Archive pour le Tag 'impunité !'

Violences à l’école : le sentiment d’impunité (Luc Ferry)

Violences à l’école : le sentiment d’impunité (Luc Ferry)

Pour l’ancien ministre nombre d’élèves ont intégré le faite qu’on ne peut rien faire contre en cas de violence (interview Europe 1)

« Vous qui avez été ministre de l’Education nationale, saviez-vous que les directeurs d’établissements scolaires minimisaient les violences à l’école et ne soutenaient pas réellement les professeurs qui en étaient victimes ? »

Ça, c’est complètement absurde. Les chefs d’établissements ne peuvent rien faire, ou très peu de choses. Ce n’est pas parce que ce sont des lâches et qu’ils abandonnent leurs professeurs. Ils ne peuvent rien faire pour une raison que les gens devraient enfin comprendre, c’est que l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans. Par conséquent, les élèves ont intégré l’idée que l’on ne peut rien faire contre eux. Quand vous dites à un gamin, qui braque un professeur avec un pistolet, fut-il à billes, ‘t’es viré trois jours’, il dit : ‘Merci monsieur, mais vous ne pourriez pas m’en mettre quinze parce que ça m’arrangerait ?’ Pour lui, ce n’est pas une punition, c’est une bénédiction. Le proviseur ne peut strictement rien faire, sauf évidemment, quand il y a un meurtre ou un viol.

Après le mouvement #pasdevague, Jean-Michel Blanquer a annoncé les premières mesures pour lutter contre les violences à l’école, notamment la création d’un registre de plaintes pour faire remonter systématiquement tous les incidents. Que va-t-on faire des plaintes ?

Ça existe déjà, c’est ce que Claude Allègre (ministre de l’Education nationale entre 1997 et 2000, ndlr) avait créé. [Avec ces plaintes], on fait ce qu’on peut. Dans l’état actuel des choses, pas grand chose. Le problème, ce n’est pas de multiplier les sanctions qui ne servent absolument à rien, c’est d’éviter qu’on en arrive là. Si vous voulez éviter qu’on en arrive là, le seul moyen, c’est de faire en sorte que nos enfants réussissent quelque chose. Quand ils ratent tout à partir de la classe de cours préparatoire, ils deviennent violents. Pour faire en sorte qu’ils réussissent quelque chose, il faut, non seulement les dédoublements de cours préparatoires qui permettent d’apprendre à lire et à écrire et deuxièmement, une refonte complète de la voie professionnelle. Et pas seulement des classes en alternance avec la voie professionnelle, mais aussi la création dans la voie professionnelle, d’écoles d’excellence pour que les mômes comprennent que, quand ils vont dans la voie professionnelle, on ne se moque pas d’eux.

Qu’en est-il de la volonté de Jean-Michel Blanquer de simplifier la procédure pour les conseils de discipline ?

Ça va sûrement bouleverser le gamin qui braque un professeur. Le fait que le conseil de discipline soit avancé de trois jours, ça va tout changer ! Non, c’est une blague. Qu’il le fasse, c’est très bien mais ça ne changera strictement rien. Encore une fois, il faut éviter qu’on en arrive là.

Quand Christophe Castaner propose de créer des permanences de police ou de gendarmerie dans les établissements, coup de communication ou coup de menton ?

Les deux, c’est une blague ! On va importer dans les établissements scolaires les problèmes des banlieues. Ça n’a aucun sens ! Le malheureux flic que l’on mettra dans le collège, il aura exactement les mêmes difficultés que les professeurs, le conseiller pédagogique ou le chef d’établissement. Ça ne changera strictement rien.

L’Education nationale a de plus en plus de mal à recruter des enseignants. On fait donc appel à des contractuels qui n’ont pas forcément les qualifications requises. Le journal Libération parle du cas d’une caissière de supermarché, dont les études de biologie remontraient à une vingtaine d’années, parachutée remplaçante en SVT dans une classe de 1ère S. Est-ce qu’on se dirige vers une enseignement au rabais ?

Ce n’est pas du tout le problème. Le problème c’est que l’on a un certain absentéisme. [Les contractuels] ont les qualifications. Mais il faut savoir que dans la fonction publique aujourd’hui, on a 20% de contractuels, soit pratiquement un million de contractuels. C’est inévitable, on a besoin de cette souplesse. On ne peut pas faire autrement, on n’a jamais fait autrement. Ça ne s’aggrave pas par rapport aux périodes précédentes. On a aussi des titulaires qui sont remplaçants, ceux que l’on appelle les TZR, les titulaires sur zone. Ce sont de jeunes agrégés ou de jeunes certifiés qui font le travail de remplacement. Tout ça n’est pas idéal mais on ne peut évidemment pas faire autrement. Quand il y a des professeurs qui sont absents, il faut bien les remplacer et le meilleur moyen de les remplacer, c’est de le faire avec des contractuels plutôt qu’avec des titulaires.

Alors que 1.800 postes vont être supprimés dans l’enseignement en 2019, est-ce une façon de s’adapter aux besoins de remplacements, ou aux besoins budgétaires, les contractuels coûtant moins cher que les titulaires ?

Evidemment, c’est le but de l’opération. La loi qui s’annonce sur la réforme de la fonction publique va multiplier encore le nombre de contractuels, ce qui n’est pas une bonne chose. Moi, je serais très favorable à ce qu’il y ait des CDI partout dans la fonction publique. A la limite, que l’on aligne la fonction publique sur le privé, ça ne me gênerait pas, du moment que ce ne sont pas des CDD mais des CDI.

Les contractuels sont davantage envoyés dans des quartiers défavorisés. En Ile-de-France, il y en a trois fois plus dans les quartiers défavorisés (18% contre 5% dans les quartiers aisés).

C’est parce que les titulaires, au bout d’un certain temps, gagnent des points. Donc ils essaient de quitter les quartiers difficiles pour se retrouver dans les centres-villes. Là aussi, c’est inévitable. On ne peut pas faire autrement dans un système où il y a 840.000 professeurs et 13 millions d’élèves.

Ce recours aux contractuels n’entre-t-il pas en contradiction avec les déclarations d’Emmanuel Macron qui affirme que l’école est une priorité pour lui ?

Non, les contractuels ne sont pas forcément mauvais. Un maître auxiliaire qui a une maîtrise de philosophie, une maîtrise de mathématiques ou de SVT n’est pas forcément un mauvais professeur. Il a forcément, en moyenne, un moins bon niveau de connaissance qu’un agrégé mais ce n’est pas forcément un professeur nul, ce n’est pas vrai. »

Violences Halloween : le fruit de l’impunité

Violences Halloween : le fruit de l’impunité

 

 

Comment expliquer cette violence à l’occasion d’une fête comme Halloween ? C’est la conséquence directe du sentiment d’impunité de gosses le plus souvent de banlieue qui vivent  hors des lois républicaines. La violence est partout, y compris à l’école. Violence contre les enseignants, d’une manière générale contre tous les représentants des services publics, violence contre les résidents, violence entre bandes et saccages des équipements publics et des biens privés. Le paroxysme a notamment été atteint avec le lynchage d’un jeune de 17 ans mercredi 26 septembre, suite à un des règlements de compte entre bandes à Garches les Gonesses. Et l’occasion pour les élites de découvrir la violence des banlieues et de s’en offusquer à droite comme à gauche. Comme si le phénomène était nouveau. En fait le terme banlieue sensible est même inapproprié car le phénomène touche presque tous les quartiers des grandes villes. Officiellement on compte près de 800 quartiers sensibles en France ;  en fait,  il y en a bien davantage et chaque ville (même les plus petites de 10 000 à 30 000 habitants) est affectée. Ce qui caractérise ces zones c’est d’abord leur état juridique de non-droit : les services officiels hésitent à s’y rendre. C’est surtout le marché généralisé de la drogue avec souvent des échoppes sur le bord des trottoirs au vu de tous. On vient y faire son marché. Ensuite la violence précisément entre bandes pour se partager le gâteau. Le chômage est un mal endémique avec 25 à 30 % de jeunes sans emploi dont beaucoup ont abandonné l’école avant 12 ans. Avec aussi en toile de fond un communautarisme qui refoule les valeurs et les usages de la république aux frontières du quartier. Dans ces zones, à partir d’une certaine heure dans la soirée il ne fait pas bon de se promener à pied. Régulièrement des violences sont signalées : violence verbale, violence physique avec la distraction préférée qui consiste à brûler des voitures. Les municipalités locales, les services officiels et la presse sont relativement complices et font tout pour qu’on évite de parler de ces différents débordements. Encore une fois, il ne s’agit pas seulement des quartiers des grandes villes type Paris, Marseille ou Lyon mais de toutes les villes moyennes et même petites. Des sortes de zones hors la république que les services officiels finalement tolèrent en considérant qu’ainsi on arrive à circonscrire le mal géographiquement. Un aveuglement, une hypocrisie et un manque de courage qui fait honte à la république et menace évidemment la cohésion de la société. Comment nous élites pourrait-il d’ailleurs connaître cette réalité puisque pour la quasi-totalité il n’habite pas dans ces zones et ne fréquentent pas les habitants qui y résident. La réponse de Macron à la crise des banlieues a été d’enterrer le rapport Borloo qui proposait des mesures structurelles et m^me de ridiculiser son auteur. Pire, de banaliser la violence en favorisant le sentiment d’impunité.

Ras-le-bol des policiers une protestation contre l’impunité

Ras-le-bol des policiers une protestation contre l’impunité

 

 

Même si l’on ne peut exclure le fait que certains profitent de l’environnement électoral pour encourager la protestation, il n’empêche que la colère des policiers est largement justifiée. En cause,  l’organisation de la police de terrain surtout dans les quartiers sensibles, les moyens affectés mais aussi le sentiment d’impunité dans bénéficie les coupables. En fait,  c’est l’autorité de l’État qui est en cause quand leurs représentants surtout des policiers voient leur travail annihilé par des décisions de justice incohérentes et laxistes. Et quand en plus,  ces  policiers sont désormais la cible de criminels potentiels. Du coup,  les policiers n’ont pas tenu compte des menaces proférées par leur hiérarchie et le gouvernement et ils ont à nouveau manifesté. Environ 500 policiers se sont rassemblés dans la soirée du mercredi 19 octobre sur la place de la République à Paris. C’est une nouvelle manifestation du ras-le-bol policier, parti de l’Essonne après l’attaque de policiers au cocktail Molotov le 8 octobre. Au pied de la statue de la République, ils ont entonné la Marseillaise. Certains ont crié « Cazeneuve démission » à l’adresse du ministre de l’Intérieur. Le rassemblement s’est déroulé dans le calme, sous l’œil de gendarmes mobiles restés à distance. La plupart des policiers étaient en civil, dont une poignée portait un brassard. Puis ils se sont rendus devant l’hôpital Saint-Louis où est toujours hospitalisé un de leurs collègues, grièvement blessé lors de l’agression de Viry-Châtillon. Un peu plus tôt, le gouvernement s’est efforcé d’apaiser la fronde des policiers en recevant leurs syndicats. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé que des « concertations » seraient lancées dès lundi dans les départements sur les revendications des fonctionnaires de police, qui se plaignent notamment d’un manque de moyens. François Hollande a réaffirmé son  »soutien » aux policiers et appelé au« dialogue » avec leurs syndicats, après deux nuits de manifestations et avant une « marche de la colère » la semaine prochaine. De son côté, le patron des socialistes Jean-Christophe Cambadélis a dénoncé la  »patte » du Front national dans ces actions  »hors la loi.

Google Books : en toute impunité !

Google Books : en toute impunité !

La numérisation des ouvrages par Google a été jugée légale par la justice américaine et sans aucun dédommagement ou autre droit d’auteur de la part de Google. Une cour d’appel de New York a en effet jugé vendredi que le projet de bibliothèque en ligne de Google, réalisé par le biais de la numérisation d’ouvrages, n’enfreignait pas le droit d’auteur, déboutant ainsi les écrivains qui avaient porté plainte en 2005, un an après le lancement du projet. Ces écrivains, regroupés pour une partie d’entre eux au sein de l’Authors Guild, affirmaient que l’initiative de Google, dont la société-mère se nomme à présent Alphabet, les privaient d’une partie de leurs revenus. Google arguait que le projet Google Books aboutirait au contraire à une augmentation des ventes de livres car le lecteur trouverait plus facilement les références recherchées et aurait même l’occasion de découvrir des ouvrages qui, sinon, lui auraient échappé. Ni Google ni les auteurs n’ont répondu à des demandes de commentaires.  Le groupe avait déclaré qu’il s’exposait à des milliards de dollars de dommages et intérêts si les auteurs obtenaient gain de cause.  Ces derniers avaient été déboutés une première fois en 2013 et avaient interjeté appel. Le juge avait déjà estimé à l’époque que la numérisation des ouvrages par Google et la publication d’extraits en ligne n’enfreignaient en rien le droit d’auteur. Les trois magistrats de la cour d’appel ont certes estimé que l’affaire constituait un « cas limite du bon usage du droit » mais ils ont conclu que la démarche de Google n’avait rien d’illégal. En juin 2014, la même cour d’appel avait déjà débouté l’Authors Guild d’une plainte contre un consortium d’universités et de bibliothèques qui avait créé une base de données en ligne constituée de millions d’ouvrages numérisés.

 

 

 




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