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L’élimination du chef Jihadiste du Sahara (Christophe Gomart)

L’élimination du chef Jihadiste du Sahara  (Christophe Gomart)

Christophe Gomart , ancien directeur du renseignement militaire, revient sur l’opération d’élimination du chef djihadiste du Sahara. (Dans le JDD, extrait)

 

L’élimination d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, le chef de Daech au Sahel, a été annoncée jeudi alors qu’elle a été menée le 17 août. Pourquoi un tel délai?
Dans ce genre d’opérations, la question de l’authentification est cruciale. Après chaque raid comparable de drone, il y a toujours une mission de vérification au sol dans la foulée, pour s’assurer de l’identification de la personne ciblée. Dans les heures qui précèdent et au cours même du raid, il y a toujours des images ou du son qui sont exploitables. Et si on finit par tirer, après avoir écarté les risques de dommages collatéraux, c’est parce qu’il y a une quasi-certitude qu’on a identifié notre cible. Mais il s’agit aussi de récupérer du matériel ou des données qui permettent de compléter nos informations. Pour Omar Ould Hamada, l’un des chefs d’Al-Qaida éliminé en 2014, on ne savait pas s’il avait été tué par un bombardement ou au contact des forces tchadiennes au sol accompagnées par des éléments de nos forces spéciales. On avait récupéré son ADN, que l’on avait transmis à la DGSI. La DGSI l’avait ensuite fait authentifier par les services de renseignement algériens. Tout cela peut prendre du temps.

Faut-il attendre que les organisations djihadistes reconnaissent la perte d’un de leurs chefs ou les devancer au risque d’être démentis?
Le temps d’attente permet à toutes les autorités politiques et militaires d’êtres prévenues. Ce n’est pas le commandement des opérations spéciales qui décide de communiquer en la matière. La communication est assurée à trois niveaux avec le chef d’état-major des armées en coordination avec la ministre des Armées et le président de la République, et parfois à quatre avec le directeur de la DGSE, comme on l’a vu jeudi. Dans la très grande majorité des cas, les djihadistes ont toujours reconnu leurs pertes, même deux ans plus tard pour Ould Hamada. Ça participe de la glorification de leur martyr qui a rejoint le paradis d’Allah. Ça leur permet aussi d’introniser le successeur du chef tué.




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