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Politique-: un certain désarmement intellectuel face à l’islamisme

Politique-: un certain désarmement intellectuel face à l’islamisme

L’Occident serait « désarmé ». Le terme est revenu en boucle, ce dimanche, dans la bouche de l’historien Georges Bensoussan et de l’avocat Thibault de Montbrial rapporte le journal Les Echos . Presque un mois après l’attaque du Hamas et alors que l’armée israélienne poursuit sa progression dans la bande de Gaza malgré des appels au cessez-le-feu, les invités du Grand Rendez-vous Europe 1 – CNews – « Les Echos » se sont inquiétés d’un aveuglement des démocraties face à la montée de l’islamisme. « La guerre de civilisation nous est imposée : l’ennemi a décidé que nous étions son ennemi […]. Nous sommes intellectuellement désarmés », a expliqué le premier. « C’est un piège tant qu’on refuse de se donner les moyens de s’en extraire. Les démocraties ont le devoir de se défendre », a renchéri le second, prônant un « sursaut ».

Selon Thibault de Montbrial, président du centre de réflexion sur la sécurité intérieure et ancien candidat malheureux aux dernières législatives sous l’étiquette des Républicains, il faut donc « être capable de dire : ça suffit ! » à une idéologie qui veut « nous détruire pour ce que nous sommes ». Et être aussi à même de « nous battre » en instaurant « une extrême sévérité politique, policière et judiciaire ». Elle doit prendre, à ses yeux, la forme d’une « immigration archicontrôlée » après « cinquante ans de politique inconséquente », et d’un élargissement de la déchéance de nationalité.

Société: Le désarmement intellectuel face à l’islamisme

Société: Le désarmement intellectuel face à l’islamisme

L’Occident serait « désarmé ». Le terme est revenu en boucle, ce dimanche, dans la bouche de l’historien Georges Bensoussan et de l’avocat Thibault de Montbrial rapporte le journal Les Echos . Presque un mois après l’attaque du Hamas et alors que l’armée israélienne poursuit sa progression dans la bande de Gaza malgré des appels au cessez-le-feu, les invités du Grand Rendez-vous Europe 1 – CNews – « Les Echos » se sont inquiétés d’un aveuglement des démocraties face à la montée de l’islamisme. « La guerre de civilisation nous est imposée : l’ennemi a décidé que nous étions son ennemi […]. Nous sommes intellectuellement désarmés », a expliqué le premier. « C’est un piège tant qu’on refuse de se donner les moyens de s’en extraire. Les démocraties ont le devoir de se défendre », a renchéri le second, prônant un « sursaut ».

Selon Thibault de Montbrial, président du centre de réflexion sur la sécurité intérieure et ancien candidat malheureux aux dernières législatives sous l’étiquette des Républicains, il faut donc « être capable de dire : ça suffit ! » à une idéologie qui veut « nous détruire pour ce que nous sommes ». Et être aussi à même de « nous battre » en instaurant « une extrême sévérité politique, policière et judiciaire ». Elle doit prendre, à ses yeux, la forme d’une « immigration archicontrôlée » après « cinquante ans de politique inconséquente », et d’un élargissement de la déchéance de nationalité.

Face à l’Islamisme : un « désarmement » intellectuel et judiciaire de l’Occident

face à l’Islamisme : un « désarmement » intellectuel et judiciaire de l’Occident

L’Occident serait « désarmé ». Le terme est revenu en boucle, ce dimanche, dans la bouche de l’historien Georges Bensoussan et de l’avocat Thibault de Montbrial rapporte le journal Les Echos . Presque un mois après l’attaque du Hamas et alors que l’armée israélienne poursuit sa progression dans la bande de Gaza malgré des appels au cessez-le-feu, les invités du Grand Rendez-vous Europe 1 – CNews – « Les Echos » se sont inquiétés d’un aveuglement des démocraties face à la montée de l’islamisme. « La guerre de civilisation nous est imposée : l’ennemi a décidé que nous étions son ennemi […]. Nous sommes intellectuellement désarmés », a expliqué le premier. « C’est un piège tant qu’on refuse de se donner les moyens de s’en extraire. Les démocraties ont le devoir de se défendre », a renchéri le second, prônant un « sursaut ».

Selon Thibault de Montbrial, président du centre de réflexion sur la sécurité intérieure et ancien candidat malheureux aux dernières législatives sous l’étiquette des Républicains, il faut donc « être capable de dire : ça suffit ! » à une idéologie qui veut « nous détruire pour ce que nous sommes ». Et être aussi à même de « nous battre » en instaurant « une extrême sévérité politique, policière et judiciaire ». Elle doit prendre, à ses yeux, la forme d’une « immigration archicontrôlée » après « cinquante ans de politique inconséquente », et d’un élargissement de la déchéance de nationalité.

Daniel Cohen, un intellectuel complet

Daniel Cohen, un intellectuel complet

Daniel Cohen, mort le 20 août, était un intellectuel complet : économiste de la plus haute science, pédagogue admirable et intervenant passionné et inquiet, explique le philosophe Frédéric Worms dans une tribune au « Monde ».

S’il y avait un intellectuel réel, complet et vivant, en France, n’hésitons pas à le dire, c’était un économiste, c’était Daniel Cohen. La raison en est simple. Il a poussé à de nouvelles limites, pour faire face aux défis du présent, ces qualités qui ont toujours défini un « intellectuel » et pas seulement en France. On l’a oublié en effet mais l’intellectuel c’est celui qui unit la reconnaissance par les pairs dans un savoir déterminé, mais aussi l’inquiétude et l’engagement dans la sphère publique contre des injustices avérées, et enfin la capacité à parler à toutes et à tous, par son style et si l’on ose dire par sa personne.

Daniel Cohen possédait et surtout unissait tout cela à un degré inouï : économiste de la plus haute science et la plus internationale, pédagogue admirable et intervenant passionné et inquiet, dans les débats mais aussi dans les instances publiques. Il s’inquiétait parfois après un débat : « Ma phrase a été coupée, je n’ai pas été compris, on va tout caricaturer. » Mais non, cher Daniel : chacun de tes mots respire la science, l’engagement et la clarté et chacune et chacun le sent et le sentira toujours, malgré toutes les caricatures qui t’entourent. Nous le rassurions, donc.

Mais son inquiétude avait ses raisons, plus profondes que tel ou tel débat et même que tel ou tel contexte (les infox ou les réseaux sociaux par exemple) car cette inquiètude conduit peut-être au cœur de toute son action, de toute sa pensée et de toute son œuvre.

Daniel Cohen était économiste. Mais il avait renoncé depuis longtemps à l’optimisme trop simple des Lumières et en elles de la raison économique, qui consiste à faire confiance à la rationalité immédiate des intérêts, même quand elle est implicite ou inconsciente chez les acteurs. Il existe bien une rationalité économique ; il ne s’agit pas de la contester. On peut démontrer par exemple les effets nocifs et dangereux des inégalités extrêmes. Mais cette rationalité n’aura pas pour autant d’effet immédiat ou automatique, par une sorte d’action implicite ou inconsciente, comme le croient tant de savants et de gouvernants encore. Toutes les catastrophes depuis deux siècles le démontrent. Ce n’est pas une raison pour renoncer à la raison ! Bien au contraire, mais il faudra l’énoncer, l’expliquer et l’expliciter publiquement, sans naïveté sur son effet immédiat, et sans jamais renoncer à son effet possible.

Lire dans l’ADN le potentiel intellectuel et de santé ?

L’ADN déterminant du potentiel intellectuel et de santé ?

par Françoise Clerget-Darpoux, Inserm et Emmanuelle Genin, Inserm dans the Conversation

Auteurs d’un article récemment publié dans la revue scientifique Nature Genetics s’inquiètent de l’impact sociétal des avancées de la génomique (l’étude des génomes, autrement dit, du matériel génétique d’un individu ou d’une espèce). Ils évoquent les visions, à leurs yeux prémonitoires, du film Bienvenue à Gattaca : la possibilité de lire dans notre ADN nos capacités physiques et intellectuelles et, même, de pouvoir concevoir in vitro des enfants quasi parfaits, exempts de maladie future.

Grâce aux progrès réalisés dans le domaine de la génomique, la réalité a en effet rattrapé la fiction. Il est désormais possible d’analyser l’entièreté du génome, à la recherche de causes génétiques de maladies complexes.

Appelés genome-wide association studies (GWAS, ou « étude d’association pangénomique »), ce type de travaux a donné lieu à une multitude de publications scientifiques annonçant la découverte de nombreux variants génétiques qui augmenteraient ou diminueraient le risque d’une maladie, voire la propension à de nombreux traits, comme certains comportements ou aptitudes intellectuelles.

À en croire certains auteurs, notre avenir médical et social serait réellement inscrit dans notre génome. Cette vision est erronée car elle repose sur une série d’erreurs et d’incompréhensions que nous allons étudier.

Qu’est-ce qu’une étude GWAS ?

Les études GWAS consistent à établir une corrélation entre l’expression d’un trait chez un groupe d’individus et des marqueurs sur leur génome. Ces marqueurs peuvent être vus comme des petits drapeaux balisant tout le génome. L’idée sous-jacente aux études GWAS est qu’une association entre un marqueur et un trait permet de détecter des facteurs génétiques indépendamment des facteurs d’environnement dans le trait étudié.

Ceci peut se faire sur un trait quantitatif (comme la taille) ou sur une maladie. Dans ce dernier cas, on comparera ces marqueurs dans un groupe de personnes malades avec ceux d’un groupe de personnes non malades. On affecte alors à chaque différence génétique identifiée un coefficient censé représenter la force de son association avec le trait considéré, puis on calcule un score global (le « score polygénique ») qui représente l’intensité du risque encouru.
De nombreuses études GWAS ont été engagées sur des maladies dont les causes (on parle d’« étiologie » de la maladie) sont notoirement complexes : schizophrénie, cancer du sein, maladie coronarienne…

Dès 2007, des entreprises ont commencé à vendre en ligne des prédictions de risque sur un simple envoi de salive. La société 23andme a ainsi récolté plus d’un million d’ADN avant d’être sommée par la FDA, en 2013, d’arrêter ses activités faute de preuves de validité.

23andme a continué ses activités en changeant sa démarche et en recueillant des ADN pour une nouvelle utilisation : dresser la carte des origines géographiques des ancêtres de leur propriétaire. Ces ADN peuvent ensuite être mis à disposition d’équipes scientifiques qui peuvent mener des études GWAS et les publier.

D’abord menées sur des centaines d’individus, ces recherches se sont rapidement étendues à des milliers, puis à des millions de personnes et conduisent à la publication de certaines études aux résultats questionnables.

Ces dernières années, des centaines d’articles scientifiques assurent avoir détecté – via des associations – les facteurs génétiques dont les effets se cumulent dans un score. Ces scores sont censés prédire non seulement nos risques de maladie, mais aussi nos aptitudes intellectuelles ou d’adaptation sociale.

À en croire ces travaux, une simple lecture de notre ADN permettrait donc de savoir si l’on est à risque de développer une maladie ou si notre intelligence sera plus ou moins élevée. Ce qui promeut la thèse selon laquelle tous nos traits seraient « prédéterminés génétiquement »…

En 2018, une étude portant sur les nombres d’années d’études de près de 270 000 individus dit avoir identifié plus d’un millier de facteurs génétiques impliqués dans « l’intelligence ». Quatre ans plus tard, en passant à 3 millions d’individus, ce nombre de facteurs génétiques est multiplié par 4. In fine, par une simple lecture de votre ADN, on pourrait donc prédire votre nombre d’années d’études ou si vous allez devenir fumeur ou alcoolique. Et cela sans prendre en compte votre environnement familial ou culturel…

Le problème est que les conclusions de ces études sont tout simplement fausses car basées sur des hypothèses erronées et sur une interprétation abusive des associations entre les traits à prédire et des marqueurs génétiques…

Les calculs de score de prédiction reposent sur des hypothèses proposées en 1965 par Douglas Scott Falconer pour calculer l’héritabilité de certaines maladies. Parmi ces hypothèses, il est exclu d’emblée qu’un facteur d’environnement puisse jouer un rôle important dans l’expression du trait, alors qu’on sait combien notre alimentation, la consommation d’alcool ou de tabac et plus largement notre hygiène de vie ont un impact sur notre santé.

On suppose aussi que l’individu sera soumis aléatoirement aux facteurs d’environnement et,ce, indépendamment de ses conditions familiales, sociales et professionnelles. On suppose enfin que les facteurs d’environnement vont agir sur lui indépendamment de son génome alors qu’on sait pertinemment que la régulation et l’expression de nos gènes dépendent de notre environnement.

Ces hypothèses sont en totale contradiction avec les connaissances biologiques acquises depuis qu’elles ont été proposées et d’ailleurs questionnées par Falconer lui-même, dès 1967, pour le diabète

Un autre problème est que les scores de prédiction reposent sur une interprétation abusive des études GWAS. L’association d’un trait avec un marqueur génétique peut, certes, refléter l’action d’un facteur génétique ; mais ceci reste à confirmer par des études familiales et fonctionnelles ultérieures, seules capables de le démontrer. Des associations peuvent en effet refléter des différences environnementales ou culturelles parmi les personnes étudiées.

Ainsi, une telle étude GWAS qui comparerait, en France, des personnes mettant du beurre doux sur leurs tartines et des individus tartinant plutôt du beurre salé identifierait un grand nombre de marqueurs génétiques associés à cette dernière préférence… Non pas parce qu’elle révélerait des facteurs génétiques conférant un goût particulier pour le beurre salé, mais parce que ces marqueurs ont une fréquence différente en Bretagne et dans les autres régions de France !

De la même façon, sachant que le cancer du sein est plus fréquent chez les femmes ayant un indice de masse corporelle (IMC) élevé, les associations trouvées entre femmes atteintes et non atteintes de cancer du sein peuvent refléter des facteurs environnementaux impliqués dans l’IMC… et non dans l’étiologie du cancer du sein !

Exemple de représentation graphique d’une étude GWAS portant sur les calculs rénaux. Sarah A. Howles/Wikipedia, CC BY
Ces fausses conclusions ont de lourdes conséquences au plan clinique, car des outils de calcul de risque incorporant ces scores de risque erronés commencent à être mis à disposition des cliniciens. La validation de ces scores est faite uniquement sur les données en population, sans se soucier du fait qu’on a mélangé, pour les établir, des malades avec des étiologies différentes.

Les interprétations et comparaisons aberrantes qui ont trait au quotient intellectuel (QI) (dénoncées dès 1975 par Feldman et Lewontin et en 1978 par Jacquard dans « l’inné et l’acquis »)), sont un exemple frappant de dérive.

La variable QI avait été proposée à l’origine comme une mesure d’adéquation d’un enfant d’un âge donné à un programme scolaire donné : elle n’a de sens que lorsqu’elle est normée et moyennée dans un contexte homogène donné. Il ne s’agit pas d’une mesure universelle et intemporelle des capacités cognitives, voire de l’intelligence.

Même en se restreignant à la France, on ne peut pas comparer les performances en calcul mental d’enfants ayant aujourd’hui 9 ans avec ceux d’il y a un siècle, pour la simple raison qu’ils n’y ont pas été entraînés de la même façon… Par ailleurs, la différence entre deux enfants de même âge soumis à un même apprentissage scolaire dépend non seulement de leurs gènes, mais aussi de leur milieu culturel et des apprentissages antérieurs, préscolaires ou extrascolaires, etc. Le tout sans qu’il soit possible d’en évaluer les contributions respectives.

Malheureusement, de nombreuses études dites de « socio-génomique » font progresser, en s’appuyant sur les études GWAS, l’idée que nous sommes génétiquement prédéterminés à faire des études ou pas (l’idée étant que les variations génétiques influeraient sur la variable QI, dont on vient de rappeler les limites…).

Selon ce courant de pensée, nos capacités intellectuelles sont écrites dans notre génome. Largement diffusées tant par la presse scientifique que par les médias généralistes ou certains ouvrages comme ceux des psychologues Kathryn Paige Harden ou Robert Plomin, par exemple. Ces idées conduisent inéluctablement à se demander à quoi bon promouvoir une éducation pour tous quand certains y seraient, pour ainsi dire, « génétiquement imperméables »…

Les scores polygéniques sont aussi utilisés par certains pour différencier des populations sur des traits tels que l’intelligence, justifiant ainsi des visions racistes ou des comportements eugénistes.

On peut ainsi lire dans la revue « Intelligence » que les scores moyens de QI sont différents suivant les populations étudiées (4,4 pour les Chinois, 4 pour les Japonais, 3,7 pour les Européens et 2,3 pour une population d’Afrique). L’auteur en conclut que les facteurs génétiques contribuant à l’intelligence ont été soumis, lors des migrations, à une pression de sélection expliquant des taux d’intelligence différents dans différentes zones géographiques.

Lors de son discours présidentiel à l’American Society of Human Genetics, en 2015, son président le généticien Neil Risch a malicieusement souligné le manque de solidité de cette approche. Il a en effet calculé les scores de Craig Venter (pionnier du séquençage du génome humain) et de James Watson (co-découvreur de la structure de l’ADN) avec les SNPs de cette étude.

Résultat  : le score de James Watson s’est avéré légèrement inférieur à la moyenne européenne, tandis que celui de Craig Venter était égal à la moyenne de la population africaine… Neil Risch concluait avec humour qu’un score en dessous de la moyenne était suffisant pour obtenir un prix Nobel ou la Médaille des Sciences (médaille équivalente à notre médaille Field) !

Sur les mêmes concepts erronés, des entreprises privées donnent à de futurs parents la possibilité de choisir, parmi plusieurs embryons, celui qui minimise le risque de développer telle ou telle maladie (cancer du sein, schizophrénie, diabète…) et promettent même que, bientôt, il sera possible de sélectionner parmi ces embryons celui qui sera doté de la meilleure intelligence.

Un certain nombre d’auteurs, comme ceux du commentaire de Nature Genetics mentionné dans l’introduction de cet article, s’émeuvent à juste titre des dérives engendrées par cette vision de déterminisme génétique. Mais ils pointent uniquement les aspects éthiques et idéologiques, sans souligner que le problème est, à la racine, celui de l’acceptation aveugle d’un modèle génétique erroné et de l’interprétation abusive de marqueurs génétiques avec des associations.

Le débat scientifique peut être caricaturé en qualifiant d’« environnementalistes » ceux qui contestent la validité de prédictions génétiques. Pourtant, nier le bien-fondé de prédictions génétiques pour des traits ou maladies à étiologie complexe, ce n’est pas nier l’effet de facteurs génétiques sur nos traits. C’est seulement contester les hypothèses sur lesquelles reposent ces prédictions.

Pour terminer sur une note plus positive, soulignons que cette dérive de la génétique ne doit pas faire oublier l’apport précieux de ces nouvelles technologiques lorsqu’elles sont utilisées correctement. En particulier, des études qualifiées de « post-GWAS » ont permis de mettre en évidence le rôle de certains gènes ou de réseaux de gènes agissant en interaction dans la physiopathologie de maladies à étiologie complexe (cancers, maladies neurologiques…). Bien intégrées aux autres sources d’information, elles enrichissent les connaissances sur les processus pathologiques, et révèlent ainsi de nouvelles cibles thérapeutiques.

Cancel culture et intolérance à Sciences Po: Des étudiants dénoncent la situation de terrorisme intellectuel

Cancel culture et intolérance à Sciences Po: Des étudiants dénoncent la situation de terrorisme intellectuel

Cette tribune a été rédigée par les étudiants suivants: Arthur Alemany (IEP d’Aix-en-Provence), Édouard Bina (IEP de Lyon), Quentin Coton (IEP de Paris et responsable UNI Sciences Po), Maël Dalgliesh (IEP de Paris), Louis Ehr (IEP de Strasbourg), Lou-Anna Roul (IEP de Bordeaux), Axel Roulliaux (IEP de Bordeaux), Merlin Santoro (IEP de Strasbourg).

Nous, étudiants de tous les instituts d’études politiques de France, déplorons la censure, officielle et officieuse, omniprésente dans nos établissements, de la part d’étudiants, d’associations, de professeurs et de l’administration. En outre, nous souhaitons, à notre échelle, alerter sur les dangers de la «cancel culture». Loin d’être un phénomène purement anglo-saxon cantonné aux murs des campus américains, l’esprit communautaire exacerbé de cette enclave intellectuelle hors du monde entend tout régenter.

 

L’objectif ici n’est pas de nous poser en victimes mais bien d’alerter nos concitoyens et nos dirigeants sur les dérives des IEP français qui, ne l’oublions pas, ont vocation à former nos futures élites intellectuelles, politiques et économiques. Les dérives que nous observons actuellement dans l’enceinte des Sciences Po de France s’étendront bientôt à l’ensemble de la vie publique. Ceux qui s’érigent en apprentis censeurs seront demain journalistes, députés, écrivains,«intellectuels», professeurs des universités ; en somme, ils auront la mainmise sur toutes les structures du pouvoir, sur les esprits.

Le procès politique latent qui menace en permanence tout étudiant, professeur ou association s’éloignant de la droite ligne progressiste tacite annonce l’extinction de l’esprit critique. Nombre d’exemples relayés publiquement le démontrent: professeurs accusés d’islamophobie l’an passé, lynchage d’associations comme l’UNI, Le Cercle Mauriac, Le Printemps Républicain ou encore les tentatives d’ostracisme des fondateurs des associations Génération Z ou RN. Ce ne sont pas seulement les étudiants, professeurs, ou associations de droite qui sont visés, mais bien tous ceux qui refusent de se plier à la doxa. Quiconque refuse de se soumettre aux dogmes établis décolonialistes, pro-LGBT, et anti-sexistes se voit insulté et conspué.

Ce progressisme dévoyé et la connivence des acteurs institutionnels qui le choient sont alimentés par les plus grands maux de notre époque: la peur d’être rejeté et la paresse intellectuelle d’une part, la mégalomanie et la victimisation d’autre part. Ce besoin qu’ont les nouveaux censeurs de détenir la vérité, et de justifier leurs échecs personnels par des oppressions présumées du «système», vient légitimer qu’on inflige une correction sociale, voire physique, aux mauvais.

Pour démontrer la connivence que nous dénonçons, il nous faut préciser le procédé classique du camp du «progrès» lorsqu’un intervenant jugé dissident est invité à s’exprimer dans nos murs: une myriade d’associations s’insurgent et alertent l’administration du «danger» imminent de cette intrusion. Notons qu’on trouve à la tête de ces dernières des individus qui se cooptent, d’une homogénéité idéologique sans pareil et qui s’arrogent le droit de parler au nom de toute la communauté estudiantine de nos IEP. Ce petit monde terrorise nos administrations et les enjoint à annuler les conférences sous peine d’opprobre public.

Nos directions, terrifiées et obsédées par l’image publique de leurs établissements respectifs, cèdent souvent, affichant sans aucune honte leur refus de recevoir des pseudo-fascistes dans leurs instituts. Plus subtile, la condescendance inhérente à cette communauté, où les pairs épousent l’onanisme intellectuel, rejette plus volontiers encore ceux qui ne sont pas de leur monde (comprenez ceux qui ne sont pas des urbains bourgeois cosmopolites): Jean Lassalle, incarnation et défenseur du monde rural, député de la Nation, s’est vu injurié publiquement par la direction de Sciences Po Bordeaux.

«Nos camarades viennent nous adresser en aparté leurs encouragements une fois que nous avons pris position et essuyé les crachats»Tribune collective d’étudiants des IEP

Les administrations des IEP refusent de recevoir des individus ne partageant pas les «valeurs» des instituts. Pourtant, ceux-ci ne devraient pas oublier que les valeurs cardinales de leurs établissements sont la réflexion, le débat et la liberté d’expression. Nous rappelons à ce titre que les IEP sont des établissements publics en partie financés par l’État. Le contribuable sera heureux d’apprendre que la majorité de la population n’est pas conforme aux valeurs qu’il finance. Les associations et étudiants qui osent tenir un discours souverainiste, patriote, traditionaliste, sont voués aux gémonies: messages d’insultes, menaces et ostracisme.

Mais, le réel danger est celui de l’autocensure. Chaque attaque ad hominem, chaque accusation calomnieuse, au-delà de la satisfaction qu’elles génèrent en nos opposants, sont autant d’avertissements à l’élève qui oserait émettre une réserve, une nuance. Nos camarades viennent nous adresser en aparté leurs encouragements sur le fond ou la forme une fois que nous avons pris position et essuyé les crachats. Combien aimeraient nous soutenir publiquement, mais ne le peuvent, car on ne dialogue pas avec des «racistes, sexistes, transphobes, LGBT-phobes, islamophobes, homophobes, xénophobes». L’emploi de ces qualificatifs diffamatoires se résume souvent sous l’étiquette de «fasciste».

«Un climat de surveillance généralisée qui pousse au mutisme de tout individu en désaccord»Tribune collective d’étudiants des IEP

Le climat aujourd’hui installé dans les différents instituts d’études politiques est mortifère. Il nous dirige irrémédiablement vers la systématisation du discours progressiste et l’annihilation de toute pensée contraire. Aujourd’hui, il reste enfermé entre nos murs, demain, il sera étendu à l’ensemble du débat public. Nous demandons tout d’abord aux administrations des différents IEP de faire preuve de courage et de cesser de céder aux intimidations des radicaux totalitaires. La place prépondérante prise par les associations féministes et LGBT ces dernières années dans les IEP fait régner un climat de surveillance généralisée qui pousse au mutisme de tout individu en désaccord avec leurs thèses extrémistes pour ne pas se faire taxer à tout va de machistes ou homophobes.

L’attitude sectaire et extrémiste de ces associations de gauche, pseudo-apolitiques, suivies par la foule docile des autres associations sportives ou culturelles, fait régner une aura délétère au sein de la vie étudiante des IEP, et au sein des associations elles-mêmes, dont les membres réfractaires aux idéaux progressistes radicaux sont vite évincés. Traumatisés d’être des «blancs cisgenres hétérosexuels» et donc «privilégiés» et «dominateurs», les professeurs et membres des directions des IEP tracent une voie royale pour les associations LGBT et féministes par besoin de repentance, voire de masochisme.

«Nous croyons au droit à l’offense, au droit de déranger les esprits, à la contradiction, au débat»Tribune collective d’étudiants des IEP

L’existence des associations de sensibilité de droite et le respect de leur bon fonctionnement nous semblent essentiels à la pluralité au sein des IEP. De plus, ceux-ci permettent de rompre quelque peu le microcosme déconnecté de la réalité que les IEP représentent. Le jour où les étudiants des IEP comprendront que les associations de droite ou aux positions hétérodoxes n’ont qu’une seule hâte – pouvoir produire et fournir aux étudiants un œil différent et éclairé, promouvant le débat sur des sujets et thèmes d’actualité – l’ensemble de la communauté de nos établissements respectifs se verra grandie d’un principe essentiel à la démocratie: la contradiction.

Nous croyons au droit à l’offense, au droit de déranger les esprits, à la contradiction, au débat. Nous souhaitons que les instituts d’études politiques, et l’université française plus largement, cessent d’être aussi déconnectés des réalités protéiformes de la France et des Français. Comme disait Mitterrand à Rennes en 1988: «Nous ne sommes pas les bons, ils ne sont pas les méchants même s’ils considèrent qu’ils sont les bons et nous les méchants». Nous demandons à Madame la Ministre Frédérique Vidal et au gouvernement de Monsieur le Premier ministre Jean Castex de prendre des mesures fortes pour permettre à nos IEP et à l’ensemble du monde universitaire de redevenir les espaces de débat et d’émulation intellectuelle qu’ils furent un temps.

Macron victime d’un Covid intellectuel

Macron victime d’un  Covid  intellectuel

 

 

Une nouvelle fois Macon revient sur certains problèmes sociétaux qui révèlent une idéologie confuse, molle et contradictoire. Presque une réflexion de bistrot  sans grande élévation intellectuelle. Bref du bla-bla confus d’un énarque capable d’affirmer tout et le contraire dans la même phrase, le même paragraphe grâce aux magiques « en même temps » ! Une sorte d’analyse psychosociologique voire psychiatrique inspirée de madame soleil.

Emmanuel Macron revient dès la première question sur l’expression de «gaulois réfractaire» qu’il avait utilisée en août 2018 pour comparer les Français aux Danois et vanter leur modèle social réformiste. .«Nous ne sommes pas un pays qui se réforme comme les pays anglo-saxons, scandinaves, ou l’Allemagne, nous sommes un pays qui se transforme», théorise-t-il, ajoutant qu’il «aime cette tension créatrice»…… et sans doute aussi les manifs du samedi !

 

 Dès que quelque chose ne va pas, on le reproche à l’État. L’État est tenu responsable de nos malheurs. Quand un problème surgit, les élus locaux dénoncent les manques ou les faiblesses de l’État, mais chacun se tourne vers l’État quand l’urgence ou la gravité sont là». Avant d’affirmer, optimiste, que «ces doutes sont une énergie politique très rare». Une « névrose » ajoute-t-il en pensant peut-être à la sienne.

 

 «Le jour où on a dit à la France qu’elle était une puissance moyenne, quelque chose de grave a commencé. Ce n’était pas vrai, et les Français ne pouvaient pas se vivre comme cela», regrette-t-il,

 

«Ce doute existentiel en nous, nous avons tenté de le dépasser par le rêve européen et ce fut la grande intuition de François Mitterrand. Mais le référendum de 2005 et les divisions lors de la crise de 2007 sont passés par là et chacun s’interroge : l’Europe nous rend-elle plus grands ou est-ce une machine qui nous oppresse il veut

: «non plus une Europe-marché mais une Europe géopolitique, une Europe de projet». En réaffirmant le vœu paradoxal – et typiquement macronien — de «retrouver la force et le sens d’une souveraineté qui ne soit ni repli ni conflictualité, mais qui puisse s’appuyer sur une autonomie stratégique européenne indispensable».

 

 

Emmanuel Macron a dit craindre le «relativisme» et «l’obscurantisme», dévoiements du «doute» qui lui, «peut être moteur de progrès et de connaissance». En cause, «l’écrasement des hiérarchies induit par la société du commentaire permanent : ….Autant de symptômes d’une société qui «s’horizontalise». Et plus profondément, d’une crise de la démocratie. Sur ce point, Emmanuel Macron ose une surprenante illustration. S’il admet que l’État doit recréer de la confiance et ne plus donner l’impression de changer «les textes et les lois, plus que la vie des Français», le chef de l’État précise «qu’à ce titre, le deuxième confinement a été un exemple d’efficacité»!

 

 

À propos de la société victimaire , il déclare : «, nous assistons à une forme de primat de la victime. Son discours l’emporte sur tout et écrase tout, y compris celui de la raison», juge-t-il.

 «Par conséquent, celui qui a tenu un discours antisémite ou a collaboré tombe forcément dans le camp du mal radical. Je combats avec la plus grande force l’antisémitisme et le racisme, je combats toutes les idées antisémites de Maurras mais je trouve absurde de dire que Maurras ne doit plus exister», distingue Emmanuel Macron, avant de revenir sur Pétain. «Je me suis construit dans la haine, dans le rejet de l’esprit de défaite et de l’antisémitisme de Pétain mais je ne peux pas nier qu’il fut le héros de 1917 et un grand militaire. On doit pouvoir le dire. À cause de la société de l’indignation, qui est bien souvent de posture, on ne regarde plus les plis de l’Histoire et on simplifie tout». En 2018, devant les protestations, il avait néanmoins fini par renoncer à inclure Pétain dans l’hommage national.

 

En matière d’identité nationale, Macon préfère la république plurielle. Emmanuel Macron précise l’importance d’une «aventure française» à laquelle se raccrocher et l’exigence d’une certaine intégration : «ma matrice intellectuelle et mon parcours (!)  doivent beaucoup à Jean-Pierre Chevènement et à une pensée républicaine» confie-t-il, avant de rendre hommage à Nicolas Sarkozy. «Au fond, son intuition il y a dix ans était bonne même s’il me semble que la formule ‘d’identité nationale’ était sujette à trop de polémiques». Invité à préciser sa vision de cette identité française, le résident de la Lanterne a d’abord rejeté tout critère d’appartenance trop stricte : «Il me semble qu’être français, c’est d’abord habiter une langue et une histoire, c’est-à-dire s’inscrire dans un destin collectif». Avant d’ajouter que «c’est aussi une citoyenneté définie par des valeurs ‘liberté, égalité, fraternité, laïcité’ qui reconnaissent l’individu rationnel libre comme étant au-dessus de tout», et de rejeter toute «approche par le sang».

 

 «la République est plurielle», explique-t-il, avant de préciser que «l’erreur c’est affirmer qu »au fond, vous n’aimez pas la France si vous choisissez des prénoms qui ne sont pas vraiment français’». «Quand vous parlez l’arabe à la maison, que votre famille vient des rives du fleuve Congo, que vous possédez une histoire qui ne se noue pas entre l’Indre et la Bretagne, vous avez une singularité qui importe et il faut pouvoir la reconnaître. Chacun doit pouvoir vivre entre plusieurs horizons culturels», continue-t-il,.

 

Et de conclure avec le très flou concept de privilège blanc qui met toutes les origines étrangères dans le même panier, une belle manière d’ignorer les spécificités et les degrés d’intégration voire d’assimilation bref du bla-bla d’oral de l’ENA où il faut équilibrer son propos avec des dorures approximatives pour masquer la pauvreté du contenu et son ambiguïté.

« Mouvements décoloniaux , du conformisme intellectuel»

« Mouvements décoloniaux , du conformisme intellectuel»

 

Gil Delannoi, professeur à Sciences Po, dénonce dans l’Opinion une nouvelle « norme du bon, du bien et du beau »

 

Chercheur au Cevipof, le politologue Gil Delannoi a été invité dans de nombreuses universités internationales.

Comment expliquer la montée en puissance des mouvements décoloniaux au sein de l’université française ?

C’est un aspect d’un mouvement plus vaste qui traverse les universités occidentales : la méthode hypercritique se signale par les préfixes « dé ». Ce n’est pas seulement universitaire. Dans les polémiques françaises, on retrouve l’opposition Mediapart contre Charlie Hebdo. L’explication par l’internationalisation du système universitaire est plus globale. Un nouveau « mainstream » déconstructeur, obsédé par les marqueurs identitaires, est parti des campus américains. Sa présence grandissante apparaît clairement dans toute synthèse ou moyenne des travaux universitaires de la dernière décennie. Fonctionnant comme un marché de l’offre et de la demande de produits conformes aux nouvelles normes du bon, du bien et du beau, ce système mondial produit du conformisme intellectuel et de la concentration monopolistique, à l’image du marché des biens lui-même. Il est intéressant de comparer la divergence entre un mouvement de remise en cause de la notation scolaire, supposée inégalitaire, et la frénésie crédule avec la laquelle sont accueillies les évaluations par les pairs, les classements des universités. Pris dans une logique de management, le monde universitaire se dispute lui aussi des parts de marché. Ce qui est plus académique hélas, c’est la volonté de censure, « cancel culture », cette dénonciation sans fondement.

Au point que toute discussion, toute critique sont interdites ?

Cette agressivité n’est pas nouvelle. C’était la complaisance pour le communisme à une certaine époque, les adversaires étant qualifiés d’« anti », de « réacs », de « fascistes ». Cette manie de la restriction, de la simplification, de la délation s’étend désormais à des sujets de plus en plus nombreux. Cela ne signifie pas qu’une majorité adhère à cette vision dénonciatrice, mais il semble que l’approche critique sereine, libre de toute crainte de réprimande, sans autocensure mais avec modestie, fasse assez souvent défaut sur ces questions. Quand on a réclamé des radiations ou suspensions sans les obtenir, on n’a pas assisté à d’importants remous. Voilà le rapport avec Charlie Hebdo, le « ils l’ont bien cherché ». Vouloir toucher à des sujets totem ou tabou expose à la violence verbale ou à la mise à l’écart. En 2005, au cours de l’une des premières attaques de ce type, Olivier Pétré-Grenouilleau, historien des traites négrières, fut accusé de « négationnisme » par un collectif qui demandait sa suspension,

L’uniformisation de l’éducation entre-t-elle aussi en jeu ?

L’éducation devient en effet un marché comme un autre, soumis à certains effets de la mondialisation. Le contenu des enseignements s’uniformise. Ajoutons, pour faire bonne mesure, que le conformisme ne se limite pas à l’expression des extrêmes ou des radicalités. Après un cours que j’avais donné en anglais, des étudiants américains me disaient avoir aimé un exposé de la diversité des points de vue qu’ils ne rencontrent plus sur leurs campus. Mais pourquoi ? Il y a une vingtaine d’années, The Economist prenait une position cynique ou résignée, concluant qu’il fallait abandonner les sciences sociales et les humanités à leur déconstruction du monde, mais tenir bon en économie et dans les relations internationales. Ironie de l’histoire : il semble que certains de ces anciens étudiants abandonnés écrivent désormais les éditoriaux.

 Tous les commerces sont essentiels face à Amazon

Le sociologue Vincent Chabault estime, dans une tribune au « Monde », que les commerces spécialisés constituent un repère du quotidien, en particulier pour les

Tribune. L’incompréhension règne. Les commerçants spécialisés sont une nouvelle fois contraints de fermer leurs portes dans le cadre de ce reconfinement automnal. Si certains ont pu maintenir leur activité au côté du commerce alimentaire comme les magasins informatiques, l’action des fédérations de commerçants a par ailleurs entraîné la fermeture inédite des rayons de produits considérés comme non essentiels dans les grandes surfaces, plongeant distributeurs et fournisseurs dans un état de stupéfaction.

De leur côté, les plates-formes du e-commerce se frottent les mains. Pour le commerce spécialisé, l’effondrement de l’activité durant le premier confinement a entraîné un désarroi et des difficultés économiques inédites que les crédits de trésorerie, les reports de charge et les liquidités du fonds de solidarité mis en place au printemps n’ont pas intégralement couvertes.

Ces professionnels du commerce – magasins de centre-ville et grandes surfaces spécialisées –, confrontés aujourd’hui à ce qu’il convient d’appeler une double peine, ont pourtant tous appliqué le protocole sanitaire dès le 11 mai. Le port du masque, la mise à disposition du gel, l’installation de Plexiglas, la désinfection des produits et divers aménagements visant au respect de la distanciation physique ont été leur quotidien et aucun foyer de contamination n’a été observé en boutique.

Un repère quotidien

Au-delà de l’approvisionnement, ces professionnels ont cherché à maintenir une relation à l’ère du sans-contact. Les identifier comme « non essentiels » constitue aujourd’hui un affront tant ils jouent un rôle important dans la société et dans l’existence des individus. Comme le café, les magasins sont le support de « relations de surface », selon l’expression de l’anthropologue Marc Augé, des petits liens sans véritable enjeu mais éminemment utiles à la cohésion sociale.

Ces magasins constituent un repère du quotidien, en particulier pour les personnes vivant seules. Rappelons que 51 % des Parisiens, 49 % des Lyonnais et 46 % des Niçois font l’expérience de la solitude. La sortie et la rencontre, même fugace, avec le commerçant de proximité constituent parfois la seule interaction quotidienne.

Fermer les librairies, les magasins de jouets ou de maroquinerie ne fait pas qu’assécher économiquement ces points de vente pour lesquels les achats de Noël sont déterminants. Cette décision nie tout simplement le rôle d’intégration de ces lieux d’échange et, parfois, de convivialité.

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Edouard Philippe : »dérèglement fiscal, climatique ou intellectuel » ?

Edouard Philippe : »dérèglement fiscal,  climatique ou intellectuel » ?

Il faut vraiment être un énarque comme Edouard Philippe pour faire uen déclaration aussi nulle concernant l’augmentation de la fiscalité sur le carburant : “J’entends parfaitement la grogne, le mécontentement parfois, la colère aussi qui peut s’exprimer mais je dis aujourd’hui, comme je l’ai toujours dit, qu’il n’y a pas de solution magique au problème du dérèglement climatique”, a déclaré Edouard Philippe, en visite au Vietnam. Sil n’y a pas de remède miracle (effectivement il faut une transformation qui ne peut être que progressive qui articule les modes de production et de consommation) alors pourquoi cette seule arme de la fiscalité ?  Et Edouard Philippe de s’enfoncer uen plus en ajoutant : “Toutes les formations politiques étaient favorables à cette taxation carbone. Les candidats aux élections présidentielles faisaient la promotion de cette taxation carbone” a-t-il ajouté. Comme si les promesses de coiffeurs lors des campagnes électorales conféraient une pertinence économique, sociale ou environnementale. Si Philippe continue de s’enfermer dans son stupide raisonnement il risque de plonger dans les profondeurs de l’impopularité comme Macron. En effet La popularité d’Emmanuel Macron chute de 4 points en un mois à 21%,  en raison notamment de la fronde sur la taxation du carburant.  Selon un sondage YouGov diffusé le 1er novembre.

 

Tariq Ramadan, un « Modèle intellectuel »(UOIF)

Tariq Ramadan, un « Modèle intellectuel »(UOIF)

 

 

Cette déclaration du président des musulmans de France (ex UOIF) risque d’être contestée et paraît en tout cas pour le moins inopportune L’ex-Union des organisations islamiques de France (UOIF), qui a ouvert vendredi son salon annuel au Bourget, a fait émerger comme une figure d’influence le prédicateur mis en examen et écroué pour viols. “C’est un modèle sur le plan intellectuel pour beaucoup de nos jeunes qui souhaitent être comme lui”, a déclaré Amar Lasfar à la presse, fustigeant le “procès médiatique” fait selon lui à l’universitaire suisse au mépris de la présomption d’innocence. Une procédure  judicaire certes avec  également une diamensions  médiatique  mais justement devrait inspirer de réserve en attendant les décisions de justice.  Tariq Ramadan est notamment accusé par une ex-salafiste de l’avoir agressée en marge d’un congrès de l’UOIF en 2012.

Amar Lasfar a par ailleurs invité les musulmans de France à condamner sans réserve les attaques terroristes de Trèbes et Carcassonne (Aude) survenues il y a une semaine.

 » Un trou d’air intellectuel depuis une trentaine d’années »(Aude Lancelin)

 » Un trou d’air intellectuel depuis une trentaine d’années »(Aude Lancelin)

Aude Lancelin, la directrice adjointe de L’Obs, a  été licenciée en mai 2016? L’hebdomadaire de gauche avance une simple raison managériale. Aude Lancelin, compagne de l’économiste radical Frédéric Lordon, proche du mouvement Nuit Debout, avance d’autres pistes : une intervention de François Hollande, irrité par la trop grande place offerte à la gauche radicale dans un hebdomadaire social-démocrate, et un trio d’actionnaires (Pierre Bergé, Xavier Niel, Matthieu Pigasse) trop proches du pouvoir en place. Sans prendre parti, Le Journal du Dimanche a décidé de lui donner la parole. Le Monde libre, bien au-delà des portraits cruels de journalistes et intellectuels parisiens, pose à sa manière le problème de la liberté d’expression. Interview JDD :

 

 

Ce qui vous arrive, un licenciement, est la réalité de millions de Français. Pourquoi en faire un livre?
Le film des frères Dardenne sur la lutte acharnée d’une ouvrière d’usine pour échapper à un licenciement, Deux Jours, une nuit, est une des œuvres qui m’ont le plus bouleversée ces dernières années. Donc en soi un licenciement est un sujet fort et légitime qui concentre souvent dans un drame singulier la vérité de tout un fonctionnement social. Mais ce n’est pas le sujet de mon livre, et vous m’accorderez que j’y étale assez peu mes états d’âme. Le projet de ce livre est de décrire le système qui a abouti à la destruction d’un métier, le journalisme, écrasé par l’extension du domaine du management, par la promotion de la médiocrité la plus crasse, et la soumission toujours plus complète aux puissances d’argent. Il est également de penser la dérive d’une gauche de gouvernement aux abois, qui en est rendue à commanditer des licenciements politiques pour tenter d’échapper au verdict des urnes. Je me dois, en effet, de faire remarquer que, en tant qu’ex- »numéro 2″ du dernier grand hebdomadaire de la gauche française, le licenciement que j’ai connu a une dimension assez particulière. Pour reprendre les mots mêmes de Jean Stern, référence dans le domaine de l’histoire des médias, au cours d’une récente émission : c’est « la première fois depuis la Libération » qu’un journaliste est ouvertement licencié pour délit d’opinion.

De quoi L’Obs, que vous appelez l’ »Obsolète », est-il le nom?
De la déchéance de la gauche officielle, prétendument « sociale-démocrate », en réalité néolibérale et autoritaire, dont ce journal s’est fait au fil du temps le miroir, jusqu’à vouloir l’accompagner dans sa chute finale. Une gauche obligée de mentir en permanence sur elle-même, mais dont plus grand monde n’est tout à fait dupe désormais.

 

Ne craignez-vous pas de tomber dans le règlement de comptes, la vengeance?
Il fallait que les choses soient dites. À la suite de Guy Hocquenghem, l’auteur de Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary, un journaliste de Libération en rupture de ban au milieu des années 1980, je dirais qu’il n’existe pas de divorce tacite. Je me devais d’autant plus de révéler toutes ces choses, la censure, le faux-semblant, la brutalité des coulisses médiatiques, que tout cela est d’un intérêt public extrême. Il faut que les gens sachent comment se fabriquent les idées qu’on essaie de leur faire penser, il faut qu’ils sachent comment se nouent concrètement les liens entre éditorialistes, grands capitalistes et puissance publique. Il est important de leur dire, par exemple, qu’aujourd’hui un président de la République peut alerter un actionnaire de presse au sujet de l’orientation politique d’une journaliste, ainsi que de sa vie privée, en pensant que la chose restera dans l’ombre.

Avez-vous écrit un pamphlet?
Si le pamphlet est une œuvre contestataire visant à destituer un pouvoir abusif, alors je vous répondrai oui. Si l’on y voit au contraire une entreprise de dénigrement systématique, cherchant à tout prix l’outrance, alors je dirai pas du tout. Car tout ce qui est relaté ici est vrai. Pas un seul fait, aussi révoltant ou burlesque qu’il puisse paraître, n’a été inventé.

On reconnaît tout le monde (le cofondateur de L’Obs Jean Daniel ; l’actuel directeur, Matthieu Croissandeau ; les actionnaires Xavier Niel, Matthieu Pigasse…) mais vous n’utilisez pas toujours les vrais noms. Pourquoi?
Ce sont des gens que j’ai tous connus personnellement, à une exception près, Xavier Niel, qui, quoique ne m’ayant jamais rencontrée, a estimé qu’il était opportun que je parte. Mais Matthieu Pigasse, par exemple, conserve mon estime. Écrire sur eux n’était donc pas toujours émotionnellement facile. L’usage du surnom ou du pseudo m’a aidée à prendre de la distance. Il a communiqué au livre la légèreté du romanesque. Cela m’a permis de traiter ces personnages bien réels à la manière de « caractères » littéraires.

 

Ne versez-vous pas dans l’ingratitude en dénonçant un journal qui vous a donné votre chance?
Un licenciement aussi cynique et brutal remet les compteurs à zéro, vous ne trouvez pas? Je dirais plutôt que c’est la direction de L’Obs qui s’est montrée très peu reconnaissante tout au long de son histoire à l’égard des « cautions de gauche » dans mon genre, qui ont pourtant beaucoup fait pour son image de marque. Même le grand André Gorz [l'un des fondateurs du journal en 1964, ndlr] a notoirement payé sa radicalité par de nombreux tourments lorsqu’il y travaillait. Le comble de l’ingratitude, c’est plutôt, lorsqu’on est un enfant de L’Obs, de contribuer à un plan de départs d’une grande brutalité. Mes rapports sont de vive amitié aujourd’hui encore avec la base de L’Obs. Celle-ci m’a massivement soutenue dans la tourmente et la plupart comprennent très bien aujourd’hui que ce n’est pas le journal que j’attaque mais ceux qui sont en train de le saccager, au contraire.

Vos pires ennemis reconnaissent tous votre courage. Il vient d’où?
Vous me l’apprenez. [Rires.] Je crois aux idées, rien de plus. Celles-ci me paraissent suffisamment importantes pour qu’on accepte de souffrir pour elles, c’est tout.

 

Comment jugez-vous la vie intellectuelle en France, manque-t-elle justement de courage?
De courage, je ne dirais pas ça. Mais il y a eu un véritable trou d’air, un spectaculaire affaissement de la vie intellectuelle française depuis une trentaine d’années et les médias y ont largement contribué. Pendant les années 1990 et 2000 notamment, la plupart ont entièrement truqué les éléments du débat au profit d’imposteurs et poussé toutes sortes d’énergumènes toujours violemment réactionnaires sur le devant de la scène. L’esprit public en a été durablement abîmé. Nous allons mettre du temps à remonter cette pente-là.

Le livre dénonce une gauche de plus en plus à droite. Qu’est-ce qu’être de gauche aujourd’hui?
Avant tout, c’est défendre le faible contre la myriade d’exploitations variées que le fort est en train de réinventer sous couvert de « modernité ». Le contraire du « monde Uber » et du « monde El Khomri » prônés par les Valls et les Macron, en somme. En faut-il de l’impudence, et même de la perversion, pour se dire de gauche quand on œuvre sans relâche à la destruction de ce qui protège encore les plus démunis! Ce qui s’est passé ces cinq dernières années est à cet égard voué à entrer dans l’Histoire.

Vous n’assurez pas vos arrières. Comment voyez-vous votre avenir professionnel?
Ce livre est évidemment une lettre d’adieu à ces lieux qu’on appelle encore « journaux » par habitude, mais où l’esprit a été vaincu, où les combats ne sont plus que d’apparence. Pour autant, ce n’est nullement un adieu à ce métier. Les journalistes étouffent, nous sommes nombreux à ne plus supporter d’être les hochets de géants des télécoms instrumentalisant la presse à leurs propres fins. Avec l’aide de lecteurs, eux aussi, spoliés, une autre histoire reste à écrire.

Le Monde libre, Aude Lancelin, Les liens qui libèrent, 240 p., 19 € (en librairies mercredi).

Michel Rocard : un intellectuel et un homme d’éthique trop complexe pour la gauche

Michel Rocard : un intellectuel et un homme d’éthique trop complexe pour la gauche

 

Aujourd’hui évidemment c’est le concert de louanges y compris de ceux  qui ne partagent  à peu près rien avec Michel Rocard. La vérité c’est que Michel Rocard n’a jamais été vraiment accepté par cette gauche qui se caractérise en général par un discours radical avant les échéances électorales et une pratique molle et ambiguë lorsqu’elle parvient pouvoir. Finalement le même reproche que faisait déjà Michel Rocard à la SFIO de Guy Mollet. Première observation et de taille l’homme politique Michel Rocard était un intellectuel capable d’approfondir et d’articuler les problématiques économiques, sociales, environnementales et sociétales,  cela y compris au plan international. Pas étonnant si nombre de ses  collègues socialistes admettaient ne pas comprendre grand-chose à ses analyses. Pourquoi tout simplement parce que les intellectuels à gauche sont rares voire inexistants. On attend encore une analyse un peu novatrice, un peu pertinente de la plupart des responsables socialistes. Des socialistes qui pour faire moderne reprennent tout simplement et maladroitement certaines propositions intéressantes de la droite. Du coup les électeurs enivrés les propos radicaux et démagogiques des campagnes électorales se retrouvent complètement déboussolés par la gestion des socialistes parvenus au pouvoir. La plupart des responsables socialistes se réfugient  donc dans une sorte de langue de bois qui marque le grand vide politique et culturel. On objectera aussi à juste titre que les intellectuels se font rares aussi à droite, cela ne saurait  constituer  évidemment une excuse pour la gauche. La plupart des responsables politiques actuellement en France sont intellectuellement creux. Il suffit pour s’en persuader d’examiner le profil de la plupart des candidats à l’élection présidentielle de 2017. Le vide intellectuel est sidéral à gauche bien sûr mais aussi à droite y compris et peut-être surtout aux extrêmes. Des grandes gueules, des marchands d’illusions purs produits du système médiatique qui préfère  les clowns bruyants aux  intellos discrets et rigoureux. La vérité c’est que Michel Rocard n’a jamais été compris ni admis par cette gauche qui revendique frauduleusement son héritage. Michel Rocard a toujours été marginalisé au sein du petit socialiste voire  écarté brutalement notamment par François Mitterrand, un homme de culture ,lui ,mais qui ne s’est jamais embarrassé de conviction en slalomant entre  de l’extrême droite à l’extrême gauche pour finir dans le marais des gestionnaires incompétents,  avec en plus des deux amitiés très sulfureuses. « Jusqu’à son dernier souffle, il a continué à avancer des idées et à proposer ses solutions. Jamais il n’exprimait une nostalgie ou un regret. Seul comptait l’avenir. Michel Rocard a réussi à être un homme d’Etat respecté, un intellectuel brillant et un militant fidèle à l’idéal pour lequel il avait très jeune décidé de consacrer sa vie », cependant dit Hollande que tout oppose à Michel Rocard. « Il a incarné la modernisation de la gauche et l’exigence de dire la vérité. Il était l’homme du ‘parler vrai’. Il restera un exemple de droiture, d’intelligence et d’ardeur. Il savait en même temps rêver le monde et tout faire pour le changer », a aussi déclaré Valls qui sans doute à oublier les convictions de démocratie participative de Michel Rocard, lequel s’est toujours évertué à rechercher les compromis avec toutes les parties. Pas vraiment le style de Valls à la capacité d’analyse limitée jouant les adjudants chef pour tenter de ressembler à Clémenceau.




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