Etats-Unis : La récession n’est pas imminente mais …..
Les responsables politiques américains comme les banquiers centraux s’efforcent de rassurer en indiquant que la récession n’était pas imminente aux États-Unis. La question de la baisse des taux ne serait pas liée à ce risque. En tout cas ce que prétend Mary Daly, la présidente de la Fed de San Francisco, qui a déclaré mardi qu’elle s’était prononcée en faveur de la baisse de taux annoncée fin juillet dans le but de favoriser la poursuite de la croissance et non parce qu’elle croyait à l’imminence d’une récession. “Mon soutien à cette baisse est fondé sur mon désir de voir notre expansion économique se poursuivre, et pas parce que je vois une crise poindre à l’horizon”, a-t-elle dit.
La récession n’est sans doute pas imminente mais c’est une hypothèse qui devient de plus en plus crédible à l’échéance de 2021 pour beaucoup d’experts. La croissance est encore dynamique aux États-Unis, elle est sur une tendance de 2 % de la progression du PIB mais cette tendance pourrait être ramenée à 1 % en 2020 et pourrait tutoyer la récession en 2021. En cause, la fin d’un site économique au plan mondial mais surtout les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis qui affectent l’ensemble du commerce international et les croissances internes. Le problème, c’est que le président américain est en campagne électorale et qu’il doit multiplier les annonces populistes. Des annonces par ailleurs brouillées par des contradictions permanentes qui déstabilisent les marchés. Il en sera ainsi jusqu’aux élections. Du coup, le président américain réclame une forte baisse des taux qui jusque-là n’a pas trouvé d’écho à la Fed qui a seulement abaissé son taux directeur de 0,25 points. Cependant des voix se font entendre dans le sens des appels de Trump.
Evoquant des signaux économiques et financiers “mitigés”, Neel Kashkari, le président de la Fed de Minneapolis, a laissé entendre jeudi qu’il apporterait son soutien à une poursuite de la baisse des taux d’intérêt afin de soutenir la croissance. Les tensions commerciales incitent les entreprises à la prudence et l’inversion de la courbe des rendements obligataires américains qui a secoué les marchés cette semaine “est un indicateur de la nervosité des gens” même si le marché de l’emploi et la consommation des ménages restent solides, a-t-il dit à la radio publique de Minneapolis.
Les responsables de la Fed, lors de la prochaine réunion de politique monétaire, en septembre, devront étudier toutes les données disponibles avant de prendre une décision, a-t-il expliqué.
“Je penche en faveur du camp des ‘oui, nous devons apporter plus de stimulation à l’économie, plus de soutien, nous devons prolonger l’expansion et non permettre à une récession de nous toucher’”, a-t-il dit. Notons le signe avant-coureur de l’inversion des courbes des taux est assez controversé. Certains le jurent trop temporaires d’autres obsolètes. Jusque-là les experts considéraient en effet que le risque de récession apparaissait lorsque le coût de l’argent prêté à long terme devenait plus cher que le coût de l’argent prêté à court terme.