Compétitivité : journée nationale de deuil pour le rapport Gallois
Le rapport Gallois connaîtra le sort de nombre d’autres rapports, un enterrement discret. C’est la destinée de la plupart de ces exercices. Un problème un peu chaud, un rapport ou une commission. On fait traîner et tout finit par des mesurettes parfois rien du tout. Pour avoir présidé ce type de commission, j’ai une petite expérience (dans le transport). Exemple, la sécurité routière. Le rapport qui mettait en lumière pour la première fois le lien entre l’accidentologie, l’alcool et la vitesse a été retardé de nombreux mois avant publication. A l’époque c’était des gros mots. Maintenant c’est à la mode. Autre sujet, l’application de l’article, 14 de la loti (loi transport) qui imposait une évaluation intermodale pour optimiser l’utilisation des infrastructures, enterrée pendant des années par le conseil général des ponts. Une journée nationale de deuil devrait être décrétée pour tous les rapports enterrés. Que dit Gallois au sujet de la compétitivité de la France : l’industrie est en déclin, l’innovation ne progresse pas, la France perd des parts de marché dans le monde. Les exportations, en déconfiture ( 6,3 % des exportations mondiales en 1990, 4,7 % en 2000 et 3 % l’an dernier). Les marges des entreprises, dégradées depuis 30 ans. Pour François Hollande «pas de formule magique, de mesure miracle, de réponse unique » mais «un cocktail étalé dans la durée». Bref, un breuvage insipide, ; après avoir parlé de «choc» puis de «trajectoire», on cite désormais un «pacte de compétitivité».Gallois préconisait de baisser de 20 milliards les cotisations patronales et de 10 milliards les cotisations salariales, grâce à une réduction des dépenses publiques et à une légère hausse de la TVA, de la CSG et de la fiscalité écologique. La grande question de la réduction des dépenses publiques source de notre record de prélèvement obligatoire sera évacuée par le gouvernement. Bref avant la sortie du rapport, la stratégie industrielle, c’était Gallois maintenant avec la publication, c’est une simple contribution, un avis. Un enterrement en fait. Mais quel homme, ce Gallois !