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Etats-Unis : industrie et emploi tassement ?

Etats-Unis : industrie et emploi tassement ?

 

Un léger tassement de l’industrie en novembre aussi celui de l’emploi en décembre qui pourrait suggérer un essoufflement de la croissance en tout cas un moindre dynamisme. Les livraisons de produits d’usine au global ont reflué de 0,1% en novembre, après une augmentation de 0,9% le mois précédent. Les stocks de produits d’usine sont restés inchangés, avec un ratio stocks/livraisons à 1,34 en novembre. Les commandes en carnet des usines ont reculé de 0,1% en novembre après avoir augmenté de 0,8% en octobre. Le département du Commerce a fait état vendredi d’un repli de 2,4% de ces commandes après un gain révisé en hausse à 2,8% en octobre. La baisse de novembre survient après quatre mois consécutifs de hausse et constitue le repli le plus marqué depuis décembre 2015.Du coté de l’emploi, les créations ont nettement ralenti en décembre, mais le marché de l’emploi américain reste toutefois dynamique. La première économie du monde a ainsi créé le mois dernier 156 000 emplois, selon les chiffres publiés, vendredi 6 janvier, par le Département du travail. C’est une déception par rapport aux anticipations des économistes qui s’attendaient à 175 000 créations. Le taux de chômage, lui, est reparti légèrement à la hausse à 4,7 %, soit 0,1 point de plus qu’en novembre. Sur le plan quantitatif, 2016 s’est achevée sur la création de 2,2 millions d’emplois. Il s’agit tout de même de la moins bonne performance depuis 2011. L’économie américaine a ainsi créé en moyenne chaque mois 180 000 emplois, soit un niveau nettement inférieur à celui de 2015 (225 000) et de 2014 (248 000), qui avait constitué le meilleur millésime depuis la fin des années 1990, alors que Bill Clinton était président. Pour mémoire, en décembre 2008, à la veille de l’investiture de M. Obama, le nombre de chômeurs avait explosé de 632 000, soit 7,2 % de la population active avant d’atteindre les 10 % en octobre 2009. En dépit du tassement de la croissance en fin d’année, l’économie américaine reste solide comparée aux autres zones. L’amélioration de l’emploi a justifié la première hausse des taux depuis longtemps, d’autres pourraient suivre en 2017. . Un changement de tendance qui sera nécessairement contagieux et qui risque d’affecter négativement la croissance d’une Europe qui connaît déjà une activité relativement molle. Mais les États-Unis ont toujours choisi de privilégier leur propre intérêt en utilisant le dérapage budgétaire et la baisse des taux comme levier pour relancer la croissance. Aujourd’hui la croissance est là aux États-Unis, la différence de progression du PIB est supérieure à 1 % entre l’activité américaine et l’activité européenne. Un niveau d’activité aux États-Unis qui permet par ailleurs de créer maintenant de manière significative de nouveaux emplois. La situation est toute autre en Europe qui est engluée dans la croissance molle et le chômage même si on constate une petite amélioration en 2016. Amélioration qui pourrait être de courte durée avec des perspectives moins favorables en 2017 la conséquence du relèvement des taux aux États-Unis se traduira par un relèvement du cout  de l’argent. Première conséquence les pays européens déjà corsetés par les objectifs budgétaires vont voir augmenter le coût de leur endettement et donc réduire encore leur train de vie au moment précis où au contraire il conviendrait de relancer les investissements. Pour les entreprises comme pour les ménages le coût de l’argent sera également plus élevé et affectera leur capacité d’investissement et de consommation avec un impact négatif sur l’activité générale.  Cette hausse, la première en un an, reste minime, un quart de point de pourcentage (0,25%), après presque sept ans de politique à taux zéro pour soutenir la reprise.

Industrie, robotisation et emploi

Industrie, robotisation et emploi

 

La situation de l’emploi est évidemment liée au niveau d’activité mais aussi à la structure de cette dernière. Or force est de constater que l’industrie ne cesse de régresser en France pour ne plus représenter que de l’ordre de  10 % du PIB tandis que les services représentent de l’ordre  de 80 % ; un phénomène mondial puisque la part de l’industrie dans le PIB est  passée de 55% à 15% en 40 ans.  S’ajoute à ce phénomène celui de la robotisation. Pour remettre en perspective ces évolutions, Re.sources a sollicité Jean-Marc Daniel. Ce spécialiste de l’histoire économique pose son regard sur 40 ans de désindustrialisation apparente, dévolution économique de robotisation, et d’emploi.

La part des services dans le PIB français n’a cessé d’augmenter depuis les années 1970 alors que celle de l’industrie est orientée à la baisse. De quelles transformations ces évolutions opposées témoignent-elles?

La part de l’industrie dans le PIB baisse comme cela avait été le cas auparavant de celle de l’agriculture. C’est une évolution assez naturelle qui traduit l’amélioration du pouvoir d’achat de la population et l’évolution de la productivité industrielle. L’amélioration du pouvoir d’achat conduit à la diversification de la consommation. Et cette diversification se porte maintenant vers des objets ou des produits qui ne sont pas comptabilisés comme des produits industriels. Ainsi, avec le vieillissement de la population et l’amélioration des techniques médicales, c’est maintenant le secteur de la santé qui occupe une place croissante dans le PIB. Le deuxième facteur est l’évolution de la productivité, c’est-à-dire de l’efficacité du processus productif. Il faut de moins en moins d’heures de travail humain pour produire un même objet. Cela débouche sur une baisse des coûts et in fine une baisse ou une moindre augmentation des prix des produits industriels. Lorsque l’on a créé la TVA il y a 60 ans, le taux sur les automobiles était de 33 % car c’était à l’époque un produit de luxe compte tenu de son prix. L’automatisation croissante du secteur fait que maintenant, pratiquement tout le monde a une automobile. Là encore on retrouve un mécanisme que l’on a connu avec l’agriculture. La production industrielle en 20 ans a légèrement augmenté mais son poids dans le PIB a baissé parce que ses prix ont augmenté moins vite que les prix des services et que les revenus. Ces gains de productivité et les baisses de prix relatifs qui en découlent sont une bonne chose car cela améliore le pouvoir d’achat général.

 

Quel est l’impact concret de ces évolutions sur l’emploi ?

 

Soyons clairs : l’impact est une baisse de l’emploi industriel. C’est le principe du « grand déversement » décrit dans les années 60 par l’économiste Alfred Sauvy. Les pays développés ont connu d’abord l’exode rural. Ils connaissent en ce moment une forme d’« exode industriel » qui traduit une mutation des emplois. Le chômage de long terme n’est pas dû à la disparition de l’emploi industriel mais aux obstacles que tout un chacun rencontre dans la création d’entreprises, qui freinent l’émergence des secteurs productifs appelés à prendre le relai de l’industrie.

 

Au regard de la situation économique du pays, faut-il se réjouir ou au contraire redouter ces évolutions ?

Pour moi, il faut s’en réjouir et plutôt se désoler de la lenteur des mutations. Il y a dans ce pays un discours de nostalgie de l’industrie à l’ancienne, des usines avec des cheminées qui fument, des ingénieurs en blouse grise avec une règle à calcul dans leur poche. L’usine de demain sera une chaîne de robots produisant pour peu cher des produits de plus en plus sophistiqués. Elle occupera des ingénieurs travaillant sur ordinateur et des services de maintenance très pointus. Comme les robots sont sensibles à la poussière, celui qui passera l’aspirateur aura une mission essentielle. Mais plus besoin des travailleurs de force que les travaux pénibles usaient prématurément.

La faiblesse de notre situation est le retard que nous prenons dans la robotisation par rapport aux pays comparables. En ce sens, les discours sur la sauvegarde des emplois et leur traduction sous forme de baisses des cotisations sociales sont catastrophiques. Une politique intelligente repose sur l’employabilité des acteurs en fonction des emplois de demain et non pas du maintien coûte que coûte des emplois d’hier.

 

La baisse de l’industrie vous paraît-elle inéluctable?

En termes d’emplois, elle est non seulement inéluctable mais indispensable : il faut de la productivité et donc des robots qui remplacent les hommes. En termes de valeur ajoutée, nous allons assister à une remontée de la part de l’industrie pour des raisons extérieures à l’industrie. En effet, c’est désormais le tour des prix des services de commencer à baisser. Dès lors mécaniquement, la part des services dans la valeur ajoutée baissera, faisant remonter celle des autres secteurs. Là encore, on assiste à ce phénomène pour l’agriculture. Nous allons ensuite vers des gains de productivité considérables dans les services grâce aux NTIC. On peut en espérer en particulier une baisse sensible des effectifs de la fonction publique, ce qui réduira la part non marchande de la production et augmentera simultanément celle des autres secteurs.

 

Cette baisse est-elle pour autant synonyme d’un déclin de l’industrie selon vous? Si oui, faut-il y remédier?

Malgré le phénomène des pays émergents quittant l’agriculture pour l’industrie, la part de l’industrie recule dans le PIB de la planète. C’est la dynamique des prix relatifs dont nous avons abondamment parlé dans les questions précédentes. En France, cette dynamique s’accompagne d’une spécialisation nouvelle qui se traduit par des délocalisations mais aussi par l’apparition de nouvelles activités. L’Europe s’est construite à ses débuts sur le charbon et l’acier, deux activités qui ont reculé fortement. En France, on ne produit plus du tout de charbon. Cela n’a pas réduit pour autant notre revenu.

 

Au regard de la répartition entre l’industrie et les services, la France vous semble-t-elle se distinguer des autres pays développés?

La France est dans la situation des pays développés. Néanmoins, sa production industrielle est inférieure à celle de l’Allemagne, mais aussi de l’Italie et du Royaume-Uni. C’est dû à un problème qui dépasse le cas de l’industrie : ce problème est celui que pose notre faible croissance. Cette faible croissance n’est pas imputable à une quelconque désindustrialisation mais à un manque général de dynamisme entrepreneurial. A force de matraquer fiscalement les entreprises et de s’évertuer à préserver le passé, on sacrifie l’avenir. Au lieu de baisser les salaires directs ou indirects, on doit baisser le coût de l’investissement, laissé les entreprises utiliser comme elles l’entendent leurs profits et leur permettre de reprendre la course à la croissance au travers notamment de l’innovation. La robotisation

« On a abandonné notre tissu industriel (Jean-Pierre Chevènement)

« On a abandonné notre tissu industriel (Jean-Pierre Chevènement)

Dans une interview à la Tribune, Jean-Pierre Chevènement s’inquiète d’une « globalisation devenue folle » qui a créé des fractures géographiques, sociales, générationnelles. Surtout, elle a mis en crise le modèle républicain et « périmé » le projet européen initié par la France après 1945. Jean-Pierre Chevènement défend un projet « d’Europe européenne »  de l’Atlantique à l’Oural, qui permettrait à l’Europe de se relever et de peser face aux Etats-Unis et à la Chine. Pour la France, l’ancien ministre défend l’idée d’un gouvernement de « salut public » et regrette la disparition de toute politique industrielle.  Et s’il ne conteste pas qu’il y a des efforts à demander au pays pour le redresser, il prône cependant de l’équité dans la répartition de ces efforts. Équité qu’il ne retrouve pas dans le programme de François Fillon. Extraits :

A propos du décrochage industriel

C’est bien le fruit d’un choix de nos élites – conscient ou inconscient – d’abandonner l’industrie. A la fin des années 1970, c’est l’idéologie post-industrielle qui dominait. Alain Touraine en avait fait la thèse. L’avenir était à la société de services. On pensait qu’il suffirait de briller sur quelques créneaux comme l’aéronautique, le luxe ou la pharmacie, les industries de défense, etc. Mais on a abandonné ou délaissé les autres industries, même l’automobile, par exemple. En 2000, nous avions un excédent commercial de 6 milliards d’euros dans ce secteur, en 2006, nous n’avions plus d’excédent et désormais nous avons un déficit de 10 milliards d’euros. De son côté, l’Allemagne affiche un excédent dans ce seul secteur de 137 milliards d’euros, les deux tiers de son excédent commercial total ! C’est que l’Allemagne a su utiliser la main d’œuvre à bas coût d’Europe centrale pour produire les composants, tout en continuant de les assembler en Allemagne où se concentrent aussi les fabrications et les fonctions à haute valeur ajoutée, ainsi la recherche et les sièges sociaux. En France on a complètement délocalisé l’industrie vers l’Espagne, le Portugal, la Slovaquie, la République tchèque ou la Roumanie… On a commis ici une erreur d’analyse en ne partant pas de l’industrie qui est la base de tout, mais des grandes masses macroéconomiques. On a ainsi abandonné notre tissu industriel, ce qui sape les bases de notre commerce extérieur, comme on le voit avec le creusement de notre déficit commercial en 2016. Y a-t-il meilleur baromètre de la compétitivité d’un pays ?

Mais, là encore, ce choix ne prend-il pas ses racines dans le choix de 1983 où l’on a préféré privilégier la monnaie forte et le maintien dans le système monétaire européen (SME) ?

En effet. Je plaidais alors pour une forme de dévaluation monétaire de 10 à 15 % par rapport au mark car je considérais que, dans un monde mobile, où depuis 1976 (les accords de la Jamaïque), le dollar était la monnaie mondiale, il fallait s’ajuster et ne pas s’en tenir à une parité artificielle. L’économie française n’était pas de taille à être le point d’ancrage monétaire de l’Europe. Ce pragmatisme était d’ailleurs le choix qu’avait fait le général de Gaulle en 1958 lorsqu’il a procédé à deux dévaluations d’un montant cumulée de 37,5 %, choix répété ensuite par Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing. J’ai conseillé à François Mitterrand d’en faire autant et je n’ai pas été entendu. Il a manqué une vision globale incluant l’industrie. S’est imposée au contraire une libéralisation financière dictée par l’idéologie néolibérale et la croyance en l’efficience des marchés. Le choix simultané de la monnaie forte et du capitalisme financier a entraîné un développement extraverti de nos entreprises et l’étiolement du tissu industriel national.

Votre comparaison des deux décrochages français est frappante. Vous décrivez comment les élites, après 1870, ont préféré investir ailleurs qu’en France et ont fait le choix de la valorisation de leur épargne en or, provoquant un retard d’investissement industriel du pays. Ce choix de l’épargne en monnaie forte des élites est donc une constante en France ?

Ce choix d’extraversion est à la base du développement des multinationales françaises qui croissent principalement à l’étranger. Le CAC 40 est une création conjointe de la gauche qui a nationalisé  et de la droite, qui a privatisé. C’est exactement le même phénomène qu’avant 1914 lorsque nous préférions investir en Russie, en Amérique Latine ou dans l’Empire ottoman qu’en France. Cette puissance financière rentière s’opposait alors au choix allemand d’une industrialisation renforcée par la recherche appliquée dans l’électricité ou la chimie, et s’appuyant sur un marché intérieur solide grâce à l’expansion démographique et au développement de l’Etat social bismarckien. L’Allemagne a alors fait le choix de la puissance endogène, la France de la puissance extravertie. Et c’est comme cela qu’elle a raté la marche de la deuxième révolution industrielle.

La France s’est rattrapée après 1945 à travers le développement de grandes entreprises publiques. Mais, mon opinion, c’est qu’elle n’avait pas comblé son retard en 1975 lorsqu’est venue une période plus difficile. Pour cela, il aurait fallu conserver les outils de l’Etat stratège pour muscler nos points forts et pour encourager le tissu de PME en renonçant à la « monnaie forte » qui ne pouvait que handicaper nos exportations. Mais c’était sans compter avec les Inspecteurs des Finances  hantés par la nostalgie de l’étalon-or et du bloc-or à laquelle la France de l’entre-deux-guerres est restée tardivement attachée jusqu’en 1936. Ainsi le choix de l’euro en 1992 et avant lui du système monétaire européen (en 1979), c’est-à-dire l’arrimage au mark, apparaissent comme la traduction d’un choix plus profond, celui  de la rente au détriment de l’industrie.

Comment se situe la France ? 

Elle s’est marginalisée. Nos exportations sont de 450 milliards d’euros contre 1.200 milliards d’euros pour l’Allemagne. Politiquement, notre capacité d’initiative semble éteinte. Voir l’Ukraine et le Moyen-Orient.

Certains, comme François Fillon, par exemple, défendent l’idée qu’une politique de « réformes » libérales sévères pourrait conduire à un rééquilibrage de la relation franco-allemande. C’était aussi l’idée de François Hollande. Qu’en pensez-vous ?

Les deux approches, de François Fillon et François Hollande, diffèrent en ce que François Fillon prévoit des transferts aux entreprises deux fois plus élevés que ceux opérés par François Hollande et qu’il demande aux salariés un effort sans contrepartie: retour aux 39 heures dans la fonction publique et plus aucune limite autre que négociée dans le cadre de l’entreprise dans le reste de l’économie. Je suis favorable à une politique de l’effort, mais il faut que cet effort soit équitablement partagé. L’idée de François Fillon reste, me semble-t-il,  d’agir sur les seuls indicateurs macro-économiques. Il s’agit de compenser par une forte dévaluation interne, l’impossibilité d’une dévaluation externe dans le système de la monnaie unique. Mais le malade risque de mourir guéri car les effets d’une politique ne sont pas toujours ceux que l’on prévoit. Il y a un risque de récession. Tout dépendra du contexte extérieur, sera-t-il favorable ? Je n’en suis pas sûr.

La  stratégie voulue par François Fillon est-elle en mesure de mettre fin à la marginalisation de la France dans l’Europe ? 

Je crains que non. Les effets du rattrapage sont forcément longs. Il faut développer la recherche et travailler beaucoup. C’était possible entre 1945 et 1975 dans un contexte très favorable. Comme avec un choc électrique, on n’est pas toujours sûr de voir le cœur du patient repartir… Ce qui me semble essentiel, c’est qu’une telle politique ne remplace pas une vraie politique industrielle. Or, tous les éléments d’une politique industrielle ont disparu : l’administration ne sait plus piloter l’industrie, les banques ne prêtent plus aux PME, les applications de la recherche sont en panne. Je ne veux pas critiquer le crédit impôt recherche que j’ai moi-même créé pour les petites entreprises industrielles en 1983, mais le volet de la recherche industrielle manque toujours. Où est l’Etat stratège dans le projet Fillon ?

Vous plaidez en faveur d’un « gouvernement de salut public », est-ce une façon pour vous de transcender le clivage gauche/droite ?

Je ne crois pas à l’union nationale mais je défends l’idée d’un gouvernement capable, un jour, de redresser le pays. Je ne conteste pas l’idée d’un effort nécessaire pour y parvenir. Ce qui me préoccupe c’est le double risque de l’injustice sociale et de l’inefficacité globale. Il manque surtout une vision pour la France à l’horizon de 30 ou 40 ans. Or, un tel projet donnerait le sentiment aux Français qu’ils peuvent de nouveau parler au reste du monde et qu’il n’y aura pas que les Etats-Unis et la Chine au XXIe siècle. Cela montrerait qu’il y a une place pour une France et une Europe indépendantes, ce qu’avait entrevu le général de Gaulle en son temps quand il évoquait « l’Europe européenne ».

Emploi: les services compensent un peu l’industrie

Emploi: les services compensent un peu  l’industrie

Si l’industrie a perdu 1 million d’emplois environ en une quinzaine d’années par contre les services continuent  de progresser compensant les pertes industrielles. Mais globalement l’économie française n’a pas créé d’emplois marchands depuis 2001. Du coup avec l’évolution démographique le chômage s’envole. Récemment L’économie française a certes enregistré un cinquième trimestre consécutif de créations nettes d’emplois marchands, avec 24.100 nouveaux postes (+0,2%) au 2e trimestre, grâce à un secteur tertiaire très dynamique, selon une estimation de l’Insee publiée vendredi 12 août. Sur un an, le secteur marchand a créé 143.300 emplois salariés (+0,9%), pour atteindre 16,04 millions de postes, un niveau inédit depuis début 2012. D’avril à juin, seuls les services ont créé des emplois (+37.800 hors intérim, +0,3%). Le secteur, principale locomotive de l’emploi privé, est en progression constante depuis fin 2014. Ces créations suffisent à compenser largement de nouvelles destructions dans l’industrie (-9.700, -0,3%) et dans la construction (-3.500, -0,3%), deux secteurs durablement sinistrés. Les usines ont perdu près d’un million de postes depuis le 2e trimestre 2001, les chantiers près de 200.000 depuis fin 2008. Quant à l’emploi intérimaire, qui a atteint un pic fin 2015, il s’est légèrement replié sur le trimestre, avec 500 postes supprimés (-0,1%). Il en avait déjà détruit 1.000 au 1er trimestre. L’intérim reste toutefois largement dans le vert sur un an, avec 35.500 postes supplémentaires (+6,5%). Sur l’année écoulée, le tertiaire hors intérim a progressé de 155.100 postes (+1,4%), tandis que l’industrie et la construction en ont respectivement perdu 33.900 (-1,1%) et 13.400 (-1,0%). Les chiffres positifs de l’emploi sur le trimestre sont à contre-courant des autres indicateurs économiques, alors que la croissance a marqué le pas (+0%) et que les embauches ont fléchi (-2,2%). Cet indicateur concerne principalement les postes salariés du secteur privé non agricole.

(Avec AFP)

Quel avenir pour l’industrie ? (Loïk Le Floch-Prigent)

  • Quel avenir pour l’industrie ?  (Loïk Le Floch-Prigent)
  • L’ancien patron d’Elf dans une interview au Figaro fait  l’analyse du déclin de l’industrie et propose des pistes pour son redressement.

 

Quel l’avenir de la filière industrielle française ?  Dans votre livre La bataille de l’industrie  (Éditions Jacques-Marie Laffont Éditeur), vous poussez un cri de colère…

 

Loïc Le Floch-Prigent - Nous avons commis trop d’erreurs depuis vingt ans, et le cœur de notre filière industrielle fiche le camp. Il y a une guerre à livrer, mais certains dirigeants de nos grandes industries ne veulent pas la mener. On cède le contrôle, on démantèle, on hisse le drapeau blanc partout. Pechiney, la Compagnie générale d’électricité, Arcelor, Rhône-Poulenc, Alstom, les Ciments Lafarge, Alcatel… cette liste est trop longue.

 

Nous sommes pourtant dans la moyenne européenne en matière d’industrie.

Pas avec l’Allemagne. L’activité industrielle représentait 20% de notre PIB il y a vingt ans et 24% de celui de l’Allemagne. Nous sommes à 11% aujourd’hui, et ils sont à 28%. La France ne peut pas parier seulement sur le tourisme et les start-up!

 

Peut-on encore revenir en arrière? Que faites-vous de la révolution numérique?

C’est un faux dilemme. Nous n’avons pas à faire un choix entre la vieille industrie et la nouvelle économie. Nous avons l’opportunité de réinventer l’industrie grâce à la révolution numérique. La numérisation change les modes de production: grâce à la simulation par ordinateur, on peut fabriquer le produit avec le client, en fonction de ses demandes spécifiques. On peut changer le design, modifier le processus de production. L’activité industrielle n’a plus rien à voir avec le taylorisme du XXème siècle.

 

Mais ne peut-on pas laisser la fabrication matérielle du produit, qui apporte peu de valeur ajoutée, aux économies en développement?

Non, c’est l’erreur à ne pas commettre. Quelle que soit la valeur ajoutée de la conception, la fabrication requiert des corps de métiers très pointus. Il faut des ouvriers qui savent programmer un logiciel, et manier des outils. Et l’ouvrier a un savoir-faire biface: il comprend les demandes de la machine, et il peut produire l’objet. Grâce au numérique, nous avons une occasion à saisir pour inventer une nouvelle main d’œuvre industrielle.

 

Les économistes nous parlent surtout de la robotisation. Cette révolution industrielle ne créera pas d’emploi…

 

Je suis pour la robotisation, et nous devons rattraper notre retard. Mais chaque filière a des contraintes différentes. La robotisation de l’industrie navale, par exemple, peut représenter aux alentours de 20% maximum des tâches de production. Dans la fabrication des pièces automobiles on n’arrivera pas forcément à un plus haut niveau. Il faut à chaque fois voir au cas par cas. Cela laisse encore beaucoup de place aux humains. Où sont les soudeurs, chaudronniers, et les électriciens?

 

Quelles sont les autres conditions d’un sauvetage de l’industrie?

 

Tout d’abord il faut arrêter de dire que c’est de la faute du contexte fiscal, ou de la compétition internationale, que nous avons perdu des pans entiers de notre industrie. En France, dans le même environnement concurrentiel, certains réussissent, d’autres pas. Pourquoi? D’abord parce que les chefs d’entreprises dans le secteur industriel sont trop souvent recrutés sur de mauvais critères. On a fait un choix de société sélectif et généraliste en faveur des intelligents à dix-huit ans, contre les empiriques qui connaissent le métier de l’intérieur et progressent dans les entreprises. Monsieur Michelin «sentait» le pneu. Trop d’autres ne sentent rien. Les gens qui font carrière ne sont pas les mêmes que ceux qui savent prendre des risques. Cela n’a rien à voir avec la qualité des études!

 

C’est votre vieux contentieux avec les grandes écoles…

Je n’ai rien contre les bons élèves, et certains sont d’excellents chefs d’entreprises. Mais je suis un ardent partisan de la connaissance du terrain, de l’apprentissage et de la formation continue. Personne ne s’est étonné en Allemagne que le nouveau président de Volkswagen ait commencé comme apprenti. En France, on en ferait un événement.

 

Quelles sont les autres conditions?

Il faut que nous arrivions à orienter notre épargne vers l’industrie. Pour quatre épargnants allemands qui placent leurs économies dans l’industrie, il n’y a qu’un seul épargnant français. Il faut réorienter l’épargne des français vers l’industrie, et il est aussi urgent de bâtir des fonds souverains français. La Caisse des Dépôts ne peut pas tout faire. Patrick Kron a commis deux erreurs stratégiques. Il a vendu les Chantiers de l’Atlantique tandis qu’il a conservé la construction des turbines à gaz de grande puissance qui ne marchaient pas et qui avaient été achetées trop cher à ABB. On a mis dix ans à les mettre au point, et au bout du compte elles ont été revendues récemment pour une bouchée de pain. Il fallait conserver Alstom, nous y avions dans l’hydraulique, le charbon, le nucléaire et les grids des positions mondiales de premier plan.

 

Autre catastrophe, notre filière nucléaire…

Là aussi, les erreurs tragiques commises par Anne Lauvergeon ont coûté beaucoup plus cher que Fukushima, qui a le dos large. «Atomic Anne» s’est laissée griser par son pouvoir, et par ceux qui la portaient aux nues. Au fond, elle n’avait pas de réelle compétence nucléaire. Il n’y avait pas en face d’elle un actionnaire fort, pas de conseil d’administration digne de ce nom. Il n’y a aucune corde de rappel face à ce genre de personnalités.

 

L’État est bien le pire des actionnaires.

Oui, mais ne privatisons pas Areva, qui est un actif sensible, tant qu’on n’a pas de fond souverain national. En attendant, il faut que l’État choisisse des gens parce qu’ils sont compétents et non pas parce ce sont des copains ou qu’ils sont obéissants.

 

Fallait-il mettre entre parenthèses le projet d’EPR en Grande-Bretagne?

Oui, de toute urgence. Emmanuel Macron et Jean-Bernard Levy ont tort de s’obstiner, et tout le personnel d’EDF en est conscient. Sauver la filière nucléaire ne veut pas dire pratiquer la fuite en avant.

 

Angela Merkel a-t-elle eu raison de sortir du nucléaire aussi brutalement?

Ce fut une énorme erreur. Son choix a abouti au charbon. Allez dans la forêt noire par vent d’Est. La transition énergétique se prépare sur le long terme. Pour le moment, nous avons toujours besoin de nous appuyer sur le pétrole et le gaz, et pour longtemps.

 

Et Ségolène Royal?

La loi sur la transition énergétique montre aujourd’hui ses limites. J’ai toujours cru au solaire moi aussi, mais il faut garder le sens des proportions. Ségolène Royal fait trop de «com.». On ne prépare pas l’avenir en prenant des postures. Nous savons que nous avons besoin des énergies fossiles pendant un certain temps. Pour le moment, les énergies vertes ne sont pas capables de relever le défi, elles sont intermittentes, et donc chères.

 

Qu’attendez vous du débat de la présidentielle?

Je ne vois personne porter le message politique de l’importance vitale de l’industrie pour le pays. Je vois des postures. Or c’est là que tout se joue. Les Français le savent, car ils voient ce qui se passe quand une industrie part. Les services et les start-up ne peuvent pas la remplacer. Ce ne sont pas les mêmes ordres de grandeur: quel rapport entre les start-up rennaises qui font 5000 emplois et la filière bretonne de l’agroalimentaire, 220.000 emplois? Les bassins d’emplois sont indexés sur la filière industrielle, au sens large.

 

Qui voyez-vous gagner?

Je regarde tout ça avec le souvenir de Mitterrand, et je me dis que Sarkozy va sans doute finir par y arriver: celui qui le veut le plus gagne. En 1995, Mitterrand m’avait dit: «C’est dommage que je sois obligé de partir, je les aurais eus encore une fois». Mais ce n’est qu’une opinion.

 

Et Hollande?

Hollande est égal à lui-même, ce n’était pas mon choix.

 

Que pensez-vous des polémiques sur le salaire des patrons?

La morale n’est pas le seul critère, ce qui est important c’est le pacte social entre un patron et ses salariés. Si les gens travaillent bien ils doivent se faire payer et que ceci apparaisse légitime pour le personnel. Ce qui me choque profondément, en revanche, c’est quand certains vendent leur entreprise à l’étranger, et que, fortune faite, ils s’en vont hors de France pour ne pas se faire fiscaliser, c’est inacceptable, à la fois pour notre pays et pour le respect des salariés. On se trompe donc de débat.

Vers la disparition de l’industrie en France ?

 

 

 

Alors que la France comptait près de 30 % des Français dans l’industrie il ne représente plus qu’un peu plus de 13 % en 2015. En cause, la transformation de l’économie notamment sa dématérialisation mais surtout aussi la délocalisation qui explique en grande partie d’ailleurs le déficit du commerce extérieur. Faute de compétitivité, une grande partie des productions de l’industrie nécessaire à l’économie française notamment est réalisée à l’étranger. On peut sans doute se réjouir de la croissance du secteur tertiaire sous réserve toutefois qu’il soit réellement créateur de valeur ajoutée et qu’il ne soit pas une intermédiation uniquement destinée à renchérir le prix de production ou à être même complètement inutile. Sur les 25,8 millions de Français «occupés», plus des trois-quarts travaillent dans le secteur tertiaire, tandis que l’industrie ne représente plus que 13,9% des emplois, la construction, 6,6%, et l’agriculture, 2,8%.La part du secteur tertiaire dans l’emploi total en France a gagné 22 points au cours des quatre dernières décennies. En revanche, la part de l’industrie s’est quasiment réduite de moitié sur la même période (-13 points), notamment sous l’effet de la forte expansion du secteur tertiaire ; celles de l’agriculture et de la construction ont perdu respectivement 7 et 3 points. En France, près d’un tiers des Français occupés travaillent dans le secteur de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé humaine et de l’action sociale. Dans l’Union européenne, en 2014, le poids du secteur tertiaire est le plus important aux Pays-Bas et au Royaume-Uni où il approche 83%. Les secteurs de l’industrie et de la construction représentent encore plus de 30% des emplois en République tchèque, en Slovaquie et en Pologne. La Roumanie offre pratiquement un emploi sur trois dans l’agriculture alors que ce secteur d’activité ne représente plus que 5% des emplois européens.  La stratégie de délocalisation de Renault  illustre bien le processus de désindustrialisation en France. La  production en France de Renault n’a cessé de se réduire comme peau de chagrin. Le constructeur fabriquait encore 1,1 million de voitures et 227.000 utilitaires légers en 2004 dans l’Hexagone, contre 445.000 automobiles et 201.000 camionnettes l’an dernier.  Le tournant pris par Renault dans le « low cost », sous ses couleurs ou celle de sa filiale Dacia, lui vaut de beaux succès mais laisse de côté ses usines françaises au profit de sites Mais aussi grâce « à un prix de main d’œuvre d’un euro de l’heure (dans l’usine roumaine de Pitesti ndlr) contre 20 euros en France », poursuit-il.   C’est la même recette qui s’applique au Maroc avec un salaire mensuel tournant autour de 250 euros, contre 450 euros en Roumanie, selon Renault.  Tout est dit, Renault en perdition sur le marché français essaye de sauver les meubles en délocalisant. Qui peut lui reprocher ??Quand l’écart de salaire est de 1 à 20, il n’ya pas d’autre solution, sauf à disparaitre. Un exemple du mal chronique de l’industrie plombée par le coût du travail dont la fiscalité. Une illustration aussi de l’incohérence de l’Europe qui se réduit en fait à un vaste marché sans harmonisation et  sans règles. Les services sont aussi soumis à la même concurrence inégalitaire ; En transport par exemple, le pavillon terrestre français a disparu du champ européen alors que dans les années 80, il assurait encore 50% de parts de marché. Les ex pays de l’Est ont tué le transport français international. Certes une petite  régulation existe mais elle est virtuelle, trop restreinte dans son champ, inapplicable et inappliquée.

Industrie automobile : la France recule

Industrie automobile : la France recule

 

La France qui occupait  le quatrième rang mondial pour la production automobile se retrouve en 10e place. En cause la délocalisation de plusieurs sites qui se rapprochent  des marchés étrangers, aussi le manque général de compétitivité de l’économie, compétitivité plombée notamment par la fiscalité enfin la forte croissance des véhicules importés y compris de marque française ; l’exemple le plus significatif étend sans doute celui de Dacia Le déficit commercial du secteur automobile français se creuse sur les cinq premiers mois de l’année. D’après les chiffres publiés par Les Echos, et délivrés par les douanes françaises, ce déficit s’est élevé à 4 milliards d’euros. Un an auparavant, il n’était que de 2,5 milliards d’euros. Si la tendance se confirme sur l’année, le secteur pourrait enregistrer sa dixième année d’exercice déficitaire. En 2015, le déficit avait atteint 7,7 milliards d’euros, loin des 3,8 milliards d’excédent enregistrés en 2006. Pourtant, la production automobile française s’est récemment accrue, notamment avec la réaffectation de modèles et le lancement de nouveaux modèles sur les sites français. Les nouveaux Scenic, Espace et Talisman dans l’usine Renault de Douai, l’arrivée de la Micra à Flins, l’arrivée de nouveaux utilitaires dans l’usine SevelNord de PSA près de Valenciennes, idem à Sandouville pour les utilitaires Renault… Au final, la production a augmenté de 5% en 2015 en France, et devrait continuer à augmenter avec la montée en puissance des derniers modèles lancés sur le marché (3008, Scenic…). Ainsi, les exportations ont augmenté de 12,2% à 28 milliards d’euros. Mais les importations ont atteint, elles, un niveau record à 37,4 milliards d’euros. Pas uniquement à cause des voitures allemandes qui, si elles sont moins nombreuses en volumes, sont beaucoup plus chers en valeur. Il y a aussi toutes les voitures de marques françaises fabriquées à l’étranger. Le rebond des ventes de Dacia a contribué au creusement du déficit. La Sandero s’est même hissée parmi les voitures les plus vendues en France. Ce qui est plus inquiétant encore, c’est que désormais, même les équipementiers automobiles contribuent à la détérioration de la balance commerciale de la France. Ce secteur bascule pour la première fois dans le rouge avec un déficit de 100 millions d’euros sur les cinq premiers mois de l’année. Un an auparavant, ce secteur était excédentaire de 400 millions d’euros. L’érosion de l’excédent commercial des équipementiers automobiles a commencé en 2010, son année record. Il est passé d’un excédent de 3,1 milliards à 700 millions d’euros seulement en 2015. La note des douanes françaises observe que les équipementiers ont tendance à affecter leur production au plus près de leurs clients. « Les fabricants français privilégient l’implantation de filiales à l’étranger pour être présents sur les marchés dynamiques », peut-on y lire. La dégradation de la balance commerciale des équipementiers s’explique, « pour l’essentiel », par le marché du pneu qui a enregistré un déficit de 600 millions d’euros en 2015 (600 millions d’excédent en 2005). « Cette progression relève à la fois d’une filialisation croissante des fabricants français et de la concurrence étrangère (Allemagne et Royaume-Uni) », écrivent les douanes françaises. En guise de conclusion, les douanes constatent que la situation de la France s’est également détériorée en matière de parts de marché. Ainsi, l’Hexagone est passé du 4ème rang mondial en 2004 aussi bien dans le domaine des véhicules que des équipements à la 7ème place dans les équipements, voire au 10ème rang concernant les voitures. Elle se fait ainsi largement distancée par l’Allemagne qui a su rester numéro un mondial dans ces deux domaines. (Avec Reuters et le Tribune)

Propositions patronales pour redresser l’industrie

Propositions patronales pour redresser l’industrie

 

 

La désindustrialisation des économies développées est réversible. Voilà le message très optimiste que veut faire passer le Cercle de l’Industrie, le lobby regroupant les grands patrons de l’industrie et actuellement présidé par Philippe Varin (président du conseil d’administration d’Areva, et ex-président du directoire de PSA).   Il en veut pour preuve la Suède ou le Royaume-Uni où l’industrie automobile a opéré un remarquable décollage. Pour ce faire, le Cercle délivre plusieurs propositions à l’attention des candidats à l’élection présidentielle.

> Une réforme des prélèvements obligatoires. Le Cercle demande en fait d’alléger les prélèvements de 50 milliards d’euros sur cinq ans via une loi de programmation dans les 100 premiers jours du mandat. Dans le détail, il s’agit de réduire de 10 à 15 milliards les cotisations sociales employeurs, de 20 milliards les impôts qui pèsent sur les coûts de production « via un plafonnement de ces impôts en pourcentage de la valeur ajoutée », ainsi que la fiscalité du capital de 15 à 20 milliards d’euros.

> Dynamiser le marché du travail avec notamment la mise en place d’un contrat de travail unique qui remplacerait donc la dualité CDI/CDD avec des droits progressifs et une période d’essai « maximale ramenée à six mois ». Une proposition déjà faite  prix Nobel d’économie 2014 Jean Tirole qui milite depuis longtemps pour ce type de solution.

> Développer davantage l’apprentissage. Le Cercle propose par exemple de transformer les lycées professionnels en centres de formation des apprentis, et de développer une filière de pré-apprentissage accessible dès l’âge de 14 ans.

> Renforcer les avantages tricolores en matière de Recherche et Développement, en sanctuarisant le Crédit d’impôt recherche et en encourageant les initiatives fédérant les start-up comme la French Tech. Le Cercle demande par ailleurs de la flexibilité au niveau du principe de précaution en « intégrant la nécessité de la prise de risque et de l’innovation ».

> « Oser plus d’Europe » en coordonnant mieux les politiques énergétiques nationales et en développant un environnement favorable pour la connectivité, la couverture internet et la cybersécurité. Le Cercle propose aussi de créer « des pôles européens de compétitivité » ainsi qu’un « plan européen pour les industries stratégiques ».

> Enfin, le Cercle réclame des efforts pour « accompagner la transformation numérique et le déploiement des industries du futur ». Notamment en « proposant un cadre favorable au développement de l’entrepreneuriat et des talents ».

 

(Reuters)

Industrie manufacturière zone euro : en hausse sauf en France

Industrie  manufacturière zone euro : en hausse sauf en France

L’indice PMI Markit du secteur manufacturier dans la zone euro en hausse mais en baisse en France. Pour la zone euro l’indice  s’est élevé à 52,8 en juin dans sa version définitive après 51,5 en mai. Il avait été estimé à 52,6 en version flash. Le sous-indice de la production qui entre dans le calcul de l’indice composite qui sera publié mardi a bondi à 53,9 après 52,4 le mois précédent. « Les entreprises manufacturières de la zone euro ont bénéficié en juin de leur plus forte croissance depuis le début de l’année. Cependant, les données ont été recueillies avant le résultat du référendum sur l’UE au Royaume-Uni et l’éventuel impact d’un Brexit ne se reflète pas encore dans les PMI », a dit Chris Williamson, économiste en chef chez Markit. « Etant donné l’incertitude provoquée par la perspective du Brexit, il paraît probable que les dépenses des entreprises et des ménages seront négativement affectées à travers la zone euro, au moins à court terme, ce qui freinera la croissance dans les prochains mois. » L’activité dans le secteur manufacturier français s’est contractée en France en juin pour le quatrième mois consécutif, selon la version définitive de l’indice Markit publiée vendredi. L’indice global du secteur s’est établi à 48,3 le mois dernier, un niveau proche du chiffre de 48,4 relevé en mai et supérieur à la première estimation « flash » de 47,9. Il se maintient ainsi pour le quatrième mois consécutif sous le seuil de 50 qui distingue croissance et contraction de l’activité. La composante production de l’indice s’est maintenue à 48,1 comme le mois précédent, restant à son plus bas niveau depuis mai 2015. Les nouvelles commandes ont enregistré une sixième baisse mensuelle consécutive et leur repli s’est accentué par rapport à celui observé en mai. Les nouvelles commandes à l’export se sont également contractées tous les mois depuis le début de l’année. En conséquence, l’emploi manufacturier a connu son quatrième mois d’affilée de recul, avec un fléchissement du taux de contraction de l’emploi par rapport au mois de mai.

L’Industrie du futur (Louis Gallois)

L’Industrie du futur (Louis Gallois)

Quelle industrie du futur, quelle modernisation notamment des PME, quelles conséquences sociales ? Dans un interview à Challenges Louis Gallois Coprésident de La Fabrique de l’industrie et président du conseil de surveillance de  PSA-Peugeot Citroën pose la problématique.

 

LA TRIBUNE - L’industrie du futur est un sujet à la mode : devient-elle une réalité pour les entreprises françaises ?

LOUIS GALLOIS - Elles n’ont pas le choix, car elles sont au pied du mur. Si elles veulent récupérer le terrain perdu après plusieurs années de sous-investissement, les entreprises françaises doivent à tout prix moderniser, et en particulier numériser leur appareil productif. La question ne se pose pas tellement pour les entreprises du CAC 40 et les ETI qui ont su s’armer pour conquérir des marchés à l’export. En revanche, ce chantier doit être une priorité pour les TPE et les PME, qui accusent un retard certain. Grâce à la numérisation, les petites et moyennes entreprises industrielles ont une chance, peut-être unique, de se mettre à niveau sur le plan technologique. D’une certaine façon, on peut dire que l’industrie du futur est une occasion de rebattre les cartes et de revenir dans la course, à condition, bien sûr, d’investir. Même si les TPE et les PME allemandes ont un temps d’avance sur nous dans ce domaine, l’ouvrage Industrie 4.0 de Dorothée Kohler et Jean-Daniel Weisz, coédité par la Fabrique de l’industrie et BPI France, indique qu’il existe également outre-Rhin des freins, notamment psychologiques, qui entravent la modernisation et la numérisation de l’industrie. C’est à cela qu’il faut s’attaquer.

Les PME ont-elles les moyens de mener ce rattrapage ?

Actuellement, de l’argent il y en a. Le taux de marge des entreprises industrielles est remonté à plus de 35 %. La politique de la BCE conduit à des conditions de crédit très attractives. Le coût des matières premières et de l’énergie est bas. En prolongeant la mesure de suramortissement de l’investissement industriel, le gouvernement a pris une bonne décision. Il faut accompagner la reprise de l’investissement en cours.

Qui doit impulser ce chantier ? L’État ou les industriels ?

Tout le monde est concerné. L’État doit créer la confiance et réunir les conditions, notamment fiscales et réglementaires, pour que les investissements soient engagés. Mais il ne faut pas, bien sûr, tout en attendre. Les branches professionnelles, les réseaux consulaires, les industriels et en particulier les donneurs d’ordre ont leur rôle à jouer. Au sein des entreprises et en particulier des PME et des sous-traitants, il faut aussi un changement de culture. Les entrepreneurs doivent se saisir de ces questions liées à la modernisation de leur entreprise. Sinon, le choc sera rude, car la concurrence va vite.

Chez PSA, par exemple, c’est un élément structurant du plan stratégique push to pass lancé par Carlos Tavares : les grandes entreprises qui ne prendraient pas ce sujet au sérieux encourent un risque vital. C’est tout aussi vrai dans les PME. Je comprends bien la crainte de certains chefs d’entreprise face à ces changements : jouer l’industrie du futur, c’est souvent accepter de changer de modèle économique. Là aussi, il y a un risque. Mais rien ne serait pire que de rester dans sa zone de confort en pensant que rien ne va changer.

L’enjeu, c’est aussi le changement du travail, la place de l’homme dans ce monde numérique…

Oui, et il va nous falloir investir dans l’élévation des qualifications lorsqu’on passe, par exemple, d’un travail d’exécution à des tâches de maintenance. Le numérique va permettre d’autonomiser des ateliers et de mettre les personnels en mesure de prendre plus de responsabilités dans les processus de production. Cela pose d’ailleurs un problème pour l’avenir des emplois peu qualifiés, et c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai plaidé, avec un succès limité jusqu’ici, pour que les allégements de charges ne soient pas concentrés seulement sur les bas salaires, mais s’étendent jusqu’à 3,5 Smic. Les allégements de charges sur les bas salaires ont un effet immédiat contre le chômage, mais ils tirent les qualifications vers le bas ; alors que l’emploi non qualifié est le plus menacé par l’automatisation et le numérique.

L’Industrie 4.0 allemande associe les partenaires sociaux. Cela ne devrait-il pas être aussi le cas en France ?

Le gouvernement a confié l’Alliance pour l’industrie du futur aux industriels, c’est une bonne idée pour ajuster l’action aux besoins des entreprises et motiver les acteurs de terrain. Je suis favorable à ce que les syndicats de salariés qui le souhaitent soient également parties prenantes comme en Allemagne. Ils doivent avoir une vision claire des mutations en cours et s’y préparer. Car nous devons nous attendre à des changements profonds sur la nature des emplois et sur la structure même du travail. Personne ne sait encore dire quel sera l’impact global du numérique sur l’emploi. On pressent que beaucoup d’emplois peu qualifiés ou intermédiaires peuvent disparaître. Mais je ne suis pas pessimiste à terme, car les gains de productivité créent de la croissance et donc de nouveaux emplois, certes différents de ceux que nous connaissons aujourd’hui. La grande difficulté, ce sera de gérer la transition d’une structure d’emploi vers une autre. Là encore, tout le monde doit être sur le pont. L’Éducation nationale, l’Enseignement supérieur, l’apprentissage, la formation professionnelle et donc les branches professionnelles. Les mutations en cours nécessitent de nouvelles compétences : traitement des données, programmeurs, designers Internet… Les formations correspondantes n’existent pas, ou pas suffisamment. D’où des initiatives heureuses, comme celle de Xavier Niel, avec l’école 42. Heureusement, nos écoles d’ingénieurs sont excellentes. Mais il faut veiller à ce que nos talents ne soient pas chassés par les entreprises étrangères. Il faudra investir dans la formation, mais aussi inventer de nouvelles formes de sécurité sociale adaptées à une plus grande mobilité et diversité. Le compte personnel d’activité (CPA) créé dans la loi El Khomri en est une ébauche, qu’il faudra enrichir. Tout ce qui permettra de dédramatiser les changements d’emplois sera crucial dans la période à venir. Le salariat ne va pas disparaître, mais on va voir émerger une plus grande diversité de situations professionnelles avec l’économie numérique. Le développement du travail indépendant, et de nouvelles formes d’activité, plus souples, ne devront pas réduire le niveau de protection sociale.

Avec le tout-connecté, l’ère de Big Brother est-elle advenue aussi dans les usines?

Qui n’est pas surveillé ? C’est un peu effrayant, je l’avoue ; cela suppose de la vigilance et des garde-fous. Plus globalement, pour l’industrie automobile, l’enjeu est comme pour beaucoup de secteurs de l’économie « traditionnelle » de se battre pour conserver la relation avec les clients, et ne pas la laisser à Google ou à d’autres. Je ne crois pas que les opérateurs Internet vont se lancer dans la production de voitures, mais ils vont chercher à gérer l’interface entre les producteurs et leurs clients. On a vu comment l’industrie automobile allemande s’est regroupée pour empêcher Google de racheter la géolocalisation de Nokia.

Quel sera l’impact de la fabrication additive et des imprimantes 3D ?

L’impression 3D ouvre des perspectives nouvelles : personnalisation des produits, économie de matières, complexité des formes… mais elle présente encore des limites. Il faudra voir comment les pièces vieillissent, assurer le traitement de surface, diversifier les matériaux : du plastique au métal ou à la céramique. Ce n’est qu’une partie de l’industrie du futur. Le grand changement industriel, pour moi, c’est le mouvement rapide vers une intégration complète de toutes les fonctions de l’entreprise et des relations avec les fournisseurs et les clients pour optimiser le processus productif. Avant, on faisait en masse des produits identiques ; désormais on va fabriquer en masse des produits personnalisés avec une efficacité accrue.

L’industrie du Futur est-elle de nature à renforcer la coopération européenne, et notamment avec l’Allemagne, comme le souhaitent Emmanuel Macron et Sigmar Gabriel, qui ont signé à Hanovre un accord en ce sens ?

Nos problématiques sont différentes. La France insiste sur la demande qu’entraîne la modernisation de notre appareil productif : nous devons acheter de nouvelles machines que, hélas, souvent nous ne produisons plus chez nous. En Allemagne, l’enjeu majeur est de permettre aux entreprises de conserver leur leadership dans l’offre de biens d’équipement, contributeur massif à l’excédent commercial allemand. Mais il y a de nombreux domaines où nous pouvons travailler ensemble : les compétences, la formation, les normes… et pourquoi pas la sensibilisation et le coaching des PME !

Industrie française : divisée par deux depuis 1970

Industrie française  : divisée par deux depuis 1970

 

Depuis 1970, la part de l’industrie manufacturière dans la ajoutée totale dégagée par l’économie française est ainsi passée de 22,3 % à 11,2 % en 2014. Le recul a été particulièrement marqué entre 2000 et 2007. Quant à la baisse de l’emploi, elle a été encore plus prononcée puisque l’industrie ne représentait plus que 10 % des emplois en 2014 dans l’Hexagone contre 23 % en 1970.La France n’est pas un cas isolé puisque tous les grands pays européens ont enregistré un recul de leur industrie. A l’exception notable de l’Allemagne. De l’autre côté du Rhin, la part de l’industrie s’est stabilisée depuis le milieu des années 1990 – une fois la réunification digérée – aux alentours de 22 % de la valeur ajoutée totale, c’est-à-dire autant que l’industrie en France… en 1975. Pourquoi la France s’est-elle autant désindustrialisée ? D’un point de vue strictement comptable, les gains de productivité ont été plus importants dans cette branche que dans le reste de l’économie : de 1970 à 2014, la productivité s’est accrue de 3,2 % par an en moyenne dans l’industrie manufacturière contre 1,7 % dans l’ensemble de l’économie, explique l’étude. Mais plus prosaïquement, pour Elisabeth Kremp, chef du département des synthèses sectorielles à l’Insee, « ce recul s’explique aussi par l’externalisation de certaines activités et les délocalisations » de la part des industriels. Une partie des activités de l’industrie a été externalisée et est donc désormais comptabilisée dans les services. Certains industriels se sont concentrés sur leur cœur de métier et ont ainsi fait appel à des sous-traitants pour la propreté, l’audit ou le marketing, alors qu’autrefois ces activités étaient effectuées au sein de l’entreprise. Pour preuve, la consommation de services par les entreprises industrielles a augmenté très vite depuis 1970 et encore plus rapidement dans les années 1990. Ce phénomène semble cependant ne plus progresser. Les délocalisations sont aussi sur le banc des accusés. D’abord, « dans le contexte de mondialisation des échanges internationaux, les importations de produits manufacturés ont fortement progressé », note l’étude de l’Insee. D’ailleurs, de 1970 à 2014, la production manufacturière française a crû de 5,2 % en moyenne par an, alors que les importations de produits manufacturés ont, elles, grimpé de 8,4 % chaque année. De fait, le solde extérieur des produits manufacturés, qui avait enregistré un excédent record en 1997, est désormais fortement déficitaire.

 

Baisse du Remboursement de médicaments : l’industrie inquiète

Baisse du Remboursement de médicaments : l’industrie inquiète

Selon la dernière version du texte de Marisol Touraine dont a eu connaissance le Leem (fédération du médicament), le décret prévoit de retirer de cette liste des médicaments dont l’amélioration du service médical rendu est classée comme « mineure » ou « inexistante », sauf pour ceux dont les indications présenteraient un « intérêt de santé publique » et n’ayant pas d’équivalents « cliniquement pertinents ». La notion d’intérêt de santé publique risque en outre d’exclure de la liste des indications portant sur des maladies rares, estime encore M. Errard.  Le Leem ne nie pas « la légitimité à réguler économiquement » cette liste, alors que les innovations thérapeutiques onéreuses se multiplient, mais souhaiterait être associé à une réflexion avec le ministère pour discuter de certains « points critiques » du décret avant qu’il n’entre en application, ajoute-t-il. Plusieurs associations de patients, des médecins et des sociétés savantes ont également fait part de leurs inquiétudes concernant ce prochain décret, qui a été transmis au Conseil d’Etat courant février.

Vers une France sans industrie ?

Vers une France sans industrie ?

Deux études récentes intéressantes mettent en évidence le processus de désastre de la désindustrialisation de la France il y a l’étude de l’INSEE sur le nombre de salariés aussi cette étude du cabinet Trendeo sur la démographie des entreprises. Le nombre de fermetures d’usine a encore dépassé celui des ouvertures l’an dernier en France et l’économie française a perdu 44 usines en 2015, selon l’Observatoire de l’emploi et de l’investissement du cabinet Trendeo. Malgré une conjoncture porteuse du fait de la faiblesse des cours du pétrole, de l’euro face au dollar et des taux d’intérêt, le secteur industriel français reste donc fragile. Le rythme des fermetures d’usine a cependant ralenti en 2015, avec une baisse de 13% après celle de 17,6% observée l’année précédente. L’érosion du nombre d’usines a principalement concerné les secteurs de la fabrication de meubles, les produits métalliques (notamment en lien avec le BTP), la plasturgie et l’automobile, observe Trendeo. Au contraire, les ouvertures de sites, qui avaient rebondi de 30% en 2014, ont baissé de 11% en 2015. La chimie, la production d’énergie, ainsi que le traitement des déchets et le recyclage figurent parmi les principaux secteurs ayant connu une croissance du nombre d’usines l’an dernier. Au total, depuis la création de cet observatoire en 2009, Trendeo a recensé 1.771 fermetures d’usines et 1.158 ouvertures. L’étude de l’INSEE montre lors que la France comptait près de 30 % des Français dans l’industrie dans les années 70, cela  représente plus qu’un peu plus de 13 % en 2015. En cause, la transformation de l’économie notamment sa dématérialisation mais surtout aussi la délocalisation qui explique en grande partie d’ailleurs le déficit du commerce extérieur. Une grande partie des productions de l’industrie nécessaire à l’économie française notamment est réalisée à l’étranger. On peut sans doute se réjouir de la croissance du secteur tertiaire sous réserve toutefois qu’il soit réellement créateur de valeur ajoutée et qu’il ne soit pas une intermédiation uniquement destinée à renchérir le prix de production ou à être même complètement inutile. Sur les 25,8 millions de Français «occupés», plus des trois-quarts travaillent dans le secteur tertiaire, tandis que l’industrie ne représente plus que 13,9% des emplois, la construction, 6,6%, et l’agriculture, 2,8%. La part du secteur tertiaire dans l’emploi total en France a gagné 22 points au cours des quatre dernières décennies. En revanche, la part de l’industrie s’est quasiment réduite de moitié sur la même période (-13 points), notamment sous l’effet de la forte expansion du secteur tertiaire ; celles de l’agriculture et de la construction ont perdu respectivement 7 et 3 points. En France, près d’un tiers des Français occupés travaillent dans le secteur de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé humaine et de l’action sociale. Dans l’Union européenne, en 2014, le poids du secteur tertiaire est le plus important aux Pays-Bas et au Royaume-Uni où il approche 83%. Les secteurs de l’industrie et de la construction représentent encore plus de 30% des emplois en République tchèque, en Slovaquie et en Pologne. La Roumanie offre pratiquement un emploi sur trois dans l’agriculture alors que ce secteur d’activité ne représente plus que 5% des emplois européens.  La stratégie de délocalisation de Renault  illustre bien le processus de désindustrialisation en France. La  production en France de Renault n’a cessé de se réduire comme peau de chagrin. Le constructeur fabriquait encore 1,1 million de voitures et 227.000 utilitaires légers en 2004 dans l’Hexagone, contre 445.000 automobiles et 201.000 camionnettes l’an dernier.  Le tournant pris par Renault dans le « low cost », sous ses couleurs ou celle de sa filiale Dacia, lui vaut de beaux succès mais laisse de côté ses usines françaises au profit de sites Mais aussi grâce « à un prix de main d’œuvre d’un euro de l’heure (dans l’usine roumaine de Pitesti ndlr) contre 20 euros en France », poursuit-il.   C’est la même recette qui s’applique au Maroc avec un salaire mensuel tournant autour de 250 euros, contre 450 euros en Roumanie, selon Renault.  Tout est dit, Renault en perdition sur le marché français essaye de sauver les meubles en délocalisant. Qui peut lui reprocher ? Quand l’écart de salaire est de 1 à 20, il n’ya pas d’autre solution, sauf à disparaitre. Un exemple du mal chronique de l’industrie plombée par le coût du travail dont la fiscalité. Une illustration aussi de l’incohérence de l’Europe qui se réduit en fait à un vaste marché sans harmonisation et  sans règles. Les services sont aussi soumis à la même concurrence inégalitaire ; En transport par exemple, le pavillon terrestre français a disparu du champ européen alors que dans les années 80, il assurait encore 50% de parts de marché. Les ex pays de l’Est ont tué le transport français international. Certes une petite  régulation existe mais elle est virtuelle, trop restreinte dans son champ, inapplicable et inappliquée.

 

Croissance Chine : la chute de l’industrie refroidit la croissance mondiale

Croissance Chine : la chute de  l’industrie refroidit la croissance mondiale 

 

Une nouvelle fois l’industrie manufacturière en Chine s’est contractée pour le douzième  de suite en décembre, selon l’indice Caixin-Markit des directeurs d’achat (PMI) du secteur. Le cabinet Caixin-Markit, qui calcule de façon indépendante son propre indice, et prend davantage en considération les petites et moyennes entreprises, a établi son propre PMI à 48,0 pour février, le plus bas depuis cinq mois, selon un communiqué publié mardi. « La lecture des indices de toutes les catégories importantes comme la production, les nouvelles commandes et l’emploi montre que la situation a empiré « , a déclaré dans un communiqué He Fan, économiste du groupe Caixin. Il a appelé les décideurs politiques à adopter des « mesures de relance modérées » et à apporter un soutien renforcé à l’économie afin « d’éviter qu’elle ne dévisse ». Un indice gouvernemental publié mardi 1er mars confirme l’essoufflement persistant de la deuxième économie mondiale. L’indice officiel des directeurs d’achat (PMI), calculé par le Bureau national des statistiques (BNS), s’est établi pour février à 49,0 (contre 49,4 en janvier). Il s’agit du plus bas niveau enregistré par le PMI depuis novembre 2011, où il était également de 49,0.  La Chine, moteur important de l’économie mondiale, a enregistré l’an passé une performance de 6,9%, au plus bas depuis un quart de siècle. Pékin, qui visait en 2015 une croissance « d’environ 7% », tente de rééquilibrer l’économie chinoise vers la consommation intérieure, l’innovation et les services, en diminuant la dépendance à l’égard des exportations et des investissements, mais la transition s’avère difficile, et le ralentissement de la croissance inquiète les investisseurs. L Ocde notamment a été contrainte de revoir à la baisse ses prévisions. Selon l’OCDE, La croissance mondiale aura peut-être du mal à atteindre celui  de 2015, qui était déjà le plus faible des cinq dernières années.  « Avec 3 % de croissance en 2016 ou 3,4 % en 2017, cela ne permet pas aux jeunes de trouver un emploi, aux retraités de percevoir l’intégralité de leur pension et aux investisseurs d’avoir des retours sur investissement suffisants », analyse Catherine Mann, chef économiste de l’OCDE. . L’absence d’accélération de l’activité se voit dans la faiblesse du commerce et dans la dégringolade des prix des matières premières. La contraction des importations en provenance de Chine et d’autres grands émergents ont pesé sur les exportations des pays avancés et ralenti d’un demi-point, en 2015, la progression du PIB de la zone OCDE. La faiblesse de la demande est, de l’avis de l’institution, un des facteurs principaux des bas prix des matières premières, pétrole en tête. La reprise dans la zone euro reste des plus laborieuses. La croissance a été révisée de 0,4 point en moyenne à + 1,4 % en 2016 et de 0,2 point à + 1,7 % en 2017. Les ajustements les plus forts, cette année, concernent l’Allemagne et l’Italie, qui ont perdu chacune un demi-point de croissance, à respectivement + 1,3 % et + 0,9 %. La France afficherait : + 1,2 % en 2016 et + 1,5 % en 2017, soit une baisse limitée à 0,1 point dans les deux cas. Dans l’ensemble de la zone euro, l’investissement est faiblard et le chômage élevé, deux points au-dessus de sa moyenne d’avant-crise. Les premiers indicateurs de début d’année  ne sont pas réjouissants.  Comme dans toutes les autres zones mondiales, la croissance stage aussi en zone euro en février. Du coup la reprise économique du premier trimestre subira vraisemblablement un ralentissement. Pour la France il s’agit même d’une contraction en février. Les résultats préliminaires de l’enquête mensuelle de Markit, qui montrent également de nouveaux signes de baisse des prix, devraient renforcer les anticipations de nouvelles mesures de soutien à la croissance de la Banque centrale européenne (BCE) lors de sa prochaine réunion en mars.  L’indice composite des directeurs d’achats (PMI) — qui intègre le secteur manufacturier et celui des services — est ressorti à 52,7 ce mois-ci dans sa version préliminaire, à son plus bas niveau en 13 mois, contre 53,6 en janvier.

France : vers un pays sans industrie ?

France : vers un pays sans industrie ?

 

 

Alors que la France comptait près de 30 % des Français dans l’industrie il ne représente plus qu’un peu plus de 13 % en 2015. En cause, la transformation de l’économie notamment sa dématérialisation mais surtout aussi la délocalisation qui explique en grande partie d’ailleurs le déficit du commerce extérieur. Une grande partie des productions de l’industrie nécessaire à l’économie française notamment est réalisée à l’étranger. On peut sans doute se réjouir de la croissance du secteur tertiaire sous réserve toutefois qu’il soit réellement créateur de valeur ajoutée et qu’il ne soit pas une intermédiation uniquement destinée à renchérir le prix de production ou à être même complètement inutile. Sur les 25,8 millions de Français «occupés», plus des trois-quarts travaillent dans le secteur tertiaire, tandis que l’industrie ne représente plus que 13,9% des emplois, la construction, 6,6%, et l’agriculture, 2,8%. La part du secteur tertiaire dans l’emploi total en France a gagné 22 points au cours des quatre dernières décennies. En revanche, la part de l’industrie s’est quasiment réduite de moitié sur la même période (-13 points), notamment sous l’effet de la forte expansion du secteur tertiaire ; celles de l’agriculture et de la construction ont perdu respectivement 7 et 3 points. En France, près d’un tiers des Français occupés travaillent dans le secteur de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé humaine et de l’action sociale. Dans l’Union européenne, en 2014, le poids du secteur tertiaire est le plus important aux Pays-Bas et au Royaume-Uni où il approche 83%. Les secteurs de l’industrie et de la construction représentent encore plus de 30% des emplois en République tchèque, en Slovaquie et en Pologne. La Roumanie offre pratiquement un emploi sur trois dans l’agriculture alors que ce secteur d’activité ne représente plus que 5% des emplois européens.  La stratégie de délocalisation de Renault  illustre bien le processus de désindustrialisation en France. La  production en France de Renault n’a cessé de se réduire comme peau de chagrin. Le constructeur fabriquait encore 1,1 million de voitures et 227.000 utilitaires légers en 2004 dans l’Hexagone, contre 445.000 automobiles et 201.000 camionnettes l’an dernier.  Le tournant pris par Renault dans le « low cost », sous ses couleurs ou celle de sa filiale Dacia, lui vaut de beaux succès mais laisse de côté ses usines françaises au profit de sites Mais aussi grâce « à un prix de main d’œuvre d’un euro de l’heure (dans l’usine roumaine de Pitesti ndlr) contre 20 euros en France », poursuit-il.   C’est la même recette qui s’applique au Maroc avec un salaire mensuel tournant autour de 250 euros, contre 450 euros en Roumanie, selon Renault.  Tout est dit, Renault en perdition sur le marché français essaye de sauver les meubles en délocalisant. Qui peut lui reprocher ??Quand l’écart de salaire est de 1 à 20, il n’ya pas d’autre solution, sauf à disparaitre. Un exemple du mal chronique de l’industrie plombée par le coût du travail dont la fiscalité. Une illustration aussi de l’incohérence de l’Europe qui se réduit en fait à un vaste marché sans harmonisation et  sans règles. Les services sont aussi soumis à la même concurrence inégalitaire ; En transport par exemple, le pavillon terrestre français a disparu du champ européen alors que dans les années 80, il assurait encore 50% de parts de marché. Les ex pays de l’Est ont tué le transport français international. Certes une petite  régulation existe mais elle est virtuelle, trop restreinte dans son champ, inapplicable et inappliquée.

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