Macron au salon de l’agriculture : un invraisemblable chaos
Le spectacle anarchique auquel on a assisté pendant la visite du président au salon de l’agriculture témoigne de la situation du secteur et au-delà du pays. L’incompétence, le manque de courage caractérise un pouvoir à bout de souffle qui dit tout et son contraire. Ainsi à propos du grand débat annulé ou Macron avait invité des organisations gauchistes extérieures au monde agricole pour semer un peu plus la pagaille. Mais surtout à propos des propositions de r dont beaucoup relèvent de la fumisterie.
Il faut dire qu’en face certaines organisations professionnelles ne sont pas aussi à la hauteur et entretiennent la confusion. Premier exemple celui consistant à déclarer l’agriculture d’intérêt général dans la loi. Une proposition de la FNSEA reprises par Macron. Une idée complètement ridicule car si on devait inscrire dans la loi ce qui relève de l’intérêt général la liste serait longue. Une démarche typiquement française qui consiste à produire des lois sans contenu et forcément sans application concrète. Ainsi la loi peut s’honorer de disposer d’environ 12 000 lois, plus de 150 000 décrets sans parler des circulaires et autres arrêtés. Et à peine 50 % des lois sont réellement et bien appliquées.
L’autre exemple et celui des « tarifs plancher » proposés par Macron pour toutes les filières agricoles. Une disposition qui de toute façon ne peut être qu’européenne et qui n’est pas près d’aboutir. D’abord compte tenu des intérêts divergents des pays de l’union européenne. Ensuite et surtout parce que ce tarif minimum conduit à administrer les marchés par voie réglementaire à moins de transformer les agriculteurs en fonctionnaires. Certes il peut être utile voire nécessaire de construire des indicateurs de couts pour éclairer les négociations mais certainement pas d’imposer un prix qui découle évidemment de la libre négociation entre acteurs économiques.
Comme autre exemple de fumisterie on pourrait citer la loi Egalim qui précisément devait fixer les conditions de négociation en tenant compte d’indicateurs de couts. Les lois Egalims n’ont pu être appliquées car elles sont inapplicables. Elles le seront même avec un label européen car rien n’empêchera les clients de l’agriculture de s’approvisionner en dehors de l’union économique.
Dernier exemple, celui des clauses dites miroirs qui imposent aux pays exportateurs des conditions de production identique à celle de la France notamment sur le plan sanitaire et environnemental. Des clauses miroirs inappliquées là aussi parce que inapplicables. À moins de croire que l’Europe pourra aller vérifier les conditions de production en Amérique du Sud, en Asie ou en Afrique. Sans parler de l’enjeu essentiel concernant les échanges internationaux.
La responsabilité de ses contradictions incombe un pouvoir politique incompétent et sans courage mais aussi à des organisations professionnelles très contradictoires, voire pas au niveau.
Finalement le chahut, le désordre constaté à l’occasion de la visite du président au salon de l’agriculture révèle la chienlit dans laquelle se trouve la situation du secteur.