Archive pour le Tag 'inflation'

Formation-Une inflation des diplômes, qui tendent à perdre de leur valeur 

Formation-Une inflation des diplômes, qui tendent à perdre de leur valeur 

« La massification scolaire débouche sur une inflation des diplômes, qui tendent à perdre de leur valeur »
Dans un contexte de ralentissement du marché du travail, les jeunes diplômés peinent à trouver un poste à la hauteur de leurs qualifications, rappelle la sociologue Marie Duru-Bellat dans  » Le Monde ».

Le marché de l’emploi connaît un net ralentissement, et les jeunes diplômés ne sont pas épargnés. Ils sont même en première ligne, avec une baisse des embauches de 19 % en 2024 et une nouvelle chute attendue en 2025, selon l’Association pour l’emploi des cadres. Pourtant, la génération des 25-34 ans est plus diplômée que jamais : en 2020, 36 % d’entre eux sont titulaires d’un diplôme supérieur à bac + 2, contre 14 % chez les 55-64 ans, d’après l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Ce décalage entre niveau de formation et propositions d’emploi alimente un sentiment de déclassement des jeunes, qui n’arrivent pas à trouver un emploi à la hauteur de leurs diplômes. Seule la moitié des jeunes sur le marché du travail exercent un métier en rapport avec leur formation initiale.

La situation interroge la valeur du diplôme, estime Marie Duru-Bellat, professeure des universités émérite en sociologie au centre de recherche sur les inégalités sociales de Sciences Po .

Une inflation des diplômes, qui tendent à perdre de leur valeur 

Une inflation des diplômes, qui tendent à perdre de leur valeur »

« La massification scolaire débouche sur une inflation des diplômes, qui tendent à perdre de leur valeur »
Dans un contexte de ralentissement du marché du travail, les jeunes diplômés peinent à trouver un poste à la hauteur de leurs qualifications, rappelle la sociologue Marie Duru-Bellat dans  » Le Monde ».

Le marché de l’emploi connaît un net ralentissement, et les jeunes diplômés ne sont pas épargnés. Ils sont même en première ligne, avec une baisse des embauches de 19 % en 2024 et une nouvelle chute attendue en 2025, selon l’Association pour l’emploi des cadres. Pourtant, la génération des 25-34 ans est plus diplômée que jamais : en 2020, 36 % d’entre eux sont titulaires d’un diplôme supérieur à bac + 2, contre 14 % chez les 55-64 ans, d’après l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Ce décalage entre niveau de formation et propositions d’emploi alimente un sentiment de déclassement des jeunes, qui n’arrivent pas à trouver un emploi à la hauteur de leurs diplômes. Seule la moitié des jeunes sur le marché du travail exercent un métier en rapport avec leur formation initiale.

La situation interroge la valeur du diplôme, estime Marie Duru-Bellat, professeure des universités émérite en sociologie au centre de recherche sur les inégalités sociales de Sciences Po et autrice de

Inflation prix alimentaire : 1,4 % en moyenne en 2025

Inflation prix alimentaire : 1,4 % en moyenne en 2025

Pas de flambée des prix cette année pour l’alimentaire. En cause, une inflation générale relativement faible et une demande assez stagnante. Même si autour de cette moyenne de 1,4 % on trouvera des écarts selon la nature des produits.

Cette progression est loin des demandes initiales des grands groupes de l’agroalimentaire (entre + 6 % et + 8 % en moyenne) et des PME (+ 3 %), alors que les distributeurs réclamaient, eux, des baisses de 3 %, 5 % voire 10 %. En outre, il ne s’agit que d’une moyenne. Les résultats des négociations bouclées début mars font apparaître de fortes disparités entre les produits avec d’importantes hausses des prix du cacao, du café ou encore des biscuits secs. À l’inverse, les prix des pâtes, des huiles ou encore des eaux sont supposés baisser.

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Taxes Trump: Baisse de croissance et inflation pour JP Morgan

Taxes Trump: Baisse de croissance et inflation pour JP Morgan

Jamie Dimon, président-directeur général de JPMorgan Chase, a prévenu lundi les investisseurs que le désordre causé par les droits de douane américains pourrait peser sur la croissance de la plus grande économie du monde, stimuler l’inflation et avoir un impact négatif au long terme.

« L’économie fait face à des turbulences considérables (y compris géopolitiques), avec les aspects potentiellement positifs de la réforme fiscale et de la déréglementation et les aspects potentiellement négatifs des tarifs douaniers et des ‘guerres commerciales’, une inflation persistante, des déficits budgétaires élevés et des prix des actifs et une volatilité encore assez élevés », a déclaré le dirigeant.

« Nous sommes susceptibles de voir des résultats inflationnistes (…) La question de savoir si le menu des tarifs causera une récession reste en suspens, mais cela ralentira la croissance », a-t-il averti.

Les économistes de JPMorgan ont par ailleurs relevé à 60% le risque que les États-Unis connaissent une récession cette année, contre 40% il y a un mois, après que Donald Trump a annoncé la semaine dernière la mise en place de nouveaux droits de douane dits « réciproques » incluant des taux de 20% pour les produits importés de l’Union européenne et de 34% pour ceux provenant de Chine.

Jamie Dillon a souligné le risque de représailles de la part d’autres pays et a déclaré que les droits de douane pourraient affecter la confiance économique, les investissements, les flux de capitaux, les bénéfices des entreprises et le dollar.

Les tarifs douaniers soulèvent également des questions sur la direction des taux d’intérêt.

Jamie Dimon a noté que, malgré la baisse récente des taux due à la faiblesse du dollar, une croissance plus lente et une diminution de l’appétit pour le risque pourraient faire augmenter les taux, rappelant la « stagflation » des années 1970.

Economie-Inflation :0,8 % sur un an en mars

Economie-Inflation :0,8 % sur un an en mars


La hausse des prix à la consommation atteint 0,8% sur un an en mars, contre 2,3% l’année dernière à la même époque.

Les prix à la consommation ont augmenté de 0,8% sur un an en France, selon les résultats provisoires pour mars, publiés ce vendredi matin par l’Insee. Sur un mois, les prix à la consommation ont progressé de 0,2% alors qu’ils étaient stables le mois dernier.

Sur un an, la hausse des prix à la consommation en France a considérablement ralenti. L’inflation annuelle est passée de 2,3 % en mars 2024 à 1,1 % en septembre 2024. Après une période de stabilité à l’automne, elle a connu un rebond à 1,7 % en janvier 2025, sous l’effet de la hausse des tarifs des consultations médicales et de la remontée des prix du pétrole. En février 2025, l’inflation a chuté à 0,8 %, son niveau le plus bas depuis février 2021.

Les prix des produits alimentaires enregistrent une hausse annuelle de 0,6%, soit une légère accélération par rapport à février (+0,3%). Cette tendance reflète la récente augmentation des coûts de production dans l’industrie agroalimentaire, progressivement répercutée sur les prix à la consommation. À l’inverse, la baisse des prix de l’énergie se poursuit. En rythme annuel, ils affichent un recul de 6,2%, amplifiant la tendance observée en février (-5,8%).

Selon les dernières projections publiées par la Banque de France, l’inflation devrait poursuivre son ralentissement et rester sous la barre des 2% lors des deux prochaines années. En 2025, elle pourrait atteindre un niveau historiquement bas de 1,3%, principalement en raison du recul des prix des services et de l’électricité. Cette tendance modérée se poursuivrait en 2026 et 2027, avec une inflation estimée respectivement à 1,6% et 1,9%.

Inflation :0,8 % sur un an en mars

Inflation :0,8 % sur un an en mars


La hausse des prix à la consommation atteint 0,8% sur un an en mars, contre 2,3% l’année dernière à la même époque.

Les prix à la consommation ont augmenté de 0,8% sur un an en France, selon les résultats provisoires pour mars, publiés ce vendredi matin par l’Insee. Sur un mois, les prix à la consommation ont progressé de 0,2% alors qu’ils étaient stables le mois dernier.

Sur un an, la hausse des prix à la consommation en France a considérablement ralenti. L’inflation annuelle est passée de 2,3 % en mars 2024 à 1,1 % en septembre 2024. Après une période de stabilité à l’automne, elle a connu un rebond à 1,7 % en janvier 2025, sous l’effet de la hausse des tarifs des consultations médicales et de la remontée des prix du pétrole. En février 2025, l’inflation a chuté à 0,8 %, son niveau le plus bas depuis février 2021.

Les prix des produits alimentaires enregistrent une hausse annuelle de 0,6%, soit une légère accélération par rapport à février (+0,3%). Cette tendance reflète la récente augmentation des coûts de production dans l’industrie agroalimentaire, progressivement répercutée sur les prix à la consommation. À l’inverse, la baisse des prix de l’énergie se poursuit. En rythme annuel, ils affichent un recul de 6,2%, amplifiant la tendance observée en février (-5,8%).

Selon les dernières projections publiées par la Banque de France, l’inflation devrait poursuivre son ralentissement et rester sous la barre des 2% lors des deux prochaines années. En 2025, elle pourrait atteindre un niveau historiquement bas de 1,3%, principalement en raison du recul des prix des services et de l’électricité. Cette tendance modérée se poursuivrait en 2026 et 2027, avec une inflation estimée respectivement à 1,6% et 1,9%.

Biens alimentaires : » inflation mesurée »

Biens alimentaires : » inflation mesurée »

Après les discussions de la grande distribution avec les  industriels, les prix des biens alimentaires devraient enregistrer une inflation assez mesurée et presque une quasi stagnation. Relevons quand même que depuis la crise il porte toujours une augmentation de l’ordre de 20 % en moyenne. Conclusion l’inflation ne recule pas mais maintient un niveau des prix relativement hauts qui d’ailleurs a modifié assez profondément le comportement des consommateurs quand à la nature et le volume des produits. Un phénomène qui devient désormais structurel concernant les produits les plus chers comme la viande ou les légumes.

 

. Bouclées le 1er mars à minuit, ces discussions ont abouti à « une quasi-stabilité » des tarifs, en moyenne. Elle « sera bénéfique aux consommateurs après les années d’inflation que nous avons connues », a affirmé Layla Rahhou, la déléguée générale de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui représente les grandes enseignes de l’alimentaire.

Certes, ces tarifs d’achat de produits de grande consommation ne correspondent pas aux prix affichés dans les rayons des magasins. Ils sont librement fixés par les enseignes alimentaires, selon les marges qu’ils appliquent. Mais, cette « quasi-stabilité » devrait globalement conduire à contenir l’inflation des étiquettes cette année.

Inflation États-Unis : encore en baisse.. comme la croissance

Inflation États-Unis : encore en baisse.. comme la croissance

 

Aux États-Unis, comme ailleurs y compris en France, la nette baisse de l’inflation constitue une bonne nouvelle. Une évolution qu’on attribue en partie à la politique monétaire avec une réduction progressive des taux d’intérêt. Mais une diminution qui pourrait bien provenir aussi du tassement de la croissance mondiale en particulier des conséquences des difficultés économiques chinoises ( responsable par exemple notamment du tassement allemand en Europe).

Même aux États-Unis des inquiétudes sérieuses naissent à propos de l’évolution du nombre de chômeurs. Autant d’éléments pour encourager encore les banques centrales à diminuer leur taux d’intérêt.

Le département du Commerce américain , l’indice d’inflation PCE a reculé à 2,1% sur un an, contre 2,3% en août, atteignant presque l’objectif de 2% fixé par la Banque centrale américaine (Fed).

Dans le détail, en excluant les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, l’inflation dite sous-jacente est stable sur un an, à 2,7%, mais enregistre également une légère accélération sur un mois, à 0,3% contre 0,2%. Une autre mesure de l’inflation, l’indice CPI, publié plus tôt dans le mois et sur lequel sont indexées les retraites, est également tombé en septembre à son plus bas niveau depuis février 2021, 2,4% sur un an.
De l’autre côté de l’atlantique, en France donc, l’inflation semble se stabiliser. C’est ce que disent les dernières estimations provisoires de l’Insee sur le sujet, puisque après 1,1% en septembre, les prix à la consommation ont augmenté de 1,2% au mois d’octobre, sur un an. En outre, l’indice des prix à la consommation tricolore harmonisé (IPCH), qui permet les comparaisons entre pays européens, augmente de 1,5% en octobre, après 1,4% en septembre. Mais là aussi on constate une évolution négative du chômage

 

Inflation : seulement 1,1 % sur un an ?

Inflation : seulement 1,1 % sur un an ?

L’indice des prix à la consommation aurait seulement augmenté de 1,1% sur un an en France au mois de septembre, marquant un net ralentissement par rapport à la hausse de 1,8% enregistrée en août, grâce au repli de l’énergie, a indiqué l’Insee mardi. L’évolution de l’indice des prix à la consommation a été révisée en baisse de 0,1 point par rapport à une première estimation publiée fin septembre, qui l’établissait à 1,2%, a précisé l’Institut national de la statistique dans un communiqué.

L’inflation a été tirée à la baisse en septembre par le recul de 3,3% des prix de l’énergie (après +0,4%) et le ralentissement de ceux des services (+2,4% après +3,0%). Les prix des produits manufacturés (-0,3%), de l’alimentation (+0,5%) et du tabac (+8,7%) sont restés relativement stables sur un an en septembre. Calculé sur un mois, l’indice des prix à la consommation a même reculé de 1,2% (après +0,5% en août), «soit la plus forte baisse mensuelle» depuis 1990, a précisé l’Institut national de la statistique dans un communiqué.

. Indicateur de référence au niveau européen, l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) a progressé de 1,4% sur un an en septembre contre 2,2% en août. En comparaison mensuelle, il a baissé de 1,3% après +0,6% en août.

C’est l’IPCH qui est observé de près par la Banque centrale européenne (BCE) pour déterminer ses taux d’intérêt, lesquels pourraient être une nouvelle fois abaissés jeudi. En août sur un an, l’indice des prix à la consommation était passé sous la barre symbolique des 2% pour la première fois depuis août 2021.

Inflation: Seulement 1,2 % sur un an ?

Inflation: Seulement 1,2 % sur un an ?

Beaucoup de ménages et autres acteurs économiques seront sans doute surpris de constater qu’officiellement d’après l’INSEE l’inflation sur un an n’a évolué que de 1,2 % en hausse.

 

Un chiffre qui bien évidemment ne tient pas compte du bouleversement structurel de la consommation des ménages qui ont changé le volume et la nature de leurs achats. Parallèlement en effet,  on assiste à une augmentation de la plupart des prix des services. De quoi s’interroger sur la mesure de l’inflation par l’INSEE. Pour schématiser beaucoup de produits baissent sans doute effectivement mais ne sont pas achetés en tout cas beaucoup moins. Selon la première estimation de l’Insee, l’inflation sur un an atteignait ce mois-ci, 1,2%. Son plus faible niveau depuis plus de trois ans, en juillet 2021.
Sur un mois, les prix ont diminué de 1,2% – la plus forte baisse mensuelle depuis 1990 -, alors qu’ils augmentaient, au contraire, de 0,5% en août. Ce ralentissement considérable s’explique d’abord par «un repli des prix de l’énergie en particulier ceux des produits pétroliers», notent les statisticiens. . «Au total, l’inflation resterait inférieure à +2,0 % d’ici la fin de l’année, et s’établirait à +1,6 % sur un an en décembre 2024», prévoyait l’Insee dans ses dernières projections.

Inflation : seulement 1,2 % sur un an ?

 Beaucoup de ménages et autres acteurs économiques seront sans doute surpris de constater qu’officiellement d’après l’INSEE l’inflation sur un an n’a évolué que de 1,2 % en hausse. Un chiffre qui bien évidemment ne tient pas compte du bouleversement structurel de la consommation des ménages qui ont changé le volume et la nature de leurs achats. Parallèlement en effet on assiste à une augmentation de la plupart des prix des services. De quoi s’interroger sur la mesure de l’inflation par l’INSEE. Pour schématiser beaucoup de produits baissent sans doute effectivement mais ne sont pas achetés en tout cas beaucoup moins. Selon la première estimation de l’Insee, l’inflation sur un an atteignait ce mois-ci, 1,2%. Son plus faible niveau depuis plus de trois ans, en juillet 2021.

Sur un mois, les prix ont diminué de 1,2% – la plus forte baisse mensuelle depuis 1990 -, alors qu’ils augmentaient, au contraire, de 0,5% en août. Ce ralentissement considérable s’explique d’abord par «un repli des prix de l’énergie en particulier ceux des produits pétroliers», notent les statisticiens. . «Au total, l’inflation resterait inférieure à +2,0 % d’ici la fin de l’année, et s’établirait à +1,6 % sur un an en décembre 2024», prévoyait l’Insee dans ses dernières projections.

Inflation : les grands groupes responsables ?

Inflation : les grands groupes responsables ?

 

Les trois économistes Eric Berr, Sylvain Billot et Jonathan Marie démontrent, dans une tribune au « Monde » que l’économie française a connu une désinflation en trompe-l’œil et qu’il n’y aura pas, par conséquent, de retour au « monde d’avant ».


Un récit s’installe : avec une inflation passant sous la barre des 2 %, la parenthèse inflationniste déclenchée après la levée des confinements provoqués par la crise sanitaire se refermerait. Et cela grâce à l’action clairvoyante des banques centrales qui aurait permis un « atterrissage en douceur » en élevant leurs taux d’intérêt directeurs.

Outre le fait qu’il s’agirait d’une longue parenthèse (trois ans environ), l’indicateur officiel de l’inflation subie par les ménages (l’évolution de l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), utilisé au niveau européen) est toujours au-dessus de 2 %.

En revanche, c’est l’indice des prix à la consommation (IPC) utilisé en France, qui sous-estime l’inflation depuis trois ans, qui a augmenté de 1,8 % (en glissement annuel) au mois d’août. Rappelons que l’IPCH est un indicateur plus pertinent puisque, contrairement à l’IPC, il inclut tous les produits payés par les ménages et exclut ce qui est pris en charge par les administrations publiques.
L’inflation récente ne s’explique pas par une « surchauffe » de l’économie, tirée par une demande excessive, qu’il aurait fallu « refroidir » par une hausse des taux d’intérêt. Elle a été provoquée par un choc d’offre négatif (hausse des prix de l’énergie, perturbations des chaînes d’approvisionnement liées au Covid). Elle a perduré en raison de problèmes structurels bien plus profonds que ces éléments déclencheurs.

Inflation : gagnants et perdants

Inflation : gagnants et perdants

 

Les éditions du Seuil publient « Inflation. Qui perd ? Qui gagne ? Pourquoi ? Que faire ?», un essai écrit par Eric Berr, Sylvain Billot et Jonathan Marie. L’ouvrage, dans une visée pédagogique, revient sur les termes rencontrés et les causes généralement avancées pour expliquer l’inflation. Les auteurs mettent en évidence que sous couvert d’un phénomène économique et passager, l’inflation est une manifestation de la permanence d’un conflit social et politique sur la répartition du revenu national. Dans l’extrait que propose The Conversation , les auteurs rappellent que l’impact de l’inflation n’est pas le même pour tous. Si certains ménages ont été relativement immunisés face à la hausse des prix, d’autres ont perdu du pouvoir d’achat.

 

par  Professeur d’économie, Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3 

et  Maître de conférences HDR, Université de Bordeaux

Globalement, les ménages ont vu leur pouvoir d’achat stagner en moyenne annuelle entre 2021 et 2023. Il a en revanche baissé de 1 % entre fin 2021 et fin 2023. Cependant, les effets de l’inflation sur les ménages varient fortement selon l’évolution de leurs revenus et la structure de leur consommation.

Baisse des salaires, envolée des revenus du patrimoine

Il existe plusieurs définitions du salaire : le salaire mensuel de base (SMB) correspond à la première ligne du bulletin de paie, il n’inclut ni les primes ni la rémunération des heures supplémentaires : le salaire moyen par tête (SMPT) et le salaire horaire incluent tous les éléments de rémunération (y compris les primes, heures supplémentaires, intéressement et participation). Le salaire par tête et le salaire horaire ont connu des évolutions heurtées en 2020 et 2021 : le salaire horaire a fortement augmenté pendant les périodes de confinement (puisque les heures travaillées ont plus chuté que les salaires) avant de plonger ensuite. C’est l’inverse pour le salaire par tête, qui a chuté début 2020 (les indemnités de chômage partiel n’étant pas considérées comme du salaire par la comptabilité nationale, mais comme des prestations sociales) avant de remonter fortement ensuite.

Une baisse du pouvoir d’achat du SMIC

Si l’on regarde l’évolution du pouvoir d’achat de ces indicateurs depuis la première élection d’Emmanuel Macron, la chute est sévère. Entre le deuxième trimestre 2017 et le quatrième trimestre 2023, on observe : – 3,5 % pour le SMPT – 4,8 % pour le salaire horaire (dans le secteur marchand non agricole), et – 3,3 % pour le SMB. Cette baisse de pouvoir d’achat est concentrée sur les années 2022 et 2023, où l’inflation (IPCH pour indice des prix à la consommation harmonisé) en moyenne annuelle a été de 5,9 % puis de 5,7 %. Contrairement à une idée reçue, le SMIC n’est pas parfaitement indexé sur l’inflation : d’une part, parce qu’il est revalorisé en fonction de l’indice des prix à la consommation (IPC)* hors tabac des 20 % des ménages les plus pauvres, et non de l’IPCH ; d’autre part, parce que l’indexation sur l’IPC ne se fait pas en temps réel mais avec un décalage de quelques mois. En l’absence de tout « coup de pouce » (depuis 2012) en plus de la revalorisation légale, le pouvoir d’achat du SMIC (déflaté par l’IPCH) a baissé de 1,9 % entre janvier 2021 et décembre 2023.

Dans le même temps, les revenus du patrimoine des ménages se sont envolés. Entre le deuxième trimestre 2017 et le quatrième trimestre 2023, les revenus du patrimoine, toujours corrigés de l’IPCH, ont progressé de 19,1 %. Parmi ceux-ci, les loyers (réels et fictifs) ont augmenté de 8,8 % et les dividendes ont connu une hausse phénoménale : + 84,6 % !

Une augmentation de la pauvreté ?

La relative stabilité du pouvoir d’achat des ménages pendant la période inflationniste (entre 2021 et 2023) cache donc des évolutions très contrastées : les salariés se sont appauvris alors que les détenteurs du capital se sont enrichis. Il est donc fort probable que les inégalités aient augmenté. En effet, en 2017, les revenus du patrimoine représentaient 27 % du revenu des 20 % des ménages les plus riches (16 % pour les revenus financiers et 11 % pour les revenus du logement), alors qu’ils représentaient 10 % du revenu des 40 % les plus modestes (1 % pour les revenus financiers et 9 % pour les revenus du logement).

En 2021, le taux de pauvreté, qui mesure le pourcentage de personnes dont le niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vie médian, avait déjà fortement augmenté, passant de 13,6 % à 14,5 %, soit son plus haut niveau depuis 1996, année où cet indicateur a été calculé pour la première fois. Il progressera probablement dans les prochaines années. Cela devrait être le cas en 2023 – estimation non encore publiée au moment du bouclage du livre –, année où les mesures socio – fiscales (c’est-à-dire celles qui ont davantage bénéficié aux plus pauvres) comme la prime inflation n’ont pas été reconduites, à la différence des boucliers tarifaires sur l’électricité et le gaz. En outre, le « taux de privation matérielle et sociale » (part de personnes ne parvenant pas à couvrir les dépenses strictement nécessaires à une vie décente) est en forte hausse en 2022. Il atteint 14 %, contre 11,3 % en 2021, c’est-à-dire son maximum depuis sa création en 2013.

La forte augmentation des prix de l’énergie et de l’alimentation a davantage pénalisé les personnes âgées que les jeunes, les ruraux (plus dépendants de la voiture) que les urbains, et les modestes davantage que les plus aisés. D’après l’OFCE, les 60 % des ménages les plus modestes ont subi une inflation plus élevée que la moyenne, alors que les 30 % les plus aisés ont supporté une inflation moindre.

 

« Si l’inflation a pu pousser les ménages les plus aisés à réduire certaines dépenses superflues, elle n’a pas altéré leurs conditions de vie. Ainsi, la consommation des services aux ménages » (loisirs, services domestiques, etc.), qui concerne avant tout les plus riches, a progressé (en volume) de 6,6 % depuis début 2022.

En revanche, l’inflation a eu des conséquences négatives voire dramatiques pour les ménages les plus pauvres. Un chiffre a été beaucoup commenté : la baisse de 11 % de la consommation en volume de biens alimentaires entre fin 2020 et fin 2023. Cela ne signifie pas que la quantité de nourriture consommée a baissé de 11 %, même si les ménages les plus pauvres sautent plus régulièrement des repas, mais plutôt qu’ils se sont rabattus vers des produits de qualité inférieure, faute de pouvoir maintenir leur consommation antérieure. L’inflation a donc été synonyme de privations et de déclassement pour une partie importante de la population. Selon une étude du Crédoc, la part des ménages déclarant « pouvoir manger tous les aliments voulus » est passée de 48 % en avril 2021 à 39 % en novembre 2022, alors que celle déclarant « ne pas avoir assez à manger » est passée de 10 % à 16 %.

Privations et déclassements

Les dépenses préengagées et peu compressibles (dont l’énergie et les biens alimentaires) représentent environ 65 % des dépenses des 20 % les plus pauvres et 60 % de celles des ouvriers, contre environ la moitié des dépenses des 20 % les plus riches et de celles des cadres. Cela accentue le sentiment de privation des catégories populaires.

Les évolutions différenciées de revenu et les écarts dans les structures de consommation se cumulent pour expliquer les divergences d’évolution du pouvoir d’achat. Entre 2021 et 2023, selon l’OFCE, les ménages appartenant aux 10 % les plus pauvres ont certes connu une très légère hausse de leur pouvoir d’achat, grâce à des prestations ponctuelles qui ciblaient les plus modestes. Mais les minima sociaux sont revalorisés chaque année en avril en fonction de l’inflation constatée les douze derniers mois, ce qui crée un décalage avant que le montant de ces prestations prenne en compte la hausse du coût de la vie.

Ainsi, en décembre 2023, le pouvoir d’achat du RSA (corrigé de l’évolution de l’IPC des 20 % des ménages les plus pauvres) était de 28 euros inférieurs à son niveau de décembre 2020. Les catégories populaires et moyennes (les 60 % de ménages compris entre le 1er et le 7e décile des niveaux de vie) ont subi une baisse de leur pouvoir d’achat (comprise entre – 0,3 % et – 0,8 %). Ce sont ainsi les ménages qui vivent principalement de leurs salaires qui ont le plus subi le choc inflationniste.

En revanche, les ménages appartenant aux 20 % les plus aisés ont enregistré des gains de pouvoir d’achat : de 0,4 % pour les 10 % de ménages situés entre le 8e  et le 9e  décile à 1,2 % pour les 10 % de ménages les plus riches. La forte hausse des revenus du patrimoine et une inflation qui les touche moins ont dopé le niveau de vie des plus fortunés.

Inflation : légèrement en hausse

Inflation : légèrement en hausse
L’inflation ( officielle!) en France s’est élevée à 2,3% sur un an en juillet, en légère hausse par rapport à juin (2,2%) en raison principalement de l’accélération des prix de l’énergie, a confirmé, ce mercredi, l’Insee dans son estimation définitive.

Petit rebond de l’inflation en France. Sur un an, la hausse des prix s’établit à 2,3% en juillet dans l’Hexagone, selon l’Insee. Un chiffre qui s’explique notamment par l’accélération des prix de l’énergie sur la période (+8,5%, après +4,8% en juin), et particulièrement ceux du gaz (+11,4%, après -10,8% en juin).

 

Pour les experts, cette hausse est qualifiée de « légère », fruit d’une augmentation des prix des services de 1,2% près +0,3% en juin, particulièrement de ceux des transports et de l’hébergement « comme chaque année en été », ainsi que des prix de l’énergie (+1,4% après -0,8% en juin).

 

Quelle véritable inflation ?

Quelle véritable inflation ?

La question de la véritable inflation constitue un enjeu économique, financier mais aussi surtout social. Par exemple en 2024 officiellement l’inflation paraît maîtrisée par rapport au passé avec une progression qui serait de 2,3 % sur un an en juillet. Dans le même temps , on espère une augmentation des salaires de l’ordre de 4% surtout en raison des difficultés de recrutement lié au manque de qualification et aux modifications du rapport au travail.

Nombres d’experts vont donc conclure qu’en moyenne le pouvoir d’achat des ménages aura augmenté. C’est évidement faire d’économie d’une analyse un peu approfondir de ce qu’est réellement l’inflation. Si on devait faire la démonstration que l’inflation est sous-estimée il suffirait de se référer à la baisse de consommation notamment concernant les produits alimentaires mais encore le budget moyen consacré par les Français à leurs vacances. Sur le plan méthodologique confondre un indice moyen des prix de la consommation avec l’inflation n’a aucun sens surtout quand l’indice des prix est obsolète en raison de la modification structurelle des dépenses selon le niveau de revenus des ménages.

La vérité c’est que tout augmente et bien davantage que ce qui est mesuré par l’INSEE qui produit toujours un indicateur obsolète qui ne rend pas compte de la modification structurelle des dépenses des ménages. Dans ces dépenses ,il faut prendre en compte le fait que le logement représente près de 25 %, à peu près autant que l’alimentaire. Reste en outre le transport qui représente 15 % comme les biens et services, en forte hausse également à 15 %. En gros, pour 80 % des ménages les dépenses sont déjà affectées. Et pour les moins favorisés les dépenses ajustables sont négligeables voire nulles.

L’inflation ne porte préjudice réellement que lorsqu’on est amené à effectuer des dépenses ce qui est le cas pour les ménages peu défavorisés qui ne peuvent épargner. L’inflation affecte donc en totalité les revenus dans ce cas. Il en va différemment pour les ménages plus aisés pour lesquels les dépenses de consommation courante ne sont finalement que marginales.

En moyenne en France, les ménages comprennent deux personnes pour un revenu toujours en moyenne de 2000 €. Par l’inflation est vraisemblablement égale au double de celle qui est mesurée depuis plusieurs années. Surtout si on prend mieux en compte l’évolution considérable du prix des services et autres abonnements qui pèsent de plus en plus dans les budgets. La vérité c’est que l’inflation constitue un véritable phénomène anti redistributif qui plombe le pouvoir d’achat des moins aisés au profit de ce qui peuvent faire des placements financiers dont la rentabilité s’est envolée à la hausse ces dernières années.

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