Archive pour le Tag 'imperialiste'

Pour des moyens européens contre le projet impérialiste de Poutine

Pour des moyens européens contre  le projet impérialiste de  Poutine 

 

Au-delà du soutien à l’Ukraine, les pays européens doivent renforcer leur poids au sein de l’OTAN et mener une politique militaro-industrielle ambitieuse face à la guerre hybride que mène la Russie, estime Philippe Sabuco, membre du Collectif Télémaque, dans une tribune au « Monde ».

 

La guerre en Ukraine entre dans sa troisième année. Ce conflit, que le maître du Kremlin présentait comme une « opération spéciale » dont la durée ne devait pas excéder trois jours, s’est mué en une guerre de positions. Un camouflet qui n’est pourtant pas une défaite pour la Russie, qui a les moyens politiques, militaires et humains de mener une guerre d’usure quand, de son côté, l’armée ukrainienne reste largement tributaire des aides occidentales pour son matériel militaire et compte un nombre de soldats mobilisables très largement inférieur.

Dans ces conditions, l’Europe doit poursuivre sa contribution à l’effort de guerre ukrainien dans la durée. Car de deux choses l’une : soit l’Europe réduit son soutien et la Russie finira par gagner la guerre ; soit l’Europe l’accélère et la guerre se poursuivra – possiblement sous la forme d’un conflit gelé – jusqu’à ce que le rapport de force permette enfin des discussions sérieuses avec Moscou. Dans ce cas de figure, le seul raisonnable, l’aide de l’Europe à l’Ukraine devra s’inscrire dans le temps long.

Au-delà de la guerre en Ukraine, l’Europe doit également répondre de manière énergique à la guerre hybride que mène la Russie contre ses intérêts directs, en particulier dans le cyberespace, qu’il s’agisse d’attaques visant ses entreprises et ses administrations ou de manœuvres de désinformation. Cette guerre, qui ne dit pas son nom mais qui menace les démocraties occidentales en leur cœur, nécessite également des moyens technologiques et humains pour mener la contre-offensive. Au fond, l’Europe doit se donner les moyens de lutter contre le projet impérialiste et anti-occidental de la Russie de Vladimir Poutine.

se pose immédiatement à tout responsable européen est la suivante : dans quel cadre l’Europe peut-elle assurer le plus efficacement sa sécurité ? Si les sensibilités varient d’un pays à l’autre, il ne fait aucun doute que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), seule alliance militaire occidentale opérationnelle, reste le cadre de référence et la meilleure garantie de sécurité à ce jour. La Finlande et la Suède l’ont bien compris, qui viennent d’intégrer l’Alliance (respectivement en 2023 et 2024), rompant ainsi avec une longue tradition de neutralité.

La-perspective-decoloniale-critique-l-universalisme-comme-projet-imperialiste

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L’universitaire Philippe Colin détaille, dans un entretien au « Monde », le fonctionnement propre du colonialisme, notamment autour de l’idée de « colonialité »*.

Maître de conférences à l’université de Limoges, Philippe Colin a écrit, avec l’historienne Lissell Quiroz, Pensées décoloniales. Une introduction aux théories critiques d’Amérique latine (La Découverte, 240 pages, 20,50 euros). Il a aussi traduit, avec Cristina Moreno, Les Pensées de l’Indien qui s’est éduqué dans les forêts colombiennes (Wildproject, 192 pages, 20 euros), de Manuel Quintin Lame, un des leaders majeurs des communautés autochtones colombiennes au XXe siècle.


Qu’entend-on par courant décolonial ?

La perspective décoloniale est une théorie latino-américaine, non en raison de l’origine de ses penseurs, mais parce qu’elle fait de l’Amérique latine son espace de réflexion originaire. Elle déplace la chronologie du colonialisme construite par les postcoloniaux en la faisant remonter à la conquête de l’Amérique. Cela engendre une série de réflexions originales sur le fonctionnement propre du colonialisme, notamment autour de l’idée de « colonialité », forgée en 1992 par le sociologue péruvien Anibal Quijano.


De quoi s’agit-il ?

La perspective décoloniale ne s’intéresse pas tant au colonialisme ibérique et à ses effets sur nos sociétés actuelles qu’à la structure profonde qui se met en place dès 1492 avec l’émergence du système-monde moderne colonial. Cette matrice de pouvoir nommée colonialité repose sur un ensemble de hiérarchies (pouvoir, savoir, être) et perdure au-delà des indépendances.


En quoi cette colonialité serait-elle spécifique de la période moderne de la fin du XVe siècle ?

Pour le philologue argentin Walter Mignolo, la modernité serait le visage obscur de la colonialité ; ce qui ne signifie pas, pour autant, que toutes ses manifestations soient condamnables. Elle serait intrinsèquement coloniale parce qu’elle serait née, selon les décoloniaux, non pas des qualités propres à la culture européenne avant de se diffuser au reste du monde, mais de l’expansion ibérique dans les mondes atlantiques et donc de la conquête de l’Amérique. Elle crée alors une économie entièrement tournée vers la production de marchandises pour des métropoles européennes. Raison pour laquelle Quijano écrit que l’Amérique, la modernité et le capitalisme naissent le même jour.

* La colonialité

La notion de décolonial est de plus en plus évoquée dans les milieux militants, sans que l’on sache, le plus souvent, que cela réfère à un groupe d’intellectuels latino-américains, dont le concept central de la notion de “colonialité”.

La colonialité du pouvoir désigne un régime de pouvoir qui émerge à l’époque moderne avec la colonisation et l’avènement du capitalisme. Mais qui ne s’achève pas avec le processus de décolonisation dans les années 50-60, mais continue d’organiser les rapports sociaux de pouvoirs actuels dans le système monde.

L’originalité de la structuration du concept de colonialité c’est qu’il a été amené à connaître une extension plus large donnant lieu à un important programme de recherche sur les rapports sociaux de pouvoir à l’époque moderne.

La colonialité du pouvoir se caractérise également par l’extension de l’Etat moderne à l’ensemble du monde. Sur ce plan, la réflexion de l’option décoloniale rejoint celle de l’anthropologue Scott au sujet de Zomia

La chercheuse mexicaine Breny Mendoza a pour sa part développé la question de la colonialité de la démocratie.

Conclusion: La notion de “colonialité du pouvoir” a offert un vaste programme de recherche sur la construction de rapports de pouvoir enchevêtrés dans la modernité occidentale qui se ont été imposées de force au reste du monde




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