Archive pour le Tag 'Iran'

Iran: Le régime de dictature menacé ?

Iran: Le régime de dictature menacé ?

Un appel à la grève générale a commencé depuis lundi et devrait continuer pour protester non seulement contre l’atteinte aux libertés mais de manière plus radicale pour la chute du régime de dictature des mollahs. Visiblement les pseudos apaisements du pouvoir n’ont pas donné satisfaction aux protestataires. D’un côté le pouvoir aurait supprimé la police des mœurs mais maintiendrait la même obligation concernant les tenues vestimentaires et en particulier le voile. Autant dire un pas en avant, un pas en arrière. Mais la colère dépasse la seule question vestimentaire et concerne la légitimité du régime des mollahs.

D’après le Figaro, Cette grève inédite a commencé lundi 6 décembre, et devrait se poursuivre jusqu’à mercredi soir, et concerne plus d’une cinquantaine de villes. Les vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent les volets de fer tirés des boutiques dans les grandes villes du pays. Le bazar de Téhéran, l’un des plus grands bazars couverts du monde, est également fermé. Une grève qui se veut multisectorielle : de nombreux écoliers ne seraient également pas allés à l’école, et les ouvriers de l’industrie iranienne de tout le pays sont également appelés à se rebeller. En clair, «l’appel de la grève générale fonctionne», analyse Mahnaz Shirali, sociologue et politologue iranienne.

Cette invitation au soulèvement ne semble pas avoir d’origine définie, puisque les têtes pensantes de cette grève d’un nouveau type ne se manifestent pas. «C’est un mouvement de masse», explique la chercheuse, «un soulèvement reposant sur une volonté générale qui émerge, un collectif qui s’impose». En cause : «les réseaux sociaux», qui fédèrent les manifestants, et qui permettent une telle ampleur des manifestations.

Qu’attendre de la suite de cette grève générale ? «Sur le plan économique, pas grand-chose», soupire la chercheuse. «En Iran, le tissu économique est exsangue, et fonctionne à 5% de ses capacités». Le régime survit depuis des années «sur les marchés offshores, les contrefaçons : le fer de lance de son fonctionnement repose sur l’économie souterraine», explique-t-elle. Dans les faits, «la grève des ouvriers est évidemment plus que notable, mais elle ne peut mettre à genoux une économie iranienne déjà paralysée».

En revanche, la dimension symbolique d’une telle grève joue, de son côté, un rôle non négligeable. Fermer ses commerces, et faire une croix sur une journée de travail, «c’est montrer à quel point les Iraniens ne veulent plus de ce régime», rappelle Mahnaz Shirali. C’est une pierre de plus adossée à l’édifice d’un mouvement révolutionnaire en Iran, «qui ne veut rien de moins que la chute du régime».

Iran : appel à la grève pour la chute du régime

Iran : appel à la grève pour la chute du régime

Un appel à la grève générale a commencé depuis lundi et devrait continuer pour protester non seulement contre l’atteinte aux libertés mais de manière plus radicale pour la chute du régime de dictature des mollahs. Visiblement les pseudos apaisements du pouvoir n’ont pas donné satisfaction aux protestataires. D’un côté le pouvoir aurait supprimé la police des mœurs mais maintiendrait la même obligation concernant les tenues vestimentaires et en particulier le voile. Autant dire un pas en avant, un pas en arrière. Mais la colère dépasse la seule question vestimentaire et concerne la légitimité du régime des mollahs

D’après le Figaro, Cette grève inédite a commencé lundi 6 décembre, et devrait se poursuivre jusqu’à mercredi soir, et concerne plus d’une cinquantaine de villes. Les vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent les volets de fer tirés des boutiques dans les grandes villes du pays. Le bazar de Téhéran, l’un des plus grands bazars couverts du monde, est également fermé. Une grève qui se veut multisectorielle : de nombreux écoliers ne seraient également pas allés à l’école, et les ouvriers de l’industrie iranienne de tout le pays sont également appelés à se rebeller. En clair, «l’appel de la grève générale fonctionne», analyse Mahnaz Shirali, sociologue et politologue iranienne.

Cette invitation au soulèvement ne semble pas avoir d’origine définie, puisque les têtes pensantes de cette grève d’un nouveau type ne se manifestent pas. «C’est un mouvement de masse», explique la chercheuse, «un soulèvement reposant sur une volonté générale qui émerge, un collectif qui s’impose». En cause : «les réseaux sociaux», qui fédèrent les manifestants, et qui permettent une telle ampleur des manifestations.

Qu’attendre de la suite de cette grève générale ? «Sur le plan économique, pas grand-chose», soupire la chercheuse. «En Iran, le tissu économique est exsangue, et fonctionne à 5% de ses capacités». Le régime survit depuis des années «sur les marchés offshores, les contrefaçons : le fer de lance de son fonctionnement repose sur l’économie souterraine», explique-t-elle. Dans les faits, «la grève des ouvriers est évidemment plus que notable, mais elle ne peut mettre à genoux une économie iranienne déjà paralysée».

En revanche, la dimension symbolique d’une telle grève joue, de son côté, un rôle non négligeable. Fermer ses commerces, et faire une croix sur une journée de travail, «c’est montrer à quel point les Iraniens ne veulent plus de ce régime», rappelle Mahnaz Shirali. C’est une pierre de plus adossée à l’édifice d’un mouvement révolutionnaire en Iran, «qui ne veut rien de moins que la chute du régime».

Iran- Abolition de la police des mœurs : Trop tard pour arrêter la colère

Iran- Abolition de la police des mœurs : Trop tard pour arrêter la colère

Après près de trois mois de contestation, l’Iran a annoncé l’abolition de la police des mœurs à l’origine de l’arrestation suivie de la mort de la jeune Mahsa Amini, l’accusant de ne pas respecter le code vestimentaire strict en République islamique, qui impose aux femmes le port du voile en public. « La police des mœurs (…) a été abolie par ceux qui l’ont créée », a indiqué samedi 3 décembre le procureur général Mohammad Jafar Montazeri, cité par l’agence de presse Isna dimanche. « Ce sont des gages que le régime tente de donner afin de calmer la colère populaire », estime dimanche sur franceinfo Azadeh Kian, sociologue spécialiste de l’Iran et directrice du département de sciences sociales et du Centre d’enseignement, de documentation et de recherche pour les études féministes (Cedref) à l’Université de Paris. Mais ce « geste » envers les manifestants arrive « trop tard », selon la sociologue.

Est-ce que cette annonce du procureur général iranien vous semble être un tournant dans la contestation ?
Azadeh Kian : Les discussions sur l’abolition de la police des mœurs ne datent pas d’aujourd’hui et c’était discuté depuis de nombreuses semaines. La police des mœurs dépend du ministère de l’Intérieur et donc, depuis plusieurs semaines, les policiers étaient là à regarder les femmes sans voile ou « mal voilées » qui passaient devant eux, sans intervenir. Ce sont des gages que le régime tente de donner aux manifestants et manifestantes afin de calmer la colère populaire. Mais d’une part, je pense que c’est déjà trop tard et d’autre part, n’oublions pas que le judiciaire qui a arrêté 18 000 manifestants est en train de donner des peines de mort. Plusieurs manifestants sont en effet condamnés à la peine capitale. Hier, quatre personnes ont été exécutées. Donc il n’y a pas de changement réel dans la politique du régime.

Vous dites que ce « geste » du pouvoir iranien a été fait dans l’espoir d’éteindre la contestation ?
Tout à fait, parce que, de toute façon, ils sont devant le fait accompli. Ne pas porter le voile pour les femmes, et notamment les jeunes femmes est un acquis. On sait que dans les grandes villes et dans certains quartiers de ces grandes villes, les femmes sortent désormais sans voile. Mais les revendications des contestataires vont bien au-delà du port du voile. Aujourd’hui, on constate que des pans entiers de catégories sociales, depuis les étudiants jusqu’aux camionneurs, en passant par les ouvriers et les commerçants de bazar, se sont joints à ce mouvement.

Est-ce que c’est le premier recul d’un pouvoir qui, d’après vous, est voué à reculer encore ?
C’est un aveu de faiblesse de ce régime qui se sait très impopulaire mais en même temps incapable de répondre positivement aux revendications de la rue. Le régime tente par tous les moyens de donner des gages. Sauf que je pense que c’est absolument trop tard. C’est une société qui est très moderne, qui est très laïcisée et les revendications des contestataires ne peuvent absolument pas être satisfaites par ce régime islamique et ses ultra-conservateurs au pouvoir.

Peut-on imaginer l’abolition de la loi de 1983 sur le port du voile obligatoire ?
Pour l’instant, ils n’ont pas aboli la loi qui oblige les femmes à se voiler. Mais dans cette loi, la peine prévue est soit l’emprisonnement, soit une amende. Et c’est possible qu’il ne renforce pas la peine d’emprisonnement et qu’ils optent plutôt pour les amendes prévues dans cette loi. Mais ils sont dans l’impasse, c’est-à-dire que le port obligatoire du voile fait partie de l’idéologie politique de ce régime. Dès le départ, le voile a été rendu obligatoire. Si l’on l’enlève, c’est comme si le régime se tirait une balle dans les pieds. Et d’un autre côté, ils savent pertinemment que les Iraniennes ne vont pas continuer à respecter le voile et qu’ils ne peuvent pas continuer à les réprimer. Ils sont dans une impasse grâce à la résistance des femmes iraniennes. Et donc on va voir dans les semaines à venir quelles sont les solutions prévues par ce régime à propos du port du voile obligatoire.

Montée de la contestation interne en Russie, en Chine et en Iran

Montée de la contestation interne en Russie, en Chine et en Iran

La colère interne monte contre les dictatures en Chine, en Iran et en Russie

Trois pays importants à régime de dictature enregistrent aujourd’hui un vent de révolte. En Iran, la contestation a commencé après que la police ait tué une femme au motif qu’elle portait mal le voile. La protestation dure depuis des semaines et s’amplifie. Il s’agit aussi indirectement de mettre en cause le régime des mollahs. Comme d’habitude, les mollahs ont choisi la violence répressive pour mettre fin au revendications et aux manifestations. On compterait environ 300 morts. En cause dans ce pays non seulement la question de la liberté mais désormais aussi la légitimité d’un régime mafieux des religieux.

En Chine, la révolte concernait au départ la question de la gestion de la pandémie Covid à la fois inefficace sur le plan sanitaire mais qui réduit encore les libertés individuelles et collectives. Du coup, c’est clairement le président chinois et le parti communiste qui sont mis en cause. En Chine c’est le parti communiste qui est tout-puissant et qui se substitue au peuple. Malheureusement les échecs du pouvoir succèdent aux échecs sur le plan de la crédibilité démocratique évidemment mais désormais aussi sur le plan sanitaire et sociétal. C’est clairement la dictature qui est en cause.

En Russie, ce sont les manifestations des mères de soldats qui contestent le pouvoir de Poutine. La protestation met en cause la légitimité et la pertinence du conflit avec l’Ukraine. Un conflit particulièrement meurtrier surtout pour la Russie qui expédie au front des jeunes à peine formés. Pour la Russie il n’y a même pas l’alibi d’un pseudo parti communiste. C’est une véritable mafia dirigée par des anciens du KGB comme Poutine qui s’est appropriée pouvoir et richesse et qui n’hésite pas à tuer, à empoisonner et à torturer les opposants. La révolte des mères de soldats résonne comme une condamnation d’un régime caractérisé par une corruption généralisée et une gestion calamiteuse du pays. Là aussi c’est le système qui est en cause.

C’est sans doute la première fois que la dictature dans ces pays est mise en cause en même temps. Il faut dire que ces régimes autoritaires sans vrai légitimité démocratique font peu de cas de la vie humaine pour protéger le système politique et la mafia des dirigeants qui en profitent.

Aujourd’hui la cocotte-minute est prête à exploser même s’il est vraisemblable que les différents pouvoirs n’hésiteront pas à utiliser la répression y compris sanglante pour faire taire les protestations.

Certes la rue n’imposera sans doute pas un renversement de régime dans chacun des pays mais on pourrait assister à des révolutions de palais avec des dirigeants qui intègrent davantage les besoins et les aspirations du peuple.

Politique: colère contre les dictatures en Chine, en Iran et en Russie

Politique: colère contre les dictatures en Chine, en Iran et en Russie

Trois pays importants à régime de dictature enregistrent aujourd’hui un vent de révolte. En Iran, la contestation a commencé après que la police ait tué une femme au motif qu’elle portait mal le voile. La protestation dure depuis des semaines et s’amplifie. Il s’agit aussi indirectement de mettre en cause le régime des mollahs. Comme d’habitude, les mollahs ont choisi la violence répressive pour mettre fin au revendications et aux manifestations. On compterait environ 300 morts. En cause dans ce pays non seulement la question de la liberté mais désormais aussi la légitimité d’un régime mafieux des religieux.

En Chine, la révolte concernait au départ la question de la gestion de la pandémie Covid à la fois inefficace sur le plan sanitaire mais qui réduit encore les libertés individuelles et collectives. Du coup, c’est clairement le président chinois et le parti communiste qui sont mis en cause. En Chine c’est le parti communiste qui est tout-puissant et qui se substitue au peuple. Malheureusement les échecs du pouvoir succèdent aux échecs sur le plan de la crédibilité démocratique évidemment mais désormais aussi sur le plan sanitaire et sociétal. C’est clairement la dictature qui est en cause.

En Russie, ce sont les manifestations des mères de soldats qui contestent le pouvoir de Poutine. La protestation met en cause la légitimité et la pertinence du conflit avec l’Ukraine. Un conflit particulièrement meurtrier surtout pour la Russie qui expédie au front des jeunes à peine formés. Pour la Russie il n’y a même pas l’alibi d’un pseudo parti communiste. C’est une véritable mafia dirigée par des anciens du KGB comme Poutine qui s’est appropriée pouvoir et richesse et qui n’hésite pas à tuer, à empoisonner et à torturer les opposants. La révolte des mères de soldats résonne comme une condamnation d’un régime caractérisé par une corruption généralisée et une gestion calamiteuse du pays. Là aussi c’est le système qui est en cause.

C’est sans doute la première fois que la dictature dans ces pays est mise en cause en même temps. Il faut dire que ces régimes autoritaires sans vrai légitimité démocratique font peu de cas de la vie humaine pour protéger le système politique et la mafia des dirigeants qui en profitent.

Aujourd’hui la cocotte-minute est prête à exploser même s’il est vraisemblable que les différents pouvoirs n’hésiteront pas à utiliser la répression y compris sanglante pour faire taire les protestations.

Certes la rue n’imposera sans doute pas un renversement de régime dans chacun des pays mais on pourrait assister à des révolutions de palais avec des dirigeants qui intègrent davantage les besoins et les aspirations du peuple.

Dictatures Chine, Iran, Russie: le même rejet des peuples

Dictatures Chine, Iran, Russie: le même rejet des peuples

Gilles Paris, éditorialiste au « Monde » observe que les dictatures en Chine, en Iran et en Russie partagent désormais, à des degrés différents, une même forme de rejet.(extrait)

Pour se poser en contre-modèle, encore faut-il apparaître comme modèle soi-même. Cette ambition, ni l’Iran, ni la Russie, ni la Chine ne sont en mesure d’y prétendre aujourd’hui. Liés sans être formellement alliés par une combinaison de facteurs militaires, politiques et économiques, comme par la conviction du déclin supposé de l’Occident, un autre moteur de cet axe informel, les régimes de ces trois pays partagent désormais, à des degrés cependant très différents, une même forme de rejet.

La République islamique iranienne est confrontée depuis bientôt trois mois à une contestation radicale de ses fondements religieux, qui a pris de court un appareil répressif pourtant aguerri.
Après avoir précipité, depuis son invasion de l’Ukraine, une fuite des cerveaux qui pourrait se révéler dévastatrice à long terme, la Russie se réduit pour l’instant à des échecs militaires qui l’affaiblissent jusque dans son « étranger proche ». En a témoigné, mercredi 23 novembre, la réunion aigre-douce de l’Organisation du traité de sécurité collective, une alliance regroupant d’anciennes républiques soviétiques, dominée par Moscou, au cours de laquelle Vladimir Poutine a été toisé par des partenaires dubitatifs.
La stratégie zéro Covid de Xi Jinping a nourri enfin en Chine une exaspération sociale inédite, moins de six semaines après le 20e congrès du Parti communiste (PCC), qui voulait pourtant mettre en scène la supériorité du marxisme aux caractéristiques chinoises.

Auparavant, le temps semblait jouer au profit des puissances révisionnistes, principalement chinoise et russe. Il suffisait de patienter pour que le leadership mondial change de camp. Efficacité, stabilité : telles étaient leurs vertus présumées face au désordre identifié à l’Ouest. Il s’agissait alors de ce que Moscou et Pékin promettaient à leurs administrés en échange de leur silence, mais ces promesses ont été balayées par les épreuves.

Le ressort de la fierté nationale dont jouait le régime iranien pour avancer dans un programme nucléaire conçu comme une assurance-vie ne joue plus. Le poids sur les Iraniens des sanctions internationales que cette ambition a déclenchées est trop lourd, depuis trop longtemps.

L’aventurisme impérial de Vladimir Poutine a également remis en cause le contrat tacite imposé à la population russe qui voulait que cette dernière devait d’autant mieux y consentir qu’elle n’aurait pas à payer le prix du sang. La victoire aurait peut-être pu le faire accepter sans trop de dommages, mais ce sont au contraire les défaites qui s’accumulent depuis l’automne sur les fronts ukrainiens.

Manifestation en Iran : 15 000 arrestations et 326 morts

Manifestation en Iran : 15 000 arrestations et 326 morts

La terrible répression continue en Iran suite aux manifestations réclamant la liberté en général et la liberté vestimentaire en particulier. Le gouvernement des mollahs continus de verser le sang plusieurs centaines de personnes ont déjà été tuées.

Mais le gouvernement a décidé de monter encore le ton en inculpant 800 personnes et avec un condamné à mort.

Un tribunal de Téhéran a condamné à mort dimanche, pour la première fois, une personne accusée d’avoir participé « aux émeutes » qui secouent le pays, a annoncé l’agence de l’autorité judiciaire Mizan online. Aucune information n’a été donnée sur son identité ni sur son âge.

Selon le verdict, cette personne est jugée coupable « d’avoir incendié un bâtiment gouvernemental, de trouble à l’ordre public, de rassemblement et conspiration en vue de commettre un crime contre la sécurité nationale, d’être un ennemi de Dieu et de corruption sur terre », a précisé l’agence.

Un autre tribunal de la capitale a condamné cinq personnes à des peines de cinq à dix ans de prison pour « rassemblement et conspiration en vue de commettre des crimes contre la sécurité nationale et trouble à l’ordre public ».

L’Iran est, pour rappel, secoué par une vague de manifestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, arrêtée trois jours plus tôt par la police des mœurs pour avoir enfreint le strict code vestimentaire de la République islamique.

Le bilan ce chiffre à 326 morts en deux mois, selon une ONG iranienne.

Depuis le tout début des manifestations il y a deux mois, plus de 2000 personnes ont été inculpées, dont la moitié à Téhéran, selon les chiffres fournis par la justice iranienne.
Des organisations des droits de l’Homme à l’étranger font, eux, état de 15.000 arrestations, un chiffre que démentent les autorités iraniennes.

Iran : grève aussi dans le secteur pétrolier

Iran : grève aussi dans le secteur pétrolier

L’insurrection touche maintenant le secteur stratégique du pétrole en Iran. »Le mouvement touche tout le pays et toutes les classes sociales », confirme sur franceinfo Farid Vahid, le directeur de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient à la Fondation Jean Jaurès. Ce n’était pas le cas avant, insiste le chercheur. « En 2009, c’était la classe moyenne, très éduquée, plutôt bourgeoise et en 2019, l’inverse, c’était les classes défavorisées, les régions périphériques. Aujourd’hui, c’est toutes les classes. Et depuis que Raïssi [président de la république islamique d'Iran] est élu [le 3 août 2021], il y a eu des signaux très inquiétants.

Il y avait des propositions de projets de loi complètement surréalistes et très choquants pour beaucoup d’Iraniens ».
« Dans l’entourage du président, des conservateurs évoquaient, par exemple, la possibilité, avec l’intelligence artificielle, de mettre des amendes aux femmes qui ne seraient pas voilées dans leur voiture. »

« Sur les femmes et le voile, il y a un retour aux principes fondamentaux de la République islamique. C’est leur programme et leur projet politique », résume Farid Vahid. Il estime cependant que le mouvement a déjà « abouti. Beaucoup de tabous sont déjà brisés en Iran. Beaucoup de filles aujourd’hui ne se voilent plus dans la rue, il y a des intellectuels qui prennent des positions qu’ils n’auraient jamais prises il y a encore quelques années. La société civile avance, la lutte continue. C’est la première phase. Après, si on veut imaginer un changement de régime, la deuxième phase, c’est de réussir à mobiliser tous les secteurs du pays, organiser des grèves générales, avoir une partie des forces de l’ordre, de l’armée qui, comme en 1979, lâche le système. Tout ça, on ne peut pas prédire. Le régime subit un coup dur, les opposants ont de plus en plus de courage dans leur action. C’est un long processus ».

Politique- Iran- Voile islamique : « un accessoire de mode »

Politique- Iran- Voile islamique : « un accessoire de mode » !!!

Il est évidemment particulièrement scandaleux que les gauchistes notamment des islamo-gauchistes comme Sandrine Rousseau considèrent que la crise du voile islamique aussi bien en Iran qu’en Afghanistan ne constitue pas un symbole politique mais plutôt un accessoire de mode. C’est un particulier ce qu’a déclaré l’exhibitionniste écolo Sandrine Rousseau.

Comme le rappelle le » Figaro » depuis plus de trois semaines, le régime clérical iranien réprime avec une brutalité inouïe des manifestations déclenchées dans tout le pays par la mort d’une jeune fille de 22 ans, Masha Amini, aux mains de la police religieuse. Plus de 150 personnes auraient été tuées par balle, battues et jetées des toits, des centaines d’autres blessées et des milliers arrêtées. Cette folie meurtrière, face à la plus longue vague de protestations qu’ait connue la théocratie islamiste en quarante-trois ans, révèle sa nature profonde – un pouvoir sclérosé, violent, corrompu et irréformable. C’est à cette aune qu’il faut apprécier sa haine d’Israël, sa diabolisation de l’Occident et sa quête de l’arme nucléaire.

Masha avait été arrêtée pour port «incorrect» du foulard islamique. Mais en France certaines féministe considère le port du voile comme un droit de la femme comme si en fait le voile islamique n’était pas devenu le véritable enjeu pour la représentation d’une liberté revendiquée.

Il y a sans doute longtemps que ceux qui soutiennent le droit du voile islamique n’ont pas vécu dans des pays totalitaire où la religion s’impose au politiques et à la démocratie. D’une certaine manière, ils soutiennent la domination, la terreur et les crimes au nom d’une pseudo liberté de révolutionnaires bobos de salon. Pas étonnant ce sont aussi souvent eux qui pendant très longtemps ont soutenu Poutine.

Contrairement à ce qu’affirment des écolos islamo-gauchistes, la question du voile est un enjeu fondamentalement politique.

Société Iran- Voile islamique : « un accessoire de mode »

Société Iran- Voile islamique : « un accessoire de mode » !!!

Il est évidemment particulièrement scandaleux que les gauchistes notamment des islamo-gauchistes considèrent que la crise du voile islamique aussi bien en Iran qu’en Afghanistan ne constitue pas un symbole politique mais plutôt un accessoire de mode. C’est un particulier ce qu’a déclaré l’exhibitionniste écolo Sandrine Rousseau.

Comme le rappelle le » Figaro » depuis plus de trois semaines, le régime clérical iranien réprime avec une brutalité inouïe des manifestations déclenchées dans tout le pays par la mort d’une jeune fille de 22 ans, Masha Amini, aux mains de la police religieuse. Plus de 150 personnes auraient été tuées par balle, battues et jetées des toits, des centaines d’autres blessées et des milliers arrêtées. Cette folie meurtrière, face à la plus longue vague de protestations qu’ait connue la théocratie islamiste en quarante-trois ans, révèle sa nature profonde – un pouvoir sclérosé, violent, corrompu et irréformable. C’est à cette aune qu’il faut apprécier sa haine d’Israël, sa diabolisation de l’Occident et sa quête de l’arme nucléaire.

Masha avait été arrêtée pour port «incorrect» du foulard islamique. Mais en France certaines féministe considère le port du voile comme un droit de la femme comme si en fait le voile islamique n’était pas devenu le véritable enjeu pour la représentation d’une liberté revendiquée.

Il y a sans doute longtemps que ceux qui soutiennent le droit du voile islamique n’ont pas vécu dans des pays totalitaire où la religion s’impose au politiques et à la démocratie. D’une certaine manière, ils soutiennent la domination, la terreur et les crimes au nom d’une pseudo liberté de révolutionnaires bobos de salon. Pas étonnant ce sont aussi souvent eux qui pendant très longtemps ont soutenu Poutine.

Contrairement à ce qu’affirment des écolos islamo-gauchistes, la question du voile est un enjeu fondamentalement politique.

Les femmes iraniennes sont avant tout descendues dans la rue pour protester contre le port obligatoire du hijab indique Azadeh Kian, professeure franco-iranienne de sociologie. « Le port du voile est rendu obligatoire dès le début de la révolution, en février 1979 en réalité, puis il est inscrit dans les lois à partir de 1980. Donc ça a toujours existé, les femmes sont obligées de porter le voile même les femmes étrangères qui visitent l’Iran. Les femmes iraniennes ont toujours montré leur désaccord avec le port obligatoire du voile en le portant mal, en laissant quelques mèches de cheveux dépasser. Et à partir des années 1990, ces patrouilles ont toujours tenté d’imposer le diktat du régime. »

Et le pouvoir iranien a fait du voile obligatoire l’un des fondements idéologiques du régime. « Et donc si les femmes refusent de le porter ou le portent mal, poursuit Azadeh Kian, pour le régime il s’agit de ne pas respecter des préceptes mais aussi de ne pas respecter l’idéologie islamiste du régime, donc c’est la raison pour laquelle c’est considéré comme le rejet des fondements même du régime islamique. »

Iran : Un régime fondé sur le contrôle des femmes

Iran : Un régime fondé sur le contrôle des femmes

Tribune par Firouzeh Nahavandi dans « The Conversation »

En Iran, la « question des femmes » fait aujourd’hui les gros titres des journaux du monde entier, en raison de la révolte en cours depuis plusieurs semaines, violemment réprimée par un régime aux abois. Cette « question » n’est pas nouvelle ; en réalité, elle a régulièrement été un terrain de contestation politique et culturelle depuis des décennies.

L’ancien régime de la dynastie Pahlavi (1925-1979) en avait fait son cheval de bataille et le symbole de la modernisation du pays. À rebours, le régime actuel en a fait le pilier de son authenticité, de son rejet du système précédent et de sa lutte contre l’impérialisme et l’occidentalisation.

Avant 1979, ces intellectuels qui dénonçaient les droits des femmes
Bien avant la révolution de 1979, le sociologue et militant politique Ali Shariati (1933-1977), parfois considéré comme l’idéologue de la révolution iranienne, encourageait la participation politique et sociale des femmes en leur suggérant de s’inspirer des combattantes algériennes ou palestiniennes, en première ligne dans les luttes d’indépendance de leurs patries respectives, et non des femmes des classes moyennes qu’il stigmatisait comme hich o poutch (insignifiantes), oisives et obsédées par le sexe.

En outre, il mobilisait des images de femmes connues du chiisme, surtout celle de Fatima, fille du prophète et épouse d’Ali (premier imam des chiites) qui, aujourd’hui encore, est promue comme le modèle idéal de la femme, mère et épouse, et célébrée durant la Journée des mères qui a remplacé celle du 8 mars.

Un autre auteur avait également préparé le terrain. Dans son livre Occidentosis (Gharbzadegui), publié en 1962, Jalal Al-e-Ahmad (1923-1969) dénonçait la « dégénérescence » de la culture iranienne due à la modernité, interprétée comme un processus essentiellement impérialiste et toxique. Cette occidentosis était selon lui une maladie dont la femme portait le virus et contre laquelle il fallait protéger la population.

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Dès l’instauration de la République islamique, en 1979, le voile (hedjab) assure ce rôle de protection. Selon les nouveaux maîtres du pays, il prémunit aussi bien l’homme que la femme, et immunise toute la population. Ce voile que les modernistes considéraient comme un symbole de sous-développement culturel est érigé comme signe d’émancipation vis-à-vis du modèle « occidental » imposé par le régime précédent. Reza Shah Pahlavi (au pouvoir de 1925 à 1941) l’avait interdit mais, sous son fils Mohammad Reza Shah (1941-1979), il était toléré.

L’évolution du discours de l’ayatollah Khomeiny
En 1963, Ruhollah Khomeiny, le futur Guide de la révolution islamique, fustige comme « non islamiques » les droits de vote et d’éligibilité accordés cette année-là aux femmes. Mais son positionnement semble évoluer avec les années : à la fin des années 1970, il déclare que les femmes seront libres de choisir leur destin (à condition de respecter quelques principes) probablement pour se garantir leur soutien.

Pourtant, après l’euphorie révolutionnaire, les femmes se rendent rapidement compte que la République islamique ne leur accorderait pas la place qu’elles entendaient avoir et qu’elles devraient faire face à la double contrainte de l’autoritarisme et du patriarcat.

Des femmes protestent contre l’ordre de l’ayatollah Ruhollah Khomeiny de se débarrasser de leurs vêtements de style occidental, le 8 mars 1979 à Téhéran, pendant la révolution iranienne. AFP
Dès son arrivée au pouvoir en février 1979, l’ayatollah Khomeiny renvoie les Iraniennes dans leurs foyers afin qu’elles y reprennent un rôle « conforme aux valeurs de l’islam » et deviennent le symbole de la chasteté de la société… tout en les remerciant pour leur soutien dans le processus révolutionnaire.

L’institutionnalisation des discriminations
Le préambule de la nouvelle Constitution de la République islamique d’Iran, adoptée en 1979, entérine la biologisation/naturalisation de la femme dont le rôle n’est plus valorisé qu’au travers et en référence à la famille.

Le propre de la République islamique est l’utilisation simultanée de l’appareil d’un État moderne et de l’idéologie religieuse pour asseoir son autorité, combattre les dissensions et contrôler les femmes.

La révolution, qui entraîne la réislamisation de la société, commence par la soumission du statut des femmes à la charia, qui consolide la suprématie de l’homme tant dans la sphère privée que dans la sphère publique ; dès 1979, les intimidations et les mesures coercitives se multiplient et une campagne massive de purification (paksâzi) dans tous les secteurs est lancée.

Dès lors, les mesures discriminatoires se succèdent : abolition de la Loi de la protection de la famille, interdiction de devenir juge, ségrégation des sexes dans les activités sportives et sur les plages et obligation du port du voile (hedjab) qui, ironiquement, ne suscite pas de réaction des libéraux et de la gauche iranienne, qui avaient soutenu Khomeiny dans sa prise de pouvoir.

En 1983, le Parlement entérine une loi qui punit les femmes ne portant pas le voile de 74 coups de fouet puis, en 1995, son « port non conforme » devient passible de 10 à 60 jours d’emprisonnement. Le code civil de l’actuel régime est assez proche du précédent ; néanmoins, en 1979, une modification introduit le droit unilatéral à la polygamie et au divorce pour l’homme, son autorité parentale et son rôle de chef de famille. Pourtant, le droit à la participation à la vie politique n’est pas révoqué, le droit de vote n’est pas restreint et l’article 115 de la Constitution reste flou sur la possibilité pour une femme d’accéder à la présidence.

L’âge légal du mariage des filles est abaissé à 9 ans (plus tard, il sera lié à la puberté). Pour le code pénal, le prix du sang des femmes devient la moitié de celui des hommes et le témoignage d’une femme dans une affaire pénale n’est accepté que s’il est corroboré par celui d’un homme. Ces dispositions se veulent une mise en œuvre de la tradition islamique.

Dans ce cadre, la virginité est centrale. Les femmes adultères et les prostituées sont fouettées, exécutées ou lapidées.

L’invisibilité du corps des femmes, la ségrégation des sexes et l’inégalité institutionnalisée, en effaçant l’égalité des sexes, deviennent partie intégrante de l’identité islamique promue par l’État et de son discours anti-impérialiste et anti-occidental. Dans le même temps, le contrôle du corps des femmes sert les intérêts du patriarcat. Le voile surveille la sexualité féminine. Il affirme le comportement vertueux et modeste qui doit symboliser toute femme musulmane.

Dès lors, dans la mesure où la position subalterne des femmes et le port du voile sont présentés comme des éléments fondateurs de la République islamique, toute modification mettrait en péril l’édifice. En effet, la question des femmes en Iran, tout en étant partiellement religieuse, est surtout éminemment politique et liée à l’identité du régime. Les femmes sont l’emblème public de l’honneur de la nation, tandis que le féminisme, associé à l’Occident, symbolise la décadence, tout comme les lois concernant les femmes, édictées sous Mohammad Reza Shah, ont été présentées comme un danger pour la sécurité nationale.

Les femmes sont perçues comme garantes de la cohésion familiale et sociale. Même si elles ne sont pas totalement écartées du travail, de l’enseignement, de l’organisation sociale, politique et économique du pays, elles sont incitées à rester dans leur foyer et à s’orienter vers des études ou des emplois considérés comme féminins et, aujourd’hui, à soutenir la campagne nataliste du Guide suprême Ali Khamenei.

À la mort de Khomeiny en 1989, des tentatives timides de changement ont lieu, notamment sous la présidence de Mohammad Khatami (1997-2005). Néanmoins, après l’élection de Mahmoud Ahmadinejad en 2005, les autorités intensifient les mesures de réislamisation, dispositions répressives à l’appui – entre autres, en renforçant la police des mœurs. En particulier, la réislamisation passe par la purge des influences occidentales dans les programmes universitaires, ainsi que par des mesures ayant pour objectif la diminution du nombre d’étudiantes. De même, les cours portant sur les questions de genre sont remaniés afin d’exclure les références possibles aux droits des femmes reconnus par le droit international, ce dans le souci de mettre l’accent sur les valeurs islamiques.

En faisant du corps des femmes et de leur position un enjeu fondamental de l’authenticité et de l’islamité, la République islamique les a finalement aussi transformés en mesure de la liberté de tous et en un champ de bataille pour la conquête de l’avenir tout autant qu’en force motrice potentielle de démocratisation.

Il ne faut dès lors pas s’étonner qu’aujourd’hui la vague de contestation qui secoue l’Iran passe par les jeunes filles qui remettent en cause le port obligatoire du voile, les discriminations dont elles font l’objet et le régime en tant que tel. Jamais la détermination des femmes – et, surtout, des plus jeunes d’entre elles – n’avait atteint cette ampleur.

Iran: d’abord la révolte des jeunes femmes

Iran: d’abord la révolte des jeunes femmes

Après la mort de la jeune Mahsa Amini, les « citoyennes de seconde zone » s’élèvent à nouveau contre les diktats « d’un régime moyenâgeux », explique la sociologue franco-iranienne Azadeh Kian
« Ce qui a provoqué autant de colère, c’est aussi les conditions des femmes en Iran », explique Azadeh Kian, professeure franco-iranienne de sociologie.’( l’Opinion)

Une colère qui ne faiblit pas malgré la répression qui a fait plus de 76 morts selon l’ONG Iran Human Rights. C’est la mort de Mahsa Amini qui a mis le feu aux poudres. La jeune femme de 22 ans est décédée en détention après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour «port de vêtements inappropriés».

« On avait déjà vu beaucoup de scènes de violences inouïes de la part de la police des mœurs à l’égard des femmes », se remémore Azadeh Kian, également directrice du Centre d’enseignement, de documentation et de recherche pour les études féministes (CEDREF) à l’université Paris Cité. Les manifestations, qui visaient d’abord cette milice, ciblent désormais plus largement le régime iranien. « La colère était déjà existante et claire au sein de la société iranienne et surtout de sa jeunesse qui malgré sa formation, reste au chômage, qui malgré l’ouverture sur le monde, doit subir les diktats d’un régime moyenâgeux. »

Les femmes iraniennes sont avant tout descendues dans la rue pour protester contre le port obligatoire du hijab. « Le port du voile est rendu obligatoire dès le début de la révolution, en février 1979 en réalité, puis il est inscrit dans les lois à partir de 1980. Donc ça a toujours existé, les femmes sont obligées de porter le voile même les femmes étrangères qui visitent l’Iran. Les femmes iraniennes ont toujours montré leur désaccord avec le port obligatoire du voile en le portant mal, en laissant quelques mèches de cheveux dépasser. Et à partir des années 1990, ces patrouilles ont toujours tenté d’imposer le diktat du régime. »

Et le pouvoir iranien a fait du voile obligatoire l’un des fondements idéologiques du régime. « Et donc si les femmes refusent de le porter ou le portent mal, poursuit Azadeh Kian, pour le régime il s’agit de ne pas respecter des préceptes mais aussi de ne pas respecter l’idéologie islamiste du régime, donc c’est la raison pour laquelle c’est considéré comme le rejet des fondements même du régime islamique. »

Les maris, frères et amis de ces jeunes iraniennes sont ensuite venus étoffer les rangs de la contestation. « Aujourd’hui, c’est intergénérationnel. Dans les rues, on voit à la fois les jeunes issus des classes populaires qui ont aussi beaucoup de revendications d’ordre économique, politique, social mais aussi culturel, constate l’universitaire. L’autre chose qu’on a vue c’est que ça s’est répandu dans énormément de villes du pays. »

Malgré la violente répression et les nombreuses arrestations, les manifestations se poursuivent. « Ce qui a provoqué autant de colère, c’est aussi les conditions des femmes en Iran, les droits discriminatoires qui ont été instaurés dès le début de la révolution, le fait que les femmes sont considérées, au regard des lois et du discours des autorités, comme des citoyennes de seconde zone », décrypte Azadeh Kian.
« Or, la jeune génération des filles est davantage éduquée que la jeune génération des garçons, par exemple. Aussi les femmes sont maintenant de plus en plus ouvertes sur le monde. Les réseaux sociaux – il ne faut pas l’oublier – ont joué un rôle prépondérant en mettant en lien étroit les jeunes iraniens et iraniennes avec le monde entier. Cette jeune génération est davantage ouverte sur le monde et revendique aussi les mêmes droits et le même type de citoyenneté, et pense que ce régime est incapable de répondre positivement à ses demandes. »

Manifs en Iran : » mort au dictateur »

Manifs en Iran : » mort au dictateur »

Les protestations des femmes en Iran visaient la remise en cause des libertés et l’assassinat d’une jeune iranienne pour port d’un voile non conforme.

Depuis, les manifestations se multiplient dans les différentes couches de la société et en particulier chez les jeunes. Globalement il y a un rejet de la dictature des mollahs mais aussi une protestation contre des conditions économiques de plus en plus dégradées compte tenu en particulier de l’isolement de l’Iran.

Dans une vidéo vérifiée par l’AFP, des jeunes filles, la tête non voilée, scandent « Mort au dictateur », en référence au guide suprême Ali Khamenei, lundi dans une école de Karaj, à l’ouest de Téhéran. Un autre groupe de filles scande « Femme, vie, liberté » en défilant dans une rue. D’autres vidéos publiées en ligne montrent des écolières quittant les salles de classe pour défiler dans divers endroits de la ville lors de manifestations éclair, afin d’éviter d’être repérées. L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier ces images de manière indépendante.
Au moins 92 morts depuis le 16 septembre.

« Ce sont des scènes vraiment extraordinaires. Si ces manifestations doivent aboutir à quelque chose, ce sera grâce aux écolières », a déclaré Esfandyar Batmanghelidj, du site d’information et d’analyse Bourse&Bazaar. Au moins 92 personnes ont été tuées depuis le 16 septembre, selon l’ONG Iran Human Rights, basée à Oslo (Norvège)

En Iran, l’immense cri des femmes pour la liberté

En Iran, l’immense cri des femmes pour la liberté

 

Stigmatisées depuis 1979, les Iraniennes montrent qu’elles sont les forces vives du pays dans les manifestations suite à la mort de Mahsa Amini, écrit dans le Monde la romancière et éditrice franco-iranienne Sorour Kasmaï.

L’immense cri des femmes pour la liberté est aussi alimenté par une situation économique catastrophique avec des conséquences dramatiques sur les conditions sociales NDLR

En Iran, la violence exercée à l’égard des femmes porte des noms et des visages différents : le voile, l’honneur, la sécurité de l’Etat, le non-respect de la religion, etc. Institutionnalisée par le régime islamique, elle est aujourd’hui systématique et met en danger la vie de toutes les femmes.

En février 1979, avant même l’instauration de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Khomeini considérait déjà la liberté de la femme comme le principal obstacle à son projet politique. Les premières mesures à cet égard rendaient obligatoires le voile islamique sur le lieu de travail et le foulard dans les lieux publics. Du jour au lendemain, la femme a perdu tous les droits que lui octroyait la loi de protection de la famille, notamment la garde des enfants en cas de divorce, et même celui de voyager sans l’accord de son mari. Ce dernier, en revanche, allait être autorisé à épouser jusqu’à quatre femmes à la fois. Un beau matin, les murs de la ville furent repeints pour afficher de nouveaux slogans prônant « le voile, comme rempart de la République islamique ».

Le 8 mars 1979, la première manifestation contre ces nouvelles lois rassembla à Téhéran, selon les journaux de l’époque, « quelques centaines de salopes », scandant « ni foulard ni coups de poing ». Enseignantes, chercheuses, cinéastes, étudiantes, actrices, avocates, institutrices ou encore femmes au foyer, elles protestaient contre le voile, qui symbolisait à leurs yeux une ségrégation complexe et sournoise. Se cacher les cheveux signifiait non seulement l’asservissement de leur corps mais aussi de tout leur être. La nouvelle loi cherchait à réprimer leur identité en les uniformisant par un voile – et plus tard un manteau – réglementaire de couleur sombre. Elle visait à les transformer en l’ombre d’elles-mêmes. Elle aspirait à les priver de leur statut social, en les reléguant aux confins de la vie publique. Elle institutionnalisait la soumission de leur esprit en les privant de leurs libertés les plus élémentaires de citoyennes et d’êtres humains. C’était contre ce danger que mettaient en garde les « salopes » de 1979.

Pendant toutes ces années, d’abominables crimes ont été perpétrés contre la femme. Du vitriolage pour un refus de mariage à la décapitation pour un soupçon de flirt, de la lapidation de la femme mariée pour délit d’adultère au dépucelage des condamnées à mort dans les prisons, la femme a été sacrifiée sur l’autel de l’honneur des hommes, de la famille, de la société, de l’Etat.

Iran : colère contre la dictature et la situation économique

Iran :  colère contre la dictature et la situation économique

 

 

Afin de mieux comprendre la portée de cette nouvelle explosion de colère, franceinfo a interrogé l’historien Jonathan Piron, spécialiste de l’Iran et chercheur associé au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grips).

 De grandes manifestations ont déjà secoué l’Iran fin 2017 et plus récemment en 2020, avec des motifs principalement économiques. La mort de Mahsa Amini ( Provoquée par la police parce que l’intéressé portait mal le voile !) peut-elle pousser davantage les Iraniens dans les rues ?

Jonathan Piron : Les événements étant en cours, il est encore très difficile de savoir si cela va s’apparenter à un véritable soulèvement dans l’ensemble du pays. Mais il y a du neuf par rapport aux précédents mouvements protestataires. Cette mobilisation semble vraiment toucher différentes catégories de la population, dans une expression de rage et de colère qui n’est pas seulement dirigée contre une politique qui est mise en place par le régime iranien, par exemple la hausse des prix des carburants…

Ici, c’est vraiment l’expression d’un manque, d’une vraie colère contre les symboles même du régime de la République islamique, que sont notamment la question du port du voile et les instruments de répression et de contrôle. Ces derniers existent évidemment depuis les origines de la République islamique, mais ils ont été vraiment réactivés depuis l’accession au pouvoir du président Ebrahim Raïssi, en août 2021.

Quels milieux manifestent d’habitude en Iran ? Retrouve-t-on les mêmes profils que lors des derniers mouvements populaires ?

Tout dépend des logiques protestataires. En 2020, à Téhéran, c’étaient tous ceux qui dépendaient de l’économie informelle, sans protection face à la montée des prix de l’essence. En 2021, dans le sud du pays, c’étaient surtout les agriculteurs qui se mobilisaient pour réclamer un meilleur partage de l’eau. Souvent, le régime essaye de mettre un couvercle sur les protestations, en aidant certains groupes et pas d’autres. Cette fois-ci, ce n’est pas le cas.

Les Iraniens sont épuisés par des années de sanctions, par la pandémie, et par la crise économique qui s’aggrave depuis le retrait américain [de l'accord sur le nucléaire iranien en 2018] et les nouvelles sanctions. La classe moyenne se rapproche de la classe précaire, et ça va être difficile pour le régime de les opposer l’une à l’autre.

La colère populaire est très visible sur les réseaux sociaux en Iran, malgré la censure. Comment cela fonctionne-t-il ?

A part Instagram, qui reste menacé, la plupart des réseaux sociaux comme Facebook, YouTube, Twitter sont interdits en Iran. Ce qui relève d’une grande hypocrisie quand on sait que les grands responsables du régime, dont l’ayatollah Ali Khamenei, communiquent régulièrement sur Twitter. Mais la population y a tout de même accès en utilisant des moyens de contournement, comme des VPN [un logiciel qui permet de naviguer sur internet de manière anonyme]. Le partage d’information se fait principalement sur WhatsApp et Telegram, où les vidéos des manifestations se propagent pour l’instant.

Pour moi, ces images ont une certaine force parce qu’elles ont un impact dans les mentalités. Elles montrent justement des personnes se rassembler, brûler leur voile en public, se couper les cheveux… Ça entraîne la mise en place d’un nouveau répertoire de contestation, ça montre qu’on peut le faire. Il y a une espèce de chape de plomb qui se brise avec la transmission de ces images.

Quel schéma le régime pourrait-il suivre face à cette contestation populaire ?

Pour le moment, il y a une forme d’attentisme, même si la répression a déjà été très violente par endroits. Ce sont d’abord les villes, les centres urbains et les campus universitaires qui sont en train de bouger. Surtout dans le Kurdistan, qui est la région d’origine de Mahsa Amini.

« Habituellement, le régime coupe internet afin d’étouffer la mobilisation. Cela peut durer un ou plusieurs jours, le temps que le pouvoir agisse sans que les images des violences ne circulent et ne nourrissent la colère de la population. »

 

Il s’agit vraiment de tirer le rideau sur la manière dont le régime va réprimer les Iraniens et finalement éteindre toute velléité de protestation.

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