Assassinat: sept personnes impliquées dans le complot
Sur les 16 personnes qui ont été arrêtées suite à l’assassinat de Samuel Paty, la responsabilité de 7 personnes sera sans doute retenue aujourd’hui pour leur implication dans cette sorte de complot qui a abouti au drame que l’on sait. Il ne s’agit pas peut-être de complot au sens premier du terme mais en tout cas d’interrelations qui ont permis de désigner la victime et de préparer les conditions de son meurtre. La responsabilité du parent d’élève et de l’imam qui ont réclamé l’éviction et l’élimination du professeur sera sans doute très lourde
Le ministre de l’intérieur a d’ailleurs parlé de fatwa. En fait, les islamistes impliqués se sont servis des les outils démocratiques d’une société moderne notamment la liberté d’expression pour utiliser les armes d’une dictature idéologique. Il s’agit en même temps d’une contestation des principes républicains et de l’action de l’État puisque sont mis en cause les programmes scolaires pour des questions religieuses.
Parmi les personnes impliquées et qui vont passer devant un juge d’instruction antiterroriste ce mercredi la responsabilité des un et des autres n’est pas de même niveau mais elle n’en est pas moins réelle et rappelle les phénomènes de dénonciation pendant la dernière guerre.
Parmi elles figure Brahim C., le parent d’élève qui a lancé la mobilisation contre le professeur après deux cours sur la liberté d’expression dispensés par Samuel Paty les 5 et 6 octobre dans son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Les enquêteurs antiterroristes, qui recherchent d’éventuelles complicités, s’intéressent notamment à des messages échangés sur WhatsApp entre ce père de famille et l’assaillant, Abdoullakh Anzorov, un réfugié d’origine russe tchétchène de 18 ans.
Le sulfureux militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, qui avait accompagné ce parent d’élève dans sa mobilisation, sera également présenté à un juge mercredi. Egalement déférés, deux mineurs sont soupçonnés d’avoir reçu de l’argent de l’assaillant en échange de renseignements sur la victime. Une source proche du dossier avait expliqué lundi à l’AFP que l’enseignant décapité avait été «désigné» à l’assaillant «par un ou plusieurs collégiens, a priori contre une rémunération».
Enfin, trois amis de l’assaillant, qui s’étaient livrés spontanément au commissariat d’Evreux vendredi soir, doivent eux aussi être présentés à un juge. Selon une source proche du dossier, l’un d’entre eux est soupçonné d’avoir convoyé l’assaillant, tandis qu’un autre est suspecté de l’avoir accompagné lors de l’achat d’une arme qui a servi lors de son attentat.