Archive pour le Tag 'internationale'

Page 2 sur 7

Société-Pour la création d’une force internationale d’urgence humanitaire

Société-Pour la création d’une force internationale d’urgence humanitaire

Les catastrophes humanitaires majeures se développent régulièrement et même s’accélèrent avec la crise climatique. Pour autant, on se trouve souvent désarmé pour apporter l’aide nécessaire à temps . La responsabilité incombe autant aux pays victimes qu’aux pays susceptibles de secourir.

La lenteur des aides provient parfois de problèmes politiques ou diplomatiques mais aussi de problèmes logistiques.

La logique voudrait que l’ONU se saisisse de cette question pour définir les règles juridiques des interventions et pour mettre en place une force d’intervention en matière lors des catastrophes de grande ampleur notamment en cas d’incendie, d’inondation ou encore de tremblements de terre.

Une sorte de plan ORSEC à la dimension mondiale qui permettrait surtout d’intervenir très rapidement dans les premiers jours pour sauver le maximum de vies aussi pour permettre aux victimes de retrouver des conditions de vie un peu dignes. Cette action rapide pourrait être suivie de plans plus à long terme visant à la reconstruction des infrastructures , de l’habitat et de l’environnement

Macron qui cherche souvent des idées pour exister internationalement pourrait se saisir de cette question qui normalement devrait recueillir le soutien d’un maximum de pays….si l’intérêt général été l’objectif premier des responsables politiques.

Société-Pour la création d’une force internationale d’urgence humanitaire

Société-Pour la création d’une force internationale d’urgence humanitaire

Les catastrophes humanitaires se développent régulièrement et même s’accélèrent avec la crise climatique. Pour autant, on se trouve souvent désarmé pour apporter l’aide nécessaire à temps . La responsabilité incombe autant aux pays victimes qu’aux pays susceptibles de secourir.

La lenteur des aides provient parfois de problèmes politiques ou diplomatiques mais aussi de problèmes logistiques.

La logique voudrait que l’ONU se saisisse de cette question pour définir les règles juridiques des interventions et pour mettre en place une force d’intervention en matière d’urgence sanitaire notamment en cas d’incendie, d’inondation ou encore de tremblements de terre.

Une sorte de plan ORSEC à la dimension mondiale qui permettrait surtout d’intervenir très rapidement dans les premiers jours pour sauver le maximum de vies aussi pour permettre aux victimes de retrouver des conditions de vie un peu dignes. Cette action rapide pourrait être suivie de plans plus à long terme visant à la reconstruction des infrastructures , de l’habitat et de l’environnement

Macron qui cherche souvent des idées pour exister internationalement pourrait se saisir de cette question qui normalement devrait recueillir le soutien d’un maximum de pays.

Pour la création d’une force internationale d’urgence humanitaire

Pour la création d’une force internationale d’urgence humanitaire

Les catastrophes humanitaires se développent régulièrement et même s’accélèrent avec la crise climatique. Pour autant, on se trouve souvent désarmé pour apporter l’aide nécessaire à temps . La responsabilité incombe autant aux pays victimes qu’aux pays susceptibles de secourir.

La lenteur des aides provient parfois de problèmes politiques ou diplomatiques mais aussi de problèmes logistiques.

La logique voudrait que l’ONU se saisisse de cette question pour définir les règles juridiques des interventions et pour mettre en place une force d’intervention en matière d’urgence sanitaire notamment en cas d’incendie, d’inondation ou encore de tremblements de terre.

Une sorte de plan ORSEC à la dimension mondiale qui permettrait surtout d’intervenir très rapidement dans les premiers jours pour sauver le maximum de vie aussi pour permettre aux victimes de retrouver des conditions de vie un peu dignes. Cette action rapide Pourrait être suivie de plans plus à long terme visant à la reconstruction des infrastructures , de l’habitat et de l’environnement

Macron qui cherche souvent des idées pour exister internationalement pourrait se saisir de cette question qui normalement devrait recueillir le soutien d’un maximum de pays.

Quelle politique internationale contre la drogue

Quelle politique internationale contre la drogue

par Khalid Tinasti
Chercheur au Centre on Conflict, Development and Peacebuilding, Graduate Institute – Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID)

Yong-an Zhang
Professeur d’histoire, Université de Shanghai dans The Conversation

Le régime international de contrôle des drogues a été établi il y a plus d’un siècle , mais la question a rarement reçu autant d’attention que depuis les années 2010. Avec la légalisation du cannabis dans les Amériques, la crise des surdoses d’opioïdes aux États-Unis, l’ accord de paix en Colombie, la brutale « guerre contre la drogue » du président philippin Rodrigo Duterte et l’adoption d’une nouvelle déclaration politique à l’ ONU session spéciale , la politique en matière de drogue a souvent occupé le devant de la scène dans les débats politiques nationaux et internationaux.

Malgré les débats intenses, les résultats sont mitigés : la consommation problématique et récréative continue d’augmenter ( avec une augmentation de 23 % de la consommation en une décennie , le trafic et la violence des gangs s’aggravent, et la production de drogues tant naturelles que synthétiques est en plein essor. -la crise au lendemain d’une pandémie mondiale, combinant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les frictions économiques et le changement climatique, fait de la politique en matière de drogue un domaine peu prioritaire pour les décideurs politiques et le grand public.

Les défis sont immenses et influent directement sur la santé publique, la justice pénale, la sécurité des citoyens et l’intégrité du régime international de contrôle des drogues.

Premièrement, les services de réduction des risques liés aux surdoses et de prévention du VIH sont pris dans la bataille autour de la réforme du contrôle des drogues. La plupart des personnes qui s’injectent des drogues vivent dans les pays en développement, mais le financement de la réduction des risques est tombé à seulement 5 % des besoins mondiaux , contre 10 % il y a dix ans. L’accès au soulagement de la douleur n’est guère meilleur et reste extrêmement inégal , les patients recevant de la morphine dans les pays à revenu élevé ayant accès à 47g contre 0,01g par an dans les plus pauvres.

Deuxièmement, la recherche sur les bienfaits médicinaux et de bien-être du cannabis ou des psychédéliques a attiré l’attention. Ces industries et leur développement repoussent les limites du régime international de contrôle des drogues , qui concerne la limitation stricte de l’accès aux substances classifiées pour un usage médical légitime et la recherche scientifique, et l’interdiction stricte d’accès ou de production pour tout autre marché ou utilisation. .

L’Organe international de contrôle des stupéfiants, qui tient les pays responsables de leur respect du droit international des drogues et certifie le commerce international des médicaments contrôlés, se prépare à fixer des limites et des normes pour l’usage médical du cannabis, tentant de réglementer le commerce et l’avenir de l’industrie du cannabis. perspectives mondiales.

Troisièmement, la criminalisation de la consommation de drogue reste un sujet controversé à l’échelle mondiale. Il vise à réduire la demande de drogue, mais le résultat final est souvent une augmentation des taux d’incarcération et de détention provisoire et leurs préjugés raciaux. Près de 30 pays en plus des gouvernements des États ont adopté des plans de dépénalisation ou des réductions de la responsabilité pénale pour l’usage de drogues, mais la criminalisation est encore largement utilisée comme moyen de dissuasion. Les personnes qui consomment de la drogue sont encore considérées comme se livrant à une activité criminelle dans la grande majorité des pays du monde.

Enfin, la légalisation peut sembler être une solution pragmatique et réalisable, mais elle nécessite un effort de collaboration entre les parties prenantes. Le Canada ou certains États américains ont autorisé l’accès au cannabis non médical en établissant des marchés légaux réglementés, mais comme l’ont montré les recherches, la réglementation n’est pas seulement des règles établies par les gouvernements qui entraînent des sanctions en cas de violation.. Par exemple, qui établit les normes dans la chaîne d’approvisionnement – ​​l’État qui établit les normes, les dispensaires avec leurs cahiers des charges aux agriculteurs, ou les labels privés de normalisation ? Pour éviter des conséquences imprévues, la réglementation doit être abordée avec prudence. Il faut aussi comprendre que dans un cadre international sans remise en cause des conventions sur les drogues qui interdisent tout usage non médical de substances psychoactives depuis les années 1960, il est peu probable d’envisager un tel débat sur la réforme normative dans le contexte géopolitique actuel.

La somme de ces lacunes en matière de contrôle des drogues, combinée à l’absence de mise en œuvre ou même de toute solution consensuelle, rend difficile de prédire si nous pourrions changer radicalement le régime international de contrôle des drogues dans un avenir proche. Ses budgets dédiés et sa mise en œuvre continuent de se concentrer sur la réduction de l’offre et de la demande par la répression. Les populations affectées continueront probablement d’être criminalisées dans la plupart des pays, et la société civile sera laissée à l’écart du processus décisionnel.

Ce qui est certain, c’est que dans le contexte actuel, toute réforme significative est désormais loin d’être une priorité dans les agendas publics. Les années 2010, lorsque des concepts tels que la réduction des méfaits et la dépénalisation ont été avancés sans perturber le statu quo, ne sont plus qu’un lointain souvenir.

Intox-La propagande Russe internationale: primaire et en gros sabots !

Intox-La propagande Russe internationale: primaire et en gros sabots !

L’intox diffusée par la propagande russe est révélatrice de l’état de la société. Cette propagande est à l’image d’une société en retard, dépendante d’une information primaire, mensongère et un gros sabot. Ces services de propagande ne se rendent sans doute pas comte du ridicule qu’ils suscitent dans les pays développés. Des réactions en forme de contre-propagande. Mi-juin, le site du ministère français des Affaires étrangères a été victime d’un « clonage ». Pendant une durée qui n’a pas encore été définie avec exactitude, une partie des internautes croyant se connecter sur le véritable site ont été exposés à des messages présentés comme des communiqués du ministère mais reprenant en réalité la propagande russe sur la guerre qui oppose actuellement Moscou à Kiev. Les sites de plusieurs médias français – ceux du Monde, de 20 Minutes, du Figaro ou encore du Parisien ont connu le même sort, ainsi qu’un certain nombre de médias allemands, britanniques ou encore italiens. Certains de ces « clones » sont restés actifs durant des semaines. À défaut d’être originale, cette opération, surnommée « Doppelgänger » (mot allemand signifiant « double » ou « sosie »), est notable par son ampleur et par certaines de ses modalités. Identifiée depuis plusieurs mois, elle a fait l’objet d’analyses poussées, notamment de la part de l’EU DisinfoLab, l’organe de lutte contre la désinformation de l’UE.
.

Par Christine Dugoin-Clément
Analyste en géopolitique, membre associé au Laboratoire de Recherche IAE Paris – Sorbonne Business School, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chaire « normes et risques », IAE Paris – Sorbonne Business School dans The Conversation

Notons toutefois que cette désinformation le plus souvent russe ne se caractérise pas par sa finesse et son intelligence. De ce point de vue, les propagandistes s’inspirent de la culture de la grosse ficelle en Russie qui consiste en général à travestir grossièrement la vérité. La simple lecture de ce style des années 50 discrédite d’entrée le propos .NDLR

En outre – et ce n’est pas anodin, car il est toujours délicat d’attribuer de tels agissements à des acteurs précis –, le ministère français des Affaires étrangères a cette fois affirmé avec assurance que l’attaque a été organisée par les autorités russes.

La pratique consistant à réaliser des copies de certains sites, suffisamment fidèles pour que les internautes ne détectent pas l’usurpation d’identité et accordent leur confiance à ces clones malveillants, existe depuis des années sous la dénomination de « typosquatting ». De telles méthodes avaient déjà pu être observées pendant la pandémie de Covid-19, et dès avant l’ère numérique, au travers de la diffusion de contrefaçons de journaux, en particulier durant la guerre froide.

[Plus de 85 000 lecteurs font confiance aux newsletters de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd’hui]

Les premiers sites reconnus comme étant liés à la campagne Doppelgänger sont apparus en juin 2022, pour atteindre quelque 50 contrefaçons répertoriées.

Le seul fait que ces différents sites clonés partagent tous la même thématique – promouvoir la vision russe de la guerre en Ukraine – ne suffit pas à affirmer avec certitude qu’ils sont liés entre eux. En revanche, les éléments fournis par les analyses techniques ont permis de démontrer qu’ils relèvent tous d’une même campagne.

En effet, à l’examen des différents sites, des caractéristiques communes apparaissent. Par exemple, les vidéos accompagnant les articles contrefaits avaient des métadonnées et des formats de nom communs, et étaient hébergées sur les mêmes serveurs. En outre, les liens contenus sur les Doppelgänger renvoyaient tous vers les sites authentiques des médias dont l’identité était contrefaite, afin de rendre les sites clonés plus crédibles.

.
Ajoutons que les sites ont initialement été hébergés sous réseau de diffusion de contenu (Content Delivery Network – CDN). Il s’agit d’un groupe de serveurs répartis dans diverses régions dont la coordination permet d’accélérer la diffusion d’un contenu, mais aussi de mieux résister aux attaques par déni de service (DDOS) qui visent à saturer un serveur jusqu’à rendre un site inaccessible : la multiplication des serveurs rend la surcharge plus difficile à mettre en place. Un autre avantage particulièrement appréciable, en l’espèce, est la multiplication des pistes à suivre pour qui voudra remonter jusqu’à l’origine de l’action.

Les chercheurs de plusieurs organismes parmi lesquels Qurium, ont analysé les domaines de premier niveau (top-level domain -TLD), qui apparaissent à la fin du nom de domaine utilisé par les faux sites : ltd, fun, ws, today, cfd, asia et autres. Ils ont ensuite collecté et analysé les certificats de SSL qui sécurisent la communication entre le navigateur et le site pour constater que la cinquantaine de domaines déployés en quelque dix semaines était exploitée par un petit nombre de sites d’hébergement.

Un point intéressant, tant du point de vue technique que de la stratégie employée, réside dans la géolocalisation et, plus exactement, le géoblocage des internautes. En effet, les clones des journaux allemands (huit des principales agences de presse du pays ont été victimes de cette opération) ne pouvaient être consultés que depuis une adresse IP identifiée en Allemagne. Toute autre localisation dirigeait vers un autre site, totalement décorrélé du Doppelgänger, notamment un site menant vers un conte de Grimm. Il en allait de même pour les clones britanniques, italiens ou français – spécificité qui a rendu l’analyse plus compliquée, montrant une finesse des stratèges ayant mis en œuvre cette opération.

L’étude des cookies utilisés par les Doppelgänger a montré qu’ils employaient un logiciel de suivi de flux et de trafic, Keitaro. Le choix de ce logiciel témoigne de connaissances en marketing et laisse supposer que l’équipe inclut des acteurs familiers des milieux de la publicité. Grâce à ce logiciel, les différents contenus peuvent être suivis comme des campagnes à part entière, laissant supposer que les auteurs des sites ont voulu avoir une vision très précise des performances de ceux-ci (fréquentation, temps passé par les internautes à les consulter, etc.).

L’intégration à l’opération informationnelle de ces pratiques venues du marketing est loin d’être anodine. En effet, l’un des enjeux des opérations d’influence est de générer une viralité suffisante pour atteindre le public le plus large possible. On constate que cet objectif était particulièrement recherché par les auteurs des Doppelgänger. Les articles contrefaits ont ainsi été largement diffusés sur les réseaux sociaux par l’entremise de nombreux comptes, dont une bonne partie était des faux. Une fois utilisés, la plupart de ces comptes ont été abandonnés par leurs propriétaires, rappelant la destruction de « comptes brûlés ».

Pour augmenter la viralité et l’impact d’un contenu contrefait, l’un des moyens les plus efficaces est de parvenir à ce qu’un média le reprenne : il bénéficiera alors d’une légitimité et d’une caisse de résonance nettement supérieures à celles offertes par les seuls réseaux sociaux où ses promoteurs l’afficheront.

Toujours dans cette recherche de viralité, on a pu observer que les auteurs de l’opération ont réalisé une forme d’investissement en achetant des espaces de publicité sur les réseaux sociaux.

Un élément central reste ambigu : la mesure de l’effet de la campagne d’influence. Pour mesurer l’impact d’une opération informationnelle, il faudrait, de fait, disposer d’un point de mesure delta à partir duquel procéder à un comparatif. Or il est difficile de dater avec précision le début d’une opération informationnelle par nature discrète, ce qui permettrait de tenter d’en mesurer les répercussions sur la période suivante. En outre, à supposer que cette condition soit remplie, il faudrait encore pouvoir isoler les variables à l’origine de l’infléchissement des comportements ou des points de vue afin de mesurer l’incidence de l’opération d’influence sur ces modifications.

L’appréciation de la portée d’une telle opération reste un point sensible pour les cibles comme pour les attaquants. Si plusieurs recherches ont établi des liens entre viralité et persuasion et, plus récemment, mis en évidence l’effet de l’enfermement dans des bulles informationnelles la mesure, et plus encore la prévision, demeure un enjeu significatif et un point sensible.

Un point également intéressant tient à la réutilisation en Russie de ces contenus. Certains d’entre eux ont été diffusés par des médias russes, qui les présentaient comme de vraies informations parues sur les sites officiels occidentaux visés, et ont enregistré d’importants taux de visite et de lecture.

En effet, il est nécessaire de garder à l’esprit qu’une campagne informationnelle, si elle a une cible initiale, pourra être récupérée et servir à conforter des rhétoriques locales. De tels effets vont au-delà de ceux initialement escomptés sur des publics étrangers.

La réaction officielle à l’égard de cette opération d’influence appelle une observation particulière.

En effet, comme pour les attaques cyber sur les systèmes, les opérations informationnelles, particulièrement celles usant de formats numériques, posent un problème quant à leur attribution à un auteur. Si les éléments techniques peuvent être utiles, ils ne suffisent cependant pas à remonter toute la ligne de commandement à l’origine de l’action analysée.

Dans ce cas particulier, si des noms de fichiers étaient en russe, si les fuseaux horaires à partir desquels les auteurs des campagnes de Doppelgänger ont officié correspondaient, notamment, à la région d’Irkoutsk, cela ne suffit pas pour incriminer avec une certitude absolue la Russie, car les hackers auraient parfaitement pu être engagés par un commanditaire privé ou étatique d’un pays tiers.

Si le « qui bono » ainsi que les thématiques retenues pointent vers la Russie, la possibilité pour Moscou d’adopter une position de déni plausible rend ces opérations particulièrement séduisantes, car elles augmentent l’épaisseur du fameux brouillard de la guerre. C’est pour cette raison que les éditeurs de sécurité et les agences nationales restent prudents dans leurs rapports. À défaut de pouvoir prouver à 100 % l’implication directe d’un État, ils préféreront parler, par exemple, d’acteurs sinophones, russophones ou hispanophones.

Dans le cas de Doppelgänger, la ministre française des Affaires étrangères n’a pas pris de précautions de langage. En déclarant que les autorités françaises avaient « mis en évidence l’existence d’une campagne numérique de manipulation de l’information [..] impliquant des acteurs russes et à laquelle des entités étatiques ou affiliées à l’État russe ont participé », l’État français, par la voix de Catherine Colonna, a opté pour une prise de position ferme qui intervient, certes, au lendemain de l’attaque ayant visé le site du ministère, mais aussi au moment où la contre-offensive ukrainienne vient de démarrer et à la veille de la réunion de l’OTAN des 11-12 juillet, qui débattra largement de la situation ukrainienne et de l’action russe.

Pour autant, la campagne Doppelgänger était à peine annoncée dans les médias grand public que des profils connus, vrais et faux, y ont réagi en mettant en doute la véracité des enquêtes menées et en cherchant à réorienter le débat vers les lignes éditoriales et l’impartialité des journaux occidentaux en général. Cette ligne de défense a notamment été employée par Piotr Tolstoï, le vice-président de la Douma.

On le voit : si les campagnes informationnelles restent au cœur de l’actualité des conflits, elles peuvent déborder au-delà des États directement impliqués dans la guerre. Si les États occidentaux avaient déjà pris la mesure de leur existence et du danger qu’elles représentent, ils adoptent aujourd’hui, à l’image de la France, une attitude plus claire et moins timide que par le passé en matière d’attribution de ces opérations. Cette évolution fait échos à la ligne adoptée par la lutte informatique d’influence (L2I) annoncée fin 2021 par Florence Parly, alors ministre des Armées, dont il ressort que la France cherche à mieux comprendre ce nouvel espace de conflictualité et ne s’interdit pas de réaliser elle-même des opérations d’influence numériques, cependant encadrées par un cadre éthique strict.

Mi-juin, le site du ministère français des Affaires étrangères a été victime d’un « clonage ». Pendant une durée qui n’a pas encore été définie avec exactitude, une partie des internautes croyant se connecter sur le véritable site ont été exposés à des messages présentés comme des communiqués du ministère mais reprenant en réalité la propagande russe sur la guerre qui oppose actuellement Moscou à Kiev.

Les sites de plusieurs médias français – ceux du Monde, de 20 Minutes, du Figaro ou encore du Parisien ont connu le même sort, ainsi qu’un certain nombre de médias allemands, britanniques ou encore italiens. Certains de ces « clones » sont restés actifs durant des semaines.

À défaut d’être originale, cette opération, surnommée « Doppelgänger » (mot allemand signifiant « double » ou « sosie »), est notable par son ampleur et par certaines de ses modalités. Identifiée depuis plusieurs mois, elle a fait l’objet d’analyses poussées, notamment de la part de l’EU DisinfoLab, l’organe de lutte contre la désinformation de l’UE.

En outre – et ce n’est pas anodin, car il est toujours délicat d’attribuer de tels agissements à des acteurs précis –, le ministère français des Affaires étrangères a cette fois affirmé avec assurance que l’attaque a été organisée par les autorités russes.

La pratique consistant à réaliser des copies de certains sites, suffisamment fidèles pour que les internautes ne détectent pas l’usurpation d’identité et accordent leur confiance à ces clones malveillants, existe depuis des années sous la dénomination de « typosquatting ». De telles méthodes avaient déjà pu être observées pendant la pandémie de Covid-19, et dès avant l’ère numérique, au travers de la diffusion de contrefaçons de journaux, en particulier durant la guerre froide.

Les premiers sites reconnus comme étant liés à la campagne Doppelgänger sont apparus en juin 2022, pour atteindre quelque 50 contrefaçons répertoriées.

Le seul fait que ces différents sites clonés partagent tous la même thématique – promouvoir la vision russe de la guerre en Ukraine – ne suffit pas à affirmer avec certitude qu’ils sont liés entre eux. En revanche, les éléments fournis par les analyses techniques ont permis de démontrer qu’ils relèvent tous d’une même campagne.

En effet, à l’examen des différents sites, des caractéristiques communes apparaissent. Par exemple, les vidéos accompagnant les articles contrefaits avaient des métadonnées et des formats de nom communs, et étaient hébergées sur les mêmes serveurs. En outre, les liens contenus sur les Doppelgänger renvoyaient tous vers les sites authentiques des médias dont l’identité était contrefaite, afin de rendre les sites clonés plus crédibles.

Ajoutons que les sites ont initialement été hébergés sous réseau de diffusion de contenu (Content Delivery Network – CDN). Il s’agit d’un groupe de serveurs répartis dans diverses régions dont la coordination permet d’accélérer la diffusion d’un contenu, mais aussi de mieux résister aux attaques par déni de service (DDOS) qui visent à saturer un serveur jusqu’à rendre un site inaccessible : la multiplication des serveurs rend la surcharge plus difficile à mettre en place. Un autre avantage particulièrement appréciable, en l’espèce, est la multiplication des pistes à suivre pour qui voudra remonter jusqu’à l’origine de l’action.

Les chercheurs de plusieurs organismes parmi lesquels Qurium, ont analysé les domaines de premier niveau (top-level domain -TLD), qui apparaissent à la fin du nom de domaine utilisé par les faux sites : ltd, fun, ws, today, cfd, asia et autres. Ils ont ensuite collecté et analysé les certificats de SSL qui sécurisent la communication entre le navigateur et le site pour constater que la cinquantaine de domaines déployés en quelque dix semaines était exploitée par un petit nombre de sites d’hébergement.

Un point intéressant, tant du point de vue technique que de la stratégie employée, réside dans la géolocalisation et, plus exactement, le géoblocage des internautes. En effet, les clones des journaux allemands (huit des principales agences de presse du pays ont été victimes de cette opération) ne pouvaient être consultés que depuis une adresse IP identifiée en Allemagne. Toute autre localisation dirigeait vers un autre site, totalement décorrélé du Doppelgänger, notamment un site menant vers un conte de Grimm. Il en allait de même pour les clones britanniques, italiens ou français – spécificité qui a rendu l’analyse plus compliquée, montrant une finesse des stratèges ayant mis en œuvre cette opération.

L’étude des cookies utilisés par les Doppelgänger a montré qu’ils employaient un logiciel de suivi de flux et de trafic, Keitaro. Le choix de ce logiciel témoigne de connaissances en marketing et laisse supposer que l’équipe inclut des acteurs familiers des milieux de la publicité. Grâce à ce logiciel, les différents contenus peuvent être suivis comme des campagnes à part entière, laissant supposer que les auteurs des sites ont voulu avoir une vision très précise des performances de ceux-ci (fréquentation, temps passé par les internautes à les consulter, etc.).

L’intégration à l’opération informationnelle de ces pratiques venues du marketing est loin d’être anodine. En effet, l’un des enjeux des opérations d’influence est de générer une viralité suffisante pour atteindre le public le plus large possible. On constate que cet objectif était particulièrement recherché par les auteurs des Doppelgänger. Les articles contrefaits ont ainsi été largement diffusés sur les réseaux sociaux par l’entremise de nombreux comptes, dont une bonne partie était des faux. Une fois utilisés, la plupart de ces comptes ont été abandonnés par leurs propriétaires, rappelant la destruction de « comptes brûlés ».

Pour augmenter la viralité et l’impact d’un contenu contrefait, l’un des moyens les plus efficaces est de parvenir à ce qu’un média le reprenne : il bénéficiera alors d’une légitimité et d’une caisse de résonance nettement supérieures à celles offertes par les seuls réseaux sociaux où ses promoteurs l’afficheront.

Toujours dans cette recherche de viralité, on a pu observer que les auteurs de l’opération ont réalisé une forme d’investissement en achetant des espaces de publicité sur les réseaux sociaux.

Un élément central reste ambigu : la mesure de l’effet de la campagne d’influence. Pour mesurer l’impact d’une opération informationnelle, il faudrait, de fait, disposer d’un point de mesure delta à partir duquel procéder à un comparatif. Or il est difficile de dater avec précision le début d’une opération informationnelle par nature discrète, ce qui permettrait de tenter d’en mesurer les répercussions sur la période suivante. En outre, à supposer que cette condition soit remplie, il faudrait encore pouvoir isoler les variables à l’origine de l’infléchissement des comportements ou des points de vue afin de mesurer l’incidence de l’opération d’influence sur ces modifications.

L’appréciation de la portée d’une telle opération reste un point sensible pour les cibles comme pour les attaquants. Si plusieurs recherches ont établi des liens entre viralité et persuasion et, plus récemment, mis en évidence l’effet de l’enfermement dans des bulles informationnelles la mesure, et plus encore la prévision, demeure un enjeu significatif et un point sensible.

Un point également intéressant tient à la réutilisation en Russie de ces contenus. Certains d’entre eux ont été diffusés par des médias russes, qui les présentaient comme de vraies informations parues sur les sites officiels occidentaux visés, et ont enregistré d’importants taux de visite et de lecture.

En effet, il est nécessaire de garder à l’esprit qu’une campagne informationnelle, si elle a une cible initiale, pourra être récupérée et servir à conforter des rhétoriques locales. De tels effets vont au-delà de ceux initialement escomptés sur des publics étrangers.

La réaction officielle à l’égard de cette opération d’influence appelle une observation particulière.

En effet, comme pour les attaques cyber sur les systèmes, les opérations informationnelles, particulièrement celles usant de formats numériques, posent un problème quant à leur attribution à un auteur. Si les éléments techniques peuvent être utiles, ils ne suffisent cependant pas à remonter toute la ligne de commandement à l’origine de l’action analysée.

Dans ce cas particulier, si des noms de fichiers étaient en russe, si les fuseaux horaires à partir desquels les auteurs des campagnes de Doppelgänger ont officié correspondaient, notamment, à la région d’Irkoutsk, cela ne suffit pas pour incriminer avec une certitude absolue la Russie, car les hackers auraient parfaitement pu être engagés par un commanditaire privé ou étatique d’un pays tiers.

Si le « qui bono » ainsi que les thématiques retenues pointent vers la Russie, la possibilité pour Moscou d’adopter une position de déni plausible rend ces opérations particulièrement séduisantes, car elles augmentent l’épaisseur du fameux brouillard de la guerre. C’est pour cette raison que les éditeurs de sécurité et les agences nationales restent prudents dans leurs rapports. À défaut de pouvoir prouver à 100 % l’implication directe d’un État, ils préféreront parler, par exemple, d’acteurs sinophones, russophones ou hispanophones.

Dans le cas de Doppelgänger, la ministre française des Affaires étrangères n’a pas pris de précautions de langage. En déclarant que les autorités françaises avaient « mis en évidence l’existence d’une campagne numérique de manipulation de l’information [..] impliquant des acteurs russes et à laquelle des entités étatiques ou affiliées à l’État russe ont participé », l’État français, par la voix de Catherine Colonna, a opté pour une prise de position ferme qui intervient, certes, au lendemain de l’attaque ayant visé le site du ministère, mais aussi au moment où la contre-offensive ukrainienne vient de démarrer et à la veille de la réunion de l’OTAN des 11-12 juillet, qui débattra largement de la situation ukrainienne et de l’action russe.

Pour autant, la campagne Doppelgänger était à peine annoncée dans les médias grand public que des profils connus, vrais et faux, y ont réagi en mettant en doute la véracité des enquêtes menées et en cherchant à réorienter le débat vers les lignes éditoriales et l’impartialité des journaux occidentaux en général. Cette ligne de défense a notamment été employée par Piotr Tolstoï, le vice-président de la Douma.

On le voit : si les campagnes informationnelles restent au cœur de l’actualité des conflits, elles peuvent déborder au-delà des États directement impliqués dans la guerre. Si les États occidentaux avaient déjà pris la mesure de leur existence et du danger qu’elles représentent, ils adoptent aujourd’hui, à l’image de la France, une attitude plus claire et moins timide que par le passé en matière d’attribution de ces opérations. Cette évolution fait échos à la ligne adoptée par la lutte informatique d’influence (L2I) annoncée fin 2021 par Florence Parly, alors ministre des Armées, dont il ressort que la France cherche à mieux comprendre ce nouvel espace de conflictualité et ne s’interdit pas de réaliser elle-même des opérations d’influence numériques, cependant encadrées par un cadre éthique strict.

La propagande Russe internationale: en gros sabots !

La propagande Russe internationale: en gros sabots !

Mi-juin, le site du ministère français des Affaires étrangères a été victime d’un « clonage ». Pendant une durée qui n’a pas encore été définie avec exactitude, une partie des internautes croyant se connecter sur le véritable site ont été exposés à des messages présentés comme des communiqués du ministère mais reprenant en réalité la propagande russe sur la guerre qui oppose actuellement Moscou à Kiev. Les sites de plusieurs médias français – ceux du Monde, de 20 Minutes, du Figaro ou encore du Parisien ont connu le même sort, ainsi qu’un certain nombre de médias allemands, britanniques ou encore italiens. Certains de ces « clones » sont restés actifs durant des semaines. À défaut d’être originale, cette opération, surnommée « Doppelgänger » (mot allemand signifiant « double » ou « sosie »), est notable par son ampleur et par certaines de ses modalités. Identifiée depuis plusieurs mois, elle a fait l’objet d’analyses poussées, notamment de la part de l’EU DisinfoLab, l’organe de lutte contre la désinformation de l’UE.
.

Par Christine Dugoin-Clément
Analyste en géopolitique, membre associé au Laboratoire de Recherche IAE Paris – Sorbonne Business School, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chaire « normes et risques », IAE Paris – Sorbonne Business School dans The Conversation

Notons toutefois que cette désinformation le plus souvent russe ne se caractérise pas par sa finesse et son intelligence. De ce point de vue, les propagandistes s’inspirent de la culture de la grosse ficelle en Russie qui consiste en général à travestir grossièrement la vérité. La simple lecture de ce style des années 50 discrédite d’entrée le propos .NDLR

En outre – et ce n’est pas anodin, car il est toujours délicat d’attribuer de tels agissements à des acteurs précis –, le ministère français des Affaires étrangères a cette fois affirmé avec assurance que l’attaque a été organisée par les autorités russes.

La pratique consistant à réaliser des copies de certains sites, suffisamment fidèles pour que les internautes ne détectent pas l’usurpation d’identité et accordent leur confiance à ces clones malveillants, existe depuis des années sous la dénomination de « typosquatting ». De telles méthodes avaient déjà pu être observées pendant la pandémie de Covid-19, et dès avant l’ère numérique, au travers de la diffusion de contrefaçons de journaux, en particulier durant la guerre froide.

[Plus de 85 000 lecteurs font confiance aux newsletters de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd’hui]

Les premiers sites reconnus comme étant liés à la campagne Doppelgänger sont apparus en juin 2022, pour atteindre quelque 50 contrefaçons répertoriées.

Le seul fait que ces différents sites clonés partagent tous la même thématique – promouvoir la vision russe de la guerre en Ukraine – ne suffit pas à affirmer avec certitude qu’ils sont liés entre eux. En revanche, les éléments fournis par les analyses techniques ont permis de démontrer qu’ils relèvent tous d’une même campagne.

En effet, à l’examen des différents sites, des caractéristiques communes apparaissent. Par exemple, les vidéos accompagnant les articles contrefaits avaient des métadonnées et des formats de nom communs, et étaient hébergées sur les mêmes serveurs. En outre, les liens contenus sur les Doppelgänger renvoyaient tous vers les sites authentiques des médias dont l’identité était contrefaite, afin de rendre les sites clonés plus crédibles.

.
Ajoutons que les sites ont initialement été hébergés sous réseau de diffusion de contenu (Content Delivery Network – CDN). Il s’agit d’un groupe de serveurs répartis dans diverses régions dont la coordination permet d’accélérer la diffusion d’un contenu, mais aussi de mieux résister aux attaques par déni de service (DDOS) qui visent à saturer un serveur jusqu’à rendre un site inaccessible : la multiplication des serveurs rend la surcharge plus difficile à mettre en place. Un autre avantage particulièrement appréciable, en l’espèce, est la multiplication des pistes à suivre pour qui voudra remonter jusqu’à l’origine de l’action.

Les chercheurs de plusieurs organismes parmi lesquels Qurium, ont analysé les domaines de premier niveau (top-level domain -TLD), qui apparaissent à la fin du nom de domaine utilisé par les faux sites : ltd, fun, ws, today, cfd, asia et autres. Ils ont ensuite collecté et analysé les certificats de SSL qui sécurisent la communication entre le navigateur et le site pour constater que la cinquantaine de domaines déployés en quelque dix semaines était exploitée par un petit nombre de sites d’hébergement.

Un point intéressant, tant du point de vue technique que de la stratégie employée, réside dans la géolocalisation et, plus exactement, le géoblocage des internautes. En effet, les clones des journaux allemands (huit des principales agences de presse du pays ont été victimes de cette opération) ne pouvaient être consultés que depuis une adresse IP identifiée en Allemagne. Toute autre localisation dirigeait vers un autre site, totalement décorrélé du Doppelgänger, notamment un site menant vers un conte de Grimm. Il en allait de même pour les clones britanniques, italiens ou français – spécificité qui a rendu l’analyse plus compliquée, montrant une finesse des stratèges ayant mis en œuvre cette opération.

L’étude des cookies utilisés par les Doppelgänger a montré qu’ils employaient un logiciel de suivi de flux et de trafic, Keitaro. Le choix de ce logiciel témoigne de connaissances en marketing et laisse supposer que l’équipe inclut des acteurs familiers des milieux de la publicité. Grâce à ce logiciel, les différents contenus peuvent être suivis comme des campagnes à part entière, laissant supposer que les auteurs des sites ont voulu avoir une vision très précise des performances de ceux-ci (fréquentation, temps passé par les internautes à les consulter, etc.).

L’intégration à l’opération informationnelle de ces pratiques venues du marketing est loin d’être anodine. En effet, l’un des enjeux des opérations d’influence est de générer une viralité suffisante pour atteindre le public le plus large possible. On constate que cet objectif était particulièrement recherché par les auteurs des Doppelgänger. Les articles contrefaits ont ainsi été largement diffusés sur les réseaux sociaux par l’entremise de nombreux comptes, dont une bonne partie était des faux. Une fois utilisés, la plupart de ces comptes ont été abandonnés par leurs propriétaires, rappelant la destruction de « comptes brûlés ».

Pour augmenter la viralité et l’impact d’un contenu contrefait, l’un des moyens les plus efficaces est de parvenir à ce qu’un média le reprenne : il bénéficiera alors d’une légitimité et d’une caisse de résonance nettement supérieures à celles offertes par les seuls réseaux sociaux où ses promoteurs l’afficheront.

Toujours dans cette recherche de viralité, on a pu observer que les auteurs de l’opération ont réalisé une forme d’investissement en achetant des espaces de publicité sur les réseaux sociaux.

Un élément central reste ambigu : la mesure de l’effet de la campagne d’influence. Pour mesurer l’impact d’une opération informationnelle, il faudrait, de fait, disposer d’un point de mesure delta à partir duquel procéder à un comparatif. Or il est difficile de dater avec précision le début d’une opération informationnelle par nature discrète, ce qui permettrait de tenter d’en mesurer les répercussions sur la période suivante. En outre, à supposer que cette condition soit remplie, il faudrait encore pouvoir isoler les variables à l’origine de l’infléchissement des comportements ou des points de vue afin de mesurer l’incidence de l’opération d’influence sur ces modifications.

L’appréciation de la portée d’une telle opération reste un point sensible pour les cibles comme pour les attaquants. Si plusieurs recherches ont établi des liens entre viralité et persuasion et, plus récemment, mis en évidence l’effet de l’enfermement dans des bulles informationnelles la mesure, et plus encore la prévision, demeure un enjeu significatif et un point sensible.

Un point également intéressant tient à la réutilisation en Russie de ces contenus. Certains d’entre eux ont été diffusés par des médias russes, qui les présentaient comme de vraies informations parues sur les sites officiels occidentaux visés, et ont enregistré d’importants taux de visite et de lecture.

En effet, il est nécessaire de garder à l’esprit qu’une campagne informationnelle, si elle a une cible initiale, pourra être récupérée et servir à conforter des rhétoriques locales. De tels effets vont au-delà de ceux initialement escomptés sur des publics étrangers.

La réaction officielle à l’égard de cette opération d’influence appelle une observation particulière.

En effet, comme pour les attaques cyber sur les systèmes, les opérations informationnelles, particulièrement celles usant de formats numériques, posent un problème quant à leur attribution à un auteur. Si les éléments techniques peuvent être utiles, ils ne suffisent cependant pas à remonter toute la ligne de commandement à l’origine de l’action analysée.

Dans ce cas particulier, si des noms de fichiers étaient en russe, si les fuseaux horaires à partir desquels les auteurs des campagnes de Doppelgänger ont officié correspondaient, notamment, à la région d’Irkoutsk, cela ne suffit pas pour incriminer avec une certitude absolue la Russie, car les hackers auraient parfaitement pu être engagés par un commanditaire privé ou étatique d’un pays tiers.

Si le « qui bono » ainsi que les thématiques retenues pointent vers la Russie, la possibilité pour Moscou d’adopter une position de déni plausible rend ces opérations particulièrement séduisantes, car elles augmentent l’épaisseur du fameux brouillard de la guerre. C’est pour cette raison que les éditeurs de sécurité et les agences nationales restent prudents dans leurs rapports. À défaut de pouvoir prouver à 100 % l’implication directe d’un État, ils préféreront parler, par exemple, d’acteurs sinophones, russophones ou hispanophones.

Dans le cas de Doppelgänger, la ministre française des Affaires étrangères n’a pas pris de précautions de langage. En déclarant que les autorités françaises avaient « mis en évidence l’existence d’une campagne numérique de manipulation de l’information [..] impliquant des acteurs russes et à laquelle des entités étatiques ou affiliées à l’État russe ont participé », l’État français, par la voix de Catherine Colonna, a opté pour une prise de position ferme qui intervient, certes, au lendemain de l’attaque ayant visé le site du ministère, mais aussi au moment où la contre-offensive ukrainienne vient de démarrer et à la veille de la réunion de l’OTAN des 11-12 juillet, qui débattra largement de la situation ukrainienne et de l’action russe.

Pour autant, la campagne Doppelgänger était à peine annoncée dans les médias grand public que des profils connus, vrais et faux, y ont réagi en mettant en doute la véracité des enquêtes menées et en cherchant à réorienter le débat vers les lignes éditoriales et l’impartialité des journaux occidentaux en général. Cette ligne de défense a notamment été employée par Piotr Tolstoï, le vice-président de la Douma.

On le voit : si les campagnes informationnelles restent au cœur de l’actualité des conflits, elles peuvent déborder au-delà des États directement impliqués dans la guerre. Si les États occidentaux avaient déjà pris la mesure de leur existence et du danger qu’elles représentent, ils adoptent aujourd’hui, à l’image de la France, une attitude plus claire et moins timide que par le passé en matière d’attribution de ces opérations. Cette évolution fait échos à la ligne adoptée par la lutte informatique d’influence (L2I) annoncée fin 2021 par Florence Parly, alors ministre des Armées, dont il ressort que la France cherche à mieux comprendre ce nouvel espace de conflictualité et ne s’interdit pas de réaliser elle-même des opérations d’influence numériques, cependant encadrées par un cadre éthique strict.

Mi-juin, le site du ministère français des Affaires étrangères a été victime d’un « clonage ». Pendant une durée qui n’a pas encore été définie avec exactitude, une partie des internautes croyant se connecter sur le véritable site ont été exposés à des messages présentés comme des communiqués du ministère mais reprenant en réalité la propagande russe sur la guerre qui oppose actuellement Moscou à Kiev.

Les sites de plusieurs médias français – ceux du Monde, de 20 Minutes, du Figaro ou encore du Parisien ont connu le même sort, ainsi qu’un certain nombre de médias allemands, britanniques ou encore italiens. Certains de ces « clones » sont restés actifs durant des semaines.

À défaut d’être originale, cette opération, surnommée « Doppelgänger » (mot allemand signifiant « double » ou « sosie »), est notable par son ampleur et par certaines de ses modalités. Identifiée depuis plusieurs mois, elle a fait l’objet d’analyses poussées, notamment de la part de l’EU DisinfoLab, l’organe de lutte contre la désinformation de l’UE.

En outre – et ce n’est pas anodin, car il est toujours délicat d’attribuer de tels agissements à des acteurs précis –, le ministère français des Affaires étrangères a cette fois affirmé avec assurance que l’attaque a été organisée par les autorités russes.

La pratique consistant à réaliser des copies de certains sites, suffisamment fidèles pour que les internautes ne détectent pas l’usurpation d’identité et accordent leur confiance à ces clones malveillants, existe depuis des années sous la dénomination de « typosquatting ». De telles méthodes avaient déjà pu être observées pendant la pandémie de Covid-19, et dès avant l’ère numérique, au travers de la diffusion de contrefaçons de journaux, en particulier durant la guerre froide.

Les premiers sites reconnus comme étant liés à la campagne Doppelgänger sont apparus en juin 2022, pour atteindre quelque 50 contrefaçons répertoriées.

Le seul fait que ces différents sites clonés partagent tous la même thématique – promouvoir la vision russe de la guerre en Ukraine – ne suffit pas à affirmer avec certitude qu’ils sont liés entre eux. En revanche, les éléments fournis par les analyses techniques ont permis de démontrer qu’ils relèvent tous d’une même campagne.

En effet, à l’examen des différents sites, des caractéristiques communes apparaissent. Par exemple, les vidéos accompagnant les articles contrefaits avaient des métadonnées et des formats de nom communs, et étaient hébergées sur les mêmes serveurs. En outre, les liens contenus sur les Doppelgänger renvoyaient tous vers les sites authentiques des médias dont l’identité était contrefaite, afin de rendre les sites clonés plus crédibles.

Ajoutons que les sites ont initialement été hébergés sous réseau de diffusion de contenu (Content Delivery Network – CDN). Il s’agit d’un groupe de serveurs répartis dans diverses régions dont la coordination permet d’accélérer la diffusion d’un contenu, mais aussi de mieux résister aux attaques par déni de service (DDOS) qui visent à saturer un serveur jusqu’à rendre un site inaccessible : la multiplication des serveurs rend la surcharge plus difficile à mettre en place. Un autre avantage particulièrement appréciable, en l’espèce, est la multiplication des pistes à suivre pour qui voudra remonter jusqu’à l’origine de l’action.

Les chercheurs de plusieurs organismes parmi lesquels Qurium, ont analysé les domaines de premier niveau (top-level domain -TLD), qui apparaissent à la fin du nom de domaine utilisé par les faux sites : ltd, fun, ws, today, cfd, asia et autres. Ils ont ensuite collecté et analysé les certificats de SSL qui sécurisent la communication entre le navigateur et le site pour constater que la cinquantaine de domaines déployés en quelque dix semaines était exploitée par un petit nombre de sites d’hébergement.

Un point intéressant, tant du point de vue technique que de la stratégie employée, réside dans la géolocalisation et, plus exactement, le géoblocage des internautes. En effet, les clones des journaux allemands (huit des principales agences de presse du pays ont été victimes de cette opération) ne pouvaient être consultés que depuis une adresse IP identifiée en Allemagne. Toute autre localisation dirigeait vers un autre site, totalement décorrélé du Doppelgänger, notamment un site menant vers un conte de Grimm. Il en allait de même pour les clones britanniques, italiens ou français – spécificité qui a rendu l’analyse plus compliquée, montrant une finesse des stratèges ayant mis en œuvre cette opération.

L’étude des cookies utilisés par les Doppelgänger a montré qu’ils employaient un logiciel de suivi de flux et de trafic, Keitaro. Le choix de ce logiciel témoigne de connaissances en marketing et laisse supposer que l’équipe inclut des acteurs familiers des milieux de la publicité. Grâce à ce logiciel, les différents contenus peuvent être suivis comme des campagnes à part entière, laissant supposer que les auteurs des sites ont voulu avoir une vision très précise des performances de ceux-ci (fréquentation, temps passé par les internautes à les consulter, etc.).

L’intégration à l’opération informationnelle de ces pratiques venues du marketing est loin d’être anodine. En effet, l’un des enjeux des opérations d’influence est de générer une viralité suffisante pour atteindre le public le plus large possible. On constate que cet objectif était particulièrement recherché par les auteurs des Doppelgänger. Les articles contrefaits ont ainsi été largement diffusés sur les réseaux sociaux par l’entremise de nombreux comptes, dont une bonne partie était des faux. Une fois utilisés, la plupart de ces comptes ont été abandonnés par leurs propriétaires, rappelant la destruction de « comptes brûlés ».

Pour augmenter la viralité et l’impact d’un contenu contrefait, l’un des moyens les plus efficaces est de parvenir à ce qu’un média le reprenne : il bénéficiera alors d’une légitimité et d’une caisse de résonance nettement supérieures à celles offertes par les seuls réseaux sociaux où ses promoteurs l’afficheront.

Toujours dans cette recherche de viralité, on a pu observer que les auteurs de l’opération ont réalisé une forme d’investissement en achetant des espaces de publicité sur les réseaux sociaux.

Un élément central reste ambigu : la mesure de l’effet de la campagne d’influence. Pour mesurer l’impact d’une opération informationnelle, il faudrait, de fait, disposer d’un point de mesure delta à partir duquel procéder à un comparatif. Or il est difficile de dater avec précision le début d’une opération informationnelle par nature discrète, ce qui permettrait de tenter d’en mesurer les répercussions sur la période suivante. En outre, à supposer que cette condition soit remplie, il faudrait encore pouvoir isoler les variables à l’origine de l’infléchissement des comportements ou des points de vue afin de mesurer l’incidence de l’opération d’influence sur ces modifications.

L’appréciation de la portée d’une telle opération reste un point sensible pour les cibles comme pour les attaquants. Si plusieurs recherches ont établi des liens entre viralité et persuasion et, plus récemment, mis en évidence l’effet de l’enfermement dans des bulles informationnelles la mesure, et plus encore la prévision, demeure un enjeu significatif et un point sensible.

Un point également intéressant tient à la réutilisation en Russie de ces contenus. Certains d’entre eux ont été diffusés par des médias russes, qui les présentaient comme de vraies informations parues sur les sites officiels occidentaux visés, et ont enregistré d’importants taux de visite et de lecture.

En effet, il est nécessaire de garder à l’esprit qu’une campagne informationnelle, si elle a une cible initiale, pourra être récupérée et servir à conforter des rhétoriques locales. De tels effets vont au-delà de ceux initialement escomptés sur des publics étrangers.

La réaction officielle à l’égard de cette opération d’influence appelle une observation particulière.

En effet, comme pour les attaques cyber sur les systèmes, les opérations informationnelles, particulièrement celles usant de formats numériques, posent un problème quant à leur attribution à un auteur. Si les éléments techniques peuvent être utiles, ils ne suffisent cependant pas à remonter toute la ligne de commandement à l’origine de l’action analysée.

Dans ce cas particulier, si des noms de fichiers étaient en russe, si les fuseaux horaires à partir desquels les auteurs des campagnes de Doppelgänger ont officié correspondaient, notamment, à la région d’Irkoutsk, cela ne suffit pas pour incriminer avec une certitude absolue la Russie, car les hackers auraient parfaitement pu être engagés par un commanditaire privé ou étatique d’un pays tiers.

Si le « qui bono » ainsi que les thématiques retenues pointent vers la Russie, la possibilité pour Moscou d’adopter une position de déni plausible rend ces opérations particulièrement séduisantes, car elles augmentent l’épaisseur du fameux brouillard de la guerre. C’est pour cette raison que les éditeurs de sécurité et les agences nationales restent prudents dans leurs rapports. À défaut de pouvoir prouver à 100 % l’implication directe d’un État, ils préféreront parler, par exemple, d’acteurs sinophones, russophones ou hispanophones.

Dans le cas de Doppelgänger, la ministre française des Affaires étrangères n’a pas pris de précautions de langage. En déclarant que les autorités françaises avaient « mis en évidence l’existence d’une campagne numérique de manipulation de l’information [..] impliquant des acteurs russes et à laquelle des entités étatiques ou affiliées à l’État russe ont participé », l’État français, par la voix de Catherine Colonna, a opté pour une prise de position ferme qui intervient, certes, au lendemain de l’attaque ayant visé le site du ministère, mais aussi au moment où la contre-offensive ukrainienne vient de démarrer et à la veille de la réunion de l’OTAN des 11-12 juillet, qui débattra largement de la situation ukrainienne et de l’action russe.

Pour autant, la campagne Doppelgänger était à peine annoncée dans les médias grand public que des profils connus, vrais et faux, y ont réagi en mettant en doute la véracité des enquêtes menées et en cherchant à réorienter le débat vers les lignes éditoriales et l’impartialité des journaux occidentaux en général. Cette ligne de défense a notamment été employée par Piotr Tolstoï, le vice-président de la Douma.

On le voit : si les campagnes informationnelles restent au cœur de l’actualité des conflits, elles peuvent déborder au-delà des États directement impliqués dans la guerre. Si les États occidentaux avaient déjà pris la mesure de leur existence et du danger qu’elles représentent, ils adoptent aujourd’hui, à l’image de la France, une attitude plus claire et moins timide que par le passé en matière d’attribution de ces opérations. Cette évolution fait échos à la ligne adoptée par la lutte informatique d’influence (L2I) annoncée fin 2021 par Florence Parly, alors ministre des Armées, dont il ressort que la France cherche à mieux comprendre ce nouvel espace de conflictualité et ne s’interdit pas de réaliser elle-même des opérations d’influence numériques, cependant encadrées par un cadre éthique strict.

Repenser l’architecture financière internationale ?

Repenser-l’architecture-financière-internationale ?


Pour le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, deschangements doivent être entrepris pour lutter contre l’insécurité alimentaire, le changement climatique, une dette sans cesse croissante et les effets perturbateurs du Covid-19.

Un appel légitime à la solidarité financière internationale au service de la pauvreté et du climat. Reste que tout n’est pas une affaire de structure financière ou de montant d’enveloppe mais aussi de modalités d’intervention et de gouvernance. NDLR

Tribune dans le Monde

Récemment, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a tiré sur la sonnette d’alarme, suscitant des inquiétudes. La réalisation des objectifs de développement durable (ODD) accuse du retard, a-t-il lancé en avertissement. Le président français, Emmanuel Macron, a pour sa part convoqué une conférence mondiale sur ce sujet, à Paris ce mois-ci. Des changements doivent être entrepris.

Reconnaître que l’architecture financière internationale est en perte de vitesse alors que le monde est confronté à de multiples défis d’envergure planétaire.

L’architecture financière internationale a un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre l’insécurité alimentaire dans le monde, le changement climatique, une dette sans cesse croissante, les effets perturbateurs du Covid-19, en plus de contribuer à une préparation plus efficace pour faire face à une future pandémie. Cela est essentiel pour un avenir qui est déjà là. Avant la première flambée de Covid-19, les progrès accomplis en direction de la réalisation des ODD étaient mitigés ; le déficit annuel de financement des ODD s’élevait à 2 500 milliards de dollars pour les pays en développement. L’Afrique à elle seule aura besoin de 1 300 milliards de dollars par an pour satisfaire ses besoins en matière de développement durable d’ici à 2030. Pourtant, le financement disponible est limité et insuffisant pour relever ces défis mondiaux.

 L’architecture financière internationale doit résolument s’attaquer au changement climatique.

Le changement climatique est dévastateur pour les économies africaines. L’Afrique perd de 7 à 15 milliards de dollars par an en raison du changement climatique, une perte qui devrait atteindre entre 45 et 50 milliards de dollars par an d’ici à 2040. Pour inverser les effets du changement climatique, l’Afrique a en moyenne besoin de 2 700 milliards de dollars d’ici à 2030. Face à l’évolution actuelle, il sera impossible de soutenir la résilience climatique du continent et une transition énergétique juste.

Pour une taxe internationale sur les transactions financières

Pour une taxe internationale sur les transactions financières


Plus de 70 économistes internationaux, dont Joseph Stiglitz, Jayati Ghosh et Laurence Tubiana, appellent dans une tribune au « Monde » à créer une taxe mondiale sur les transactions boursières pour financer la lutte contre la pauvreté et le réchauffement. Le Sommet international pour un nouveau pacte financier mondial, qui se tient à Paris les 22 et 23 juin, est pour eux l’occasion idéale.

« Taxe Robin des bois », taxe Tobin ou TTF, quel que soit le nom qu’on lui donne, l’idée d’une taxe sur les transactions financières pour rééquilibrer les effets néfastes de la mondialisation gagne en popularité à chaque nouvelle crise économique. Et pour cause, son principe est simple : étant donné l’ampleur des transactions réalisées sur les marchés financiers, il suffit d’appliquer une taxe à taux extrêmement faible pour lever des recettes fiscales importantes, sans qu’il n’y ait d’incidences sur le fonctionnement des marchés.

La TTF présente tous les atouts qui font un bon impôt : elle est peu distorsive, avec des effets redistributifs forts, ses recettes sont potentiellement élevées et ses frais de recouvrement minimes. Si la TTF est si populaire, c’est également en réaction à l’explosion des volumes de transactions que l’on observe avec la déréglementation des marchés et le développement du trading haute fréquence. Depuis les années 1970, au niveau mondial, la valeur des transactions boursières a été multipliée par plus de 500. En France, le montant annuel des transactions à la Bourse de Paris était de 3,5 milliards d’euros en 1970, de 9 milliards en 1980, 100 milliards en 1990, 1 000 milliards en 2000, pour atteindre plus de 2 000 milliards aujourd’hui.

C’est sans doute pour toutes ces raisons qu’elle est aujourd’hui appliquée, sous diverses formes, dans plus d’une trentaine de pays : en France, en Italie, en Espagne, en Suisse, à Hongkong ou à Taïwan notamment, et de façon ininterrompue depuis plus de trois siècles au Royaume-Uni – la stamp duty y est même le plus vieil impôt en vigueur. A l’évidence, les taxes sur les transactions financières en vigueur n’ont pas empêché le développement des places financières qui les appliquent, et qui figurent parmi les plus importantes au monde.

Les discussions autour de la TTF portent invariablement sur son incidence : les uns espèrent réduire l’instabilité des marchés en décourageant la spéculation, tandis que les autres rejettent en bloc son principe même, redoutant une hausse de la volatilité par manque de liquidités. Les études empiriques donnent tort aux premiers comme aux seconds. Telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, la TTF a très peu d’impact sur les marchés. Ce n’est ni l’apocalypse redoutée par certains, ni la panacée espérée par d’autres. Il ne s’agit donc ni de punir les banquiers, ni les marchés, puisqu’une taxe avec une assiette large et un taux faible n’engendre pratiquement pas de distorsions, mais rapporte des recettes élevées.

Economie: Attention à la baisse de croissance internationale

Economie: Attention à la baisse de croissance internationale

Occupée et préoccupés par la crise des retraites, la France en oublie de traiter de la conjoncture économique qui s’annonce assez maussade pour 2023. Il y a la nette baisse d’activité aux États-Unis mais plus généralement un assez net tassement de la croissance du commerce international. En France même la consommation recule de 4 % pour le dernier mois connu hypothéquant déjà la très faible perspective de croissance de 0. 6 % pour 2023.D’après l’OMC, la croissance du commerce international qui avait progressé de 2,7 % en 2022 devrait passer 2023 et atteindre seulement 1,7 %.

« Les effets persistants du Covid-19 ( notamment en Chine) et les tensions géopolitiques croissantes sont les principaux facteurs ayant influé sur le commerce et la production en 2022 et il est probable qu’il en sera toujours ainsi en 2023 », explique l’économiste en chef de l’OMC Ralph Ossa qui appelle également les gouvernements et les organismes de réglementation à être « attentifs à ces risques financiers » soulevées dans le sillage de la faillite de SVB.

En 2024, la croissance du commerce devrait rebondir à 3,2% d’après l’OMC. Une prévision assez hypothétique car cette estimation est « teintée d’une incertitude plus forte que d’habitude », nuance l’organisation basée à Genève. Sa directrice générale met aussi en garde contre les politiques protectionnistes et leurs retombées sur la croissance.

Les investisseurs constatent que la reprise en Chine n’est pas aussi forte que prévu et s’inquiètent désormais de la santé de la première économie américaines . Des créations d’emplois privés plus faibles que prévu en mars et surtout le ralentissement plus fort qu’attendu de l’activité dans les services (ISM) publié mercredi aux États-Unis suscitent des craintes parce qu’ils font planer un risque de contraction.

Environnement et ONU: une vraie justice climatique internationale ?

Environnement et ONU: une vraie justice climatique internationale ?

L’Assemblée générale de l’ONU a adopté, mercredi 29 mars, une résolution « historique » mais non contraignante visant à faire définir par la justice internationale les « obligations » des Etats dans la lutte contre le changement climatique. Un événement qui intervient après des années de campagne de l’archipel du Vanuatu, en première ligne face aux dévastations du réchauffement.

Avec l’adoption par consensus de cette résolution co-sponsorisée par plus de 130 Etats, la Cour internationale de justice (CIJ) devra désormais spécifier les différentes « obligations qui incombent aux Etats » dans la protection du système climatique, « pour les générations présentes et futures ». « Un défi sans précédent de portée civilisationnelle », insiste le texte.

« Ensemble, vous écrivez l’Histoire », a lancé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres à la tribune, estimant que même non contraignant, le futur avis de l’organe judiciaire des Nations unies pourrait aider les dirigeants de la planète à « prendre les mesures climatiques plus courageuses et plus fortes dont le monde a si désespérément besoin ».

Il y a une semaine, les experts climat de l’ONU (Giec) ont encore averti que le réchauffement devrait atteindre dès 2030-2035 le seuil de +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris. Alors que les engagements nationaux des Etats à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de l’accord de Paris ne sont pas contraignants, la résolution souligne l’importance d’autres textes internationaux, comme la déclaration universelle des droits de l’Homme.

Même si les avis de la CIJ, organe judiciaire de l’ONU, ne sont pas contraignants, ils portent un poids légal et moral important, souvent pris en compte par les tribunaux nationaux. On pense que le futur avis, attendu d’ici environ deux ans, encouragera les gouvernements à accélérer leur action, par eux-mêmes ou via les recours en justice contre les Etats.

L’ONU, pour une justice climatique internationale

L’ONU, pour une justice climatique internationale

L’Assemblée générale de l’ONU a adopté, mercredi 29 mars, une résolution « historique » mais non contraignante visant à faire définir par la justice internationale les « obligations » des Etats dans la lutte contre le changement climatique. Un événement qui intervient après des années de campagne de l’archipel du Vanuatu, en première ligne face aux dévastations du réchauffement.

Avec l’adoption par consensus de cette résolution co-sponsorisée par plus de 130 Etats, la Cour internationale de justice (CIJ) devra désormais spécifier les différentes « obligations qui incombent aux Etats » dans la protection du système climatique, « pour les générations présentes et futures ». « Un défi sans précédent de portée civilisationnelle », insiste le texte.

« Ensemble, vous écrivez l’Histoire », a lancé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres à la tribune, estimant que même non contraignant, le futur avis de l’organe judiciaire des Nations unies pourrait aider les dirigeants de la planète à « prendre les mesures climatiques plus courageuses et plus fortes dont le monde a si désespérément besoin ».

Il y a une semaine, les experts climat de l’ONU (Giec) ont encore averti que le réchauffement devrait atteindre dès 2030-2035 le seuil de +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris. Alors que les engagements nationaux des Etats à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de l’accord de Paris ne sont pas contraignants, la résolution souligne l’importance d’autres textes internationaux, comme la déclaration universelle des droits de l’Homme.

Même si les avis de la CIJ, organe judiciaire de l’ONU, ne sont pas contraignants, ils portent un poids légal et moral important, souvent pris en compte par les tribunaux nationaux. On pense que le futur avis, attendu d’ici environ deux ans, encouragera les gouvernements à accélérer leur action, par eux-mêmes ou via les recours en justice contre les Etats.

Poutine : un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale

Poutine : un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale

Une décision majeure qui en apparence ne fait ni chaud ni froid à poutine. Effectivement, le problème est celui de la mise en œuvre du mandat d’arrêt qui peut paraître illusoire. Reste qu’on n’est pas à l’abri d’un renversement du régime en Russie ou d’une défaite du pays qui rendrait alors possible l’arrestation du dictateur. En attendant il ne pourra plus guère bouger de Russie. Dans un communiqué ce vendredi, la CPI a indiqué que Vladimir Poutine était désormais visé par un mandat d’arrêt.

« Aujourd’hui, 17 mars 2023, la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre deux personnes dans le cadre de la situation en Ukraine : M. Vladimir Vladimirovitch Poutine et Mme Maria Alekseyevna Lvova-Belova (commissaire russe aux droits de l’enfant) », a déclaré la CPI dans un communiqué.

La CPI estime que le président russe « est présumé responsable du crime de guerre de déportation illégale de population (enfants) et de transfert illégal de population (enfants) des zones occupées d’Ukraine vers la Fédération de Russie. »

« Les crimes auraient été commis sur le territoire ukrainien occupé au moins à partir du 24 février 2022 », a poursuivi la CPI, ajoutant qu’il existait « des motifs raisonnables de croire que M. Poutine est personnellement responsable des crimes susmentionnés ».

Vladimir Poutine est présumé responsable à la fois directement en commettant les actes et pour « l’incapacité à exercer un contrôle approprié sur les subordonnés civils et militaires qui ont commis les actes, ou ont permis qu’ils soient commis », selon le communiqué.

Après la décision rendue par la Cour pénale internationale, le parquet ukrainien a salué une décision « historique ». De son côté, la présidence ukrainienne a fait savoir que ce mandat d’arrêt « n’était que le début » des sanctions à l’encontre de Vladimir Poutine. Une décision jugée « insignifiante » et « dénuée de sens » par Moscou

Energie: Alliance internationale pro-nucléaire

Energie: Alliance internationale pro-nucléaire


. Onze pays de l’Union européenne, emmenés par la France, ont annoncé, mardi 28 février, un approfondissement de leur coopération autour de l’atome, malgré l’opposition farouche de l’Allemagne. « L’énergie nucléaire est l’un des nombreux outils permettant d’atteindre nos objectifs climatiques, de produire de l’électricité de base et de garantir la sécurité de l’approvisionnement », affirment-ils dans une déclaration commune.

La France, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, la Hongrie, la Finlande, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie s’accordent pour « soutenir de nouveaux projets » nucléaires, basés notamment « sur des technologies innovantes », ainsi que « l’exploitation des centrales existantes ». Le texte prévoit des projets communs de formation, « des possibilités de coopération scientifique accrue » et l’échange des « meilleurs pratiques dans la sécurité ».

Pour Paris, le nucléaire, énergie pilotable et sans émissions de CO2, est « complémentaire » des renouvelables pour atteindre l’objectif européen de neutralité carbone en 2050. « Etats-Unis, Royaume-Uni, Corée du Sud, Chine, Inde et même Japon envisagent le nucléaire comme un moyen important de décarboner leur économie. Nous devons être sur un pied d’égalité », avait plaidé la ministre française Agnès Pannier-Runacher lundi.

Les onze pays signataires sont les mêmes qui soutenaient fin 2021 la reconnaissance du caractère « durable » du nucléaire dans la « taxonomie » européenne, une labellisation verte permettant de faciliter certains investissements. Ils avaient obtenu gain de cause dans le texte adopté mi-2022.

Sondage Croissance Internationale: Les patrons européens pessimistes pour 2023

Sondage  Croissance Internationale: Les patrons européens pessimistes pour 2023

 

 

Selon un sondage du cabinet PwC,  les patrons européens sont plus pessimiste que les autres concernant la croissance 2023

Globalement, la grande majorité des 4500 patrons issus de 105 pays qui ont été interrogés par le cabinet PwC voient la croissance mondiale ralentir dans les douze prochains mois. Les patrons européens sont les plus pessimistes et placent l’inflation en tête de leurs inquiétudes. Les Allemands, les Britanniques et les Français estiment même que l’activité décélérera plus vite dans leur pays qu’ailleurs dans le monde. Un résultat logique, le Vieux Continent subissant plus durement la crise énergétique et la guerre en Ukraine.

Cependant, les dirigeants français, qu’ils pilotent une PME ou un grand groupe (l’étude PwC est large), sont plus confiants (93 % de modérément à extrêmement confiants) quant aux perspectives de leur entreprise à trois ans que leurs homologues mondiaux (86 %) et européens (85 %).  Des opinions qui pourrait être largement modifié à échéance de trois ans.

Liz Truss, Première ministre britannique championne de l’impopularité internationale

Liz Truss, Première ministre britannique championne de l’impopularité internationale

D’aprèsl’enquête d’opinion réalisée par la firme américaine Morning Consult, Liz Truss, Première ministre britannique est championne de l’impopularité internationale.

Il est vrai qu’elle a réussi l’exploit de se contredire à peu près sur tous les sujets en quelques jours dépassant en cela les contradictions de Boris Johnson lui-même. Notons que cette première place pourrait lui être disputée par Poutine mais ce dernier n’a pas été sondé.
.
Avec un taux d’approbation de seulement 19% et un solde négatif de 47 points entre les appréciations favorables et défavorables dans l’enquête d’opinion réalisée par la firme américaine Morning Consult, elle figure en queue de peloton du hit-parade des grands dirigeants étrangers. Elle est devancée par le chancelier autrichien Karl Nehammer (22%, -46 points) et son homologue tchèque Petr Fiala (26% , -42 points). Emmanuel Macron (31%, -31 points) figure au treizième rang d’un hit-parade mené par l’Indien Narendra Modi (75%, +55 points), le Mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador (66%, +39 points) et l’Australien Anthony Albanese (58%, +29 points). Vladimir Poutine ne figure pas dans le tableau alors que le président des Etats-Unis, Joe Biden, est septième avec 43% d’appréciations positives et un solde négatif de 7 points.

Taux d’approbation

Narendra Modi (India)
75%

Andrés Manuel López Obrador (Mexico)
66%

Anthony Albanese (Australia)
58%

Magdalena Andersson (Sweden)
54%

Mario Draghi (Italy)
54%

Ignazio Cassis (Switzerland)
49%

Joe Biden (United States)
43%

Micheál Martin (Ireland)
40%

Jair Bolsonaro (Brazil)
42%

Justin Trudeau (Canada)
40%

Alexander De Croo (Belgium)
34%

Pedro Sánchez (Spain)
32%

Emmanuel Macron (France)
31%

Fumio Kishida (Japan)
28%

Olaf Scholz (Germany)
28%

Jonas Gahr Støre (Norway)
27%

Mateusz Morawiecki (Poland)
26%

Petr Fiala (Czech Republic)
26%

Karl Nehammer (Austria)
22%

Liz Truss (United Kingdom)
19%

12345...7



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol