Archive pour le Tag 'impuissance'

Ukraine: Un non alignement de la France complaisant et complice

Ukraine: Un non alignement de la France complaisant et complice

 

Entre les régimes démocratiques et les régimes autocratiques, aujourd’hui séparés par une ligne de front qui s’appelle Ukraine, il n’y a pas d’équidistance ni de non-alignements acceptables, estiment, dans une tribune au « Monde », l’historienne Nicole Bacharan et l’écrivain Dominique Simonnet.

 

Tribune.

 

Les larmes aux yeux, la rage au cœur, nous regardons ce que nous ne voulions plus voir : l’angoisse qui ronge les visages des enfants, le désespoir des familles recroquevillées dans les caves, l’abattement de ceux qui ne savent où fuir, où se réfugier…

Nous regardons un pays presque semblable au nôtre, des villes presque semblables aux nôtres, qui croyaient à l’insouciance et à la liberté, soudain brisées par le fer et le feu, labourées par les chenilles des chars, comme jadis à Prague, avec cette violence froide, implacable, qui mutile les corps et accable les âmes.

Nous regardons avec stupeur cette guerre barbare en Europe, une invasion de conquête, l’écrasement de l’Ukraine par le dictateur russe – combien de temps aura-t-il fallu pour que l’on ose enfin le nommer ainsi ? Nous regardons cette souffrance, et nous voyons notre impuissance.

En France, par ignorance ou par connivence, il s’est trouvé des esprits – commentateurs badins, valets du totalitarisme russe – pour reprendre mot pour mot la propagande du Kremlin : il faut « comprendre » Poutine, la Russie a été trop longtemps humiliée, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) la menace à ses frontières, il est légitime qu’elle garantisse sa sécurité, les Etats-Unis sont les vrais responsables, etc.

Est-ce vraiment utile de réfuter ces tromperies ? Humiliée, ignorée, la Russie ? C’est oublier que l’Union soviétique vermoulue s’est effondrée d’elle-même. Que ses anciennes républiques se sont alors précipitées pour proclamer leur indépendance. Que les trois pays baltes, ainsi que les anciens membres du pacte de Varsovie, ont réclamé la protection de l’OTAN par crainte du « grand frère ».

Menaçante, l’OTAN ? A maintes reprises, l’Union soviétique puis la Russie ont été associées à l’élaboration d’une architecture de sécurité en Europe : Charte de Paris, Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Conseil OTAN-Russie (COR), traité de dénucléarisation de l’Ukraine… En signant le traité d’amitié entre l’Ukraine et la Russie en 1997, cette dernière s’était engagée à respecter les frontières et la souveraineté de son voisin. Et, en 2021, les pays de l’OTAN étaient encore ouverts à une renégociation des traités sur le contrôle des armes nucléaires et conventionnelles.

Non, personne ne menaçait la Russie. Ni l’OTAN, dont les systèmes de missiles en Roumanie et en Pologne sont défensifs. Ni l’Ukraine, dont l’entrée dans l’OTAN, imprudemment évoquée, était devenue illusoire. En quelques années, la Russie, en revanche, a asservi la Tchétchénie et la Biélorussie, grignoté la Géorgie et le Donbass, conquis la Crimée, soutenu la Syrie de Bachar Al-Assad, contrôlé un morceau d’Afrique avec ses mercenaires du Groupe Wagner.

I

Zemmour, symbole de notre impuissance

 Zemmour, symbole de notre impuissance 

 

Au-delà de l’accablement que constitue la candidature du polémiste d’extrême droite, celle-ci nous oblige, estime le philosophe Adbennour Bidar, dans une tribune au « Monde », à sortir de l’impuissance, à agir et à rassembler contre ce qui menace la démocratie : la tentation de la haine.

 

Tribune.

La candidature d’Eric Zemmour à l’élection présidentielle est une mauvaise nouvelle pour notre pays. Elle pourrait seulement nous accabler, nous tous qui tenons à une France fraternelle, mais en réalité elle nous convoque. Elle fait devoir à tous les humanistes et tous les démocrates de notre pays de se lever et de se rassembler contre ce qui menace là, je veux dire la tentation de la haine.

Non, Eric Zemmour n’est pas « un candidat comme un autre », il est la trahison de tous nos idéaux fondateurs autant qu’une injure à la France d’aujourd’hui. La trahison de notre vocation de pays d’accueil, non pas de toute la misère du monde mais de toutes celles et ceux qui sont venus vers nous parce qu’ils ont fui la guerre, les massacres, la misère économique, et auxquels notre destin, notre grandeur ont toujours été d’ouvrir les bras pour les accueillir dans notre peuple qui, je le rappelle, n’a jamais été un peuple de sang mais toujours un peuple de valeurs partagées, ce peuple universel de la liberté, de l’égalité, de la fraternité.

Notre peuple d’aujourd’hui, si multiculturel, si multiethnique, ne signe pas ainsi, monsieur Zemmour, la mort de la France mais tout au contraire un nouvel accomplissement de son destin à réunir des femmes et des hommes de toutes origines, couleurs, religions dans la fraternité des mêmes droits et devoirs. Et si nous n’y réussissons pas, s’il y a en France aujourd’hui tant de violences, de désordres, d’insécurités, ce n’est pas qu’il y a trop d’étrangers ou de musulmans, c’est que nous, Français, ne sommes plus à la hauteur de nous-mêmes ! C’est que nous, Français, ne savons ou ne voulons pas voir toutes et tous nos concitoyens musulmans qui font chaque jour la preuve d’une parfaite participation à notre vie nationale sans renier leur islam mais en démontrant par cet exemple que non, islam n’est pas islamisme ! C’est que nous, Français, ne savons plus faire de la promesse républicaine le bénéfice de toutes et de tous, sans privilèges ni discriminations ! C’est que nous, Français, ne savons plus transmettre nos valeurs ni faire d’elles une réalité vivante, sensible par toutes et tous comme un bien commun tangible, concret, qui fait aimer la France ! C’est que nous, Français, ne savons plus vaincre la pauvreté, le déclassement, ni la perte d’identité ou encore la séduction exercée par l’idéologie islamiste, parce que nous ne sommes plus du tout assez forts, assez dotés de puissance vitale et d’énergie spirituelle !

Croissance économique : vulnérabilité et impuissance

Croissance économique : vulnérabilité et  impuissance

Karl Eychenne, stratégiste et économiste évoque les facteurs explicatifs de la vulnérabilité économique et souligne l’impuissance des autorités dans une chronique à la Tribune.

 

 

Un instant nous avons fantasmé le mythe d’un on / off de l’économie mondiale. Nous pensions qu’en éteignant momentanément la lumière, nos agents économiques auraient sagement attendu qu’elle revienne pour repartir de plus belle. Mais non, il s’avère finalement que nous avons eu très peur du noir, et que nous sommes encore sous le choc.

Ainsi, plutôt qu’un effet culbuto du PIB (une fois à terre il revient aussitôt), nous avons observé un genre d’effet bouchon (celui des embouteillages) : lorsque le ralentissement du seul PIB présent provoque le ralentissement de tous les PIB anticipés à venir ; comme si l’onde de choc se diffusait à travers le temps. Mais pourquoi la Chine y arrive-t-elle et pas nous ? Parce que les masques, parce que les tests, parce que les lits de réanimation étaient insuffisants chez nous, disent les uns. Parce que l’on ferait preuve d’une forme d’incurie collective, d’hébétude juvénile, incapables de nous discipliner, disent les autres. En attendant, la facture est salée.

Retour 15 ans en arrière

En temps normal, la zone euro se démène pour ramener 1,5% de croissance du PIB chaque année. En vérité, depuis 2007 la zone euro fait presque du surplace avec seulement 0,7% de croissance annuelle, la faute aux crises successives des subprimes (2007), puis de la dette souveraine (2010). Mais ça c’était le bon temps, car avec la crise de la Covid, la zone euro a basculé dans une autre dimension : en 2020 la croissance du PIB devrait chuter de près de -8%, sous réserve que le second semestre corrige une partie des -15% subis durant le premier semestre. Une telle chute du PIB nous ramènerait au niveau de 2015, voire 2007 ! En effet car, entre ces deux dates, le PIB aura végété autour du même niveau, suite aux deux crises citées ci-dessus.

Mais après tout est-ce si grave ? Rappelons que le PIB définit ce qu’une économie produit chaque année en termes de biens et services, un genre de gâteau à partager pour tous les convives. Présenté comme cela, le retour au PIB de 2007 signifie simplement que le gâteau à partager en 2020 sera le même qu’avant. Si nous ne sommes pas devenus plus gourmands, cela ne devrait pas poser de problèmes. Admettons. En fait, nous avons quand même un problème : nous ne sommes peut-être pas plus gourmands, mais nous sommes plus nombreux (la population a cru). Si bien que pour satisfaire tous les convives, il faut que les parts du gâteau soient plus petites : d’où une baisse mécanique du PIB par habitant, bien plus forte encore que la baisse du PIB. Finalement, en 2020 le PIB par habitant de la zone euro devrait revenir à son niveau de 2005, un recul de 15 ans en arrière.

Des fortunes diverses selon les pays

Le PIB par habitant enregistre donc un recul sévère, mais tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Pour faire simple, les plus vieux et plus gros membres de la zone euro sont ceux dont le PIB par habitant fait du sur place, l’Allemagne réussissant à tirer son épingle du jeu comme d’habitude. Par contre, les jeunes et petits entrants sont ceux dont le PIB par habitant a continué de monter, malgré les crises successives. Aucune bizarrerie là-dedans : en effet, les jeunes économies sont caractérisées par ce que l’on appelle un stock de capital physique faible, qui une fois livré au jeu du libéralisme économique grossit presque naturellement et dope le potentiel de croissance de leur PIB, jusqu’à converger vers un niveau de maturité. Les vieilles économies étant elles déjà matures, n’auraient alors que leurs yeux pour pleurer, à moins qu’elles ne repoussent ce que l’on appelle leur frontière technologique (le fameux progrès technique).

Mais, il faut quand même nuancer cette belle histoire des jeunes entrants. En effet, nous avons parlé de variations du PIB par habitant, mais ce qui compte ce sont les niveaux. En effet, c’est bien le niveau du PIB par habitant qui définit une mesure du bien-être de l’homo consumens, et non pas sa variation. De ce point de vue, on constate alors que les jeunes entrants de la zone euro restent ceux ayant le PIB par habitant le plus faible, malgré leur meilleure tenue depuis 15 ans. Une seule exception : la Grèce qui souffre des maux des vieux pays (PIB par habitant en baisse) et des maux des jeunes entrants (PIB par habitant faible).

Le cas de la France ? Ni bon, ni bon. D’ordinaire, la France ressemble à s’y méprendre à la zone euro, que ce soit en terme de performances économiques ou financières. Seule exception, l’année 2020 où la France devrait davantage souffrir que la zone euro : -10 % contre -8 %, en queue de peloton avec l’Espagne et l’Italie. Certes, les comptes ne sont pas clôturés, mais il ne semble pas que le flux de nouvelles à venir soit bien orienté.

 

Le PIB par habitant, une mesure du passé ?

Peut-être que le PIB par habitant n’est pas la bonne mesure ? Peut-être faut-il être un peu plus subtil que cette seule mesure grossière ? En fait, on reproche souvent au PIB ce qu’il n’a jamais prétendu dire : le PIB n’a jamais dit qu’il mesurait la quantité de bonheur, de bien-être d’une société juste, équitable, etc. Cela dit, on a souvent fait ce raccourci car il est vrai qu’en théorie, le PIB par habitant peut définir une forme de revenu, qui sert en partie à consommer, et in fine élever ce que l’on appelle son niveau d’utilité (la célèbre fonction d’utilité donc). Bref, il y a l’idée que mon bien-être doit pouvoir se mesurer en quantité de biens achetés quels qu’ils soient (smartphones, rouleaux PQ,…). On lui préférera alors un PIB propre (faible empreinte carbone), ou un PIB juste (faibles inégalités, fort chômage…), ou encore un PIB ressenti (lorsque le paradis se croit en enfer, Sylvain Tesson).

Ainsi, les critiques sont nombreuses pour reprocher au PIB par habitant ce qu’il n’a jamais prétendu dire. Mais puisqu’on le cherche, il pourra répondre qu’à lui tout seul, il permet curieusement d’expliquer pas mal de choses. En particulier, il sera constaté que les pays présentant les niveaux de PIB par habitant les plus élevés sont souvent ceux qui font le plus d’efforts en termes de justice sociale, de protection de l’environnement (États-Unis mis à part) ; et inversement. Donc, finalement le PIB par habitant n’est peut-être pas aussi bon qu’on veut bien le croire, mais certainement pas aussi mauvais qu’on veut bien nous le faire croire.

Mais que fait la police ?

Et bien la police fait, mais avec les moyens du bord. Lorsque vous devez affronter une crise majeure avec des taux d’intérêt déjà proches de 0% et des dettes publiques représentant déjà près de 100% du PIB, c’est un peu comme si vous armiez la police de balles à blanc : ca fait du bruit, c’est tout. Analogie un peu crue certes, mais qui trahit bien l’impuissance de nos autorités face à l’événement. Et si cela ne suffit pas, et bien on en remet une louche en rappelant que « Quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre, tout le monde écoute » (Michel Audiard).

Passons à l’inénarrable « quoi qu’il en coûte », un genre de bulldozer tout terrain censé balayer tous les « oui mais » sur son passage. En coulisse, on se dit quand même que ce « quoi qu’il en coûte » ressemble pas mal à une morale de provisions (Pascal), un genre de patch bonne conduite labellisé principe de précaution. D’autres moins cyniques, avanceront que le « quoi qu’il en coûte » ne coûte plus grand-chose quand le papier monnaie est déjà disponible en quantité infinie à un coût infiniment nul. Les infinis on ne les voit jamais, mais ca impressionne toujours.

Et comme d’habitude, les avis ne changeront pas d’avis quelle que soit l’issue du virus. Si tout est bien qui finit bien, alors les pro-dette diront « vous voyez bien que ça marche » ; alors que les anti-dettes invoqueront la fameuse poudre chasse-éléphant de Jean Pierre Dupuy :

- « Regardez, je jette de la poudre pour éloigner les éléphants de la voie de chemin de fer.
- Mais enfin monsieur, vous voyez bien qu’il n’y a pas d’éléphants par ici.
- Et bien, c’est donc la preuve que cela marche ! »

Si tout se termine en eau de boudin, alors les anti-dettes diront « vous voyez bien que ça ne marche pas » ; alors que les pro-dettes invoqueront eux aussi Jean Pierre Dupuy et toutes les dépenses occasionnées par les entreprises afin de prévenir le risque d’un bug de l’an 2000 : ce n’est pas parce que le risque ne s’est pas réalisé qu’il n’existait pas, c’est parce que nous avons fait en sorte qu’il ne se réalise pas qu’il ne s’est pas réalisé. À suivre donc.

 

Fermeture de l’usine Ford Blanquefort : l’impuissance pathétique du gouvernement

 

 

  Fermeture de l’usine  Ford Blanquefort : l’impuissance pathétique du gouvernement

En déplacement en Gironde, Macron a confirmé la pathétique impuissance des pouvoirs publics vis-à-vis de la fermeture de l’usine Ford de Blanquefort. Pour résumer ce que propose essentiellement Macron c’est  transformer les salariés en chômeurs. Sa promesse de suivi individualisé de chaque chômeur est bien entendu une illusion car c’est déjà théoriquement le travail de Pôle emploi. En outre surtout Macron s’est refusé à l’hypothèse d’une reprise des installations par les pouvoirs publics en vue de revitaliser la zone sinistrée.  Les propos de Macron sont significatifs de son impuissance totale. En effet Emmanuel Macron a surtout insisté sur la nécessité d’accompagner les employés. « Ceux qui sont aujourd’hui licenciés vont toucher l’indemnisation, de l’argent en plus qu’on impose à l’entreprise Ford, en particulier en raison de l’ancienneté », a-t-il déclaré jeudi. « Ce qu’on va mettre en place, j’en prends l’engagement, c’est un dispositif de suivi et d’accompagnement (…) : on va mettre en place un système pour qu’il y ait un accompagnement individualisé de tous les anciens salariés Ford », a encore précisé le président de la République, en évoquant « une lutte terrible » et des « organisations syndicales (qui) ont fait un énorme travail ». « C’est du pipeau, cela s’appelle Pôle Emploi », a réagi dans un communiqué la CGT Ford Blanquefort. Pour le syndicat et son représentant Philippe Poutou, qui dénoncent « le bricolage » de l’Etat, « les pouvoirs publics doivent élaborer une stratégie industrielle : cela passe par reprendre le contrôle de l’usine, de son parc machine, et de surtout ne pas le laisser à Ford ». Une idée que n’a pas reprise Emmanuel Macron. Mais vendredi le président a détaillé sa pensée. « La loi nous permet d’obliger l’entreprise de payer pour la revitalisation » du site, a-t-il martelé, répondant à une élue qui proposait qu’un amendement à la loi Florange permette aux collectivités locales de récupérer le foncier des sites industriels en cas de fermeture. Mais « méfiez-vous » d’une telle loi qui délivrerait l’entreprise de toute obligation de « revitalisation », a averti le président. « Rappelez-vous les grandes transitions industrielles : on a laissé le foncier aux collectivités et elles se retrouvent aujourd’hui avec des friches industrielles qui sont les situations les plus complexes ». Traduction de cette phrase : circulez y’a rien à voir, c’est foutu pour l’avenir de la zone sinistrée.

L’impuissance du politique (Michel Santi)

L’impuissance du politique (Michel Santi)

Ce que constate  Par Michel Santi, économiste,  depuis que la finance et le néolibéralisme  ont  pris le contrôle de nos vies (article de la Tribune)

 

 

« Comment ne pas se souvenir de la série télé britannique culte des années 1960, « Le Prisonnier », où une bulle gigantesque poursuivait frénétiquement le héros incarné par Patrick McGoohan ? Notre monde se retrouve aujourd’hui dans une situation similaire : nous sommes toutes et tous otages de bulles car la période en est chargée, et pas seulement de bulles spéculatives qui infectent les marchés. Rien de plus facile en effet que de distinguer la bulle qui enferme et qui isole nos responsables politiques, la bulle des salaires et des bonus des directions exécutives des grandes entreprises et du monde de la finance, la bulle du chômage des jeunes, et enfin, la bulle des inégalités. Tout comme la bulle qui poursuivait inlassablement le prisonnier de notre série télévisée, il semblerait bien qu’une malédiction similaire touche notre système financier car l’implosion d’une bulle déplace mécaniquement la fièvre spéculative sur un autre instrument ou sur un autre marché, qui gonfle alors pour former une autre bulle spéculative ! De fait, nous devons à l’essor sans précédent de la finance d’avoir progressivement perdu le contrôle sur nos vies. Ce n’est pas pour rien que Joseph Stiglitz s’interroge pour savoir si la vie d’un individu aujourd’hui dépend encore « de ses revenus ou de l’éducation donnée par ses parents » ?

Le diagnostic posé sur les déficits publics actuels, accusés d’être responsables de tous nos maux, élude donc volontairement les questionnements existentiels pour ne s’attacher et ne se déchaîner que sur des éléments de forme et sur les conséquences d’actions s’étant soldées par des dettes publiques. On oublie par exemple de rappeler que l’Espagne respectait jusqu’en 2008 les critères de Maastricht (consécration suprême de l’orthodoxie financière) et qu’elle était considérée comme un excellent élève de la zone euro. Comme on feint d’ignorer que la crise grecque fait partie d’une séquence initiée par la libéralisation du système financier mondial, dont la constitution de la zone euro constituait une étape supplémentaire.

Édifiée sur de telles fondations 100% néolibérales, l’Union européenne a en outre accentué de manière flagrante ce processus de dessaisir les États d’une majeure partie de leurs compétences et prérogatives afin d’être en mesure de compter et de peser (face à la Chine et aux États-Unis) dans cette bataille du capitalisme mondialisé.

Le reliquat de pouvoirs encore aux mains des États ayant été irrémédiablement perdu à la faveur de la crise internationale. Le résultat consiste aujourd’hui en une ruine où le politique ne peut pratiquement plus rien car il a été dépouillé de quasiment tous ses leviers.

Quand les marchés se rendront-ils compte que les économies budgétaires ne sont pas une stratégie crédible pour réduire les déficits publics ? C’est en effet le rôle de l’État dans l’économie qui est au cœur de ces solutions diamétralement opposées - voire antagonistes - entre les partisans de la rigueur budgétaire - donc d’un recul supplémentaire de l’État - et ceux qui tolèrent des déficits publics, considérés comme le prix à payer pour un État assumant son devoir d’arbitre et de régulateur.

Accepter les économies budgétaires ne revient pas seulement à rentrer dans les clous d’une orthodoxie financière et comptable tout aussi injustifiée que contre-productive en période de crise. C’est se résigner à rogner encore et toujours plus les prérogatives de l’État, donc les nôtres.

Souvenons-nous des paroles prémonitoires d’Aldous Huxley dans « Le Meilleur des mondes » :

« Soixante-deux mille quatre cents répétitions font une vérité. »

L’objectif réel étant évidemment une anorexie complète de l’État, qui se traduira mécaniquement en une boulimie du secteur privé, et d’abord de la finance. Il est donc à présent temps de reparler de Keynes qui concluait (en 1936) sa « Théorie générale » par un appel à la « socialisation » de l’investissement, affaire trop sérieuse pour la laisser du seul ressort des marchés financiers.

___

(*) Michel Santi est macro économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales. Il est fondateur et directeur général d’Art Trading & Finance.
Il vient de publier  »Fauteuil 37″, préfacé par Edgar Morin.
Sa page Facebook et son fil Twitter.

L’impuissance du politique (Michel Santi)

L’impuissance du politique (Michel Santi)

Ce que constate  Par Michel Santi, économiste,  depuis que la finance et le néolibéralisme  ont  pris le contrôle de nos vies (article de la Tribune)

 

 

« Comment ne pas se souvenir de la série télé britannique culte des années 1960, « Le Prisonnier », où une bulle gigantesque poursuivait frénétiquement le héros incarné par Patrick McGoohan ? Notre monde se retrouve aujourd’hui dans une situation similaire : nous sommes toutes et tous otages de bulles car la période en est chargée, et pas seulement de bulles spéculatives qui infectent les marchés. Rien de plus facile en effet que de distinguer la bulle qui enferme et qui isole nos responsables politiques, la bulle des salaires et des bonus des directions exécutives des grandes entreprises et du monde de la finance, la bulle du chômage des jeunes, et enfin, la bulle des inégalités. Tout comme la bulle qui poursuivait inlassablement le prisonnier de notre série télévisée, il semblerait bien qu’une malédiction similaire touche notre système financier car l’implosion d’une bulle déplace mécaniquement la fièvre spéculative sur un autre instrument ou sur un autre marché, qui gonfle alors pour former une autre bulle spéculative ! De fait, nous devons à l’essor sans précédent de la finance d’avoir progressivement perdu le contrôle sur nos vies. Ce n’est pas pour rien que Joseph Stiglitz s’interroge pour savoir si la vie d’un individu aujourd’hui dépend encore « de ses revenus ou de l’éducation donnée par ses parents » ?

Le diagnostic posé sur les déficits publics actuels, accusés d’être responsables de tous nos maux, élude donc volontairement les questionnements existentiels pour ne s’attacher et ne se déchaîner que sur des éléments de forme et sur les conséquences d’actions s’étant soldées par des dettes publiques. On oublie par exemple de rappeler que l’Espagne respectait jusqu’en 2008 les critères de Maastricht (consécration suprême de l’orthodoxie financière) et qu’elle était considérée comme un excellent élève de la zone euro. Comme on feint d’ignorer que la crise grecque fait partie d’une séquence initiée par la libéralisation du système financier mondial, dont la constitution de la zone euro constituait une étape supplémentaire.

Édifiée sur de telles fondations 100% néolibérales, l’Union européenne a en outre accentué de manière flagrante ce processus de dessaisir les États d’une majeure partie de leurs compétences et prérogatives afin d’être en mesure de compter et de peser (face à la Chine et aux États-Unis) dans cette bataille du capitalisme mondialisé.

Le reliquat de pouvoirs encore aux mains des États ayant été irrémédiablement perdu à la faveur de la crise internationale. Le résultat consiste aujourd’hui en une ruine où le politique ne peut pratiquement plus rien car il a été dépouillé de quasiment tous ses leviers.

Quand les marchés se rendront-ils compte que les économies budgétaires ne sont pas une stratégie crédible pour réduire les déficits publics ? C’est en effet le rôle de l’État dans l’économie qui est au cœur de ces solutions diamétralement opposées - voire antagonistes - entre les partisans de la rigueur budgétaire - donc d’un recul supplémentaire de l’État - et ceux qui tolèrent des déficits publics, considérés comme le prix à payer pour un État assumant son devoir d’arbitre et de régulateur.

Accepter les économies budgétaires ne revient pas seulement à rentrer dans les clous d’une orthodoxie financière et comptable tout aussi injustifiée que contre-productive en période de crise. C’est se résigner à rogner encore et toujours plus les prérogatives de l’État, donc les nôtres.

Souvenons-nous des paroles prémonitoires d’Aldous Huxley dans « Le Meilleur des mondes » :

« Soixante-deux mille quatre cents répétitions font une vérité. »

L’objectif réel étant évidemment une anorexie complète de l’État, qui se traduira mécaniquement en une boulimie du secteur privé, et d’abord de la finance. Il est donc à présent temps de reparler de Keynes qui concluait (en 1936) sa « Théorie générale » par un appel à la « socialisation » de l’investissement, affaire trop sérieuse pour la laisser du seul ressort des marchés financiers.

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(*) Michel Santi est macro économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales. Il est fondateur et directeur général d’Art Trading & Finance.
Il vient de publier  »Fauteuil 37″, préfacé par Edgar Morin.
Sa page Facebook et son fil Twitter.

 

Révolution sociale : Mélenchon avoue son impuissance

Révolution sociale : Mélenchon avoue son impuissance

 

Jusque-là Mélenchon ne s’était pas résolu à accepter sa défaite aux présidentielles. Celui  qui pensait se qualifier face à Marine Le Pen avait pris un sérieux coup sur la tête. Cependant il comptait sur le mouvement social pour se réhabiliter. Son objectif était clair prendre la tête de la révolte contre les ordonnances concernant notamment le code du travail et s’opposer ainsi ce qu’il considère  comme un coup ce coup d’Etat social de Macon. Dans la foulée, il envisageait une véritable révolution, la dissolution de l’Assemblée nationale, la création d’une assemblée constituante et la création d’une nouvelle république. Rien de tout cela ne s’est produit et on peut même considérer que la tentative d’instrumentalisation du mouvement social par Mélenchon a largement contribué à son échec. Les syndicats en effet, CGT compris,  n’ont guère apprécié les velléités de mainmise politique de Mélenchon sur le mouvement social. Pour une fois, Mélenchon, qui n’est pas un réel pratiquant de la l’introspection, reconnaît cependant qu’il a échoué en faisant toutefois l’impasse sur les facteurs explicatifs de cette nouvelle défaite Lors d’un point presse organisé en marge de son déplacement en Grèce, le leader de la France Insoumise est revenu sur le «moment étrange» que traverse le pays, «parce qu’il est en état sur-critique». «Normalement, l’avalanche devrait avoir lieu… (Or) elle n’a pas lieu», constate-t-il. «Quand le président lui-même regarde le pays comme le lait sur le feu, c’est que tout le monde comprend qu’il se passe une chose hors du commun en France», ajoute-t-il ensuite, au micro de France Info notamment. «Nous étions le dernier pays de toute l’Europe qui avait un mécanisme de résistance sociale tel que, le dur de la réforme libérale qui est passé sur l’Angleterre, l’Allemagne, l’Espagne, et même le Portugal et l’Italie, n’avait pas atteint la France. Bon, là on est obligé de le constater: M. Macron (l’a fait). D’ailleurs, il s’en est vanté lors de son interview (sur TF1), il a dit: “j’y suis arrivé en 5 mois”», a rappelé le tribun de la gauche radicale. Avant d’ajouter: «Vous connaissez notre réplique, on lui a dit “bonhomme attends c’est pas terminé”». Reste que, malgré sa détermination à lutter contre la politique d’Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon reconnaît que «pour l’instant c’est lui qui a le point». «Il ne faut pas chercher à le cacher, parce que si on raconte des histoires on est pas crédible, les gens se disent mais ils parlent de choses qui n’existent pas. Donc voilà la situation», relève-t-il. «Mais on peut espérer reprendre le point… Et c’est clair que si la jeunesse se met en mouvement, ça y est c’est parti hein… Mais c’est pas le cas», constate-t-il enfin.

 

 

BCE: un aveu d’impuissance avec l’ hypothèse de hélicoptère à monnaie

    • BCE: un aveu d’impuissance avec l’hypothèse de hélicoptère à monnaie
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    • L’idée même d« hélicoptère » monétaire, autrement dit du déversement massif de monnaie témoigne à l’évidence du désarroi dans lequel se trouve la banque centrale européenne. Il ne s’agit bien entendu que d’une hypothèse qui consisterait à déverser des liquidités directement aux Européens pour relancer inflation et croissance, cela sans passer par l’intermédiation des banques. Une hypothèse peu vraisemblable sur laquelle  l’’économiste Christian Saint-Etienne revient dans une interview au Figaro. Pour autant l’argumentation de l’économiste n’est guère éclairante sur la manière de relancer la croissance. Elle évite d’aborder l’articulation nécessaire entre la politique monétaire et les politiques budgétaires. Or dans la conjoncture actuelle les restrictions budgétaires sont complètement contradictoires avec la relance de l’activité. Une contradiction pourtant taboue chez des économistes comme Christian Saint-Étienne englués dans leur approche orthodoxe. Une contradiction qui pour autant ne donne pas non plus raison aux économistes gauchistes qui nient  toute nécessité de rigueur budgétaire. De ce point de vue le chemin de pertinence reste encore à trouver entre laxisme budgétaire et rigueur suicidaire. (Interview de Christian Saint-Étienne dans le Figaro)
    • Une semaine après avoir annoncé la baisse des taux directeurs de la BCE afin de booster la zone euro, Mario Draghi, président de la Banque Centrale Européenne, a émis une nouvelle hypothèse pour relancer l’inflation :  envoyer directement de l’argent aux citoyens européens. La mesure a-t-elle des chances de se concrétiser ? Y a-t-il une chance pour que vous receviez prochainement un chèque de la BCE ? Christian Saint-Etienne, économiste et universitaire, fait le point.
    • En réalité c’est une vieille idée qui remonte aux années 1950. A l’époque, Milton Friedman expliquait que si l’on augmentait la production de la monnaie, on augmenterait son prix. C’est une idée ancienne qui avait pour but de montrer que ça n’avait pas grand intérêt de faire cela. Plusieurs économistes évoquent à nouveau le fameux hélicoptère de Friedman par provocation, en quelque sorte pour souligner le fait qu’il faille relancer le crédit. Mais en soi, c’est évidemment une mesure infaisable.
    • Ce n’est pas envisageable d’envoyer un chèque à tout le monde par la Poste. De plus, on peut considérer qu’un Etat comme la France verse déjà de l’argent aux particuliers à travers le RSA, tout en étant en déficit. Ce serait une idée délirante pour plusieurs raisons. A supposer que cette somme soit 300 euros, quel serait l’intérêt de donner 300 euros à Mme Bettencourt ?
    •  
    • Ce serait une mesure perverse d’un point de vue économique dans le sens où l’on balancerait de l’argent aux personnes sans vérifier que les gens en ont besoin. A fortiori, des gens qui n’ont pas besoin d’argent se verraient créditer d’une certaine somme. Ce serait une mesure perverse également sur le plan moral, car donner de l’argent à une personne sans qu’elle n’ait fait le moindre effort revient à remettre en cause les fondements de la société occidentale. Même si on peut en quelque sorte dire que le RSA ressemble à l’helicopter drop de Friedman, il y a des critères d’attribution qui font que les gens qui le perçoivent en ont besoin.
    • Oui, mais pas seulement. Si on le fait en février, pourquoi ne le ferait-on pas en mars, avril, mai ? Cela pourrait nous mener à une inflation destructrice comme celle qu’a connue l’Allemagne dans les années 1920 [en juillet 1922, un dollar s’échangeait contre 420 marks puis contre 4.200.000.000.000 marks le 20 novembre 1923].

Hollande interview dans le nouveau journal « society » : aveu d’impuissance

Hollande interview dans le nouveau journal « society » : aveu d’impuissance

Inutile de commenter cette interview tellement elle est insipide, grotesque même, un véritable aveu impuissance et le FN «  qui le ramène à la réalité ». Cette confession aussi « en campagne on fait tout » après on s’adapte…ou en fait le contraire. Le degré zéro de la politique.  A ce niveau d’incompétence et d’hypocrinie,  ça sent la fin d’un parti aussi la fin d’un système, la fin d’une  oligarchie. A quatre jours du premier tour des élections départementales, le Front national est de nature à ulcérer François Hollande. «L’extrême droite est une zone d’ombre au niveau international, qui nous ramène à une réalité interne difficile», lance-t-il, reconnaissant qu’elle «a continué à progresser depuis 2012». Le locataire de l’Elysée pointe «une radicalisation de la droite autour de l’identité nationale (ainsi qu’)une déception à l’égard des alternances successives». D’où, selon lui, «ce vote par colère ou adhésion» et «une forme de banalisation, voulue par le FN lui-même, qui en a fait une stratégie». Comme on lui demande si la gauche a abandonné la classe ouvrière au parti de Marine Le Pen, François Hollande relève qu’elle est effectivement «la catégorie qui a le plus souffert des mutations économiques et des suppressions d’emplois». «Il est donc commode pour les populistes de laisser croire que c’est à cause des étrangers, de la mondialisation et de l’Europe que les difficultés sont venues et que la France pourrait se murer, se barricader ou se replier pour échapper aux grands vents de l’Histoire», analyse-t-il. Mais François Hollande en est persuadé: «Une reprise s’annonce» et «les conditions économiques s’améliorent (…) «alors, si j’arrive à faire passer l’idée que ça va mieux, ça ira encore mieux.» Comme dans un aveu, il ajoute: «en campagne, le candidat peut tout. Après, il s’adapte à la réalité. Et quand il ne peut pas, il est sanctionné». Notant aussi que la société «est devenue de plus en plus impatiente», il estime que «la démocratie doit changer de rythme», sinon, «c’est elle qui sera changée». Pour accompagner cette reprise, il compte sur son jeune ministre de l’Economie, Emmanuel Macron. «Suspect» aux yeux de certains pour avoir «passé quatre ans dans une banque» avant de le rejoindre à l’Élysée, «il aurait pu aller fonder une start-up ou donner des conférences» et «a préféré servir son pays et donner un coup de jeune à certaines réformes», se félicite François Hollande. Celui-ci tresse aussi des lauriers à Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Education nationale qui «n’avait pas le profil habituel du poste» et «apporte plus d’écoute, de compréhension, d’imagination, d’invention que bien d’autres avant elle». «Le fait même qu’elle ait ce visage, qu’elle porte ce nom, c’est aussi un message: ‘Voilà, l’école peut être le lieu de la réussite pour tous’», dit-il.

Valls : aveu d’impuissance économique

Valls : aveu d’impuissance économique

La France va dans le mur mais on continue, en substance ce qu’a annoncé Valls.  Manuel Valls a tenté de préparer  vendredi l’opinion publique française et ses partenaires européens à de mauvaises nouvelles sur le front économique, une situation « difficile » qui devrait empêcher la France de respecter ses objectifs de réduction des déficits. « Nous devons réformer, réformer, réformer inlassablement », a déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse marquée par la promesse de dire « la vérité aux Français » sur l’état de l’économie que seule la consommation semble nourrir. « Au niveau européen, la croissance et l’inflation sont en retrait par rapport à ce que nous pouvions attendre », a constaté le chef du gouvernement à l’issue du dernier séminaire gouvernemental avant 15 jours de repos pour son équipe. « Le risque de déflation est réel », a poursuivi Manuel Valls, selon qui les politiques européennes face à ce danger ne sont « pas efficaces », regrettant notamment le manque d’initiative sur le niveau de l’euro jugé trop élevé par rapport au dollar.  Selon un participant, François Hollande a annoncé pendant la réunion que « la volonté de la France serait de promouvoir un niveau d’euro réaliste » auprès de ses partenaires européens. Première conséquence de la croissance obstinément atone, la France ne peut pas se permettre de réduire ses déficits à marche forcée, au risque « d’éteindre la croissance ».   »C’est la raison pour laquelle nous allons continuer à réduire notre déficit à un rythme équilibré, compatible avec notre situation économique », a dit Manuel Valls qui a néanmoins refusé dans l’immédiat de revoir à la baisse les prévisions du gouvernement qui table sur 3,8% de déficit et 3.0% en 2015, conformément à ses engagements européens.  Le ministre des Finances, Michel Sapin, fera le point à la mi-août sur la situation de l’économie et des comptes publics sans « rien cacher », a promis Manuel Valls aux journalistes

 

Hollande dans le Caucase pour cacher son impuissance en Ukraine

Hollande dans le Caucase pour cacher son impuissance en Ukraine

 

On se demande bien ce que va faire Hollande dans la Caucase alors qu’un plan intérieur il vient encore d’enregistrer un nouveau plongeon en matière de popularité et qu’u plan international il se limite sur l’Ukraine à des déclarations d’intentions sans suite. Ce n’est sans doute pas le meilleur moment pour s’immiscer à nouveau dans un conflit où France et Russie sont Co-présidents du groupe de Minsk sous l’égide de L’OSCE (sans grand résultat). Il ne faut sûrement compter sur Poutine pour aider Hollande. Le Haut Karabakh, une région au cœur des tensions entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Alors que François Hollande est en visite dans le Caucase, il a appelé à la réconciliation vingt ans après la fin du conflit. « La France fera tout pour trouver une issue qui permettra à l’Azerbaïdjan et à l’Arménie de vivre en paix et de se réconcilier », a déclaré le chef de l’Etat devant la communauté française de Bakou dimanche 11 mai. Il en va de « l’intérêt des deux pays », a-t-il souligné, rappelant que ce conflit avait fait « des dizaines de milliers de morts » et provoqué « ces dernières années encore, de nombreux incidents » entre les armées des deux pays. La France, a-t-il également rappelé, est « vice-présidente (avec la Russie) du Groupe de Minsk qui doit rechercher le règlement politique de ce conflit ». Ce Groupe supervise sous l’égide de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) la médiation entre les anciens belligérants. Évoquant une « situation tendue en ce moment », François Hollande a relevé que son arrivée à Erevan, où il est attendu ce lundi 12 mai, coïnciderait avec le 20e anniversaire de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Bakou continue de revendiquer fermement la région du Haut Karabakh, dont les séparatistes arméniens soutenus par Erevan ont pris le contrôle pendant une guerre qui a fait plus de 30.000 morts au début des années 90. Depuis le cessez-le-feu signé le 5 mai 1994, aucun progrès significatif n’a été enregistré dans la résolution de ce « conflit gelé » malgré les négociations conduites le Groupe de Minsk.




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