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Macron aimerait se passer des journalistes

Macron aimerait se passer des journalistes

Malgré les quelques efforts dont témoigne la dernière conférence de presse ( pourtant très rétro NDLR), il est évident que le chef de l’État est peu à l’aise dans l’exercice et privilégie d’autres moyens de s’adresser aux Français. D’une manière générale, c’est un président qui préfère se passer des journalistes dès qu’il le peut. Il l’avait du reste théorisé en amont de sa première élection, comme en témoignent les propos retranscrits par Philippe Besson, qui l’a accompagné durant sa campagne de 2017. Dans son essai Un personnage de roman, le romancier rapporte ainsi les jugements sévères tenus par Emmanuel Macron sur cette profession : le futur Président aurait même déclaré que beaucoup de journalistes « sont à la déontologie ce que mère Teresa était aux stups ».

par Alexis Lévrier
Historien de la presse, maître de conférences Université Reims Champagne Ardenne, chercheur associé au GRIPIC, Sorbonne Université dans The Conversation

Il en aurait tiré l’idée que cette corporation doit être contournée autant que possible pour s’adresser aux Français : « Il faut tenir les journalistes à distance […], trouver une présence directe, désintermédiée au peuple » (Un Personnage de roman, Julliard, 2017, p. 105).

Ce rêve d’une « désintermédiation » est illusoire, puisqu’un responsable politique a de toute façon besoin d’utiliser des médias pour communiquer. Mais Emmanuel Macron a tendance à le faire sans journalistes, par le biais d’allocutions solennelles face caméra (au moment de la crise sanitaire notamment) ou en recourant aux réseaux sociaux.

Cette méfiance à l’égard de la presse constitue évidemment une rupture spectaculaire avec le modèle incarné par François Hollande : « le président normal » ouvrait constamment les portes de l’Élysée aux journalistes et n’a cessé de communiquer avec eux pendant son mandat.

À l’inverse, Emmanuel Macron a revendiqué dans deux entretiens programmatiques – dans Le 1 en 2015 puis dans Challenges en 2016- sa volonté de renouer avec une verticalité dans l’exercice du pouvoir. Plus encore que l’exemple gaullien, souvent cité, il a suivi les leçons du communicant de François Mitterrand, Jacques Pilhan, qui a théorisé la notion de président « jupitérien » : il a voulu une parole arythmique, maîtrisée, en choisissant ses propres moments et ses propres formats pour intervenir dans l’espace médiatique. Cette rareté a pour vertu de créer une attente : ce 16 janvier 2024, 8 chaînes de télévision ont par exemple diffusé en direct la conférence de presse du président.

Comment expliquer cette méfiance à l’égard des journalistes ?

Là aussi c’est assez particulier à Emmanuel Macron. Bien sûr il s’agit pour lui de revenir à une forme d’âge d’or de la Ve République, qu’incarneraient les présidences de Gaulle et Mitterrand. Mais même ces deux prestigieux prédécesseurs ont su créer des liens de proximité et parfois d’amitié avec des journalistes. Certains de leurs successeurs sont allés beaucoup plus loin, à l’image de François Hollande donc, mais aussi de Nicolas Sarkozy, qui a cultivé des relations souvent passionnelles avec la presse.

Il me semble que l’attitude assez singulière d’Emmanuel Macron à l’égard de la presse s’explique d’abord par son parcours. Contrairement à ses prédécesseurs, il n’a jamais été élu. Or, quand vous êtes élu à l’échelle territoriale ou locale, vous devez construire une forme de compagnonnage avec la presse. Parfois cela créé des relations de connivence, ce qui pose question bien sûr. Mais au moins ce lien, cette médiation existe. Emmanuel Macron a voulu pour sa part créer une « saine distance » avec la presse, selon une formule utilisée lors de ses premiers vœux à la presse, en 2018. Le problème est que cette distance s’est souvent accompagnée d’une incompréhension, et parfois d’une forme de brutalité.

La « saine distance » voulue par Emmanuel Macron suffit-elle à expliquer pourquoi la presse française est à ce point dépendante des interventions du président pour construire l’agenda médiatique ?

Cette dépendance de la presse française ne date pas de l’élection d’Emmanuel Macron, bien au contraire. Elle s’explique d’abord par le fonctionnement de la Ve République, qui attribue un pouvoir écrasant au président de la République. Le chef de l’État a la possibilité de fixer le rythme de ses interventions, et les grands médias se trouvent donc en situation de subordination à cette parole.

La situation actuelle puise même son origine dans une histoire plus ancienne encore : il existe une faiblesse culturelle de la presse française à l’égard de l’État depuis l’Ancien Régime, période durant laquelle les journaux ont été assujettis au pouvoir dans des proportions considérables. Il n’est pas anodin que les grandes conquêtes du journalisme (de la loi de 1881 à la création de la carte de presse) aient eu lieu sous la IIIe République, seul régime parlementaire durable que la France ait connu. À chaque fois que la France a renoué avec un pouvoir centralisé, personnalisé et incarné, cela s’est accompagné d’une tentation de limiter la liberté de la presse.

Avec la Ve République nous sommes ainsi revenus à un système très hiérarchisé, dans lequel le pouvoir maintient une relation pyramidale avec les journalistes : au sommet les éditorialistes politiques, souvent reçus et choyés par l’Élysée, et tout en bas les journalistes de terrain, dont le travail d’enquête est pourtant indispensable à la démocratie. Avec ces éditorialistes qui vivent dans l’entre-soi avec le pouvoir, c’est l’héritage de notre culture de Cour qui persiste.

Dans un premier temps, Emmanuel Macron avait voulu rompre avec ces « relations poisseuses », selon une confidence rapportée par Maurice Szafran et Nicolas Domenach, qui incarnent précisément cette forme de journalisme politique. Mais il aura fini par rejoindre cette tradition française si favorable au pouvoir.

La méfiance à l’égard du journalisme d’investigation était par exemple flagrante le 16 janvier. Alors que Libération et Mediapart ont fait paraître des enquêtes défavorables à Amélie Oudéa-Castéra au cours des jours précédents, ils ont été oubliés par les attachés de presse de l’Élysée qui ont distribué la parole tout au long de la soirée. Ainsi, alors que la question de l’école a occupé une très large partie de la conférence de presse, jamais l’enquête sur l’école Stanislas publiée par Mediapart le jour même n’a été mentionnée.

La presse française a cependant une responsabilité dans cette situation, et là encore la conférence de presse du 16 janvier l’a montré de manière parfois gênante. Dans le monde anglo-saxon, il est en effet courant, lorsqu’un responsable politique esquive une question, que la même question lui soit posée par les journalistes désignés ensuite. Or, le 16 janvier, personne n’a vraiment relancé Emmanuel Macron quand le président a choisi de botter en touche, et aucun journaliste n’a choisi de reprendre à son compte les questions que ne pouvait pas poser Mediapart.

Certains journalistes ont bien sûr manifesté à titre individuel leur exaspération d’être ainsi privés de parole, à l’image de Paul Larrouturou.

Mais on aurait pu imaginer une forme de résistance collective, et elle n’a pas eu lieu. Le plus inquiétant dans la conférence de presse du 16 janvier était sans doute cette incapacité de la presse française à se penser elle-même comme un contrepouvoir face au chef de l’État.

**Quel bilan tirer des relations entre Emmanuel Macron et les journalistes sept ans après son arrivée au pouvoir ? Peut-on déjà considérer que sa présidence aura été marquée par un recul de la liberté de la presse ?

Le constat est forcément nuancé puisque ce jeune chef de l’État venu de la gauche, et qui se réclame du « progressisme », a fait l’éloge à plusieurs reprises de la fonction démocratique du journalisme. Dans ses vœux à la presse, en janvier 2022, il avait par exemple célébré le travail des journalistes et cité la formule célèbre de Zola : « Je suis pour et avec la presse ». Il s’agissait alors de s’opposer à Éric Zemmour, qui venait de mettre en cause le rôle joué dans l’Affaire Dreyfus par l’auteur de « J’accuse ».

Ce président du « en même temps » semble parfaitement conscient des contradictions françaises en la matière. S’il a souvent souligné l’attachement des Français à l’héritage de l’Ancien Régime, il a aussi présenté la France comme un « pays de monarchistes régicides » dans un entretien au Spiegel, en octobre 2017. Il sait que l’une de ces Révolutions, en juillet 1830, a justement eu pour origine la volonté de défendre la liberté de la presse. On peut donc considérer qu’il a voulu tenir compte de cette double aspiration dans l’exercice du pouvoir.

Mais cet équilibre apparaît aujourd’hui de plus en plus précaire, et l’on peut s’interroger sur le legs que laissera le macronisme après dix années d’exercice très vertical du pouvoir. Il semble presque banal aujourd’hui que les journalistes soient pris pour cibles par les forces de l’ordre lors des manifestations, et le projet de loi sécurité globale prévoyait même dans sa version originelle de rendre presque impossible de publier des images de policiers. On peut constater par ailleurs que les convocations à la DGSI ont été particulièrement nombreuses depuis 2017 : il est devenu courant d’essayer d’identifier les sources des journalistes d’investigation, au mépris des lois qui protègent leur travail. L’exemple d’Ariane Lavrilleux, qui a subi 39 heures de garde à vue en septembre 2023, apparaît de ce point de vue comme particulièrement inquiétant.

La conférence de presse du 16 janvier a montré malgré tout qu’Emmanuel Macron se considère toujours comme le défenseur des libertés face aux risques que représenterait l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national. Tourné désormais vers les élections européennes, il a voulu mettre en scène l’affrontement de deux projets de civilisation qui se dessinerait à l’échelle du continent. Mais le paradoxe de cette défense des valeurs démocratiques est qu’elle survient au moment même où la France est à la manœuvre, au niveau européen, pour limiter la liberté de la presse.

Notre pays figure en effet parmi les pays qui militent activement pour autoriser la surveillance des journalistes par des logiciels espions. Le « en même temps » finit ici par se perdre et par aboutir à une évidente contradiction : Emmanuel Macron se veut le héraut du camp du progrès à l’échelle européenne mais, en matière de journalisme, il défend des pratiques autoritaires qui sont d’habitude l’apanage des démocraties illibérales.

Pour l’indépendance des journalistes

Pour l’indépendance des journalistes

Un collectif d’universitaires, d’éditeurs et d’intellectuels, dont Patrick Boucheron, Julia Cagé et Joseph Stiglitz, demandent, dans une tribune au « Monde », aux pouvoirs publics de garantir le pluralisme de la presse, l’indépendance des rédactions et la liberté d’informer

La liberté des médias est un bien précieux qui constitue l’un des fondements de notre démocratie. Depuis la loi du 29 juillet 1881, la presse jouit en France d’un statut spécifique qui reconnaît son rôle éminent pour la vitalité démocratique du pays. Les entreprises de médias sont soumises à des règles particulières et à une régulation dont le principe fait l’objet d’un large consensus depuis les ordonnances sur la presse de 1944. Les journalistes exercent leur métier dans un cadre protecteur : sur le papier au moins, ils peuvent se prévaloir de la clause de cession et de conscience.

Face à un mouvement de concentration protéiforme dans le secteur des médias, alors que de nombreux titres sont tombés dans les mains de milliardaires aux engagements politiques et aux pratiques controversées, de nombreux élus et représentants de la société civile, des associations de rédacteurs et de lecteurs, les syndicats représentatifs s’inquiètent. Comme devraient le faire tous les citoyens soucieux d’avoir accès à une information indépendante et de qualité.

Le Sénat a créé une commission d’enquête, en 2021, « afin de mettre en lumière les processus ayant permis ou pouvant aboutir à une concentration dans les médias en France, et d’évaluer l’impact de cette concentration sur la démocratie ». Son rapport a été remis, en mars 2022, mais, depuis, aucune décision n’a été prise par l’exécutif, aucune proposition de loi n’a été présentée, le débat reste suspendu. Et, pendant ce temps, les atteintes à l’indépendance des rédactions se multiplient, hier l’éviction du directeur de la rédaction des Echos, aujourd’hui la nomination à la tête du Journal du dimanche de l’ancien directeur de la rédaction de Valeurs actuelles et ce contre l’avis de l’ensemble de la rédaction. Comme si les journalistes n’avaient pas leur mot à dire – comme si la ligne éditoriale était du seul ressort des actionnaires.

Il ne s’agit pas de prendre parti pour tel ou tel média, d’applaudir une ligne éditoriale de droite ou une position plus marquée à gauche. Les médias peuvent se positionner politiquement tout en restant des médias d’information et non d’opinion, c’est aussi leur raison d’être, tant que la régulation de la concurrence dans le secteur garantit un pluralisme d’idées suffisant. Mais de droite comme de gauche, en démocratie, les journalistes doivent pouvoir travailler en toute indépendance – et, notamment, indépendamment des désirs de leurs actionnaires.

Mali : chape de plomb avec l’exclusion de journalistes

Mali : chape de plomb avec l’exclusion de journalistes

 

 

 

La junte malienne sans doute inspirée par la Russie et la force de Wagner (Mercenaires de Poutine)  a décidé d’employer les mêmes méthodes en Russie en expulsant des journalistes  Français. Cela au motif de  la diffusion d’informations selon lesquelles l’armée malienne est impliquée dans des exactions contre des civils. Une pratique déjà habituelle en temps normal et qui forcément s’est renforcée avec la dictature.  Cette décision est «grave» et «le signe d’une course en avant vers le pire» pour le pays sahélien, a dénoncé le président français Emmanuel Macron.

 

France Médias Monde, la maison mère de RFI et France 24, a réagi : «Le groupe déplore cette décision et proteste vivement contre les accusations infondées mettant gravement en cause le professionnalisme de ses antennes. France Médias Monde étudiera toutes les voies de recours pour qu’une telle décision ne soit pas mise en œuvre et rappelle son attachement sans faille à la liberté d’informer comme au travail professionnel de ses journalistes».

Les deux médias français sont suivis quotidiennement par près d’un tiers des 20 millions de Maliens. Dans le pays, la radio RFI est diffusée en FM grâce à 6 relais, mais aussi grâce à plusieurs satellites et via des radios partenaires. Elle diffuse en plusieurs langues : le français, le mandenkan et le fulfulde. La chaîne d’info France 24 est diffusée en clair par satellite, dans le bouquet Canal+ et est disponible dans les offres des opérateurs maliens.

Le Mali est un pays stratégique pour France 24 et RFI. Les deux médias comptent au total 9 correspondants au Mali. Leur présence devient chaque jour plus compliquée à mesure que les rapports politiques entre le Mali et la France se dégradent.

Europe 1: Le refus des journalistes de la droitisation

 Europe 1: Le refus des journalistes de la droitisation

 

En liant son sort à CNews qui porte un « activisme politique de droite, voire parfois d’extrême droite », la radio va perdre son capital de crédibilité, dénoncent, dans une tribune au « Monde », la Société des rédacteurs et l’intersyndicale de la station.

 

Tribune dans le Monde . 
Nous vivons une époque singulière, marquée par une montée des tensions dans la société, la multiplication de « fake news », un repli identitaire certain. Un contexte qui favorise ces dernières années la cristallisation du débat politique, certains, même, n’hésitant plus à appeler à la sécession. 

Plus que jamais, dans ce climat de crispation, les médias ont la responsabilité de décrypter cette époque, démêler le vrai du faux, créer du lien social et de savoir faire dialoguer les uns et les autres dans le respect du pluralisme. Une mission qu’a toujours su faire vivre Europe 1, depuis sa création.

L’heure est décisive et le rôle d’une telle radio nationale est d’autant plus important à l’aube d’une année électorale. Or, aujourd’hui, Europe 1 amorce un virage qui l’éloigne de cette histoire dont ses équipes sont fières depuis plus de soixante ans.

Jour après jour, la station semble s’arrimer un peu plus à l’antenne de CNews [propriété de Vivendi], conformément au rêve de Vincent Bolloré depuis des années. Devenu premier actionnaire du Groupe Lagardère [par l’intermédiaire de Vivendi], il a désormais les coudées franches pour concrétiser son projet… sans même avoir besoin de racheter la radio. La mise à l’écart de voix « maison » et leur probable remplacement par des nouveaux venus « vus sur CNews », ainsi que la méthode consistant à mettre à pied ceux qui expriment trop fort leur désaccord nous montrent que ce projet est enclenché.

La rédaction, par la voix de sa Société des rédacteurs, a d’ailleurs déjà eu l’occasion ces derniers mois d’alerter sa direction sur des prises de position de plus en plus marquées dans certains rendez-vous-clés de sa matinale, et de s’en inquiéter.

Les exemples récents d’autres grands pays, comme les Etats-Unis, montrent une nouvelle fois combien les médias d’opinion contribuent à fracturer les sociétés, en perdant leur indépendance au service d’un camp.

En liant son sort à une chaîne qui s’illustre à longueur de journée par un activisme politique fortement ancré à droite, voire parfois à l’extrême droite, Europe 1 va perdre ce qui lui reste de plus précieux : son capital de crédibilité auprès des auditeurs.

Hongkong: chape de plomb encore plus lourde et arrestation de journalistes

  • Hongkong: chape de plomb encore plus lourde et arrestation de journalistes
  • Le retour des pires jours communistes aussi à Hong Kong avec à la fois des discours honteusement mensongers et la répression. Bref la dictature communiste qui écrase. Cinq dirigeants d’Apple Daily  ont été arrêtés au cours d’une descente dans les locaux d’Apple Daily, au cours de laquelle quelque 500 policiers ont été mobilisés, «pour collusion avec un pays étranger ou avec des éléments externes visant à mettre en danger la sécurité nationale», a indiqué la police de Hongkong dans un communiqué. Une source policière a confirmé à l’AFP que les cinq personnes occupaient toutes des fonctions de direction au sein de Next Digital, maison mère d’Apple Daily.
  • Ces arrestations constituent la dernière opération policière en date visant le tabloïd, qui a apporté un soutien sans faille au mouvement pro démocratie.
  • Il s’agit du second raid visant Apple Daily en moins d’un an. Le milliardaire Jimmy Lai, propriétaire du journal, a été accusé de collusion après le raid mené en août. Il est actuellement emprisonné en vertu de plusieurs condamnations pour avoir participé à certaines des manifestations pro démocratie ayant agité Hongkong il y a deux ans. La police a en outre annoncé jeudi avoir gelé 2 millions d’euros d’actifs du journal Apple Daily. Il s’agit de la première saisie d’actifs réalisée à Hongkong contre une entreprise de presse.

Le sultan Erdogan fait inculper quatre journalistes de Charlie hebdo

Le sultan Erdogan fait inculper quatre journalistes de Charlie hebdo

Non seulement les extrémistes refusent toute caricature du prophète mais désormais Erdogan grâce à son statut de nouveau sultan doit être dispensé de toute critique et de tout dessin humoristique. L’argumentaire de la justice mérite le détour sur la nature du régime turc  en pleine dérive extrémiste.

Le  procureur turc estime que la caricature d’Erdogan dans Charlie hebdo «n’entre d’aucune manière dans le cadre de la liberté d’expression ou de la presse», qualifiant le dessin de presse de «vulgaire, obscène et déshonorant». Après la parution de cette caricature, Recep Tayyip Erdogan avait dénoncé une «attaque ignoble» commise par des «vauriens».

Cette affaire était intervenue dans un contexte de crise diplomatique entre la Turquie et la France, Recep Tayyip Erdogan accusant notamment le président français Emmanuel Macron d’«islamophobie» pour avoir défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet. L’annonce de l’inculpation des journalistes de Charlie Hebdo intervient par ailleurs quelques jours après qu’Emmanuel Macron a accusé la Turquie d’«ingérence» et en pleine polémique en France sur le financement d’une mosquée soutenue par une association pro-turque à Strasbourg (est).

Des dizaines de journalistes ont été arrêtés et plusieurs médias d’opposition poursuivis ou fermés ces dernières années dans ce pays.

Pause

Manif des journalistes devant canal pour protester contre la répression de Bolloré

Manif des journalistes devant canal pour protester contre la répression de Bolloré

 

 

On sait que Bolloré n’apprécie guère d’humour puisque sitôt arrivé à Canal+ il avait interdit la célèbre émission humoristique des guignols. Ensuite il a licencié plusieurs journalistes et récemment le commentateur vedette des matches de football, 23 ans de maison, avait été licencié la veille de Noël pour avoir apporté à l’antenne son soutien à l’humoriste Sébastien Thoen.

 

Ce dernier avait été renvoyé quelques jours plus tôt pour avoir participer à un sketch parodique d’une émission de CNews, «L’heure des Pros», animée par Pascal Praud, chaîne appartenant au groupe Vivendi, comme Canal+.

 

 Une émission de particulièrement populiste, droitière et vulgaire dont la parodie a été particulièrement bien réussie.

 

Dans une tribune publiée fin décembre dans le Monde, l’entraîneur et ex-international de football Paul Le Guen s’adressait lui directement à Vincent Bolloré pour contester l’éviction du «meilleur commentateur de football» qu’il connaisse. Libres, le premier syndicat du groupe Canal+, s’était dit «indigné et choqué» par ce licenciement, «tant sur le fond que sur la forme», la Société des journalistes (SDJ) de Canal+ déplorant de son côté «des atteintes répétées à la liberté d’expression».

 

Médias, des journalistes licenciés : Bolloré ne badine pas avec l’humour

  • Médias, des journalistes licenciés : Bolloré ne badine pas avec l’humour
    • Il est clair que chez Bolloré on apprécie guère l’humour. À peine arrivé,  Bolloré avait supprimé la célèbre émission des guignols de Canal particulièrement suivie. D’autres départs se sont produits pour excès d’humour . Augustin Trapenard un journaliste supplémentaire quitte News.
    • Un départ de plus qui vient s’ajouter au licenciement de l’humoriste Sébastien Thoen, chroniqueur dans le Canal Sports Club et présentateur du Journal du Hard (il a été remplacé d’ailleurs par l’actrice érotique Lele O, ndlr) avait été licencié par Canal+ pour avoir participé à une parodie de l’émission de CNews, L’heure des pros. Plus récemment,
    • . Une parodie de l’heure des pros qui reflétait exactement le côté populiste, vulgaire et droitier de l’émission et de son animateur.
    • Stéphane Guy a également été viré pour avoir adressé un message de soutien à l’égard de son ex-collègue avant le coup d’envoi de la seconde période de Montpellier-PSG (1-3). « Je veux saluer l’ami Sébastien Thoen qui n’a pas eu la sortie qu’il aurait méritée », avait-il notamment dit.

« Protestation contre le harcèlement des journalistes par les avocats des grands groupes»

« Protestation contre le harcèlement des journalistes par les avocats des grands groupes»

Quatre-vingt-cinq ONG se mobilisent, dans une tribune au « Monde », contre les Slapp, ces pratiques de harcèlement juridique utilisées par des hommes d’affaires sans scrupule qui visent à intimider les voix critiques en Europe.

 

Tribune. 

 

Par une chaude après-midi de printemps, à Malte, alors qu’elle arrivait en voiture chez elle, une journaliste vit un huissier de justice en train de scotcher des centaines de documents sur son portail. En dépit des féroces aboiements des deux chiens de garde de la maison familiale, qui tentaient de mordre l’homme à travers les barreaux, celui-ci poursuivait consciencieusement sa tâche.

C’était des assignations à comparaître. Cette journaliste, Daphne Caruana Galizia, devait faire face à dix-neuf procès en diffamation – regroupés dans une seule séance – intentés par un riche et puissant homme d’affaires. Quelques mois plus tard [le 16 octobre 2017], elle trouvait la mort dans un attentat à la voiture piégée.

« Chiens d’attaque »

Nous sommes un groupe d’organisations de sociétés civiles pour lequel cette affaire est la plus choquante des Slapp jamais connues jusqu’à présent – et encore aggravée par le fait qu’elle se poursuit contre son mari et ses trois fils. « Slapp » est l’acronyme de « Strategic Lawsuit Against Public Participation », ce qui signifie « poursuites stratégiques contre la mobilisation publique ».

C’est une forme de harcèlement juridique visant à intimider les voix critiques. De puissants cabinets d’avocats sans scrupule proposent ces services de « chiens d’attaque » à de riches individus ayant les moyens de faire durer des procédures abusives pendant des années, uniquement dans le but d’échapper à un examen public peu souhaitable.

Cet examen constitue la ligne de vie des sociétés démocratiques saines. La Cour européenne des droits humains et d’autres cours nationales et régionales ont constamment et explicitement reconnu l’importance du rôle d’une presse libre et, de manière plus large, de la société civile, afin que les puissants soient tenus pour responsables de leurs actes. Leurs jugements réaffirment l’obligation des Etats de créer un cadre propice à la liberté de parole. Car, sans elle, les démocraties périclitent et meurent.

Les failles qui, dans nos législations, laissent les puissants utiliser la manière forte pour réduire leurs critiques à de la soumission creusent une brèche dans la démocratie européenne. Le continent est constellé d’abus. Le deuxième quotidien de Pologne, Gazeta Wyborcza, a subi plus de cinquante-cinq menaces juridiques et actions en justice de la part d’un certain nombre d’acteurs, dont certains appartiennent au parti au pouvoir, depuis 2015.

Amazon surveille les journalistes, les militants et de syndicalistes

Amazon surveille les journalistes, les militants et de syndicalistes

D’après une d enquête du média américain Vice et relayée par le magazine Capital, Amazon a recours à l’agence privée Pinkerton pour enquêter sur ses sites européens, notamment en Pologne. «Non contente d’abuser de sa position dominante» -une enquête pour pratique anti-concurrentielle ouverte par la Commission européenne est en cours-, «Amazon exporte des pratiques dignes de la lutte anti-syndicale américaine du XIXe siècle», a réagi Christy Hoffman, secrétaire général de l’UNI Global Union. Selon Vice, des fuites de documents internes à Amazon montrent une «surveillance obsessionnelle» des syndicats et des mouvements sociaux et environnementaux par Amazon, «particulièrement entre le Black Friday et Noël».

Les journalistes protestent contre la loi de sécurité globale mais pas sur la censure permanente de leurs médias

Les journalistes protestent contre la loi de sécurité globale mais pas sur la censure permanente de leurs médias

 

Les journalistes, soutenus par la quasi-totalité des organisations de gauche et d’extrême gauche,  ont appelé à protester contre la loi de sécurité en particulier les dispositions qui visent à protéger la vie privée des policiers. On comprend que les médias veuillent agir en toute indépendance, ce droit de protestation fait partie des libertés démocratiques. Notons quand même que le petit monde  d’extrême-gauche a trouvé là une occasion de se refaire une santé en réunissant des  milliers de manifestants partout en France.

Encore une fois, cette manifestation fait partie des droits fondamentaux. Ceci étant,  les journalistes devrait s’interroger sur leurs rapports à la censure permanente qu’on constate dans la plupart de leurs médias voire leur rapport à l’autocensure. La plupart de ces grands médias sont en effet détenu par des financiers, par des chefs d’entreprise qui n’ont rien à voir avec le journalisme. Il suffit pour s’en persuader d’observer avec un tout petit peu d’attention les lignes éditoriales de ces grands médias, tous assez marqués à droite mais teintées de populisme pour mieux dissimuler qu’ils sont au service des puissants et tromper les naïfs et autres beaufs C’est le cas de la plupart des télés d’information. Des télés en général, de la presse écrite nationale comme locale.

Un journalisme qui se réduit à pas grand-chose sinon à la reprise brute de brut des dépêches d’agence, des communiqués du gouvernement, des grandes entreprises et des institutions. La même politique éditoriale se retrouve au plan local où la une est essentiellement faite des déclarations des barons locaux. Pour preuve, les Français se désintéressent de plus en plus de ces médias nationaux en perte de l’audience permanente et qui servent la soupe à tous les pouvoirs, politiques mais aussi économiques. On se demande à quoi font références les journalistes quand ils parlent de liberté d’expression !

 

La Biélorussie expulse les journalistes étrangers

La Biélorussie expulse les journalistes étrangers

 

En retirant les accréditations de journalistes étrangers la Biélorussie pratique une forme d’expulsion et de censure. L’objectif est d’empêcher que les journalistes ne couvrent les immenses mouvements de protestation contre la dictature d’un président qui a truqué les dernières élections pour être reconduit alors qu’il a déjà effectué 26 ans au pouvoir.

Le durcissement du régime est  faciliter par l’appui politique fourni par Poutine lui aussi dictateur depuis une vingtaine d’années et qui s’apprête à faire un bricolage constitutionnel pour rester au pouvoir pendant encore 20 ans.

La Biélorussie a donc retiré les accréditations de certains journalistes travaillant pour des médias étrangers et couvrant les manifestations qui ont éclaté après une élection présidentielle contestée, a-t-on appris samedi auprès d’organisations de presse et d’une association de journalistes.

Les accréditations, accordées par le ministère des Affaires étrangères, ont été retirées à 17 journalistes dont un journaliste vidéo et un photographe de Reuters, deux de la BBC et quatre de Radio Liberty, a déclaré l’Association biélorusse des journalistes.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères n’a pas pu être joint dans l’immédiat.

Un porte-parole de Reuters a confirmé dans un communiqué que les journalistes de l’agence de presse avaient été privés de leur accréditation, ajoutant “nous n’avons pas connaissance d’un quelconque acte de nos journalistes biélorusses qui pourrait justifier la perte d’une accréditation”.

“Nous espérons que les autorités vont rétablir leurs accréditations pour garantir que nos journalistes puissent apporter une information indépendante et objective dans l’intérêt du public”, ajoute le porte-parole.

Sur son site internet, Radio Liberty cite le ministère des Affaires étrangères expliquant que la décision de révoquer les accréditations a été prise pour des raisons de sécurité. Le ministère n’a pas souhaité dire combien de journalistes avaient perdu leur accréditation, explique Radio Liberty.

Lors d’une réunion du gouvernement le 23 juillet, le président Alexandre Loukachenko avait menacé d’expulser des journalistes étrangers, les accusant d’inciter à des manifestations le visant avant l’élection du 9 août.

Alexandre Loukachenko dément les accusations de l’opposition qui dénonce une élection truquée. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour réclamer le départ du dirigeant, qui est au pouvoir depuis 26 ans.

Microsoft : les robots vont remplacer les journalistes

Microsoft : les robots vont remplacer les journalistes

La substitution de robots à des journalistes en tout cas de certains paraît inévitable dans la mesure où nombre d’équipes éditoriales se contentent  simplement de reprendre les actualités des différents portails. Sortes d’informations stéréotypées qui n’apportent guère d’éléments d’analyse et se contentent  même souvent de reprendre les communiqués des gouvernements, des institutions ou des entreprises. En fait, un travail éditorial se résumant  pas grand-chose puisque la plupart des journaux sont constitués à peu près les mêmes informations et des mêmes analyses. Pas étonnant d’ailleurs car la plupart des grands médias appartiennent aux financiers ( aux Etats pour la presse publique). Ne parlons pas de la presse locale, elle, composée aux trois quarts de petites informations locales sans intérêt et de la quasi intégralité des informations des agences de presse. Discrètement ,on y ajoute des éditoriaux de type publicitaire pour vanter un jour les mérites d’un produit, un autre jour les mérites d’un autre. On hésite même plus à faire signer ses papiers par des lobbyistes . Pour la presse locale, on complète  simplement avec quelques éléments souvent favorables aux personnalités locales. Les équipes éditoriales américaine et britannique de portails d’actualité, soit près de 80 journalistes, viennent donc  d’apprendre leur licenciement, rapportent Business Insider et le Guardian. Elles seront remplacées par des algorithmes. «Cette décision n’est pas liée à la pandémie de Covid-19», a précisé un porte-parole de Microsoft. Elle pourrait avoir une portée mondiale: les portails de Microsoft News sont présents dans une cinquantaine de pays.

Les journalistes employés par Microsoft n’écrivent pas d’articles. Leur travail consiste à gérer les portails d’actualité du géant américain, une sorte de «revue de presse» que l’on voit apparaître à chaque fois que l’on ouvre un onglet dans le navigateur Microsoft Edge ou que l’on se rend sur le site MSN. Leur audience est donc massive.

Concrètement, ces journalistes doivent sélectionner manuellement quels articles de presse ils souhaitent mettre en avant afin que l’internaute ait un panorama de l’actualité du jour, de la plus sérieuse à la plus légère. Ce travail humain vise à valoriser les sources d’information les plus fiables et les contenus originaux, avec une tonalité familiale: Microsoft ne souhaite pas que les enfants se retrouvent face à des contenus trop violents ou explicites lorsqu’ils lancent leur navigateur Internet.

En décidant de confier ce travail de curation à des intelligences artificielles, Microsoft suit la même voie que Google avec son service Google Actualités. YouTube et Facebook reposent aussi sur des algorithmes. Le résultat est loin d’être irréprochable. Il n’est pas rare de voir jaillir de ces plateformes des articles provenant de sources douteuses, quand il ne s’agit pas de désinformation.

Non à l’arbitrage de l’information par le gouvernement ( société des journalistes)

Non à l’arbitrage de l’information par le gouvernement ( société des journalistes)

« Les sociétés des journalistes (SDJ) et sociétés des rédacteurs (SDR) signataires du présent texte dénoncent avec la plus grande fermeté l’initiative gouvernementale consistant à reproduire, sur un site officiel de la République (www.gouvernement.fr), un florilège d’articles estampillés fiables, consacrés au Covid-19.

La presse française est indépendante de l’État et du pouvoir politique. Elle doit même exercer, dans sa pluralité et sous l’œil critique de ses lecteurs, auditeurs et téléspectateurs, son rôle de contre-pouvoir. Les journalistes sont, comme le souligne la Cour européenne des Droits de l’Homme, les « « chiens de garde » de la démocratie ».

En distinguant tel ou tel article sur son site, le gouvernement donne l’impression, dans un mélange des genres délétère, de labelliser la production de certains médias. Selon cette même logique, les autres ne seraient pas dignes d’un imprimatur que l’État n’a pourtant aucune légitimité à délivrer dans un pays où la liberté de la presse est une liberté fondamentale.

Ce faisant, le pouvoir actuel démontre, une fois encore, la défiance qu’il nourrit à l’endroit d’une presse libre et plurielle. Les SDJ et SDR signataires du présent texte demandent donc que cette rubrique du site www.gouvernement.fr soit supprimée sans délai.

*Signataires : les SDJ et SDR d’Arrêt sur Images, BFM-TV, Courrier international, Les Echos, Europe 1, Le Figaro, France 2, France 3 National, France Info, franceinfo.fr, France Inter, Le JDD, Libération, M6, Marianne, Mediapart, LCP, Le Monde, L’Obs, Le Parisien, Paris Match, Le Point, Premières Lignes, RFI, RMC, RTL, Sud Ouest, Télérama, La Tribune, TV5 Monde, 20 Minutes, et la société des personnels de L’Humanité. »

 

Pourquoi certains journalistes défendent de Rugy ?

Pourquoi  certains journalistes défendent  de Rugy ?

Nombre de citoyens ont pu être étonnés de la bienveillance de certains journalistes à l’égard des repas très spéciaux de de Rugy. La raison est simple, ces journalistes, souvent des éditorialistes en vue,  avaient l’habitude de participer à ces agapes. Ils l’ont d’ailleurs reconnu tout en indiquant que ces repas n’étaient nullement princiers, ce qui est possible mais n’a pas toujours été le cas. La question se pose quand même de l’intérêt de ces repas pour rencontrer des personnalités. En effet dans les ministères c’est un défilé permanent de personnalités qui commence avec le petit déjeuner et se termine parfois tard avec le dîner mais la plupart des rencontres ne donne pas lieu à des agapes notamment les plus importantes. Ces repas ont donc un but : entretenir des liens presque amicaux avec des personnalités dont certains se transforment vite en courtisans quand ils ont l’impression de faire parti de la cour. Ces dîners ont évidemment un caractère politique évident pour tenter de sonder et d’influencer ceux qui font l’opinion. Pas étonnant si Macron lorsqu’il était ministre de l’économie organisait chaque jour un ou plusieurs dîners. Une manière aussi d’entretenir l’illusoire espérance d’obtenir un jour une charge pour ces potentiels courtisans.

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