Archive pour le Tag 'industriel'

Risque de décrochage industriel pour l’Europe

Risque de décrochage industriel pour l’Europe

Le ministre de l’Economie dénonce les subventions massives américaines à l’industrie. Mais en même temps on peut se demander s’il ne s’adresse pas aussi à l’Allemagne qui a décidé également d’un plan massif de subventions à son industrie de 200 milliards pour lutter contre l’inflation.

Mais la critique du ministre des finances vis-à-vis des États-Unis pourrait revenir en boomerang car la France aussi soutient sont industries hier notamment avec les PEG ( prêts) ou la recherche (CICE), aujourd’hui avec le bouclier énergétique et les allègements fiscaux. Le problème n’est pas tant que les pays soutiennent leur industrie car tous le font mais d’harmoniser les aides et la fiscalité. Un chantier énorme qui n’est pas prêt de voir le jour.

« Le véritable risque européen, c’est le décrochage technologique, industriel et économique, qui laisserait le champ libre aux Etats-Unis et à la Chine », a-t-il expliqué dans les Echos , avant de lancer : « Donnons-nous les moyens de réindustrialiser l’Europe pour rester une grande puissance industrielle mondiale. »

Bruno Le Mairedénonce « les subventions massives prévues par le Inflation Reduction Act (IRA) américain et la concurrence chinoise, également fortement subventionnée ». Pour lui, le risque de voir l’écart se creuser est bien réel et doit être particulièrement pris au sérieux. « Nous devons réagir vite », a-t-il déclaré. « J’appelle à une réponse coordonnée, unie et forte de l’Union européenne vis-à-vis de nos alliés américains. Seule la fermeté nous permettra d’obtenir des résultats. »

Bruno Le Maire n’a pas écarté la piste d’une plainte de l’UE contre les Etats-Unis devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). « Nous refusons la course aux subventions. Elle est contraire à toutes les règles du commerce international », a-t-il affirmé, insistant toutefois sur le fait que « l’Europe doit défendre ses intérêts. Personne ne lui fera de cadeau, ni la Chine ni les Etats-Unis ».

Sur le plateau de BFMTV, lundi matin, le ministre de l’Economie a brandi quelques chiffres pour illustrer ses propos : « Si je prends bout à bout tous les investissements [qui peuvent être mis en danger par ces subventions américaines, ndlr.], ce sont 10 000 emplois industriels qui sont en jeu pour un montant de 10 milliards d’euros » en France.

Risque de décrochage industriel pour l’Europe (Lemaire)

Risque de décrochage industriel pour l’Europe

Le ministre de l’Economie dénonce les subventions massives américaines à l’industrie. Mais en même temps on peut se demander s’il ne s’adresse pas aussi à l’Allemagne qui a décidé également d’un plan massif de subventions à son industrie de 200 milliards pour lutter contre l’inflation.

Mais la critique du ministre des finances vis-à-vis des États-Unis pourrait revenir en boomerang car la France aussi soutient sont industries hier notamment avec les PEG ( prêts) ou la recherche (CICE), aujourd’hui avec le bouclier énergétique et les allègements fiscaux. Le problème n’est pas tant que les pays soutiennent leur industrie car tous le font mais d’harmoniser les aides et la fiscalité. Un chantier énorme qui n’est pas prêt de voir le jour.

« Le véritable risque européen, c’est le décrochage technologique, industriel et économique, qui laisserait le champ libre aux Etats-Unis et à la Chine », a-t-il expliqué dans les Echos , avant de lancer : « Donnons-nous les moyens de réindustrialiser l’Europe pour rester une grande puissance industrielle mondiale. »

Bruno Le Mairedénonce « les subventions massives prévues par le Inflation Reduction Act (IRA) américain et la concurrence chinoise, également fortement subventionnée ». Pour lui, le risque de voir l’écart se creuser est bien réel et doit être particulièrement pris au sérieux. « Nous devons réagir vite », a-t-il déclaré. « J’appelle à une réponse coordonnée, unie et forte de l’Union européenne vis-à-vis de nos alliés américains. Seule la fermeté nous permettra d’obtenir des résultats. »

Bruno Le Maire n’a pas écarté la piste d’une plainte de l’UE contre les Etats-Unis devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). « Nous refusons la course aux subventions. Elle est contraire à toutes les règles du commerce international », a-t-il affirmé, insistant toutefois sur le fait que « l’Europe doit défendre ses intérêts. Personne ne lui fera de cadeau, ni la Chine ni les Etats-Unis ».

Sur le plateau de BFMTV, lundi matin, le ministre de l’Economie a brandi quelques chiffres pour illustrer ses propos : « Si je prends bout à bout tous les investissements [qui peuvent être mis en danger par ces subventions américaines, ndlr.], ce sont 10 000 emplois industriels qui sont en jeu pour un montant de 10 milliards d’euros » en France.

« La Provence » : encore un journal racheté par un industriel, pour quoi faire ?

« La Provence » : encore un journal racheté par un industriel, pour quoi faire ?

 

 

CMA CGM s’empare de La Provence après un accord avec Xavier Niel; La grande presse est déjà détenue à 80 % par des financiers et des industriels. De quoi s’interroger sur le fonctionnement de la démocratie en France dans la mesure où les lignes éditoriales sont forcément influencées par les intérêts des propriétaires de journaux. Cette fois ,c’est la Provence, ancien journal de Tapie qui passe dans les mains de l’armateur CMA–CGM.

L’armateur basé à Marseille CMA-CGM va pouvoir racheter 100% du groupe de presse régionale La Provence. Après des mois de conflit judiciaire avec son concurrent au rachat, Xavier Niel, le géant des mers s’est accordé avec l’entrepreneur qui lui vend ses 11% du capital de La Provence. Agacée jusqu’ici par l’entêtement judiciaire de Xavier Niel, La Provence a immédiatement partagé son « soulagement ».

 

C’est la fin d’un feuilleton qui aura tenu en haleine les Marseillais et les Provençaux pendant un an. CMA CGM s’est officiellement mis d’accord ce mardi avec NJJ, la holding du fondateur de Free Xavier Niel. L’armateur lui rachète ses 11% de parts dans le groupe de presse La Provence, qui possède d’autres titres que le quotidien marseillais notamment Corse-Matin. Cela ouvre la porte à un rachat définitif et total de La Provence par CMA CGM qui en deviendrait l’unique propriétaire.

L’offre du géant mondial du transport maritime, également basé à Marseille, est désormais seule en lice pour reprendre les 89% à vendre de La Provence, jusqu’ici propriété de Groupe Bernard Tapie (GBT), holding en liquidation de l’ancien patron et président de l’Olympique de Marseille mort en octobre dernier.

Peu de monde s’étonne de cette mainmise de la finance sur les grands médias et pour cause on voit mal ces médias appartenant à des financiers critiquer le processus d’appropriation de la démocratie par des intérêts économiques.Quand on voit ce que Bolloré par exemple fait des  médias acquis, il y a de sérieuses raisons de s’interroger sur l’objectivité de la presse

Les géants de l’alimentaire pour le végétal industriel

  • Les grands de l’alimentaire n’ont pas tardé à se convertir au bio ou à faire semblant. Désormais ils vont beaucoup plus loin en se préparant à la mutation totale aux produits dits végétaux.
  • Une sorte de nouvelle industrie qui va brasser des plantes dont  les conditions de production sont inconnues pour en faire souvent des plats préparés et autres préparations « gastronomiques ».  Les industriels ne juraient ces dernières années que par le bio, les innovations alimentaires de la traditionnelle vague pré-estivale ont cette année un goût très prononcé de… végétal. Plus précisément, des recettes exemptes de toutes protéines issues des animaux. Exit donc le lait, le beurre, le miel, la viande, le crème ou les œufs, qui sont remplacés par des substituts végétaux censés reproduire la texture et - plus difficilement - le goût des produits carnés ou laitiers.
  • La phase ultérieure sera sans doute la substitution par des pilules à la limite de l’industrie alimentaire et pharmaceutique. Bon appétit !
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Économie–« Déclin industriel: un manque d’ancrage en France des très grandes entreprises »

Économie–« Déclin industriel: un manque d’ancrage en France des très grandes entreprises »

L’économiste Vincent Vicard observe, dans une tribune au « Monde », que la participation des salariés à la gestion des entreprises allemandes a pour effet de limiter les délocalisations.

 Relocalisation, réindustrialisation, souveraineté économique, « made in France »… quel que soit le terme utilisé, l’idée de soutenir l’industrie française semble aujourd’hui mettre tout le monde d’accord. Ce qui fait moins consensus, ce sont les moyens à mettre en œuvre pour y arriver.

Le plan de relance du gouvernement fait le pari qu’une nouvelle réduction des coûts, par la baisse des impôts de production cette fois, favorisera la relocalisation d’activités en France. Pari risqué, reposant principalement sur la comparaison des montants de prélèvement avec l’Allemagne.

Une vision restrictive

Au-delà du débat sur la pertinence de ces comparaisons pour des impôts et des taxes très hétérogènes, ce choix reflète surtout une vision très restrictive de la compétitivité des industries nationales et des stratégies des entreprises, dictée uniquement par une logique de coût.

Cette conception de la compétitivité s’inscrit dans la continuité des politiques mises en place ces deux dernières décennies en France : baisse des coûts de production d’un côté – au travers notamment de politiques d’exonérations de cotisations sociales dont on peine à détecter un effet notable sur les exportations françaises –, et incitations fiscales non ciblées à la recherche et développement (R&D) visant à développer l’offre des entreprises nationales de l’autre.

Les montants engagés sont conséquents – près de 60 milliards d’euros pour les exonérations générales de cotisations sociales et 6 milliards pour le crédit d’impôt recherche en 2019, auxquels s’ajoutent maintenant 10 milliards de baisses d’impôts de production chaque année – pour des résultats clairement décevants sur le front industriel.

Certes, au pays des Shadoks, « ce n’est qu’en essayant continuellement que l’on finit par réussir ». Mais cela ne doit pas empêcher d’élargir un peu la conception de la compétitivité française et des instruments de politique industrielle à mobiliser. En se tournant notamment vers la gouvernance des entreprises multinationales, puisque c’est là notre grande spécificité : la France ne souffre pas de la performance de ses grandes entreprises, mais de son tissu productif sur le sol national.

Confiance et le dialogue social

On retrouve ainsi plus d’entreprises françaises dans le classement des 500 plus grandes multinationales mondiales réalisé par le magazine Fortune que d’entreprises allemandes (31 contre 29), britanniques (17) ou italiennes (6). Compétitives sur les marchés mondiaux, ces entreprises délaissent cependant le territoire français pour leurs activités de production. La question de l’ancrage des multinationales à leur territoire d’origine est donc bien au cœur du déclin industriel français ; c’est donc aussi de ce côté qu’il faut envisager des leviers d’action politique.

 

«La France peut être est au cœur de développement industriel» ?

 

«La France peut être est au cœur de développement industriel»  ?

Hans Oelofse et Vincent Delozière , dirigeants du groupe Refresco estime que la France peut être au cœur du développement industriel ( interview dans l’OPINION)

Tribune

Notre entreprise, Refresco, d’origine néerlandaise, a choisi d’investir 110 millions d’euros en France en construisant une nouvelle usine dans la commune du Quesnoy, dans les Hauts-de-France. Il s’agit du plus important investissement dans le secteur agroalimentaire en France depuis plus de trois ans. Cette usine d’embouteillage, spécialisée dans les boissons sans alcool, a commencé sa production en 2020.

Pourquoi investir en France  ? A chaque fois que nous évoquons cet investissement avec nos interlocuteurs français, ils nous demandent, presque surpris, pourquoi nous avons choisi ce pays. De notre point de vue d’entrepreneurs industriels, cela apparaît comme une opportunité évidente. Mais comme, le disait avec malice Talleyrand, « si cela va sans le dire, cela ira encore mieux en le disant  ».

Rappelons tout d’abord que la France est restée le pays européen qui attirait le plus d’investissements directs étrangers en 2019, selon les études du cabinet EY. Les réformes successives dans les domaines de la fiscalité et du marché du travail ont permis d’améliorer l’attractivité de la France qui bénéficie également d’une forme de stabilité par rapport à ses grands voisins britannique, allemand, italien et espagnol. Ce n’est donc pas un hasard si les entreprises étrangères emploient plus de deux millions de personnes et représentent plus de 20 % des dépenses R&D du pays. La France représente le troisième pays dans le monde pour notre groupe. C’est la raison pour laquelle, nous avons déjà investi plus de 200 millions d’euros sur les cinq dernières années.

« La crise de la Covid a surtout révélé la nécessité d’être proche de nos clients et de nos marchés. Les débats autour de la réindustrialisation de la France et de la souveraineté industrielle européenne nous confortent dans nos choix d’investissement en France »

Sport d’équipe. Toutefois, la crise de la Covid-19 a enrayé la dynamique globale d’investissement. L’Europe, et en particulier la France, ont été particulièrement touchées par la pandémie et ses conséquences économiques. En tant qu’acteur agroalimentaire, cette crise a surtout révélé la nécessité d’être proche de nos clients et de nos marchés. Les débats autour de la réindustrialisation de la France et de la souveraineté industrielle européenne nous confortent dans nos choix d’investissement en France.

Nous opérons en France depuis 1983. Nous y avons désormais sept usines, réparties sur tout le territoire. Nous travaillons au service des grandes enseignes de la distribution et des grandes marques internationales de boissons. Notre entreprise connaît une croissance organique et externe continue depuis dix-huit ans. Nous nous développons sur le marché mature des boissons rafraîchissantes sans alcool qui ne connaît globalement pas une croissance soutenue. Nous avons toutefois identifié des segments à fort potentiel, qui répondent aux nouvelles attentes des consommateurs, et sur lesquels nous avons développé notre leadership comme les boissons à base de thé, les boissons bio ou encore les emballages en PET recyclé.

Le contexte et les perspectives ne suffisent pas à engager un investissement d’une centaine de millions d’euros. Nous sommes des entrepreneurs dans l’âme et nous considérons l’investissement comme un sport d’équipe. Si nous reprenons l’exemple de notre nouvelle usine du Quesnoy, un tel projet a été rendu possible grâce à nos clients, dont PepsiCo France avec lequel nous avons conclu un partenariat de dix ans avant même la construction. Le soutien des élus locaux, à commencer par Xavier Bertrand, le président de la région, et de Marie-Sophie Lesne, maire du Quesnoy et vice-présidente du conseil régional, nous a ensuite été précieux. Nous avons enfin bénéficié du formidable bassin d’emploi de la région et de ses talents pour recruter soixante nouveaux collaborateurs.

Dans cette période troublée et incertaine, il nous semble important de garder le cap, de continuer d’investir sur les sites à fort potentiel, d’optimiser nos outils industriels pour garantir nos activités, et préserver notre capacité d’investissement future. Nous devons faire collectivement preuve de résilience, de pragmatisme et d’audace.

Hans Roelofs est PDG du groupe Refresco, Vincent Delozière est directeur commercial du groupe Refresco et PDG de Refresco en France.

Retard industriel de la France: pourquoi ? (Sébastien Laye)

Retard industriel de la France: pourquoi ?  (Sébastien Laye)

 

Sébastien Laye entrepreneur dans le domaine des services financiers, souligne le sérieux retard que la France accuse sur le plan industriel.)

 

«La politique la plus ruineuse, la plus coûteuse, c’est celle d’être petit».  Pour comprendre le désastre industriel français, il convient de revenir sur les erreurs stratégiques des pouvoirs publics français et de nos grands patrons, eux-mêmes issus du moule techno-politique via les grands corps. Nous devons à Serge Tchuruk dans les années 90, le patron de ce qui était alors Alcatel (depuis démantelé en de nombreuses entités), d’avoir théorisé chez nous le concept d’industrie sans usines, sans actifs, «asset-light»: une hérésie stratégique vite abandonnée par les Américains mais qui a perduré en France jusque dans les années 2000. Or notre monde économique actuel, loin d’avoir vu la disparition de la vieille industrie au profit d’une économie purement tertiaire et de services, est beaucoup plus complexe. En réalité nos économies sont devenues hyper industrielles, avec le logiciel ou les services à valeur ajoutée qui sont venus transformer l’usine d’antan. Les smart factories embarquent des compétences en informatique, robotique et automatisation en brouillant la frontière avec l’univers de la technologie et des GAFA. Ainsi, d’une certaine manière, l’industrie n’existe peut-être plus en tant que secteur autonome mais paradoxalement elle est omniprésente: même les acteurs des nouvelles technologies doivent déployer des plateformes industrielles et logistiques colossales, que ce soit Amazon ou Google avec ses data centers.

 

Alors que la puissance économique est avant tout une puissance industrielle, la France et victime d’un vrai décrochage industriel.

Les États-Unis ont compris depuis une dizaine d’années qu’un modèle économique uniquement orienté vers la consommation domestique est voué à l’échec: ce mouvement s’est accéléré sous le mandat Trump, qui a vu la création de 400 000 emplois manufacturiers. Par un subtil équilibre de baisses massives d’impôts (alors que les impôts sur la production obèrent toute rentabilité de nos usines.) et de menaces, Trump a obtenu de Softbank/Sprint, de GoPro ou encore d’Apple une relocalisation aux États-Unis de leur base manufacturière. Pfizer, Comcast, Boeing, notamment en rapatriant les profits offshores, investissent à nouveau dans leurs usines américaines. Les Américains ont supprimé en deux ans la moitié du code des réglementations pour créer de nouvelles usines ; les Chinois, avec un modèle moins libéral mais un État visionnaire, développent non seulement leur base industrielle mais sont aussi en train de réindustrialiser toute l’Asie par leur projet de nouvelle route de la soie, qui se traduit par de colossales infrastructures de transport.

Alors que la puissance économique est avant tout une puissance industrielle, comme en attestent la réindustrialisation de l’Amérique de Donald Trump ou les grandes réalisations chinoises, la France est victime d’un vrai décrochage industriel. Or développer la seule économie de services (petits boulots en chaîne) ou des start-up (peu intense en capital humain) ne permettra pas à la France de juguler le fléau du chômage et de la croissance molle. On ne peut qu’être sidéré par le manque de volontarisme des pouvoirs publics français en la matière, alors que notre génie industriel était la marque de fabrique de la France encore dans les années 1990 (il suffit de noter le rayonnement des produits de Schneider, Airbus, Alstom, Dassault, à cette époque) et que le complexe militaire, comme aux États-Unis, fournissait un excellent levier public pour le développement de l’industrie privée.

En 2018, la part de l’industrie dans la richesse nationale en France n’était plus que de 11 %, contre 17 % à la fin des années 1990, ce qui est le niveau actuel de la plupart des autres économies développées. À l’origine du déclin de l’industrie, on peut noter la détérioration générale de la compétitivité des entreprises françaises. Face à la concurrence mondiale, l’industrie française ne fait plus le poids dans certains secteurs. D’autre part, en quinze ans, alors que les ventes de biens ont augmenté de plus de 50 % sur nos territoires, notre production manufacturière… est restée au même niveau. Sans compter qu’au-delà des ventes de biens, les services à haute valeur ajoutée ont accru leur part dans notre PIB, et à ce niveau la domination des GAFA et autres entreprises technologiques étrangères a signifié d’irrémédiables pertes de marché: elles sont visibles dans les chiffres du déficit du commerce international, qui se creuse depuis notre plus haut point en 2004 ; non seulement nos entreprises ne produisent plus ce que les Français consomment, mais elles ne disposent pas des compétences et technologies clefs dont nos concitoyens ont besoin. Enfin, l’absence de fonds de pension entrave le développement de nos entreprises, empêchant le financement de l’innovation de long terme et poussant les plus grandes d’entre elles à abandonner leur base hexagonale.

Les conséquences de ces défaillances sont visibles: notre industrie est l’une des moins robotisées (126 robots pour 10 000 salariés contre 270 en Allemagne), les investissements dans les NTIC sont deux fois moins nombreux que dans le reste de la zone euro et trois fois moins nombreux qu’aux USA. Le très poussif basculement du CICE en baisse de charges, l’hypothétique baisse de l’IS promise à l’horizon 2022 et l’absence de baisse des impôts sur la production ne laissent pas augurer un redressement rapide de l’investissement privé. Il faut donc rapidement changer de braquet et promouvoir des partenariats publics-privés ancrés sur des dépenses d’investissement public (que Bruxelles doit mieux distinguer des dépenses de fonctionnement).

On est en droit de douter de la volonté du gouvernement actuel de redresser notre industrie.

Il convient en premier lieu de favoriser la montée en gamme de nos industries informatique, robotique et d’intelligence artificielle: cela passe par le redéploiement des interventions de la BPI trop centrées sur l’internet grand public, et par plus de précisions sur le plan d’investissement promis par Macron sur le quinquennat, qui pour l’instant inclut essentiellement des dépenses de fonctionnement dans l’éducation. La robotisation est aussi une opportunité pour notre industrie et souvenons-nous que les pays les plus robotisés sont aussi ceux où le chômage est le plus faible. Elle doit être couplée par un plan massif d’équipement 5G sur notre territoire, car ces nouveaux robots et objets doivent pouvoir communiquer, seul moyen de révéler le vrai potentiel de nos territoires.

On est en droit de douter de la volonté du gouvernement actuel de redresser notre industrie: clientélisme à l’égard d’autres secteurs, manichéisme économique simpliste (l’industrie c’est l’ancien monde, la start-up le nouveau qui doit aller de l’avant.), remise aux calendes grecques des mesures pour favoriser l’investissement et la modernisation: la survie politique plus que la vision stratégique semble servir de cap aux décisions économiques. À Bercy, nous avions déjà testé le manque de détermination, voire l’ambiguïté d’Emmanuel Macron sur ces sujets, lorsqu’il avait écarté hâtivement toutes les alternatives, notamment françaises, au rachat par General Electric. L’amateurisme actuel est si évident que Bercy version Lemaire n’a jamais lu les comptes du repreneur d’Ascoval, British Steel, en état de faillite théorique dès le rachat du site français….

Il est plus qu’urgent de rééquiper notre secteur industriel, afin de monter en gamme, de produire à nouveau sur notre territoire, de redevenir une machine à exporter et à créer des emplois. À défaut, toutes les réformes lancées par le pouvoir actuel, ne viendront jamais à bout de notre chômage structurel.

Agribashing: la critique d’un modèle agricole industriel

 Agribashing: la critique d’un modèle agricole industriel

 

Indéniablement le mouvement récent des agriculteurs à connu un certain succès. Restent  cependant des ambiguïtés dans ce qui alimente le mécontentement. Il s’agit en fait d’une double motivation, une de nature économique pour protester  contre des revenus indécents, une autre de nature plus politique quant au rapport de l’agriculture à l’environnement. L’opposition entre la fin du monde et la fin du mois. En réalité, deux  aspects  relativement liés dans la mesure où c’est précisément le modèle agricole industriel qui porte atteinte à la fois au  revenu de nombre d’acteurs et à l’environnement. Ce qu’ explique un collectif d’agriculteurs dont José Bové dans une tribune au Monde.

 

 » Nous, agriculteurs, agricultrices, observons une atmosphère de crispation, d’incompréhension, entre une partie du monde agricole et le reste de la société, principalement focalisé sur l’utilisation des pesticides et sur l’élevage industriel.

Concernant les pesticides, leurs effets néfastes pour la santé humaine et l’environnement sont prouvés par de nombreuses publications scientifiques, tandis que le rejet de l’élevage industriel correspond à la dénonciation d’un système de maltraitance animale à grande échelle qui ne permet pas aux éleveurs et salariés concernés de s’épanouir ni de s’en sortir économiquement.

Ces pratiques portent atteinte à l’environnement ici et ailleurs comme le montrent le problème des algues vertes en Bretagne, la dégradation de nos ressources en eau, ou encore la déforestation générée par la monoculture de soja OGM au Brésil.

Les critiques de ces pratiques, légitimes, sont qualifiées d’« agribashing » par la FNSEA [Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles], formule reprise par le ministre de l’agriculture et le président de la République. Pourtant, la remise en cause du modèle agro-industriel dominant n’est pas de l’agribashing ! Il ne s’agit pas de dire que l’agriculture est mauvaise, maléfique, ou que les urbains n’aiment pas les agriculteurs ! Il s’agit de critiquer un modèle qui entraîne les agriculteurs et notre société dans le mur.

Ce modèle endette dangereusement les agriculteurs, continue de vider les campagnes de leurs paysans, pousse à un gigantisme empêchant les jeunes de reprendre les fermes des retraités, pollue les sols et les eaux, détruit la biodiversité, dégrade la santé des écosystèmes et des humains. Cette agriculture basée sur l’agrochimie, la spécialisation à outrance des territoires et la mondialisation, contribue au réchauffement climatique et est peu résiliente face aux événements extrêmes qui se multiplient.

Pourtant, l’agroécologie paysanne que nous pratiquons, le plus souvent en bio, depuis de nombreuses années, représente une alternative crédible. Cette agriculture, qui lie agronomie et écologie, nous permet de vivre avec dignité et de transmettre nos fermes, tout en fournissant une alimentation saine à nos concitoyens. Nous montrons au quotidien que ce type d’agriculture peut redynamiser les territoires, en créant des emplois, du lien social, du paysage, de la biodiversité et de la résilience. »

 

Véhicule industriel autonome : pas avant 20 ans (Michel Parent)

Véhicule industriel autonome : pas avant 20 ans  (Michel Parent)

 

Michel Parent est l’un des meilleurs spécialistes de la robotique et du transport. Explique dans les « Echos »que le véhicule industriel autonome ne sera pas opérationnel avant 2030. Ceci étant, contrairement à ce qu’affirme l’auteur, la problématique est à peu près la même que pour l’automobiles. En site propre (infrastructure spécifique) les navettes autonomes peuvent être utilisées mais sur une infrastructure banalisée les risques sont trop grands (sans parler des questions juridiques de responsabilité).

 

« Les innovations récentes sur les véhicules particuliers me semblent plus abouties que sur les poids lourds en environnement ouvert à la circulation. Par rapport au transport de marchandises, les avancées sont plus nombreuses dans le domaine du transport de personnes. A titre d’exemple, aux Etats-Unis comme en Europe, de nombreuses expériences portent sur les taxis autonomes en milieu urbain ; ce qui est bien plus complexe qu’un environnement autoroutier. En revanche, les véhicules industriels autonomes existent depuis des dizaines d’années en environnement fermé comme les porte-conteneurs dans les ports. Dans le domaine des poids lourds, les évolutions technologiques demandent davantage de temps avant de s’imposer. De plus, la réglementation doit évoluer pour autoriser les camions autonomes à circuler sur les routes. Les pouvoirs publics ne sont pas prêts à laisser des poids lourds circuler sans personne à bord. Cette perspective effraie davantage que la même situation pour une automobile. Un véhicule léger qui roule à vitesse lente, soit à moins de 50 km/h dans un environnement urbain, soulève moins de crainte. Si je ne le vois pas émerger dans l’immédiat, le camion sans conducteur peut s’envisager à l’horizon d’une vingtaine d’années. Ou alors, pour y parvenir plus rapidement, des infrastructures routières dédiées aux seuls camions devront se développer. Or l’aménagement de ce réseau demandera des investissements importants. Le principal frein reste le coût de ces travaux. Mais techniquement, cette solution est envisageable. Il reste aussi à faire évoluer la réglementation sur le temps de travail des chauffeurs. Si ces derniers dorment dans le camion automatisé, doivent-ils être payés ? Les dernières avancées concernent la sécurité. Les constructeurs cherchent des garanties. Pour y parvenir, ils reprennent des pratiques déjà utilisées dans l’aéronautique, comme la redondance et la certification. Pour remédier aux pannes éventuelles, il faut multiplier les capteurs, les unités de contrôle, les systèmes de freinage et de direction et développer les procédures de certification et ce, en particulier en matière de logiciel. »

Œufs contaminés et modèle d’élevage industriel : dramatique ! (Antoine Andremont)

Œufs contaminés et modèle d’élevage industriel : dramatique ! (Antoine Andremont)

Le professeur Antoine Andremont, chef du laboratoire de bactériologie de l’hôpital Bichat à Paris, tire la sonnette d’alarme dans une interview à la Tribune sur les dérives de l’agroalimentaire. Auteur d’un ouvrage sur la question de l’antibiorésistance*, il estime que l’affaire du fipronil amène à repenser un système qui bombarde les animaux d’antibiotiques et favorise ainsi l’apparition de bactéries de plus en plus dangereuses. Le spécialiste souligne d’ailleurs que ces bactéries pourraient être « dramatiques » pour l’homme. « Nous ne parvenons plus à contrôler certaines infections bactériologiques », alarme-t-il notamment.

Que pensez-vous de la sécurité sanitaire de notre système agroalimentaire?
Ce système est fragile. Si ce scandale avait concerné une bactérie plus pathogène, avec nos modes de distribution à grande échelle, nous aurions pu nous retrouver face à un scénario beaucoup plus grave. Nous devons nous interroger sur les méthodes des grands groupes agroalimentaires. Même si le risque zéro n’existe pas, il n’est pas normal qu’un acte malveillant, comme c’est apparemment le cas dans l’affaire du fipronil, ébranle à lui seul le système. Il faut un débat national sur l’élevage intensif.

Sur la transparence et les moyens de contrôle sanitaire?
Pas seulement ! Car cette affaire est symptomatique de l’état de l’agroalimentaire pour une autre raison, qui mérite qu’on élargisse la focale. Le fipronil, qui est un insecticide, a été utilisé pour lutter contre le pou rouge dans les poulaillers de poules pondeuses. La présence de ce parasite, courante dans les élevages où la densité élevée d’animaux favorise sa propagation, est un vecteur de maladie et de virus, comme la peste aviaire. Pour lutter contre ces infections, les gros producteurs ont également recours aux antibiotiques de manière quasi systématique. Aujourd’hui, dans certains élevages, on injecte même des doses d’antibiotiques in ovo, c’est-à-dire dès l’œuf, en prévention de maladies qui se développent dans ces batteries. Mais, du coup, ces animaux développent des bactéries de plus en plus résistantes pour lesquelles nous n’avons plus d’antibiotiques efficaces.

Avec quel impact pour l’homme?
Les conséquences peuvent être ­dramatiques. Ces « superbactéries » se propagent dans la chaîne alimentaire et finissent par nous atteindre. Aujourd’hui, chez les personnes très vulnérables, des patients sous chimiothérapie ou en attente de greffe d’organe, par exemple, nous ne parvenons plus à contrôler certaines infections bactériologiques. A terme, c’est toute la médecine moderne qui risque d’être touchée.

Vous semblez nous parler du prochain scandale sanitaire à venir…
En réalité, il est déjà là, même si l’opinion publique n’en a pas conscience. Une étude, publiée en 2013 par quatre laboratoires**, montre que 1.500 décès par infection bactérienne pourraient être imputés à la surconsommation d’antibiotiques dans la filière aviaire européenne. Si, à court terme, les industriels sont capables de garantir une sécurité alimentaire excellente, à long terme, les risques sont catastrophiques si rien ne change. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la résistance aux antibiotiques constitue aujourd’hui, je cite, « l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale ».

 

Une meilleure sécurité alimentaire passe-t-elle par la fin du modèle d’élevage intensif?
Pas nécessairement. Les circuits courts permettent de garantir une meilleure qualité gustative aux consommateurs, mais les enjeux sanitaires n’y sont pas différents de ceux dans l’industrie. Paradoxalement, les Pays-Bas, d’où est parti le scandale du fipronil, comptent parmi les meilleurs élèves européens en matière de réduction des antibiotiques et de traçabilité des produits! Ce n’est pas pour rien que cet insecticide, présenté frauduleusement comme un traitement naturel, implique initialement une entreprise néerlandaise : la demande d’alternatives biologiques y est plus élevée que dans le reste de l’Europe. Avec comme conséquence certaines dérives… Mais, jusqu’à ce scandale, les Pays-Bas avaient diminué de plus de moitié leur part d’antibiotiques, tout en préservant un modèle industriel satisfaisant sur le plan économique. Simplement, ils ont augmenté les normes hygiéniques dans les élevages, mis fin aux injections systématiques, verbalisé les producteurs ­récalcitrants…

La France est-elle à la traîne?
Elle s’est lancée dans la réduction de la consommation d’antibiotiques, mais ne fait pas aussi bien. Globalement, elle fait mieux que ses voisins du Sud, mais reste loin derrière ceux du Nord. Le scandale du fipronil ne doit pas nous aveugler : le principal défi qui nous attend, c’est de réussir à réduire la part d’antibiotiques dans l’élevage. C’est une course contre la montre face aux bactéries. Nous sommes déjà à un seuil limite.

Croissance Chine: tassement industrielle en avril

Croissance Chine: tassement industriel en avril

 

La croissance de la  production industrielle s’est tassée en avril   Elle a progressé le mois dernier de 6,5% sur un an, en-deçà du bond de 7,6% enregistré en mars, et en deçà des attentes  des  analystes, qui tablaient sur une hausse de 7%. C’est résultat de la réorientation de l’économie chinoise aussi de la croissance mondiale un peu faiblarde. . La Chine, moteur important de l’économie mondiale, a enregistré l’an passé une performance de 6,9%, au plus bas depuis un quart de siècle. Pékin, qui visait en 2015 une croissance « d’environ 7% », tente de rééquilibrer l’économie chinoise vers la consommation intérieure, l’innovation et les services, en diminuant la dépendance à l’égard des exportations et des investissements, mais la transition s’avère difficile, et le ralentissement de la croissance inquiète les investisseurs. La croissance de la Chine se tassera encore en 2017 avec un objectif autour de 6,5 %.   « Tous les indicateurs traduisent le même message: l’économie dans son ensemble a ralenti de façon significative en avril », observait lundi Larry Hu, analyste de Macquarie Securities, cité par l’agence Bloomberg. Mais étant donné que la croissance du PIB se maintient peu ou prou dans la ligne de l’objectif visé par Pékin, « le gouvernement continuera au deuxième trimestre de donner la priorité à la réduction des risques financiers », insiste M. Hu. De fait, les autorités ont nettement durci le ton contre la « finance de l’ombre », ensemble des instruments de crédits non régulés (prêts entre banques, particuliers et gouvernements locaux), qui prolifèrent hors du secteur bancaire et alimentent une dette nationale déjà colossale. Les ventes de détail en Chine, baromètre de la consommation des ménages et de la santé du secteur des services, résistent mieux avec une hausse de 10,7% sur un an le mois dernier, selon le BNS, en léger ralentissement par rapport à mars (+10,9%) mais en ligne avec les attentes du marché.

Élevage industriel viande : un système mortifère

Élevage industriel viande : un système mortifère

Deux victimes dans le système de production industrielle de la viande : le producteur et le consommateur. Le producteur car les prix ne parviennent plus à couvrir les couts écrasés par les intermédiaires et la grande distribution. Le consommateur condamné à manger des produits impropres à la consommation particulièrement dangereux pour la santé.  Aujourd’hui, la plupart des viandes que nous mangeons proviennent d’animaux d’élevage qui sont littéralement dopés, bourrés de médicaments. A chaque bouchée de viande c’est un cocktail d’antibiotiques que nous avalons: antiparasites, vermifuges, hormones, neuroleptiques, bêtabloquants font partie de la longue et stupéfiante liste des produits autorisés dans l’élevage. Sans parler de l’alimentation animale bourrée aux herbicides, pesticides, engrais chimiques et autres OGM (soja par exmple). Notons d’abord que les animaux deviennent de plus en plus résistants aux antibiotiques (par conséquence les hommes aussi), ce qui multiplie les risques de manger de la viande malade. Le staphylocoque doré fait des ravages dans la population porcine européenne et des souches de cette bactérie sont présentes dans des taux allant de 1,9% à 40% des élevages en Europe. Plus inquiétant encore, les effets de chaque médicament ne sont contrôlés que de façon isolée ignorant les conséquences de la consommation conjointe. C’est bien là le problème, certains produits médicamenteux ne semblent pas avoir les mêmes effets sur l’organisme humain lorsqu’ils sont seuls ou bien combinés avec d’autres. Une étude scientifique menée par l’Université d’Aston en Grande Bretagne atteste cette crainte. Elle démontre que la combinaison de trois fongicides très employés dans l’agriculture et l’élevage provoque des effets graves sur les cellules du système nerveux de l’homme. Sous l’effet de ces mélanges les cellules subissent un « stress oxydant », phénomène connu pour son implication dans le développement de la maladie d’Alzheimer et de Parkinson.

 

Croissance : Fort tassement industriel en Chine

Croissance : Fort tassement  industriel en Chine

Sans doute le signe de l’atonie de l’économie mondiale que la FMI a revu à la baisse (3% au lieu de 3.6) pour 2014, la production industrielle de la Chine voit sa croissance se tasser nettement. La production industrielle en Chine a gonflé de 6,9% sur un an en août, marquant un brutal ralentissement par rapport aux mois précédents, selon des chiffres gouvernementaux publiés samedi, qui suggèrent un essoufflement de la deuxième économie mondiale. La hausse de la production industrielle dévoilée par le Bureau national des statistiques (BNS) est très inférieure à la progression de 9% enregistrée en juillet. Elle s’établit par ailleurs très en-deçà de la prévision de quinze analystes interrogés par l’agence Dow Jones, qui tablaient en moyenne sur une hausse de 8,7%. De leur côté, les ventes au détail ont progressé le mois dernier de 11,9% sur un an, marquant là aussi un ralentissement sensible de la consommation des ménages par rapport à la hausse de 12,2% sur un an en juillet. Quant aux investissements en capital fixe – qui reflètent les dépenses dans les infrastructures -, ils ont grossi de 16,5% sur un an sur les huit premiers mois de 2014 (janvier-août), en-deçà des attentes du marché. Là encore c’est un ralentissement par rapport à la progression enregistrée sur l’ensemble des sept premiers mois de l’année (+17% sur un an), qui constituait déjà le rythme de croissance le plus faible depuis 2001. Cette salve de statistiques décevantes vient confirmer l’accès de morosité de la conjoncture économique, après des indicateurs qui ont fait état début septembre d’un nouveau ralentissement de la production manufacturière. En cause, l’impact du refroidissement persistant dans le secteur immobilier, pilier de la croissance du pays, après des années de surchauffe, mais également l’effritement de l’efficacité des mesures prises depuis avril pour stimuler l’activité. Alors que la croissance économique chinoise était descendue à 7,4% au premier trimestre, au plus bas depuis 18 mois, Pékin avait introduit au printemps des mesures de soutien très ciblées… mais après une accalmie à la fin du deuxième trimestre, ce « mini-plan de relance » semble avoir fait long feu. Le gouvernement avait adopté des réductions fiscales, des facilités pour doper les investissements dans les infrastructures, et surtout, assoupli des règles bancaires pour encourager les prêts aux petites entreprises et au secteur rural. Une amélioration progressive des indicateurs macroéconomiques s’était traduite par une légère remontée de la croissance économique à 7,5% pour le deuxième trimestre. Mais dès juillet, les statistiques suggéraient un essoufflement de cette reprise, tandis qu’un effondrement du volume des prêts bancaires accordés en juillet attisait les inquiétudes sur l’activité. Pékin vise un objectif de croissance annuelle de 7,5%. De l’avis des experts, les autorités, bien qu’elles excluent tout plan massif de relance, pourraient se résoudre à accroître leurs coups de pouce à l’économie d’ici la fin de l’année.

 

Moral des industriels : toujours bas

Moral des industriels : toujours bas

 

L’industrie manufacturière française ne va pas mieux, mais pas moins bien non plus en novembre par rapport au mois précédent, selon les derniers chiffres de l’INSEE parus ce lundi 25 novembre. Le moral des chefs d’entreprise interrogés en novembre 2013 se maintient au niveau atteint en août 2013, de 98, soit proche de sa moyenne à long terme. Ils ont globalement une meilleure perception de leur activité passée, mais sont légèrement plus pessimistes concernant leurs perspectives personnelles.  Dans le détail, l’industrie agroalimentaire tire son épingle du jeu. La perception des industriels du secteur de leur activité passée « progresse nettement » pour atteindre un niveau « supérieur à sa moyenne longue période », indique l’Insee. Les carnets de commandes s’améliorent. Enthousiasme relatif du côté des industriels des équipements électriques, électroniques et informatiques. Ils évoquent une amélioration très tangible de leur activité passée, mais se plaignent d’un niveau de commande « toujours très bas ». Notez aussi une amélioration des perspectives dans l’automobile, où les dirigeants considèrent le niveau de leurs carnets de commandes comme « supérieurs à la normale » tandis que le niveau des stocks et perçu comme « inférieur à la normale ».

Montebourg ministre du déclin industriel, pour la presse américaine

Montebourg ministre du déclin industriel, pour la presse américaine

Montebourg en rendant publique la lettre du président de Titan risque de ne pas finir gagnant dans un débat qu’il maîtrise mal. L’économie n’est pas un prétoire ! Le Wall Street Journal est le plus virulent. Le quotidien économique prend sans réserve la défense du PDG de Titan, dans un éditorial sous-titré «Un PDG Américain dit la brutale vérité à l’Etat français”. «M. Taylor a construit Titan à partir de rien, en a fait un important fabricant mondial de pneus pour le matériel agricole. Quand Goodyear a voulu vendre son usine d’Amiens Nord, Titan a été la seule entreprise à faire une offre. Mais l’usine est contrôlée par la CGT, syndicat d’extrême gauche que M. Taylor appelle, non sans raison, ‘le syndicat communiste.» L’éditorial égratigne le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg: «Pas un mois ne passe sans qu’une nouvelle usine ferme, ou que M. Montebourg ne menace un patron qui menace de fermer une usine, ou bien qu’il supplie un patron (parfois le même) de rester en France». L’éditorialiste suggère finalement de rebaptiser Arnaud Montebourg «ministre du déclin industriel.» Le New York Times titre «Quel Brouhaha!», en Français dans le texte, et considère que la lettre du PDG a «touché au nerf» les Français. «L’inquiétude sur la baisse de la compétitivité et la politique fiscale clivante du gouvernement Hollande ont conduit certains économistes à se demander si la France ne risquait pas de devenir le prochain grand malade d’Europe.» Pour le quotidien New Yorkais, «La semaine de 35 heures, le marché du travail rigide et l’influence des syndicats sur le marché du travail ont longtemps été source d’aggravation des affaires.» Le pure player économique Quarz que la productivité des Français est meilleure que celle des Allemands ou des Britanniques. «Le droit du travail, souvent moqué, établit la semaine de travail à juste 35 heures. Mais en incluant les heures supplémentaires, la semaine moyenne est de 39,5 heures, tout près de la moyenne de 40 heures des 17 pays de la zone euro en 2011 selon l’OCDE». Le vrai problème n’est pas la productivité française, selon Quarz, mais les demandes des syndicats de se voir garantir cinq ans de production continue. Le Los Angeles Times publie un éditorial plein d’humour de Paul Whitefield, titré «Un loup du capitalisme américain contre les Français fainéants». Il brode avec ironie sur la prétendue paresse des travailleurs français dont se plaint Maurice Taylor. «En visite en France, j’ai constaté que ‘l’heure du repas’ est un terme inapproprié: elle dure généralement de 11h30 à 13h30. Mais qui pourrait en vouloir aux Français? Vous, essayez donc de manger une assiette de fromage ou une salade, une baguette fraiche, peut-être un filet de sole et une assiette de fruits, le tout arrosé d’une bouteille de Bordeaux, en une heure seulement.»  Le journaliste raille ensuite la «méthode américaine» que propose le PDG de Titan dans sa lettre: acheter des pneus en Chine, payer les ouvriers moins d’un euro de l’heure et exporter les pneus en France. Puis en appelle à l’Histoire pour proposer une alternative miracle: «La grande idée d’Henry Ford était de vendre sa Ford T à un prix suffisamment bas, et en payant ses ouvriers assez bien pour qu’ils puissent se l’offrir. Ça a marché. Ça pourrait surement marcher aujourd’hui. Peut être même en France.»

 

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