Des gilets jaunes aux gilets rouges ?
Il n’est pas surprenant que le mouvement de grève s’essouffle sérieusement après 40 jours mais le climat social pourrait bien être détérioré pendant encore des semaines et des mois. Les gilets rouges pourraient prendre la suite des gilets jaunes et installer à nouveau la chienlit dans le pays. Le gouvernement aurait voulu mettre le pays à feu et à sang qu’ il ne s’y serait pas pris autrement. On se souvient que peu après le déclenchement du mouvement des gilets jaunes, la CFDT, premier syndicat de France, avait souhaité que soit engagée une médiation sur la problématique sociale en jeu. Macron et le gouvernement n’ont jamais répondu favorablement à cette demande. Conséquence : le conflit s’est enlisé et puis a été récupéré par les gauchistes qui ont trouvé là des occasions assez exceptionnelles s’exprimer leur radicalité. En plus avec la présence de casseurs bénéficiant de la couverture bienveillante des chaînes télé d’information. Politiquement, le mouvement des gilets jaunes a porté un coup terrible à la crédibilité de Macron voire même à sa compétence à affronter des situations dangereuses. Pour la réforme des retraites, le gouvernement a renouvelé ses erreurs en marginalisant l’intermédiation des syndicats. D’une certaine façon le gouvernement a démoli tout le travail de concertation de Delevoye. Le pire, c’est que face à une nouvelle fronde sociale, Macron est en train renoncer pour l’essentiel au principe d’universalité de la retraite avec les nombreuses exemptions et période de transition. Le retrait de l’âge pivot à 64 ans n’a pas été effectué de gaieté de cœur par le psychorigide Édouard Philippe qui veut faire de cette mesure son totem politique dans la perspective de 2027 voire même de 2022 si macro continue de s’écrouler dans les sondages. D’une certaine façon, Macron est le président du désordre social. À peine avait-il été élu qu’il s’enfonçait dans la sulfureuse affaire Benalla avant de plonger dans une gestion calamiteuse des gilets jaunes et maintenant de s’enfoncer à nouveau dans le désordre social lié à la réforme des retraites. L’orgueil, l’incompétence, le mépris des organisations intermédiaires ont favorisé la crise sur les retraites. Un entêtement d’autant plus ridicule que le principe d’universalité est maintenant fortement atteint et que l’efficacité paraît douteuse sur le plan financier en raison des grandes incertitudes qui concernent les paramètres forcément soumis à la conjoncture ( croissance, rappeurs actifs retraités, niveau des pensions, inflation etc.). Bref la démonstration d’une grande incompétence politique.