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Covid-19 : 50.000 cas à la mi-mars ? selon (Institut Pasteur de Lille)

Covid-19 :  50.000 cas à la mi-mars? selon (Institut Pasteur de Lille)

 

D’après l’institut Pasteur de Lille le nombre de cas déjà très inquiétants de ces derniers jours, autour de 25 000 cas quotidiennement ,pourrait doubler courant mars

A la lecture de leurs nouvelles projections, que le JDD publie en exclusivité, la conclusion de Philippe Amouyel et Luc Dauchet, professeur et maître de conférences en santé publique au CHU de Lille (Nord), laisse craindre le pire : « La courbe s’est décalée dans le temps mais on retrouve toujours la même. Ça remonte. » Comprendre : on a gagné un peu de temps sur le virus, mais pas assez pour éviter une nouvelle vague.  »Au 15 février, on pouvait penser que ça passerait et on n’a d’ailleurs pas bien compris pourquoi ça a baissé, reconnaît Philippe Amouyel, dont la précédente projection, publiée dans le JDD le 7 février, prévoyait une augmentation des cas il y a deux semaines, ce qui ne s’est pas produit. Mais il n’y a finalement pas tant de différence entre ce qui s’est passé et ce qu’on avait projeté. Il y a eu le même effet au mois de septembre avant la deuxième vague : une baisse puis une augmentation. »

 

Après la baisse relative de la mi-février, la courbe des contaminations a repris son ascension avec une augmentation de 8%, la semaine du 15 au 21 février, par rapport à la semaine d’avant, d’après les données de Santé publique France. Et ces derniers jours, les infections ont même atteint un pic à plus de 30.000 cas, une première depuis novembre.

 

Et d’après les projections de Philippe Amouyel et de Luc Dauchet, si la courbe poursuit sa course, au 20 mars, la France pourrait enregistrer plus de 50.000 nouveaux cas de Covid-19. En cause entre autres, l’augmentation des variants, notamment du britannique, déjà majoritaire dans près d’un tiers des départements. A cette même date, les variants auront d’ailleurs quasiment remplacé la souche originelle.

« Même à 20.000 contaminations par jour, c’était beaucoup en chiffre absolu sachant que mi-décembre l’objectif était de retomber à 5.000 cas, rappelle Philippe Amouyel. Ça permet au virus de se multiplier et donne plus de chances de générer des variants. »

« Plus on agit tôt, mieux c’est »

Dès lors, le pari d’éviter un reconfinement est-il raté? « On a gagné du temps sur le moment où on n’aura pas d’autre choix que le confinement, pense Luc Dauchet. Mais plus on agit tôt, mieux c’est. » « A Dunkerque, le maire a lancé une alarme début février en demandant des mesures un peu plus restrictives, complète le Pr Amouyel. A ce moment-là, ça avait encore une chance de fonctionner. Mais là, ce n’est plus possible. »

Le spécialiste nuance toutefois : « Le pari aurait pu payer, mais il aurait fallu des mesures supplémentaires. Car c’est intéressant de retarder le confinement si on arrive à faire la jonction avec la vaccination. En Bretagne, par exemple, ça pourrait marcher. » Aussi, selon eux, il ne faut pas baisser la garde dans les Régions où le taux d’incidence est inférieur, comme l’ont demandé certains élus locaux, bretons notamment. D’autant que, d’après les modélisations de l’Institut Pasteur publiées mercredi, sans de nouvelles restrictions, le rythme de la vaccination ne sera pas suffisant pour éviter un niveau d’hospitalisations supérieur au pic de la première vague.

Covid et institut Pasteur

Covid et institut Pasteur

Directeur du laboratoire d’innovation vaccinale à l’Institut Pasteur, le professeur Frédéric Tangy revient dans un livre, L’Homme façonné par les virus (*), sur le coup d’arrêt porté à son vaccin contre la Covid-19 et sur une année de recherche hors normes.

L’Institut Pasteur et l’américain Merck ont annoncé le 25 janvier l’arrêt de votre projet de vaccin inspiré de celui contre la rougeole… Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

On m’avait prévenu 48 heures avant. Je n’ai pas dormi pendant trois jours. J’ai ressenti l’annonce comme une catastrophe pour l’Institut Pasteur, pour mon laboratoire et pour moi, qui suis l’inventeur de cette stratégie vaccinale. Puis, j’ai fait comme tout chercheur : j’ai accepté l’échec et j’ai rebondi en me remettant à l’ouvrage.

Dans votre livre, vous revenez sur les étapes de la fabrication de votre vaccin. Vous expliquez que les premiers résultats de vos candidats, avant que l’un d’entre eux entre en essai clinique au mois d’août, « induisent de très bonnes réponses immunitaires ». Que s’est-il passé ?

Nos candidats apportaient une très bonne protection chez l’animal, mais entre la souris et l’homme, il y a un monde. Nous avons fourni plusieurs candidats à la biotech autrichienne Thémis (racheté depuis par Merck MSD) fin mai après trois mois de recherche. L’essai clinique était en double aveugle, c’est-à-dire que, ni le promoteur (l’Institut Pasteur), ni l’investigateur (Odile Launay) ne pouvaient connaître les résultats avant la fin de l’essai, programmé pour octobre 2021. Je n’ai donc vu aucun des résultats. Merck avait la main sur les essais cliniques. D’après ce que je sais, les réponses anticorps induites par ce vaccin étaient plus faibles que celles induites chez des patients convalescents ou celles induites par des vaccins ARN messager. La décision de Merck et de l’Institut Pasteur a été d’abandonner le développement. Côté recherche, tout était bouclé en mai. Ont suivi huit mois d’essai clinique de phase I, ce qui me paraît très long quand on compare à la vitesse à laquelle Pfizer ou Moderna ont fini leur phase III, à l’été, avec publication de leurs résultats en septembre. Nous étions à ce moment-là toujours en phase I. Je ne sais pas pourquoi cela a été aussi long.

« Nous avons élaboré plusieurs formules vaccinales avec différents degrés d’efficacité, et l’industriel a choisi de tester le candidat le plus abouti. Peut-être y a-t-il eu excès de rapidité »

Retour un an en arrière. Vous avez pris connaissance de l’existence du virus le 15 janvier, en lisant un article de Libération. A ce moment-là, quel est votre sentiment ?

On a tout de suite compris qu’on avait affaire à une nouvelle pandémie. On connaissait déjà les coronavirus : on avait travaillé sur le Sars 1 et sur d’autres maladies émergentes, le Zika, la fièvre de Lassa, le chikungunya. Pour ce dernier, on avait élaboré un vaccin arrivé en phase III d’essais cliniques. Pour le Sars 1, notre vaccin n’a jamais été développé puisque l’épidémie s’est éteinte d’elle-même. Nous avions donc une bonne expérience et une grande confiance en notre stratégie. On s’est remis au travail. C’est le rôle de l’Institut Pasteur. On a travaillé comme des fous, jours et nuits, week-end inclus. Je sentais la pression de l’industriel, la pression de la course mondiale. Nous avons élaboré plusieurs formules vaccinales avec différents degrés d’efficacité, et l’industriel a choisi de tester le candidat le plus abouti. Peut-être y a-t-il eu excès de rapidité. Si Thémis nous avait laissés un mois de plus, nous aurions favorisé un autre candidat, qui n’était pas tout à fait stabilisé en mai, mais auquel je faisais davantage confiance.

Avec le recul, que sait-on de l’émergence de ce virus ?

L’immense majorité de la communauté scientifique est formelle : c’est une zoonose, un virus qui est sorti de l’animal. Il n’existe aucune preuve que le virus soit issu d’un incident de laboratoire. Certes, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) mène une investigation. Elle ne trouvera rien de concluant plus d’un an après. S’il y a eu une fuite, une contamination accidentelle du laboratoire P4 de Wuhan, on n’en saura jamais rien. La Chine ne le permettra pas. Il n’y a rien de plus à dire sur l’origine du virus. Il est là, il ne partira plus, et il évolue.

Mais des équipes scientifiques ont déjà reconstitué ex nihilo des virus disparus. C’est le cas du virus de la grippe espagnole, reconstitué dans un labo américain en 2005…

On peut effectivement, par synthèse, reconstituer le génome d’un virus, quel qu’il soit. Mais il n’y a aucune raison d’inquiéter la population, on ne fabrique pas des virus sans avoir à rendre des comptes, notamment en France. La loi sur les micro-organismes toxiques (MOT) cadre la recherche. Les armoires et congélateurs où sont stockés ces MOT sont surveillés en permanence. Mais cette réglementation n’existe qu’en France.

Au printemps 2020, l’Institut Pasteur est accusé d’avoir contribué à l’élaboration du virus. Comment avez-vous réagi ?

Toute l’équipe a été secouée par cette fake news. On me comparaît à un assassin, une technicienne de mon laboratoire a reçu des menaces chez elle. L’Institut Pasteur a déposé plainte pour la première fois de son histoire. Un premier procès a été gagné et deux autres plaintes sont en cours avec constitution de parties civiles.

« L’industrie pharmaceutique française a été puissante, en particulier dans le domaine des vaccins. Puis les années 1990 ont vu des grandes fusions industrielles dans ce secteur, et nous n’avons pas suffisamment pris le tournant des biotechs »

En 1802, un caricaturiste anglais a griffé les Londoniens apeurés à l’idée de se transformer en vache après avoir été vaccinés contre la variole par un traitement dérivé de la vaccine, une maladie infectieuse des bovins. Pourquoi 200 ans après, se méfie-t-on toujours autant des vaccins ?

Les gens ont peur des vaccins, car ils n’ont plus peur des maladies qui, grâce aux avancées pasteuriennes entre autres, ont quasiment disparu : tuberculose, rougeole, polio, oreillons, coqueluche, etc. Et puis, en France, il y a un terreau, une histoire qui est défavorable. Le procès du sang contaminé par le sida et celui de l’hormone de croissance ont contribué à l’image négative et à la perte de confiance dans les industriels et les services de santé publique. Rappelez-vous également la polémique sur le vaccin contre l’hépatite B. A la fin des années 1980, une association a été faite entre le vaccin et l’apparition de la sclérose en plaques. Or, il n’y avait aucun lien. Mais cette histoire est restée dans l’esprit des gens.

Quel regard portez-vous sur la compétition mondiale liée aux vaccins ?

Le premier round a été clairement remporté par les Anglo-saxons, le président Trump s’en est assuré en mettant beaucoup de milliards sur la table, Boris Johnson en faisant de même pour faire travailler ensemble Astrazeneca et l’Université d’Oxford. En France, une telle incitation n’a pas été faite. Pasteur a pris l’initiative de se rapprocher de Sanofi, mais le laboratoire avait déjà sa propre stratégie. Dans notre pays, on a du mal à faire travailler ensemble les industriels et les scientifiques, contrairement aux Anglo-saxons. L’industrie pharmaceutique française a été puissante, en particulier dans le domaine des vaccins. Puis les années 1990 ont vu des grandes fusions industrielles dans ce secteur, et nous n’avons pas suffisamment pris le tournant des biotechs. Stéphane Bancel, le patron de Moderna, est Français. Il a préféré exporter son savoir-faire. Valneva est allé chercher des financements outre-Manche. Une nouvelle séquence de géopolitique de la santé s’ouvre désormais avec la Chine et la Russie en embuscade. En Europe, seuls les Anglais tirent leur épingle du jeu mais, pas de chance, le Brexit est passé par là. La France est démunie. A Pasteur, nous poursuivons le combat contre la Covid.

Le mode de vie, la promiscuité, l’avènement des transports ont influé sur l’expansion des virus. Le Covid-19 est un « rappel à l’ordre », écrivez-vous. Doit-on changer notre façon de vivre ?

Il faut à tout prix ralentir l’économie débridée, les échanges colossaux entre continents, stopper les milliers de conteneurs qui déversent dans les ports des milliers de microbes et de moustiques. La dengue est arrivée en Afrique de l’Est par conteneurs en provenance d’Asie et d’Arabie saoudite ! Quatre milliards de personnes prennent l’avion tous les ans. Pourquoi avons-nous besoin d’aller passer nos vacances en Afrique centrale ou en Amazonie ? C’est un combat écologique et biologique qu’il nous reste à mener. Il faut respecter les microbes et comprendre que nous, humains, sommes des intrus.

(*) L’Homme façonné par les virus, Frédéric Tangy et Jean-Nicolas Tournier, éd. Odile Jacob, 21,90 euros.Corvidés instituts Pasteur

La guerre des métaux rares ( institut Michel Serre )

La guerre des métaux rares ( institut Michel Serre )

 

Dans son livre « La guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique », Guillaume Pitron présente les coulisses de la transition énergétique. Et selon lui, elle ne serait pas si durable que cela. Entretien.

 

. Pouvez-vous nous expliquer votre thèse ?

 

Guillaume Pitron : Pour la même production d’énergie, les technologies utilisées aujourd’hui consomment davantage de ressources que les technologies précédentes. Plus nous irons vers les technologies vertes, plus nous aurons besoin de ressources. La transition énergétique veut prôner la sobriété, mais nécessite l’inverse pour être rendue possible. En clair : elle nécessite davantage de ressources et c’est un paradoxe. Nous sommes dans un système de gaspillage, il faut rationaliser les ressources. On sait recycler les métaux rares, mais cela coûte trop cher, car ils sont souvent sous forme d’alliages, des « composites », donc on ne le fait pas. On préfère les jeter lorsqu’ils sont usagés, plutôt que de payer un peu plus cher nos biens technologiques. Aujourd’hui, on ne recycle que 1 % des terres rares, mais c’est bien 100 % de tous les métaux rares qu’il faut recycler. Toutefois, même si l’on recyclait l’ensemble des métaux utilisés aujourd’hui, il faudrait toujours aller en chercher plus, c’est inévitable. Nos besoins augmentent de 5 % par an, la production est multipliée par deux tous les 15 ans. Il faut également lutter contre l’obsolescence programmée, substituer les métaux énergivores et faire de l’éco-conception.

ETI : La Chine produit 95% des terres rares et a le quasimonopole sur d’autres métaux rares. Elle impose des quotas et des embargos. Aura-t-on assez de métaux pour assurer la transition énergétique ?

G.P : C’est vraiment une question qu’il faut se poser. Il faut souligner un véritable paradoxe : nous sommes dans un monde d’énergies renouvelables qui nécessite des matières premières non renouvelables pour être exploitées. D’un côté, certains observateurs disent que nous aurons toujours assez de métaux. Selon eux, le progrès technologique est une course permanente entre l’épuisement des ressources et le fait que l’on utilise les ressources de manière toujours plus efficiente. Après tout, cela fait 40 ans que la fin des réserves de pétrole est repoussée. Pour retarder ces échéances, nous développons de nouvelles technologies qui permettent d’aller chercher le pétrole toujours plus profondément. C’est la même chose pour les métaux. Certains disent que ces métaux sont présents partout dans les océans et dans l’espace et qu’il suffit d’aller les chercher. Une autre école dit que le problème n’est pas tant géologique que technologique. À force d’aller toujours plus loin, nous arrivons à un plafond. Sans compter les impacts sur les écosystèmes que cela peut provoquer. Compte-tenu de notre rythme de consommation, il y a des pénuries de métaux annoncées à court ou moyen terme. De nouvelles technologies vont bien sûr apparaître et de nouveaux gisements vont être découverts. Mais il faudra toujours utiliser davantage d’énergie pour aller les chercher. Les limites de l’extraction minière ne sont pas quantitatives, mais énergétiques. Entre les deux positions, il faut savoir jusqu’où nous sommes prêts à aller pour un modèle dit durable et à base d’énergies renouvelables, mais reposant sur l’extraction de minerais non renouvelables. Personnellement, je suis inquiet.

 

Vous qualifiez de la France de « géant minier en sommeil », prônez-vous le retour de mines en France ?

 

Je pense qu’il faut assumer une part de ce fardeau. Il est trop facile de délocaliser la pollution et laisser d’autres pays extraire des minerais sans lesquels nous ne pourrions pas parler de transition énergétique en France. Il faut que nous assumions une partie de ce fardeau, à parts égales de notre PIB par exemple. Ce serait une position juste. Il faut que le grand public prenne réellement conscience du coût réel de la transition énergétique en termes d’extraction minière. Nous pourrions alors accepter de dépenser un peu plus d’argent pour un téléphone propre avec des minerais exploités dans une mine un peu plus responsable qu’une autre. Cela permettrait à ce type de marché d’émerger, et permettrait de modifier le reste du marché. Dans ces conditions, on peut imaginer que si la Chine voulait continuer à vendre des métaux à l’Occident, elle devrait davantage prendre en compte cette nouvelle exigence.

 

ETI : Beaucoup d’entreprises ne semblent pas se soucier de leur approvisionnement en métaux rares. Comment l’expliquez-vous ?

G.P : En 2010, la Chine a mené un embargo sur les terres rares contre le Japon. De grands groupes français ne savaient pas ce qu’étaient les terres rares à l’époque, car ils achètent des composants qui sont assemblés pour faire des produits finis. La chaîne logistique entre le minerai et l’industriel final comprend au moins une quinzaine d’intermédiaires. Celle-ci peut donner l’illusion d’une abondance. L’industriel est déresponsabilisé et le risque de manquer de métaux est transféré à ses fournisseurs. Mais il est tout le temps exposé en réalité.

 

ETI : Les véhicules du futur demanderont-ils moins de métaux ?

 

G.P : Il y aura toujours des métaux dans les véhicules. Les technologies qui permettent de propulser les véhicules utiliseront toutes des métaux rares. En plus, il y a de plus en plus de technologies embarquées. Les voitures autonomes qui arrivent bientôt sur le marché sont bourrées de radars et produisent une multitude de données numériques. Demain, la voiture sera un cocktail de technologies vertes et numériques. Même si l’on change la propulsion, il y aura toujours des caméras à l’avant et à l’arrière, des ordinateurs de bord. Derrière, les infrastructures pour traiter les données vont se multiplier, nécessitant notamment des supercalculateurs et des data centers. De nombreux problèmes environnementaux se posent en Chine pour l’extraction des terres rares. Des problèmes similaires se posent d’ores et déjà en Amérique latine, en particulier du fait de l’extraction du lithium, dans les soussols des déserts de sel boliviens, chiliens et argentins. Le lithium n’est pas considéré comme rare, mais sa production mondiale, dopée par la forte croissance du marché des voitures électriques, va exploser dans les prochaines années. La pollution concerne tous les pays producteurs, à l’image, par exemple, de la République démocratique du Congo, qui satisfait plus de la moitié des besoins de la planète en cobalt. L’extraction de cette ressource, indispensable à la fabrication de nombreux types de batteries lithium-ion utilisées dans les véhicules électriques, s’opère dans des conditions moyenâgeuses. Cent mille mineurs équipés de pelles et de pioches transpercent la terre toute l’année pour se procurer le minerai

« Coronavirus : des conséquences politiques (institut et Elabe)

 « Coronavirus : des  conséquences politiques (institut et Elabe)

 

Bernard Sananès, président d’Elabe prévoit des conséquences politiques suite à la crise sanitaire dans une interview des Echos

Après une année 2020 marquée par une crise sanitaire séculaire, quel regard portez-vous sur la société française ?

Elle a été marquée par l’inquiétude pesante née des deux vagues de la crise sanitaire , des deux confinements, et de la crise économique et sociale. Pourtant elle a fait preuve d’une forme de résilience. Mais les signaux d’alerte sur le moral des Français, sur les souffrances vécues par les plus exposés sont réels. Qu’en sera-t-il si une troisième vague épidémique survient et si l’absence de perspectives perdure ? On ne sait pas si les Français pourront encaisser les chocs encore longtemps. Tout cela aura un impact direct sur la séquence 2021-2022.

Quel bilan politique peut-on tirer de 2020 ?

Il y a eu une critique forte de la gestion de la crise, après l’épisode des masques. Mais surtout je note que les Français ont mis la politique à distance. Ils sont d’abord dans le « sortez-nous de là ». C’est comme si le virus avait anesthésié la vie politique pendant un an. Il n’y a pas eu de mouvements marquants dans l’opinion. Ainsi, Emmanuel Macron affichait une cote de confiance de 32 % en janvier 2020 dans notre baromètre et il se situe exactement au même niveau en décembre.

Emmanuel Macron en sort-il affaibli ou renforcé ?

Ni l’un ni l’autre. Il n’a pu compter sur aucun effet d’unité nationale et n’est pas parvenu non plus à la susciter, ce qui est un signe de faiblesse. A l’inverse, les critiques sur la gestion de la crise n’ont paradoxalement pas généré d’impopularité supplémentaire. Le moment de juger la gestion de cette crise n’est pas encore venu car les Français vivent sous inquiétude maximale. Les conséquences politiques n’ont pas encore été tirées.

Qu’en est-il de ses oppositions de droite et de gauche ?

C’est exactement pareil pour les oppositions. Les opposants politiques d’Emmanuel Macron restent dans leur couloir et personne n’a réussi à capter l’attention malgré les critiques, et parfois la colère, sur la gestion de la crise. Aucun leader n’a émergé dans l’opinion ou n’a vu sa cote de confiance progresser. La situation avait été la même pendant la crise des « gilets jaunes », personne n’en avait profité en termes d’opinion.

Comment peut-on interpréter la réticence d’une majorité de Français à se faire vacciner ?

Cette méfiance ajoute à la défiance générale des Français celle liée à la gestion de la crise. La défiance par rapport au vaccin est installée depuis longtemps, après notamment l’épisode de la grippe H1N1. Le doute s’est ajouté tout au long de 2020 et les Français sont nombreux à ne pas avoir encore décidé s’ils se feront vacciner. La campagne vaccinatoire devra donc lever les freins, en s’appuyant notamment sur le rôle central des médecins. La dernière enquête que nous avons réalisée montre que c’est leur avis qui comptera en premier dans le choix de chacun. Cette crise montre plus largement que la parole publique est l’autre victime du coronavirus. Qui croire ? A qui faire confiance ? Ce contexte pèsera sur la campagne présidentielle.

Le populisme a été battu aux Etats-Unis, ne se porte pas bien en Grande-Bretagne. Est-ce ça peut avoir une influence en France ?

Cela n’aura pas forcément d’influence directe sur la France. Mais se consolide un large espace pour un vote protestataire ou pour une prise de distance qui se manifesterait par l’abstention.

Peut-on dire que le Brexit, le Covid et la question du vaccin ont renforcé l’Europe et affaibli les eurosceptiques comme Le Pen ou Mélenchon ?

L’Europe a été jugée sévèrement au début de la crise, moins au cours de la deuxième vague car elle a été considérée comme plus présente. Elle sera jugée sur l’efficacité de la stratégie vaccinatoire et aussi sur celle du plan de relance. Si elle montre qu’elle est capable de protéger les Européens, elle en sortira renforcée.

Les écologistes sont-ils en perte de vitesse après leurs succès électoraux de 2019 et 2020 ou peuvent-ils espérer transformer l’essai ?

Ils ne l’ont pas encore fait. Les polémiques suscitées par certains nouveaux maires, les rivalités internes et les difficultés à se faire entendre sur d’autres sujets que l’environnement ont joué. Ils n’ont pas acquis la centralité qu’ils recherchaient et la recomposition de la gauche ne se fait pas autour d’eux, comme cela avait été dit au lendemain des municipales.

A seize mois de l’échéance, comment se présente l’élection présidentielle de 2022 ?

Il est encore trop pour dire quel sera le contexte et le « momentum » de la campagne électorale. La France sera-t-elle sortie de la crise sanitaire ? Et quelle sera l’intensité de la crise économique ? Se posera alors une question clé. Les Français se demanderont si la crise sanitaire a été une nouvelle preuve du déclin de la France ou si, au contraire, elle a montré la résilience du modèle français. Pour l’instant, il n’y a pas une réponse qui s’impose. Ce sera évidemment important pour Emmanuel Macron car s’il réussit à faire redémarrer le pays, il en sera crédité. Mais si la France s’enfonce dans la récession, le « quoi qu’il en coûte » sera jugé différemment car les Français se diront qu’il aura été une parole forte, mais insuffisamment efficace sur la durée.

Quels seront les thèmes forts de cette campagne ? La crise sanitaire aura-t-elle un impact ?

Emmanuel Macron se positionne depuis plusieurs mois sur des thèmes qui sont importants aux yeux des Français, à commencer par la protection. C’est vrai pour le régalien et aussi la défense de l’environnement. En faisant ainsi, il veut priver d’air la droite et les écologistes en occupant leur espace. Mais sera-t-il perçu comme crédible dans les habits du Président protecteur ? Rien n’est moins sûr.

Quels sont les points forts et les points faibles d’Emmanuel Macron, probable candidat à sa réélection ?

Parmi ses points forts, la stratégie du « qui d’autre que lui » fonctionne à plein sur son socle et sur une partie des électeurs de droite, même si ces derniers émettent des critiques. A noter aussi que s’il est plus populaire parmi les retraités, il l’est aussi chez les jeunes, dont la participation électorale reste plus aléatoire. Enfin, le niveau d’hostilité à son encontre a diminué. Parmi ses points faibles, je note son incapacité à rassembler les Français. Un quart des Français pense qu’il en est capable, ce qui est très faible pour un président sortant. Il doit aussi montrer qu’il peut reprendre le fil de son quinquennat s’il veut faire passer le message qu’il en faut un second pour ancrer les réformes.

Le match retour avec Marine Le Pen est-il écrit d’avance ?

Si cela peut paraître comme le scénario le plus probable, il ne faut pas oublier que rien n’est écrit. Ni la feuille de match ni le résultat de la finale. Emmanuel Macron n’a pas dessiné le chemin de sa réinvention, comme il l’avait promis au printemps. Tout l’enjeu pour lui est de convaincre son socle qu’il n’y a pas d’alternative au premier tour et de contenir le « tout sauf Macron » au second. De son côté, Marine Le Pen, première opposante, n’est toujours pas perçue comme une alternative crédible pour diriger le pays.

Une projection de 3.000 patients en réanimation à la fin novembre (institut Pasteur)

Une projection de 3.000 patients en réanimation à la fin novembre (institut Pasteur)

Selon un document de l’institut Pasteur consulté par « Les Echos », le nombre de patients Covid en « hospitalisation réanimatoire » en métropole passerait sous la barre de 3.000 dès le 30 novembre, c’est-à-dire à la veille d’un probable assouplissement du confinement - Emmanuel Macron doit s’exprimer à ce sujet ce mardi à 20 heures.

Lundi, il y avait encore 4.438 malades du Covid en réanimation, le pic ayant été atteint le 16 novembre avec 4.903 lits occupés par ces patients. L’Institut Pasteur dessine une courbe en pente relativement douce, avec moins de 1.500 personnes en réanimation dans les hôpitaux dès le 14 décembre.

En fin de compte, les seuils prévus n’ont pas été franchis : ni les 9.000 lits de réanimation pour le Covid, qui correspondaient à une hypothèse sans confinement ni couvre-feu antérieur, ni les 6.000 lits, fondés sur l’hypothèse d’un confinement respecté mais moins efficace qu’au printemps . Prévoir une moindre efficacité était rationnel, puisqu’en novembre les écoles sont restées ouvertes et que de nombreux actifs ont continué à se rendre au travail. Néanmoins, on peut supposer que le port généralisé du masque, les gestes barrières et l’éducation sanitaire des Français ont fait la différence. Ainsi qu’un début d’effet d’immunité collective dans certaines régions.

Selon l’Institut Pasteur, et c’est une autre information majeure de ce document, près de 11 % des Français ont désormais été infectés par le Covid, avec des taux records en Ile-de-France (20,7 %), dans le Grand Est (14,6 %) et en Auvergne-Rhône-Alpes (13,6 %). Un petit pas vers l’immunité collective, donc, en attendant les vaccins.

Canicule : la faute au changement de climat (Institut des sciences du climat)

Canicule : la faute au changement de climat (Institut des sciences du climat)

Robert Vautard, le directeur de l’Institut Pierre-Simon-Laplace des sciences du climat, explique le lien entre canicule et dérèglement général du climat (interview France Info)

Est-ce que ces températures caniculaires sont des signaux inquiétants ?

  • Robert Vautard : Les températures les plus fortes sont en augmentation depuis plusieurs décennies et on est certain que c’est dû au changement climatique. Les températures comme 35°C, dans les décennies précédentes, ça arrivait environ une dizaine de jours par an en France. Aujourd’hui, on est déjà à 30 ou 40 jours par an au-dessus des 35°C. Au milieu du XXIe siècle, on s’attend à ce que des températures de 40 degrés soient dépassées quasiment tous les ans en France. Donc, on va vers des températures très fortes, avec des sécheresses qui seront de plus en plus marquées.
  • Qu’est-ce que vous enseigne l’étude de ces phénomènes de canicule ?
  • Les canicules en France sont vraiment le marqueur principal du changement climatique. On le voit, on le ressent tous les étés maintenant depuis 2004. Ces canicules nous montrent à quel point nos sociétés sont vulnérables aux changements climatiques. On voit les problèmes de sécheresse qui ont lieu cette année et le degré d’urgence qu’il y a à combattre ce changement climatique par la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
  • Est-ce qu’il y a une volonté politique d’agir sur le réchauffement climatique ?
  • Je suis scientifique, je ne suis pas du tout politologue mais il y a des politiques d’adaptation au changement climatique. Il y a un plan canicule qui est là. Il y a aussi des mesures qui sont prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, on n’est pas sur la trajectoire globalement de réduire les émissions pour arriver à 1°C ou 2°C de réchauffement. Donc, il faut faire bien davantage mais au niveau global.
  • Est-ce qu’il y a d’autres signaux inquiétants dans le monde en 2020 ?
  • On a vu un phénomène nouveau en Sibérie avec des températures extrêmes. On a eu aussi un épisode dans l’Arctique au mois de juillet avec des températures atteignant plus de 20°C degrés. Ce qui provoque toute une ribambelle de conséquences, notamment la fonte de la glace de mer. Cette année, on est même dans une diminution record de la glace de mer en Arctique. On dépasse le record de 2012. Et ça a pour effet d’accélérer encore davantage le changement climatique puisque la banquise réfléchit le rayonnement solaire et permet à la Terre d’un peu moins réchauffer.
  • Est-ce qu’il faut s’habituer à des étés plus chauds et des hivers de plus en plus doux ?
  • Les étés vont être de plus en plus chauds quoi qu’il arrive, quelles que soient les mesures qu’on prend au niveau climatique. D’ici vingt ans à trente ans, les températures vont encore augmenter d’au moins 1°C à 2°C. C’est inéluctable. En revanche, les actions que l’on prend aujourd’hui pour réduire le changement climatique auront un effet très net au-delà de 2050. Pour nos petits-enfants, finalement. L’enjeu, il est là, il est d’atteindre soit 2°C de hausse environ à la fin du siècle, soit 4 à 5 °C. Et il y a une énorme différence entre un climat 2°C plus chaud et un climat 4°C plus chaud. Ces différences sont absolument considérables.

Vaccin en 2020 ? Peu vraisemblable ( Institut Pasteur)

Vaccin en 2020  ? Peu vraisemblable ( Institut Pasteur)

Le Dr Bruno Hoen, directeur de la recherche médicale à l’Institut Pasteur, a fait le point, lundi 20 juillet sur franceinfo, sur l’avancée annoncée de deux projets de vaccins« Il s’agit de deux essais dits de phase 2, c’est à dire évaluant la sécurité et la réponse immunitaire de deux vaccins qui sont assez comparables dans leur construction, il s’agit de deux vaccins viraux. »

 

« Ces deux essais montrent que d’une part, les deux vaccins sont bien tolérés. Il n’y a aucun effet indésirable grave et que d’autre part, il y a une réponse immunitaire. Ça ne veut pas dire pour le moment que ces vaccins vont être protecteurs. On attend pour cela la réalisation des essais de phase 3 qui permettront de répondre à cette question », a précisé l’épidémiologiste.

« On a quelques arguments pour penser qu’il y a de bonnes chances que ce soit protecteur parce que les anticorps qui sont qui sont identifiés chez les sujets vaccinés sont des anticorps qui, pour beaucoup d’entre eux, ont des capacités de neutralisation du virus. Ce qui laisse un bon espoir. » Les essais vont commencer de manière immédiate, « dans des zones où le virus circule« , a indiqué le spécialiste.

« Le modèle prévu pour le développement mis à disposition de ces vaccins, une fois qu’on aura identifié un, et j’espère, plusieurs vaccins efficaces, ce sera un financement par par un fonds, un Fonds international », explique Bruno Hoen alors qu’une course entre laboratoires semble se conduire.  »Il faudra choisir parmi les vaccins efficaces, ceux qui seront les plus faciles à produire en grande quantité et à faible coût. » Une chose est sûre : un vaccin mis à disposition du grand public, ce n’est pas pour tout de suite. « Ce ne sera pas en 2020 et si c’est en 2021, ce sera juste un exploit. »

 

Hong Kong: la police chinoise met déjà la pression sur un institut de sondage !

Hong Kong: la police chinoise met déjà la pression sur un institut de sondage !

 

A Hong Kong, l’opposition a installé des bureau de vote samedi pour les primaires visant à sélectionner les candidats démocrates qui auront les meilleures chances de succès aux élections législatives de septembre.

Ces primaires interviennent moins de deux semaines après que Pékin a imposé une nouvelle loi de sécurité nationale.

Vendredi, la police a perquisitionné le bureau de l’enquêteur indépendant Robert Chung, dont l’Institut de recherche sur l’opinion publique de Hong Kong (HKPORI) aide à organiser l’élection, ce qui a suscité chez les militants des inquiétudes quant à une interférence dans le scrutin.

Bien que les primaires ne concernent que le camp de l’opposition, les spécialistes estiment que leur résultat pourra servir de test pour jauger de l’opposition à la nouvelle loi.

Dix propositions- pour réformer l’islam de France (l’Institut Montaigne)

Dix propositions- pour réformer l’islam de France (l’Institut Montaigne)

 

Dix propositions intéressantes de l’Institut Montaigne mais qui ignorent  certains facteurs explicatifs de nature socioéconomique et sociétale. Pour beaucoup l’islam radical n’est qu’un prétexte pour légitimer une haine, une violence, un mépris des règles de vie commune qui rendent possible l’harmonie entre les groupes. Ces propositions de l’institut Montaigne sont utiles voir nécessaires mais elles ne prennent pas en compte que certains quartiers sont devenus des zones de non-droit où la religion sert uniquement de prétexte à la marginalité de certains ( marginalité sociale, économique et culturelle). Pour preuve les résultats de cette enquête de l’IFOP : Un tiers des musulmans ne se rendent jamais à la mosquée, et seulement 29% s’y rendent chaque semaine. La plupart des musulmans (68%) ne connaissent pas le Conseil français du culte musulman (CFCM). Encore une fois la réforme des institutions religieuses de l’islam de France est sans doute nécessaire mais elle ne permet pas de faire l’économie dune  réflexion sur les conditions de réinsertion républicaine des territoires perdus.

 

2. Perception, par la Fondation des œuvres de l’islam, d’une contribution sur la consommation halal. Gain espéré : 50 millions d’euros.

3. Création d’une École nationale d’aumônerie pour former et recruter des aumôniers fonctionnaires.

4. Création du TIF, le test d’islam français pour les imams et les aumôniers.

5. Implication des collectivités pour favoriser l’émergence d’un islam local.

6. Enseignement de l’arabe classique à l’école publique pour réduire l’attractivité des cours d’arabe dans les mosquées.

7. Suivre la situation par des statistiques religieuses.

8. Rédiger un livre d’histoire équitable commun aux pays des deux rives de la Méditerranée.

9. Créer un secrétariat d’État à la laïcité et aux cultes actuellement rattachés au ministère de l’Intérieur.

10. Revoir la politique étrangère de la France pour endiguer l’influence des régimes wahhabites (Qatar, Arabie saoudite…).




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