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Plan relance italien : la dernière chance pour le pays ?

Plan relance italien : la dernière chance pour le pays ?

 « Le plan Draghi est l’une des dernières opportunités pour le pays d’accroître sa croissance potentielle » pour le directeur de la conjoncture chez Rexecode (interview dans l’Opinion)

 

Pourquoi la situation économique de l’Italie est un sujet pour toute l’Europe ?

Parce que l’Italie est une pierre angulaire de la zone euro. Troisième économie de l’union monétaire, le pays représente 15 % du PIB de la zone euro et finance 17 % du budget de l’Union européenne (UE). Sans l’Italie, la zone euro ne tiendrait pas. C’est aussi un pays très important pour les banques françaises. BNP Paribas et Crédit Agricole y sont fortement exposées avec des filiales qui comptent parmi les dix premières banques du pays.

Avec plus de 115 000 morts et près d’un million d’emplois détruits en un an après un recul de 8,9 % de son PIB en 2020, l’Italie est-elle l’homme malade de l’Europe ?

Elle dispute le titre avec l’Espagne qui est encore plus exposée aux secteurs les plus touchés par la crise, comme le tourisme. Mais c’est vrai que l’Italie souffre davantage que la moyenne de la zone euro. C’est d’ailleurs l’un des points cruels de cette crise : les pays les plus endettés sont aussi ceux les plus durement affectés par la récession, ce qui est de nature à aggraver les déséquilibres qui existaient avant.

L’Italie est effectivement l’un des pays européens les plus endettés. Qu’est-ce qui explique le dérapage de ses finances publiques ?

Sa dette est trop importante et sa croissance trop faible pour la faire diminuer. L’excédent budgétaire primaire enregistré depuis des années permet simplement de stabiliser la dette. L’Italie subit une spirale négative depuis son entrée dans la zone euro, coincée entre des taux plus élevés et une croissance potentielle plus faible que la moyenne européenne. L’écart d’endettement public avec l’Allemagne ne fait que se creuser : il est passé de 40 points de PIB en 2008 à 88 points fin 2020. Le poids de la dette italienne est aujourd’hui plus de deux fois supérieur à celui de l’Allemagne !

C’est un risque pour la zone euro ?

Cela ne poserait pas de problème si les dettes étaient totalement mutualisées. Mais incontestablement, la concentration des dettes dans certains pays en l’absence de mécanisme de correction fragilise l’édifice.

Sauf que les taux sont bas, y compris pour l’Italie en ce moment…

C’est à moitié vrai. Certes, le taux d’intérêt apparent est d’à peu près 2 %, ce qui est peu. Mais le vrai problème, c’est le besoin d’appel au marché qui va sortir considérablement accru de cette crise. Pour l’instant, le surcroît de dette est absorbé par la Banque centrale européenne (BCE) qui a quasiment doublé sa détention depuis 2017 à plus de 30 % du PIB, mais ça ne fonctionnera qu’à la condition que la BCE continue d’intervenir sur les marchés. Il y a de ce point de vue une forme de japonisation dans le rôle de la banque centrale dans l’économie italienne pour soutenir les finances publiques.

Comment échapper à cette spirale ?

Des transferts monétaires et budgétaires au niveau européen y contribueraient. Il faudrait que la BCE accepte de dévier de sa clé de répartition pour détenir davantage de dette italienne. Le côté budgétaire est quant à lui assuré par le plan de relance qui va commencer à se mettre en œuvre, mais ce n’est pas un free lunch pour l’Italie. Sur les 220 milliards d’euros du plan de relance italien, 192 milliards viennent de NextGenerationEU, dont 123 milliards de prêts. C’est de l’endettement auprès de la Commission plutôt que sur les marchés, mais au final, il faudra rembourser. Les subventions ne dépassent pas 69 milliards, dont 46 milliards devront aussi être remboursés indirectement. Ce qui laisse 13 milliards de transferts nets, soit 1,3 point de PIB seulement. Est-ce suffisant pour remettre l’Italie sur les rails ? On peut en douter.

L’Italie peut-elle faire exploser la zone euro ?

Pas à court terme. Mais cette force centrifuge qui éloigne inexorablement le pays de la moyenne européenne est inquiétante. Attention, je ne parle pas de la compétitivité. La part de marché de la Péninsule dans les exportations de la zone euro est plutôt stable depuis la crise de 2009, contrairement à celle de la France qui recule. Le problème italien concerne plutôt la faiblesse de la demande interne, liée au décrochage d’une partie du pays et qui traduit aussi un déficit d’investissement, sans parler des problèmes de productivité ou démographiques (l’Italie est le 2e pays le plus vieux au monde après le Japon). Le plan Draghi revêt donc une importance historique. C’est l’une des dernières opportunités d’inverser cette tendance et d’accroître la croissance potentielle du pays, qui si rien ne change approchera de zéro dans les prochaines années.

Le problème, c’est que neuf mois après l’adoption du plan de relance, pas un euro n’a encore été distribué par Bruxelles. Que se passe-t-il ?

Plusieurs facteurs rentrent en compte. Il y a d’abord le caractère suradministré du plan, avec des conditions soumises à des boucles de validation multiples. Le contraste est sur ce point saisissant avec les Etats-Unis qui donnent la priorité aux déblocages rapides des fonds. Le risque, c’est qu’on termine au final avec un plan Juncker bis : lourd, long, devant remplir des conditions drastiques avec des effets de substitution avec l’investissement privé.

Regard sur l’Europe et la France par Enrico Letta , ancien premier ministre italien

Regard sur l’Europe et la France par Enrico Letta , ancien premier ministre italien

Enrico Letta, ancien Premier ministre, est le secrétaire du Parti démocrate depuis mars. Un défi majeur dans un moment de crise historique de la gauche italienne. Passionné de football, il commence notre entretien en abordant le projet avorté de compétition « privée », porté par 12 équipes italiennes, espagnoles et britanniques. Une histoire qui va bien au-delà du sport, dit-il.

Quelle leçon tirez-vous du rejet presque unanime du projet de Super Ligue ?

La sortie de la pandémie ne pourra pas se construire sur les « premiers de cordées », sur l’idée que la locomotive entraîne automatiquement les wagons qui suivent. Les Européens demandent une croissance plus inclusive, un partage du pouvoir et de la participation.

Vous êtes arrivé en France en 2015 ; vous en repartez en 2021. Quel regard portez-vous sur cette expérience ?

Je suis très curieux de découvrir si la recomposition politique de 2017 est temporaire ou définitive. Pour l’instant, je constate qu’elle a favorisé un leadership français en Europe. J’ai observé aussi des phénomènes moins présents en Italie, comme l’extrémisme islamiste, la fatigue de l’intégration, l’affrontement entre centre et périphéries. Les débats sur l’identité, la laïcité, l’intégration m’ont montré une vivacité sociale et culturelle qui m’a fasciné.

Vous avez observé tout cela depuis Sciences Po, une institution accusée d’avoir favorisé la pénétration d’une attitude américaine, la « woke culture », alimentant une sorte de guerre culturelle en France…

Cela a été un privilège, j’ai trouvé fascinant de travailler dans une institution française et en même temps globale. L’américanisation dont on accuse Sciences Po est aussi un facteur de son succès : elle a contribué à faire de Paris une capitale mondiale dans les domaines des sciences sociales et des relations internationales. Son objectif était et reste former l’élite sans être élitiste, d’où la volonté d’atteindre 30 % de boursiers.

Quelle est la place de la gauche aujourd’hui ?

Je suis devenu secrétaire du Parti démocrate car j’ai l’ambition d’aider la gauche italienne à jouer un rôle en Europe. La phase post-pandémie peut être une opportunité pour la gauche, car le désir de solidarité mérite d’être décliné avec nos valeurs, on ne peut pas laisser ce drapeau aux souverainistes. Une nouvelle saison s’ouvre, il faut avoir la capacité de la jouer.

«La gauche française peine à exister entre le projet souverainiste de Jean-Luc Mélenchon, et celui d’Emmanuel Macron qui a attiré la gauche modérée en 2017 mais a ensuite déplacé son action à sa droite»

L’expérience politique d’Emmanuel Macron peut-elle encore être une source d’inspiration pour la gauche ?

Je regarde avec attention ce qui se passe en France où la gauche peine à exister car elle est écrasée par deux extrêmes : d’un côté le projet de Jean-Luc Mélenchon que je qualifie de souverainiste, de l’autre celui d’Emmanuel Macron qui a attiré la gauche modérée en 2017 mais a ensuite déplacé son action à sa droite. On va voir les développements en vue de la présidentielle. Je vais aussi suivre l’expérience d’Anne Hidalgo à Paris ou les positions des Verts avec intérêt.

Vous êtes un pro-européen convaincu, êtes-vous préoccupé par la gestion des vaccins ? Les difficultés risquent de faire oublier l’avancée du plan de relance européen…

Oui, je le crains. Cela, avec le succès britannique, constitue une opportunité pour les souverainistes d’affirmer qu’en dehors de l’Union européenne, on se porte mieux. C’est faux, car la différence réside dans la capacité de production pharmaceutique des pays anglo-saxons, mais c’est une dialectique qui peut marcher. Il faut réagir, et je pense que le travail des commissaires Thierry Breton et Paolo Gentiloni va dans ce sens.

Quels doivent être les priorités de l’UE dans la post -pandémie ?

On doit lancer trois batailles : rendre structurel l’instrument budgétaire Next generation EU qui va financer le plan de relance, transformer le Pacte de stabilité en pacte de soutenabilité, créer le pilier de l’Europe sociale selon les idées de Jacques Delors. On peut commencer à en discuter dès les 7 et 8 mai au sommet de Porto. Et puis, à partir du 9, continuer lors de la Conférence sur le futur de l’Europe proposée par Emmanuel Macron, une discussion d’une année qui va changer le futur de l’Union.

Quel regard portez-vous sur une autonomie stratégique européenne, et sur une coopération renforcée dans les domaines de la défense et de la politique étrangère ?

Il faut faire une distinction nette entre la coopération économique et le régalien. Il faut être réalistes, on marche à des vitesses différentes entre ces deux domaines : je ne vois pas, aujourd’hui, les conditions pour des avancées sur la défense et la politique étrangère comparables à ce qu’on a réussi à faire avec Next generation EU. Il faut être prudent et ne pas susciter des attentes intenables. Cependant, on peut commencer à aborder des sujets comme la suppression du droit de veto sur les décisions de politique étrangère.

En septembre 2020, vous avez signé une tribune pour demander le dépassement de la dissuasion nucléaire. Pourquoi ?

Je l’ai signée avec conviction : dans le monde de demain, il ne devrait pas exister de dissuasion nucléaire. Je sais aussi que cela n’est pas un sujet sur la table et qu’en Europe existent des sensibilités différentes sur le sujet.

On observe une montée en puissance des autocrates aux frontières de l’Europe. Comment réagir ?

Nous devons monter au créneau sur les droits de l’Homme, l’Etat de droit et la démocratie. Navalny, Hong Kong, les Ouïghours, le « Sofagate », la Biélorussie sont des dossiers qui ont besoin de la voix européenne. On a deux instruments qui peuvent faire la différence et qu’on n’utilise pas assez, le G7 et le G20. Le G7 est utile pour concerter les positions envers la Russie et la Chine, le G20 est le seul lieu physique où Joe Biden, Xi Jinping et les leaders européens peuvent se rencontrer. C’est une occasion extraordinaire pour faire avancer la coopération et résoudre nos différends, car l’objectif historique des Européens est d’éviter une guerre froide entre Chine et Etats-Unis. Nous ne sommes pas équidistants car nous sommes alliés des Américains, mais une confrontation réelle n’est pas dans notre intérêt.

L’année 2021 devrait marquer une étape historique dans les rapports franco-italiens, avec la signature du Traité du Quirinal. Etes-vous optimiste sur les négociations ?

Absolument. C’est peut-être contre-intuitif mais je pense que la crise diplomatique de 2018 a été une chance : signer le traité aujourd’hui, en cette phase de reconstruction post-pandémique, plutôt qu’il y a deux ans, le rend plus significatif. Je vais citer deux nouveautés qui ont contribué à changer la donne : l’alliance entre France et Italie sur la nécessité du plan de relance en 2020, et l’alliance entre PSA et Fiat (Stellantis), qui lie nos pays de façon indissoluble. Je connais les suspicions réciproques, je sais qu’une partie de l’opinion publique italienne est anti-française et vice-versa, mais les synergies nous rendent plus forts et la réalité le montre. Le luxe est un très bon exemple. On dénonçait le « shopping » des groupes français en Italie mais, en réalité, grâce aux capitaux français, les marques italiennes sont plus fortes et compétitives aujourd’hui qu’avant leur acquisition.

Le Parti démocrate soutenait Giuseppe Conte jusqu’à janvier, il soutient le nouveau gouvernement Draghi aujourd’hui. Quelle continuité entre les deux ?

Il s’agit de deux gouvernements différents ; je regardais avec bienveillance le gouvernement de Giuseppe Conte, je souhaite le succès de Mario Draghi. Maintenant on est dans une grande coalition, on gouverne avec la Ligue, ce qui arrive une fois par siècle ! Une trêve avec la Ligue était nécessaire et utile pour le pays. On verra si Matteo Salvini a réellement changé d’attitude… Je l’espère, car le pays a besoin d’une droite moins extrême et dangereuse. Ensuite, on ira séparés aux élections, où le Parti démocrate sera allié avec le Mouvement 5 étoiles de Giuseppe Conte.

Donc vous reniez l’esprit originel du Parti démocrate, fondé sur le modèle des démocrates américains avec une « vocation majoritaire » et une ambition de gouverner seul…

C’est une erreur de considérer que l’Europe et les Etats-Unis sont la même chose. Nous avons un système avec plusieurs partis, la tradition politique italienne est tellement vive et vivace qu’elle ne peut pas être contrainte dans un système bipolaire. Mon travail est de former une alliance des partis progressistes.

Le déficit italien : 10% du PIB

Le déficit italien : 10% du PIB

 

Il est clair que les critères européens de gestion budgétaire sont en train de voler en éclats. Macron, lui-même avait annoncé la couleur:  » l’objectif de 3% un déficit budgétaire n’est plus à l’ordre du jour »  avait alors du jour avait-il déclaré. Ce sera le cas en Italie déjà en difficulté financière avant l’arrivée du Coronavirus. Ainsi depuis la crise sanitaire on prévoit que le déficit budgétaire de l’Italie représentera cette année près de 10% du produit intérieur brut (PIB), a déclaré à Reuters un membre du gouvernement.

Le gouvernement a commencé l’année avec un objectif de déficit de 2,2%, après l’avoir ramené à 1,6% en 2019, son niveau le plus bas depuis 12 ans, mais l’épidémie due au coronavirus a changé la donne.

L’Italie n’a pas connu de déficit à deux chiffres depuis le début des années 90. Le Fonds monétaire international (FMI), dont les prévisions ont été publiées cette semaine, table, lui, sur une contraction de 9,1% du PIB italien cette année.

Un plan de relance de 25 milliards d’euros a été annoncé en mars. De nouvelles mesures ont été adoptées depuis pour venir en aide aux plus démunis ou garantir des prêts bancaires et d’autres, notamment à destination des petites et moyennes entreprises, doivent suivre.

“Le déficit se rapproche déjà de près de 8% du PIB et le nouveau plan de relance l’augmentera au moins encore de deux points de pourcentage”, a déclaré le haut fonctionnaire interrogé par Reuters qui n’a pas souhaité être identifié.

Notons qu’en France la dérive sera à peu près du même ordre, on prévoit pour l’instant autour d’un déficit de 7 % au moins mais dans la réalité, on se rapproche de 10 %. Les nouvelles prévisions de dépenses et de recettes chamboulent évidemment tous les comptes publics. Le déficit public 2020 va exploser. Avant la crise, le gouvernement  français espérait un déficit limité à 2,2 % du PIB. Au début du confinement, il prédisait 3,9 %. Trois semaines plus tard, le second projet de loi de finance rectificative affiche une prévision bien plus fortement dégradée, avec un déficit à 7,6 % du PIB. Un chiffre supérieur à celui de 2009 où le déficit avait atteint 7,2 %.

Le Sénat italien bloque les opposants 5 étoiles à la liaison ferroviaire Lyon-Turin

Le Sénat italien bloque les opposants 5 étoiles  à la liaison ferroviaire Lyon-Turin

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Les sénateurs de la Ligue ont ajouté leurs voix aux groupes de l’opposition pour mettre en échec la motion du M5S qui voulait boquer le projet ferroviaire  Lyon Turin. Une motion concurrente présentée par le Parti démocrate (opposition de centre gauche) favorable au chantier a été adoptée par 180 voix contre 109. Cette liaison de près de 270 km, qui a fait l’objet de controverses au sein de la coalition gouvernementale italienne, prévoit notamment le percement d’un tunnel de 58 km à travers les Alpes. Les travaux de percement ont déjà été engagés par la co-entreprise franco-italienne Tunnel Euralpin Lyon-Turin.

Le M5S s’est depuis longtemps montré hostile à ce projet transnational, affirmant que l’Italie devait concentrer ses ressources sur l’amélioration de son propre réseau ferroviaire. Le mouvement s’inquiète aussi de l’impact environnemental du chantier.

Mais son partenaire de gouvernement, la Ligue d’extrême droite de Matteo Salvini, y est elle favorable, voyant dans le projet de TGV Lyon-Turin (TAV, Treno ad Alta Velocità en italien) un gisement d’emplois et un soutien pour la croissance économique. Elle juge aussi que favoriser le transport ferroviaire au détriment de la route répond au souci écologique.

Le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, qui n’appartient à aucun des deux partis de la coalition, a déclaré le mois dernier que l’arrêt du chantier serait plus coûteux que sa réalisation.

Il a également indiqué que de nouveaux financements européens réduiraient la facture pour les finances publiques italiennes.

En l’état, le chantier est financé à 40% par l’UE, à 35% par l’Italie et à 25% par la France. Le coût du seul tunnel est évalué à huit milliards et demi d’euros. Conte a précisé que la part des financements européens serait portée à 55% de la facture totale.

Le projet de ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin, que rejettent des associations, a été lancé il y a une trentaine d’années.

D’après le ministère français des Transports, la LGV permettra de gagner près de deux heures sur le temps de trajet entre Lyon et Turin, qui sera ramené à environ deux heures, et mettra Milan à un peu plus de quatre heures de Paris, contre sept heures actuellement.

L’Italien Sandro Gozi conseiller à Matignon

L’Italien Sandro Gozi conseiller à  Matignon

 

L’internationalisation de la classe politique est peut-être une des voies à suivre pour lutter contre le nationalisme et au-delà contre le risque de conflit y compris guerrier. Certes pour l’instant chaque État entend rester dans son village gaulois et le projet par exemple de créer une liste inter états aux élections européennes a complètement échoué. Dommage car c’est  sans doute seul ce type d’élection qui pourrait donner une vraie légitimité démocratique au responsable de l’union économique. Des responsables aujourd’hui désignés comme des fonctionnaires en fonction d’arrangements entre pays et qui politiquement pèsent peu. À noter une avancée toutefois (modeste cependant) avec l’ex-secrétaire d’État italien aux Affaires européennes, candidat en mai sur la liste de la majorité, va être nommé au cabinet d’Édouard Philippe où il sera en charge des questions d’Europe. L’Italien Sandro Gozi, numéro 22 sur la liste Renaissance lors des dernières élections européennes, va rejoindre Matignon dans les prochains jours en tant que chargé de mission. Il devrait y rester jusqu’à ce que le Brexit lui permette de prendre son siège d’eurodéputé au Parlement européen. L’ex-secrétaire d’État aux Affaires européennes dans le gouvernement de Matteo Renzi, membre du Parti démocrate italien, aura en charge le suivi de la mise en place des nouvelles institutions européennes et les relations avec le Parlement européen. Il travaillera, bien sûr, en collaboration étroite avec le Secrétariat général aux Affaires européennes.

 

Sandro Gozi, qui enseigne à Sciences Po depuis une quinzaine d’années, est un spécialiste des questions européennes. Il fut durant dix ans le collaborateur de Romano Prodi à la Commission européenne et préside depuis fin 2018 l’Union des fédéralistes européens.

Un italien David Sassoli Parlement européen

Un italien  David Sassoli Parlement européen

Cette désignation constitue une sorte de reconnaissance de l’importance de l’Italie mais aussi un  de pied de nez  au gouvernement populiste italien. En effet c’est un social-démocrate qui a été élu.  Cette  élection permet à l’Italie de se maintenir à l’un de ses trois postes européens importants, après de départ de Mario Draghi (Banque centrale européenne) et de Federica Mogherini (cheffe de la diplomatie), mais il ne sera clairement pas un allié pour le gouvernement populiste au pouvoir à Rome. David Sassoli est né le 30 mai 1956 à Florence, en Toscane, et après des études de sciences politiques, il a commencé à collaborer avec de petits journaux et des agences de presse. Il a notamment été embauché par la RAI en 1992, où il est ensuite devenu présentateur du journal télévisé sur la première chaîne publique.

 

Marché financier italien : une communication contradictoire dangereuse

Marché financier italien : une communication contradictoire dangereuse

 

La peur n’évite pas le danger pourtant les  responsables politiques italiens  font preuve d’une grande fébrilité qui pourrait encourager la spéculation ; en cause ; les incertitudes budgétaires entretenues par cette curieuse alliance entre extrême droite et anarchos populistes. Autre incertitude celle qui consiste qui concerne les rapports avec la monnaie unique.  certains dans cette alliance se félicite de l’appartenance à l’euro tandis que d’autres la mettent en cause. Pas étonnant qu’on craigne les attaques du marché. Bien entendu, comme en Turquie,on désignr les forces étrangères comme éventuel responsable des attaques financières. Le véritable enjeu c’est de savoir si l’Italie veut nous demeurer dans la zone euro avec les contraintes que cela impose mais aussi ses avantages. S’ils devaient se confirmer que les forces reforment prennent le dessus en Italie à leur une crise financière pourraient être inévitable. “Je prévois une attaque en août”, dit Giancarlo Giorgetti, sous-secrétaire des services de la présidence du Conseil, et l’une des éminences grises de la Ligue, dans un entretien publié dimanche par Libero, ajoutant que les faibles volumes estivaux autorisent de telles attaques. “Si la tempête arrive, nous ouvrirons le parapluie. L’Italie est un grand pays qui a les moyens de réagir grâce, en particulier, à une grande épargne privée”, poursuit Giorgetti, considéré comme une force de modération au sein de la formation d’extrême-droite. Citant un rapport de la fédération bancaire Fabi, la presse italienne rapporte dimanche que l’épargne des ménages italiens totalise 4.400 milliards d’euros contre 2.200 milliards en 1998.

Les messages divergents émanant de divers ministres et membres de la coalition au pouvoir contribuent à désorienter l’investisseur et ne font qu’exacerber les craintes du marché quant au projet économique de Rome.

Alors que le ministre des Affaires étrangères Enzo Moavero Milanese déclarait samedi, dans les colonnes du journal Foglio, que la chute de la livre turque soulignait combien il était important que l’Italie reste dans l’euro, Claudio Borghi, chef économiste de la Ligue et président de la commission budgétaire de la chambre des députés, déclarait lui que Moavero ne savait pas de quoi il parlait.“Il y a de quoi s’inquiéter de l’euro et non pas de célébrer sa stabilité présumée”, dit-il au quotidien La Verita, soulignant que le projet de la Banque centrale européenne (BCE) de mettre un terme à son programme d’assouplissement quantitatif pourrait se révéler très préjudiciable pour l’Italie. Pour Giorgetti, le gouvernement ne peut peut-être pas se permettre des erreurs de communication. “Mes collègues doivent comprendre que l’ancienne classe dirigeante en Italie et en Europe veut voir ce gouvernement tomber (…) l’UE redoute que nous réussissions en Italie car d’autres pays alors nous imiteraient”, explique-t-il. En vérité l’UE redoute encore davantage que l’Italie échoue. En effet gérer en m^me temps le Brexit et uen rupture de l’Italie serait difficilement gérable.

 

 

STX : deux mois pour tenter de concilier les points de vue italien et français

STX : deux mois pour tenter de concilier les points de vue italien et français

 

 

D’après Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie, la rencontre avec son homologue italien s’est bien passée. En réalité l’entrevue a été très courte, 20 minutes seulement et le ministre italien est resté sur sa position. Il oppose un refus total à la proposition française visant à un partage 50–50 du capital entre la France et l’Italie. La proposition française sortie récemment du chapeau de créer une sorte d’Airbus de la construction navale n’a guère séduit  les autorités  italiennes. La proposition paraît certes intéressante mais à long terme d’autant qu’elle intégrerait la dimension militaire. Les Italiens ne comprennent pas que la France se soit accommodée pendant longtemps d’un contrôle de l’entreprise par les Coréens et qu’on refuse ce contrôle à un membre de l’union européenne. En outre Italie ne manque pas d’arguments puisque la France au cours des cinq dernières années a pris des participations financières d’un montant de 36 milliards en Italie à comparer aux 3 milliards italiens dans des participations d’entreprises françaises. La position française peut se  comprendre ;  elle vise à protéger une industrie techniquement performante mais c’est une posture qui ne pourra durer d’autant que les Italiens sont des clients importants dans le domaine de la croisière. Au final d’ici quelques mois on aboutira sans doute un compromis qui ne sera pas la nationalisation définitive mais partage du capital permettant à la France de garder une minorité de blocage, cela afin d’éviter d’éventuelles tentations de délocalisation. Pour éviter une situation trop conflictuelle entre les deux pays on a donc choisi de temporiser.  Bruno Le Maire a  essayé de donner des gages: dans un entretien au Corriere della Sera publié ce mardi matin, il soulignait que Paris proposait un accord de propriété de STX à 50-50, mais avec une voix prépondérante de Fincantieri, l’Italien ayant donc «clairement la direction des chantiers navals». «Paris et Rome se donnent jusqu’au 27 septembre pour aboutir à une solution sur STX et pour lancer les bases d’une coopération navale entre la France et l’Italie» a néanmoins déclaré Bruno Le Maire après l’entrevue. À cette date doit en effet avoir lieu un sommet franco-italien à Lyon. D’ici là, le ministre a souligné que les deux pays se donnent le temps «de négocier un bon accord, solide et durable» sur STX, qui doit également permettre de créer un véritable «airbus naval» dans les domaines civils et militaires.

Moscovici : « J’aimerais que le débat politique italien cesse de viser la Commission »

Moscovici : « J’aimerais que le débat politique italien cesse de viser la Commission »

. Les personnalités politiques parlent toujours d’une Europe de technocrates ou d’eurocrates, surtout en Italie. Cela vous irrite-t-il ?(Interview)

S’il y a bien un pays qui ne peut pas penser que cette Commission est une Commission technocrate, c’est l’Italie. C’est le seul pays qui a bénéficié de toute la flexibilité offerte par le pacte. Pour 2016, cette flexibilité représente bien plus de 10 milliards d’euros. Personne d’autre n’a eu cette chance. L’an dernier, nous avons même accordé à l’Italie la clause sur les investissements, alors qu’en réalité, les investissements avaient chuté, mais nous avons pris en compte le délai d’arrivée des fonds structurels. Nous avons considéré que les mesures budgétaires en place pour 2017 étaient suffisantes, dans l’ensemble, pour que les conditions du pacte soient respectées. Donc, franchement, quiconque reproche à la Commission d’être une gardienne sévère des règles ne peut être sérieux. J’aimerais que le débat politique italien cesse de viser la Commission, alors qu’elle a été une alliée vigilante, sérieuse et exigeante du pays. Soyons sérieux, si la Commission est l’ennemi de l’Italie, je ne vois pas qui seraient ses amis. Je me considère personnellement un grand ami de l’Italie. Tout ce que nous voulons, c’est que cela soit reconnu.

L’Italie bénéficie donc d’un traitement de faveur ?

Personne n’est traité plus favorablement que les autres. Nous avons simplement pris en compte la situation. Il n’y a donc pas de favoritisme, pas de distinction entre grands et petits pays. Nous essayons d’être justes. Il est pourtant vrai que nous sommes montrés du doigt pour tous les maux du monde par la presse italienne, malgré le fait que nous ayons fait tout ce qui est en notre pouvoir pour trouver des solutions pour le pays. Je voudrais simplement que cela soit reconnu. Ce serait, selon moi, la justice politique la plus fondamentale.

Pour mettre en place des réformes, il faut de la stabilité. L’élection de Pedro Sanchez à la tête du parti socialiste espagnol pose-t-elle, selon vous, un risque pour la stabilité politique du pays ? Les réformes en seront-elles affectées ?

Nous ne nous occupons jamais des évolutions politiques internes dans les États membres, tant que les populistes ne sont pas vainqueurs. Tout comme nous ne commentons pas la vie interne des partis européens. Ce qui se passe au sein du PSOE regarde l’Espagne, et la question de la stabilité politique du pays concerne le gouvernement espagnol et les partis espagnols.

Pensez-vous que l’élection du nouveau président français ouvre une nouvelle dynamique politique en Europe ?

Je suis personnellement très content parce que depuis des années je propose de nommer un ministre des Finances de la zone euro, un budget et un parlement de la zone euro. Donc oui, il me semble qu’une fenêtre d’opportunité s’est ouverte. Cela ne veut pas dire que tout sera fait en un an ou que nos visions s’harmoniseront du premier coup. Nous savons que ce ne sera pas le cas, mais nous savons aussi qu’il existe une volonté d’aller vers une zone euro plus intégrée, plus forte, qui crée plus d’emplois et de croissance. La Commission, et moi-même, tout particulièrement, dédieront toute notre énergie politique à cet objectif. Le 22 mai, la Commission européenne a annoncé que le Portugal ne serait plus soumis à une procédure de déficit excessif. Après avoir reçu un renflouement de 78 milliards d’euros en 2011, le pays s’est redressé et l’exécutif européen a estimé qu’il atteindrait cette année un déficit de 2 % du PIB, soit bien en-dessous du plafond européen fixé à 3 %.L’Italie a aussi reçu de bonnes nouvelles, puisque la Commission a indiqué que Rome ne devrait pas introduire de nouvelles mesures de réduction de la dette, pourtant écrasante, à 133 % du PIB. L’institution a donné un avis positif sur les mesures adoptées cette année. La Commission a par ailleurs décidé d’appliquer une marge de flexibilité à la Lituanie et à la Finlande. Un avertissement a cependant été envoyé à la Roumanie, qui « dévie sérieusement » du plan budgétaire censé équilibrer ses comptes publics. La Commission a proposé que le pays adopte de nouvelles mesures de correction. Après des années de déficit excessif, d’avertissement, de mesures d’austérité et, plus récemment, de flexibilité de la part de la Commission, tous les États membres respectent aujourd’hui les règles budgétaires de l’Union, à l’exception de la France, de l’Espagne, de la Grèce et du Royaume-Uni. La France est le seul pays du groupe qui compte toujours des déséquilibres macroéconomiques excessifs.

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Par Jorge Valero, Euractiv.com (traduit par Manon Flausch)

STX sous pavillon italien : la moins mauvaise solution ?

STX sous pavillon italien : la moins mauvaise solution ?

 

Comme souvent , ce n’est pas la solution idéale mais la moins mauvaise. Une solution intermédiaire entre la nationalisation promise de façon un peu vite lors d’un débat présidentiel forcément démagogique et le maintien de la solution actuelle qui de toute façon ne pouvait durer avec la faillite du groupe coréen propriétaire.  L’italien Fincantieri devra rester minoritaire (48%)  pendant au moins huit ans et sera accompagné d’un investisseur italien indépendant, la Fundazione CR Trieste, tandis que l’État français, qui détiendra toujours 33 % du capital de STX France, conservera un droit de veto, a déclaré le secrétaire d’État à l’Industrie Christophe Sirugue.  STX St Nazaire est une superbe entreprise qui possède un très haut niveau de technicité, des clients et aussi une bonne rentabilité. Cependant le groupe STX, lui est en piteux état financier et risque la liquidation. Reste à savoir si le rachat de St Nazaire ne vise pas seulement qu’à récupérer la clientèle et à délocaliser le moment venu la production et le savoir-faire. D’une certaine manière il s’agit d’un enjeu stratégique pour l’industrie française et les pouvoirs publics ont évidemment une responsabilité. STX France, qui compte 2.600 salariés et fait travailler environ 5.000 sous-traitants, est lui en pleine forme. L’entreprise dispose d’un carnet de commandes très bien rempli, avec 14 paquebots de croisière à construire d’ici 2026.   « Cette décision met fin à une période trouble pénalisante pour les activités de l’entreprise et permet d’envisager avec sérénité l’avenir industriel du site de Saint-Nazaire. Toutefois, j’invite dès à présent la direction de Fincantieri à se rapprocher au plus vite de nos salariés et surtout, de nos clients principaux, dans le but de créer une nouvelle communauté d’intérêt qui veillera à maintenir pour de longues années une grande construction maritime à Saint-Nazaire », a réagi Laurent Castaing, directeur général de STX France.  Tous les syndicats ne partagent pas le même enthousiasme. Du point de vue de la CGT, « il n’y a aucune garantie sur le maintien des emplois et un vrai plan d’embauche massif aux chantiers, comme c’est nécessaire, ni sur les investissements industriels ». Pour le syndicat FO, le montage « est une nationalisation italienne déguisée », car Fincantieri est contrôlée à 75 % par l’Etat italien. « Ça ravive les craintes des salariés et que nous avons sur les carnets de commandes, les emplois en doublon », chez les deux groupes de construction navale. La CFDT se montre plus rassurante. «La nationalisation n’était pas notre tasse de thé», a rappelé Christophe Morel, délégué syndical CFDT. «Aujourd’hui le danger semble écarté avec les garanties obtenues par l’État français donc pour nous c’est plutôt rassurant», a-t-il ajouté.

 

STX ST Nazaire sauvé par un italien ?

STX ST Nazaire sauvé par un italien ?

 

Trois groupes (un chinois de Hong Kong, un néerlandais et un italien) avaient manifesté leur intérêt pour la reprise des 66,6 % détenus par le sud-coréen en faillite STX dans le chantier naval de Saint-Nazaire STX France. Finalement, seul Fincantieri, contrôlé à 70 % par le gouvernement italien, a déposé une offre mardi, dans les délais impartis. Le tribunal de Séoul dira le 3 janvier si l’offre est suffisamment généreuse pour entrer en négociations exclusives avec Fincantieri. La société détenue en majorité par les Coréens va donc être vendue au plus offrant. STX St Nazaire est une superbe entreprise qui possède un très haut niveau de technicité, des clients et aussi une bonne rentabilité. Cependant le groupe STX, lui est en piteux état financier et risque la liquidation. Reste à savoir si le rachat de St Nazaire ne vise pas seulement qu’à récupérer la clientèle et à délocaliser le moment venu la production et le savoir-faire. D’une certaine manière,  il s’agit d’un enjeu stratégique pour l’industrie française et les pouvoirs publics ont évidemment une responsabilité particulière d’autant qu’ils sont d’ailleurs présents au capital actuel. Le fleuron français est la seule unité rentable de STX Offshore & Shipbuilding, qui a demandé en mai son placement en redressement judiciaire. Le chantier naval sud-coréen possède les deux tiers de STX France depuis 2008, le tiers restant étant aux mains de l’Etat français. Les banques créancières de STX Offshore et autres parties intéressées doivent se retrouver le 11 novembre pour donner leur feu vert au projet de réhabilitation du groupe. STX Offshore & Shipbuilding, jadis le quatrième constructeur sud-coréen, est sous le contrôle de ses créanciers depuis 2013, dont la banque publique Korea Development Bank. Ceux-ci ont lâché plus de 4.000 milliards de wons (3,2 milliards d’euros) pour l’aider à faire face à ses échéances. STX France, qui compte 2.600 salariés et fait travailler environ 5.000 sous-traitants, est lui en pleine forme. L’entreprise dispose d’un carnet de commandes très bien rempli, avec 14 paquebots de croisière à construire d’ici 2026.

 

Le Club Med bientôt italien ?

Le Club Med bientôt italien ?

Le Club Med examine ce vendredi 25 juillet la contre-OPA de l’homme d’affaires italien Andréa Bonomi. Le conseil d’administration du groupe de loisirs doit dire s’il la recommande ou non face à celle du duo d’actionnaires Ardian et Fosun. L’Autorité des marchés financiers (AMF) fixera ensuite un calendrier. L’homme d’affaires italien croit de plus en plus à ses chances. Pour Andréa Bonomi, le conseil d’administration ne peut qu’approuver son offre, c’est une question de logique. Elle est la mieux disante financièrement pour les actionnaires, elle valorise le groupe à hauteur de 790 millions d’euros, contre seulement 558 millions d’euros pour l’offre concurrente.  Quelques indices lui permettent en outre d’être plutôt confiant. Tout d’abord, Serge Trigano, l’ancien PDG du groupe est venu lui apporter sa caution, ce qui n’est pas rien. Surtout aux yeux des salariés en partie actionnaires. Les organisations syndicales ont rencontré Andrea Bonomi il y a 15 jours en comité d’entreprise extraordinaire, et ils seraient plutôt séduits. Autre indice: les récentes déclarations de la direction du Club, qui dit vouloir étudier une dizaine d’opportunités de développement en France. Du côté de Bonomi, on prend ça pour de l’affolement et un changement de stratégie. Du côté du Club Med, on assure qu’on travaillait depuis un moment déjà sur ces ouvertures. Le marché, lui, parie sur une surenchère de la première offre puisque le cours de l’action Club Med a dépassé les 21 euros.

Club Med: bientôt italien ?

Club Med: bientôt italien ?

 

Encore une entreprise qui risque de passer dans des mais étrangères, peut-être italiennes. Andrea Bonomi va-t-il racheter le Club Med? Ce lundi 30 juin, la date limite fixée par l’Autorité des marchés  financiers (AMF) au financier italien pour déposer une offre publique d’achat sur le groupe français expire à 18 heures, heure française. Selon le Figaro de ce lundi, l’homme d’affaires transalpin aurait bel et bien l’intention de déposer une offre, qui viendrait alors se confronter à celle lancée conjointement par le fonds d’investissement Ardian et le conglomérat chinois Fosun, il y a un peu plus d’un an. Leur offre venait  initialement à expiration le 23 mai dernier mais, par deux fois, l’AMF l’a prolongée afin notamment de connaître les intentions réelles d’Andrea Bonomi. Le 6 juin dernier, le gendarme des marchés avait ainsi fixé un ultimatum à Investindustrial, société liée à Andrea Bonomi. Cette dernière ne pourra plus, que ce soit seule ou de concert avec une autre entreprise, lancer d’offre sur le Club Med, si’ elle ne le fait pas avant ce lundi.  Investindustrial avait auparavant indiqué à l’AMF, le 26 mai dernier, examiner « l’éventuel lancement d’une offre publique sur le Club Méditerranée ». Elle pourrait ainsi s’allier avec Strategic Holdings, autre entreprise dirigée par Andrea Bonomi et qui possède 10% de Club Med, pour réaliser l’OPA. Investindustrial a, par ailleurs, déposé deux recours pour obtenir un sursis à l’exécution des décisions de l’AMF, recours qui seront examinés en référé le 3 juillet prochain.  De leur côté, Fosun et Ardian mettent la pression. Dans les Echos du Jeudi 27 juin, Guo Guangchang, le président de Fosun, affirmait que si Andrea Bonomi ne respecte pas le délai fixé par l’AMF, « il faudrait en tirer la conclusion que monsieur Bonomi n’a pas de projet alternatif pour la société ». Il regrettait d’avoir perdu « beaucoup de temps » en raison des manœuvres du financier italien. L’offre de Fosun et Ardian, qui valorise Club Med à hauteur de 559 millions d’euros, s’est d’abord heurtée à deux recours déposés par les actionnaires minoritaires de l’entreprise. Une fois que l’AMF a débouté ces deux recours, fin avril dernier, l’OPA des deux entreprises a été compromise par la montée au capital progressive de Strategic Holdings et d’Andrea Bonomi dans le Clubd Med. Fosun et Ardian ont toutefois à leur actif le soutien du management du groupe français et de son PDG Henri Giscard d’Estaing.

 




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