Emploi: vers un déclassement des jeunes diplômés
D’après une note récente du Conseil d’analyse économique (CAE), Les jeunes Français diplômés ont davantage de difficultés à s’insérer dans l’emploi par rapport aux autres pays européens. En cause sans doute une certaine baisse du niveau des diplômes et une inadaptation de la formation initiale aux réalités des entreprises.
Dans une note récente, le Conseil d’analyse économique (CAE) relevait que « les jeunes Français mettent beaucoup plus de temps à rentrer sur le marché du travail à la sortie de leurs études que leurs homologues allemands et britanniques », ajoutant que le problème majeur de l’emploi des jeunes est « bien l’insertion sur le marché du travail ».
Hélène Garner, directrice des données et des études de l’Apec, relève auprès de l’AFP que la note du CAE montre que même pour les plus diplômés, l’insertion sur le marché du travail en France prend un à deux ans de plus que chez nos voisins européens. Et « plus de la moitié des jeunes sont sur des contrats précaires » (CDD, stages, alternance, intérim…), constate l’économiste.
Hélène Garner constate que les nombreuses politiques publiques en faveur des jeunes menées depuis plus de 40 ans « n’ont pas été suffisantes » et plaide pour une approche « plus globale » qui prenne en compte les « enjeux de logements, de mobilité, de santé, d’illectronisme… ». Avec le retournement en cours du marché du travail, les jeunes, plus souvent en contrats courts (CDD, intérim), sont les premiers touchés.
Le risque, « c’est une forme de déclassement des diplômés » qui vont s’insérer mais sur des emplois de non-cadre, explique Hélène Garner. Cela crée un « effet d’éviction » pour les moins diplômés et un « effet cicatrice » pour les jeunes diplômés, leur niveau d’entrée pouvant avoir un impact sur le reste de leur carrière.