Archive pour le Tag 'jeunes'

Inflation : 40 % des jeunes en situation de pauvreté

Inflation : 40 % des jeunes en situation de pauvreté

Une étude Elabe révèle que la précarité des 18-26 ans s’est accentuée. Au cours des douze derniers mois, un quart d’entre eux ont même renoncé à se soigner.

Les jeunes se sentent de plus en plus précaires, et de plus en plus exclus : c’est le constat de la dernière étude Elabe* pour la fondation FDJ, qui met en parallèle les difficultés financières et le sentiment d’exclusion sociale des jeunes de 18 à 26 ans. Révélée par Le Figaro, celle-ci révèle notamment que quatre personnes sondées sur dix – 41% – doivent se serrer la ceinture pour boucler leurs fins de mois. «Le mouvement de précarisation de la jeunesse que nous constations est confirmé par l’étude réalisée par Elabe», commente Isabelle Delaplace, déléguée générale de la Fondation FDJ.

Dans le détail, un quart des personnes interrogées indiquent avoir été plusieurs fois à découvert ces douze derniers mois, «en moyenne le 17 du mois». Signe d’une «situation financière sous pression», près de la moitié – 48% – des jeunes ont «des difficultés à payer de la nourriture», et 34% «leurs transports». Face à une équation financière délicate, les renoncements se multiplient : la moitié des jeunes sondés ont fait une croix sur l’achat de nouveaux vêtements ou sur une sortie culturelle. Certains se sont même privés de dépenses essentielles : un tiers a abandonné l’idée de se chauffer convenablement, 37% «ont renoncé à manger à leur faim» et un quart a même tiré un trait sur des soins médicaux, souligne l’étude.

En outre, les jeunes se sentent isolés : 47% d’entre eux «jugent que leur vie sociale est réduite ou inexistante», et les trois quarts «déclarent s’être sentis seuls ces 12 derniers mois, dont 27% à plusieurs reprises». La jeunesse est, parallèlement, en manque de considération, révèle le document de synthèse. 72% des jeunes ont le sentiment que les responsables politiques ne les comprennent pas et 70% considèrent que leurs opinions ne sont pas suffisamment écoutées.

*Étude Elabe réalisée en ligne pour la fondation FDJ, du 7 au 14 mars 2023, sur un échantillon de 1000 individus représentatifs de la population résidente de France métropolitaine âgée de 18 à 26 ans. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, catégorie d’agglomération et région de résidence.

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Retraites: Les jeunes surtout victimes

Retraites: Les jeunes surtout victimes

Directeur au sein du cabinet international de conseil Brunswick, Maxime Sbaihi a travaillé comme économiste dans le secteur financier à Paris et à Londres. Il a dirigé le think-tank libéral GenerationLibre de 2018 à 2021. Il vient de publier Le Grand Vieillissement aux Éditions de l’Observatoire.intreview dans l’Opinion

Quel est le problème fondamental de notre système de retraite ?
Le problème fondamental, en réalité, est très simple, il est démographique. Le système de retraite à la française marche par répartition, c’est-à-dire que ce sont ceux qui travaillent aujourd’hui qui paient pour ceux qui ont travaillé hier. Ça marche très bien quand il y a beaucoup d’actifs et très peu de retraités. Or, aujourd’hui, c’est de moins en moins le cas.

On a de moins en moins d’actifs pour de plus en plus de retraités. A peu près 18 millions de retraités aujourd’hui en France, 23 millions en 2060. Ce sont des chiffres qu’on n’a jamais connus. C’est un problème qui n’a pas été préparé et qui va aller grandissant puisque le vieillissement de la population va continuer, va s’accélérer.

Le problème c’est qu’on accumule aujourd’hui les déficits par le système de retraite, c’est-à-dire qu’on engrange des dettes pour payer nos retraites. Quitte à créer de la dette, je préfère que ce soit un investissement dans l’avenir, dans les écoles, la formation, les universités, plutôt que pour payer des retraites. Là, c’est vraiment tout l’inverse.

On hypothèque l’avenir au nom du présent parce qu’on est incapable d’équilibrer nos comptes. Et c’est un problème, d’ailleurs, qui n’est pas que limité aux retraites puisque le vieillissement de la population va aussi engranger des dépenses croissantes notamment sur la santé, la dépendance, le grand âge, la perte d’autonomie.

Donc les retraites ne sont, quelque part, que la première étape de ce grand problème démographique auquel la France est confrontée.

Pourquoi la réforme des retraites pénalise-t-elle les jeunes générations ?

Ce qui pénaliserait aujourd’hui les jeunes générations c’est de ne rien faire, de ne surtout rien toucher au système de retraite actuel. Aujourd’hui, ces jeunes générations sont confrontées à des taux de cotisation records, qu’aucune génération auparavant n’a connus.

Et puis elles vont devoir partir beaucoup plus tard à la retraite qu’aujourd’hui, avec des conditions beaucoup moins intéressantes que celles dont bénéficient les retraités d’aujourd’hui. Donc c’est un peu la triple peine pour ces nouveaux arrivants.

Une des solutions pour régler le problème financier et démographique, c’est de faire travailler un peu plus ceux qui sont proches de la sortie du marché du travail pour qu’ils cotisent aussi un petit peu plus. Donc repousser l’âge de départ à la retraite, pour moi c’est une mesure nécessaire pour mettre à contribution ceux qui partent bientôt à la retraite et pas seulement ceux qui rentrent sur le marché du travail.

Le problème, néanmoins, c’est qu’on demande des efforts uniquement aux actifs, ce sont eux qui doivent travailler plus, cotiser plus. Et je pense qu’il faut demander des efforts à toutes les générations, pas seulement celles qui travaillent aujourd’hui.

Que préconisez-vous donc pour rééquilibrer les efforts entre actifs et retraités ?
Ce qui faut bien comprendre c’est que la démographie a un coût et qu’il n’y a aucune raison que ce coût soit uniquement porté par les nouvelles générations. Toutes les générations doivent faire des efforts, les retraités aussi. C’est une question de solidarité intergénérationnelle.

Collectivement, les retraités ont les moyens de contribuer à cet effort. Je rappelle que la France est un des rares pays où les retraités sont en moyenne plus riches que les actifs. Je pense aussi qu’ils en ont la responsabilité puisqu’il faut bien comprendre que beaucoup de retraités, et notamment la première vague de baby-boomers, n’a pas assez cotisé. Elle touche aujourd’hui en pension, deux fois ce qu’elle a cotisé pendant sa vie active. Donc là il y a clairement un décalage de financement qu’il faut combler.

Enfin, je pense que les retraités ont aussi la responsabilité de contribuer à cet effort. C’est une forme de devoir, le devoir multiséculaire, d’aider les nouvelles générations, en tout cas de ne pas leur laisser une dette de financement.

Il y a aussi, d’une certaine façon, un renvoi d’ascenseur après le Covid qui a coûté très cher d’un point de vue économique pour lequel tout un pays c’est quand même confiné, mobilisé dans un formidable élan de solidarité entre les générations pour protéger les personnes âgées.

Il est normal aujourd’hui qu’elles soient aussi mises à contribution pour rétablir nos comptes sociaux. Alors comment faire pour les mettre à contribution ?

Il y a deux manières très simples : premièrement, la CSG, qui aujourd’hui est à un taux inférieur pour les retraités. Ce qui est quand même assez anormal étant donné que la CSG sert justement à financer la sécurité sociale au-delà des cotisations. Aligner les taux de CSG entre les retraités et les actifs, ce serait une première manière de rétablir une sorte de justice sociale et de faire rentrer de l’argent, plusieurs milliards d’euros.

Il y a aussi un abattement de 10% sur l’impôt sur le revenu au titre des frais professionnels, qui n’est pas que réservé aux actifs, qui est aussi disponible pour les retraités. Or, on peut estimer que cet abattement est injustifié étant donné que les retraités n’ont plus de frais professionnels.

Enfin, une dernière piste, peut-être la moins évidente, c’est de ne pas indexer totalement les pensions sur les retraites, là aussi dans un effort d’alléger la facture pour les actifs. En tout cas ce sont des pistes qu’il faut, je pense, envisager. Encore faut-il avoir le courage de les porter politiquement.

Après les États-Unis, l’obésité menace les jeunes en France .

Après les États-Unis, l’obésité menace les jeunes en France

D’après une étude menée par l’Inserm avec la Ligue contre l’obésité interrogeant 10.000 adultes français en 2020, 47,3 % sont en surpoids ou obèses, soit près d’une personne sur deux dans l’Hexagone.

• Si cette proportion semble se stabiliser avec le temps, il y a plus inquiétant. D’après les auteurs, on compte 17 % de personnes atteintes d’obésité en France, contre 15 % en 2012. Une proportion multipliée par deux depuis 1997, lors des premières études menées sur le territoire français.

À peu près le même phénomène qu’aux États-Unis où ils sont 93 millions, soit près de 40% de la population. Parmi les origines de ce mal : une alimentation déséquilibrée et le manque d’activité physique.

L’obésité touche près de 14 millions d’adolescents… Pour lutter contre ce phénomène, la ville de Phœnix en Arizona a décidé de créer un internat d’un nouveau genre. Des jeunes filles de 13 à 18 ans y passent 4 mois pour réapprendre à vivre sainement.

En France, La proportion de personnes obèses a été multipliée par 4 chez les 18-24 ans depuis 1997, et par 3 chez les 25-34 ans. Le médecin pointe notamment du doigt la transformation de nos modes de vie, de plus en plus sédentaires , qui favorisent la prise de poids. « Il y a un contexte obésogène favorisé par les aliments industriels », pointe Karine Clément, professeure de nutrition et directrice de l’unité Inserm « Nutrition et obésités : approches systémiques ». Elle explique notamment le besoin de réaliser un effort global pour rétablir une alimentation naturelle et traditionnelle, ajoutant que si la crise sanitaire a poussé les Français à cuisiner davantage, elle a aussi entraîné une réduction de l’activité physique.

Le sujet de l’obésité est revenu sur le devant de la scène avec la crise sanitaire. Peu après le début de l’épidémie de Covid, de nombreuses études ont montré que l’obésité et les comorbidités qui y sont liées (diabète, problèmes cardiovasculaires) multipliaient les chances de formes graves de la maladie. Pour autant, d’après les auteurs de cette nouvelle étude, l’obésité n’est pas encore suffisamment considérée comme une maladie à part entière.

Comme aux États-Unis, l’obésité menace les jeunes en France

Comme aux États-Unis, l’obésité menace les jeunes en France

D’après une étude menée par l’Inserm avec la Ligue contre l’obésité interrogeant 10.000 adultes français en 2020, 47,3 % sont en surpoids ou obèses, soit près d’une personne sur deux dans l’Hexagone.

• Si cette proportion semble se stabiliser avec le temps, il y a plus inquiétant. D’après les auteurs, on compte 17 % de personnes atteintes d’obésité en France, contre 15 % en 2012. Une proportion multipliée par deux depuis 1997, lors des premières études menées sur le territoire français.

À peu près le même phénomène qu’aux États-Unis où ils sont 93 millions, soit près de 40% de la population. Parmi les origines de ce mal : une alimentation déséquilibrée et le manque d’activité physique.

L’obésité touche près de 14 millions d’adolescents… Pour lutter contre ce phénomène, la ville de Phœnix en Arizona a décidé de créer un internat d’un nouveau genre. Des jeunes filles de 13 à 18 ans y passent 4 mois pour réapprendre à vivre sainement.

En France, La proportion de personnes obèses a été multipliée par 4 chez les 18-24 ans depuis 1997, et par 3 chez les 25-34 ans. Le médecin pointe notamment du doigt la transformation de nos modes de vie, de plus en plus sédentaires , qui favorisent la prise de poids. « Il y a un contexte obésogène favorisé par les aliments industriels », pointe Karine Clément, professeure de nutrition et directrice de l’unité Inserm « Nutrition et obésités : approches systémiques ». Elle explique notamment le besoin de réaliser un effort global pour rétablir une alimentation naturelle et traditionnelle, ajoutant que si la crise sanitaire a poussé les Français à cuisiner davantage, elle a aussi entraîné une réduction de l’activité physique.

Le sujet de l’obésité est revenu sur le devant de la scène avec la crise sanitaire. Peu après le début de l’épidémie de Covid, de nombreuses études ont montré que l’obésité et les comorbidités qui y sont liées (diabète, problèmes cardiovasculaires) multipliaient les chances de formes graves de la maladie. Pour autant, d’après les auteurs de cette nouvelle étude, l’obésité n’est pas encore suffisamment considérée comme une maladie à part entière.

Gadgets : Pour relancer la locomotive franco-allemande….. des billets de train pour les jeunes !

: Gadgets : Pour relancer la locomotive franco-allemande….. des billets de train pour les jeunes !

Comme d’habitude dans un discours très lyrique, Macron a chanté les louanges du couple franco allemand lors de sa rencontre avec Olaf Scholz.

Le chancelier allemand s’est montré lui aussi comme d’habitude moins enthousiaste même s’il souhaite des rapprochements entre les deux pays. La vérité c’est que la France et l’Allemagne depuis quelques années ne cessent d’accumuler les affrontements. D’abord sur le point fondamental de la politique énergétique où l’Allemagne a voulu ficeler toute l’Europe avec le gaz russe. Ce qui a amené la France bêtement à délaisser l’atout considérable que constitue l’électricité nucléaire. L’autre source de différents est celui de la politique diplomatique où pendant longtemps l’Allemagne refusait de rompre avec la dictature russe. Sur le plan industriel, l’Allemagne a mis des bâtons dans les roues pour toute perspective de coopération concernant par exemple l’avion du futur ou le prochain char.

Il est clair que sur le plan de la défense stratégique l’Allemagne est beaucoup plus proche des États-Unis que de la France. Et pour l’industrie l’Allemagne entend jouer son propre jeu même si chancelier déclare partager les objectifs de la France visant à investir pour faire de l’Union européenne « un pôle mondial des technologies du futur »….et le premier « climatiquement neutre ».

En conclusion, le seul résultat très tangible et concret, c’est la décision de Macon et d’ Olaf Scholz d’attribuer des billets de train gratuits pour les jeunes !

Pour relancer la locomotive franco-allemande : des billets de train pour les jeunes

Pour relancer la locomotive franco-allemande : des billets de train pour les jeunes !

Comme d’habitude dans un discours très lyrique, Macron a chanté les louanges du couple franco allemand lors de sa rencontre avec Olaf Scholz.

Le chancelier allemand s’est montré lui aussi comme d’habitude moins enthousiaste même s’il souhaite des rapprochements entre les deux pays. La vérité c’est que la France et l’Allemagne depuis quelques années ne cessent d’accumuler les affrontements. D’abord sur le point fondamental de la politique énergétique où l’Allemagne a voulu ficeler toute l’Europe avec le gaz russe. Ce qui a amené la France bêtement à délaisser l’atout considérable que constitue l’électricité nucléaire. L’autre source de différents est celui de la politique diplomatique où pendant longtemps l’Allemagne refusait de rompre avec la dictature russe. Sur le plan industriel, l’Allemagne a mis des bâtons dans les roues pour toute perspective de coopération concernant par exemple l’avion du futur ou le prochain char.

Il est clair que sur le plan de la défense stratégique l’Allemagne est beaucoup plus proche des États-Unis que de la France. Et pour l’industrie l’Allemagne entend jouer son propre jeu même si chancelier déclare partager les objectifs de la France visant à investir pour faire de l’Union européenne « un pôle mondial des technologies du futur »….et le premier « climatiquement neutre ».

En conclusion, le seul résultat très tangible et concret, c’est la décision de Macon et d’ Olaf Scholz d’attribuer des billets de train gratuits pour les jeunes !

Société- Les jeunes intoxiqués par les contrevérités scientifiques des réseaux sociaux

Société- Les jeunes intoxiqués par les contrevérités scientifiques des réseaux sociaux

 

Pour les 18-24 ans, Selon un sondage sondage Ifop, seulement un sur trois pense que « la science apporte à l’homme plus de bien que de mal » alors qu’il y a cinquante ans, ils étaient plus d’un sur deux (55 %) à le penser.

À l’inverse, les pseudo-sciences ont connu un essor incroyable à mesure que se sont développés les réseaux sociaux. 59 % croient en au moins une superstition à caractère occulte, contre 21 % pour les plus âgés.

59 % croient en au moins une superstition à caractère occulte, contre 21 % pour les plus âgés.

L’adhésion la plus forte va à des sujets qui sont au cœur de notre réalité d’aujourd’hui. C’est l’idée d’un réchauffement climatique naturel ou de la toxicité des vaccins ARN Messager pour les enfants. Comme si ce qui suscitait le plus de croyance anti-scientifique, c’était justement ce qui nous imposait un changement dans notre quotidien.

 Ce sondage pose  ensuite, à juste titre, la question des réseaux sociaux. Elle n’est pas neutre. L’idée complotiste selon laquelle les Américains ne sont jamais allés sur la Lune progresse par exemple, car les plateformes et notamment TikTok ne jouent pas du tout le même rôle que les médias de référence, qui sont souvent le reflet d’un certain consensus scientifique. Sur les réseaux, on y détricote une vérité autorisée, admise par tous, pour en proposer une autre qu’on s’efforcera de partager au sein d’une bulle d’amis.

L’enquête a donc raison de s’inquiéter du fait que par exemple un quart des jeunes croient qu’on puisse avorter avec des produits à base de plante. Mais en même temps, on peut regretter qu’elle mélange des notions très différentes. On peut par exemple croire en Dieu sans être créationniste, donc tout en adhérant à la théorie de l’évolution des espèces. Ou bien croire à l’astrologie ou même au mauvais œil tout en donnant toute sa place à la science. En fait, les jeunes sont surtout en devenir. Ce qui inquiète, c’est donc moins qu’ils s’associent à quelque chose de scientifiquement faux que le fait qu’il le tienne durablement pour vrai.

 

En règle générale, 69 % des jeunes sont d’accord avec au moins une des affirmations proposées par les réseaux sociaux . Plus de deux tiers du panel ! Et le résultat monte à 81 % chez les jeunes qui consultent les réseaux sociaux plusieurs fois par jour.

Les jeunes intoxiqués par les contrevérités scientifiques des réseaux sociaux

Les jeunes intoxiqués par les contrevérités scientifiques des réseaux sociaux

 

Pour les 18-24 ans, Selon un sondage sondage Ifop, seulement un sur trois pense que « la science apporte à l’homme plus de bien que de mal » alors qu’il y a cinquante ans, ils étaient plus d’un sur deux (55 %) à le penser.

À l’inverse, les pseudo-sciences ont connu un essor incroyable à mesure que se sont développés les réseaux sociaux. 59 % croient en au moins une superstition à caractère occulte, contre 21 % pour les plus âgés.

59 % croient en au moins une superstition à caractère occulte, contre 21 % pour les plus âgés.

L’adhésion la plus forte va à des sujets qui sont au cœur de notre réalité d’aujourd’hui. C’est l’idée d’un réchauffement climatique naturel ou de la toxicité des vaccins ARN Messager pour les enfants. Comme si ce qui suscitait le plus de croyance anti-scientifique, c’était justement ce qui nous imposait un changement dans notre quotidien.

 Ce sondage pose  ensuite, à juste titre, la question des réseaux sociaux. Elle n’est pas neutre. L’idée complotiste selon laquelle les Américains ne sont jamais allés sur la Lune progresse par exemple, car les plateformes et notamment TikTok ne jouent pas du tout le même rôle que les médias de référence, qui sont souvent le reflet d’un certain consensus scientifique. Sur les réseaux, on y détricote une vérité autorisée, admise par tous, pour en proposer une autre qu’on s’efforcera de partager au sein d’une bulle d’amis.

L’enquête a donc raison de s’inquiéter du fait que par exemple un quart des jeunes croient qu’on puisse avorter avec des produits à base de plante. Mais en même temps, on peut regretter qu’elle mélange des notions très différentes. On peut par exemple croire en Dieu sans être créationniste, donc tout en adhérant à la théorie de l’évolution des espèces. Ou bien croire à l’astrologie ou même au mauvais œil tout en donnant toute sa place à la science. En fait, les jeunes sont surtout en devenir. Ce qui inquiète, c’est donc moins qu’ils s’associent à quelque chose de scientifiquement faux que le fait qu’il le tienne durablement pour vrai.

 

En règle générale, 69 % des jeunes sont d’accord avec au moins une des affirmations proposées par les réseaux sociaux . Plus de deux tiers du panel ! Et le résultat monte à 81 % chez les jeunes qui consultent les réseaux sociaux plusieurs fois par jour.

Crise démographique en France : Macron veut des préservatifs gratuits pour les jeunes

Crise démographique en France : Macron veut des préservatifs gratuits pour les jeunes !

Rarement dans la vie publique, on aura connu un président de la république s’investissant sur les sujets les plus divers. Hier c’était la promesse de créer des réseaux RER dans 10 villes de province. Aujourd’hui, c’est l’annonce de préservatifs gratuits pour les 18 25 ans. À défaut d’emploi, les jeunes pourront combler leur temps libre grâce aux préservatifs gratuits. En même temps, ils vont contribuer à redresser le déséquilibre démographique et améliorer la situation des retraites.

Même le président de la république lui-même sans doute pas mesuré l’impact de cette décision capitale de fournir des capotes gratuites aux jeunes. Cette décision est une véritable orientation disruptive….. et même révolutionnaire.

Le danger évidemment, c’est de créer des inégalités dans la société. Pourquoi seulement de 18 à 25 ans. Et on pourrait donc voir monter un mouvement d’humeur dans les EHPAD qui n’ont aucune raison de se trouver exclus de la gratuité des capotes. Macron risque encore de créer un nouveau conflit intergénérationnel comme celui de la réforme des retraites !

Le chef de l’État assistait à une session du Conseil national de la refondation (CNR) consacrée à la santé des jeunes à Fontaine-le-Comte près de Poitiers (Vienne) et il a donc annoncé lui-même jeudi 8 décembre que l’accès aux préservatifs serait gratuit en pharmacie pour les jeunes de 18 à 25 ans à compter du 1er janvier.

«En pharmacie, le préservatif sera gratuit pour les 18/25 ans. Cela va commencer dès le 1er janvier. C’est une petite révolution de prévention», a déclaré le président lors d’une session du Conseil national de la refondation (CNR) consacrée à la santé des jeunes à Fontaine-le-Comte près de Poitiers (Vienne). Et transformé pour la circonstance en Conseil national de la Fécondation.

Emplois-jeunes: trop faibles en France

Emplois-jeunes: trop faibles en France

Macron Vient d’accorder la gratuité des préservatifs pour les 18 25 ans. Il aurait été sans doute été plus urgent d’annoncer également un plan emploi pour les jeunes. En effet les jeunes( comme les seniors) connaissent en France un taux d’emploi très insuffisant. Le taux de chômage chez les jeunes atteints de leur de 20 % pour une moyenne de l’ordre de 7 % dans l’ensemble de la population.

Le taux de chômage des 15-24 ans reste donc particulièrement élevé dans l’Hexagone.

Car, malgré un investissement significatif notamment sur l’apprentissage depuis deux ans, la plus grande marge de manœuvre pour atteindre le plein-emploi se concentre toujours sur les jeunes et les seniors.

Alors que le taux de chômage de la population active française est actuellement de 7,4 %,celui des 15-24 ans avoisine les 18 %, selon l’Insee. Un niveau historiquement bas, si on regarde les statistiques de ces quarante dernières années, mais qui reste… particulièrement haut. Des pays comme l’Irlande, l’Allemagne ou encore les Pays-Bas affichent, pour ces populations, des taux oscillants entre 6 % et 8 %. Et la musique n’est guère différente au sujet du taux d’emploi: l’Hexagone pointe en dessous de 35 %, quand les pays nordiques flirtent avec les 50 %.

Crise démographique en France : des préservatifs gratuits pour les jeunes !

Crise démographique en France : des préservatifs gratuits pour les jeunes !

Rarement dans la vie publique, on aura connu un président de la république s’investissant sur les sujets les plus divers. Hier c’était la promesse de créer des réseaux RER dans 10 villes de province. Aujourd’hui, c’est l’annonce de préservatifs gratuits pour les 18 25 ans. À défaut d’emploi, les jeunes pourront combler leur temps libre grâce aux préservatifs gratuits. En même temps, ils vont contribuer à redresser le déséquilibre démographique et améliorer la situation des retraites.

Même le président de la république lui-même sans doute pas mesuré l’impact de cette décision capitale de fournir des capotes gratuites aux jeunes. Cette décision est une véritable orientation disruptive….. et même révolutionnaire.

Le danger évidemment, c’est de créer des inégalités dans la société. Pourquoi seulement de 18 à 25 ans. Et on pourrait donc voir monter un mouvement d’humeur dans les EHPAD qui n’ont aucune raison de se trouver exclus de la gratuité des capotes. Macron risque encore de créer un nouveau conflit intergénérationnel comme celui de la réforme des retraites !

Le chef de l’État assistait à une session du Conseil national de la refondation (CNR) consacrée à la santé des jeunes à Fontaine-le-Comte près de Poitiers (Vienne) et il a donc annoncé lui-même jeudi 8 décembre que l’accès aux préservatifs serait gratuit en pharmacie pour les jeunes de 18 à 25 ans à compter du 1er janvier.

«En pharmacie, le préservatif sera gratuit pour les 18/25 ans. Cela va commencer dès le 1er janvier. C’est une petite révolution de prévention», a déclaré le président lors d’une session du Conseil national de la refondation (CNR) consacrée à la santé des jeunes à Fontaine-le-Comte près de Poitiers (Vienne). Et transformé pour la circonstance en Conseil national de la Fécondation.

Désinformation : TikTok, le Réseau des jeunes naïfs

Désinformation : TikTok, le Réseau des jeunes naïfs

Le régulateur français rappelle la nécessité d’une modération des réseaux, cependant ilobserve une amélioration de la quantité d’informations déclarées » par les plateformes sur la lutte contre les fausses informations.Un problème particulier se pose pour le réseau chinois TikTok.

Le réseau chinois progresse de manière exponentielle surtout chez les jeunes qui sans doute sous-estiment l’enjeu politique pour la Chine d’une désinformation. Au-delà de l’aspect commercial, l’objectif de la Chine est en effet de peser sur la formation de l’opinion publique occidentale. Pour cela, le réseau multiplie les fake-news dans tous les domaines.

L’Autorité publique française de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) , lors d’un point presse a rappelé les réseaux sociaux à leurs obligations . Même s’il est soumis pour la première année « à ce régime », le réseau social chinois a « pris une place incroyable à une vitesse fulgurante », notamment auprès des jeunes, a-t-il souligné. D’où un « décalage très clair » entre son audience (plus de 9 millions de visiteurs uniques par jour en septembre en France, selon Médiamétrie) et sa déclaration à l’Arcom « particulièrement imprécise ».

TikTok omet notamment « plusieurs enjeux centraux (étapes de l’instruction d’un signalement, fonctionnement des outils de modération, pratiques de manipulation identifiées sur le service, etc.) » et ne fournit pas d’éléments chiffrés relatifs à la France. L’Arcom souligne en outre la « mise en œuvre sélective » par le réseau social de sa politique d’étiquetage des « médias contrôlés par un Etat », le compte de China Global Television Network Europe n’étant pas identifié comme tel.

Les jeunes sont particulièrement sensibles aux nouveautés dans les réseaux sociaux et le réseau chinois est actuellement particulièrement à la mode. Or aucun réseau social, aucun site n’est réellement neutre et le concept d’indépendance est évidemment relatif voire complètement falsifié quand il s’agit notamment d’un réseau chinois.

Entreprises : prendre en compte les aspirations écologiques des jeunes générations !

Entreprises : prendre en compte les aspirations écologiques des jeunes générations  !

La jeunesse demande aussi aux entreprises une prise de conscience des défis climatiques. Par Isabelle Grosmaitre, Fondatrice de l’entreprise à mission Goodness & Co. ( la Tribune, extrait)

 

 

On dit que les jeunes rejettent l’entreprise. Ils sont surtout plus exigeants, parce qu’ils sont conscients des défis collectifs . Si la jeune génération attend plus de l’entreprise que les générations précédentes, c’est qu’elle a compris le rôle que cette dernière pouvait jouer pour répondre à l’urgence climatique.

Pour attirer des talents, l’entreprise doit désormais prendre en compte une demande des jeunes générations, qui va au-delà de la demande de sens. C’est une demande d’être utiles au monde. Signer un contrat de travail sur un seul salaire est une réalité qui n’existera bientôt plus. 62% des jeunes seraient prêts à décliner une offre d’emploi quand une entreprise ne serait pas suffisamment engagée sur ces sujets selon une étude menée par le BCG, la Conférence des Grandes écoles et Ipsos en 2019. Lorsque j’étais Catalyste de Danone, j’ai pu mesurer que le passage au statut d’entreprise à mission nous avait fait gagner vingt points de préférence chez les étudiants. Partout, on constate que les entreprises engagées sont préférées par les jeunes.

C’est la raison pour laquelle les entreprises ont besoin d’effectuer leur révolution culturelle afin d’intégrer cette nouvelle génération d’activistes en entreprises. Cela implique d’assurer les fondamentaux : leur bien-être au travail. Il y a quelques années encore, c’était un non-sujet, il est devenu central. Prendre soin de ses collaborateurs devient une priorité, et certaines entreprises n’hésitent plus à réinventer les façons de travailler comme AirBnB qui permet à ses collaborateurs de travailler d’où ils veulent. Engager ses collaborateurs, c’est aussi permettre l’empowerment des talents, pour reprendre ce terme anglais qui signifie tout à la fois inspirer, enflammer, impulser, animer, encourager, engager. Impliquer 100% des collaborateurs dans les orientations stratégiques, c’est leur montrer que leur voix compte. C’est le choix qu’a fait par exemple Marie Guillemot, la nouvelle Présidente de KPMG, BIG4 cabinet à mission, en impliquant tous les collaborateurs pour une croissance responsable. C’est le choix de ces dirigeants qui mettent en place des squad ou comités nouvelle génération, la nouvelle version du Shadow Comex, pour accélérer la transition et mettre en place des initiatives qui comptent. Enfin, l’entreprise a tout intérêt à former ses salariés aux enjeux environnementaux et sociétaux pour qu’ils jouent véritablement le rôle d’activistes dans l’entreprise. Une étude récente de l’Observatoire Salariés et Entreprises Responsables a montré que 70% des collaborateurs se disent prêts à prendre leur part dans la transformation des modèles d’entreprise. Et, pourtant, seuls 7% ont été formés à la RSE.

Quand on sait qu’il suffit de 10% des collaborateurs pour qu’une entreprise bascule, change de cap et de pratiques selon des chiffres publiés en 2019 par l’Harvard Business Review, il y a de quoi motiver toute une nouvelle génération d’activistes, enthousiastes parce qu’ils savent qu’ils participent à quelque chose qui les dépasse. Quelque chose qui s’appelle le progrès. Les idées, les personnes et les actions peuvent changer le monde. Osons ce changement de paradigme, promettons nous d’écouter les jeunes. Co-créons notre avenir avec eux.

Isabelle Grosmaitre

Jeunes : un nouveau rapport aux entreprises

Jeunes : un nouveau rapport aux entreprises 

 

Les représentants de la génération Z n’ont pas les mêmes attentes vis-à-vis de leurs employeurs que leurs aînés. En conséquence, les politiques de ressources humaines s’adaptent. Par Elodie Gentina, IÉSEG School of Management; Aurélie Leclercq-Vandelannoitte, IÉSEG School of Management et Véronique Pauwels, IÉSEG School of Management.

 

 

Les jeunes nés après 1995, désignés par le terme « génération Z » et portés par la 4e révolution industrielle, imposent une remise en cause des pratiques de management au sein de l’entreprise. Une des thématiques clés est le rapport à la fidélité. Alors que la fidélité et la loyauté à long terme étaient des principes propres aux générations passées (les baby-boomers et la génération X), les jeunes semblent ne plus sacraliser l’entreprise, et peuvent même la quitter sans état d’âme rapidement après leur embauche.

Un jeune Français sur deux refuse ainsi de s’engager dans l’entreprise à long terme, privilégiant le statut plus souple et flexible d’intérimaire ou de « free-lance ». De plus, si le phénomène de « slashing », qui désigne le fait de cumuler plusieurs activités professionnelles, concerne toutes les générations, il touche particulièrement les jeunes de moins de 30 ans (39 % contre 19 % des plus de 60 ans), maîtrisant parfaitement le digital et vivant dans une culture de l’instantanéité.

Dès lors, comment repenser la question de la fidélité de la jeune génération à l’entreprise ? Pour répondre à cette question, nous avons mené une étude de cas, à paraître dans la Revue de gestion des ressources humaines, auprès d’une grande enseigne française de distribution d’articles de sports réputée par son attractivité auprès des jeunes.

L’étude de cas met en évidence l’émergence d’une nouvelle conception de la fidélité chez les jeunes, qui s’appuie sur des dimensions à la fois émotionnelle, sociale, collaborative, intrapreneuriale et éthique.

Tout d’abord, la dimension émotionnelle transparaît dans la recherche d’un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle et de sens, bien plus que dans la recherche d’une sécurité financière. Un manager en témoigne :

« Les jeunes veulent un équilibre, ils ne veulent pas un 9h-18h. Ils veulent leur équilibre de telle façon à se sentir le mieux possible ; il y en a qui travaillent mieux le soir, d’autres mieux le matin ».

La dimension sociale de la fidélité repose sur le besoin d’intégration au groupe et la fierté d’appartenance à l’organisation, comme en atteste un jeune salarié :

« Il faut être surtout disponible pour ton équipe et pas seulement pour ton employeur. La fidélité, je la vois surtout à l’équipe ».

La dimension sociale de la fidélité s’étend à la dimension collaborative, dans le sens où les jeunes attendent de leur entreprise qu’elle leur confie des projets variés dans lesquels ils peuvent prendre des responsabilités ensemble, en équipe. Un manager précise :

« L’atout des jeunes, c’est qu’ils osent prendre des initiatives ensemble, discuter, dire ce qui ne va pas, être beaucoup plus dans le relationnel, en ayant moins peur ».

La dimension intrapreneuriale repose sur la possibilité non seulement de choisir son propre parcours au sein de l’entreprise, mais aussi de pouvoir en être acteur, en participant à la « vision » organisationnelle. Un jeune salarié apprécie ainsi les opportunités offertes par son employeur :

« Il y a cette notion de parcours où tu n’es pas enfermé dans un métier. De plus, les jeunes sont acteurs et peuvent donner leur point de vue ; leurs initiatives servent la vision de l’entreprise ».

Enfin, la dimension éthique de la fidélité est apparue encore plus clairement pendant la crise sanitaire, qui a mis en évidence un besoin très prégnant de sens, d’utilité sociale des jeunes à travers des missions dans lesquelles ils peuvent s’engager pour défendre des causes environnementales et/ou sociales.

Face à ces multiples ressorts de la fidélité observés chez la génération Z, les entreprises travaillent aujourd’hui sur quatre leviers principaux dans leur politique de fidélisation des jeunes : 1) le bien-être, 2) l’authenticité et l’affectivité, 3) la création et l’engagement ainsi que 4) l’utra-connexion et le partage.

Le premier levier, reposant sur le bien-être, peut passer par une meilleure prise en compte des préférences des jeunes en matière d’horaires de travail, en développant des politiques de flexitime par exemple, qui donnent aux employés la possibilité de travailler selon les heures de leur choix. Des sociétés américaines comme Microsoft ou Google sont passées à la semaine de 4 jours en 2021.

Le deuxième levier vise la recherche d’authenticité et d’affectivité. Ce levier repose par exemple sur le développement de la responsabilité sociétale de l’entreprise, et inclut une évolution du rôle du manager, appelé à remplacer les rôles de supervision et de contrôle par ceux d’accompagnement et de coaching, visant à accompagner et à faire « grandir » les jeunes dans l’entreprise. La mobilisation des étudiants d’AgroParisTech appelant à déserter l’agro-industrie en pleine remise de diplôme marque un signal : nombreux sont les jeunes qui refusent de travailler dans des entreprises n’ayant pas mis en place de politique à la hauteur des enjeux environnementaux et sociaux.

Le troisième levier, à savoir la création et l’engagement, appelle à encourager le sens de la création et de l’engagement des salariés, à travers des méthodes faisant appel à la co-création et à la responsabilisation (empowerment) des salariés, comme en témoigne le développement de l’intrapreneuriat au sein même de l’organisation. Suivant l’exemple bien connu de Google qui a autorisé très tôt ses salariés à consacrer un jour par semaine à un projet autre que celui de leur mission, la banque Société Générale a mis à contribution ses collaborateurs pour inventer « la banque de demain ».

Enfin, le quatrième levier, encourageant l’ultra connexion et le partage, s’appuie sur une adaptation de l’espace de travail à la fois numérique et physique. Certaines pratiques, telles que l’aménagement de l’espace de travail, ou encore la « gamification », sont considérées comme des dispositifs permettant de renforcer la fidélité des jeunes recrues, tout en s’inscrivant dans leurs usages des technologies numériques. Par exemple, l’entreprise Welcome to the Jungle, a créé une monnaie virtuelle le « monkey » afin de valoriser le travail des collaborateurs. Le principe est simple : chaque jour, chaque membre de l’entreprise reçoit 10 monkeys qu’il doit utiliser pour récompenser ses collaborateurs.

Toutes ces pratiques de fidélisation sont appelées à se généraliser, au risque de se couper de la génération Z, ce qui serait d’autant plus problématique qu’elle constitue un élément moteur du renouvellement des compétences et de la transformation digitale des entreprises.

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Par Elodie Gentina, Associate professor, marketing, IÉSEG School of Management ; Aurélie Leclercq-Vandelannoitte, Chercheuse, CNRS, LEM (Lille Economie Management), IÉSEG School of Management et Véronique Pauwels, Associate Professor, IÉSEG School of Management.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Elodie Gentina, Leclercq-Vandelannoitte et Véronique Pauwels

L’évolution du concept de travail chez les jeunes

L’évolution du concept de travail chez les jeunes

Face au travail, la jeunesse n’est pas homogène. Entre jeunes diplômés qui réclament du sens et ceux qui aimeraient simplement avoir un emploi, les aspirations sont diverses. La valeur travail n’a pas disparu pour les jeunes générations mais elle n’est plus au centre de leur existence. (Cet article est issu de T La Revue de La Tribune – N°9 « Travailler, est-ce bien raisonnable? », actuellement en kiosque)

Du sens et de l’éthique : c’est ce que réclament les générations Y (née dans les années 1990) et Z (entre 1997 et 2010) dans leur rapport au travail. Une proportion non négligeable de diplômés des grandes écoles – environ 30 % selon Arthur Gosset, jeune ingénieur nantais en rupture de ban (voir son portrait ci-dessous) – refuse désormais d’envisager une carrière au sein d’entreprises peu scrupuleuses en matière d’environnement, de respect des salariés ou de la diversité. À l’autre extrémité du spectre, les jeunes peu ou pas diplômés cherchent avant tout un emploi pour subvenir à leurs besoins. En fait, considérer « les jeunes » comme une catégorie homogène est une erreur. Pour Julie Bene, qui a réalisé en 2019 l’étude « Les jeunes face au travail, un regard ambivalent reflet de disparités » pour l’INJEP (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire), « on a tendance à opposer la jeunesse aux autres générations. Cette approche est trop globalisante. Les plus dotés socialement ont les situations d’emploi les plus favorables, des CDI à temps plein par exemple, et ils sont plus sensibles à ce qu’on appelle la dimension expressive du travail : avoir un poste intéressant, avec des responsabilités, utile à la société. Les jeunes en difficulté mettent plus l’accent sur la sécurité de l’emploi. Pour eux, cette dimension expressive passe clairement au second plan ». Un point commun à tous ces jeunes, quelle que soit leur situation professionnelle, est l’importance du travail dans leur vie. « Dire que la valeur travail a disparu pour eux n’est pas forcément vrai. De plus, cette tendance n’est pas née avec les Gen Y et Z, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Elle existait déjà pour les générations précédentes. On trouve des articles sur ce thème de la remise en cause du travail par les jeunes depuis les années 1980 » précise Julie Bene. En revanche, celui-ci n’est plus le centre de leur existence, comme il a pu l’être pour leurs parents et grands-parents. Famille, amis, loisirs comptent aussi énormément. Comme l’expliquent les sociologues Dominique Méda et Patricia Vendramin dans leur livre Réinventer le travail, (PUF, 2013), les jeunes sont porteurs d’une « conception polycentrique de l’existence » : leur vie, leur identité, leur système de valeurs sont organisés autour de plusieurs sphères (travail, famille, loisirs, etc.) formant un tout plus ou moins cohérent.

Télétravail et Grande Démission

Pour les jeunes interrogés dans l’étude INJEP, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est très important (51 %) ou important (44 %). Largement devant le fait d’être utile à la société dans le cadre de son emploi (29 % et 59 %) ou le niveau de rémunération (28 % et 64 %). Depuis juin 2019, date de la publication de cette étude, un élément nouveau est apparu : la crise sanitaire, qui a profondément affecté les 18-30 ans. Jean-Laurent Cassely, essayiste et journaliste, a écrit en 2017 La révolte des premiers de la classe : métiers à la con, quête de sens et reconversions urbaines (Arkhê). Cinq ans et une pandémie plus tard, cette quête de sens existe toujours selon lui, mais le Covid a réorienté les priorités des jeunes diplômés : « Tous les DRH que je rencontre me disent la même chose. Quand ils arrivent à un entretien d’embauche, les premières questions des jeunes impétrants sont « Quelles sont les conditions de télétravail ? Quel est le niveau de flexibilité de votre organisation ? ». Certains obtiennent même des « full remote » (temps plein à distance) ». Pour les jeunes salariés peu qualifiés qui exercent dans les métiers de service comme la restauration, le e-commerce ou la santé, les « deuxième ligne », on assiste à une vague de démissions. « Ces jeunes qui étaient pris dans l’urgence avant le Covid ont bénéficié d’un chômage technique qui leur a donné le temps de réfléchir. Ils se sont mis à reconsidérer leur emploi et leur place dans la société. Certains, démotivés, n’ont pas repris leur poste » explique Jean-Laurent Cassely. Ce n’est pas encore la Grande Démission américaine, qui a vu à partir de juillet 2020 des millions d’Américains insatisfaits de leur travail ou de leur salaire quitter leur emploi. Mais le mouvement existe : 1 300 étudiants en soins infirmiers ont démissionné entre 2018 et 2021 selon le ministre de la santé Olivier Véran en visite à l’hôpital de Blois (Loir-et-Cher) le 28 octobre 2021. Le secteur de l’hôtellerie-restauration a perdu 237 000 employés pendant la crise sanitaire selon la Dares (Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques). Or, 40 % des salariés de ce secteur ont moins de 30 ans selon Pôle Emploi.

L’entreprise rêvée : locale et solidaire

Face à un avenir incertain, les jeunes se tournent vers l’État. D’après l’enquête du Crédoc, « Conditions de vie et aspirations janvier 2020 et janvier 2021 », 29 % aimeraient que les pouvoirs publics les aident à trouver un emploi, soit une progression de 8 points pour cet indicateur depuis 2020. Mais qu’attendent-ils du secteur privé ? C’est le sujet de l’étude « Les jeunes et l’entreprise » de novembre 2021 réalisée par la Fondation Jean-Jaurès, la Macif et BVA. Premier enseignement : quand on évoque l’entreprise, le premier terme employé par les jeunes est travail (40 %), loin devant salaire (12 %) ou argent (14 %). Pour les 18/24 ans, le rôle principal d’une entreprise est avant tout de créer de l’emploi et d’embaucher des gens (57 %). Viennent ensuite son utilité pour la société (19 %) et donner les moyens aux salariés de s’épanouir professionnellement (15 %). Ils ne sont que 11 % à citer « anticiper les transformations sociales et environnementales ». La « génération climat » représentée par Greta Thunberg est encore très minoritaire. L’idée répandue que la jeunesse actuelle réclame un engagement fort des entreprises en matière sociétale est tempérée par les résultats de cette étude. Seuls 29 % (mais 40 % des Bac+3) estiment que l’entreprise doit aujourd’hui s’engager en priorité en faveur de la préservation de l’environnement, 27 % contre le racisme et les discriminations, 25 % contre les inégalités entre les femmes et les hommes et 22 % contre les inégalités et la pauvreté. Néanmoins, ces jeunes-là ont bien changé depuis les années 1980, quand le but était d’intégrer un grand groupe et d’y faire carrière. Leur entreprise idéale est d’abord locale (39 % et jusqu’à 43 % en province), c’est une start-up (26 %) ou une ESS (entreprise de l’économie sociale et solidaire) (25 %). Les rois du CAC 40 ne séduisent que 13 % (mais quand même 22 % des Bac +3) des répondants. Une fois embauchés, les 18/24 veulent que l’entreprise leur démontre du respect (58 %) et de la confiance (45 %), loin devant l’engagement (17 %) ou l’exemplarité (9 %). Enfin, une forte proportion (43 %, et 54 % pour ceux qui rêvent du CAC 40) cherche d’abord un poste bien payé, et ensuite seulement une activité intéressante (32 %) et du temps disponible pour leur vie personnelle (30 %). Le télétravail, popularisé durant la crise sanitaire, intéresse 4 jeunes sur 10 qui souhaitent avoir la possibilité de travailler depuis chez eux quelques fois (42 %). Face au travail, les jeunes sont à la fois semblables à leurs aînés (avoir un bon salaire et un job intéressant) et différents (plus de valeurs, un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle). Comme le souligne la sociologue Patricia Vendramin dans le numéro 86 de la revue Agora Débats/Jeunesse d’octobre 2020, pour cette jeunesse de 2022, « le travail continue à jouer le rôle de grand intégrateur social ».

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Arthur Gosset, l’ingénieur en rupture (Nantes)

 

Arthur Gosset, 24 ans, ingénieur diplômé de Centrale Nantes en génie environnemental, n’ira pas travailler dans une multinationale. Il fait partie de cette génération pour qui l’adéquation entre son emploi et ses valeurs n’est pas négociable. En 2019, il réalise Ruptures, un documentaire sur le changement de cap des étudiants des grandes écoles face aux enjeux écologiques et sociaux de notre époque. Il y suit six jeunes qui ont choisi de vivre conformément à leurs convictions et cela « quoi qu’il en coûte ». Un an avant, Nicolas Hulot était ministre de la Transition écologique, des marches pour le climat avaient rassemblé des milliers de jeunes, 35 000 étudiants prêts à boycotter les entreprises qui ne s’engagent pas pour la planète quitte à gagner moins avaient signé un manifeste. « Une de mes amies a décidé de faire son stage de deuxième année dans une association au lieu d’un grand groupe. Son père a arrêté de lui parler car, pour lui, c’était un échec dans son parcours professionnel. J’ai voulu évoquer ces choix et les ruptures qu’ils peuvent provoquer » explique Arthur Gosset. Depuis, il organise des projections dans les grandes écoles, les entreprises et les associations pour présenter ces six parcours à d’autres jeunes qui s’interrogent sur leur avenir. « Il existe une prise de conscience dans les grandes écoles qui forment les élites afin de réadapter leurs cursus en prenant en compte les enjeux environnementaux et sociaux » se félicite le jeune ingénieur. Quant aux grands groupes, « ils n’ont pas tous forcément compris qu’on recherche des jobs utiles et soutenables » ajoute le néo-documentariste. Pour lui, il y a urgence : selon une étude de The Lancet Planetary Health de septembre 2020, 75 % des 16-25 ans ont peur de l’avenir et sont atteints d’éco-anxiété. Entre valeurs personnelles et peur de décevoir leurs proches, ou d’être déclassés socialement, les jeunes diplômés ont du mal à se situer. Arthur Gosset et sa compagne eux ont choisi. Ils ont d’autres projets de documentaires et vont créer leur entreprise pour concilier travail et convictions.

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Chloé Coudray, la future énarque qui veut partager l’éco (Paris)

 

Chloé Coudray, 24 ans, diplômée en droit et sciences économiques, prépare l’ENA. Elle s’intéresse aussi à l’économie et a cofondé le think-tank Partageons l’Éco, qui a pour objectif de vulgariser l’économie en partenariat avec l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il publie des fiches concepts, des graphiques et des articles sur l’actualité économique. « Je partage les aspirations des jeunes d’aujourd’hui mais je ne suis pas en rupture avec les grands groupes. Je pense qu’il est possible de les faire évoluer de l’intérieur » explique la jeune femme. Pour elle, ces grandes entreprises critiquées par certains sont un pôle de stabilité et de crédibilité, dans lequel les jeunes peuvent inscrire leurs valeurs. « Il s’agit d’agir en interne pour les amener vers les mêmes objectifs de respect de l’environnement et d’éthique que réclame la jeunesse actuelle. Dans le logement, certains urbanistes préconisent de réhabiliter plutôt que détruire et reconstruire de zéro. La même méthode peut être appliquée dans ces grandes entreprises » estime la future haute fonctionnaire. Mais comment réformer ces grosses structures très hiérarchisées de l’intérieur ? Chloé Coudray estime, après plusieurs stages en entreprise, que les jeunes sont désormais écoutés : « On nous fait davantage confiance. Je pense que nous pouvons être une source d’inspiration qui influencera les décideurs ». Étudiante à la Sorbonne, elle a côtoyé des étudiants révoltés, « parfois peu mesurés et peu crédibles » selon elle, qui se construisent contre ces grands groupes. Doit-on s’attendre à un schisme entre des diplômés qui refusent toute compromission et ceux qui acceptent de jouer le jeu ? « Le marché du travail est déjà polarisé entre les plus qualifiés et ceux qui ont moins de diplômes. Il y aura sans doute une seconde division de ce type. J’espère que nous arriverons à travailler ensemble pour ne pas créer de rupture intragénérationnelle » conclut l’étudiante.

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Article issu de T La Revue n°9 « Travailler, est-ce bien raisonnable? » – Actuellement en kiosque et disponible sur kiosque.latribune.fr/t-la-revue

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