La SNCM sauvée… jusqu’aux élections
En apparence la SNCM est sauvée, jusqu’à quand ? Jusqu’aux élections municipales et européennes, En effet ce n’est pas une avance de trésorerie de 30 million de la part de l’Etat qui va sauver une entreprise qui perd 20 à 30 millions par an et surtout qui doit rembourser 440 millions d’aides (illicites d’après Bruxelles). En outre si le principe de l’investissement dans 4 nouveaux navire a été retenu, on ne sait toujours pas commente les financer. On va étudier l’affaire a déclaré le gouvernement ! Les salariés de la SNCM ont donc voté jeudi la fin de la grève à la compagnie maritime après avoir obtenu de l’Etat des garanties sur la lutte contre la concurrence déloyale et l’achat de nouveaux navires, mais l’horizon n’est pas encore dégagé. La Société nationale Corse Méditerranée (SNCM), en grève depuis le 1er janvier, connaît de grandes difficultés. La Commission européenne réclame le remboursement de 440 millions d’euros d’aides d’Etat reçues par la compagnie, ce qui provoquerait sa faillite et la mise à pied de ses 2.600 salariés. L’Etat lui a accordé fin décembre une avance de trésorerie de 30 millions d’euros. La compagnie, qui assure notamment la liaison entre la Corse et le continent, est détenue à 66% par Transdev, coentreprise de Veolia Environnement et de la Caisse des dépôts, à 25% par l’Etat et à 9% par ses salariés. Les syndicats réclamaient un engagement du gouvernement à appliquer le projet industriel signé avec la direction et les actionnaires, qui ont notamment validé la commande de quatre navires et la suppression de 500 postes sans licenciements secs. Ils ont voté la fin d’une grève de huit jours, au grand soulagement de la direction. « La reprise de notre activité est une très bonne nouvelle pour toute l’entreprise », peut-on lire dans un communiqué. « Nous sommes très satisfaits que l’Etat confirme (…) son soutien au plan de vie et de relance industriel de notre Compagnie, bâti par le management, partagé par l’ensemble de l’Entreprise et voté par les actionnaires. » Dans une lettre adressée mercredi aux salariés à l’issue d’une table ronde, l’Etat annonce qu’il proposera sous deux mois, avec l’aide de la CDC et de la Banque publique d’investissement (Bpifrance), une solution de financement pour le renouvellement de la flotte de la SNCM. « Ce montage financier devra être présenté au conseil de surveillance de la SNCM au plus tard le 15 avril, de sorte que la commande des deux premiers navires de type ‘ROPAX’ puisse intervenir au plus tard le 30 juin 2014″, peut-on y lire. La CGT Marins a déjà fait part de son souhait de voir ces navires commandés auprès des chantiers navals de Saint-Nazaire, pour favoriser l’emploi local. Le plan social et le plan de départs volontaires seront mis en oeuvre dans les 15 jours, ajoute le texte rédigé par le ministère et avalisé par les syndicats à l’issue de la réunion. Les collectivités publiques désireuses d’apporter « une contribution » à l’avenir de l’entreprise seront reçues au ministère, qui conviera ensuite l’ensemble des acteurs autour d’une nouvelle table ronde. Parallèlement, un décret, qui vise à lutter contre la concurrence déloyale entre les entreprises maritimes, est en cours de rédaction au ministère des Transports, où une réunion technique est prévue jeudi à ce sujet. Les syndicalistes de la SNCM accusent leur concurrent Corsica Ferries de procéder à un « dumping social », en employant des travailleurs sous contrat étranger.Ce décret visera à imposer les règles de droit social français dans les entreprises maritimes opérant sur les mêmes lignes ou secteurs d’activité dans les eaux territoriales françaises, dit le texte, sans préciser le calendrier de son entrée en application. « Le ministre portera avec constance et détermination sur le plan européen (…) les avancées nécessaires pour tendre vers un modèle aux antipodes de la concurrence exacerbée des pavillons et des travailleurs maritimes », ajoute le texte. La France est en conflit avec Bruxelles sur le remboursement des 440 millions d’euros, contre lequel elle a introduit des recours. Selon des sources proches du dossier, le dépôt de bilan est envisagé par les actionnaires privés afin de favoriser une reprise par un investisseur.