs d’inflation, il est difficile d’atteindre les 2%. Sauf si elle agit fortement sur l’inflation sous-jacente (hors prix de l’énergie) afin de faire suffisamment baisser la demande dans la zone euro », détaille-t-il. Et d’ajouter : « En contrepartie, l’effet de ce durcissement va plonger l’économie européenne en récession ».

Toutefois, une troisième possibilité s’offre aux gouverneurs de la banque centrale : abandonner leur objectif pendant un temps. « La BCE pourrait laisser filer l’inflation en limitant son resserrement monétaire du fait des conséquences de la guerre en Ukraine et de la nécessité de financer la transition énergétique de l’Europe », trop longtemps basée sur des importations russes à bas coût, avance Patrick Artus. « Elle pourrait donc suspendre son objectif de 2% le temps du conflit ce qui aurait du sens économiquement, mais qui serait plus difficile à assumer institutionnellement », ajoute-t-il. Et pour cause, il en va de la crédibilité de l’institution monétaire.

« Si elle change tout le temps, cela risque de perturber les anticipations des agents et d’envoyer un mauvais message : incapable de rétablir l’inflation à 2%, elle revoit son seuil à la hausse », explique Christophe Blot.

Mais ce chiffre a-t-il encore du sens dans le contexte actuel ? D’autant que, si la BCE a pour mission de veiller à la stabilité des prix, rien ne l’oblige à fixer le seuil de 2%. Il a d’ailleurs légèrement évolué au cours des années. « En 1999, si l’inflation était comprise entre 0 et 2% c’était implicitement compatible avec une stabilité des prix. En 2004, elle devait être proche, mais inférieure à 2%, et en juillet 2021, ils ont fixé l’objectif d’inflation à 2% pas plus pas moins », rappelle Christophe Blot. « Le seuil de 2% s’accordait avec le contexte de la fin des années 1990 durant lequel l’inflation se situait à peu près à ce niveau. Mais dans les années 2010, elle est tombée à 0,9%. Est-ce qu’il n’aurait pas fallu baisser l’objectif à ce moment-là et donc, faire évoluer le taux requis en fonction de l’inflation réelle ? » s’interroge Patrick Artus.

Au-delà du choc de l’offre sur l’énergie provoqué par la guerre en Ukraine, une inflation structurellement plus élevée que les 2% pourrait bien s’installer durablement en raison de la nouvelle géopolitique de l’énergie. Réduire la dépendance européenne à la Russie et à la Chine risque, en effet, d’engendrer des prix plus élevés provoqués par des coûts de production plus importants. Résultat :  pour les deux économistes, l’économie pourrait s’adapter à une inflation entre 2% et 5%. En effet, progressivement, les revenus (salaires, retraites) s’indexeront sur la hausse des prix et se stabiliseront. Même si la volatilité serait plus importante qu’avec une inflation à 2%. Mais une fois un seuil plus élevé atteint, « il est très dur de redescendre du fait de l’indexation généralisée. Cela devient fortement irréversible », pointe Patrick Artus. Une autre solution serait de donner une fourchette plutôt qu’un seuil précis, avance Christophe Blot.

Martelant l’objectif de 2%, la BCE ne compte toutefois pas revoir son objectif pour l’instant. D’autant qu’il faut attendre plus d’un an pour espérer voir les effets des hausses des taux décidées par la BCE en juillet et jeudi dernier. De quoi patienter avant le prochain resserrement monétaire.

Ukraine : Jusqu’où iront les Russes ?

 Ukraine : Jusqu’où iront les Russes ?

 

 

Jusqu’où iront les Russes s’interroge , la chercheuse en géopolitique Christine Dugoin-Clément dans le Monde

 

L’attention des Occidentaux qui soutiennent l’Ukraine contre l’invasion russe se focalise sur la région du Donbass, à l’est, et le bassin minier. Des villes comme Severodonetsk et Lyssytchansk sont tombées, d’autres – Poltava, Krementchouk et Bakhmout – sont massivement bombardées. La région limitrophe, au sud-est, n’est pourtant guère évoquée, alors même qu’elle constitue un enjeu stratégique beaucoup plus important. Les deux camps parlent d’offensives et de futures contre-offensives où le facteur humain – c’est-à-dire les capacités de mobilisation – et le matériel joueront un rôle essentiel.

En dépit de pilonnages d’artillerie particulièrement impressionnants, les lignes de front évoluent peu dans le Donbass, et les gains territoriaux russes restent très limités. Au sud, en revanche, ils se sont emparés, dès le début de l’offensive, du port de Kherson, mais, dans cette région comme dans celle de Zaporijia, les lignes de front sont plus mobiles, et les objectifs stratégiques nombreux avec une centrale nucléaire, la plus grande du pays, occupée par les forces russes dès le début de l’intervention mais toujours encerclée par les forces ukrainiennes, et plusieurs gazoducs.

Ces territoires permettent aussi le contrôle du fleuve Dniepr, ouvrent une voie vers la mer Noire et un accès à la flotte russe qui y stationne. Un enjeu essentiel alors même que le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, clame que l’offensive russe ne vise pas à s’emparer du seul Donbass. La prise de contrôle totale par les forces russes de ces zones leur permettrait de couper l’Ukraine en deux. La ville de Dnipro, point de passage et verrou sur le fleuve, est un élément-clé pour la logistique et l’approvisionnement des troupes actives dans le bassin minier.

C’est dans cette logique que Moscou intensifie la russification des zones déjà conquises de cette région. La mise en scène de reconstructions de bâtiments, la substitution de noms russes à ceux ukrainiens des villes et quartiers, les campagnes de communication visant à montrer l’adhésion de la population à la Russie, la nomination d’officiels russes à des postes administratifs comme la délivrance de la nationalité russe aux nouveau-nés visent à montrer clairement qu’il n’y aura aucun retour de ces régions sous l’autorité de Kiev. Les autorités occupantes prennent en main les médias et imposent des programmes russes pour raviver une histoire que Moscou veut commune. Le rouble est devenu la seule monnaie dans plusieurs villes, notamment à Kherson, malgré la résistance de la population qui pendant deux mois a continué à échanger ses roubles contre la monnaie ukrainienne, la hryvnia. Les autorités locales évoquent aussi la tenue de référendums pour un rattachement à la Russie ou une indépendance.

Bac: «Jusqu’où la médiocrité ?»

Bac: «Jusqu’où  la médiocrité ?»

 

En 1995, il y avait 75% de réussite et dix ans plus tard quasiment 80%, puis 88% en 2015, et plus de 90% en 2020 et 2021.

Dans les années 50 ont comptait 5 % de bacheliers dans une génération pour plus de 80 % dans les années 2020.Le problème, c’est qu’on a perdu en qualité ce qu’on a gagné en quantité. La romancière Sylvie Germain s’interroge pour savoir jusqu’où ira la médiocrité

«On n’élabore pas grand-chose intellectuellement quand on a une mauvaise maîtrise de sa langue, de sa structure et de son vocabulaire», déclare Sylvie Germain.  dans le Figaro. 

ENTRETIEN - La romancière Sylvie Germain, menacée de mort par des élèves après une épreuve du bac de français sur l’une de ses œuvres, défend l’importance d’«éveiller leur intérêt pour le vocabulaire, la saveur et la force des mots».

En juin dernier, un extrait du roman Jours de colère (Gallimard) de Sylvie Germain a été proposé aux candidats du bac de français. Un texte «trop difficile» à analyser selon certains élèves, qui se sont déchaînés sur les réseaux sociaux au point de menacer de mort la romancière.

- Certains lycéens ont considéré que votre texte (tombé au bac français général) et celui de Leïla Slimani (au bac professionnel) étaient «trop difficiles». L’étaient-ils?

Sylvie GERMAIN. - Je reste dubitative, ces textes ne présentent pas de difficultés, ils n’ont rien d’hermétique. Faudrait-il désormais proposer au bac des extraits de livres pour enfants? Et ensuite, au bac de philosophie, que feront-ils devant un texte de Platon, Kant ou Sartre? Faut-il baisser les bras à mesure que baisse le niveau de certains élèves? Jusqu’où ira-t-on dans la facilité, la médiocrité?

Il vaudrait mieux donner tôt le goût et l’intelligence de la lecture aux élèves, éveiller leur curiosité et leur intérêt pour le vocabulaire…

Les Bourses mondiales: La descente jusqu’où ?

Les Bourses mondiales: La descente jusqu’où ? 

L’indice MSCI ACWI, qui regroupe l’ensemble des marchés boursiers mondiaux, devrait également sombrer de plus de 20 % sur la période, sa pire performance en plus de vingt ans. Au total, ce sont plus de 17.000 milliards de dollars qui sont ainsi partis en fumée depuis le début de l’année sur les Bourses mondiales.

 

 

Le pire plongeon depuis 20 ans et ce n’est pas fini , tout dépendra de la conjoncture économique possible et notamment de la perspective d’une récession hypothèse qui n’est plus écartée par la Banque fédérale américaine par la banque centrale européenne. . Les Bourses mondiales s’enfonçaient de nouveau dans le rouge jeudi, confrontées à une inflation toujours plus élevée et à un scénario de plus en plus crédible de fort et brusque ralentissement économique. A Paris, l’indice CAC 40 a clôturé sous les 6.000 points, en chute de 1,8 % sur la séance.

A Wall Street, les principaux indices boursiers s’enfonçaient dans le rouge au même moment. Le Nasdaq à forte coloration technologique s’orientait vers des pertes de plus de 30 % depuis le début de l’année, une chute inédite pour un premier semestre depuis la création de cet indice. Le S & P 500, plus large, s’orientait vers une baisse de plus de 20 % sur les six premiers mois de l’année, une contre-performance jamais vue en plus de 50 ans.

L’indice MSCI ACWI, qui regroupe l’ensemble des marchés boursiers mondiaux, devrait également sombrer de plus de 20 % sur la période, sa pire performance en plus de vingt ans. Au total, ce sont plus de 17.000 milliards de dollars qui sont ainsi partis en fumée depuis le début de l’année sur les Bourses mondiales.

 

 

 

Niveau d’ inflation jusqu’où ?

 Niveau d’ inflation jusqu’où ? 

Aux Etats-Unis et, dans une moindre mesure, en Europe, les Banques Centrales sont sur le point d’accélérer leur mouvement de normalisation. Pourtant, nous pensons que le pic inflationniste est proche d’être atteint. Par Emmanuel Auboyneau, Gérant associé d’Amplegest.

L’hypothèse d’une stabilisation des pics d’inflation peut toutefois être discutée puisque hier 30 mai 2022, l’inflation européenne a atteint 7,5 % en moyenne et a dépassé 5% en France.  et qu’on ne distingue pas court et moyen terme d’évolution inverse NDLR

 

Le consensus table désormais sur la mise en œuvre de l’une des hausses à hauteur de 250 points de base pour les taux courts américains d’ici à la fin de l’année, ce qui implique une nette augmentation du rythme des relèvements. En Europe, la BCE qui ne devait pas agir avant 2023 pourrait désormais procéder à sa première hausse aux alentours de septembre 2022. Le contexte inflationniste justifie cet ajustement rapide, avec des rythmes de hausse des prix très supérieurs aux objectifs des Banques Centrales. L’institution monétaire chinoise qui avait déjà remonté ses taux, peut désormais se consacrer à la préservation de la croissance domestique, menacée à court terme par la résurgence de la pandémie.

Les deux incertitudes liées à la durée de la guerre en Ukraine et à l’importance de la vague de Covid en Chine rendent l’analyse aléatoire à court terme. Dans les deux cas, une amélioration rapide aurait des effets désinflationnistes immédiats (via les matières premières pour l’Ukraine et le rétablissement de la chaîne d’approvisionnement pour la Chine). Un prolongement de ces deux aléas ne ferait qu’arrimer l’inflation à des hauts niveaux.

Pourtant, il semblerait qu’un pic soit proche pour l’inflation mondiale. Tout d’abord, on remarque une augmentation récente de la production de pétrole dans le monde (notamment aux Etats-Unis avec la réouverture de puits exploitant le pétrole de schiste). Dans le même temps la demande stagne voire décroit légèrement. Un éventuel boycott du pétrole russe pourrait contrer cette tendance mais on constate que le monde finit toujours par s’adapter aux évènements, fussent-ils une guerre. Une baisse ou même une stagnation du prix des matières premières, compte tenu des effets de base, provoquerait une décrue de la partie conjoncturelle de l’inflation. C’est une hypothèse crédible à l’horizon du second semestre 2022.

La partie plus structurelle de l’inflation liée aux salaires, aux loyers ou au sous-investissement des entreprises touche surtout les Etats-Unis, même si en Europe la perception de l’inflation par les ménages provoque davantage de revendications salariales. On constate toutefois un ralentissement de la progression du salaire horaire américain, qui reste autour de +6%. Les loyers américains sont tirés par la pénurie de logements, qui mettra du temps à se résorber. L’inflation structurelle aux Etats-Unis est bien installée mais ne devrait pas s’accélérer à court-terme.

 

L’activité économique, qui était jugée trop forte par les Banques Centrales, va ralentir sous l’effet conjugué des politiques monétaires et des évènements internationaux. Mais la croissance mondiale reste solide. La valeur du PIB américain au premier trimestre (-1,4%) ne doit pas être surinterprétée car largement dépendante d’un effet commerce extérieur (-3,2%) et stocks (-0,8%). Les composantes internes de l’activité sont toujours fortes : la consommation tient à des hauts niveaux, aidée par une épargne abondante et l’investissement des entreprises accélère pour faire face au déficit d’offre par rapport à la demande. En Europe la croissance est également en léger repli mais les dernières statistiques de la consommation, des commandes de biens d’équipement ainsi que du niveau d’emploi laissent augurer d’une activité toujours solide. Une aggravation ou une extension du conflit ukrainien serait en revanche un facteur de faiblesse de l’activité.

Economie: inflation jusqu’où ?

Economie: inflation jusqu’où ? 

Aux Etats-Unis et, dans une moindre mesure, en Europe, les Banques Centrales sont sur le point d’accélérer leur mouvement de normalisation. Pourtant, nous pensons que le pic inflationniste est proche d’être atteint. Par Emmanuel Auboyneau, Gérant associé d’Amplegest.

L’hypothèse d’une stabilisation des pics d’inflation peut toutefois être discutée puisque hier 30 mai 2022, l’inflation européenne a atteint 7,5 % en moyenne et qu’on ne distingue pas court et moyen terme d’évolution inverse NDLR

 

Le consensus table désormais sur la mise en œuvre de l’une des hausses à hauteur de 250 points de base pour les taux courts américains d’ici à la fin de l’année, ce qui implique une nette augmentation du rythme des relèvements. En Europe, la BCE qui ne devait pas agir avant 2023 pourrait désormais procéder à sa première hausse aux alentours de septembre 2022. Le contexte inflationniste justifie cet ajustement rapide, avec des rythmes de hausse des prix très supérieurs aux objectifs des Banques Centrales. L’institution monétaire chinoise qui avait déjà remonté ses taux, peut désormais se consacrer à la préservation de la croissance domestique, menacée à court terme par la résurgence de la pandémie.

Les deux incertitudes liées à la durée de la guerre en Ukraine et à l’importance de la vague de Covid en Chine rendent l’analyse aléatoire à court terme. Dans les deux cas, une amélioration rapide aurait des effets désinflationnistes immédiats (via les matières premières pour l’Ukraine et le rétablissement de la chaîne d’approvisionnement pour la Chine). Un prolongement de ces deux aléas ne ferait qu’arrimer l’inflation à des hauts niveaux.

Pourtant, il semblerait qu’un pic soit proche pour l’inflation mondiale. Tout d’abord, on remarque une augmentation récente de la production de pétrole dans le monde (notamment aux Etats-Unis avec la réouverture de puits exploitant le pétrole de schiste). Dans le même temps la demande stagne voire décroit légèrement. Un éventuel boycott du pétrole russe pourrait contrer cette tendance mais on constate que le monde finit toujours par s’adapter aux évènements, fussent-ils une guerre. Une baisse ou même une stagnation du prix des matières premières, compte tenu des effets de base, provoquerait une décrue de la partie conjoncturelle de l’inflation. C’est une hypothèse crédible à l’horizon du second semestre 2022.

La partie plus structurelle de l’inflation liée aux salaires, aux loyers ou au sous-investissement des entreprises touche surtout les Etats-Unis, même si en Europe la perception de l’inflation par les ménages provoque davantage de revendications salariales. On constate toutefois un ralentissement de la progression du salaire horaire américain, qui reste autour de +6%. Les loyers américains sont tirés par la pénurie de logements, qui mettra du temps à se résorber. L’inflation structurelle aux Etats-Unis est bien installée mais ne devrait pas s’accélérer à court-terme.

 

L’activité économique, qui était jugée trop forte par les Banques Centrales, va ralentir sous l’effet conjugué des politiques monétaires et des évènements internationaux. Mais la croissance mondiale reste solide. La valeur du PIB américain au premier trimestre (-1,4%) ne doit pas être surinterprétée car largement dépendante d’un effet commerce extérieur (-3,2%) et stocks (-0,8%). Les composantes internes de l’activité sont toujours fortes : la consommation tient à des hauts niveaux, aidée par une épargne abondante et l’investissement des entreprises accélère pour faire face au déficit d’offre par rapport à la demande. En Europe la croissance est également en léger repli mais les dernières statistiques de la consommation, des commandes de biens d’équipement ainsi que du niveau d’emploi laissent augurer d’une activité toujours solide. Une aggravation ou une extension du conflit ukrainien serait en revanche un facteur de faiblesse de l’activité.

Le contexte de hausse des taux et les évènements internationaux ont provoqué une baisse de l’ensemble des actifs risqués : les obligations ont subi des replis significatifs en avril alors que les marchés actions ont poursuivi leur déclin. La période reste compliquée et nous incite à une certaine prudence à court terme. Pourtant, la publication des bénéfices pour le premier trimestre 2022 est globalement rassurante et nous conforte dans notre volonté de conserver à moyen terme nos positions sur de belles sociétés à forte visibilité. Ces périodes de volatilité sont propices à quelques mouvements opportunistes sur les portefeuilles risqués pour tenir compte des exagérations constatées, tout en restant focalisés sur les actifs de qualité.

Emmanuel Auboyneau

Récession : jusqu’où ?

Récession : jusqu’où ? 

 

Un papier de Philippe Mabille s’interroge sur l’ampleur de la récession incontournable qui vient (dans la Tribune ,extrait)

 

 

Signe que le pouvoir n’est pas si tranquille, il annonce sans attendre l’élection des nouveaux députés des mesures fortes sur le pouvoir d’achat pour contrer la flambée des prix. Le paquet anti-inflation de Macron 2 suffira-t-il pour amadouer les électeurs sans inquiéter les marchés ?, Pas si sûr que Macron soit sauvé, et nous avec, par le « quoi qu’il en coûte ».

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, tonne qu’une hausse de 1 point des taux d’intérêt à long terme, c’est 40 milliards d’euros de charges de dette en plus : la capacité d’endettement de Macron s’amenuise donc comme peau de chagrin. Christine Lagarde, qui apparemment ne sera pas Premier ministre (elle est plus utile à Francfort pour freiner la hausse des taux, dit-on) se prépare à se résoudre à durcir le ton et les taux à partir de juillet.

Sur les marchés financiers, ça va secouer, a prévenu Jerome Powell, le puissant patron de la Réserve fédérale américaine qui a déjà enclenché un cycle de durcissement de sa politique monétaire qui « ne se fera pas sans douleur »

Le carnage a commencé pour les spéculateurs en crypto-monnaies qui vivent un véritable krach avec un bitcoin en forte chute (malgré un rebond vendredi) sous les 30.000 dollars.

Au-delà des cryptos, toute la bulle de la tech s’effondre, en particulier les stars du Nasdaq En Californie, la fête est finie, on se prépare déjà pour la récession qui vient et l’on se rappelle l’éclatement de la bulle internet avec nostalgie.

Les marchés financiers redécouvrent une règle d’or de l’investissement : normalement, la valeur des actions est liée au niveau des taux. La fin de l’argent gratuit fait d’autant plus mal que beaucoup d’investisseurs s’étaient endettés à taux zéro pour spéculer. Du coup, c’est la course au cash pour les grands fonds d’investissement.

« Toute la question est de savoir combien de morceaux de viande les banques centrales vont retirer à coup de scalpel du malade pour le soigner de ses excès ? », raconte un grand banquier… Cryptos, SPACs, Fintechs, Private Equity, bourses mondiales : cela va tanguer, dans un monde déstabilisé par la guerre en Ukraine et ses conséquences sur les prix de l’énergie et les chaînes d’approvisionnement.

Le confinement des grandes villes chinoises achève de ternir le tableau alors que le sommet mondial sur le Covid rappelle que sans vaccination mondiale, on n’est pas prêt de sortir de la pandémie.

Bien sûr, comme l’aurait dit, dans une formule restée célèbre, Edith Cresson, la Première Premier ministre évoquée plus haut, dans une petite phrase que lui a attribuée une journaliste de Paris Match : « la bourse ? J’en ai rien à cirer ! » (on s’en souvient d’autant plus que les marchés financiers se sont effondrés dans la foulée – pas à cause d’elle…). Vieille tradition française : de Gaulle n’a-t-il pas affirmé que la politique de la France «  ne se fait pas à la corbeille » ? Mais si, un peu quand même. Pour Emmanuel Macron, ce nouveau contexte sur les marchés va affecter sa capacité à mettre en œuvre la fameuse « planification écologique » qu’il veut piquer au programme de Mélenchon. Financer par un crédit de plus en plus cher un bouclier énergétique et alimentaire pour les Français les plus modestes ne va pas résister longtemps au mur de l’argent et des réalités. Quant à la transition écologique, que ce soit pour l’Etat, les entreprises et les ménages, il va bien falloir trouver quelqu’un pour payer les énormes investissements indispensables pour décarboner nos économies et nos industries. En Russie, les sanctions liées à la guerre en Ukraine promettent de faire plonger le pays en récession dès cette année.

Le contrecoup sera violent pour l’Occident alors que les premières coupures de gaz russe sont en train d’advenir via la Pologne. Au point que Berlin accuse Moscou de mener une guerre énergétique et que l’Union européenne dénonce un « pacte » entre la Russie et la Chine.

Bref, le baptême du nouveau gouvernement Macron II ne sera pas de tout repos. Inflation, récession, démondialisation, réchauffement climatique : on a connu période plus détendue. A l’image de Sagittarius A*, le trou noir découvert cette semaine au centre de la galaxie, qui absorbe toute l’énergie qui l’environne, le monde entre dans un trou noir de la croissance, avec une récession inévitable. Nous sommes peut-être tout simplement en train de sortir, douloureusement, de quinze ans d’aberrations économiques provoquées par la grande crise financière de 2008 ? Celle-ci a engendré un gonflement anormal du bilan des banques centrales qui a masqué l’inflation et soutenu artificiellement le prix des actifs (immobilier, bourses, crypto-actifs).

 

Guerre en Ukraine : Jusqu’où ira la folie de Poutine ?

Guerre en Ukraine :  Jusqu’où ira la folie de  Poutine ? 

Un papier de la « Tribune » s’interroge sur les folies de Poutine prêt à tout pour maintenir son pouvoir et qui pourrait y compris étendre le champ de la guerre dans d’autres pays d’Europe.Sans parler de sa dernière menace relative à l’utilisation de l’arme nucléaire.

« A ce stade, nul ne sait où s’arrêtera Vladimir Poutine. Après l’Ukraine, voudra-t-il étendre l’influence russe dans d’autres territoires de l’ancienne URSS comme la Roumanie ou les Etats baltes ? Alors que l’autocrate russe n’hésite pas à brandir l’arme nucléaire pour montrer ses muscles face à l’Occident, l’OTAN prend ce risque suffisamment au sérieux en prévoyant d’y envoyer des troupes. «

 L’opération de Poutine est préparée de longue date si l’on se réfère notamment aux attaques précédentes notamment contre la Géorgie et en Crimée.

« . Tout laisse entendre que l’ « opération spéciale » déclenchée par Vladimir Poutine était prévue de longue date. Pas seulement par la mobilisation massive de 180 divisions aux frontières de l’Ukraine. Mais aussi par son calendrier. Poutine, qui a pris soin de s’assurer de la neutralité de Xi JinPing, le président chinois, en se rendant à l’ouverture des JO d’hiver à Pékin, a su attendre la fin de ceux-ci pour déclencher son offensive. Il a aussi habilement assoiffé l’Europe, en particulier l’Allemagne, en rationnant ses livraisons de gaz, ce qui a accéléré la flambée des prix de l’énergie et accentué le rapport de forces en sa faveur. »

Le papier de la Tribune explique que les sanctions prises contre la Russie sont un peu à double tranchant  et Poutine compte sur cette contradiction :

 « Certes, les sanctions contre Poutine feront mal au pouvoir d’achat des Russes via l’impact sur l’inflation et la désorganisation du commerce, mais ceux-ci en ont pris l’habitude depuis 2014 et se sont largement autonomisés. En outre, Poutine a sans doute préparé l’adaptation de la Russie aux sanctions, en négociant une possible alliance commerciale avec la Chine, la moins vocale pour dénoncer son attaque. Pour l’heure, quoi qu’il en soit, les livraisons de gaz de la Russie ne sont pas concernées par les sanctions. »

Les occidentaux s’accommoderaient bien d’une situation qui neutraliserait  l’Ukraine et mettrait fin au conflit, reste que Poutine risque de ne pas s’en tenir à son intervention en Ukraine

« Poutine, s’il parvient à ses fins sans provoquer un bain de sang dans les populations civiles, ce qui n’est pas encore certain vu la forte résistance héroïque de l’Ukraine, ne s’arrêtera pas là. Son objectif affiché désormais clairement est bien plus vaste : revenir à la situation qui prévalait avant 1997. Le monde est donc entré dans une déstabilisation durable avec une Europe »

Des conséquences économique partout

L’économie n’en sortira pas indemne. Les  marchés financiers en donnent  la mesure, même s’il est pour l’heure impossible de chiffrer cet impact. Pour les entreprises comme pour les consommateurs, une période durable de trouble s’annonce. Emmanuel Macron ne l’a pas caché : cette crise aura des conséquences, directes et indirectes, « sur nos vies, nos économies et notre sécurité ». Vendredi soir, l’OTAN a indiqué qu’elle prendra toutes les mesures nécessaires pour défendre tous les membres de l’alliance

Guerre: Jusqu’où ira la folie de Poutine ?

Guerre:  Jusqu’où ira la folie de  Poutine ?

Un papier de la « Tribune » s’interroge sur les folies de Poutine prêt à tout pour maintenir son pouvoir et qui pourrait y compris étendre le champ de la guerre dans d’autres pays d’Europe.Sans parler de sa dernière menace relative à l’utilisation de l’arme nucléaire.

« A ce stade, nul ne sait où s’arrêtera Vladimir Poutine. Après l’Ukraine, voudra-t-il étendre l’influence russe dans d’autres territoires de l’ancienne URSS comme la Roumanie ou les Etats baltes ? Alors que l’autocrate russe n’hésite pas à brandir l’arme nucléaire pour montrer ses muscles face à l’Occident, l’OTAN prend ce risque suffisamment au sérieux en prévoyant d’y envoyer des troupes. «

 L’opération de Poutine est préparée de longue date si l’on se réfère notamment aux attaques précédentes notamment contre la Géorgie et en Crimée.

« . Tout laisse entendre que l’ « opération spéciale » déclenchée par Vladimir Poutine était prévue de longue date. Pas seulement par la mobilisation massive de 180 divisions aux frontières de l’Ukraine. Mais aussi par son calendrier. Poutine, qui a pris soin de s’assurer de la neutralité de Xi JinPing, le président chinois, en se rendant à l’ouverture des JO d’hiver à Pékin, a su attendre la fin de ceux-ci pour déclencher son offensive. Il a aussi habilement assoiffé l’Europe, en particulier l’Allemagne, en rationnant ses livraisons de gaz, ce qui a accéléré la flambée des prix de l’énergie et accentué le rapport de forces en sa faveur. »

Le papier de la tribune explique que les sanctions prises contre la Russie sont un peu à double tranchant compte sur cette contradiction :

 « Certes, les sanctions contre Poutine feront mal au pouvoir d’achat des Russes via l’impact sur l’inflation et la désorganisation du commerce, mais ceux-ci en ont pris l’habitude depuis 2014 et se sont largement autonomisés. En outre, Poutine a sans doute préparé l’adaptation de la Russie aux sanctions, en négociant une possible alliance commerciale avec la Chine, la moins vocale pour dénoncer son attaque. Pour l’heure, quoi qu’il en soit, les livraisons de gaz de la Russie ne sont pas concernées par les sanctions. »

Les occidentaux s’accommoderaient bien d’une situation qui neutraliserait  l’Ukraine et mettrait fin au conflit, reste que Poutine risque de ne pas s’en tenir à son intervention en Ukraine

« Poutine, s’il parvient à ses fins sans provoquer un bain de sang dans les populations civiles, ce qui n’est pas encore certain vu la forte résistance héroïque de l’Ukraine, ne s’arrêtera pas là. Son objectif affiché désormais clairement est bien plus vaste : revenir à la situation qui prévalait avant 1997. Le monde est donc entré dans une déstabilisation durable avec une Europe »

Des conséquences économique partout

L’économie n’en sortira pas indemne. Le jeudi noir sur les marchés financiers, certes plus calmes vendredi, en donne la mesure, même s’il est pour l’heure impossible de chiffrer cet impact. Pour les entreprises comme pour les consommateurs, une période durable de trouble s’annonce. Emmanuel Macron ne l’a pas caché : cette crise aura des conséquences, directes et indirectes, « sur nos vies, nos économies et notre sécurité ». Vendredi soir, l’OTAN a indiqué qu’elle prendra toutes les mesures nécessaires pour défendre tous les membres de l’alliance.

Dette publique: Jusqu’où ?

 Dette publique: Jusqu’où ?

 

Xavier Timbeau,  Directeur de l’OFCE, s’interroge sur La soutenabilité de la dette et propose une méthodologie d’analyse différente mais qui ne répond cependant pas clairement la question

Tribune.

 

La crise sanitaire et celle de 2008 ont pour point commun une hausse substantielle de la dette publique. En France, entre 2008 et 2009, elle a été de plus de 11 points de produit intérieur brut (PIB) ; de 2019 à 2020, elle a été supérieure à 18 points. Les stabilisateurs automatiques et les politiques discrétionnaires permettent de socialiser le choc, de briser les enchaînements récessifs et d’éviter le pire. Cette socialisation est nécessaire, mais elle a une contrepartie : contrôler la dette publique.

La défiance des marchés financiers ou celle des autres Etats membres de l’Union européenne pourrait déclencher une crise de financement, une hausse des taux d’intérêt souverains et une politique d’austérité. Celle-ci serait conduite uniquement pour assurer les prêteurs que la restructuration de la dette n’aura pas lieu. Mais si les prêteurs craignent le défaut, ils ne se prononcent pas sur la stabilité des finances publiques, la pertinence d’une stratégie de dépense, de fiscalité ou de redistribution. C’est une menace forte pour les démocraties que contraindre les choix de finances publiques à des raisons de court terme.

Regarder le futur

En zone euro, cette question se double de l’héritage du pacte de stabilité etde croissance. Son intention était de garantir, par des règles simples et transparentes, un cadre qui dépolitise le sujet. Le résultat aura été des règles simplistes, qui ont été considérablement complexifiées après la crise des dettes souveraines pour trouver des voies détournées de les améliorer. Mais le pacte de stabilité n’est pas le seul problème.

La doctrine de la Banque centrale européenne a été construite sur la discipline de marché­ – les taux souverains de marché révèlent le jugement des épargnants sur la soutenabilité de la dette. En union monétaire, cette doctrine ne peut pas fonctionner puisque les épargnants fuient vers le pays de la zone qui leur paraît le plus sûr au moindre soupçon et que leur appréciation de la soutenabilité est partielle (au mieux). C’est pourquoi cette doctrine a volé en éclats en 2012 lorsque la crise des dettes souveraines a atteint son paroxysme.

 

Il faut donc traiter la question des dettes publiques et de leur soutenabilité de façon raisonnée. C’est pourquoi l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a mis au point DebtWatch, une application en ligne qui permet de simuler les économies et leur dette publique.

La définition de la soutenabilité que nous proposons n’est pas celle, habituelle, qui consiste à se désoler de l’augmentation passée de la dette ou de la répétition des déficits. La soutenabilité doit en effet être appréciée en regardant le futur, aussi incertain soit-il. La méthode est donc de simuler le plus grand nombre d’évolutions possible de la dette publique, en faisant varier les hypothèses économiques. Ces hypothèses peuvent s’appuyer sur des théories économiques, ou sur des analyses empiriques. Le point important est d’assumer l’incertitude de la trajectoire future de la dette en fonction des mécanismes économiques futurs.

Quatrième vague du Covid: jusqu’où ?

Quatrième vague du Covid: jusqu’où ?

 

Personne n’est vraiment en mesure de dire qu’elle sera l’ampleur exacte de la quatrième vague qui envahit le pays. Brutalement le nombre de contaminés a augmenté ces jours derniers. Autour de 20 000 contaminations sont constatées chaque jour. Elles pourraient atteindre 100 000 voir 300 000 d’ici septembre.

Un véritable cauchemar auquel le pays ne semble pas tout à fait prêt si l’on s’en tient aux chicaneries sur les conditions de mise en œuvre du pass mais aussi du flou sur le nombre futur de vaccinés.

De toute manière, il paraît peu vraisemblable que la France atteigne les 90 % de vaccinés d’ici la fin de l’année qui permettent d’assurer une certaine immunité collective. À condition évidemment que n’apparaissent pas nouveaux variant qui échapperaient à la protection des vaccins actuels.  La mobilité et le brassage des populations pendant les vacances constituent  un énorme paradoxe par rapport à une quatrième vague sanitaire d’une ampleur insoupçonnée.

La pieuvre chinoise , Jusqu’où ?

La pieuvre chinoise , Jusqu’où ?

La chercheuse Ni Gao observe, dans une tribune au « Monde », que les investissements chinois à l’étranger, contrariés par la pandémie et les tensions internationales, pourraient se redéployer dans les pays plus proches de la Chine. Mais un déploiement qui pourrait affecter aussi l’Europe surtout depuis qu’un accord de principe a été conclu entre la Chine et l’union européenne sur les investissements réciproques

Tribune.

 

 La Chine est devenue, au cours des dix dernières années, un acteur important des investissements directs étrangers (IDE), c’est-à-dire des investissements destinés à créer, développer ou maintenir une filiale à l’étranger, ou encore à prendre une part significative, voire le contrôle, d’une entreprise étrangère. Fin 2019, plus de 27 500 entreprises chinoises avaient investi dans 188 pays du monde. L’Asie, l’Europe et l’Amérique latine sont les destinations principales de ces investissements. Les secteurs comme la finance, l’industrie manufacturière, la vente en gros et au détail et les services aux entreprises représentaient plus de 70 % de l’ensemble de ces investissements, avec la création de 44 000 entreprises à l’étranger.

La recherche de ressources, de marchés et de gains de productivité sont les trois motivations principales des IDE des pays développés dans les pays en développement. Les entreprises occidentales ont généralement des avantages monopolistiques ou spécifiques qui leur permettent de maintenir leur compétitivité sur le marché international. En revanche, les entreprises des pays émergents comme la Chine ne possèdent pas, pour la plupart d’entre elles, ces types d’avantages lorsqu’elles souhaitent se développer à l’étranger. Elles utilisent donc l’expansion internationale comme un moyen d’accéder à des ressources qui seraient inaccessibles autrement.

Elles cherchent en particulier une mise à niveau de leur technologie à travers le processus d’internationalisation. Un nombre important d’IDE chinois en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord est réalisé dans ce but. L’amélioration des compétences est leur objectif sur le long terme, et la fusion-acquisition est le mode d’entrée privilégié des entreprises chinoises. Cela leur permet d’accéder rapidement au marché local et d’élargir leurs parts de marché à l’international, tout en utilisant une multitude de ressources existantes dans l’entreprise cible, telles que leurs réseaux de vente, les brevets, les technologies ou encore les marques.

Nouvel ordre économique

La recherche de nouveaux marchés est également une motivation importante pour les entreprises chinoises. Elles ont adopté une stratégie de proximité, en privilégiant les manageurs locaux dans des pays de culture différente, afin de s’adapter aux besoins des consommateurs. En 2019, les entreprises chinoises travaillaient avec plus de 2,266 millions d’employés non chinois à l’international, soit 60,5 % du nombre total d’employés des entreprises chinoises à l’international.

Economie-La valeur du bitcoin : jusqu’où

La valeur du bitcoin : jusqu’où ?

 

 

Il y a peine quelques jours le bitcoin  a franchi la barre symbolique des 20.000 dollars. , Nouvelle progression ce 19 décembre, puisque un seul bitcoin s’échange contre environ 23.500 dollars, soit plus de 19.000 euros.

Il ne faut sans doute pas confondre totalement la technologie Blockchain et la monnaie numérique. La technologie Blockchain permet dans différents secteurs et pas seulement sur le plan monétaire des opérations particulièrement complexes, sures et à l’abri de toute manipulation. Le bitcoin et les autres monnaies numériques s’appuient sur cette technologie. La question est de savoir quel sera l’avenir de cette monnaie qui fait l’objet depuis sa création d’une énorme spéculation. Certains considèrent y compris dans le monde bancaire qu’il  il s’agit de la monnaie d’avenir. Une monnaie internationale qui sera à l’abri des aléas économiques et financiers des Etats tout autant que de la gestion des banques centrales.

 

En fait un moyen d’enlever la souveraineté monétaire aux Etats, c’est-à-dire une grande partie tout simplement de sa souveraineté. Ces monnaies numériques seraient aussi une sorte de valeur refuge un peu comme l’or.

Le bitcoin  a déjà perdu brusquement la moitié de sa valeur pour aujourd’hui atteindre des records qui sont dûs  surtout à la spéculation en raison de la tourmente monétaire incontournable qui suivra LA CRISE SANITAIRE. Reste à savoir si les états accepteront de perdre cette souveraineté ESSENTIELLE. La monnaie numérique ne pourra assurer son avenir que si elle avait vraiment régulée et acceptée  par les autorités MONETAIRES.

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