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Après les Gilets jaunes, des crises répétées , pourquoi ?

Après les Gilets jaunes, des crises répétées , pourquoi ?


Il y a cinq ans, les Gilets jaunes. La mobilisation née à l’automne 2018 de revendications sur le coût du carburant éclaire les contestations sociales survenues en 2023. Le mouvement n’existe plus dans son organisation initiale mais s’est diffusé et persiste sous d’autres signes. « Le système politique n’arrive plus à expliquer cette énigme que beaucoup de gens vivent : pourquoi je galère alors que je vis dans un pays riche ? », montrent les chercheurs en science politique Magali Della Sudda (Sciences Po Bordeaux, Centre Emile Durkheim) et Bruno Cautrès (Sciences Po, Cevipof).

( interview dans La Tribune)

Cinq ans après l’irruption du mouvement des Gilets jaunes et l’expression d’une crise sociale latente. Quels sont les signes encore visibles à travers les entretiens que vous menez toujours ?

Magali DELLA SUDDA, chercheuse à Sciences Po Bordeaux / Centre Émile Durkheim – Aujourd’hui, le mouvement n’existe plus sous sa forme massive de manifestation le samedi et d’occupation des ronds-points, sauf cas particuliers. Le rond-point des azalées à La Réunion est occupé nuit et jour, c’est un lieu de vie et de culture. Dans le Sud-Ouest, on a des ronds-points encore actifs dans le Lot-et-Garonne. Cette forme-là est vraiment sporadique. Les participantes et les participants aux Gilets jaunes, pour beaucoup, nous les retrouvons dans les luttes sociales autour des retraites. Ce qui n’est pas une surprise car dans nos questionnaires le sujet revenait chez 50 % des personnes interrogées.

Bruno CAUTRÈS, chercheur à Sciences Po / Cevipof – J’ai un vrai doute sur le fait que le mouvement pourrait repartir tel qu’il s’est formé au début. Les dégâts sont trop importants dans la vie des gens, et pas seulement pour les mutilés. Les personnes qui ont été condamnés pour des dégradations ont été marquées. Beaucoup de Gilets jaunes ont tourné la page. Parmi les leaders médiatiques, certains se sentaient menacés ou étaient trop perturbés par rapport à cette période. Mais les problèmes sont toujours là et dans les profondeurs de la mémoire du pays, tout le monde se rappelle de ces samedis.

Les revendications du mouvement lui ont-elles survécu ?

Bruno CAUTRÈS – Les choses ne sont pas univoques. Il y a des effets, comme sur la demande de démocratie directe et de référendum, qui est à l’ordre du jour des rencontres de Saint-Denis aujourd’hui. Cela amène des réflexions même cinq ans après. Mais on voit que la demande d’ordre public est très importante dans le pays car le politique ne comprend pas qu’il y ait une addition d’épisodes éruptifs. Ce sont des crises répétées qu’on n’arrive pas à résoudre.

Une cinquantaine de chercheurs en France mène des projets de recherche autour de la sociologie du mouvement des Gilets jaunes. Ces travaux, financés par l’Agence nationale de la recherche, ont notamment abouti à la publication en juin 2023 de l’ouvrage dirigé par Magali Della Sudda, Jean-Pierre Lefèvre et Pierre Robin, intitulé « De la valse des ronds points aux cahiers de la colère ».

Le sentiment d’injustice s’est d’ailleurs encore largement exprimé cette année lors de la mobilisation contre la réforme des retraites…

Magali DELLA SUDDA – Dans l’enquête, les personnes qui nous répondent ont autour de 45 ans. Ce sont des générations nées juste avant le bicentenaire de la Révolution française. Ces générations étaient à l’école élémentaire au moment où on a planté des arbres de la liberté, on les a fait participer à ce récit national en les habillant en sans-culottes. Il faut se souvenir de l’orchestration du défilé de Jean-Paul Goude sur les Champs-Élysées, d’autant plus important que les gens ont pu le voir à la télé. Tout ça pour dire qu’on a grandi dans cette idée que la République est un horizon émancipateur. Aujourd’hui, on se retrouve dans un monde qui produit de plus en plus de richesses mais où les personnes n’ont pas le sentiment de recevoir à la hauteur de ce qu’elles donnent. L’accès aux services publics est difficile alors qu’il allait de soi il y a vingt ans. Il y a un profond sentiment de mépris qui ressort aussi dans les entretiens.

Bruno CAUTRÈS – Je tiens à rappeler que ce que nous avions observé en décembre 2018, au moment de la collecte de données de l’enquête annuelle du Cevipof sur la confiance politique, était tellement impressionnant en terme de défiance. Les chutes de tous les indicateurs de confiance étaient massives, à tel point que je les considère comme le limite extrême de confiance qu’on peut avoir dans les institutions d’un régime démocratique. On était en gros entre 20 et 25 % de confiance, et même 9 % pour les partis politiques. C’est propre à la France. On a alors observé une connexion entre le sentiment de ne pas être représenté, la défiance politique et l’injustice sociale ressentie. Le système politique n’arrive plus à expliquer aux gens cette énigme que beaucoup de gens vivent : pourquoi je galère alors que je vis dans un pays riche ?

Comment le pouvoir politique a-t-il réagi à ce choc ?

Bruno CAUTRÈS – Je ne dis pas que le politique ne fait rien, il ne s’agit surtout pas de tomber dans la caricature, de dire qu’il faut tous les virer, ce qui serait extrêmement populiste. Le politique fait des choses, mais pas à la hauteur de la richesse du pays et des attentes des gens. Dans la foulée des Gilets jaunes, l’exécutif fait des tentatives, comme le « reste à charge zéro » sur certains soins de santé. Mais derrière, il reste toujours des inégalités de folie sur l’accès aux soins.

Quand vous regardez la trajectoire politique d’Emmanuel Macron et de l’exécutif de manière générale, on peut se demander si les Gilets jaunes n’ont pas en partie gagné. Le Président est sorti de la trajectoire initiale et ne l’a jamais retrouvée, il y a un avant et un après pour Emmanuel Macron également. Il y a des mots de l’univers macroniste qui ont disparu, comme « émancipation » ou « progrès ». Mais pendant toute la campagne de 2022, il n’y a pas un moment où il fait une proposition qu’il a entendu durant le Grand Débat national. Ça traduit chez lui à quel point il est difficile pour lui-même de reconnaître les limites de son modèle politique.

Quel regard porte-t-on sur les violences commises durant cette période ?

Magali DELLA SUDDA – Quand les travailleurs manuels perdent leurs mains, ils perdent tout. L’honneur des travailleurs, porté à travers les Gilets jaunes, s’effondre. Beaucoup de mutilés n’ont pas été indemnisés et ne le seront jamais. On a un problème de reconnaissance. Or, la reconnaissance va avec la confiance. L’expérience corporelle de ce qu’on a vu et vécu va provoquer une prise de risque physique et financière dans le fait d’aller manifester.

La question de la violence a fait fuir des personnes dès le début, tout comme l’évolution des thèmes. Quand la justice sociale, la question de la redistribution des richesses, l’écologie et l’opposition à la violence des forces de l’ordre deviennent des revendications, une partie des Gilets jaunes de la première heure, qui était là sur un mot d’ordre anti-fiscal, s’en va. C’est le moment où les ronds-points sont évacués. Ça a révélé des fractures territoriales, socio-économiques, culturelles aussi, c’est très clair sur l’écologie par exemple.

Bruno CAUTRÈS – C’est un autre ressort du drame social qui s’est joué : comment un pays aussi riche, développé et démocratique, peut gérer une crise avec de tels dégâts partout ? On a tous été marqués par des scènes inouïes et terrifiantes. Il reste dans la société, à l’état diffus, un sentiment de plus grande vulnérabilité.

En quoi les cinq années écoulées montrent-elles que le mouvement initial n’était pas anti-écologiste malgré son opposition à une taxe sur le carburant ?

Magali DELLA SUDDA – On a un certain nombre de personnes dans l’enquête qui étaient néo-manifestantes en 2018 et qu’on retrouve cinq ans plus tard à Sainte-Soline. C’est quelque chose qu’on ne pouvait pas imaginer. Rejoindre la cause des bassines n’a rien d’évident, ces personnes se disent « ça me concerne » alors qu’elles pourraient se dire qu’il ne s’agit que d’un problème d’agriculture locale dans les Deux-Sèvres. C’est le cas d’une partie significative des Gilets jaunes encore actifs.

Redistribution des richesses : après « gilets jaunes » , les gilets rouges

Redistribution des richesses : après « gilets jaunes » , les gilets rouges

ParMagali Della Sudda est membre du Conseil de surveillance de la Fondation pour l’écologie politique et experte auprès de l’Institut La Boétie.

Le mouvement social d’opposition à la réforme des retraites qui rassemble un grand nombre de personnes et reçoit un fort soutien de l’opinion, rappelle, certes, la capacité des organisations syndicales à mobiliser mais aussi que la revendication salariale et le travail constituent encore un sujet de mobilisation collective.

Longtemps escamotée dans le débat public, elle concerne aussi bien les salaires sous leur forme de rémunération que les pensions de retraites liées aux contributions sociales.

Le conflit social qui a touché les raffineries et plates-formes pétrolières au mois d’octobre 2022 a mis en lumière la persistance de la question salariale dans la conflictualité sociale. La répartition des fruits du travail et des profits était au cœur de la contestation. Ce phénomène n’est pas nouveau mais l’absence de redistribution aux travailleuses et travailleurs des bénéfices records du groupe, au moment où l’inflation ronge la capacité des ménages à subvenir à leurs besoins élémentaires, suscite un sentiment d’injustice.

C’est l’un des points essentiels qui cimente l’opposition au projet de loi sur les retraites. C’est aussi l’un des points qui avait entraîné le mouvement des « gilets jaunes » mais dans un cadre bien différent.

Dans le contexte des dernières semaines, les syndicats ont montré leur capacité à initier et encadrer la conflictualité sociale, les uns privilégiant le compromis avec la direction, les autres la défense des revendications salariales.

Le temps semble loin de la mobilisation « spontanée » des « gilets jaunes », en dehors des organisations syndicales, qui ont suivi et accompagné – plus qu’ils ne l’ont initié – la contestation des projets de loi sur les retraites de 2019-2020 et 2023.

Tours : Les « gilets jaunes », le retour ? (Nouvelle République, 14 janvier 2023).
Aujourd’hui, les « gilets jaunes », qui ont poursuivi leur mobilisation depuis novembre 2018, relaient les conflits sociaux sur les salaires et les retraites sur les réseaux sociaux et sur les ronds-points. Leur présence sur les blocages, en manifestation et plus occasionnellement sur les ronds-points à l’automne et l’hiver 2022-2023, reconfigure les relations.

Certains étaient ainsi aux côtés des syndicalistes lors de la journée d’action du 18 octobre 2022 pour demander une juste répartition des fruits du travail entre les salariés et les actionnaires. D’autres ont appelé à prendre part aux blocages des raffineries, comme à Feyzin (Rhône).

Nous avons analysé les données issues d’un questionnaire passé durant les six premiers mois des « gilets jaunes » de novembre 2018 à mars 2019. Bien que ces données comportent des limites, elles sont significatives de la diversité des personnes engagées, de leurs parcours et valeurs durant la phase la plus intense du mouvement social.

L’étude de la base de questionnaires permet d’apporter quelques éclairages sur la composition du mouvement et la présence de personnes ayant adhéré ou adhérente à un syndicat.

Malgré la surreprésentation de personnes syndiquées ou l’ayant été dans le mouvement des « gilets jaunes », les organisations syndicales sont tenues à distance, notamment pour des raisons liées à leur prise de position jugée défavorable au mouvement social.

Le secrétaire général de la Confédération générale du travail, Philippe Martinez, avait ainsi déclaré le 16 novembre 2018 :

« On ne défile ni avec les gens d’extrême droite ni avec des patrons, qui, quand ils parlent de taxes, parlent aussi de cotisations sociales et autres droits sociaux »

Ces paroles coïncident aussi avec des expériences mitigées de l’engagement syndical chez les « gilets jaunes ». Certains reprochent le manque de combativité ou de soutien des syndicats, d’autres redoutent d’être phagocytés par ces organisations.

Nos résultats montrent que le mouvement social des « gilets jaunes » témoigne d’un contournement de l’espace de la négociation collective. Face à l’impossibilité de porter cette revendication salariale dans l’entreprise, les personnes engagées dans les « gilets jaunes » l’ont revendiquée sur les ronds-points et durant les actes du samedi.

La composition du mouvement peut ainsi contribuer à éclairer la manière dont la question salariale a été contournée par les « gilets jaunes » dans un premier temps, puis concurrencée et occultée par le RIC à partir de l’Acte 8 (5 janvier 2019 et au-delà), avant que le mouvement ne s’en saisisse à nouveau sur la question des retraites en 2020 puis en 2023.

En effet, il faut se rappeler que le salaire et les revenus des plus riches sont invoqués comme motifs de colère et d’injustice. Le travail étant envisagé pour beaucoup comme une valeur centrale dans leur économie morale,mais insuffisamment. Comme le soulignent différentes enquêtes, le sujet politique des « gilets jaunes » dans les premières semaines du mouvement est le peuple du travail, ou le peuple des personnes qui vivent ou aimeraient pouvoir vivre de leur travail.

Moins visible que le référendum d’initiative citoyenne (RIC), la question salariale remonte au mois de novembre 2018 lorsque des « gilets jaunes » étaient engagés dans les blocages de raffinerie, l’occupation de sites de production ou dans des conflits sociaux, notamment dans le secteur de la santé – fonction publique hospitalière, transport sanitaire.

Nos enquêtes et celles de l’équipe du laboratoire Triangle à Lyon montrent cependant que ces revendications n’ont pas disparu et présentent une articulation plus complexe, propre aux « mouvements anti-austérité » qui ont émergé depuis la crise de 2008 pour demander davantage de justice sociale et de démocratie, mouvements qui se passent aussi parfois des organisations syndicales.

À travers une analyse des termes utilisés se dessinent différents registres d’expression de la question du travail qui permettent de comprendre comment une partie des personnes mobilisées peuvent se reconnaître dans d’autres mouvements sociaux.

À l’aune de ces données, on peut analyser aujourd’hui la manière dont les conflits sociaux actuels rechargent la contestation des « gilets jaunes » en mobilisant des personnes qui s’étaient désengagées, d’une part, et d’autre part comment les « gilets jaunes » passent d’initiateurs de mouvement social en 2018 à accompagnateurs aujourd’hui.

Ainsi, en Gironde, nous observons un nombre significatif de collectifs et de « gilets jaunes » encore actifs, partie prenante des cortèges contre le projet de loi sur les retraites présenté au Conseil des ministres du 23 janvier 2023 par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, et par le ministre du Travail, du plein emploi et de l’insertion, l’ancien socialiste Olivier Dussopt.

Gilets jaunes. La révolte des oubliés

 Gilets jaunes. La révolte des oubliés  

 

Un papier du Monde analyse livre de Pierre Blavier qui sonde, sur le terrain, une mobilisation qui a secoué la France et explore les modes de vie d’une frange de la société qui se sent oubliée.

 

 

Livre. 

 

« Donc ce ne sont pas seulement les taxes sur le carburant si je comprends bien ? – Non c’est tout. – Comment cela, tout ? – Tout, répéta-t-il comme s’il s’agissait d’une évidence. On ne peut plus supporter tout ça. » Tiré du roman de Gérard Delteil, Les Ecœurés (Seuil, 2019), cet échange entre un « gilet jaune » et un journaliste venu l’interviewer est certes inventé, mais il n’en reste pas moins éclairant : il y a là, bien au-delà de la taxe sur le carburant, le rejet d’un « tout ça », à la fois évident et informe, qui anime la révolte.

C’est avec cette citation que débute Gilets jaunes. La révolte des budgets contraints, l’ouvrage de Pierre Blavier, chargé de recherche au CNRS en sociologie et en science politique à Lille, au laboratoire Clersé. A travers une enquête de terrain sur la vie des ronds-points et les budgets des familles, le chercheur revient sur ce mouvement social qui a agité la France à partir de l’automne 2018 et fait, en quelques semaines, reculer le gouvernement. Il tente aussi d’éclaircir ce que les « gilets jaunes » nous ont appris sur la société française.

Il faut d’abord se rappeler que cette protestation, paradoxale à maints égards, a surpris les gouvernants, les spécialistes, les journalistes et l’opinion publique : elle tranche avec le répertoire d’actions collectives qu’a connues la France depuis plusieurs décennies. « Comment expliquer une telle mobilisation de la part de milieux dont de nombreux travaux ont souligné la distance au politique, leur sentiment d’incompétence en la matière et la faiblesse de leurs engagements citoyens ? », s’interroge le sociologue. Comment sont-ils parvenus à limiter à ce point la liberté de circulation sur tout le territoire métropolitain ? Comment ont-ils réussi à faire émerger et à maintenir une mobilisation d’une telle ampleur sans coordination par un parti, un syndicat ou un réseau associatif ?

L’ouvrage s’attache à répondre à ces questions en mettant l’accent sur ce qui a cimenté la mobilisation : son ancrage dans des milieux sociaux et des « modes de vie partagés par certaines franges de la population française », qui étaient jusqu’alors passés « sous les radars » et que le mouvement a brutalement poussés sur le devant de la scène. L’auteur mêle ainsi la question de l’engagement politique et des modes de vie, trop souvent traités séparément.

 

Le mouvement «gilets jaunes» manque de carburant

Le mouvement «gilets jaunes» manque de carburant

 

Le mouvement des gilets jaunes tente de repartir en profitant de la hausse de l’essence. Ainsi des manifestations se sont déroulées ce samedi. Cependant elles ont été très peu nombreuses quelques milliers de personnes tout au plus avec en général un point de ralliement par département.

 

Un des problèmes des gilets jaunes c’est que ce mouvement s’est terminé dans la plus grande confusion alors qu’il affichait au départ une certaine dimension populaire. Des politiques d’extrême droite et d’extrêmes gauches surtout ont voulu récupérer la mobilisation avec des excès qui ont tué la dynamique, comme d’habitude.

Certains anciens leaders se sont reclassés politiquement. D’autres espèrent influencer le contexte politique de la prochaine élection présidentielle. Mais l’histoire se répète rarement même si le contexte semble favorable au développement d’un mécontentement concernant la hausse de l’énergie.. Au cours de la première semaine d’octobre 2021, le diesel a notamment atteint un record historique à 1,5354 euro par litre en moyenne en France. Sur la même période, le Sans-Plomb 98 a pour sa part atteint un niveau de 1,6332 euros le litre, soit un niveau proche du dernier plus haut datant de 2012

 

Faut-il pour autant s’attendre à un mouvement d’une ampleur comparable à celui de 2018 ? Magali Della Sudda, chercheuse au CNRS et coordinatrice d’un projet de recherche national sur le mouvement des «gilets jaunes», tempère dans les colonnes du Dauphiné libéré  : «Les algorithmes et la politique de Facebook ont changé donc l’information est plus difficile à avoir. Les médias ne se sont pas saisis de ce mouvement-là avec la même intensité qu’en octobre 2018, donc il y a certains éléments qui ne sont pas réunis pour que la mobilisation ait la même ampleur qu’il y a trois ans.»

Ce qui ne signifie pas qu’il n’y aura pas de réaction concernant la hausse des prix et le problème des revenus mais peut-être sous d’autres formes ET PAS FORCEMENT AVEC UN GILET JAUNE.

Antivax: Le retour des gilets jaunes ?

Antivax:  Le retour des gilets jaunes ?

Bernard Sananès  président de l’Institut Elabe Explique le phénomène actuel anti VAX ( l’Opinion, extrait)

Environ 110 000 personnes ont manifesté samedi contre « la dictature sanitaire ». Elles étaient 16 000 le 14 juillet, deux jours après l’allocution d’Emmanuel Macron. Que disent ces chiffres ?

L’opposition à la vaccination et aux mesures sanitaires est minoritaire, mais pas marginale. Le noyau dur des personnes qui disent qu’elles ne se feront pas vacciner se situe à 15 %, ce qui représente entre 7 et 8 millions de Français. Mais, l’adhésion au vaccin continue d’augmenter, y compris cette dernière semaine. Les mesures sanitaires sont approuvées, à 70 % pour l’extension du pass sanitaire aux hôpitaux et maisons de retraite, à 58 % pour les restaurants, bars, centres commerciaux.

Cette opposition « minoritaire » a-t-elle des réserves de mobilisation ? Peut-elle agréger les mécontentements comme l’ont fait les Gilets jaunes ?

La comparaison avec la sociologie des Gilets jaunes est pertinente sur divers aspects. La défiance à l’égard des vaccins et des mesures sanitaires est plus répandue dans les milieux populaires, parmi certains métiers « de première ligne » tels que les aides-soignants, le secteur médico-social, catégories bien représentées parmi les Gilets jaunes. Mais les « ronds-points » avaient le soutien de l’opinion, ce qui n’est pas le cas des opposants aux mesures sanitaires. A cette opposition s’ajoute une fracture générationnelle, les jeunes étant largement plus critiques que leurs aînés. Les moins de 35 ans sont opposés à 60 % à l’extension du pass sanitaire aux restaurants, cafés, centres commerciaux (58 % de la population globale y sont favorables). En règle générale, l’écart entre les jeunes et les plus âgés est important, de 20 à 30 % selon les questions. Cette dimension générationnelle est certainement observée par l’exécutif alors même qu’Emmanuel Macron avait beaucoup progressé dans la tranche 18-24 ans récemment.

Samedi, les plus gros cortèges étaient réunis dans les métropoles (18 000 personnes à Paris). Mais des petits rassemblements ont aussi eu lieu à Cherbourg, Vannes, Metz, Antibes, etc. Là aussi, un parallèle avec les Gilets jaunes ?

Cette mobilisation affiche une assise territoriale variée. Il n’y a pas de fracture urbains/ruraux mais une fracture diplômés/non diplômés et vaccinés/non vaccinés. Cette dispersion géographique complique la tâche du gouvernement, a fortiori si les manifestations se répétaient, pour assurer le maintien de l’ordre. En revanche, le facteur estival peut jouer contre la mobilisation. On n’a jamais vu de mouvement « prendre » au mois d’août, mais la crise de la Covid est inédite.

Dans ce contexte, quelle est la stratégie derrière les messages de fermeté du gouvernement ?

Cette fermeté affichée s’adresse plus aux hésitants qu’aux opposants. Les premiers, les méfiants, peuvent encore être convaincus, se ranger à l’idée que ces mesures sanitaires sont nécessaires. A l’inverse, les défiants sont consolidés dans leur opposition. Ils rejettent ce qui est imposé par « le système ». L’exécutif cherche à faire monter le taux d’adhésion à la vaccination car si la barre des 90 % est passée, les opposants seront relégués dans la catégorie des ultra-minoritaires. Il s’adresse à ceux qui se sont précipités sur Doctolib, pas aux réfractaires. Dans ce contexte, la radicalité des « antivax » peut légitimer l’action ferme du gouvernement aux yeux de l’opinion, et notamment son socle électoral élargi à la droite.

Le vrai rendez-vous sera-t-il à la rentrée ?

La rentrée sera effectivement un moment clé. Le risque de coagulation des anti-vaccins avec les mouvements sociaux a été anticipé. D’où la volonté de l’exécutif de déminer le sujet des retraites. Le pari pour Emmanuel Macron est double. Au sanitaire, à la lutte contre une 4e vague, à la relance économique, se mêle un enjeu politique majeur : la capacité du Président à agir dans cette dernière année électorale.

…. La « colère » n’a pas disparu, elle peut se redessiner avec une sociologie proche des Gilets jaunes. Elle peut se radicaliser mais aura du mal à agréger autour d’elle tant que l’épidémie sera présente.

Réforme européenne de la taxe carbone : le risque d’un retour des gilets jaunes

Réforme européenne de la taxe carbone : le risque d’un retour des gilets jaunes

 

Les technocrates de Bruxelles ont décidé de réformer profondément le marché de la taxe carbone, en gros d’augmenter de manière assez considérable le coût  à polluer. Le problème c’est que désormais ce dispositif pourrait concerner deux secteurs stratégiques pour les consommateurs à savoir le transport et le chauffage. Pascal Canfin , ancien vert rallié à la république en marche s’inquiète des conséquences dans la tribune (extrait). Des conséquences susceptible de ranimer la colère des gilets jaunes

 Le système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre a été présenté comme l’un des principaux outils à disposition de l’Europe pour réussir sa transition climatique. Il a été établi en 2005. Pourquoi faut-il déjà le réformer ?

Pascal Canfin - Historiquement, le prix de la tonne de CO2 s’est longtemps situé entre 5 euros et 15 euros. Cela ne changeait rien aux modèles économiques. Quand ce prix atteint 50 euros, vous impactez plus profondément la rationalité économique des industriels. Les technologies décarbonées deviennent rentables et le charbon ne l’est plus. Le prix de la tonne de CO2 va probablement se stabiliser à court terme autour de 60 euros. Dans des secteurs comme l’aluminium, le ciment, les fertilisants, la chimie ou l’électricité, on bascule alors vers un monde où les technologies décarbonées deviennent rentables. En contrepartie d’une augmentation du prix du carbone nécessaire pour atteindre nos objectifs, il est normal, en parallèle, de mettre en place un ajustement carbone aux frontières. Cela assurera une concurrence équitable vis-à-vis des industriels qui, comme les Chinois, les Indiens ou les Turcs, paient chez eux zéro euro sur le carbone.

La Commission européenne prévoit d’annoncer un nouveau marché carbone spécifique au carburant et au chauffage. Cela équivaudrait à la création d’un système pollueur-payeur pour les ménages. Une telle proposition vous semble-t-elle acceptable ?

Je soutiens très fortement le paquet climat de la Commission, mais pas cette proposition de nouveau marché contre laquelle je me bats depuis plusieurs semaines. Taxer les ménages serait une erreur politique. Il est pertinent de mettre en place un prix du carbone pour les entreprises. Elles peuvent réaliser des calculs de rentabilité à dix ans, changer de fournisseur, licencier des salariés et en embaucher d’autres. Une famille ne va pas licencier ses enfants, elle ne va pas arrêter de les mettre à la crèche même si cela implique de s’y rendre en voiture. Le raisonnement ne peut pas être le même que pour les entreprises. Le prix du carbone est donc un bon outil pour les acteurs économiques rationnels. Pour les ménages, d’autres solutions existent.

Quels freins entendez-vous activer si cette proposition est effectivement posée sur le tapis ?

Je suis persuadé qu’il n’y a pas de majorité au Parlement européen, et qu’il n’en existe pas au Conseil non plus. Cette mesure, si elle est proposée par la Commission européenne, ne verra jamais le jour. En tant que président de la commission Environnement au Parlement européen, je suis contre. La majorité du groupe Renew est contre. Les ONG environnementales et les verts y sont également opposés. Tous les pays qui sont d’habitude des amis du Green Deal sont contre, comme la France ou l’Espagne. C’est une mauvaise idée qui vient de la CDU en Allemagne et Ursula von der Leyen ne devrait pas la reprendre à son compte.

Le système actuel d’échange de quotas d’émission prévoit de nombreuses exceptions et des quotas gratuits dans certains secteurs. Faut-il faire table rase et considérer tous les secteurs industriels à égalité ?

L’extension prévue au secteur maritime et à l’aviation va dans le bon sens. Il n’y a aucune raison que ces deux secteurs ne contribuent pas à l’effort climatique. La baisse des quotas gratuits est un élément primordial de la réforme. Il ne s’agit pas de les arrêter du jour au lendemain, mais de les diminuer de manière transitoire jusqu’à les faire disparaître. Ma proposition est de conditionner le solde de quotas gratuits à la réalisation des investissements qui permettent la décarbonation de l’industrie. Par exemple, quand une entreprise comme ArcelorMittal investit dans l’acier décarboné, cet investissement vert devrait continuer de générer des quotas gratuits. Il semble logique de ne pas leur faire payer le CO2 en même temps.

Le prix élevé du carbone ne risque-t-il pas de rendre certaines industries françaises moins compétitives ?

Il y a trois éléments indissociables. Nous sommes favorables à un fonctionnement du marché carbone qui passe par un prix élevé, mais aussi à une baisse des allocations gratuites et à la mise en place d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières pour assurer une concurrence équitable. Je n’irai pas devant les salariés de cimenteries, d’aciéries ou d’usines d’aluminium pour leur annoncer que des emplois vont être supprimés parce qu’on met un prix du carbone à 60 euros pendant que l’acier chinois ou turc arrive chez nous à zéro euro.

Le mécanisme européen d’ajustement aux frontières est-il compatible avec les règles de l’OMC ?
Oui. Même Pascal Lamy, ancien directeur général de l’OMC, défend ce mécanisme. Je tiens à envoyer un message à nos partenaires commerciaux : nous ne voulons pas rentrer dans une guerre commerciale pour le climat ! Nous ne sommes pas là pour faire des choses discriminatoires ou dérogatoires vis-à-vis des règles de l’OMC. Ce que nous voulons, c’est utiliser des règles de l’OMC qui permettent, pour des raisons environnementales et climatiques, de mettre en place des mécanismes d’ajustement. Nous serons les premiers au monde à le faire. Nous serons très probablement attaqués par quelques pays. Mais nous gagnerons à la fin parce que depuis le début, nous concevons ce dispositif pour qu’il soit compatible. On pourra dire aux Chinois, aux Indiens et aux autres que tout le monde a signé les règles de l’OMC et que notre dispositif y est conforme. Il n’y aura aucune raison de considérer qu’il s’agit de protectionnisme.

La France a défendu ce principe d’ajustement aux frontières depuis au moins deux décennies. Pourquoi l’idée ne s’est-elle pas concrétisée plus tôt ?

La France défend cette idée depuis l’époque de Jacques Chirac. On n’a jamais trouvé de majorité parce que la France était moins influente. Désormais, c’est le cas.

Pour atteindre ses objectifs climatiques, l’Europe entend mettre certains secteurs de l’industrie sous pression. L’automobile est dans le viseur avec la révision des normes d’émissions pour les voitures. Les industriels sont-ils prêts ?

La réforme des standards CO2 de l’industrie automobile est un élément clé du paquet de la Commission européenne, qui pourrait conduire à la fin de la vente des voitures thermiques en 2035. L’industrie automobile m’est apparue profondément divisée à ce sujet. Des acteurs comme Volkswagen ou Renault y sont favorables parce qu’ils possèdent un temps d’avance dans leurs investissements. D’autres comme BMW sont contre. Je ne sais pas si Stellantis est pour ou contre, mais Carlos Tavares sait que cette échéance sera inéluctable. Je défends par ailleurs l’idée d’un fonds de transition juste « auto », essentiel pour accompagner les salariés des PME directement concernés, et à qui il faut proposer de nouvelles perspectives.

Des «gilets jaunes» candidats à l’Élysée !!!

Des «gilets jaunes» candidats à l’Élysée !!!

 

 

D’une certaine façon, Emmanuel Macon a fait école. On peut désormais se présenter comme candidat à l’Élysée sans avoir jamais était responsable d’un mouvement collectif, et sans avoir réussi quoi que ce soit. Deux représentants des gilets jaunes envisagent en effet d’être candidats à la tête du pays alors qu’ils n’ont jamais été capables d’organiser leur propre mouvement qui s’est éteint justement sous le poids de leur incapacité et de leur incompétence. On compte désormais sur les phénomènes médiatiques, il suffit d’avoir diffusé une petite vidéo, d’être apparu plusieurs fois à la télé et cela suffit comme bagage social, sociétal et politique pour justifier d’une candidature. En général,  il faut au moins 10 à 15 ans pour former un responsable d’un mouvement national mais dans la période,  quelques semaines suffisent. Une curieuse conception de la démocratie ou l’auto proclamation des leaders. Ou le phénomène inquiétant de la  déconstruction démocratique.

Gilets jaunes :  » le mouvement a pratiquement disparu « 

Gilets jaunes :  » le mouvement a pratiquement disparu « 

« Le mouvement, qui existait par sa présence dans la rue, n’existe pratiquement plus », décrypte Jérôme Sainte-Marie, politologue et président de la société d’études et de conseil Polling Vox, sur Europe 1. 

Les « gilets jaunes » ont fait leur rentrée samedi, avec une faible mobilisation. Ils étaient 6.000 à défiler en France, dont 2.500 à Paris, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Après de nombreuses manifestations chaque samedi, le mouvement populaire, lancé en novembre 2018, est-il en train de disparaître ?  »Le mouvement, qui existait par sa présence dans la rue, n’existe pratiquement plus », décrypte Jérôme Sainte-Marie, politologue et président de la société d’études et de conseil Polling Vox, sur Europe 1.

« On sort de six mois où il n’y avait pas de mobilisations possibles, et si vous cherchez la dernière grande mobilisation de « gilets jaunes », je pense qu’il faut remonter au 1er mai 2019, donc cela fait très longtemps que ce mouvement a pratiquement disparu dans la rue », poursuit le politologue qui explique ce phénomène par une volonté de convergence des luttes. « Je crois qu’il y a plusieurs causes à cela, y compris une forme de ‘gauchisation’ de ses porte-paroles qui ont voulu pratiquer une forme de convergence des luttes. Ils s’étaient associés d’ailleurs à la mobilisation autour d’Adama Traoré. Et cette tentation de la convergence a abouti à une catastrophe. »

Selon une étude de l’Ifop révélée par Le Parisien dimanche matin, seulement 10% des personnes interrogées se sentent encore « gilets jaunes », soit neuf points de moins que l’année dernière. En revanche, ils sont encore 41% à ne pas sentir « gilets jaunes » mais à les soutenir. « Plus vous avez le sentiment d’être en bas de la société, plus vous l’êtes vraiment par votre revenu ou par votre situation sociale, et plus vous vous identifiez toujours aux gilets jaunes », analyse Jérôme Sainte-Marie.

Pourtant d’après les chiffres des mobilisations précédentes, ce soutien ne se traduit plus sur le pavé. Selon le politologue, il y a plusieurs raisons à cela notamment une forme de répression. « Cela a un coût de manifester, il faut d’abord accéder aux endroits où on manifeste », assure-t-il. « Il y a eu de très nombreuses interpellations, c’est dissuasif. »

 

«Gilets jaunes» : Bigard , un récupérateur opportuniste et pitoyable

 «Gilets jaunes» : Bigard , un  récupérateur opportuniste et pitoyable

Ce n’est pas la première fois que les gilets jaunes sont  l’objet  de récupération de la part de certains personnages qui tentent de se frayer un chemin vers une perspective politique lucrative et ou de relancer leur activité professionnelle. Ainsi on a vu quelques gilets jaunes réussir à se faire adouber par des organisations politiques et à entrer ainsi dans une carrière bien rémunérée au regard des prestations assurées. Francis Lalanne, chanteur très démodé, a aussi essayé de se faire le porte-parole des gilets jaunes et de se présenter lors d’élections en leur  nom. Bilan 0,6 % à ces  élections.

 Pour Bigard la perspective du  score sera voisine d’autant que l’intéressé cultive en plus un humour de beauf du caniveau. Alors qu’il était éjecté du cortège à Paris Bigard affichait  tout un programme sur sa casquette : « allez tous vous faire enculer ». Il est clair que l’intéressé récupère le reste de la notoriété des gilets jaunes pour relancer une carrière limitée à l’audience de beauf très attardés et d’une vulgarité sans nom ,  en plus sans humour. Notons aussi que Bigard sur le plan politique a évolué sur des positions très sulfureuses à l’image d’un humour très douteux où les mots « bite et cul » répétés à l’envi nourrissent la plupart de ses sketches.

 Bref un nouvel épisode ( ce n’est pas la première fois que les gilets jaunes éjectent des leaders auto proclamés ) assez pitoyables tout autant finalement qu’anecdotiques. Le dernier détournement du mouvement des gilets jaunes est celui de l’appropriation par les gauchistes qui dirigent ce qui reste des troupes, c’est-à-dire pas grand-chose.

«Gilets jaunes» : vers une fin assez pitoyable du mouvement

 «Gilets jaunes» : vers une fin assez pitoyable du mouvement

 

La plupart des grands médias qui ont rendu compte de la dernière manif des gilets jaunes ont parlé de mobilisation en demi-teinte. La vérité est plus cruelle,  la participation se situe entre 5000 et 10 000 personnes pour l’ensemble de la France. Une participation qu’on devrait trouver pour une seule ville !

Ces  nouvelles mobilisations constituent un véritable échec. Il ne reste plus le dernier carré des gauchistes et autres anarchistes et poujadistes avec un éventail de revendications surréalistes, contradictoires et même incompréhensibles. En gros,  on affiche un contenu social mais sur le fond l’objet du mouvement est la révolution. Exactement ce qu’on retrouve dans les journaux à diffusion microscopique des organisations d’extrême-gauche qui ont noyauté le mouvement comme ils  tentent régulièrement de noyauter le mouvement syndical.

Le mouvement de départ qui avait un sens , qui  a  indiscutablement bénéficié d’un certain soutien populaire s’est transformé en groupuscule manipulé qui brasse aussi bien des revendications sociales que sociétales ou politiques .  La participation a été ridiculement basse partout à Paris avec autour trois 4000 manifestants, à Marseille avec 150 manifestants comme dans de nombreuses autres villes.

On objectera que certaines manifestations étaient interdites mais cela n’a jamais empêché les gilets jaunes de défiler précédemment. Par ailleurs, cette fois les forces de l’ordre sont intervenues très en amont pour interpeller des meneurs susceptibles de provoquer des violences. Du coup, ces dernières ont été relativement réduites.

Dernier épisode rocambolesque l’éjection de l’humoriste Bigard, représentant autoproclamé des gilets jaunes, candidats aux élections présidentielles et accusé de trahison. Un représentant mal accepté des gilets jaunes qui portaient sur sa casquette ce slogan philosophique : « allez tous vous faire vous faire enculer » ! Ou la politique et l’humour dans le caniveau !

 

Gauchisme– Le retour improbable des gilets jaunes

Gauchisme– Le retour improbable des gilets jaunes

 

Comme c’était prévisible le mouvement des gilets jaunes à complètement dévié de son objet après la récupération par les gauchistes. Le mouvement par ailleurs très divisé a surtout été gangrené par les objectifs politiques des radicaux. La relance du mouvement envisagée aujourd’hui paraît un peu surréaliste dans la mesure où déjà les dernières manifestations ne rassemblaient plus que quelques centaines de personnes qui n’existaient médiatiquement que par des violences commises par ses membres ou par des voyous. Un phénomène qui pourrait bien se reproduire avec l’appel à manifester aujourd’hui.

Ce qui reste des gilets jaunes c’est surtout quelques  que militants radicaux gauchistes et des poujadistes. La tentation électorale a abouti à un lamentable échec avec les 0,6 % obtenus par le chanteur Francis Lalanne dont on se demandait bien de quelle légitimité il  pouvait se prévaloir. Sans doute la même que celle de Bigard, cet humoriste qui se lance lui dans la bataille présidentielle.

 

Au départ le mouvement des gilets jaune pouvait se comprendre. Malheureusement de déviation en déviation, il est tombé dans les travers habituels des extrémistes de gauche,  dans la radicalité qui devient de plus en plus forte avec la réduction de la mobilisation. Le même phénomène qu’on enregistre dans les entreprises où on peut se demander si les syndicats d’extrême-gauche n’ont pas une double mission: tuer les entreprises et le syndicalisme en même temps. Tuer les entreprises, c’est une certitude puisque la lutte contre le capitalisme est l’objectif majeur. Mais tuer aussi le syndicalisme supposé trahir la classe ouvrière puisqu’il négocie. Bref une vision binaire de la société et en retard de plus de 50 ans. Le mouvement des gilets jaunes, lui, a explosé sous le poids de ses contradictions et des manipulations gauchistes. Sa  renaissance surtout dans la période n’est pas seulement utopique, elle est tout simplement ridicule.

 

Le retour improbable des gilets jaunes

 Le retour improbable des gilets jaunes

 

Comme c’était prévisible le mouvement des gilets jaunes à complètement dévié de son objet après la récupération par les gauchistes. Le mouvement par ailleurs très divisé a surtout été gangrené par les objectifs politiques des radicaux. La relance du mouvement envisagée aujourd’hui paraît un peu surréaliste dans la mesure où déjà les dernières manifestations ne rassemblaient plus que quelques centaines de personnes qui n’existaient médiatiquement que par des violences commises par ses membres ou par des voyous.

Ce qui reste des gilets jaunes c’est surtout quelques  que militants radicaux gauchistes et des poujadistes. La tentation électorale a abouti à un lamentable échec avec les 0,6 % obtenus par le chanteur Francis Lalanne dont on se demandait bien de quelle légitimité il  pouvait se prévaloir. Sans doute la même que celle de Bigard, cet humoriste qui se lance lui dans la bataille présidentielle.

Au départ le mouvement des gilets jaune pouvait se comprendre. Malheureusement de déviation en déviation, il est tombé dans les travers habituels des extrémistes de gauche,  dans la radicalité qui devient de plus en plus forte avec la réduction de la mobilisation. Le même phénomène qu’on enregistre dans les entreprises où on peut se demander si les syndicats d’extrême-gauche n’ont pas une double mission: tuer les entreprises et le syndicalisme en même temps. Tuer les entreprises, c’est une certitude puisque la lutte contre le capitalisme est l’objectif majeur. Mais tuer aussi le syndicalisme supposé trahir la classe ouvrière puisqu’il négocie. Bref une vision binaire de la société et en retard de plus de 50 ans. Le mouvement des gilets jaunes, lui, a explosé sous le poids de ses contradictions et des manipulations gauchistes. Sa  renaissance surtout dans la période n’est pas seulement utopique, elle est tout simplement ridicule.

« Gilets jaunes »: encore quelques centaines, les derniers indiens irresponsables

  »Gilets jaunes »: encore quelques centaines,  les derniers indiens irresponsables

Il est évident que le mouvement des gilets jaunes, (comme d’ailleurs le mouvement syndical en cours concernant les retraites), a été tué par les responsables eux-mêmes. Leur radicalité et leur stratégie suicidaire ont progressivement épuisé même les plus mobilisés. La répétition des mouvements de protestation a usé sans parler des contradictions dans les objectifs. Un peu la même chose pour  la conduite de l’action syndicale contre la réforme des retraites.

La répétition des grèves et des manifestations de moins en moins suivies  témoignent de l’incapacité totale de certaines organisations et de certains leaders à intégrer le fait qu’un mouvement social ne peut aboutir sans participation majoritaire. À moins évidemment, comme pour les gilets jaunes, de n’avoir pas pour objectif d’aboutir à un compromis mais de poursuivre des objectifs politiques pour renverser le pouvoir en place. Ce qui n’est pas le rôle des  organisations syndicales ou de mouvements sociaux comme les gilets jaunes qui progressivement sont passés précisément du domaine social au terrain politique très glissant avec notamment comme sortie du chapeau ce fameux référendum d’initiative populaire comme si le référendum constituait  le Graal de la démocratie  quand évidemment les réponses aux problématiques complexes contemporaines imposent des réponses plus élaborées et plus équilibrées qu’un oui ou un non .

Progressivement avec quelques mouvements de yo-yo on est ainsi passé d’une participation de 300 000 manifestants le 17 novembre 2018 à quelques centaines début 2019. Un véritable fiasco résultat de la gestion d’un mouvement . La protestation populaire défilée zone méritée mieux que cette conduite des luttes suicidaires. Quelques 400 manifestants – selon une source policière – ont donc quitté la gare Montparnasse, dans le 14e arrondissement de la capitale, pour rejoindre Bercy en passant par Denfert Rochereau dans le cadre de cette manifestation qui avait été déclarée.

“On devait venir et marquer le coup pour dire à Macron que nous sommes toujours là et que nous n’accepterons pas sa réforme des retraites”, a dit un retraité présent dans le cortège.

En milieu d’après-midi, la police a fait usage de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes et a annoncé avoir procédé à l’interpellation de 34 “auteurs des troubles constatés le long du cortège”.

 

Gilets jaunes : encore quelques dizaines de manifestants

Gilets jaunes : encore quelques dizaines de manifestants

Les derniers gauchistes encore présents entretiennent le souvenir des gilets jaunes. Un mouvement massacré par l’attitude irresponsable de leaders davantage préoccupés d’utopique  révolution que d’évolution sociale voir même démocratique. Un mouvement au départ pourtant représentatif de résidents un peu abandonné des zones périphériques et qui progressivement a été détourné de son objet pour être manipulé par les gauchistes. Ces derniers de plus en plus radicaux ont d’ailleurs abandonné les revendications sociales pour des revendications davantage politiques. Le mouvement s’est tellement effrité qu’il ne réunit plus aujourd’hui que quelques dizaines de manifestants. Les leaders voudraient faire la démonstration de leur incompétence en matière de gestion du mouvement social qu’ils ne s’y prendraient  pas autrement. Bref, une issue assez pitoyable et classique des pratiques de l’extrême gauche lesquels sont d’ailleurs en train de reproduire le même phénomène pour les retraites avec des participations qui ne cessent de s’affaiblir.

Plusieurs dizaines de manifestants, sans signe distinctif ni banderole, se sont rassemblés à la mi-journée aux abords du Conseil d’Etat pour défiler vers les Champs-Elysées, en dépit d’un arrêté d’interdiction de manifester dans ce périmètre pris par la préfecture de police.

La police a verbalisé ce samedi à Paris des manifestants se revendiquant des gilets jaunes, dont Eric Drouet, pour avoir enfreint un arrêté d’interdiction de manifester aux abords du Conseil d’Etat.

Répondant à l’appel de gilets jaunes sur les réseaux sociaux, plusieurs dizaines de manifestants, sans signe distinctif ni banderole, se sont rassemblés à la mi-journée aux abords du Conseil d’Etat pour défiler vers les Champs-Elysées, en dépit d’un arrêté d’interdiction de manifester dans ce périmètre pris par la préfecture de police.

Plusieurs personnes ont été verbalisées pour avoir enfreint l’arrêté, dont l’une des figures du mouvement social Éric Drouet qui a indiqué avoir reçu une « amende » après un contrôle d’identité alors qu’il « regardait le menu du café ».

« Nous ne sommes pas libres de manifester alors que c’est un droit constitutionnel », a-t-il dénoncé. Les manifestants ont ensuite appelé à la dispersion, sous une étroite surveillance policière.

 

Eric Drouet, l’une des figures des gilets jaunes, avait pourtant annoncé, il y a quelques semaines, qu’il ne participerait plus aux manifestations organisées par le mouvement. Il avait expliqué que, selon lui, elles ne font « pas avancer » les gilets jaunes et qu’il faut « renouveler le mode d’action ». Il serait temps quand il n’y a plus de participants !

Gilets jaunes : la désertification responsable de la colère

Gilets jaunes : la désertification responsable de la colère

 

Deux services rattachés à Matignon et deux visions  de l’ aménagement. Pour France Stratégie, la désertification de la plus grande partie du pays doit progresser tandis que pour le Centre d’analyse économique , le mouvement des gilets jaunes s’explique en grande partie par la désertification entre (activités, commerce, services publics emploi).

 

D’après France stratégie, organisme de prospective placée auprès du Premier ministre la désertification du territoire doit encore s’amplifier. Pour cette institution de technocrates,  il convient de concentrer l’activité économique autour d’une quinzaine de zones urbaines. Or ces zones concentrent déjà de l’ordre de 50 % de l’activité économique française,  une orientation qui évidemment va tout à fait à l’encontre des préoccupations environnementales et de la qualité de vie. En outre une sorte de paradoxe au moment où le numérique notamment rend possible une plus grande décentralisation.

C’est évidemment le mythe de la croissance endogène qui consiste à tasser le plus possible les populations afin de les contraindre à augmenter leur demande marchande. Un contresens écologique mais aussi économique car les investissements en zone  très urbanisée sont beaucoup plus coûteux en raison du coût du foncier mais aussi de leur insertion dans des environnements complexes. Victime de cette politique concentrationnaire les villes moyennes, les petites villes et évidemment les zones rurales dont certaines sont appelées à devenir des territoires d’Indiens. À noter aussi l’évolution sémantique en matière d’aménagement géographique puisqu’on parle maintenant « de territoires intermédiaires » ; en clair des territoires secondaires.

C’est touts la contradictions entre une politique économique qui recherche la croissance à n’importe quelle condition et une politique d’aménagement recherchant un équilibre entre le développement économique, la qualité de vie et la protection de l’environnement. Les 15 aires urbaines de plus de 500.000 habitants concentrent 40% de la population, 55% de la masse salariale, plus de 50% de l’activité économique, deux tiers des étudiants.  France stratégie, organisme gouvernemental, placé auprès du Premier ministre, plaide cependant pour un renforcement de l’investissement public dans ces métropoles ou sur leur pourtour au nom de l’efficacité économique.

 

A l’inverse pour, le centre d’analyse économique (CAE), rattaché à Matignon « la perte des lieux de socialisation semble participer au mal-être des territoires mobilisés dans le mouvement des gilets jaunes. A contrario, lorsque le tissu associatif local est plus dense, les expressions de mécontentement sont plus rares ».

Pour Philippe Martin, président de l’organisation,  »il faut aller au delà des critères économiques [...] C’est surtout la variation des indicateurs dans le temps qui compte et pas forcément leur niveau ». La prise en compte des indicateurs de bien-être paraît essentielle pour mesurer l’efficacité des politiques publiques. « L’impact de la concentration économique au niveau des métropoles par exemple peut avoir un impact négatif sur le bien-être [...] Il faut rééquilibrer les arbitrages entre l’économique et le bien-être « a-t-il ajouté lors d’un point presse.

Dans leurs travaux, les économistes ont testé plusieurs indicateurs sur des communes ayant connu des mobilisations de gilets jaunes et ont établi une hiérarchie des facteurs les plus robustes. Il apparaît que le déterminant le plus important est la fermeture des commerces de détail et de proximité et la disparition des équipements de santé comme les hôpitaux, les maternités ou les cabinets de médecin. Ainsi, selon les résultats communiqués par l’organisme de recherche, les communes qui ont  »perdu un commerce alimentaire (épicerie, supérette ou supermarché) ont davantage de chance de connaître un événement gilets jaunes et une augmentation de l’abstention ».

Le désarroi de certaines populations a pu également être alimenté par la disparition de lieux éducatifs ou culturels. « La fermeture d’un lycée, d’un cinéma ou d’une librairie-papeterie est souvent associée à une plus forte probabilité d’un événement gilets jaunes dans la commune ». Au sujet du bien-être, la disparition d’un équipement infirmier, d’un centre hospitalier peut également accroître le sentiment d’anxiété et les disparités géographiques. Ce qui a retenu l’attention des économistes est l’allongement des durées de trajet entre la commune et les équipements et pas forcément l’augmentation de la durée de transporte entre le domicile et le travail.

La variation du taux d’emploi semble être un facteur déterminant pour comprendre le mécontentement de ces populations. « Concernant la satisfaction dans la vie et l’anxiété, la variation de l’emploi local exerce des effets sur tous les individus, avec une amplitude plus forte s’ils sont au chômage ou inactifs » expliquent les rédacteurs. En outre, les changements de niveau de vie, calculé avec le revenu disponible par unité de consommation plus précis que le PIB par habitant, peuvent être des moteurs de la mobilisation.

« Plus le niveau de vie médian de la commune s’élève, moins on observe d’événements gilets jaunes. Quant à l’insatisfaction et à l’anxiété des individus, si elles dépendent du revenu de ces derniers, elles décroissent également avec le revenu médian de la commune : résider dans une commune devenue plus « riche » est associé à une anxiété individuelle plus faible » complète le centre de réflexion. »

 

Et il apparaît que le niveau du tissu associatif local peut jouer un rôle fondamental sur la présence de gilets jaunes. Le conseil d’analyse économique a ainsi observé que « l’augmentation du nombre d’associations rapporté à la population de la commune réduit la probabilité d’un événement gilets jaunes ».

 

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