Archive pour le Tag 'incongru ('

«Le retour incongru du Plan» Gilles Savary , ancien socialiste !

«Le retour incongru du Plan» Gilles Savary , ancien socialiste !

 

Gilles Savary, ancien socialiste, rallié depuis à Macron rejoint le camp de ceux qui fusillent l’idée même de plan. Ou l’itinéraire d’un responsable qui explique l’anéantissement de la pensée et de l’existence du parti socialiste. Gilles Savary  qu’on a connu plus nuancé  n’y va pas de main morte pour tirer sur le plan dans le journal droitier l’Opinion. Si l’intéressé a montré certaines connaissances en matière de transport et a fait preuve de pertinence avec certaines de ses propositions dans ce domaine par contre il est largement à côté de ses sabots concernant le  commissariat au plan. Surtout quand il reprend les vieilles lunes d’un plan français qui renverrait au régime soviétique. Par ignorance peut-être, Savary oublie que le commissariat au plan était moins un outil de planification qu’un outil de prospective, de concertation et d’élaboration d’actions finalement assez marginales mais sur des enjeux stratégiques. Dans le domaine de la réflexion Savary estime qu’il y a déjà assez d’organismes plus ou moins technocratiques. Tout n’est pas faux à cet égard mais il oublie la dimension essentielle du plan à savoir l’analyse partagée avec les acteurs qui facilite ensuite la compréhension des évolutions structurelles et leur gestion. Bref un point de vue assez lamentable pour un ancien socialiste qui s’est perdu dans les terres macroniennes.

 « Il n’est certes jamais inutile de réfléchir au long terme, mais de ce point de vue, il ne manque ni de belles intelligences, ni de multiples institutions publiques ou privées, pour éclairer notre vision de l’avenir et guider nos pas »

 

Jean Castex se recommande volontiers du gaullisme social. On veut croire que c’est de cette filiation politique qu’il tient son intention de remettre en place un commissariat au Plan. Cette proposition, qui renvoie aux économies administrées et centralisées des régimes socialistes autoritaires du XXe siècle, avant qu’elle fût mise à la sauce colbertiste française par le général De Gaulle en 1946, présente l’avantage optique de le démarquer de ses oripeaux sarkozystes.

La période que nous traversons ressemble certes vaguement à celle d’une reconstruction « d’après-guerre », puisque « guerre » nous aurions mené contre le Covid, ruines matérielles en moins cependant (ce qui déprécie l’intérêt d’une planification).

Mais puisqu’il s’agit d’interroger le temps long, un bref retour en arrière nous enseigne que les sociétés de liberté économique ont défié toutes les prévisions au cours des trois dernières décennies.

En particulier la fulgurante prise de pouvoir des Gafam sur le monde en une demi-génération, comme l’irrésistible ascension de Tesla dans un secteur automobile réputé trop capitalistique pour être concurrencé par de nouveaux entrants, tiennent plus à l’émulation créatrice de l’économie américaine qu’à une quelconque prospective d’Etat.

Domination européenne. En tout cas, cette maîtrise de l’innovation, qui avait imposé la domination européenne aux XVIIIe et XIXe siècles sans la moindre planification étatique, permet aux Etats-Unis de préserver aujourd’hui une position de leader mondial face à l’agressivité de grands émergents convertis au libéralisme économique.

L’économie mondiale a certes besoin d’être reprise en mains par les Etats et d’être mise au service de finalités collectives, mais c’est de plus de régulations et d’incitations mondiales que de planification nationale centralisée dont elle a besoin

L’économie mondiale d’aujourd’hui a certes besoin d’être reprise en mains par les Etats et d’être mise au service de finalités collectives, mais c’est de plus de régulations et d’incitations mondiales que de planification nationale centralisée dont elle a besoin.

Il n’est certes jamais inutile de réfléchir au long terme, mais de ce point de vue, il ne manque ni de belles intelligences, ni de multiples institutions publiques ou privées, qu’il s’agisse de France Stratégie, du Haut Conseil pour le climat ou du Conseil économique dont s’est doté le président de la République, du CESE, de maints instituts universitaires ou organismes de prévision, du GIEC ou encore des monographies nationales de l’OCDE et d’organismes onusiens, pour éclairer notre vision de l’avenir et guider nos pas.

D’ailleurs le pluralisme intellectuel et scientifique de ce foisonnement d’études prospectives, exploitées par France Stratégie, est sans doute préférable, en cette matière comme en d’autres, à la vaine prétention d’une vision cosmique d’Etat. L’enjeu tient moins à susciter des réflexions prospectives qu’à imprimer celles dont nous disposons dans nos politiques publiques, mais un Premier ministre en détiendra toujours plus l’autorité qu’un haut-commissaire au Plan.

Surtout, on voit mal comment Jean Castex, qui place son action sous le sceau du retour au bon sens et d’une inversion ascendante de l’action publique, de bas en haut, des territoires au national, va positionner un retour du Plan, alors que l’Etat est notoirement défaillant à honorer financièrement les contrats de plan Etat-Régions qui en constituent la modalité partenariale depuis la décentralisation.

On ose espérer que ce projet, qui ressemble à la vieille ficelle consistant à prétendre fédérer des organismes existants pour convenance politique, a une autre consistance ; mais il est permis d’en douter…

Gilles Savary est ancien député PS de la Gironde et délégué général de Territoires de Progrès.

Alstom : bricolage incongru (la presse)

Alstom : bricolage incongru (la presse)

 

C’est l’vis d’une grande partie de la presse et des experts après l’annonce du plan pour sauver Alstom Belfort. De fait, la commande directe par l’Etat de TGV pour circuler sur des lignes Intercités qui en moyenne ne permettront pas de dépasser 150km/h, dont on ne sait pas qui va les exploiter, ni qui seront les autorités organisatrices (l’Etat envisage de les transférer aux régions) est pour le moins incongrue. Tant mieux évidemment pour les salariés d’Alstom mais 500 millions pour sauver 400 emplois, ça fait cher par emploi. Surtout  rien n’est assuré dans l’avenir dans la mesure où aucune stratégie pour l’avenir ferroviaire n’a été définie et pour cause : il n’existe aucune articulation entre la politique des transports et la politique industrielle. Bref c’est effectivement du bricolage. Le  Gouvernement a dû se défendre mardi des accusations de « bricolage » lancées après l’annonce du plan de sauvetage du site Alstom de Belfort, qui passera par l’achat par l’Etat de TGV pour les faire rouler à vitesse réduite. Ce plan improvisé en trois semaines, après l’annonce par Alstom du transfert en Alsace du site de Belfort, laisse entières les interrogations sur un Etat actionnaire et une politique industrielle jugés défaillants. La mesure la plus moquée est la commande anticipée par l’Etat, pour environ 500 millions d’euros, de 15 TGV voués à rouler sur des lignes traditionnelles qui ne seront au mieux transformées en liaisons à grande vitesse qu’en 2025-2030, avec les coûts supplémentaires de fonctionnement que cela suppose. Un détail, il n’est prévu nulle part de créer des liaisons grandes vitesse à cette échéance !  « C’est pire que du bricolage, c’est du bricolage foireux », a déclaré à Reuters l’économiste Nicolas Bouzou, selon qui même « les soviétiques n’auraient pas investi 500 millions d’euros pour faire rouler des TGV à 200 km/h ». « Tant mieux pour Alstom mais chacun voit bien que ce plan bricolé à la hâte n’est pas à la hauteur du défi que représente le sauvetage véritable de notre industrie ferroviaire »,   »Il n’est pas interdit de se projeter un tout petit peu dans l’avenir en se demandant ce qui serait utile dans quatre ans et qui pourrait être fait dès maintenant », a-t-il dit. Il a également écarté l’objection selon laquelle la Commission européenne pourrait trouver à redire à cet achat direct de matériel à Alstom par l’Etat. Des assurances auxquelles ne croit pas Nicolas Bouzou, selon qui il est à craindre que des concurrents d’Alstom « saisissent à un moment ou un autre les instances européennes ». Mais pour cet économiste, les décisions du gouvernement concernant le site de Belfort sont un condensé de « tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de politique industrielle », sachant par ailleurs que les carnets de commande d’Alstom sont pleins grâce à ses contrats remportés à l’étranger. « Dépenser 500 millions d’euros pour éviter de déplacer 400 emplois alors qu’on a besoin ailleurs de cet argent est un non-sens », estime-t-il. Il déplore aussi que l’Etat et la SNCF n’aient jamais montré une vraie volonté de développer le fret ferroviaire en France, ce qui donnerait du travail à Alstom. (Avec Reuters)




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol