Archive pour le Tag 'Interdire'

« Ne pas interdire les écrans » ?

« Ne pas interdire les écrans » ?

 

Un point de vue qui conteste l’interdiction des écrans aux enfants. Un article qui mérite d’être lu mais aussi contesté avec cette confusion entre accès aux écrans et formation au numérique

 

par , Professeure des Universités en Sciences de l’Information et de la Communication, Université de Lorraine, Université de Lorraine

Fin avril 2024, la « Commission Écrans », a rendu au président de la République son rapport pour réguler les pratiques numériques des jeunes. Intitulé « Enfants et écrans : À la recherche du Temps perdu », le texte suscite depuis de nombreuses réactions, particulièrement centrées sur la problématique sanitaire. L’application de certaines de ses recommandations, notamment l’interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans, apparait sujet à caution.

Les 29 propositions oscillent entre « interdiction totale des écrans » et nécessité de « mieux former au numérique ». Face aux interrogations suscitées par cette apparente ambivalence, les co-présidents de cette Commission insistent sur la complémentarité de ces propositions qui sont à tenir ensemble. Interdire les écrans et éduquer au numérique : cet « en même temps » est-il effectivement possible ?

Les vifs débats autour de la place des écrans dans nos espaces intimes, professionnels et sociaux s’ancrent dans une « société du risque » particulièrement inquiète de son avenir, notamment de sa capacité à faire face aux transformations technologiques. Si on peut reconnaître une accélération de ces préoccupations, celles-ci s’inscrivent dans un mouvement anthropologique connu, celui de la « panique morale ». Ce phénomène des paniques morales exprime une crainte quant à la déstabilisation des valeurs sociétales, et se cristallise autour des usages juvéniles desdits écrans et des conséquences de ces usages sur la santé mentale et sociale des enfants et adolescents, ainsi que sur leur développement cognitif et leur culture générale.

Pourtant une importante et robuste étude américaine, menée sur le long terme auprès de 12000 enfants entre 9 et 12 ans, conclut sans hésitation à l’absence de lien entre temps passé « devant les écrans » et incidence sur les fonctions cérébrales et le bien-être des enfants. Pourtant encore, en France, une enquête longitudinale d’envergure, déployée cette fois auprès de 18000 enfants depuis leur naissance, montre que ce sont des facteurs sociaux qui jouent un rôle prépondérant dans le développement de l’enfant.

Malgré ces faits scientifiques, le débat autour de la place desdits écrans dans notre société se polarise, et se caractérise récemment par une ultraradicalisation des postures, ce qui a pour premier effet de porter préjudice à la compréhension de tout un chacun. Au cœur de ce débat, les « écrans ». L’emploi de ce terme générique est en soi problématique, et à l’origine de nombreuses confusions et conclusions hâtives. Les objets techniques qu’il recouvre sont multiples, invisibilisant la diversité et la complexité de leurs usages, du jeu à l’information, en passant par la communication. Distinguer les activités qui ont les écrans pour support a son importance.

Le soir de la remise du rapport produit par la « Commission Écrans », le premier ministre Gabriel Attal a enjoint « l’éducation nationale [à] balayer devant sa porte », de façon à cesser en son sein l’usage de « l’écran pour l’écran ». Un tel propos ne manque pas de surprendre. Cette attaque, vécue comme telle par de nombreux enseignants et personnels de direction, est incompréhensible quand on connaît la vivifiante production pédagogique des enseignants en matière d’éducation par le numérique et au numérique. Incompréhensible aussi quand on sait déjà les difficultés qu’ils rencontrent dans leurs établissements pour faire face à des thématiques complexes comme la protection des données personnelles des mineurs ou encore le phénomène de (cyber-) harcèlement.

Tout comme celui d’« écran », le terme « numérique à l’école » ne signifie pas grand-chose. Il tend même, sans jeu de mots, à faire écran à la diversité de situations, de pratiques et de contenus didactiques expérimentés dans les classes. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. En 2020, un rapport, publié par le Centre national d’étude des systèmes scolaires (CNESCO), a fait le point à travers une vaste revue de littérature engagée par des spécialistes du champ, sur les interrelations entre « numérique et apprentissages scolaires ». Sa conclusion soulignait combien le scénario pédagogique prévalait pour le recours aux outils numériques dans la classe. C’est l’alliance entre stratégie d’enseignement et objectifs d’apprentissages qui fait le sens de l’éducation par le/au numérique.

Ainsi il parait absurde de « bannir les écrans des écoles maternelles » – comme le préconise le rapport de la « Commission Écrans » – alors que les programmes scolaires mentionnent, dès la fin de la Grande Section, la capacité attendue des enfants « à utiliser des objets numériques (appareil photo, tablette, ordinateur) ». De plus, les propositions didactiques des enseignants de maternelle témoignent d’un souci d’allier développement de compétences langagières et exploitation de ressources numériques. Une méta-analyse de 19 études scientifiques montre d’ailleurs que le recours à la tablette numérique auprès d’enfants âgés de 2 à 5 ans favorise – à condition qu’ils soient accompagnés d’adultes – l’amélioration de la capacité à résoudre des problèmes, le développement de compétences mathématiques ou encore de vocabulaire.

C’est tout au long de la scolarité que les compétences numériques sont pensées dans la classe et développées de façon réfléchie, bénéficiant de l’appui des connaissances scientifiques dans le domaine. La Direction du Numérique pour l’Éducation finance des projets de recherche (« Groupes de Travail Numériques »), qui ont précisément pour mission de produire des travaux destinés non seulement à évaluer les pratiques numériques dans l’enseignement et les apprentissages, mais aussi à soutenir les acteurs – enseignants, personnels de direction et d’encadrement, notamment – dans la mise en œuvre de scénarios efficients.

Un de ces groupes de recherche (GTnum EMILIE) inscrit son travail autour du grand triptyque organisateur des apprentissages des langages « Dire, Lire, Écrire » pour favoriser une éducation aux médias et à l’information ancrée dans les réalités éducatives et sociales à destination des élèves de cycles 2 et 3.

Conjointement, face à la menace que constitue incontestablement l’empire des GAFAM sur les libertés individuelles et collectives, le cadre éthique dans lequel se déploient ces usages numériques fait l’objet d’une réflexion partagée par les enseignants et personnels d’encadrement. Ceux-ci sont de plus en plus soucieux d’adopter des usages et des pratiques en cohérence avec le règlement général sur la protection des données (RGPD) mais aussi avec des valeurs – celles des communs numériques – en adéquation avec l’idéal de l’école républicaine.

La question dudit numérique dans l’éducation dépasse très largement le cadre de l’école, et la sphère privée fait l’objet également de toutes les attentions. Là encore, le discours politique et médiatique apparait clivant, le premier ministre n’hésitant pas à affirmer le 30 novembre 2023 : « Concernant l’usage des écrans à la maison, nous sommes proches d’une catastrophe sanitaire et éducative ». Encore une fois, les travaux scientifiques ne corroborent pas cette affirmation. Ils mettent en avant des usages sociaux différenciés des objets connectés selon les médiations parentales à l’œuvre, mais aussi plus largement les contextes culturels.

 

S’il est évident que l’intégration de cet objet socialement partagé constitue un défi pour l’exercice de la parentalité, il n’en reste pas moins que les parents font face, et ont besoin tout à la fois d’informations fiables sur le sujet et de soutien. Comme le montrait en 2021 une enquête menée auprès de 1852 parents d’enfants âgés entre 6 et 11 ans, ils attendent de l’école la prise en charge de compétences comme « évaluer/vérifier l’information » et « se protéger du cyberharcèlement », jugées essentielles pour la réussite scolaire et à l’intégration sociale de leur enfant.

Depuis plusieurs années, les politiques publiques ont saisi la nécessité absolue d’établir des dynamiques territoriales engageant les acteurs dans toute leur pluralité, qui témoignent d’un souci de favoriser la co-éducation par le/au numérique. Les territoires numériques éducatifs (TNE) illustrent cette prise de conscience. Ces dispositifs ne sont pas exempts de critiques, documentées d’ailleurs par la recherche, mais ils ont le mérite de tenter de répondre aux enjeux complexes par la conjugaison d’actions de formation et d’accompagnement, de production de ressources et de maillage entre les différentes instances. Ils ont aussi le mérite de considérer la question de la place dudit numérique dans notre société pour ce qu’elle est : une question de pouvoir d’agir collectif, une question d’égalité sociale, économique et culturelle d’accès – à l’information, aux sociabilités, aux industries culturelles, mais aussi aux démarches administratives et aux droits sociaux.

Une telle intention passe par le fait de ne pas culpabiliser les adultes dans la sphère privée, et de leur redonner avant tout l’autorité et le pouvoir d’agir sur leurs propres usages pour ensuite pouvoir entrer en dialogue avec les enfants. Une conception coercitive de l’éducation par le/au numérique s’accommode mal avec une éducation aux médias et à l’information favorisant au quotidien réflexivité et développement d’une culture critique.

Le rapport « Enfants et Écrans : à la recherche du temps perdu » a le mérite de poser un sujet crucial sur la table : quelle conception de notre société, du vivre-ensemble, et des médiations, parentales et professionnelles, voulons-nous ? Toutefois, il succombe à de nombreux endroits à un discours catastrophiste et à la tentation de faire primer l’interdiction sur l’éducation. Voilà qui occulte une importante partie de la littérature scientifique sur les réalités sociales et culturelles des pratiques numériques. En misant sur des préconisations empreintes d’interdits, ne laisse-t-on pas planer le risque de rompre le dialogue et de renoncer à une prise en charge éducative de ces enjeux numériques ? Cette démission serait tout simplement une défaite collective.

Interdire enfin les Smartphones en classe

Interdire enfin les Smartphones en classe

Après des décennies de déni, un consensus s’est enfin imposé dans le débat public sur la nécessité de remettre de l’autorité à l’école. Seulement, il ne suffit pas de décréter un retour de l’ordre pour qu’il s’opère concrètement. Pour cela, il est impératif de provoquer une rupture dans les habitudes de nos enfants qui peuvent nuire à leur parcours scolaire. C’est le cas, en particulier, de leur relation aux écrans. Nos enfants passent dix fois plus de temps sur les écrans qu’à lire. En 2023, les jeunes de 7 à 19 ans ont lu 19 petites minutes par jour, contre 3 heures et 11 minutes passées devant un écran, selon une étude publiée par le Centre national du livre.

 (par Agnès Evren, sénatrice de Paris, vice-présidente des Républicains) dans la Tribune

Et sans surprise ils ne privilégient que rarement les documentaires, les pépites du cinéma ou tout autre contenu qui les tireraient vers le haut : en 2022, dans le monde, les enfants ont passé en moyenne près de deux heures par jour sur… TikTok. Les jeunes sont victimes de la bataille de l’attention que se livrent les plateformes. Alors qu’auparavant l’école marquait une rupture dans leur journée, la vie scolaire se confond désormais avec la vie à la maison : scroller, poster, liker et partager du contenu.

Si les écrans sont à bien des égards porteurs de progrès et d’opportunités, l’hyper-connexion a des effets délétères sur nos enfants. Un usage abusif des écrans, en particulier chez les mineurs, a un impact sur la santé physique (déséquilibre alimentaire, mauvaises postures, troubles du sommeil, manque d’activité, fatigue visuelle) et mentale (repli sur soi et désocialisation, troubles dépressifs).

Les smartphones contribuent aussi à la baisse de niveau de nos enfants à l’école. Ils représentent une source majeure de perturbations et de distractions pour les élèves, nuisant à leur capacité de concentration. L’Unesco recommande d’interdire les smartphones dans les écoles, soulignant qu’un temps d’écran élevé a un effet négatif sur la stabilité émotionnelle des élèves. Or, l’école doit être le lieu de la transmission des savoirs et des apprentissages.

Sans l’attention pleine et entière de chaque élève, nous n’enrayerons pas l’effondrement du niveau scolaire. Enfin, l’hyperconnexion fragilise la vie de l’école : fragmentation communautaire, prolifération des fake news, harcèlement. Sur ce dernier point, les réseaux sociaux sont devenus un élément consubstantiel au cyberharcèlement, à la cyberintimidation et plus largement à la violence à l’école. Un nombre croissant de jeunes filment des bagarres à l’école, ou des conflits entre élèves et enseignants, et postent les vidéos sur les réseaux. L’éducation à un usage raisonnable et intelligent des écrans constitue donc une priorité. Exigeante, elle relève d’abord des parents, et il faut autant que possible accompagner les familles en ce sens.

Mais il y a une mesure simple à prendre immédiatement pour remettre les smartphones à leur juste place : les sortir des écoles et des collèges. Les téléphones portables n’ont pas leur place en classe.

En effet, l’élève n’a pas besoin d’un smartphone, ni en cours pour suivre un enseignement, ni pendant les pauses pour se reposer, se divertir ou socialiser. Le temps scolaire doit être préservé de ces comportements addictifs et consacré à d’autres sources de découverte du monde, au lien avec l’adulte enseignant, aux contenus plus longs, au travail collectif et aux interactions humaines.

L’interdiction de l’usage du téléphone portable, prévue dans une loi de 2018, n’est pas appliquée dans les faits. En effet, malgré cette interdiction « dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges et pendant toute activité liée à l’enseignement qui se déroule à l’extérieur de leur enceinte », de nombreux élèves continuent en pratique à utiliser leurs smartphones au sein de leur établissement, y compris sur leur temps d’étude.

Or, l’efficacité d’une interdiction véritablement suivie d’effets a déjà été étayée par l’exemple de l’Espagne, les deux régions de Galice et de Castille-León ayant interdit l’utilisation de téléphones portables dans les écoles à partir de 2014. Une étude espagnole a établi en 2022 des réductions notables de l’incidence de cyberharcèlement dans les deux régions, et l’Espagne est le pays présentant le plus bas niveau de cyberharcèlement par les garçons.

Éclairés par ces résultats et face à l’urgence, ne tergiversons pas : interdisons le port du téléphone portable à l’intérieur des établissements scolaires.

Technologies-Intelligence artificielle: interdire à l’école jusqu’à 13 ans (Unesco)

technologies-Intelligence artificielle: interdire à l’école jusqu’à 13 ans (Unesco)

Le danger de l’intelligence artificielle pour les enfants à l’école est d’une part le risque de manipulation, d’autre part le risque de s’affranchir de l’acquisition des savoirs fondamentaux. L’unesco, organisation des Nations Unies estime que les autorités publiques ne sont pas encore prêtes à affronter les problématiques éthiques liées à l’intégration des programmes d’IA en milieu scolaire. Le guide suggère ainsi aux gouvernements de définir un âge minimum pour utiliser les IA génératives, qui ne pourrait être inférieur à 13 ans.

Dans le cadre scolaire se pose aussi la question du remplacement des professeurs par de tels programmes, et avec lui les risques pour le bien-être émotionnel des enfants et leur vulnérabilité à la manipulation, avertit l’organisation basée à Paris. L’essor de l’IA a aussi suscité des craintes sur de nouvelles formes de plagiat ou de triche au sein des écoles et des universités.

A la tête de l’Unesco, la Française Audrey Azoulay affirme dans un communiqué que « l’IA générative peut être une formidable opportunité pour le développement humain, mais elle peut aussi être la source de dommages et de préjudices. Elle ne peut être intégrée dans l’éducation sans l’engagement du public et sans de solides garanties et réglementations gouvernementales ».

Chauffage- « Interdire les chaudières à gaz n’a aucun sens » (Benoit Bazin, Saint-Gobain)

Chauffage- « Interdire les chaudières à gaz n’a aucun sens » (Benoit Bazin, Saint-Gobain)


Le patron de Saint-Gobain est contre l’idée qu’on n’impose brutalement la fin les chaudières à gaz et se prononce plutôt pour une rénovation énergétique de balle, juste et efficace.

« J’appelle le gouvernement à cibler une transition juste, en rénovant en premier les bâtiments F et G, car ce sont les plus émetteurs de gaz à effet de serre et les prochains à sortir de la location en 2025 et 2028 », a asséné Benoit Bazin, directeur général de Saint-Gobain, invité ce samedi de La Tribune aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence.

D’autant qu’en parallèle, le gouvernement mène une consultation, d’ici au 28 juillet, sur une possible interdiction des chaudières à gaz en 2026. « Je suis contre l’idée que l’on force les ménages à passer du gaz à l’électricité, avec des pompes à chaleur. Il faut d’abord pister les pertes énergétiques et isoler le bâtiment pour baisser la consommation d’énergie », a souligné le fabricant et distributeur français de matériaux de construction.

Benoit Bazin recommande six gestes successifs à réaliser dans cet ordre : les ouvrants, l’isolation, les combles, la façade, le chauffage, et enfin, la ventilation, si nécessaire. Pour y parvenir, il pousse à la création d’un « passeport rénovation ». Celui-ci permettrait d’obtenir des subventions croissantes, en fonction du calendrier de réalisation des travaux. « Il faut encourager chacun à réaliser ces efforts globaux dont les bénéfices sont perceptibles à court terme avec de vraies économies à la clef », conclut le DG de l’entreprise cotée.

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Sécurité- Interdire les feux d’artifice du 14 juillet ?

Sécurité- Interdire les feux d’artifice du 14 juillet ?

La première ministre promet d’assurer la sécurité des Français les 13 et 14 juillet. De son côté Macron propose d’attendre les festivités du 14 juillet pour vérifier si on constate réellement une accalmie durable dans les quartiers. Le problème c’est qu’il risque d’être trop tard car un certain nombre de voyous risquent de profiter des feux d’artifice pour à nouveau détruire des biens publics ou privés et pour piller. Du coup, quelques villes pour l’instant ont décidé d’annuler ces feux d’artifice. Les pouvoirs publics seraient bien avisés de généraliser cette annulation d’un feu d’artifice qui risque en plus d’augmenter encore de manière sensible les centaines de voitures brûlées habituellement.

Le gouvernement est « très mobilisé pour assurer la sécurité des 13 et 14 juillet », et se montre particulièrement vigilant sur la question des mortiers d’artifice, a notamment promis Élisabeth Borne. Déjà ce mardi, le président Emmanuel Macron appelait à ne pas crier victoire trop vite, après la baisse des interpellations.

« On verra ce que donneront déjà les 13 et 14 juillet prochains et encore les mois qui viennent », disait-il lors d’un déplacement dans le 17e arrondissement de Paris.
Le chef de l’État pointait là aussi du doigt la date de la fête nationale comme moment à risque pour l’exécutif et les forces de l’ordre.

Dans plusieurs villes, les festivités habituelles du 13 et du 14 juillet ont ainsi été annulées, notamment à Strasbourg, Nîmes, Perpignan, ou encore à Montargis, dans le Loiret. Une décision qualifiée de plus « raisonnable » par le maire LR de cette dernière ville, Benoît Digeon, invité ce vendredi de BFMTV.

Plutôt que de renoncer aux festivités, des villes comme Toulouse ou Lyon, ont choisi de suivre les instructions du ministre de l’Intérieur et mettre en place un dispositif de sécurité avec des mesures telles que l’interdiction de transporter des armes, du carburant, des produits inflammables ou de l’alcool sur la voie publique.

Interdire les feux d’artifice du 14 juillet ?

Interdire les feux d’artifice du 14 juillet ?

Macron propose d’attendre les festivités du 14 juillet pour vérifier si on constate réellement une accalmie durable dans les quartiers. Le problème c’est qu’il risque d’être trop tard car un certain nombre de voyous risquent de profiter des feux d’artifice pour à nouveau détruire des biens publics ou privés et pour piller. Du coup, quelques villes pour l’instant ont décidé d’annuler ces feux d’artifice. Les pouvoirs publics seraient bien avisés de généraliser cette annulation d’un feu d’artifice qui risque en plus d’augmenter encore de manière sensible les centaines de voitures brûlées habituellement.

Le gouvernement est « très mobilisé pour assurer la sécurité des 13 et 14 juillet », et se montre particulièrement vigilant sur la question des mortiers d’artifice, a notamment promis Élisabeth Borne. Déjà ce mardi, le président Emmanuel Macron appelait à ne pas crier victoire trop vite, après la baisse des interpellations.

« On verra ce que donneront déjà les 13 et 14 juillet prochains et encore les mois qui viennent », disait-il lors d’un déplacement dans le 17e arrondissement de Paris.
Le chef de l’État pointait là aussi du doigt la date de la fête nationale comme moment à risque pour l’exécutif et les forces de l’ordre.

Dans plusieurs villes, les festivités habituelles du 13 et du 14 juillet ont ainsi été annulées, notamment à Strasbourg, Nîmes, Perpignan, ou encore à Montargis, dans le Loiret. Une décision qualifiée de plus « raisonnable » par le maire LR de cette dernière ville, Benoît Digeon, invité ce vendredi de BFMTV.

Plutôt que de renoncer aux festivités, des villes comme Toulouse ou Lyon, ont choisi de suivre les instructions du ministre de l’Intérieur et mettre en place un dispositif de sécurité avec des mesures telles que l’interdiction de transporter des armes, du carburant, des produits inflammables ou de l’alcool sur la voie publique.

Glyphosate : « On ne doit pas interdire pour faire plaisir à trois écolos du 8e arrondissement » (Jean-Baptiste Moreau)

Glyphosate : « On ne doit pas interdire pour faire plaisir à trois écolos du 8e arrondissement » (Jean-Baptiste Moreau)

« On ne doit pas interdire des produits juste parce que c’est la mode et parce que ça fait plaisir à trois écolos du 8e arrondissement », tacle jeudi 6 juillet sur franceinfo l’agriculteur Jean-Baptiste Moreau, ancien député LREM de la Creuse et auteur du rapport d’information déposé par la mission d’information commune sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate, remis en 2019.

Un rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) publié jeudi ouvre la voie au renouvellement de l’autorisation du glyphosate au sein de l’Union européenne. Cette dernière n’a pas identifié de niveau de risque lié au glyphosate qui justifierait selon elle de l’interdire dans l’Union européenne, dans cette étude remise à la Commission européenne, et contestée par plusieurs ONG.

Vous aviez dit à l’époque que l’engagement présidentiel d’interdire le glyphosate serait tenu. On en est loin en 2023 ?

Jean-Baptiste Moreau : C’est suite à la prise de parole du président en 2017, quand il a dit qu’on interdirait le glyphosate sous trois ans, qu’il y a eu un certain nombre d’amendements à la loi Egalim, et que de ça est née une commission d’enquête. On a travaillé pendant plus d’un an sur cette thématique pour étayer cet avis et voir si vraiment c’était faisable d’interdire dans les trois ans ce glyphosate. En tant qu’agriculteur et ingénieur agronome, ça fait longtemps qu’on sait que le glyphosate paie le prix d’être un symbole, mais ce n’est pas le produit le plus dangereux qui est utilisé par les agriculteurs, d’autant plus qu’on a restreint les usages depuis 2021. Ça fait trois ans qu’on diminue les quantités utilisées, suite au rapport qu’on a rendu. On a discuté à l’époque avec le président et le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, en disant qu’on ne pouvait pas interdire au niveau franco-français une molécule massivement utilisée parce qu’elle est efficace, pas chère et pas dangereuse, juste par dogmatisme. On a prôné le « pas d’interdiction sans solution », en interdisant le glyphosate chaque fois qu’il y avait des alternatives, et on a laissé un certain nombre d’usages autorisés.


Pourquoi est-ce si difficile de s’en passer ?

C’est un herbicide redoutablement efficace et à un prix largement compatible avec des coûts de production et des prix de vente tels qu’ils sont aujourd’hui. Ce n’est pas par plaisir que les agriculteurs l’utilisent. Ils l’utilisent parce qu’ils en ont besoin, parce qu’il existe un certain nombre de plantes qu’on ne sait pas détruire avec autre chose que cette molécule. C’est aussi ce qu’on utilise pour l’agriculture de conservation des sols, qui évite le labour des sols, les libérations de carbone, qui est une pratique agricole parfaitement vertueuse d’un point de vue environnemental. Sans glyphosate, ils ne savent plus faire cette technique. Ce n’est pas parce qu’une ânerie est répétée des milliers de fois à longueur de chaînes d’info et de médias qu’elle devient une vérité. Effectivement, deux études ont dit que c’était un cancérogène probable, au même titre que d’autres produits, pas plus ni moins. Mais vous en avez des centaines qui disent que le contraire. Il faut prendre des décisions rationnelles.

Quelles seraient les conséquences d’une interdiction du glyphosate ?

Il y aurait un problème de sécurité alimentaire, avec un certain nombre de mauvaises herbes qui pousseraient dans les récoltes et qui pourraient être éventuellement toxiques pour l’homme. Vous auriez des chutes de rendement dans un contexte où on n’a déjà plus de souveraineté alimentaire. Ça va réhausser les coûts de production, car ça signifie utiliser d’autres molécules ou d’autres techniques plus coûteuses. On ne doit pas interdire des produits juste parce que c’est la mode et parce que ça fait plaisir à trois écolos du 8e arrondissement. On doit les interdire quand ils sont dangereux pour l’homme, pour l’agriculteur en premier lieu car c’est lui qui est le plus exposé, et pour le consommateur. À partir du moment où ils ne sont pas dangereux, il n’y a aucune raison de les interdire.

Ce rapport est-il un soulagement pour une majorité d’agriculteurs, d’éleveurs, dont vous faites partie ?

C’est surtout tout sauf une surprise. Quand on a travaillé sur le sujet, ou quand on a un peu d’expérience en agriculture ou en agronomie, on le sait déjà depuis longtemps. Sauf qu’un certain nombre de personnes ont bourré le mou de la population à longueur d’antenne en expliquant que le glyphosate était hyper dangereux. Un élu doit prendre des décisions éclairées, c’est ce qu’on a fait avec cette mission parlementaire qui a permis de ne pas aboutir à l’interdiction totale du glyphosate, mais à une restriction des usages, et on va poursuivre dans ce sens-là. On savait déjà en 2021, quand j’ai rencontré le président et Julien Denormandie à l’Elysée, que globalement les pays européens n’iraient pas dans notre sens et que l’EFSA (l’Autorité européenne de sécurité des aliments) ne conclurait pas à la dangerosité.

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Erdogan veut interdire les manifestations kurdes en Suède !

Erdogan veut interdire les manifestations kurdes en Suède !


Il est clair que l’autocrate Erdogan, président de la Turquie, se fait une curieuse idée de la démocratie. Il souhaite en effet que la Suède interdise les manifestations kurdes. Pour cela il utilise une forme de chantage auprès de l’OTAN. La Suède est en effet candidate pour entrer dans l’organisation internationale de défense. Erdogan n’y serait favorable que si la Suède fait des gestes significatifs pour punir les kurdes refugiés qui sont sur son territoire.

La Suède doit interdire les manifestations sur son territoire des partisans du PKK, le mouvement indépendantiste kurde, si elle veut obtenir le feu vert d’Ankara pour intégrer l’Otan, a déclaré dimanche le président turc au secrétaire général de l’Alliance.

Erdogan a assuré que son pays avait une attitude « constructive », mais il a estimé que la modification des lois antiterroristes en Suède ne répondraient pas aux préoccupations de la Turquie tant que les membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) peuvent librement y manifester, a précisé la présidence turque dans un communiqué.

La Turquie et la Hongrie sont les deux seuls pays membres de l’Otan à bloquer l’adhésion de la Suède, après avoir donné leur feu vert à celle de la Finlande.

Longtemps neutres, les deux pays scandinaves ont décidé de rejoindre l’Alliance transatlantique après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

(Rédigé par Huseyin Hayatsever, version française Tangi Salaün)
reuters.com
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Retailleau (LR): interdire les manifs !

Retailleau (LR): interdire les manifs !

Le président des républicains au Sénat déjà en mal dans les sondages et même battu à la tête de son parti par le peu reluisant Ciotti propose purement et simplement d’interdire les manifestations dans le cadre d’une loi anticasseurs. Il ne faudra pas s’étonner ensuite si les républicains continuent de s’enfoncer dans l’opinion au point de suivre vraisemblablement le chemin des socialistes pour disparaître complètement.

Certes la prévention et les sanctions vis-à-vis des casseurs est nécessaire de la même manière que la régulation des manifestations. Reste qu’on ne peut pas s’attaquer à une liberté aussi fondamentale sans en même temps faire preuve de l’attitude la plus réactionnaire qui soit et même liberticide.

On trouve là toutes les contradictions d’un parti « républicain » qui ne parvient pas à se positionner entre une ligne relativement très droitière comme celle de Ciotti et de Retailleau et celle d’un Bertrand plus moderne et plus modéré.

interview:

Pourquoi soutenez-vous la possibilité d’une interdiction administrative de manifester ?

Cette mesure est plus que jamais nécessaire, puisqu’on a désormais affaire à une véritable guérilla, organisée sur le modèle de groupe paramilitaires, et les outils que nous avons pour protéger la société, pour protéger le droit de manifester en toute quiétude, de façon pacifique, tranquille, est profondément remis en cause par ces individus. Il y a une forme de dialectique entre l’épée et le bouclier, c’est-à-dire qu’eux perfectionnent leurs techniques pour tenter de tuer du flic, pour atteindre un certain nombre de biens, et il faut que le bouclier que constitue la loi puisse évoluer à proportion de la dangerosité de ces nouvelles techniques de guérillas urbaines. Il y a un ensauvagement, et on a vu des groupuscules se déployer à Notre-Dame-des-Landes, à Sainte-Soline, mais aussi désormais dans beaucoup de manifestations. Si on veut préserver le droit constitutionnel à manifester, on doit se pourvoir des outils à la hauteur des menaces que constituent ces groupes et ces individus.

Les Républicains soutiendront-ils le gouvernement sur cette mesure ?
Bien sûr qu’on soutiendra. Il y a deux solutions, soit le gouvernement fait des propositions et a un vecteur rapidement, soit nous en ferons nous aussi. Il n’y a aucune raison que je change d’avis par rapport à la proposition de loi que j’avais déposée en 2018. Je veux simplement dire qu’Emmanuel Macron a une forme de responsabilité. Notre-Dame-des-Landes est le creuset fondateur de ces nouvelles violences. C’est là que sont nés Les Soulèvement de la terre. Pour que l’action publique, l’autorité de l’Etat puisse être efficace, il faut une parfaite cohérence. Encore une fois, le « en même temps » macronien a été pris à défaut au regard de cette exigence de cohérence. Comment faire pour lutter efficacement contre ces individus que l’on combat à Sainte-Soline, alors qu’on leur a donné raison à Notre-Dame-des-Landes ? Je souhaite que la loi évolue et qu’on trouve une rédaction à la fois efficace pour les forces de l’ordre, pour l’Etat et pour protéger la société.

Très clairement, je fais plus confiance à Gérald Darmanin qu’à Christophe Castaner


Avez-vous confiance en Gérald Darmanin, plus qu’en Christophe Castaner alors ministre à l’époque de votre proposition de loi, pour porter ce combat ?

Très clairement, je fais plus confiance à Gérald Darmanin qu’à Christophe Castaner sur ce plan là. Je me souviens des propos ambigus que ce dernier avait eus lorsqu’il s’était dit prêt à mettre un genou à terre, ce qui était le geste emblématique des manifestations du comité Adama Traoré. Cela avait beaucoup choqué les policiers.

Quels ajustements devront-ils être faits pour que la mesure soit validée par le Conseil constitutionnel ?
Il faut qu’on puisse trouver une rédaction qui soit à la fois adaptée, nécessaire, mais surtout proportionnée. Je pense que la rédaction qui était la mienne, et qui est celle que le Sénat avait votée en 2018, répondait à ces exigences. Nous avions mis trois garde-fous. Le premier était que l’interdiction concernait les individus appartenant à des groupuscules violents ou ayant commis des actes délictuels à l’occasion de précédentes manifestations. Le deuxième était que la mesure d’interdiction ne pouvait excéder dans le temps la durée de la manifestation. Et en troisième point, nous avions limité le périmètre de l’interdiction à la manifestation et aux abords immédiats de la manifestation. De plus, il y avait une obligation de notification de l’arrêté 48 heures avant la date prévue de la manifestation, pour qu’éventuellement la personne qui était frappée par cette interdiction puisse se pourvoir en référé auprès du juge.

Interdire l’IA à l’école ?

Interdire l’IA à l’école ?

par

Fabienne Serina-Karsky
Maître de conférences HDR en Sciences de l’éducation, Institut catholique de Paris (ICP)

Gabriel Maes
Ingénieur pédagogique et formateur, Institut catholique de Paris (ICP)

dans the conversation


L’émergence de l’intelligence artificielle (IA) dans le système éducatif est une arme à double tranchant. D’une part, l’IA peut être utilisée comme un outil efficace pour aider les élèves et les étudiants en leur fournissant du matériel d’apprentissage personnalisé et un retour instantané sur leurs travaux. D’autre part, si l’IA est utilisée sans précaution, elle peut avoir des effets néfastes sur leurs performances et leur préparation au marché du travail.

L’exemple récent de ChatGPT nous montre que certains établissements l’ont interdit de crainte que cet outil facilite la triche et entraîne une baisse des normes académiques, alors que d’autres l’ont accueilli dans leur salle de cours tant il leur semblait impossible de lutter contre ces technologies – et mener une guerre perdue d’avance. Les deux positions se défendent. Les établissements ayant bloqué l’accès à ces technologies ont bien conscience que, si le travail d’un apprenant est relégué à 100 % à la technologie, il n’y a plus ou peu d’apprentissages, qui plus est à une période clé du développement des adolescents.

Cependant, cette interdiction s’est avérée relativement inefficace, les étudiants la contournant aisément par l’utilisation des connexions 4G de leurs téléphones portables, donnant ainsi raison aux partisans de leur intégration. Comment, dès lors, peut-on accompagner les apprenants, mais aussi les enseignants au mieux aux usages des IA ?

La Commission européenne réfléchit depuis plusieurs années à l’intégration du numérique dans l’éducation, de l’élémentaire jusque dans l’enseignement supérieur. Afin de s’assurer que les enseignants et les étudiants bénéficient du potentiel de l’IA pour l’apprentissage, elle a publié les lignes directrices pour une utilisation éthique de l’IA et des données dans l’éducation et, le 30 septembre 2020, elle a ainsi approuvé le plan d’action pour l’éducation numérique 2021-2027. Ces lignes directrices ont pour but de fournir un soutien à tous les niveaux – qu’il s’agisse de l’enseignement ou des tâches administratives qui y sont associées – afin que chacun puisse bénéficier d’une expérience d’apprentissage optimale.

En Amérique du Nord, la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec nous donne un exemple de la manière de se saisir de la question.

En France, fin janvier 2022, le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a présenté une stratégie du numérique pour l’éducation 2023-2027 dont le but est de renforcer les compétences numériques des élèves et d’accélérer l’usage des outils numériques pour la réussite des élèves. Les différents axes et mesures sont présentés dans un rapport de 41 pages qui développe notamment les points d’une offre numérique « raisonnée, pérenne et inclusive » au profit d’une communauté éducative et pour « permettre aux élèves de devenir des citoyens éclairés à l’ère du numérique ».

La réflexion engagée s’inscrit bien au-delà du cadre de l’école ou de l’université et demande la mobilisation de tous les éducateurs, parents, enseignants, pour accompagner les nouvelles générations dans les usages de ces technologies qui viennent bouleverser les usages pédagogiques notamment dans le cadre de l’école et de l’université.

La technologie ChatGPT, qui fait la une des journaux depuis son lancement le 30 novembre 2022, est désormais connue de tous. Nombreux sont les collégiens, lycéens et étudiants qui ont tenté de déléguer leurs devoirs à l’IA. Et nombreux sont les enseignants ayant fait part de leur impuissance, tant il est difficile de détecter si une rédaction est rédigée par un élève ou par l’IA, et ce d’autant plus qu’il est possible de demander à ChatGPT d’adapter la rédaction en fonction du statut, qu’il s’agisse d’un collégien ou d’un étudiant préparant un mémoire par exemple.

OpenAI, la société ayant conçu ChatGPT, et d’autres, ont promis de produire des scripts permettant de différencier la rédaction humaine et celle rédigée par l’IA. Aujourd’hui, cela fonctionne assez bien sur des textes en anglais. Cependant, sur la dizaine de tests que nous avons effectués sur des textes français avec un logiciel de détection de plagiat, les résultats montrent que, sur les textes rédigés par une IA, dans 60 % des cas, le logiciel détecte bien l’IA et donc dans 40 % des cas, il pense que c’est un être humain.

Par ailleurs, nous avons pu également constater que, pour les textes générés par l’IA, il suffisait de remplacer deux ou trois mots dans chaque phrase pour que le logiciel de contrôle pense que la rédaction provient d’un être humain. Les seules alternatives qui fonctionnent à ce jour et qui s’imposent aux enseignants sont les évaluations écrites sur table, sans accès Internet, et les évaluations à l’oral. Cependant, les universités n’ont pas tous les moyens techniques et/ou logistiques d’organiser tous les examens en présentiel. Et l’évolution des IA est exponentielle.

Ces transformations questionnent l’évaluation des compétences et pourraient conduire à ébranler la crédibilité des diplômes. On peut alors penser que les recruteurs ne se contenteront plus des reconnaissances universitaires et ajouteront des tests diagnostiques pour vérifier les aptitudes revendiquées par le CV du candidat. Cela inciterait les étudiants à se concentrer sur l’acquisition de compétences et à cesser de se focaliser sur les notes. Le développement des IA nous inciterait-il à envisager autrement l’école ?

Le psychologue suisse Édouard Claparède, dès le début du XXe siècle, parle d’enclencher une révolution copernicienne pour reconnaitre à l’enfant sa capacité à être acteur de sa formation. L’éducateur ne serait plus alors un « enseigneur » mais un « renseigneur », pour reprendre les mots de Roger Cousinet, inspecteur français participant, aux côtés notamment de la célèbre Maria Montessori, à ce mouvement international de l’Éducation nouvelle qui se fédère en 1921 avec pour objectif de transformer l’éducation.

L’innovation pédagogique s’invite alors à l’école par différents outils et méthodes non plus basés sur un enseignement magistral et identique pour tous, mais sur un apprentissage basé sur les capacités propres à chaque élève. C’est l’école inclusive avant l’heure. En partant de ce qui fait sens pour l’enfant ou le jeune, l’enseignant lui apporte les éléments dont il a besoin pour construire son projet, et pense l’évaluation autrement.

Or, pour faire face aux risques des nouvelles technologies et à l’avalanche d’informations désormais à la portée de tous, repenser le rôle de l’enseignant semble être l’un des facteurs clés. À cela s’ajoute le défi de l’école de demain d’intégrer les nouveaux savoirs nécessaires pour l’éducation du futur, parmi lesquels le philosophe Edgar Morin identifie entre autres la connaissance des connaissances, l’incertitude, l’erreur, comme autant d’éléments clés.

Face à la masse de connaissances en accès libre et avec l’IA qui permet désormais de les utiliser à plus ou moins bon escient, l’éducation à la recherche d’information et à leur utilisation à bon escient est l’occasion de sensibiliser les apprenants au sens que chacun peut tirer du fait d’apprendre. En conclusion, il apparait urgent de développer l’esprit critique et de s’interroger sur la façon dont l’école peut se saisir de ces nouveaux défis pour poursuivre cette révolution copernicienne en s’appuyant sur les nouveaux outils qui ne manqueront pas de voir le jour.

Drogue: Interdire totalement

Drogue: Interdire totalement

Par François Diot, Thérapeute dans une tribune du Figaro


Alors que la France a fait face à des saisies de cocaïne records en 2022, le thérapeute François Diot plaide pour un changement de paradigme dans la lutte contre la drogue. Selon lui, les salles de shoot, en voulant accompagner la consommation de drogue la normalisent. Le ministre de l’intérieur envisage maintenant un durcissement des sanctions pour la drogue au volant mais la problématique est beaucoup plus large car les stupéfiants pénètrent la société dans toutes les circonstances et de plus en plus profondément dans le pays.

François Diot est thérapeute, spécialiste des conduites addictives. Il a notamment dirigé un Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD), un centre d’aide pour les toxicomanes.

Depuis une trentaine d’années, les saisies de cocaïne ne cessent d’augmenter en France, comme en témoignent les chiffres de l’OFDT. Et c’est la cocaïne qui, après un certain mélange, permet la fabrication du crack. Si lors de la décennie 1990, les saisies sur le territoire national s’élevaient en moyenne à 1,8 tonne par an, elles sont passées à 5,3 tonnes dans les années 2000 et à plus de 11 tonnes dans les années 2010. En 2021, elles ont atteint un record avec 26,5 tonnes, soit deux fois plus qu’en 2020. Cette évolution spectaculaire est la conséquence de plusieurs facteurs. Le premier est la très forte croissance de la production de cocaïne en Amérique latine et particulièrement en Colombie, d’où provient la majeure partie du chlorhydrate de cocaïne consommé en France. Depuis le début de la décennie 2010, la production colombienne a plus que triplé, passant de 384 tonnes en 2011, à 1 228 tonnes en 2020.

Le second facteur est une augmentation très nette de la pureté de la cocaïne observée depuis dix ans avec, en France, un taux moyen de pureté de 63,5 % en 2021, contre 45,8 % en 2011. Le reste de cette cocaïne contient généralement des produits de coupe qui ont également des effets psychoactifs (lévamisole, paracétamol, caféine, hydroxyzine, lidocaïne). Enfin le troisième facteur explicatif est le prix de vente. Le prix du gramme de chlorhydrate de cocaïne a augmenté depuis 2010 mais il a diminué progressivement à partir de 2018, pour atteindre aujourd’hui entre 60 et 70 euros le gramme. La «galette» de crack (qui peut permettre 3 à 5 consommations) s’achète entre 10 et 20 euros.

D’un point de vue médical, le dispositif de soin en addictologie est actuellement confronté à une difficulté majeure concernant la prise en charge médico-sociale des usagers de crack, car il n’existe pas de traitement de substitution à cette drogue. De plus, ces usagers de crack cumulent des difficultés sociales importantes, des parcours de vie traumatiques, ainsi que des pathologies psychiatriques qui ne sont pas soignées. Pour permettre une prise en charge adaptée des consommateurs de cette drogue hautement addictive, il est indispensable qu’il y ait une rupture avec son usage, une rupture avec les lieux de consommation et de deal, bref une mise à distance de toutes les tentations et une mise à l’abri. Vouloir réguler et accompagner la consommation de crack, comme le soutiennent et le pratiquent les adeptes de la réduction des risques, est totalement illusoire. Plus grave, c’est une impasse.
Pourquoi ? Mise en place, à juste raison, il y a 30 ans pour lutter contre les ravages du VIH et du VHC, la réduction des risques reste nécessaire, même si désormais le VIH se soigne et le VHC se guérit. Il ne s’agit donc pas de la remettre en question. Mais elle est aujourd’hui l’option quasi exclusive, prônée par le secteur de l’addictologie en France. Ce parti pris s’explique par l’idéologie qui prévaut largement dans ce secteur, selon lequel il faut «vivre avec les drogues» : les consommateurs étant supposés libres de leur choix et le mal venant non pas des stupéfiants, mais des conditions de leur consommation, il convient de s’accommoder de l’addiction en réduisant les risques de celle-ci.
Ajoutons qu’en France, Il existe aujourd’hui 1080 structures dédiées à la réduction des risques. Elles sont gérées par des associations qui sont financées par les pouvoirs publics. Le maillage territorial de la réduction des risques est très élevé. Pourtant, la consommation de crack et autres drogues dures ne cesse de croître. Elle n’est plus l’apanage des grandes villes françaises. Désormais, elle touche aussi les villes moyennes et petites.

Aujourd’hui, la réduction des risques et le discours de ses promoteurs sont un frein au soin et à la sortie de l’usage de drogues. En effet, ceux-ci considèrent que le toxicomane est libre, et qu’il faut attendre qu’il ait le désir de cesser de consommer pour envisager le sevrage et la sortie de l’addiction. Mais comment peut-on encore parler de liberté et de discernement pour des personnes qui – en plus de souffrir de comorbidités, de troubles psychiatriques et de handicaps sociaux lourds – sont totalement aliénées au crack et passent leur temps à se procurer, par tous les moyens, la prochaine dose à consommer ? Les salles de shoot et leur zone d’immunité pénale normalisent de facto l’usage de drogue en le sécurisant.

La crise actuelle du crack témoigne de l’impasse de cette approche. Les différents plans crack ont consisté essentiellement à investir massivement dans l’hébergement des toxicomanes. Cet hébergement a évidemment son utilité mais il ne résout pas le problème. D’une part parce que, malgré un logement, la plupart des consommateurs ont une propension à se regrouper, car la consommation du crack se fait selon un mode communautaire. D’autre part, parce que les addicts auxquels sont distribués des kits à crack et kits d’injection, ne se voient pas proposer du soin et de la désintoxication, suivi d’un parcours de rétablissement. Sans compter, qu’ils sont la proie toute trouvée des dealers. À côté des plans crack, la solution proposée par le courant dominant de l’addictologie est la multiplication des salles de consommation de drogues encadrées (Haltes Soins Addictions, HSA).

Encadrer la consommation de drogue, est-ce la solution ? Ces HSA sont-elles la solution pour sortir de la crise actuelle aussi bien sur le plan sanitaire que sur celui de la sécurité et de la tranquillité publique ? Et permettent-elles à l’état de réaliser des économies sur le plan financier ? La réponse est non. Sur le plan sanitaire, concernant la salle de Paris implantée au cœur d’un quartier très dense d’habitations, écoles et commerces, celle-ci, selon le rapport de l’Inserm (2021) : «n’a pas permis d’améliorer l’accès au dépistage VHC, aux médicaments de l’addiction aux opiacés, à la médecine de ville». Sur la base d’une simulation couvrant une période de dix ans entre 2016 et 2026, on note qu’elle permet seulement «d’éviter un nombre relativement modeste d’infections VIH (6%) et VHC (11%)». De plus, elle parvient à un résultat – bien modeste lui aussi – concernant l’espérance de vie : 22 décès évités sur dix ans, soit une diminution de 6,7% du nombre de décès qui auraient été observés sans la salle.

Les promoteurs de ces salles affirment qu’elles sont le premier pas vers un parcours de soins pouvant conduire au sevrage et à la sortie de l’addiction. Mais à combien d’années se mesure ce «premier pas» ? La salle parisienne ne présente aucun résultat concret concernant la sortie de l’addiction et ce depuis 2016, soit depuis plus de six ans. En bref : les HSA enferment les toxicomanes dans l’usage de drogue en le normalisant, ce qui est paradoxal pour un secteur dont l’objectif devrait être le soin et la sortie de l’addiction.

Sur le plan de la sécurité et de la tranquillité publique : en 2018, soit deux ans après l’ouverture de la HSA parisienne, le quartier «Salle de consommation-Lariboisière-Gare du Nord» a été intégré à la Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP) 10-18, preuve que la situation n’a pas été améliorée par la salle. Mieux, selon des données de 2020 du commissariat du 10ème arrondissement, cette partie de la ZSP «compte pour la moitié des chiffres de la délinquance de la ZSP 10-18». Enfin, lors de l’ouverture de cette HSA, une politique pénale adaptée a été définie par une circulaire du ministère de la justice. Celle-ci prévoit un périmètre d’immunité pénale pour les personnes qui se rendent à la salle avec la quantité de produit à y consommer. Mais aucun contrôle permanent n’est exercé, si bien que ce périmètre a permis au deal de prospérer ouvertement. L’action des forces de l’ordre se trouve ainsi limitée par ce cadre juridique. Le législateur français aurait pourtant pu s’inspirer de l’exemple portugais, qui n’a pas souhaité implanter ces HSA à proximité d’habitations. D’ailleurs la HSA de Strasbourg n’est pas en zone habitée et ne pénalise donc pas les riverains. L’objectif du ministère de l’Intérieur est d’éviter que des scènes de consommation de drogue se mettent en place et d’arrêter les dealers. Mais les HSA et leur zone d’immunité pénale vont à l’encontre de cette politique qui normalise de facto l’usage de drogue en le sécurisant.

Il est nécessaire de changer de paradigme, en ayant pour objectif premier et explicitement affiché la rupture avec l’usage de drogue plutôt que son accompagnement.

Sur le plan financier, le budget annuel de la HSA parisienne, abondé par les finances publiques, était en 2019 de 2,5 millions d’euros, selon les derniers chiffres connus. Or, celle-ci, depuis 2016, n’a sorti personne de l’addiction. À titre de comparaison, le centre Espoir du Val d’Oise (EDVO) qui accueille des addicts passés d’abord par le sevrage et la postcure indispensables, réussit à maintenir dans l’abstinence et à réinsérer socialement et professionnellement quatre résidents sur cinq, pour un budget annuel de 300 000 euros, avec pour seule aide de l’état 53 800 euros d’allocation logement temporaire.

Au regard des excellents résultats obtenus par EDVO depuis trente ans, n’est-il pas temps que les pouvoirs publics corrigent cette inégalité de traitement ?
Que faire ? Il est nécessaire de changer de paradigme, en ayant pour objectif premier et explicitement affiché la rupture avec l’usage de drogue plutôt que son accompagnement. La prise en charge en ambulatoire, par les HSA notamment, n’est pas adaptée à une population qui cumule de nombreux handicaps. Une prise en charge individuelle à l’hôpital pour la désintoxication doit être une priorité. Cette première étape est insuffisante si elle n’est pas immédiatement suivie d’abord d’une postcure, pour stabiliser la personne sevrée et traiter ses probables comorbidités psychiatriques, et ensuite d’un séjour dans une communauté thérapeutique proposant un programme du type Minnesota qui a démontré son efficacité dans les pays anglo-saxons.

Un tel changement de modèle suppose de questionner l’option thérapeutique prônée par les associations qui prennent en charge les consommateurs de stupéfiants, et qui est manifestement en panne aujourd’hui. Ce questionnement est d’autant plus nécessaire que les pouvoirs publics leur accordent de généreuses subventions (en global : 913 millions d’euros cette année). L’État a jusqu’ici soutenu la seule approche que lui proposent ces associations, lesquelles sont nécessairement juges et parties car financées par l’État lui-même, à l’égard duquel elles n’ont aucune obligation de résultat. Le secteur associatif a ainsi, de fait, une délégation de mission de service public sans en avoir les obligations. Il est par exemple essentiel que les discours banalisant l’usage de drogue ou le présentant sous une image festive soient prohibés. Ce n’est pas le rôle des soignants de militer pour l’usage de drogue supervisé. De même, certains sociologues de ce domaine dont les études sont financées par l’État, n’ont pas à confondre sociologie et militantisme.

À cela, il faut ajouter que la question de l’obligation de soin dans des centres fermés doit se poser. Le propre de l’addiction au crack est qu’elle rend impossible aux usagers d’envisager d’en sortir. Il est donc illusoire d’attendre une demande de soin de leur part, surtout quand des pathologies psychiatriques sont associées à leur consommation. L’obligation de soin comme alternative à l’incarcération est une piste à explorer concernant celles et ceux qui sont dans l’incapacité d’en formuler la demande. Personne ne remet en question la nécessité d’hospitaliser d’office un schizophrène qui délire sur la voie publique. Pourquoi les intervenants en addictologie jugent-ils condamnable le soin sous contrainte pour les usagers de crack ? Les toxicomanes méritent d’être respectés : proposons-leur des solutions, de l’espoir et une vie libérée de la dépendance.

Il est nécessaire de prendre en charge les toxicomanes de manière plus ambitieuse, avec pour objectif affiché la sortie de l’addiction, le maintien dans l’abstinence et la réinsertion sociale.

Par ailleurs, il ne peut y avoir de contradiction entre les ministères en charge de la toxicomanie et de ses effets : santé, intérieur et justice. Or, on constate une incohérence entre les objectifs de ces ministères. Celui de l’intérieur est hostile aux salles de consommation de drogue encadrée car elles sont indissociables du trafic ; celui de la santé est favorable à ces salles comme en atteste son arrêté du 22 janvier 2022 ; et celui de la justice est l’auteur de la circulaire de politique pénale adaptée autour de ces salles, du 13 juillet 2016. Sans un changement urgent de modèle, et sans une mise en cohérence par le gouvernement de sa politique globale en matière de toxicomanie, est-il acceptable qu’à Paris, en banlieue ou ailleurs en France, les citoyens soient condamnés à vivre avec les consommateurs et les dealers de stupéfiants, et à subir la hausse de la délinquance voire de la criminalité qui en résultent ? Est-il acceptable qu’ils en soient réduits à réclamer de la police municipale ou nationale qu’elle sécurise leurs enfants sur le chemin de l’école, comme cela se produit de plus en plus ?

Que proposons-nous concrètement ? Il est nécessaire de prendre en charge les toxicomanes de manière plus ambitieuse qu’elle ne l’est aujourd’hui, avec pour objectif affiché la sortie de l’addiction, le maintien dans l’abstinence et la réinsertion sociale. Nous proposons ensuite d’investir massivement dans la prévention, en collèges, lycées, universités, centres de formation professionnelle, etc. Il faut amender l’arrêté du ministère de la santé (23 janvier 2022) relatif aux «haltes soins addictions» (HSA) pour qu’il stipule qu’elles soient impérativement loin d’habitations, commerces, écoles… Pour les consommateurs, nous devons organiser sans rupture : la désintoxication en structures hospitalières ; la stabilisation dans un service de postcure ; puis le transfert dans une structure type communauté thérapeutique, afin de maintenir la personne dans l’abstinence, loin des lieux de consommation et de deal et de l’aider à se réinsérer socialement. Ensuite, nous recommandons d’augmenter le nombre de places en désintoxication, en service de postcure, et dans les centres qui assurent l’abstinence et la réinsertion sociale.

Il nous semble aussi nécessaire de renforcer la coordination entre police et justice concernant l’expulsion des dealers en situation irrégulière sur le territoire français.

Le gouvernement devrait également ouvrir les appels à projet d’études et de recherche de la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives), et ceux directement opérationnels des ARS (Agences régionale de Santé), aux projets alternatifs tels que les communautés thérapeutiques. Nous conseillons d’assurer un audit indépendant des 1080 structures dédiées à la réduction des risques, afin d’en augmenter l’efficacité et l’articulation entre elles. En parallèle, il faudrait comptabiliser les résultats obtenus en matière de désintoxication, de parcours de soins et de reconstruction psychologique et sociale, afin d’établir une norme évaluable chaque année, conditionnant l’octroi de subventions.

Il nous semble aussi nécessaire de renforcer la coordination entre police et justice concernant l’expulsion des dealers en situation irrégulière sur le territoire français. Mais il est également urgent de poser sans tabou les questions de l’obligation de soin comme alternative à l’incarcération du toxicomane, et de l’hospitalisation sous contrainte des consommateurs de crack ou autres drogues dures présentant des comorbidités psychiatriques, suivies d’un séjour de reconstruction dans une communauté thérapeutique le temps nécessaire. Il s’agit là d’un choix de société.

Société- Interdire l’Écriture inclusive

SociétéInterdire l’Écriture inclusive

 

C’est le souhait d’environ 60 députés de la majorité comme de l’opposition qui considèrent  que cette écriture complexifie inutilement voir même massacre la langue française. Les députés dans une proposition de loi proposent que cette écriture soit interdite dans les documents administratifs

Un  des auteurs de la loi le député François Jolivet décrit l’écriture inclusive comme un choix «personnel et militant» et «en rien majoritaire», qui «brouille les messages» et «complexifie l’apprentissage de la langue française». «D’ailleurs, les experts de la dyslexie, dyspraxie et dysphasie sont préoccupés et alertent sur les difficultés supplémentaires engendrées par cette forme d’écriture», ajoute-t-il dans l’exposé des motifs de sa proposition de loi, cosignée notamment par la présidente déléguée du groupe LREM Aurore Bergé ou la vice-présidente LR de l’Assemblée nationale Annie Genevard.

Avec ce texte, à la portée surtout symbolique à ce stade, François Jolivet veut surtout «alimenter le débat, sensibiliser et inciter les ministères à prendre des circulaires à l’instar d’Edouard Philippe en 2017», indique le député à l’AFP. Dans une circulaire du 21 novembre 2017 sur «les règles de féminisation», l’ex-premier ministre Edouard Philippe avait «invité» ses ministres, «en particulier pour les textes destinés à être publiés au Journal officiel de la République française, à ne pas faire usage de l’écriture dite inclusive».

François Jolivet s’inquiète de l’apparition de «mots nouveaux» dans des «publications parfois officielles» comme «iels» pour «ils/elles», «toustes» pour «tous/toutes» ou «celleux» pour «celles/ceux». Sa proposition de loi vise à interdire l’écriture inclusive «dans les documents administratifs» et pour les «organismes et personnes chargés d’une mission de service public».

 

Des défenseurs de l’écriture inclusive y voient un moyen de lutter pour l’égalité femmes/hommes. Cependant ils font l’impasse sur la complexification d’une langue de moins en moins bien maîtrisée dans tous les niveaux scolaires du bac à l’université. Une manière aussi d’enfoncer encore un peu plus le niveau des élèves et  étudiants en France. Après l’écriture inclusive certains ont même proposé l’écriture phonétique qui fait donc abstraction de toute règle orthographique.

Interdire l’Écriture inclusive

Interdire l’Écriture inclusive

 

C’est le souhait d’environ 60 députés de la majorité comme de l’opposition qui considèrent  que cette écriture complexifie inutilement voir même massacre la langue française. Les députés dans une proposition de loi proposent que cette écriture soit interdite dans les documents administratifs

Un  des auteurs de la loi le député François Jolivet décrit l’écriture inclusive comme un choix «personnel et militant» et «en rien majoritaire», qui «brouille les messages» et «complexifie l’apprentissage de la langue française». «D’ailleurs, les experts de la dyslexie, dyspraxie et dysphasie sont préoccupés et alertent sur les difficultés supplémentaires engendrées par cette forme d’écriture», ajoute-t-il dans l’exposé des motifs de sa proposition de loi, cosignée notamment par la présidente déléguée du groupe LREM Aurore Bergé ou la vice-présidente LR de l’Assemblée nationale Annie Genevard.

Avec ce texte, à la portée surtout symbolique à ce stade, François Jolivet veut surtout «alimenter le débat, sensibiliser et inciter les ministères à prendre des circulaires à l’instar d’Edouard Philippe en 2017», indique le député à l’AFP. Dans une circulaire du 21 novembre 2017 sur «les règles de féminisation», l’ex-premier ministre Edouard Philippe avait «invité» ses ministres, «en particulier pour les textes destinés à être publiés au Journal officiel de la République française, à ne pas faire usage de l’écriture dite inclusive».

François Jolivet s’inquiète de l’apparition de «mots nouveaux» dans des «publications parfois officielles» comme «iels» pour «ils/elles», «toustes» pour «tous/toutes» ou «celleux» pour «celles/ceux». Sa proposition de loi vise à interdire l’écriture inclusive «dans les documents administratifs» et pour les «organismes et personnes chargés d’une mission de service public».

 

Des défenseurs de l’écriture inclusive y voient un moyen de lutter pour l’égalité femmes/hommes. Cependant ils font l’impasse sur la complexification d’une langue de moins en moins bien maîtrisée dans tous les niveaux scolaires du bac à l’université. Une manière aussi d’enfoncer encore un peu plus le niveau des élèves et  étudiants en France. Après l’écriture inclusive certains ont même proposé l’écriture phonétique qui fait donc abstraction de toute règle orthographique.

Pollution : Trump veut interdire de protéger l’environnement à la Californie

Pollution : Trump veut interdire de protéger l’environnement à la Californie

 

 

« L’administration Trump révoque l’exemption fédérale de la Californie sur les émissions, afin de produire des voitures bien moins chères pour les consommateurs, tout en améliorant sensiblement la sûreté des véhicules », a tweeté le président républicain.

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, avait anticipé l’annonce fédérale, qualifiée de «vendetta politique», s’engageant à défendre bec et ongles la dérogation dont son Etat bénéficie, accordée en vertu d’une loi sur la qualité de l’air. «Nous ne pouvons pas nous permettre de revenir en arrière dans notre combat contre le changement climatique», a réagi le procureur général de Californie, Xavier Becerra. Photo datée de 1958 à l’appui, il a ajouté sur Twitter que «la Californie a commencé à légiférer sur la qualité de l’air car la pollution était si importante que certaines personnes portaient des masques à gaz à l’extérieur». Il y a fort à parier que le contentieux ira jusqu’à la Cour Suprême.

Mais le gouverneur Newsom a battu en brèche les arguments de Donald Trump selon lesquels la mesure allait non seulement bénéficier aux consommateurs, mais aussi aux constructeurs et à l’économie américaine en générale. « Vos normes vont coûter aux consommateurs 400 millions de dollars. Aboutir à la combustion et au rejet dans l’air de 1,2 milliard de litres de pétrole supplémentaires. Et nuire à la capacité des entreprises automobiles à être compétitive sur les marchés mondiaux. C’est mauvais pour notre air. Mauvais pour notre santé. Mauvais pour notre économie », a critiqué le responsable démocrate.

A la demande du gouvernement, l’EPA a engagé l’annulation des normes plus strictes qui avaient été adoptées sous la présidence de Barack Obama pour les modèles de voitures allant jusqu’à 2025. Mais la Californie avait décidé de maintenir le cap et négocié cet été un accord de principe avec les constructeurs Ford, Honda, Volkswagen et BMW pour adopter des normes uniques, une entente immédiatement attaquée par l’administration Trump qui a déclenché une enquête.

 

 

 

Interdire le portable à l’école ?

Interdire le portable à l’école ?

Le philosophe Guillaume von der Weid évoque ans une interview à la Tribune l’interdiction des portables dans les écoles

« Notre ministre de l’Education veut interdire les portables dans les collèges. Idée qui peut paraître rétrograde, à l’heure des objets connectés et de l’intelligence artificielle. Rétrograde comme toutes les condamnations qui, par le passé, s’élevèrent contre les innovations technologiques, en particulier dans la communication, qu’on remonte à l’écriture qui, selon Socrate, nous faisait perdre la mémoire, à l’imprimerie qui, selon Victor Hugo, mettait fin aux cathédrales, uniques supports des paroles sacrées, à la presse, qui « manipulait l’opinion » ou encore au téléphone qui, au début du XXe siècle, « détruisait les liens sociaux » et « favorisait l’adultère ». Condamnations souvent venues des élites qui voyaient leurs prérogatives entaillées par ces canaux où, indépendamment d’elles, le peuple pouvait apprendre et s’organiser. Condorcet analyse ainsi l’histoire humaine par le prisme de la lutte du peuple ignorant contre les élites savantes, de la diffusion du savoir contre l’oppression du pouvoir. Prolongeant ces progrès, le téléphone portable devrait être encouragé plutôt qu’écarté.

Sauf que le portable n’est pas une avancée sur l’écrit. Tous deux supports d’information, certes, ils en font cependant un usage opposé : l’un fait réfléchir, l’autre frappe l’esprit, l’un stimule l’imagination, l’autre impose des images, l’un dialogue à égalité avec la pensée, l’autre la ligote par un entrelacement complexe et redondant de photos, de vidéos, de liens se confirmant mutuellement. Autovalidation créant des « bulles cognitives » qui ressemblent fort aux ombres du fameux repaire platonicien, dont les humains, enchaînés dos à la lumière du jour, pensaient qu’elles étaient la réalité même. Mais la réalité n’est pas donnée et il faut sortir de la machination ; c’est justement le rôle de l’éducation : conduire à l’extérieur, ex-duco. En ce sens, le téléphone portable est l’ennemi de l’école, car elle réclame ce qu’il nie. L’une donne à voir, l’autre à rendre attrayant. On dira que le portable servira à chercher des informations, « prendre des photos du tableau si l’élève n’a pas eu le temps de noter » (sic), utiliser Internet de façon critique. Mais n’est-ce pas demander à un enfant d’acheter une glace à la vanille pour étudier ses propriétés chimiques? C’est pourquoi le portable ne s’oppose pas à l’école comme l’information à l’apprentissage – « Pourquoi apprendre ces choses que je trouve sur mon portable? », ce qu’on disait déjà du temps des livres et des calculatrices – mais l’information au savoir, c’est-à-dire la capacité à relier les informations de façon intelligible et critique. La question n’est donc pas, comme le dit Michel Serres, d’accepter les perturbations d’une nouvelle forme d’intelligence, mais d’écarter de l’école les visions du monde préfabriquées qui, par leur forme ultra-stimulante, masquent leurs principes directeurs. Mais l’interdiction du portable à l’école, pour vitale qu’elle soit, est impossible, d’abord parce que les gens ont fusionné avec un appareil qui, s’il n’est pas rivé à leur corps, l’est à leur identité. Ensuite parce qu’il garantit, paradoxalement, leur autonomie présente, mais une autonomie dont les élèves se prévalent contre les exigences disciplinaires de l’éducation, dont le « tout, tout de suite » des portables semble promettre l’abolition. Le portable nous renvoie ainsi à la condition humaine, qui a toujours réclamé, pour jouir des bienfaits de la civilisation, patience et autodiscipline. Ce qui, pour Freud, explique notre ambivalence vis-à-vis d’une société qui ne nous comble qu’au prix d’une frustration constante. Pour rendre les ombres moins fascinantes, il faudrait donc éclairer davantage le chemin de la patience à la jouissance, qui n’apparaîtrait plus seulement comme une course pénible après une satisfaction démonétisée, mais comme l’effort d’être soi-même, qu’on ne peut déléguer à personne – fût-ce à une machine, aussi « intelligente » soit-elle. « 

 

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