- «La France: Terre d’un islam rétrograde ?
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- Pour les intellectuels Jean-François Colosimo et Didier Leschi :« Il manque au sein de l’islam de France des clercs inspirés par les Lumières ou des Bernanos »
- La laïcité est devenue un « mot-valise » pour Jean-François Colosimo tant extrême gauche et extrême droite entretiennent la confusion sur sa signification. L’histoire prouve combien les conflits nés du religieux peuvent avoir des dynamiques violentes, rappelle Didier Leschi. Huit mois après l’assassinat de Samuel Paty, les deux intellectuels s’interrogent : face aux actes de barbarie qui frappent la France, où en est la République ?
- Le modèle singulier de la laïcité reste largement incompris. Les réactions liées à l’assassinat de Samuel Paty l’ont montré. Cette « religion française » est-elle en voie d’extinction ?
- Jean-François Colosimo. Au sein de l’Europe dite sécularisée, six pays gardent une religion d’Etat (dont le Danemark, la Finlande, la Grèce ou la Grande Bretagne désormais hors de l’UE). Ils sont une dizaine à présenter une religion préférentielle et une quinzaine à disposer d’un concordat avec le Saint-Siège. La France tranche donc radicalement. Toutefois, si on veut faire de la laïcité une idéologie de combat contre le fait religieux, on se trompe lourdement. En 1905, un divorce à l’amiable a été prononcé. L’Eglise a cessé de vouloir dominer l’Etat et l’Etat, de se substituer à l’Eglise. Aujourd’hui, les extrêmes entretiennent une grave confusion sur la laïcité : l’extrême gauche en fait un synonyme du communautarisme et l’extrême droite de la xénophobie.
- Didier Leschi. Cette séparation ne s’est pas faite totalement « à l’amiable », même si une fois bien comprise elle a permis de pacifier les rapports entre l’Eglise et l’Etat. Il a fallu convaincre, parfois par la force, ceux qui souhaitaient que l’Eglise garde une place singulière au sein de la société. Car au-delà du juridique, la laïcité a été l’inverse de la catholicité d’Ancien régime qui voulait imposer sa doxa dans la vie sociale de chacun. La loi de 1905 est l’aboutissement d’un long mouvement en particulier dans le monde enseignant. C’est pour cela aussi que l’assassinat de Samuel Paty est un traumatisme particulier.
- Cette laïcité est doublement attaquée aujourd’hui : par l’islam et par le modèle communautariste anglo-saxon. Peut-elle y résister ?
- D.L. : Il faut l’espérer car les conflits à partir du religieux peuvent avoir des dynamiques violentes. C’est ce que nous enseigne notre histoire, des guerres de Religion à l’écroulement de la République sous Vichy. Or, une des dimensions de l’islamisme c’est l’antisémitisme autant que le séparatisme. Cela va au-delà du communautarisme qui ne porte pas nécessairement le refus de l’altérité. Le fait que l’islam du « juste milieu » comme il se définit n’arrive pas à résister à sa prise en otage islamiste motive les craintes. La France, après avoir lutté pour ne plus être la fille aînée de l’Eglise, craint de devenir la fille cadette d’un islam qui serait une régression sociétale.
- J.-F.C. : La Ligue islamique mondiale dépeint la France en parangon de l’athéisme militant et en ennemie du sacré. Les Etats-Unis relaient l’idée d’un pays liberticide. Cette alliance objective nous prend violemment en étau. Les Américains eux aussi distillent leur bonne parole communautariste dans nos banlieues. Les mouvements évangéliques y sont très actifs. Toutes sortes de formes religieuses importées — charismatiques, loubavitchs, salafistes — exercent leur influence et heurtent le logiciel millénaire de la France.« La bataille n’est pas seulement de l’ordre du droit, elle est aussi intellectuelle, théologique. Elle n’est pas uniquement du ressort de l’Etat. Elle se joue aussi dans les lieux de savoir et de débats
- Quel rôle l’Etat doit-il jouer ?
- J.-F.C. : En Grande-Bretagne, l’unité transcendante, c’est la reine. Aux Etats-Unis, c’est la constitution. En France, c’est l’Etat. Hier omnipotent, omniscient, providentiel, il est aujourd’hui hypertrophié et n’accomplit plus sa tâche de neutraliser l’absolutisme inhérent aux religions. La laïcité revient en effet à créer un no man’s land démilitarisé dans l’espace public. L’Etat est le videur du bar qui demande que l’on dépose son arme à l’entrée. Il l’a fait avec les protestants, les juifs, les catholiques afin d’empêcher la formation d’Etats dans l’Etat ou de ghettos confessionnels. La laïcité oppose la citoyenneté immédiate, universelle, égalitaire à l’identité définie par une croyance, une idéologie voire une ethnie, une sexualité.
- D.L. : Notre régime de laïcité publique a fait sur la longue durée la démonstration que notre droit des cultes garantit pour chacun la liberté de croire ou ne pas croire. Cette liberté, l’Etat doit la protéger contre des individus ou des groupes voulant imposer à d’autres de manger de telle manière, de s’habiller de telle autre etc.. Il s’agit d’empêcher que l’espace public, l’entreprise ou encore l’école ne se transforment en lieu de pression des uns sur les autres. C’est ce que Jean-François Colosimo appelle « pacifier la religion ». Il est certain qu’il y a pu y avoir un effet retard, dans la réaction de l’Etat et des laïques. On se souvient de la difficulté à mettre en place la loi prohibant les signes ostensibles. Mais la bataille n’est pas seulement de l’ordre du droit, elle est aussi intellectuelle, théologique. Elle n’est pas uniquement du ressort de l’Etat. Elle se joue aussi dans les lieux de savoir et de débats, à l’université par exemple. Hélas, il manque au sein de l’islam de France des clercs inspirés par les Lumières ou des Bernanos. Fait défaut un discours combattant l’idée que la foi ne justifie jamais de décider de la mort violente de son prochain.
- Dans un récent sondage Ifop, les lycéens se déclarent majoritairement défavorables à l’interdiction des signes religieux à l’école, au droit de critiquer la religion…
- J.-F.C. : L’école n’enseigne plus ni la laïcité, ni la citoyenneté mais un vague « vivre ensemble ». Or, le communautarisme revient à exclure l’altérité. A diviser la nation en communautés qui, au mieux, cohabitent, on admet symboliquement la possibilité de la guerre civile.
- D.L. : Il y a dans la jeunesse une dépolitisation qui n’aide pas à être citoyen. Aux identités laïques se sont substituées de manière exacerbée, dans les cours d’école, les identités religieuses. La guerre civile n’est pas que symbolique, des personnes malheureusement passent à l’acte. Et l’affaire Mila souligne qu’on peut passer de la symbolique à la volonté de terroriser, et même plus.
- « L’Etat a imposé son diktat hygiéniste mais personne n’accompagnait les mourants et ne pouvait rendre hommage aux morts alors que, si le religieux recule, les rites funéraires restent observés en France »
- La loi confortant les principes républicains va-t-elle changer la donne ?
- J.-F.C. : Elle rompt l’équilibre de 1905, le Conseil d’Etat l’a relevé. Elle rate sa cible en créant un monstre bureaucratique nuisible pour les cultes normalisés et inefficace à l’égard des « séparatistes ». Le droit d’association devient dérogatoire, le contrôle a posteriori se transforme en autorisation a priori. Le tout sans effet sur l’hostilité combattante de l’islamisme envers la République. A tout prendre, deux lois distinctes auraient été préférables : l’une condamnant les pratiques coutumières, comme l’excision, contraires à notre conception des droits humains ; l’autre encadrant par un régime concordataire transitoire l’islam de France.
- D.L. : Cela fait partie du débat entre nous. Devant un paysage cultuel plus divers qu’en 1905, on peut comprendre que le gouvernement n’ait pas voulu donner le sentiment de privilégier un culte. Mais les principales mesures concernent bien l’islam. Peut-être que les inconvénients réels, soulignés par Jean-François Colosimo, sont une manière œcuménique de partager les contraintes imposées par la nécessité de contrôler le nouvel arrivant pas totalement acculturé à nos équilibres entre foi collective et liberté individuelle.
- Quelle trace laissera la crise de la Covid sur le spirituel ?
- J.-F.C. : L’Etat a imposé son diktat hygiéniste annulant l’accompagnement des mourants et l’hommage aux morts. Or, si la pratique religieuse recule en France, les rites funéraires restent observés. L’Etat a cru pouvoir réguler les croyances à coups de circulaires administratives. De surcroît, le culte, comme le travail, a été dématérialisé. Or, il ne saurait être virtuel car il comporte une part fondamentale de matérialité corporative. On assiste depuis à un décrochage confessionnel. Les religions sortent essorées de la pandémie.
- D.L. : Elle conforte aussi l’idée que la science des hommes est quand même le moyen le plus sûr pour protéger leur vie. Mais il est vrai que la difficulté qu’il y a eue à accompagner ses morts est sans doute ce qui nous rapprochait le plus sûrement de l’idée que nous étions en guerre, une guerre où l’ennemi n’est pas directement saisissable mais qui fait beaucoup de dégâts.
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Islam et laïcité : «charte des principes» du CFCM, une avancée ?
Il faut noter une avancée de la part du très contesté conseil français du culte musulman en matière de laïcité. Il est clair que l’absence d’accord sur les grands principes aurait pu par ailleurs mettre en cause l’existence de cette institution.
Il restera cependant à préciser ces principes et à les faire accepter par l’ensemble des institutions musulmanes. Les dirigeants du Conseil français du culte musulman (CFCM) ont en effet annoncé samedi 16 janvier avoir trouvé un accord sur une «charte des principes» de l’islam de France qui réaffirme notamment l’égalité hommes-femmes et la «compatibilité» de la foi musulmane avec la République.
Cette charte, à l’origine d’une crise au sein du CFCM, a été présentée samedi au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui a salué une «avancée très significative». Elle doit maintenant être approuvée par l’ensemble des fédérations du CFCM avant d’être transmise au président Emmanuel Macron, indique l’instance dans un communiqué.
Fin décembre, le recteur de la grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, avait claqué la porte des discussions sur la charte et le futur CNI en pointant du doigt l’influence d’une «composante islamiste» au sein du CFCM.
Selon le communiqué du CFCM publié samedi, le texte scelle un accord «sur la compatibilité de la foi musulmane avec les principes de la République, sur le rejet de l’instrumentalisation de l’islam à des fins politiques, sur la non-ingérence des Etats dans l’exercice du culte musulman en France, sur le principe de l’Egalité Homme-Femme et sur le rejet de certaines pratiques coutumières prétendument musulmanes».
Islam : le pouvoir français qualifié de nazi par une ministre pakistanaise sur la France
Une nouvelle fois une ministre du Pakistan fait dans l’outrance la plus inacceptable en comparant la France au régime des nazis concernant la situation des musulmans.
Le Pakistan utilise la même technique qu’Erdogan en Turquie, il externalisé ses difficultés notamment économiques pour tenter de refaire une unité nationale.
Le Pakistan fait en effet actuellement face à une situation économique difficile qui se caractérise par d’importants déficits public (6,4 % en 2017/18 et 6,8% en 2018/19) et de la balance courante (6,3 % du PIB en 2017/18 et 4,6 % en 2018/19). La forte croissance enregistrée aux cours des cinq dernières années s’est ainsi accompagnée d’une hausse considérable de la dette publique (75 % du PIB), d’une baisse des réserves de change (représentant 1,5 mois d’importations) et d’un arrêt des réformes structurelles (fiscalité, environnement des affaires, gestion des entreprises publiques, compétitivité et hypertrophie du secteur informel). La croissance devrait se replier à 2,4 % en 2019/20 selon le FMI et être accompagnée d’une accélération de l’inflation (autour de 13 % après 7,3% en 2018/19 et 3,9% en 2017/18).
Sur le réseau social Twitter, la ministre Shireen Mazari, a tiré à boulets rouges sur le chef de l’Etat en déclarant que « Macron fait aux musulmans ce que les nazis infligeaient aux Juifs », en prétendant que »les enfants musulmans devront avoir un numéro d’identification, comme les Juifs étaient forcés à porter l’étoile jaune sur leurs vêtements pour être identifiés ».
Une information formellement démentie par le gouvernement français.
« Un membre du gouvernement pakistanais s’est exprimé aujourd’hui sur les réseaux sociaux dans des termes profondément choquants et injurieux à l’égard du président de la République et de notre pays », s’indigne la diplomatie française.
Paris condamne ainsi ces propos qu’elle qualifie de « mensonges éhontés, empreints d’une idéologie de haine et de violence ».
Le Pakistan est le théâtre depuis le mois de septembre de manifestations anti-françaises, souvent houleuses, après la republication des caricatures du prophète Mahomet par l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.
Ce sentiment anti-français est aussi alimenté par le Premier ministre pakistanais, Imran Khan. Ce dernier avait accusé fin octobre Emmanuel Macron d« attaquer l’islam ». Dans la foulée, l’ambassadeur de France au Pakistan avait été convoqué pour dénoncer la « campagne islamophobe systématique sous couvert de la liberté d’expression » du président français.
CFCM Islam : 15 jours pour définir «charte des valeurs républicaines»
En termes certes diplomatiques, Macron met en demeure le conseil français du culte musulman (CFCM)de se plier aux principes républicains et de mettre au point dans les 15 jours une charte des valeurs. En fait, ce fameux conseil français du culte musulman ressemble à une sorte auberge espagnole cohabitent tout les courants y compris les plus radicaux avec en plus la mainmise de pays étrangers sur le fonctionnement de cet organisme. Le problème c’est qu’au terme de cette mise en demeure Macon, pour une fois, sera bien obligée de prendre des mesures significatives vis-à-vis d’un organisme qui jusque-là n’a pas fait la preuve de sa capacité à intégrer l’Islam et valeurs républicaines. Macron avait déjà demandé précédemment prise de position du CF CM dans ce sens
À l’époque, il avait réclamé qu’un projet de «Conseil national des imams» aboutisse en six mois. «Mais entre-temps, il y a eu trois attentats», souligne l’un de ses conseillers, pour expliquer la récente accélération du calendrier. Résultat, Emmanuel Macron a convoqué les neuf fédérations il y a une dizaine de jours, pour leur demander de s’entendre aussi vite que possible
Sondage Islam : compatible avec les la société française pour 56%
Un changement notable qui pourrait être lié à l’intensité des attentats en France ou ailleurs. Selon l’étude de l’institut réalisée les 2 et 3 février derniers et que le JDD publie dimanche, 56% des personnes interrogées estiment que cette religion est compatible, contre 43% qui pensent l’inverse. En septembre 2016, 56% des sondés répondaient, au contraire, que l’islam était incompatible avec les valeurs de la société française (contre 44%). Cette évolution, l’islam reste un sujet de clivage majeur chez les Français, profondément partagés selon leur sensibilité politique. Si 63% des sympathisants Les Républicains et 62% de ceux du FN le jugent « incompatible avec les valeurs de la société française », 73% de ceux du PS, 60% de ceux de La France insoumise et 58% de La République en marche pensent le contraire. L’Ifop a également interrogé les Français sur la création d’une taxe sur les produits halal dont les revenus serviraient à financer le culte musulmans en France. Sur ce point, il n’y a pas débat : une large majorité des personnes interrogées (70%) sont opposées à ce principe. Seuls 29% des Français se disent favorables à une « taxe halal ».
Asma Guénifi, psychologue clinicienne à l’Association française des victimes du terrorisme (AFVT), s’est intéressée au profil psychologique des salafistes, ces radicaux musulmans influents dans certaines cités de l’Hexagone et qui nourrissent les rangs des jihadistes en Syrie. Cette Franco-Algérienne de 38 ans, qui a perdu son frère en 1994, assassiné en Algérie par des islamistes, est également la présidente du mouvement Ni putes ni soumises (NPNS). Pour réaliser l’enquête qu’elle nous dévoile, elle s’est entretenue avec trois salafistes français repentis et a décrypté tout ce qui a été écrit sur les acteurs de cette mouvance intégriste. (Interview le Parisien)
Qu’est-ce que les salafistes ont en commun ?
ASMA GUÉNIFI. Ils partagent une vision sectaire. Les salafistes idéologiques se sentent purs, ils sont convaincus que c’est l’autre qui n’est pas bon, l’autre qui devient une menace, un impie, un apostat, un ennemi à abattre. Nous avons là tous les éléments constitutifs de la psychose paranoïaque. Le salafiste considère que les autres veulent lui faire du mal, alors il doit se protéger. Il va alors s’enfermer dans la religion, dans la prière. Il est paranoïaque, mais il n’est pas fou, pas schizophrène. Il ne perd pas la raison, il s’approche toujours de la réalité.
Comment l’enfance a-t-elle été vécue ?
Chaque profil est différent. Mais on remarque qu’il y a souvent eu ce qu’on peut appeler un dysfonctionnement familial. C’est un divorce, des non-dits, des carences affectives… Aucun parent n’avait vraiment sa place, avec une absence du père. Une absence réelle à la suite d’un décès puis un deuil qui n’a pas été fait. Ou une absence psychologique, avec une autorité qui ne joue pas son rôle, incapable d’interdire, de mettre de barrières.
Quelles sont les conséquences de cette perte de repères selon vos mots ?
Cette protection, le jeune va la trouver ailleurs, chez les plus durs. Il intègre une forme de groupe, celui des salafistes, qui lui donne l’illusion d’appartenir à une famille, de combler un vide, d’exister, de retrouver une place, de se sentir heureux. Il faut le savoir, les salafistes ne vivent que dans l’illusion. Evidemment, ils n’en ont pas conscience. Eux croient vraiment en ce qu’ils disent.
Mais ce bonheur, ils le ressentent peut-être vraiment ?
Il n’y a pas d’épanouissement chez eux, je n’ai pas vu des yeux qui brillent. Ils ne parlent pas de bonheur, mais de cheminement. Ils ne sont pas dans la réalité.
Quelle est leur vision des femmes ?
Pour eux, la femme est un objet. Aucun regard n’est jamais posé sur elle. Ce comportement engendre une frustration sexuelle contre laquelle le salafiste va se défendre par la projection : c’est la femme qui est mauvaise et qui veut le salir. Les plaisirs sont à ses yeux un péché qui éloigne de Dieu. Sa vie psychique se réduit à la pratique rigoureuse de la religion et à ses lectures. La structure psychologique qui prédomine est de l’ordre de la névrose obsessionnelle. Le salafisme est un mouvement ultra-orthodoxe qui prône un retour à l’islam des origines par une interprétation à la lettre des versets coraniques. Cette approche fondamentaliste s’applique à calquer les façons de vivre des « salafs » : en langue arabe, les « prédécesseurs », les « ancêtres pieux », référence directe à Mahomet et à ses compagnons. Imitant, par exemple, leur habillement, les salafistes arborent une longue barbe, une calotte et une djellaba. En France, leur nombre est estimé à environ 15 000 (sur 5 millions de musulmans), dont près d’un tiers de convertis. Il existe plusieurs courants au sein du salafisme, notamment le piétiste qui limite son action à la prédication et le jihadiste ou révolutionnaire qui prône le combat armé, considérant le jihad (guerre sainte) comme une obligation religieuse.
Dix propositions- pour réformer l’islam de France (l’Institut Montaigne)
Dix propositions intéressantes de l’Institut Montaigne mais qui ignorent certains facteurs explicatifs de nature socioéconomique et sociétale. Pour beaucoup l’islam radical n’est qu’un prétexte pour légitimer une haine, une violence, un mépris des règles de vie commune qui rendent possible l’harmonie entre les groupes. Ces propositions de l’institut Montaigne sont utiles voir nécessaires mais elles ne prennent pas en compte que certains quartiers sont devenus des zones de non-droit où la religion sert uniquement de prétexte à la marginalité de certains ( marginalité sociale, économique et culturelle). Pour preuve les résultats de cette enquête de l’IFOP : Un tiers des musulmans ne se rendent jamais à la mosquée, et seulement 29% s’y rendent chaque semaine. La plupart des musulmans (68%) ne connaissent pas le Conseil français du culte musulman (CFCM). Encore une fois la réforme des institutions religieuses de l’islam de France est sans doute nécessaire mais elle ne permet pas de faire l’économie dune réflexion sur les conditions de réinsertion républicaine des territoires perdus.
2. Perception, par la Fondation des œuvres de l’islam, d’une contribution sur la consommation halal. Gain espéré : 50 millions d’euros.
3. Création d’une École nationale d’aumônerie pour former et recruter des aumôniers fonctionnaires.
4. Création du TIF, le test d’islam français pour les imams et les aumôniers.
5. Implication des collectivités pour favoriser l’émergence d’un islam local.
6. Enseignement de l’arabe classique à l’école publique pour réduire l’attractivité des cours d’arabe dans les mosquées.
7. Suivre la situation par des statistiques religieuses.
8. Rédiger un livre d’histoire équitable commun aux pays des deux rives de la Méditerranée.
9. Créer un secrétariat d’État à la laïcité et aux cultes actuellement rattachés au ministère de l’Intérieur.
10. Revoir la politique étrangère de la France pour endiguer l’influence des régimes wahhabites (Qatar, Arabie saoudite…).
L’islam va transformer la France ? (Christopher Caldwell)
On peut contester la vision du journaliste américain Christopher Caldwell auteur d’un livre « l’islam va transformer la France » et qui d’un certain point de vue rejoint l’analyse du courant décliniste. Pour autant justement cette pensée mérite quand même d’être entendue sinon écoutée car il y a une urgence de confrontation des analyses sur l’évolution de la civilisation, l’intégrisme et le terrorisme qui en découlent. Le récent débat sur France 2 des paroles et actes a d’ailleurs démontré l’indigence confuse de la réflexion sur ces sujets.
(Interview le Figaro)
Après Paris, Bruxelles est frappée par le terrorisme islamiste. A chaque fois la majeure partie des djihadistes sont nés dans le pays qu’ils attaquent. Cela révèle-t-il l’échec du multiculturalisme?
Peut-être, mais je ne suis pas sûr que le mot «multiculturalisme» signifie encore quelque chose. Il ne faut pas être surpris qu’un homme né européen commette des actes de terrorisme européen. C’est pour l’essentiel une question pratique. Le terrorisme requiert de la familiarité avec le terrain d’opération, le “champ de bataille”. C’est une chose très difficile que de constituer une équipe de terroristes en passant plusieurs frontières pour mener à bien une opération dans un pays étranger – même si cela peut être réalisé, comme les attentats du 11 Septembre l’ont montré. Au surplus, l’ensemble des droits et libertés constitutionnels de l’Union européenne, en commençant par Schengen, donne un éventail particulièrement large de possibilités à tout jeune Européen en rupture. Regardez ces terroristes belges. L’artificier Najim Laachraoui est allé en Syrie pour se battre aux côtés de Daech, mais personne n’a su comment il était revenu à Bruxelles. Ibrahim el-Bakraoui a été condamné à 9 ans de prison pour avoir tiré sur un policier en 2010. Mais il a également été arrêté plus récemment par la Turquie à Gaziantep, à la frontière syrienne, et identifié comme un combatant de Daech. Et tout cela est resté sans conséquences.
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Diriez- vous que derrière l’islamisme guerrier de Daesh, l’Europe est-elle également confrontée à une islamisation douce un peu comme dans le dernier livre de Houellebecq, Soumission ?
Quand j’ai lu le livre de Houellebecq, quelques jours après les assassinats à Charlie Hebdo, il m’a semblé que ses intuitions sur la vie politique française étaient tout à fait correctes. Les élites françaises donnent souvent l’impression qu’elles seraient moins perturbées par un parti islamiste au pouvoir que par le Front national. La lecture du travail de Christophe Guilluy sur ces questions a aiguisé ma réflexion sur la politique européenne. Guilluy se demande pourquoi la classe moyenne est en déclin à Paris comme dans la plupart des grandes villes européennes et il répond: parce que les villes européennes n’ont pas vraiment besoin d’une classe moyenne. Les emplois occupés auparavant par les classes moyennes et populaires, principalement dans le secteur manufacturier, sont maintenant plus rentablement pourvus en Chine. Ce dont les grandes villes européennes ont besoin, c’est d’équipements et de services pour les catégories aisées qui y vivent. Ces services sont aujourd’hui fournis par des immigrés. Les classes supérieures et les nouveaux arrivants s’accommodent plutôt bien de la mondialisation. Ils ont donc une certaine affinité, ils sont complices d’une certaine manière.
L’islam va transformer le France (Dans votre livre Un révolution sous nos yeux, vous montriez comment l’islam va transformer la France et l’Europe. Sommes-nous en train de vivre cette transformation?
Très clairement.
Celle-ci passe-t-elle forcément par un choc des cultures?
C’est difficile à prévoir, mais ce qui se passe est un phénomène profond, anthropologique. Une culture – l’islam – qui apparaît, quels que soient ses défauts, comme jeune, dynamique, optimiste et surtout centrée sur la famille entre en conflit avec la culture que l’Europe a adoptée depuis la seconde guerre mondiale, celle de la «société ouverte» comme Charles Michel et Angela Merkel se sont empressés de la qualifier après les attentats du 22 Mars. En raison même de son postulat individualiste, cette culture est timide, confuse, et, surtout, hostile aux familles. Tel est le problème fondamental: l’Islam est plus jeune, plus fort et fait preuve d’une vitalité évidente.
Certains intellectuels comme Pierre Manent propose de négocier avec l’islam. Est-ce crédible? Les «accommodements raisonnables» peuvent-ils fonctionner?
Situation de la France de Pierre Manent est un livre brillant à plusieurs niveaux. Il a raison de dire que, comme pure question sociologique, l’Islam est désormais un fait en France. Manent est aussi extrêmement fin sur les failles de la laïcité comme moyen d’assimiler les musulmans, laïcité qui fut construite autour d’un problème très spécifique et bâtie comme un ensemble de dispositions destinées à démanteler les institutions par lesquelles l’Église catholique influençait la politique française il y a un siècle. Au fil du temps les arguments d’origine se sont transformés en simples slogans. La France invoque aujourd’hui, pour faire entrer les musulmans dans la communauté nationale, des règles destinées à expulser les catholiques de la vie politique. Il faut aussi se rappeler que Manent a fait sa proposition avant les attentats de novembre dernier. De plus, sa volonté d’offrir des accommodements à la religion musulmane était assortie d’une insistance à ce que l’Islam rejette les influences étrangères, ce qui à mon sens ne se fera pas. D’abord parce que ces attentats ayant eu lieu, la France paraîtrait faible et non pas généreuse, en proposant un tel accord. Et aussi parce que tant que l’immigration se poursuivra, favorisant un établissement inéluctable de l’islam en France, les instances musulmanes peuvent estimer qu’elles n’ont aucun intérêt à transiger.
«Entre une culture qui doute d’elle-même et une culture forte, c’est la culture forte qui va l’emporter…» écrivez-vous en conclusion de votre livre. L’Europe des Lumières héritière de la civilisation judéo-chrétienne et gréco-romaine est-elle appelée à disparaître?
L’Europe ne va pas disparaître. Il y a quelque chose d’immortel en elle. Mais elle sera diminuée. Je ne pense pas que l’on puisse en accuser l’Europe des Lumières, qui n’a jamais été une menace fondamentale pour la continuité de l’Europe. La menace tient pour l’essentiel à cet objectif plus récent de «société ouverte» dont le principe moteur est de vider la société de toute métaphysique, héritée ou antérieure (ce qui soulève la question, très complexe, de la tendance du capitalisme à s’ériger lui-même en métaphysique). A certains égards, on comprend pourquoi des gens préfèrent cette société ouverte au christianisme culturel qu’elle remplace. Mais dans l’optique de la survie, elle se montre cependant nettement inférieure.
Islam de France : non au terrorisme
Ça bouge enfin dans le milieu musulman français qui veut manifester son adhésion aux valeurs républicaines et ainsi condamner sans réserve la radicalisation et surtout les actes de terrorisme. On sait que les organisations musulmanes de France sont relativement divisées et le fait de les avoir réunis constitue un événement significatif qui témoigne de la volonté de se dissocier de l’obscurantisme des prêcheurs de haine qui s’appuient sur une théologie frelatée. Il faut espérer que cette union lors de cette rencontre exceptionnelle de toutes les organisations musulmanes de France va perdurer à fin d’approfondir son positionnement vis-à-vis de la république et de la culture française. Cette séance – intitulée «Rassemblement citoyen des musulmans de France» et sous-titrée «Tous ensemble contre le terrorisme»- a été ouverte par une prière chantée du Coran qui affirme que «tuer un homme revient à tuer l’humanité» et elle s’est conclue avec le chant de La Marseillaise dans une salle de congrès archicomble, où les représentants religieux des quinze fédérations ou grandes mosquées, que le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait réussi à rassembler sous l’égide de son président, Anouar Kbibech, se tenaient debout. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, salué en conclusion par une ovation debout, venait d’ailleurs de reconnaître «la force de l’attachement sans faille à la République» des musulmans français, ajoutant: «Vous êtes de magnifiques Français et de magnifiques Républicains», tout en les appelant à prendre leur part de responsabilité dans la lutte contre la radicalisation – «personne ne pourra le faire à votre place» – et en énumérant les multiples mesures déjà prises car «nous devons vouloir ensemble, musulmans et République, que les prêcheurs de haine soient arrêtés et punis», assurant de «l’intransigeance» du gouvernement contre «certains discours obscurantistes» parce qu’il est «inadmissible» que des «jeunes Français» soient exposés à cette «bêtise» issue d’une «théologie frelatée». Avant son allocution, les musulmans de France avaient solennellement proclamé un «Manifeste citoyen des musulmans de France» qu’ils venaient de signer et qui réaffirmait «avec la plus grande force» leur «condamnation totale et sans réserve» des actes terroristes et leur «profonde compassion» pour les «familles des victimes». Mais qui insistait tout autant pour éviter tout «amalgame» sur «l’adhésion» au «pacte républicain», qui constitue «le socle de notre société» et qu’«aucune considération religieuse, philosophique ou idéologique» ne peut «remettre en cause». Au cours de l’après-midi, dans le cadre de tables rondes, plus d’une vingtaine de responsables -tous masculins- ont tenté de diagnostiquer les causes de la «radicalisation mortifère» et de trouver les «remèdes» à y apporter. La responsabilité des «familles» a été mise en première ligne, tout comme la nécessité d’une «formation» accrue tant des imams que des jeunes, avec l’idée de la création d’une «école théologique virtuelle» sur Internet. Sur ce plan, le représentant de la Fédération nationale des musulmans de France a d’ailleurs regretté que l’islam de France ait échoué il y a plusieurs années dans la création d’un «institut de théologie» national, car «nous n’avons pas su tenir compte de nos différentes tendances théologiques».
Sondage Islam : : une religion pacifiste mais trop visible
si les Français s’inquiètent des dérives de l’islam radical, et de son succès auprès de nombreux jeunes, « une très large majorité refuse tout amalgame entre l’islam et la violence », commente Gaël Sliman, le président d’Odoxa qui a réalisé le sondage. . Pour 57 %, cette religion est « aussi pacifiste que les autres » et le djihadisme en est « une perversion », pour reprendre les termes de la question posée par l’institut. Comme le précise également le sondage, 63 % affirment que leur perception de cette religion reste inchangée depuis les attentats de début janvier à Paris. Un résultat à nuancer : ils sont toutefois un bon tiers à en avoir une vision plus négative. D’évidence, une certaine défiance reste de mise : 41 % considèrent aujourd’hui (dont 79 % au FN et 57 % à droite) que « même s’il ne s’agit pas de son message principal, l’islam porte malgré tout en lui les germes de violence et d’intolérance ». Trop démonstratifs dans l’expression de leur foi, les musulmans de France ? C’est ce que semblent déplorer 55 % des sondés, qui estiment que « dans leur majorité ils mettent le plus possible en avant » leur religion. Un résultat qui vient appuyer les nombreux sondages où les Français les jugent pas assez intégrés. Là encore, l’opinion est très clivée : à gauche, on les trouve (65 %) « pour la plupart discrets » alors qu’à droite (71 %) et surtout à l’extrême droite (91 %), les mêmes sont jugés trop visibles, en quête d’affirmation identitaire. L’ignorance nourrissant les fantasmes, le regard porté sur l’islam dépend du degré de familiarité que l’on a avec cette religion. Sur ce point, les Français l’avouent nettement : à 63 %, ils disent « mal » connaître (dont 16 % « très mal ») la religion musulmane. Seuls 36 % affirment bien connaître l’islam, la plupart étant des jeunes habitants dans des zones urbaines où l’immigration originaire des pays musulmans est la plus concentrée : en clair, les villes d’Ile-de-France (41 %) plus que la Bretagne et la Normandie (25 %).
Religion: bientôt un diplôme pour les croyants ?
Curieux cette façon pour le gouvernement d’aborder la question de l’Islam en proposant notamment des formations aux futurs Imams. Pae extension on pourraiat aussi rendre la formation obligatoire pour toutes les religions, chez les évangélistes aussi où les pasteurs n’ont aussi aucune formation . Plus tard on pourrait même envisager des formations pour les croyants ( l’initiation est prévue pour l’islam dans la réforme scolaire !) avec diplômes également. Pourquoi pas en profiter pour instaurer uen petite taxe, sorte de denier du culte géré par l’Etat et redistribué par un ministère des cultes. Bref l’étatisation des religions ! Le rêve des énarques. Certes il y a un problème pour l’islam avec ses 1000 à 2000 imams qui viennent surtout de l’étranger, dont un tiers ne parlent pas même le français. Pour autant c’est une bien curieuse conception de la laïcité mettre son nez dans la formation et l’organisation religieuse. Mieux vaudrait montrer davantage de rigueur dans l’application des règles républicaines et s’en tenir à cela. En commençant par expulser ces imams étrangers qui prônent la violence . Pour le gouvernement il faut Renforcer la formation des imams à l’Histoire et au droit français et construire des lieux de culte pour accueillir dans de meilleures conditions les musulmans de France participera de la lutte contre la radicalisation, a estimé lundi Bernard Cazeneuve. La plupart des médias et des experts se sont félicités de la décision du gouvernement de s’immiscer dans la formation des imams « en contribuant à élaborer uen théologie compatible avec les valeurs de la république ». Drôle de charabia en vérité La théologie musulmane repose sur la révélation par Mahomet à travers le Coran de l’existence du Créateur, Allah, unique, omniscient et omnipotent. Cela impose donc de nombreuses limites d’interprétations, car jamais les enseignements philosophiques tirés ne peuvent mettre en cause le Coran. De la même manière que le rapport quasi existentiel entre Dieu et l’homme, l’homme et la religion ne peut être mis en cause par la philosophie dans de nombreuses autres religions. Dès lors il y a une confusion entre la sphère privée ( la croyance personnelle ) et la sphère publique ( lois qui déterminent le vivre ensemble comme ont aujourd’hui) de la part du gouvernement. Première observation , c’est une mesurette car cette formation n’est pas obligatoire ( comme le service civique, c’est si on veut !). Pourquoi former les Imams et pas tous les clercs des autres religions ? L’Etat laïc n’a pas à s’immiscer dans l’intime croyance des individus, dans la religion mais à fixer l’environnement juridique qui s’impose à tous religieux ou pas. A cet égard li faut observer que nombre d’imams sont étrangers ( plus de la moitié). Certains viennent ici simplement parce qu’ils ne pourraient se comporter de la même manière dans leur propre pays . La France compte, aujourd’hui, environ 1 800 imams en activité. Seulement un tiers sont rémunérés. Pour le moment, les milieux musulmans ont axé leurs efforts financiers sur la construction de lieux de culte. Pour pallier ce manque de moyens, le recours à des imams étrangers payés perdure. La moitié des imams salariés viennent d’Algérie (120), de Turquie (150) et du Maroc (30) pour un séjour en France qui n’excède généralement pas quatre ans.. La seule obligation pour l’Etat est de s’assurer que ces imams respectent les valeurs traduites dans les lois de la république. En cas d’infraction incitant notamment à la violence ce doit être le retour dans le pays d’origine. Pour les Imams d’origine étrangère disposant de la double nationalité ce devrait être la déchéance de la nationalité ( approuvée par 81% des français). Le reste est littérature et basse manœuvres politiciennes pour masquer l’absence de volonté de s’attaquer à ceux qui diffusent cette violence , encouragent le crime et le terrorisme. Il y a une curieuse inversion des champs de responsabilité quand l’Etat s’investit dans la formation théologique mais qu’à l’inverse il manifeste un pathétique laxisme à l’égard des obligations de la république.( obligations et droits de la constitution et des lois) . Or c’est précisément cette contradiction et cet angélisme qui permettent au FN de progresser. En niant le réel, les responsables politiques offrent uen opportunité extraordinaire de discréditer leur propre politique, en niant le réel ils permettent surtout de donner une crédibilité au tout aussi virtuel programme extrémiste. L a faute notamment à cette oligarchie coupée depuis longtemps des réalités socio culturelles. La contrepartie de cette intransigeance vis-à-vis du respect de la loi,’c’est la nécessité d’assurer pour tous le libre exercice de la religion et de protéger notamment de la même manière tous les lieux de culte, mosquées comprises.
Islam radical : encore un plan du gouvernement à l’eau de rose
Un plan d’uen nullité effrayante de la part du gouvernement , le cul entre deux chaises entre sa volonté de réguler certains propos radicaux irresponsables d’imams et le principe de séparation de l’église et de l’Etat de 1905. Pour résumer en ce qui concerne les imams, c’est comme le service civique, il y aura une formation des imams mais pas obligatoire et pas sur les questions théologiques. Autrement dit : rien. On comprend bien que l’Etat n’ait pas vocation à former les Imams sur le plan théologique, ce n’est pas son rôle dans une république laïque, on se demande d’ailleurs pourquoi il aborde cette question. . Par contre l’Etat doit se montrer intraitable vis-à-vis des propos radicaux qui incitent à la violence au racisme et au terrorisme. Er ne pas hésiter à renvoyer chez eux les imams étrangers qui sen rendent coupables. De la même manière qu’il conviendrait de retirer la nationalité aux imams qui disposent de la double nationalité coupables des mêmes crimes terroristes (81% des Français dans un sondage de l’IFOP pour le JDD soutiennent cette proposition). . Le plan- qui ne n’est pas un- devrait s’articuler autour de trois priorités. Il s’agit d’abord de mettre en place de nouveaux outils pour la formation civique des imams de France, en première ligne contre la radicalisation. Avec une limite : il n’est pas question de toucher à la loi de 1905 qui sépare l’État et la religion. Cette formation sera donc facultative, sur la base du volontariat, et n’abordera pas les questions théologiques. Le choix des imams reste la stricte liberté des communautés musulmanes et aucun diplôme n’est requis. Le deuxième axe s’articule autour d’un dialogue renforcé avec l’islam de France. Le Conseil français du culte musulman – dont le représentant Dalil Boubakeur était ces derniers jours au cœur d’une polémique avec Roger Cukierman, son homologue du Conseil représentatif des institutions juives de France – est miné par les divisions internes depuis sa création. Le gouvernement envisage donc de faire émerger de nouvelles voix musulmanes en parallèle au CFCM. Alors qu’une recrudescence des actes anti-musulmans a été observée depuis les attentats contre Charlie Hebdo, de nouveaux moyens en faveur de la sécurité des mosquées devraient être annoncés. Autre mesure enfin, la trentaine d’écoles confessionnelles musulmanes hors contrats verront leurs contrôles renforcés. Avec une ambition affichée, aider l’islam à mieux s’insérer dans la République sans empiéter la liberté de culte.
Sondage : l’islam davantage compatible avec la société
L’Islam est jugé plus compatible avec la société française en janvier 2015, qu’en janvier 2014. Selon un sondage publié mercredi par Le Monde sur les conséquences des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, les événements n’ont pas influé sur la perception que les Français ont de la religion musulmane. Un Français sur deux (47%) estime que l’islam est compatible avec les valeurs de la société française, soit presque deux fois plus qu’il y a deux ans, selon une enquête Ipsos/Sopra-Steria. Ils étaient 26% en 2013 à partager ce sentiment, dans un précédent sondage réalisé par Ipsos pour Le Monde. A l’époque, selon cette même enquête, près de trois Français sur quatre estimaient que l’islam était une religion « intolérante », incompatible avec les valeurs de la société française. Des trois grands monothéismes, une majorité de Français considère cependant que la religion musulmane est la moins compatible avec les valeurs de la société française. Quand 93% des Français trouvent la religion catholique compatible avec ces mêmes valeurs, et 81% pour la religion juive, seuls 47% ont la même opinion pour la religion musulmane. Un sondé sur trois estime que « même s’il ne s’agit pas de son message principal, l’islam porte malgré tout en lui des germes de violence et d’intolérance ». En revanche, pour 66% des personnes interrogées, « l’Islam est une religion aussi pacifiste que les autres et le djihadisme est une perversion de cette religion ». Enfin, la religion musulmane apparaît comme la plus compliquée à pratiquer en France : 59% des personnes interrogées jugent satisfaisantes les conditions de son exercice (contre 85% pour la religion juive et 91% pour le catholicisme).
Islam radical : «des paranos» (Asma Guénifi)
Asma Guénifi, psychologue clinicienne à l’Association française des victimes du terrorisme (AFVT), s’est intéressée au profil psychologique des salafistes, ces radicaux musulmans influents dans certaines cités de l’Hexagone et qui nourrissent les rangs des jihadistes en Syrie. Cette Franco-Algérienne de 38 ans, qui a perdu son frère en 1994, assassiné en Algérie par des islamistes, est également la présidente du mouvement Ni putes ni soumises (NPNS). Pour réaliser l’enquête qu’elle nous dévoile, elle s’est entretenue avec trois salafistes français repentis et a décrypté tout ce qui a été écrit sur les acteurs de cette mouvance intégriste. (Interview le Parisien)
Qu’est-ce que les salafistes ont en commun ?
ASMA GUÉNIFI. Ils partagent une vision sectaire. Les salafistes idéologiques se sentent purs, ils sont convaincus que c’est l’autre qui n’est pas bon, l’autre qui devient une menace, un impie, un apostat, un ennemi à abattre. Nous avons là tous les éléments constitutifs de la psychose paranoïaque. Le salafiste considère que les autres veulent lui faire du mal, alors il doit se protéger. Il va alors s’enfermer dans la religion, dans la prière. Il est paranoïaque, mais il n’est pas fou, pas schizophrène. Il ne perd pas la raison, il s’approche toujours de la réalité.
Comment l’enfance a-t-elle été vécue ?
Chaque profil est différent. Mais on remarque qu’il y a souvent eu ce qu’on peut appeler un dysfonctionnement familial. C’est un divorce, des non-dits, des carences affectives… Aucun parent n’avait vraiment sa place, avec une absence du père. Une absence réelle à la suite d’un décès puis un deuil qui n’a pas été fait. Ou une absence psychologique, avec une autorité qui ne joue pas son rôle, incapable d’interdire, de mettre de barrières.
Quelles sont les conséquences de cette perte de repères selon vos mots ?
Cette protection, le jeune va la trouver ailleurs, chez les plus durs. Il intègre une forme de groupe, celui des salafistes, qui lui donne l’illusion d’appartenir à une famille, de combler un vide, d’exister, de retrouver une place, de se sentir heureux. Il faut le savoir, les salafistes ne vivent que dans l’illusion. Evidemment, ils n’en ont pas conscience. Eux croient vraiment en ce qu’ils disent.
Mais ce bonheur, ils le ressentent peut-être vraiment ?
Il n’y a pas d’épanouissement chez eux, je n’ai pas vu des yeux qui brillent. Ils ne parlent pas de bonheur, mais de cheminement. Ils ne sont pas dans la réalité.
Quelle est leur vision des femmes ?
Pour eux, la femme est un objet. Aucun regard n’est jamais posé sur elle. Ce comportement engendre une frustration sexuelle contre laquelle le salafiste va se défendre par la projection : c’est la femme qui est mauvaise et qui veut le salir. Les plaisirs sont à ses yeux un péché qui éloigne de Dieu. Sa vie psychique se réduit à la pratique rigoureuse de la religion et à ses lectures. La structure psychologique qui prédomine est de l’ordre de la névrose obsessionnelle. Le salafisme est un mouvement ultraorthodoxe qui prône un retour à l’islam des origines par une interprétation à la lettre des versets coraniques. Cette approche fondamentaliste s’applique à calquer les façons de vivre des « salafs » : en langue arabe, les « prédécesseurs », les « ancêtres pieux », référence directe à Mahomet et à ses compagnons. Imitant, par exemple, leur habillement, les salafistes arborent une longue barbe, une calotte et une djellaba. En France, leur nombre est estimé à environ 15 000 (sur 5 millions de musulmans), dont près d’un tiers de convertis. Il existe plusieurs courants au sein du salafisme, notamment le piétiste qui limite son action à la prédication et le jihadiste ou révolutionnaire qui prône le combat armé, considérant le jihad (guerre sainte) comme une obligation religieuse.
Islam et représentation du prophète Mahomet
(Lu sur France tv inf)o
Après avoir attaqué « Charlie Hebdo » mercredi dernier, les frères Kouachi ont affirmé qu’ils avaient « vengé le prophète » estimant que l’hebdomadaire satirique n’avait pas à caricaturer Mahomet. Ils avaient caricaturé le prophète. Voilà comment les frères Kouachi ont justifié leur attaque contre Charlie Hebdo qui a fait douze morts dont quatre dessinateurs (Cabu, Wolinski, Charb et Tignous), le 7 janvier. Rapidement épuisé en kiosques, mercredi 14 janvier, après avoir été tiré à trois millions d’exemplaires, le dernier numéro de l’hebdomadaire satirique persiste et signe : en une, titrée « Tout est pardonné », on peut voir Mahomet tenir entre ses mains une pancarte « Je suis Charlie ». Une caricature qui n’a pas été du goût de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie qui n’ont pas autorisé la diffusion du journal satirique sur leur sol, comme le relaie Le Monde. Mais que dit précisément l’islam sur la représentation de Mahomet ? L’interdiction est-elle notifiée dans le Coran ? S’est-elle appliquée partout et en tout temps ? Francetv info apporte des éléments de réponse. Mohammed Moussaoui, président de l’Union des mosquées de France, le certifie : « Il n’y a pas de texte coranique explicite qui parle de la représentation du prophète », affirme-t-il à francetv info. Cette interdiction est donc postérieure au texte sacré de l’islam et relève des théologiens. Que disent ces docteurs de la foi ? Selon Mohammed Moussaoui, « la plupart des écoles juridiques musulmanes considèrent qu’on ne peut représenter ni Mahomet ni les autres prophètes tels que Jésus, Moïse, Noé… » La raison ? Elle est liée au respect dû à Dieu. Pour ces théologiens, « un humain n’a pas la capacité de représenter fidèlement le prophète », précise l’ancien président du Conseil français du culte musulman (CFCM).Certains imams, comme celui d’Alfortville (Val-de-Marne) Abdelali Mamoun, exonèrent les non-musulmans de ce principe : « Charlie Hebdo et les autres journaux qui ne sont pas des journaux musulmans ne sont pas concernés [par cette interdiction]. Je n’ai pas à leur imposer les lois et les préceptes de la religion musulmane. » Mohammed Moussaoui rappelle d’ailleurs qu’ »en ce qui concerne la France, les musulmans ont intégré que la loi de la République est la seule à encadrer la liberté d’expression ». Et qu’ils peuvent faire appel à la loi, s’ils estiment qu’il y a une « volonté délibérée » de les blesser. En 2007, quand la Grande mosquée de Paris et l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) avaient porté plainte contre Charlie Hebdo, l’hebdomadaire satirique avait certes été relaxé, mais le jugement posait certaines limites à la caricature de Mahomet, comme le rappelle Libération. Reste donc le recours à la justice. Ou à la religion. « Le prophète de l’islam, de son vivant, a été caricaturé verbalement, poursuit Mohammed Moussaoui. Il a été traité de menteur, de sorcier, comme on peut le lire dans le Coran. Mais Dieu a répondu à la place du prophète : ‘Ne prête pas attention à ce qu’ils disent, Dieu te suffit comme défenseur’. » Tous les courants de l’islam interdisent-ils de représenter le prophète ? Nullement. Dans La représentation figurée du prophète Muhammad, la chercheuse Vanessa van Reterghem (rattachée à l’Institut français du Proche-Orient jusqu’en août 2014) montre que ‘ »la question de la représentation figurée en général, et de celle du prophète de l’islam en particulier, a été diversement tranchée selon les périodes et les milieux. Si elle a parfois déclenché des débats animés, elle ne semble pas avoir posé un problème majeur ou permanent aux croyants musulmans ni à leurs juristes. «Et de relever que « les derniers siècles du Moyen Age virent ainsi fleurir des miniatures représentant Mahomet », comme l’attestent des enluminures (des peintures ou dessins exécutés à la main) reproduites sur Wikipedia. Des enluminures souvent persanes. Et le chiisme, l’une des trois branches de l’islam, notamment en Iran, où il est la religion ultra-majoritaire, semble plus souple que le sunnisme sur la question de la représentation du prophète. Pourquoi cette différence ? « Dans le sunnisme, il y a une figure sacrée, c’est le prophète, alors que dans le chiisme, il y a, en plus, les douze imams, détaille pour francetv info Sabrina Mervin, chargée de recherche au CNRS et spécialiste du chiisme contemporain. Dans les pays chiites ou partiellement chiites, comme l’Iran, le Liban, l’Irak, on représente sans problème les imams, qui sont les descendants du prophète et des personnages sacrés. Aujourd’hui, il y a peu d’images de Mahomet en Iran, mais on en trouve. » De son côté, Mohammed Moussaoui se souvient qu’en Iran, « un feuilleton télévisé avait montré Zacharie et Jésus, des prophètes eux aussi, non floutés. Mais quand les chiites libanais, qui sont, eux, en contact avec des sunnites, ont diffusé le feuilleton, ils ont flouté les prophètes. » Et si un certain durcissement était récent ? DansLe prophète de l’islam en images, un sujet tabou ? (éd. Bayard), François Boespflug, professeur d’histoire des religions à la faculté de théologique catholique de l’université Marc-Bloch de Strasbourg, estime ainsi qu’on a travesti « un véritable raidissement en loi de toujours ». Une loi religieuse , pas une loi de la république française.