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 » Le darwinisme économique »( Johan Bencivenga )

 » Le darwinisme économique »( Johan Bencivenga )

 

 

Un phénomène poussé par les mutations  qu’on ne peut empêcher d’après Johan Bencivenga , le président de l’UPE 13 (interview la Tribune)

 

Ce sera la première Université de Geoffroy Roux de Bézieux en tant que président du MEDEF. On a beaucoup parlé d’un MEDEF qui doit se transformer. Qu’attendre de cette Université ?

Johan Bencivenga - C’est peut-être un lieu commun de le dire mais nous sommes à un moment charnière de notre société. Une société qui est issue d’un cycle d’après-guerre. L’économie s’est transformée, s’est mondialisée, s’est numérisée. Tout le modèle après-guerre va devoir être adapté à un monde numérisé. On évoque lors de cette Université les 20 années à venir mais le cycle social a 70 ans. Le modèle que nos avions jusqu’à présent a permis d’aboutir à un modèle social magnifique. La difficulté est de construire un nouveau modèle social sans déconstruire ce qui a été érigé. Ce n’est pas un challenge facile, mais c’est un challenge passionnant.

Le Premier Ministre a confirmé sa venue. Quels doivent être les rapports entre le MEDEF et le gouvernement ?

Ça dépend du gouvernement. Le gouvernement actuel est business friendly. Il adopte un schéma de décision plus rapide. Les rapports entre le gouvernement et le MEDEF doivent être empreints de pédagogie et s’inscrire dans un rapport de co-construction. Il faut expliquer, argumenter mais ne plus être dans un MEDEF de combat comme cela a été le cas à une certaine époque.

L’Université d’été s’interroge sur le monde, la France et l’entreprise dans 20 ans. Le monde, la France, l’entreprise sont-ils trois temporalités différentes ?

Ce ne sont pas des temporalités différentes, c’est une même temporalité mais avec des rythmes différents. Certains endroits dans le monde sont plus rapides et d’autres plus lents. En France, le rythme de l’entreprise est différent selon l’entreprise. La complexification du monde a changé, les paradigmes ont changé. Il faut ouvrir les chakras de ceux qui risquent de ne pas changer, de ne pas se mettre au diapason du monde. La flexibilité, l’agilité sont très importantes. Les dirigeants de TPE/PME n’ont pas le temps de relever la tête. Notre rôle, à nous MEDEF, est aussi de réfléchir pour eux.

L’université évoquera plusieurs fois durant l’Université la notion de territoire, des métropoles. En quoi cette notion territoriale est-elle importante pour l’entreprise, pour l’entrepreneur ?

Oui, c’est important. Les bassins de vie, d’emploi sont la réalité de la vie. La majorité des entreprises dépend d’un village, d’une commune, d’un département. La notion de territorialité est importante. Les entreprises ont besoin, partout, d’un porte-voix. Il n’existe pas d’unicité territoriale. La France est à la fois rurale et métropolitaine.

Un challenge startup met en avant des startups qui utilisent l’intelligence artificielle, lors de cette Université d’été. Est-ce une façon de dire aux entreprises « n’ayez pas peur » des technologies ou de montrer que la startup est une entreprise comme une autre ?

Les nouvelles technologies, je vis cela avec excitation. Les usages et les envies de la société se connectent aux nouvelles technologies. On ne peut pas lutter contre le darwinisme économique. Le programme TheChoice que l’UPE13 a mis en place (qui fonctionne sur le principe d’un casting visant à aider les jeunes porteurs de projets à créer leur entreprise, accompagnés par des coachs, chefs d’entreprises bénévoles NDLR) a été une très belle aventure, démontrant des jeunes avec beaucoup d’envie et d’idées et des coachs engagés. Nous pérennisons le dispositif. Il ressort de tout cela une énergie positive, qui crée l’émulation dans l’esprit d’entreprendre.

Les progrès réels pour toute l’humanité (Johan Norberg)

Les progrès réels pour toute l’humanité  (Johan Norberg)

« Contrairement à ce qu’on croit, le monde ne s’est jamais aussi bien porté » Dans une  Interview sur BFM  Johan Norberg affirme que les progrès ont profité à toute l’humanité. Voir son livre  « Non ce n’était pas mieux avant » (Ed. Plon)

Selon la Banque mondiale, entre 1981 et 2015, la part de la population mondiale vivant avec moins de 1,90 dollar par jour (en tenant compte de l’inflation) est passée de 44,3% à 9,6%.  L’auteur suédois, membre du think tank américain Cato Institute et auteur de nombreux documentaires dans le monde, a décidé voilà quelques années de s’attaquer au pessimisme ambiant.  Interview BFM :

 

BFM Business: Comment va le monde?

Johan Norberg: C’est une question difficile. Il y a dans le monde plein de problèmes à plein d’endroits. Mais il y a toujours eu plein de problèmes à plein d’endroits. La nouveauté c’est qu’il y en a en fait de moins en moins. Lorsqu’on regarde les données et les faits, que ce soit au niveau de la richesse, de la santé, de l’espérance de vie et même de la sécurité, le monde ne s’est jamais au total aussi bien porté. Je me suis attelé à ce livre car je trouvais que notre perception était complètement faussée.

 

BFM Business: Quand vous étiez étudiant, vous faisiez partie d’un front anarchiste. Comment voyiez-vous le monde à l’époque? Et qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis?

J.N.: Je pensais comme beaucoup de gens que le monde allait de mal en pis. Qu’il y avait de plus en plus de misère, que les États et les entreprises étaient en train de ravager la planète… Et puis j’ai commencé à étudier l’Histoire. Et je me suis aperçu en lisant notamment des auteurs comme Fernand Braudel que le bon vieux temps était un mythe. Les famines atroces où les gens étaient obligés de manger des écorces d’arbres, les épidémies qui tuaient des millions de gens, les enfants qui mouraient massivement en bas âge (30 à 40% des enfants suédois n’atteignaient pas leur cinquième anniversaire au XIXème siècle, 15% au début du XXème, 0,3% aujourd’hui), voire plus récemment les nuages de pollution comme le smog londonien qui tuaient des milliers de gens chaque année. C’était ça le bon vieux temps…

BFM Business: Pourquoi n’avons-nous pas conscience de cette réalité?

J.N.: Parce qu’il y a un décalage énorme entre la perception et les faits. Nous avons tendance à juger l’état du monde à travers les événements terribles et dramatiques. Du fait des médias bien sûr mais aussi parce que nous avons tendance à retenir ce qui nous marque. Or, ce sont les événements négatifs dont on se souvient le plus. Un sentiment qui s’est renforcé avec internet et les réseaux sociaux. Avant les gens devaient allumer la télé pour accéder à ces nouvelles, aujourd’hui nous sommes en permanence en contact avec elle. On a tendance en plus à ne partager que les mauvaises nouvelles sur Twitter. Nous sommes au courant de choses qu’on ignorait auparavant. De plus, aujourd’hui, tout le monde produit de l’information. On partage tous des images choquantes mais sans le travail de remise en contexte et en perspective.

BFM Business: Sur la pauvreté par exemple, vous dites qu’elle n’a cessé de reculer ces 200 dernières années. Comment l’expliquez-vous?

J.N.: Il faut savoir que la pauvreté est l’état naturel de l’humanité. C’est la richesse qui est l’exception. Pendant des millénaires, les Hommes ont été pauvres et la production mondiale n’a pas quasiment pas évolué. Et puis elle s’est subitement envolée au début du XIXème siècle. Elle est partie d’Europe où le savoir et la technologie ont permis la révolution industrielle. Entre 1820 et 1850, la population anglaise a augmenté d’un tiers et le revenu réel des travailleurs de 100%. Si la tendance antérieure s’était maintenue, il aurait fallu 2000 ans aux Anglais pour accomplir une telle performance. Et depuis quelques décennies maintenant, c’est la mondialisation qui permet aux économies émergentes de suivre le même chemin. A une différence près, la mondialisation est encore plus puissante que la révolution industrielle pour lutter contre la pauvreté. Avec la révolution industrielle, ce sont 200 millions de personnes qui ont doublé leur revenu en 50 ans. La mondialisation a elle permis à 2 milliards d’individus de doubler leur revenu en 10 ans. On peut donc dire que la mondialisation est 50 fois plus efficace!

BFM Business: Mais on a pourtant l’impression que la mondialisation ne profite qu’à quelques pays comme la Chine ou l’Inde.

J.N.: C’est parce que nos raisonnements sont faussés. Nous pensons que si quelqu’un gagne, l’autre doit perdre. Avant c’était les pays occidentaux qui gagnaient, maintenant ce sont eux qui perdent. Mais tout ceci est faux. Aujourd’hui 40 à 50% des richesses en occident proviennent du commerce mondial et de la mondialisation. Le problème c’est que ce n’est pas visible. Nous avons tendance à ne regarder seulement que ce qu’il y a dans notre porte-monnaie et pas ce que l’on peut acheter avec. Or aujourd’hui quantité de produits et de services sont de plus en plus accessibles. Le commerce mondial permet au plus grand nombre d’accéder aux technologies par exemple. On n’invente pas internet et un vaccin tous les jours. En revanche, une fois qu’il a été inventé il se diffuse partout dans le monde.

BFM Business: Il y a pourtant des inégalités de revenus et même de patrimoine comme l’a montré Thomas Piketty qui exaspèrent les gens. N’est-ce pas une conséquence de la mondialisation?

J.N.: Oui c’est lié en partie à ça. Beaucoup de gens encore aujourd’hui ont une formation limitée. Sauf que maintenant ils sont en compétition avec 2 milliards de gens de plus. Dans le même temps, des gens formés aux nouvelles technologies sont de plus en plus recherchés par les entreprises. Et comme ils ne sont pas assez nombreux, les salaires ont tendance à fortement monter. Ce qui explique ces inégalités.  Mais encore une fois, on se focalise trop sur ce qu’on a dans le porte-monnaie. Moi personnellement, si je me compare à Bill Gates, l’inégalité sera colossale en terme monétaire. Mais si on compare nos standards de vie, ce sera déjà moins le cas. Certes il voyage en jet privé, mais moi je peux aujourd’hui me payer un billet d’avion pour pas grand chose. Bill Gates utilise un smartphone comme le mien et a accès à la même quantité d’informations que moi. Ce qui est une première dans l’Histoire de l’humanité où l’accès à l’information a toujours été réservé à une élite. Et encore quand celle-ci savait lire. Pareil sur la santé. Si mes enfants sont malades ils auront accès aux mêmes technologies de soin que ceux de Bill Gates. Bref, qu’il y ait des super-riches de plus en plus riche n’ôte rien à mon standard de vie. Et si on raisonne au niveau mondial, les inégalités n’ont jamais été aussi faibles entre les nations et on voit dans de nombreux pays, notamment en Asie, l’émergence d’une classe moyenne qui n’avait jamais existé. Alors certes au sein de la Chine il y avait moins inégalités, moins de super-riches il y a 30 ans mais plus de la moitié de la population vivait dans une extrême pauvreté contre 13% aujourd’hui. Qu’est-ce qui est le mieux?

BFM Business: Il y a tout de même des pays qui n’ont pas pu enrayer la pauvreté et qui sont même davantage pauvres qu’il y a 50 ans.

J.N.: Effectivement, plus de 700 millions d’individus vivent encore dans une extrême pauvreté mais je vous rappelle qu’ils étaient 2 milliards au début des années 1980. Mais oui il y a encore 26 pays dans le monde où le taux d’extrême pauvreté (moins de 1,90 dollar par jour) est supérieur à 40%. Mais à part le Bangladesh et Haïti, tous se situent en Afrique subsaharienne. Ces pays ne sont pas victimes de la mondialisation, ils sont au contraire victimes de ne pas en être. En Afrique, de nombreux nouveaux États ont utilisé les structures et les modèles de la colonisation (en gros le commerce de matières premières) plutôt que de développer leur économie. Résultat, ils ne se sont pas enrichis. Il y a 50 ans par exemple, la Zambie et la Corée du Sud étaient aussi pauvres. Aujourd’hui la Corée est 40 fois plus riche.

BFM Business: Dans votre livre vous répertoriez de nombreux progrès réalisés sur plein de thématiques différentes. Lequel vous a le plus surpris?

J.N.: Le plus spectaculaire c’est peut-être l’évolution de l’espérance de vie qui a progressé jusqu’à plus de 70 ans dans le monde. Il y a 200 ans aucun pays au monde -même les plus riches- n’avait une espérance de vie supérieure à 40 ans. Aujourd’hui, aucun pays n’a une espérance de vie inférieure à 40 ans, même les plus pauvres. C’est sans doute ça le plus incroyable. Et c’est principalement dû à la chute de la mortalité infantile du fait des meilleures conditions d’hygiène, des progrès réalisés par la médecine, d’une meilleure nutrition…




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