Jean-Paul Delevoye: l’homme intègre de LREM !
Jean-Paul Delevoye représente sans doute l’archétype de l’homme intègre tel qu’on le conçoit dans le parti de Macron. C’est-à-dire le responsable partagé entre ses intérêts personnels, l’intérêt des lobbys et l’intérêt général. Finalement , l’ancien directeur d’entreprise aura passé davantage de temps dans les arcanes de la politique qu’à la tête d’une société. Ce qui lui a permis d accumuler les rémunérations aussi les régimes de retraite ( notamment comme maire, député, en plus de sa retraite du régime général. Au bas mot autour de 10 000 €, de quoi voir venir. Il faudrait ajouter ses rémunérations de président du conseil économique et social parenthèses autour de 3000 €, de haut-commissaire à la réforme des retraites. Bref un vrai spécialiste du cumul des retraites et des régimes spéciaux dont il a bénéficié. D’après la république en marche , Delevoye a cependant fait preuve d’une grande honnêteté, d’une grande compétence et du sens des responsabilités. Un peu comme ses autres collègues du gouvernement qui ont dû quitter pouvoir précipitamment pour être impliqués dans des affaires du même type relevant notamment de conflits d’intérêts. On notera que le même reproche a été adressé au directeur de cabinet de Macron ou encore à Richard Ferrand président de l’Assemblée nationale.
Compte tenu les liens de Delevoye avec les lobbys de l’assurance, on aura compris que l’enjeu est évidemment d’affaiblir le système de retraite par répartition au profit des assurances privées. Le parcours et les affaires de Jean-Paul Delevoye interrogent évidemment sur la définition d’intégrité pour la république en marche..
Le départ de Delevoye départ intervient à la suite d’une série d’articles compromettants, d’abord dans Le Parisien du 9 décembre puis dans Capital et Le Monde, relatifs à des postes que l’ex-ministre a occupés, parfois sans les signaler comme il se doit à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).L’ancien élu du Pas-de-Calais, qui fut également médiateur de la République de 2004 à 2011, avait omis au total 10 fonctions dans la déclaration d’intérêts remplie lors de son entrée au gouvernement, en novembre dernier, selon Le Monde. Sous la pression, le haut-commissaire a envoyé vendredi soir à la HATVP une déclaration rectifiée qui faisait état de 13 mandats – dont 11 bénévoles -, contre trois initialement déclarés, et des salaires révisés à la hausse.
Certaines de ces fonctions, comme celle d’administrateur d’un institut de formation de l’assurance, soulevaient la question de potentiels conflits d’intérêts, incompatibles avec son rôle au gouvernement. Un soupçon relayé par l’opposition et les syndicats en pointe dans le mouvement de grèves et de manifestation, entamé le 5 décembre, contre le projet gouvernemental.“Quand on a autant d’implication dans les assurances (…), quand on touche beaucoup d’argent dans une série d’activités, je pense qu’il n’est plus crédible”, jugeait dimanche Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, sur BFM TV.
“Sa démission permet de répondre et de clarifier sa situation”, argue-t-on à l’Elysée. “On continue de penser que ses erreurs étaient de bonne foi ». Dans sa déclaration post-démission, Jean-Paul Delevoye parle pour sa part de “légèreté coupable”.“C’est la dure loi de la responsabilité, de l’exemplarité et de la transparence qui doit s’appliquer à tous et à moi en particulier”, estime-t-il. “J’avoue, autant je suis rigoureux sur les budgets publics, autant c’est ma femme qui s’occupe de tout ce qui est administratif”, s’est-il par ailleurs défendu dans Le Parisien, au début de la controverse.
Le procureur de Paris a interrogé la HATVP jeudi dernier “sur la réalité des faits décrits” et lui a demandé de lui “faire connaître les suites qu’elle entend y donner”, dit-on au parquet où, pour le moment, aucune enquête n’a été ouverte !