Macron : un libéralisme étatique incohérent et inefficace
: Ill est bien difficile de savoir sur quel corpus idéologique se fonde Macron pour orienter sa politique notamment dans le domaine économique. Il n’est pas inutile de rappeler que Macron n’a aucune formation ni expérience économique (hormis son passage éclair chez Rothschild où on se sert des carnets d’adresses de l’ENA dont les diplômés noyautent l’administration bien sûr mais tout autant les partis politiques et les entreprises). Macron a encore moins d’expérience politique, il n’a jamais été élu avant de devenir directement président de la république. Si l’on examine ses orientations depuis qu’il est président, on se rend compte qu’il a largement avantagé les plus aisés par exemple à travers la suppression de l’impôt sur la fortune qui se traduit par un boni de plus de près de 10 000 € pour 300 000 personnes alors que par exemple la suppression de la taxe d’habitation se traduit-elle par un boni de 200 € pour près de 18 millions de personnes. On pourrait continuer avec le fameux CICE qui aboutit à un cadeau fiscal de 40 milliards aux entreprises sans aucune contrainte d’évaluation et de résultats. Le matraquage fiscal des ménages opérés en début d’année 2018 a par ailleurs largement pesé sur le très net tassement de la croissance. On pourrait citer bien d’autres exemples de l’intervention étatique de Macron qui en faite se sert de l’appareil d’État pour des effets anti redistributif. On voit mal où est passé le socle social libéral de Macron et même sa volonté réformatrice. De ce dernier point de vue, les réformes sont à moitié bâclées, en tout cas n’ont pas l’effet escompté. Un seul exemple, les décisions prises par rapport au marché du travail ou Macron n’a pas su décentraliser jusqu’au niveau des entreprises. Le libéralisme de Macron se trouve largement entravé par sa vision jupitérienne du pouvoir. Derrière l’affichage libéral se dissimule en permanence la tentation monarchique. Une monarchie qui utilise l’État au service de ceux qui ont permis son élection en particulier le lobby financier et les grandes entreprises. On objectera que le gouvernement a fait quelques gestes pour les plus modestes par exemple pour le niveau du minimum vieillesse qui gagne 30 € par mois, la baisse de cotisations sociales qui compensent un peu la hausse de la CSG. À l’inverse Macon a voulu matraquer la fiscalité sur le pétrole et il a clairement visé les retraités avec d’une part la CSG d’autre part la désindexation. Macron éprouve les pires difficultés à convaincre de sa volonté de corriger les excès du libéralisme et de la financiarisation de l’économie. L’étiquette de président des riches lui colle à la peau non seulement en raison de ses erreurs de langage mais surtout du contenu de sa politique. Le dernier exemple en date de cette espèce de cocktail de libéralisme étatique concerne la négociation de l’ASSEDIC ou en fait l’État veut retirer aux partenaires sociaux la liberté de négocier avec l’objectif de nationaliser cette assurance. Il faudrait développer bien d’autres aspects très contradictoires qui montrent en réalité une absence de vision et de stratégie claire. L’inefficacité économique s’ajoute à la justice sociale. Ainsi la croissance est-elle en train de s’écrouler depuis l’arrivée de Macron. Elle n’a atteint qu1, 5 % en 2018 et pour l’année en cours on dépassera difficilement 1,3 %. C’est-à-dire le seuil qui fait basculer les équilibres et qui fait redémarrer le chômage. L’épisode des gilets jaunes n’est qu’un des éléments qui font émerger le manque de pertinence et de justice de l’économie. Tout démontre que le cocktail idéologique de Macron et particulièrement sulfureux voire dangereux non seulement pour l’économie mais aussi pour la démocratie quand Macron met sous le boisseau tous les corps intermédiaires pour incarner à lui seul toutes les institutions.