Bruxelles veut imposer le contrôle des contenus d’intelligence artificielle
La Commission européenne veut que les plateformes, signataires du code de bonnes pratiques de l’UE contre la désinformation, agissent en ce sens, a annoncé la vice-présidente de l’exécutif européen, Vera Jourova, ce lundi 5 juin. Pour rappel, ce code, non-contraignant, regroupe sur une base volontaire une quarantaine d’organisations, dont des plateformes majeures comme Facebook, Google, YouTube, TikTok.Il s’agirait notamment de signaler les contenus produits de l’intelligence Artificielle.
« Les signataires qui intègrent l’IA générative dans leurs services comme Bing Chat pour Microsoft, Bard pour Google devraient intégrer les garanties nécessaires pour que ces services ne puissent pas être utilisés par des acteurs malveillants pour générer de la désinformation », a déclaré Vera Jourova lors d’un point de presse.
« Et deuxièmement, les signataires qui ont des services susceptibles de diffuser de la désinformation générée par l’IA devraient mettre en place une technologie pour reconnaître ce contenu et l’indiquer clairement aux utilisateurs », a-t-elle ajouté. Plusieurs fausses photographies produites avec de l’IA générative ont récemment été largement relayées sur les réseaux sociaux, comme celle du pape en doudoune ou l’arrestation de l’ancien président américain Donald Trump.
L’annonce de Bruxelles intervient alors que Twitter a récemment décidé de quitter le code de bonnes pratiques de l’UE.
« Nous pensons que c’est une erreur de la part de Twitter (…). Ils ont choisi la confrontation », a déclaré devant la presse Vera Jourova. Si Twitter « veut opérer et gagner de l’argent sur le marché européen, il devra se conformer à la loi sur les services numériques », a-t-elle ajouté.
« Le code est volontaire, mais ne vous y trompez pas : en quittant le code, Twitter va faire l’objet d’une attention accrue. Ses actions et le respect de la loi européenne (DSA) seront examinés de près, de façon ferme et prioritaire », a encore averti Vera Jourova.
L’UE négocie par ailleurs une législation spécifiquement sur l’IA, qui prévoit des obligations de transparence pour les générateurs de contenus rédactionnels type ChatGPT, mais ces discussions entre les Etats membres et les eurodéputés traînent en longueur.
Si le texte devait être adopté avant la fin de l’année, il entrerait en vigueur « au plus tôt fin 2025 », selon le commissaire européen pour le Numérique Thierry Breton, qui a convenu avec le patron de Google, Sundar Pichai, de travailler d’ici là sur des règles avec les entreprises volontaires.