Industrie: Le gouvernement propose un pacte ; Non, pourquoi pas se pacser ?
Le gouvernement tourne autour du pot du manque de compétitivité de l’industrie. La sémantique tente donc de se substituer à l’absence de vison stratégique. . Maintenant le gouvernement propose un « pacte » ; ça veut dire quoi s’il n’y a pas de contenu ?. C’est se pacser qu’il faut avec l’industrie et même se marier. C’est-à-dire aimer, comprendre, vivre ensemble et pour longtemps. Les mots ne suffisent pas ; Ayrault veut aussi un « agenda de compétitivité » ; c’est quoi ce langage littéraire ? Du blabla ? Il va falloir faire vite connaissance avec les réalités économiques et notamment industrielles car les richesses de la sémantique ne pourront pas longtemps dissimuler le manque de connaissance des réalités économiques. Aux membres de la Conférence nationale de l’industrie (CNI), instance de concertation qui rassemble douze filières industrielles, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a proposé un « grand pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi ». La préparation de ce pacte revient à l’ancien président d’EADS Louis Gallois, qui participera désormais aux travaux de la CNI et a été chargé, à l’issue de la Grande conférence sociale mardi, d’une mission sur la compétitivité des entreprises. Les conclusions de cette mission seront dévoilées mi-octobre. Le « pacte », issu de cette mission, doit « rassembler et mobiliser l’ensemble du tissu industriel autour d’un engagement collectif et solidaire de mettre en œuvre des mesures fortes permettant de lever les freins à notre compétitivité », ont précisé les services du Premier ministre. Entouré des ministres Pierre Moscovici (Economie), Arnaud Montebourg (Redressement productif), Nicole Bricq (Commerce extérieur) et Fleur Pellerin (PME), le chef du gouvernement a souhaité bâtir un « agenda de compétitivité, qui orientera notre politique industrielle ». Il a promis que « l’ensemble des leviers de la compétitivité (seraient) discutés, et cela sans tabous ». « Je pense à la question, souvent évoquée dans l’industrie, du coût du travail et aux modalités de financement de la protection sociale », a enchaîné M. Ayrault, sans évoquer explicitement une éventuelle hausse de la CSG. »La politique industrielle n’est pas un vilain mot. Elle ne peut pas rester clandestine », a pour sa part déclaré Arnaud Montebourg, qui clôturait la réunion de la CNI. Faisant état d’un diagnostic partagé sur la dégradation de l’industrie française, le ministre présente sa stratégie comme celle d’une « reconquête » dans une situation d’ »urgence ». Parmi les pistes de redressement de l’industrie, M. Ayrault a évoqué pêle-mêle le rôle de l’éducation, afin de sensibiliser les jeunes aux métiers industriels, une amélioration du financement des PME, ou encore des simplifications administratives. De son côté, Arnaud Montebourg a souhaité une réorientation des financements vers les entreprises, et notamment vers les PME, et également un déploiement régional, au plus proche des industriels, des systèmes d’intervention de l’Etat. Il a ainsi plaidé pour une déclinaison régionale de la Banque publique d’investissement (BPI, qui est destinée à financer les petites et moyennes entreprises et les entreprises innovantes et doit devenir opérationnelle à la fin de l’année). Adepte de la décentralisation, Arnaud Montebourg a déjà mis en place vingt-deux commissaires au redressement productif, pour aider les PME en difficultés, en complément de l’activité du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri). Le ministre du Redressement productif, défenseur d’un Etat « stratège » et interventionniste, a aussi dit qu’il voulait « une stratégie de reconquête des matières premières » et de « maîtrise des prix de l’énergie », une amélioration des relations entre grands groupes et sous-traitants, ainsi qu’un essor des plateformes diffusant les technologies innovantes aux PME. S’attaquant à l’industrie « low-cost », Arnaud Montebourg a aussi défendu le « Fabriqué en France » et le besoin de qualité. »Le chantier qui est devant nous est crucial et déterminera en grande partie l’avenir de notre pays », a martelé M. Ayrault, qui a promis une conférence « en grand format » à l’automne. »Nous allons maintenant entrer dans la concrétisation », a promis Arnaud Montebourg, voulant que « les décisions commencent à sortir à la rentrée secteur après secteur