Archive pour le Tag 'Intermittents'

Intermittents : trop de monde dans le système (Michel Menger , Sociologue)

Intermittents : trop de monde dans le système (Michel Menger , Sociologue)

Le récent accord concernant l’indemnisation du chômage des intermittents a été bien accueilli par les syndicats. Toutefois sa pérennité pourrait être menacé en regard du nombre croissant de bénéficiaires qui a été multiplié par 10 en 10 ans, ce qui fait reposer le financement du système essentiellement sur l’Unedic. . « Le paradoxe extraordinaire de ce système, c’est que quand vous créez de l’emploi sous forme intermittente, vous créez aussi du chômage », a expliqué mercredi sur France Info le sociologue et professeur au Collège de France Pierre-Michel Menger. « On a fait rentrer beaucoup plus de monde dans le système qu’il n’y avait de travail à se partager, c’est ça le grand problème », a-t-il estimé. Selon Pierre-Michel Menger, entre 1990 et 2000, on a « multiplié le nombre d’intermittents par dix ». Dans le même temps, le nombre de jours de travail a baissé, « de 68 jours il est passé à 43 jours ». Pierre-Michel Menger a pointé aussi des inégalités « considérables ». « Il y en a qui galèrent comme des malheureux, il y a des vedettes, et au milieu, des intermittents mieux lotis que d’autres : les techniciens ». Pour lui, il est nécessaire de trouver un équilibre de financement. Le professeur au Collège de France a dénoncé aussi « le silence assourdissant des employeurs des intermittents » dans cette crise. « Ils disposent d’un système d’emploi imbattable, ils peuvent employer quelqu’un sans jamais se soucier de sa carrière ». « Le DRH du secteur, c’est l’Unedic et les caisses de retraites », a lancé Pierre-Michel Menger qui a demandé des comptes aux employeurs : « On ne sait pas du tout comment ils utilisent l’intermittence, à un moment donné il faut faire apparaître la vérité du prix du travail ».

 

(France Info)

PSG-Evian : Les intermittents du foot de Paris

PSG-Evian : Les intermittents du foot de Paris

 

C’est bien péniblement que Paris a battu l’un des derniers du classement. Et d’une certaine manière le PSG joue comme des intermittents du spectacle, de temps en temps sur un match.  Et toujours pour les mêmes raisons, un manque de rythme général. Une attaque encore trop improductive avec un Ibra qui n’a pas retrouvé la forme. Un milieu qui n’a pas la densité, la même fluidité que  l’année dernière et surtout une défense toujours aussi fébrile. Sur la tendance, le PSG pourrait bien perdre à la fois le championnat et bien sûr se faire éliminer rapidement en coupe d’Europe. Bref une saison ratée, d’autant plus que Blanc est maintenant complétement discrédite et qu’il n’est pas en capacité d’imposer la rigueur nécessaire à ses vedettes.  Au moins, l’ombre de la crise s’est un peu éloignée. En battant Evian (4-2, buts de Verratti, David Luiz, Pastore et Cavani) ce dimanche, le PSG a signé sa deuxième victoire consécutive après sa qualification en Coupe de la Ligue contre Saint-Etienne. Le minimum syndical pour la formation de Laurent Blanc, qui a encore inquiété contre les Savoyards, surtout en première période. Non, le PSG n’est pas encore redevenu lui-même. En début de semaine passée, on s’est beaucoup moqué de la présence de Thiago Silva et David Luiz dans le onze-type de l’année 2014 de la FIFA. Contre l’ETG, les deux Brésiliens ne sont pas passés au travers. Le deuxième a d’ailleurs marqué le premier but de son équipe. Mais la charnière centrale parisienne a souvent été prise de vitesse en contre, surtout lors de la première demi-heure. Même s’ils ont régulièrement été abandonnés, David Luiz et Thiago Silva n’ont pas beaucoup rassuré, comme sur l’ouverture du score de Cédric Barbosa.  Sa performance médiocre à Saint-Etienne avait été effacée par son but. Pataud et maladroit, Zlatan Ibrahimovic n’a cette fois pas trouvé le chemin des filets. Le Suédois est méconnaissable, et n’a pas encore retrouvé son rythme de croisière. Sa talalgie, qui l’a éloigné des terrains pendant trois mois en début de saison, ne lui servira pas éternellement d’excuse.

Intermittents du spectacle : Valls lâche du mou

Intermittents du spectacle : Valls lâche du mou

 

Valls aime bien adopter une posture  Clémenceau d’opérette et se montrer en homme de conviction et d’autorité. Cependant face aux difficultés, il sait comme Hollande louvoyer. Ce qu’il  va faire sans doute aujourd’hui vis-à-vis du régime d’indemnisation chômage des intermittents.  En fait il ne faut pas compter sur le Medef et les syndicats pour changer leurs positions quand à l’évolution de la convention de l’Unedic (les intermittents représentant un quart du déficit). Du coup il est probable que c’est l’Etat lui-même qui prendra au moins en partie ce qui n’est plus financé par l’UNEDIC  pour les intermittents. Un financement qui ne serait que provisoire (sans doute pour couvrir la période jusqu’en 2017).  Au printemps 2014, les partenaires sociaux gestionnaires de l’Unedic, Medef en tête, ont adopté une nouvelle convention réduisant les avantages dont bénéficient les 110.000 intermittents en cas de chômage. Ils ont en particulier décidé d’allonger le « délai de carence », c’est-à-dire la période non indemnisée avant le début d’une nouvelle période de chômage. La nouvelle convention a également prévu de ramener de 12 à 10 mois la période durant laquelle il faut travailler au moins 507 heures pour être indemnisé.  Les partenaires sociaux ont ainsi voulu limiter les abus et combler en partie le déficit d’un milliard d’euros par an du régime chômage des intermittents, soit le quart du déficit total de l’Unedic, alors qu’ils ne représentent  que 5% des inscrits à Pôle emploi, selon la Cour des comptes.  Malgré le tollé suscité chez les intermittents, le gouvernement a pourtant agréé cette nouvelle convention chômage mais en faisant un geste. Le 19 juillet dernier, Manuel Valls a ainsi annoncé que l’Etat prendrait en charge « de manière transitoire », en fait jusqu’à la mi-2016, l’indemnisation de cette période de carence.  Un geste à 90 millions d’euros en année pleine pour le contribuable. Pour 2014, la convention étant entrée en application au 1er juillet, le coût de cette largesse devrait tout de même dépasser 20 millions d’euros. C’est finalement l’Etat qui pourrait donc une nouvelle fois mettre la main à la poche au nom de la politique culturelle. 

Sondage grève intermittents : les français contre

Sondage grève intermittents :  les français contre

 

Autant lavis des français était net vis-à-vis de la grève de la SNCF (80% contre) autant là c’est beaucoup plus confus même si 55% des français se déclarent contre. En fait beaucoup ignorent tout de ce régime ; il y a certes des abus notamment de vedettes surpayées aussi d’entreprises qui trichent (notamment les boites de production qui travaillent pour la télé. Mais on ne devient pas riche avec ce statut, tout juste de quoi survivre. Surtout cela permet de soutenir une culture qui en bien besoin (et qui mériterait mieux que les pathos nombrilistes ou mélodramatiques) ; Plus de la moitié (55%) des Français se déclarent opposés au mouvement des intermittents, selon un sondage Harris Interactive réalisé pour Le Parisien/Aujourd’hui en France de samedi. Ce sont surtout les hommes de plus de 65 ans aux revenus élevés qui se montrent les plus hostiles au mouvement des intermittents, note Le Parisien. A l’inverse, parmi les jeunes, les femmes et les plus modestes, ils sont 50% à afficher leur soutien au combat des professionnels du spectacle.  « Les Français n’ont pas le sentiment d’être face à des nantis. Ils perçoivent la précarité » des intermittents, note Jean-Daniel Lévy d’Harris Interactive.   Pour autant, à peine 33% des sondés connaissent les revendications exprimées par les intermittents. Ce qui n’empêche pas 56% des personnes interrogées, en particulier chez les plus âgés et les plus aisés, de penser que leur régime doit être supprimé. La mission d’information de l’Assemblée nationale a rendu son rapport sur les intermittents du spectacle. Cet épais rapport de 300 pages, fruit de sept mois de travail, permet de dresser un portrait type de l’intermittent, et notamment de décortiquer ses revenus.  Selon le rapport, un intermittent gagne en moyenne 2.322 euros par mois (2.590 euros pour un technicien et 2.020 euros pour un artiste).  Cette somme inclut à la fois le salaire et l’indemnité versée par l’assurance chômage au titre de l’intermittence. Cette allocation représente en moyenne 1.805 euros par mois, contre 1.123 pour un chômeur lambda. « Le montant et la durée de versement semblent plus avantageux que le droit commun », pointe le rapport.  Toutefois, l’allocation versée à un intermittent est encadrée: elle est au minimum de 31 euros par jour (soit 954 euros par mois si tout le mois est travaillé), et au maximum de 4.188 euros par mois.  Certains intermittents sont donc riches, mais ils sont peu nombreux: ainsi, 5.900 intermittents gagnent plus de 4.188 euros par mois, et même 1.900 gagnent plus de 5.400 euros par mois.   Le rapport montre que le nombre d’intermittents a explosé. Il cite notamment une étude du ministère de la culture, qui indique que leur nombre a triplé entre 1987 et 2006, passant de 40.000 à 123.000. « Parmi les artistes, la progression des effectifs a été la plus forte pour les musiciens dont le nombre est passé de 5.500 à 26.000 en vingt ans« , indique l’étude. Cette explosion est notamment due à l’extension du régime de l’intermittence à un nombre croisant de professions, comme l’avait relevé la Cour des comptes. Notamment, depuis 1999, peuvent en bénéficier machinistes, costumiers, éclairagistes, ainsi que les salariés travaillant dans l’édition musicale, la gestion de salles de spectacle, la production et la promotion de spectacles. Le rapport dresse aussi un portrait type de l’intermittent: c’est un homme (à 61%), qui habite l’Ile-de-France (à 44%), qui a un niveau d’études bac +3 (à 27%), et qui a une origine sociale favorisée, avec un père cadre moyen ou supérieur (à 49%).  L’explosion de l’intermittence (qui est en pratique un CDD) s’est traduite par une explosion de la précarité dans l’audiovisuel et du spectacle. Depuis 1998, la part des CDI est passée de 59% à 36%. L’analyse sur une longue période montre que le nombre de contrats d’intermittents a décuplé entre 1989 et 2007, passant de 220.778 à 2,1 million. « Cette progression est largement imputable au secteur audiovisuel« , indique le rapport.  Surtout, cette progression a été bien plus rapide que le nombre d’intermittents. Résultat: un intermittent effectue en moyenne 16 contrats par an, contre 5 il y a vingt ans.   Autre phénomène: le nombre d’intermittents a cru plus vite que le volume de travail (+77% entre 1989 et 2007). Autrement dit: le nombre de convives a cru plus vite que la taille du gâteau… Conclusion: chaque intermittent travaille de moins en moins: 67 jours par an, contre 103 auparavant.

 

Intermittents : le gouvernement va lâcher…en douce

Intermittents : le gouvernement va lâcher…en douce

Pour le gouvernement, il faut monter ses muscles, déclarer que la réforme, c’est la réforme, on ne recule pas. Pourtant pour les intermittents (largement soutenus contrairement aux cheminots) on va trouver des accommodements. En clair on dit non d’abord, ensuite on négocie. . Le gouvernement  va valider la convention chômage (qui allonge pour certains la durée avant de toucher leurs allocations, augmente leur taux de cotisation et limite le cumul allocation et salaires). Puis il lâchera du lest sur d’autres aspects. Comment? En proposant des mesures pour aider les artistes et techniciens du spectacle les plus précaires, puis en lançant à l’été une grande concertation - entre l’État, le patronat et les syndicats - qui travaillera à une remise à plat à moyen terme du système. «Il faut trouver une solution immédiate pour préserver le dialogue social, les accords entre partenaires sociaux, mais aussi ouvrir une voie d’espoir pour les intermittents du spectacle», a ainsi justifié Manuel Valls sur France Info lundi. Ironie de l’histoire, cette stratégie ressemble à s’y méprendre à celle suivie en 2003 par le gouvernement Raffarin, qui avait créé un fonds d’aide pour les intermittents fragilisés par les nouvelles règles de l’époque. Un fonds qui a coûté jusqu’à 109 millions par an en 2006, avant de s’éteindre. Le gouvernement a peu, à vrai dire, d’alternatives. Il ne peut pas ne pas agréer la convention Unedic qui découle d’un accord signé par le patronat et une majorité de syndicats (CFDT, FO, CFTC) sous peine de tuer le dialogue social. Les syndicats signataires sont d’ailleurs sourcilleux sur les intermittents. Au sortir de la réunion de préparation de la conférence sociale, qui s’est tenue lundi à Matignon, les numéros un de FO et de la CFDT ont vivement réagi aux propos d’Aurélie Filippetti qui appelait samedi les partenaires sociaux «à prendre leurs responsabilités», sous-entendu à renégocier un accord mauvais. «Qu’elle prenne la présidence de l’Unedic!», a tonné Jean-Claude Mailly, de FO. «Aurélie Filippetti a fait une grave erreur», a renchéri Laurent Berger. Pour soutenir leur position, les signataires peuvent s’appuyer sur les dernières évaluations de l’Unedic qui montrent que 74 % des artistes et 25 % des ouvriers et techniciens du spectacle ne subiront, avec le nouvel accord qui entrera en vigueur le 1er juillet, aucun jour de différé (délai avant de percevoir les allocations chômage). Mais l’exécutif a peur de l’annulation des grands festivals de l’été et ne peut se couper d’un monde de la culture traditionnel soutien de la gauche. D’où son projet de redonner des billes aux intermittents. Les mesures seront annoncées en fin de semaine et s’appuieront sur les propositions du médiateur, le député PS Jean-Patrick Gille. L’exercice s’annonce complexe, en période de disette budgétaire. Manuel Valls devra trancher entre les ministères des Finances et du Travail qui campent sur une ligne dure et celui de la Culture, pro-intermittents. Aurélie Filippetti a déclaré dans Le Monde daté de mardi que «l’État est prêt à aller très, très loin dans cette voie» de la réforme du régime. Certes, certaines pistes de réforme, incluses dans le rapport Gille de 2013, ne coûtent rien, comme la requalification des CDD d’usage des intermittents en CDI passé un nombre d’heures, ou la lutte contre les abus. Mais d’autres sujets, comme la remise à plat de la liste des 193 professions ouvrant droit au statut d’intermittent, peuvent être polémiques. Surtout, la manœuvre en deux temps a peu de chances de fonctionner. «La remise à plat du système n’est acceptable que si, au préalable, il n’y a pas d’agrément de la convention», a martelé lundi Denis Gravouil, le patron de la CGT-spectacle. Bref, la situation est, comme à la SNCF, bloquée. En fin de journée, les intermittents du spectacle réunis en assemblée générale dans le parc de la Villette à Paris ont appelé à «amplifier la grève» contre l’agrément de la convention chômage.

 

Intermittents : rejet de la médiation du gouvernement

Intermittents : rejet de  la médiation du gouvernement

 

 

 

 

Ils n’ont pas cédé. Dimanche 8 juin, la grève a été reconduite pour 48 heures au Printemps des comédiens. Massivement : 86 % des votants se sont exprimés pour, lors de l’assemblée générale qui réunissait les personnels permanents et intérimaires du festival, et les équipes artistiques invitées. Qu’un médiateur, Jean-Patrick Gille, ait été nommé samedi 7 juin au soir, pour mener une « mission de propositions » sur la question des intermittents, n’a pas suffi à modifier leur ligne de conduite. Au contraire : « Nous connaissons ce médiateur, et ses positions. Nous savons qu’il est favorable à l’accord que nous dénonçons », explique Luc Sabot, qui devait jouer dans Marx Matériau, un des spectacles annulés.  « Nous ne croyons pas une seconde à cette médiation, que nous prenons pour une provocation », poursuit le comédien. C’est d’ailleurs pour cette raison que la grève n’a pas été reconduite pour une journée, comme ce fut le cas depuis le début du festival, le 3 juin, mais pour deux jours. Jean Varela, le directeur du Printemps des comédiens, espérait une reprise du travail lundi, comme l’avait solennellement demandé un communiqué du conseil d’administration du festival, vendredi 6 juin, tout en affirmant son soutien au mouvement. « La situation devient chaque jour plus complexe, tant du point de vue de l’organisation et de la cohérence artistique du festival, que de son avenir, qui pourrait être compromis si l’on devait aller jusqu’à l’annulation», déclarait-il dimanche matin. Pour y voir plus clair, Jean Varella, va demander aux équipes invitées la semaine prochaine de faire connaître leur intention de jouer ou non.

 

 

Intermittents du spectacle: indemnisations chômage plafonnées

Intermittents du spectacle: indemnisations  chômage plafonnées

Le texte, qui concerne les règles d’indemnisation de l’ensemble des chômeurs, prévoit plusieurs mesures touchant les intermittents les mieux indemnisés. Le cumul entre allocations versées et salaires sera désormais plafonné à 5.475,75 euros bruts par mois, et un nouveau différé d’indemnisation est mis en place. Le projet d’accord prévoit également une augmentation des cotisations des salariés et des employeurs du secteur par rapport aux taux appliqué actuellement. Les signataires demandent enfin à l’Etat d’ouvrir des négociations avant la fin 2014 sur « les moyens de lutter contre la précarité » dans le secteur, « notamment en favorisant le recours au CDI, ainsi que sur la liste des emplois concernés » par le régime de l’intermittence. Cette concertation inclura les représentants des salariés et des employeurs du spectacle et de l’audiovisuel, qui ne sont pas tous sur la ligne du Medef, précise le texte.  « Comme un effort était demandé aux demandeurs d’emplois, l’idée était que cet effort soit partagé » par les intermittents, a indiqué la négociatrice de la CFDT, Véronique Descacq. Selon elles, ces mesures représenteraient 165 millions d’euros entre économies et nouvelles recettes. Dans un communiqué, le Medef s’est félicité d’un « début de refonte du régime des intermittents pour aller vers plus d’équité entre les différents demandeurs d’emplois ». Le vice-président du Medef, Jean-François Pilliard a indiqué ne pas encore « avoir de réponse » du gouvernement concernant la demande d’ouverture d’une concertation. « Le Medef veut absolument pouvoir dire ‘j’ai tapé sur les intermittents’ », a de son côté estimé Denis Gravouil, le secrétaire général de la CGT-Spectacle. « C’est scandaleux qu’on ne mette [dans le projet] que des mesures d’économies et qu’on refuse d’écouter notre proposition de discussions globales. On continue à rendre le système inéquitable, alors qu’on aurait pu discuter du sujet de façon dépassionnée », a-t-il regretté. Des syndicats de salariés, mais aussi d’employeurs du spectacle, avaient élaboré une plateforme commune de propositions et souhaitaient une remise à plat complète du régime. Le plafonnement du cumul allocations/salaires pour les intermittents les mieux indemnisés faisaient partie de leurs propositions. Mais dans leur plateforme, cette mesure était contrebalancée par un assouplissement des critères d’entrée dans l’indemnisation (actuellement 507 heures travaillées sur 10 mois). Le Medef était entré dans les négociations avec la proposition choc de supprimer le régime spécifique des intermittents, et de les réintégrer dans le régime général, moins favorable. Cette idée avait provoqué une forte mobilisation des intermittents, qui ont multiplié manifestations et occupations de lieux symboliques au cours des dernières semaines.

 

Indemnisation Chômage intermittents du spectacle : des abus ?

Indemnisation Chômage intermittents du spectacle : des abus ?

 

300 millions d’euros, c’est l’économie qui serait réalisée si les intermittents étaient soumis aux mêmes règles d’indemnisation que les autres salariés. Aujourd’hui, un intermittent – c’est à dire en principe un artiste ou un technicien, dans le spectacle ou l’audiovisuel – qui travaille quatre mois peut être indemnisé pendant le double, c’est à dire huit mois. Un salarié « lambda » qui travaille quatre mois sera, lui, indemnisé uniquement pendant quatre mois. C’est ce qui ressort de plusieurs rapports de la Cour des comptes et c’est donc aussi ce que dit le Medef. Jean-François Pilliard, négociateur de l’organisation patronale, confirme sur France Info qu’il entend bien relancer le débat : « Est-il légitime qu’une catégorie de salariés bénéficie de différences très importantes avec le droit commun ? Admettre de telles disparités nous paraît très discutable« . D’où la proposition du Medef de faire payer la différence de coût par l’Etat, ou tout simplement de supprimer ces règles spécifiques pour les intermittents. Il s’agit des patrons du secteur culturel, qui ne sont pas représentés par le Medef, et qui l’accusent de faire preuve d’une « ignorance crasse« , mais également de Laurence Parisot, ex-patronne des patrons, qui a pris soin cette semaine de dégommer l’idée de ses successeurs : « L’artiste n’est pas quelqu’un qui travaille comme les autres. On ne peut pas quantifier son travail comme celui des autres métiers. Il faut intégrer cette spécificité, c’est l’intérêt de notre économie. Bien souvent quand vous êtes un dirigeant chinois, si vous avez envie de discuter d’un prochain Airbus à acheter, c’est aussi parce que vous avez été admiratif de la culture française». Chacun s’accorde à dire qu’il y a des abus, même s’ils sont difficiles à quantifier. D’après la Cour des comptes qui parle de « dérive massive » en 2007, 15% des intermittents étaient en fait salariés de façon permanente ou quasi permanente par un même employeur. Et puis les professionnels du secteur ne sont pas contre une réforme. L’économiste Mathieu Grégoire a travaillé sur les propositions des entrepreneurs du spectacle vivant, propositions en partie soutenues par les syndicats : « C’est l’idée d’un cumul fixé à 3.000 euros. Au-dessus de 3.000 euros, on a le droit de toucher des salaires, mais pas des indemnités supplémentaires. Et on reviendrait aussi à un système à date anniversaire. Tous les ans, à la même date, les intermittents devraient revoir leurs droits. Ce système aboutirait à environ 100 millions d’euros d’économies« . Alors y aura-t-il vraiment négociations sur ce sujet ultra-sensible ? En 2003, la fronde des intermittents avait abouti à l’annulation de festivals, dont celui d’Avignon. La question est d’ors et déjà aussi très politique, avec Aurélie Filippetti qui a accusé le Medef de vouloir « tuer la culture« . Certains syndicats se demandent si le Medef n’est d’ailleurs pas là dans une position uniquement tactique, dans une négociation sur l’ensemble des règles d’indemnisation de l’assurance chômage, avec aussi en toile de fond de possibles interférences avec les pourparlers sur le pacte de responsabilité Réponse à toutes ces questions fin mars, date à laquelle les discussions sont censées être bouclées. D’ici là les happenings militants des intermittents du spectacle devraient continuer d’occuper le devant de la scène médiatique.

 

Chômage : suppression du régime des intermittents ?

Chômage : suppression du régime des intermittents ?

 

« Les règles spécifiques relatives à l’indemnisation » des ouvriers et des techniciens du spectacle seront « désormais alignées sur celles du règlement général », stipule le projet d’accord dont l’AFP a obtenu une copie. Le texte du patronat – Medef, CGPME, UPA – propose qu’une « concertation » soit engagée avec l’Etat pour que celui-ci finance le surcoût lié au régime des intermittents.  Cette proposition avait été déjà avancée par le Medef lors de la précédente séance de négociation le 13 février et rejetée par l’ensemble des syndicats. De son côté, le gouvernement avait souligné à plusieurs reprises son « attachement » au régime des intermittents.  Peu avant la publication de ce nouveau projet d’accord, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti a réaffirmé à l’Assemblée nationale que le gouvernement ne laisserait « jamais détruire la spécificité des annexes 8 et 10″ de la convention ayant trait au régime des intermittents. La ministre a qualifié les positions du Medef sur le sujet de « caricaturales et tout à fait scandaleuses ».  Le texte patronal maintient aussi la proposition d’un alignement de l’indemnisation des intérimaires sur le régime général.  Il réitère par ailleurs une autre suggestion polémique: la modulation de l’indemnisation des chômeurs en fonction de la conjoncture.  Le texte souligne « l’ampleur historique » de la dette du régime d’assurance chômage fin 2013 – près de 18 mds d’euros – et insiste sur « la nécessité d’un retour à l’équilibre financier ».  La quatrième et, en théorie, avant-dernière séance de négociations sur la convention de l’assurance chômage jeudi à 14H30 s’annonce tendue. La précédente s’était conclue sur un constat unanime de désaccord, les syndicats déplorant le « durcissement » du ton du patronat.  La CGT a déjà appelé à une manifestation jeudi devant le siège du Medef en réaction aux propositions du patronat qu’elle a qualifiées de « provocations ».  Dans un communiqué, la CGT-Spectacle a estimé que le texte patronal cherche à « stigmatiser une nouvelle fois » les professions culturelles.

 

Intermittents : Parisot s’oppose au MEDEF

Intermittents : Parisot s’oppose au MEDEF  

 

Dans  une tribune, lundi dans Les Echos, Parisot  défend le régime spécial d’assurance chômage des intermittents du spectacle. Et contredit par la même occasion l’organisation qu’elle présidait jusqu’en 2013, le Medef, qui souhaite supprimer ce régime spécial. A trois jours d’une nouvelle séance de négociations entre patronat et syndicats sur l’assurance chômage, la vice-présidente de l’Ifop récuse l’idée qu’il « serait équitable et juste » de supprimer le régime -déficitaire- des intermittents, au nom de l’équilibre financier de l’Unédic. Dès lors, le Medef estime que ce serait à l’Etat d’assumer le « surcoût du traitement plus favorable » réservé aux intermittents. Si Laurence Parisot s’oppose à un tel scénario, c’est parce qu’elle redoute que cette suppression aboutisse à transférer la charge de ce régime sur les comptes de l’Etat. Pour elle, transférer le dossier des intermittents à l’Etat reviendrait à transformer la culture en « culture d’Etat et à fonctionnariser les artistes ». « La question des intermittents est loin d’être un simple problème comptable, elle renvoie au statut de la culture dans notre pays », poursuit l’ex-présidente du Medef, rappelant que « le rayonnement et l’attractivité de notre pays dépendent certes de sa politique économique et budgétaire (…) mais aussi de sa production culturelle ». Et Laurence Parisot de pointer un autre aspect du dossier des intermittents, qu’elle juge bien plus prioritaire : « impérativement lutter contre » les « nombreux abus » dont fait l’objet ce régime.

 




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