Présidentielle: visite des candidats chez les « indigènes des territoires »
Ce n’est sans doute pas un hasard si la plupart ont choisi la province pour annoncer leur participation à la présidentielle de 2022. En réalité, il y a un grand changement ; il ne s’agit plus de province, mot tombé dans la désuétude mais de territoires mots plus nobles que campagne, province ou terre éloignée.
D’une manière générale et pas seulement en politique, le terme territoire a effacé le mot province. Pour quelle raison scientifique ? Sans doute aucune mais pour des raisons de mode sémantique.
En politique, les gilets jaunes sont aussi passés par la et il est de bon ton de marquer la sensibilité provinciale de l’élite politique. Dans les faits malheureusement, la France est caractérisée par une hyper centralisation dans tous les domaines autour de Paris. C’est toujours là que tout se discute, tout se négocie, tout se décide.
La province a perdu de son attrait et de sa vigueur avec la désindustrialisation de la France. Elle ne pesait déjà pas lourd par rapport à Paris avant la mondialisation et la décrépitude industrielle française. Le mot territoire n’a guère de sens car il recouvre des réalités très diverses. Il y a une quinzaine de villes françaises de grande dimension.
Une sorte de super agglo qui regroupe souvent la plus grande partie des habitants de la région et de l’activité économique. Quelques villes moyennes qui survivent avec difficulté grâce à quelques emplois tertiaires, beaucoup de retraités et des activités touristiques. Des petites villes souvent au bord de l’agonie qui progressivement sont privées de tout service public ou presque. Enfin le monde rural complètement désertique et dont l’avenir sera assuré par les résidents secondaires le temps des beaux jours. Seuls quelques vieux indigènes s’entête à y rester.
Mais pour les élites parisiennes qui briguent les voix de tous les Français, hors le périphérique parisien, tout est territoire et tout est peuplé d’ indigène qu’il faut bien accepter de visiter pour recueillir leurs suffrages. La visite sera d’ailleurs largement commentée dans la presse locale qui se borne à traiter les faits divers comme les chiens écrasés. Une presse d’ailleurs en voie de disparition tellement le contenu est indigent.
Le président de la république lui-même a entamé un immense tour de France qui va durer des mois pour visiter ces indigènes, sorte de gaulois velléitaires qui s’entêtent à refuser de rejoindre la région parisienne. Pas d’autres solutions donc que de faire une excursion en zone inconnue des territoires pour marquer sa relation féodale aux peuplades provinciales éloignées.