Sécurité : juguler la violence, mais aussi de s’attaquer aux causes
Les annonces du gouvernement sur la justice des mineurs relèvent de l’improvisation, estime Jean-Pierre Rosenczveig , l’ancien président du tribunal pour enfants de Bobigny. Le premier ministre appelle à un « sursaut d’autorité » à l’égard des plus jeunes tenus pour être démesurément violents ou susceptibles de l’être. Comme le président de la République, qui tenait pour responsables des émeutes de l’été 2023 des enfants ayant échappé à l’autorité parentale. L’un et l’autre fustigent des parents démissionnaires et dénoncent une « culture de l’excuse ».
Or, le plan avancé par le gouvernement relève de l’improvisation et de l’activisme. Il a le souci d’identifier le pouvoir sur la lutte contre l’insécurité, fonction régalienne s’il en est, sans être de nature à répondre aux enjeux.
En remettant en cause l’excuse atténuante de minorité, veut-on punir les enfants comme des adultes en consacrant une justice à l’acte et non pas à la personne qui le commet, à l’encontre du principe d’individualisation des peines ?