Archive pour le Tag 'Immigration'

Page 2 sur 9

Immigration : la gauche hors-sol

Immigration : la gauche hors-sol


L’épisode politique autour de la loi relative à l’immigration marque une défaite cinglante pour la gauche, dont l’impuissance à peser sur les débats est patente, analyse dans sa chronique Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde ».

« Il n’y a pas de plus grave problème que celui de la main-d’œuvre étrangère », écrivait Jean Jaurès à la « une » de L’Humanité du 28 juin 1914, un mois avant d’être assassiné. Se référer aujourd’hui à la sentence du grand dirigeant ouvrier à la veille de la première guerre mondiale, dans un contexte politique lointain, peut sembler anachronique. Pourtant, cette phrase résonne comme un rappel à l’ordre à l’heure où les silences de la gauche sur l’immigration renvoient à sa coupure avec les classes populaires happées par l’extrême droite. D’autant que sonnent étonnamment actuelles les orientations du leader de la gauche d’alors : « assurer la liberté et la solidarité au prolétariat de tous les pays », « pourvoir aux nécessités de la production nationale qui a souvent besoin (…) d’un supplément de travailleurs étrangers » et « empêcher le patronat » d’utiliser ces derniers pour « évincer du travail les ouvriers français et avilir leurs salaires ».

La piqûre de rappel de Jaurès sur une vision « de gauche » du contrôle de l’immigration, conciliant internationalisme et défense des prolétaires, n’est pas inutile après la décision du Conseil constitutionnel qui a taillé en pièces la loi sur l’immigration. Si cette censure partielle traduit d’abord le cynisme d’un exécutif laissant aux juges le « sale boulot » d’annuler des dispositions dont il mettait lui-même en avant l’inconstitutionnalité, si cette pantalonnade est pain bénit pour l’extrême droite, pour sa dénonciation du « gouvernement des juges contre le peuple » et de la Constitution « qui empêche de maîtriser l’immigration », l’épisode marque aussi une défaite cinglante pour la gauche, dont l’impuissance à peser sur les débats est patente.

Ni le trompe-l’œil de la décision des neuf juges de la Rue de Montpensier, qui invalide des mesures dénoncées à gauche, ni les modestes manifestations contre une « loi raciste » ne sauraient masquer la mise à l’écart des progressistes sur un sujet – l’immigration – où ils ont longtemps donné le « la ». En déposant une motion de rejet, en la votant avec l’extrême droite, le 11 décembre 2023, et en exultant après son adoption, alors qu’elle ouvrait un boulevard à la droite xénophobe, la plupart des députés de gauche ont surtout manifesté le lâche soulagement d’avoir évité un débat sur lequel ils sont eux-mêmes divisés et ont perdu pied.

Il serait temps, pourtant, d’assumer le constat posé voilà plus d’un siècle par Jaurès sur les enjeux économiques et sociaux – et pas seulement moraux, culturels ou identitaires – de l’immigration…

Loi immigration : nouveau revers de Macron… et d’autres

Loi immigration : nouveau revers de Macron… et d’autres

Finalement la loi immigration votée au Parlement a été largement censurée par le conseil constitutionnel officiellement pour des questions de forme mais surtout en raison de la problématique politique caractérisée par les contradictions du pouvoir et de ses différentes composantes d’opposition. Le conseil constitutionnel a refusé d’arbitrer entre les camps mais dans l’opération, il ne s’est guère grandi en même temps. Bref une belle tambouille politique et juridique et cela d’autant plus qu’on aurait pu durcir la politique d’immigration avec les textes existants mais à condition de les appliquer. Exemple il y a de l’ordre 250 000 clandestins nouveaux par an et seulement 20 000 sont renvoyés dans leur pays chaque année.

Les Sages, qui planchaient sur le texte depuis plus d’un mois après avoir été saisis par Emmanuel Macron fin décembre, ont décidé de censurer plusieurs mesures. Parmi elles, le durcissement de l’accès aux prestations sociales et le délit de « séjour irrégulier » pour les étrangers, l’instauration de quotas migratoires fixés par le Parlement, la « caution retour » pour les étudiants étrangers. Ont aussi été censurés les mesures de restriction du regroupement familial et plusieurs mesures restreignant le droit du sol.

Loi immigration : nouvel échec de Macron

Loi immigration : nouvel échec de Macron

Finalement la loi immigration votée au Parlement a été largement censurée par le conseil constitutionnel officiellement pour des questions de forme mais surtout en raison de la problématique politique caractérisée par les contradictions du pouvoir et de ses différentes composantes d’opposition. Le conseil constitutionnel a refusé d’arbitrer entre les camps mais dans l’opération, il ne s’est guère grandi en même temps. Bref une belle tambouille politique et juridique et cela d’autant plus qu’on aurait pu durcir la politique d’immigration avec les textes existants mais à condition de les appliquer. Exemple il y a de l’ordre 250 000 clandestins nouveaux par an et seulement 20 000 sont renvoyés dans leur pays chaque année.

Les Sages, qui planchaient sur le texte depuis plus d’un mois après avoir été saisis par Emmanuel Macron fin décembre, ont décidé de censurer plusieurs mesures. Parmi elles, le durcissement de l’accès aux prestations sociales et le délit de « séjour irrégulier » pour les étrangers, l’instauration de quotas migratoires fixés par le Parlement, la « caution retour » pour les étudiants étrangers. Ont aussi été censurés les mesures de restriction du regroupement familial et plusieurs mesures restreignant le droit du sol.

Trois autres articles sont censurés partiellement ou totalement sur le fond, dont l’instauration de quotas migratoires fixés par le Parlement.

Loi immigration : Un fiasco politique et constitutionnel

Loi immigration : Un fiasco politique et constitutionnel


Beaucoup de Français auront sans doute des difficultés à percevoir avec précision ce que signifie la large sanction par le conseil constitutionnel de la loi immigration votée par le Parlement.

D’abord il faut signaler que de l’ordre de 70 % des Français approuvaient le principe d’un durcissement des conditions de l’immigration. Du coup, le pouvoir politique a élaboré une loi qui en réalité était faussement plus restrictive car dans la pratique il y avait déjà des textes nous n’appliqués qui auraient permis de mieux réguler les mouvements migratoires. Un seul exemple significatif les obligations de quitter le territoire (OQTF) qui chaque année se limitent à environ 20 000 personnes quand 400 à 500 000 immigrés arrivent dont 150 000 au moins clandestins. On pourrait évidemment multiplier les exemples.

L’opposition de droite a voulu encore renforcer la loi présentée par le gouvernement en introduisant des dispositions certes plus restrictives mais dont on savait par avance qu’elles ne pouvaient pas passer positivement devant le conseil constitutionnel. En plus très mal rédigées et davantage une démarche politicienne qu’une démarche pertinente.

Le gouvernement etl’opposition savaient parfaitement qu’une grande partie de la loi ainsi présentée et musclée serait balayée par le conseil constitutionnel. Mais les uns et les autres avaient prévu par avance d’en reporter la responsabilité sur le camp d’en face. Bref de la belle tambouille politicienne qui ne renforce pas le crédit du Parlement et de la démocratie plus largement.

Le conseil constitutionnel ( composé on le sait essentiellement de responsables marqués politiquement) ne se grandit pas non plus dans l’affaire. Certes sur la forme il a raison de sanctionner une loi particulièrement mal ficelée mais sur certains points il a tort de ne pas reconnaître la constitutionnalité de la nouvelle loi.

Le conseil constitutionnel a en quelque sorte renvoyé dans ses baskets le pouvoir, le Parlement, les partis politiques considérant que devant toutes ces contradictions il n’avait pas à jouer un rôle de troisième chambre d’arbitrage.

Habilement en apparence, le conseil constitutionnel ne s’est nullement prononcé sur le fond ou presque. Il a censuré 32 articles c’est-à-dire 40 % du texte de loi pour des questions de forme ( les fameux cavaliers : des dispositions de bric et broc rajoutées dans le texte adopté par le Parlement). Mais d’une certaine manière, il a joué un rôle politique entre précisément le pouvoir et son opposition de droite en sanctionnant bien davantage les modifications apportées au départ par les « républicains » et soutenus par le Front National.

Dans cette affaire tout le monde est perdant, monde politique et institutions démocratiques.

Immigration : en hausse officielle de 17 % par rapport à 2019

Immigration : en hausse officielle de 17 % par rapport à 2019

Record pour l’immigration officielle en 2023. Plus de 320.000 titres de séjours ont été accordés l’an dernier. Ce premier bilan, qui sera affiné au cours de l’année, aboutit à un stock inégalé de plus de 4 millions de titres valides et de documents provisoires de séjour, au 31 décembre 2023. Soit une hausse de 4,4 % par rapport à 2022… et de 17 % par rapport à 2019.

Une immigration à mettre évidemment en rapport avec l’immigration réelle totale car la France accueille en réalité près de 400 000 à 500 000immigrés chaque année.

Une immigration « hors de contrôle » en France. Ce constat, c’est le chef de file des députés les Républicains Olivier Marleix qui l’opère. Sur France Info, il a fustigé la politique migratoire du gouvernement, évoquant le chiffre de « 500.000 étrangers » accueillis sur notre sol « par an ».

Le solde migratoire, entre les entrées et les sorties, boutit à un chiffre d’au moins 150 000 personnes par an.

Les données de l’organisation internationale nous apprennent ainsi qu’en France, 13% de la population globale est née à l’étranger. C’est plus qu’en Pologne (2,2%), qu’en Italie (10%) ou qu’au Portugal (11%), mais moins qu’en Espagne, en Allemagne, en Belgique ou en Suisse. Dans ces pays, la part d’étrangers dans la population est respectivement de 15,4, 16, 18 et 30,2%.

En dépit des promesses du ministre de l’intérieur les éloignements des étrangers délinquants ont été limités à 22 704.

Immigration- Royaume-Uni : le projet de loi pour expulser des migrants au Rwanda adopté par les députés

Immigration- Royaume-Uni : le projet de loi pour expulser des migrants au Rwanda adopté par les députés

Les députés députés britanniques ont adopté le projet visant à rapatrier les immigrés illégaux au Rwanda après accord entre les deux pays .Le nouvel accord a été signé à Kigali, la capitale du Rwanda, par le ministre de l’intérieur britannique James Cleverly et le ministre rwandais des affaires étrangères Vincent Biruta.

Les hauts magistrats britanniques avaient rejeté le 15 novembre l’appel du gouvernement de Rishi Sunak et jugé que c’était à juste titre que la cour d’appel avait conclu que le Rwanda ne pouvait être considéré comme un pays tiers sûr.

Depuis le début de l’année, 29 705 personnes sont arrivées par la Manche à bord de petites embarcations.

« J’en ai assez que notre politique avec le Rwanda soit bloquée », a déclaré de son côté Le premier ministre britannique Rishi Sunak dans une interview lundi soir au Sun.

En plus du traité, le gouvernement britannique introduira une « législation d’urgence » au Parlement pour désigner le Rwanda comme un pays sûr et ainsi « mettre fin à ce manège », a-t-il précisé.

Immigration : Critiques un peu tardives de la Cour des Comptes

Immigration : Critiques un peu tardives de la Cour des Comptes

Pierre Moscovici a bien du mal à justifier le fait qu’il ait différé les critiques de la Cour des Comptes vis-à-vis de l’immigration. Pierre Moscovici justifie ce décalage dans le temps par le fait qu’il ne voulait pas jeter de lui sur le feu.

En réalité, le président de la Cour des Comptes voulait sans doute atténuer des critiques très fortes sur l’inefficacité de l’État et ses contradictions.

Certains élus de droite et d’extrême droite dénoncent un rapport « sciemment dissimulé ».

Une faute telle qu’elle est devenue « injustifiable » aux yeux de l’opposition. « Cet aveu de Pierre Moscovici est absolument délirant », s’est ainsi insurgé Aurélien Pradié : « Notre démocratie est en état de délabrement. »

Une vision similaire à celle de Laurent Wauquiez, qui a dénoncé sur X un « manquement grave à notre démocratie et aux obligations constitutionnelles les plus élémentaires ». Et de surenchérir en demandant la démission du président de l’institution.

Loi immigration: Macron attend maintenant que le conseil constitutionnel la vide de son contenu

Loi immigration: Macron attend maintenant que le conseil constitutionnel la vide de son contenu


On ne peut guère s’étonner de la distance que prennent les Français par rapport au système politique tellement complexe et même parfois tordu. Ainsi en majorité les Français entre 60 et 70 pour cent approuvent le besoin d’une loi régulant la question de l’immigration notamment pour des questions sociétales. Pour dire les choses encore plus clairement en raison du choc de civilisation provoquée par la non intégration et encore moins la non assimilation de beaucoup d’ arrivants ; en tout cas d’une partie. Notamment par exemple sur le concept de laïcité et ses modalités d’expression et d’influence dans la société.

Le projet de loi accouché dans la douleur semblait répondre plus ou moins à l’attente des Français. Le problème, c’est que certains politiquement espèrent maintenant que le conseil constitutionnel va interdire nombre de dispositions. Des dispositions que la majorité au pouvoir a du mal à avaler mais auxquelles il a bien été obligé d’adhérer our obtenir une majorité.

Bref la politique du « en même temps », le slalom permanent entre des objectifs voire des idéologies contradictoires. Du coup, si le conseil constitutionnel devait supprimer les dispositions les plus centrales la crise sur ce sujet reviendrait rapidement au premier plan.

Accusé par la gauche d’avoir inscrit dans la loi des propositions portées de longue date par le Rassemblement national, Emmanuel Macron entend donc s’assurer de la bonne régularité des mesures qu’en réalité il ne soutient pas. Rappelant, dans une lettre envoyée aux Sages le 21 décembre, que 60 articles ont été ajoutés aux 26 initiaux, au fil de la discussion parlementaire, le chef de l’État «souhaite au nom de la mission que (lui) confie l’article 5 de la Constitution que les dispositions de la loi ne puissent être mises en œuvre qu’après que le Conseil constitutionnel aura vérifié les droits et les libertés que la Constitution garantit.»

Macon espère que certaines dispositions seront rejetées. Parmi ces dernières, pourraient être censurés les quotas pluriannuels d’immigration votés par le Parlement, le rétablissement d’un délit de séjour irrégulier, ou encore la mesure faisant fluctuer le versement des prestations sociales selon la situation professionnelle et la durée de présence en France. Comme le montre le site du Conseil constitutionnel, les Sages ont été également saisis par la première ministre et par plus de soixantaine de députés de gauche, représentés par les présidents des groupes insoumis, écologiste, socialiste et communiste.

Société et Immigration- Une critique des statistiques…. critiquable

Société et Immigration- Une critique des statistiques…. critiquable

Le sociologue Vincent Tiberj jette sur Franceinfo un regard critique sur les sondages qui affirment que les Français soutiennent le texte et se montrent hostiles aux immigrés.Un point de vue qui peut aussi se critiquer

Le projet de loi immigration répond-il vraiment à une attente des Français ? C’est ce que répètent les partisans du texte adopté mardi 19 décembre grâce au soutien des parlementaires de droite et d’extrême droite. Dès mercredi, un sondage Elabe pour BFMTV assurait que 70% des Français interrogés étaient satisfaits de ce vote des députés et sénateurs. Auparavant, d’autres enquêtes d’opinion, commandées entre autres par CNews et Europe 1, avaient laissé sous-entendre l’existence d’un consensus de l’opinion française pour un durcissement des règles sur le sujet.

Pour le sociologue Vincent Tiberj, ce type d’analyse procède d’un « regard sélectif ». Le chercheur produit chaque année un indice longitudinal de tolérance (ILT), à partir d’une enquête menée par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). Interrogé par franceinfo, s’il admet que l’immigration constitue un sujet de « préoccupation » chez une partie de la population, il constate toutefois une forte progression de la tolérance des Français sur les questions migratoires depuis trente ans.

Quand Emmanuel Macron s’est exprimé mercredi dans « C à vous », il a déclaré « nos compatriotes attendaient » le projet de loi immigration voté cette semaine. Dit-il vrai ?

Vincent Tiberj : C’est un regard sélectif sur les sondages. Oui, il y a une préoccupation pour l’immigration dans une partie de la population française. On la retrouve à droite, parmi les seniors, plutôt dans les classes moyennes, mais pas nécessairement dans les milieux les plus populaires.

Mais quand on regarde les domaines dans lesquels les répondants souhaiteraient une action gouvernementale, ce n’est très clairement pas l’immigration qui arrive en tête. Cela va plutôt être le pouvoir d’achat, l’inflation, les salaires, les retraites, les questions sociales, voire l’éducation. Dans un certain nombre d’enquêtes, l’immigration arrive même derrière le réchauffement climatique.

Si on doit gouverner à travers les sondages, alors il faut tous les prendre. Cela vaut notamment pour la réforme des retraites. Et c’est là que l’on se demande parfois quelle est l’articulation de la vision politique de la majorité macroniste. Quand les sondages ne vont pas dans leur sens, ils ont tort. Mais quand ils iraient dans leur sens, on peut les prendre en compte.

Le projet de loi était tout de même soutenu par les Français d’après les sondages…

Vous faites référence au sondage de l’institut CSA du 17 décembre pour le Journal du dimanche, Europe 1 et CNews. Avez-vous eu accès aux documents relatifs à ce sondage ? Il est introuvable. Je soupçonne même que le questionnaire ait été construit uniquement pour susciter le rejet des immigrés. Les autres instituts comme Ifop, Kantar ou Ipsos produisent des rapports dans lesquels on peut regarder le nombre d’individus interrogés, les libellés des questions, les modalités de réponse proposées et souvent les ventilations par groupes sociopolitiques. Le sondage de l’institut CSA a eu un poids dans le débat public. Les informations sur cette enquête devraient être accessibles. Ce n’est pas le cas.

Aujourd’hui, les sondages sont presque exclusivement produits via internet pour des questions de coûts. Cela pose un souci quant à l’attention des gens au moment où ils répondent. Quand vous êtes tranquillement chez vous, est-ce que vous avez vraiment la même qualité d’écoute que lors d’un échange par téléphone ou en face-à-face ? On sait aussi que les gens qui penchent à droite sont surrerprésentés dans ces panels. C’est un vrai souci qui concerne désormais l’ensemble des sondeurs.

Par exemple, pouvait-on savoir à quoi les gens s’opposaient, ou ce qu’ils soutenaient, avant la présentation de la réforme des retraites par Elisabeth Borne, avant que les détails ne soient connus, au début du mois de janvier ? La réponse est non. Ce n’est que lorsque les premières manifestations ont eu lieu et que des commentateurs, des spécialistes, des politiques, se sont exprimés sur les plateaux télévisés, en faveur ou contre, que progressivement, nous sommes arrivés à des opinions plus structurées. De telle sorte que deux mois plus tard, avec les sondages de mars, on pouvait être assez sûrs de ce qu’on mesure à travers les sondages. Cela prend du temps.

Avec la Commission nationale consultative des droits de l’homme, vous produisez chaque année un indice qui mesure le sentiment de tolérance des Français. Que répondent-ils sur l’immigration ?

D’après les derniers résultats, qui datent de 2022, 78% des gens considèrent que l’immigration est une source d’enrichissement culturel. En 1992, ils étaient 44%. Aujourd’hui, 83% des personnes interrogées considèrent que les travailleurs émigrés doivent être considérés ici comme chez eux puisqu’ils contribuent à l’économie française. En 1992, ils étaient 62%. Par ailleurs, 52% des gens continuent de juger qu’il y a trop d’immigrés en France. En 1988, ils étaient 69%.

Il y a donc toujours une majorité de Français qui pensent qu’il y a trop d’immigrés en France…

Tout à fait, c’est une opinion souvent majoritaire sur cette question. Tout dépend cependant de la manière dont la question est cadrée. Certaines questions produisent plus de soutien à l’idée qu’il y a trop d’immigrés en France. Et d’autres moins. Mais ce qui est intéressant, c’est qu’en agrégeant toutes ces mesures, on s’aperçoit qu’il y a une montée de la tolérance. Cela s’explique par des phénomènes de long terme comme l’élévation du niveau de diplôme. Plus on est diplômé, plus on est tolérant. Il y a aussi un effet de renouvellement générationnel. Les générations les plus xénophobes sont les plus anciennes.

Considérer qu’il y a trop d’immigrés en France, c’est être xénophobe ?

Non pas nécessairement. Vous pouvez avoir des gens qui disent qu’il y a trop d’immigrés en France parce que cela crée des problèmes d’intégration et du racisme. Ils jugent alors qu’il y a un effet négatif pour les immigrés eux-mêmes. Une question de sondage peut ne pas être comprise et donc aboutir à du bruit statistique. En revanche, il y a un terrain xénophobe dès lors qu’il y a une accumulation : déclarer qu’on ne se sent plus chez soi, que les immigrés sont la principale cause de l’insécurité, et qu’en plus, ils ne sont pas une source d’enrichissement culturel. On commence alors à avoir une forte présomption.

Pendant longtemps, il a été considéré que les préjugés raciaux étaient profondément ancrés dans la tête des gens. Mais cette idée est mise à mal par les études qui permettent de comparer les opinions sur le long terme. Les générations évoluent elles-mêmes. Ainsi, les « boomers » sont plus ouverts à l’immigration aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a encore 20 ans. Eux-mêmes évoluent vers plus de tolérance. Mais cette tendance globale est entrecoupée de hauts et de bas.

Cela s’est particulièrement vu après les émeutes de 2005. Cela a abouti à une très forte remontée de l’intolérance. Elle a mis entre deux et trois ans avant de se résorber. Cette succession de hauts et de bas dépend aussi de ceux qui gouvernent. Quand la gauche est au pouvoir, la tolérance a plutôt tendance à régresser, tandis qu’elle progresse avec la droite.

Comment expliquez-vous alors la montée de l’extrême droite ?

C’est en effet très paradoxal. Il y a de plus en plus de tolérance. Mais il y a aussi plus de polarisation autour des questions de diversité et d’immigration. Et c’est cette polarisation qui structure le vote. Plus une génération est récente, plus elle est tolérante. Mais au sein de ces jeunes générations, si vous êtes intolérant, vous avez plus de chances de voter pour le Rassemblement national.

Les clivages socio-économiques sont éclipsés par les questions culturelles. On ne parle plus que de ça. Ces sujets structurent le débat et donc le choix final. Et cela sert tout un ensemble d’acteurs politiques.

Immigration- une critique des sondages… critiquable

Immigration- Le sociologue Vincent Tiberj jette sur Franceinfo un regard critique sur les sondages qui affirment que les Français soutiennent le texte et se montrent hostiles aux immigrés.Un point de vue qui peut aussi se critiquer

Le projet de loi immigration répond-il vraiment à une attente des Français ? C’est ce que répètent les partisans du texte adopté mardi 19 décembre grâce au soutien des parlementaires de droite et d’extrême droite. Dès mercredi, un sondage Elabe pour BFMTV assurait que 70% des Français interrogés étaient satisfaits de ce vote des députés et sénateurs. Auparavant, d’autres enquêtes d’opinion, commandées entre autres par CNews et Europe 1, avaient laissé sous-entendre l’existence d’un consensus de l’opinion française pour un durcissement des règles sur le sujet.

Pour le sociologue Vincent Tiberj, ce type d’analyse procède d’un « regard sélectif ». Le chercheur produit chaque année un indice longitudinal de tolérance (ILT), à partir d’une enquête menée par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). Interrogé par franceinfo, s’il admet que l’immigration constitue un sujet de « préoccupation » chez une partie de la population, il constate toutefois une forte progression de la tolérance des Français sur les questions migratoires depuis trente ans.

Quand Emmanuel Macron s’est exprimé mercredi dans « C à vous », il a déclaré « nos compatriotes attendaient » le projet de loi immigration voté cette semaine. Dit-il vrai ?

Vincent Tiberj : C’est un regard sélectif sur les sondages. Oui, il y a une préoccupation pour l’immigration dans une partie de la population française. On la retrouve à droite, parmi les seniors, plutôt dans les classes moyennes, mais pas nécessairement dans les milieux les plus populaires.

Mais quand on regarde les domaines dans lesquels les répondants souhaiteraient une action gouvernementale, ce n’est très clairement pas l’immigration qui arrive en tête. Cela va plutôt être le pouvoir d’achat, l’inflation, les salaires, les retraites, les questions sociales, voire l’éducation. Dans un certain nombre d’enquêtes, l’immigration arrive même derrière le réchauffement climatique.

Si on doit gouverner à travers les sondages, alors il faut tous les prendre. Cela vaut notamment pour la réforme des retraites. Et c’est là que l’on se demande parfois quelle est l’articulation de la vision politique de la majorité macroniste. Quand les sondages ne vont pas dans leur sens, ils ont tort. Mais quand ils iraient dans leur sens, on peut les prendre en compte.

Le projet de loi était tout de même soutenu par les Français d’après les sondages…

Vous faites référence au sondage de l’institut CSA du 17 décembre pour le Journal du dimanche, Europe 1 et CNews. Avez-vous eu accès aux documents relatifs à ce sondage ? Il est introuvable. Je soupçonne même que le questionnaire ait été construit uniquement pour susciter le rejet des immigrés. Les autres instituts comme Ifop, Kantar ou Ipsos produisent des rapports dans lesquels on peut regarder le nombre d’individus interrogés, les libellés des questions, les modalités de réponse proposées et souvent les ventilations par groupes sociopolitiques. Le sondage de l’institut CSA a eu un poids dans le débat public. Les informations sur cette enquête devraient être accessibles. Ce n’est pas le cas.

Aujourd’hui, les sondages sont presque exclusivement produits via internet pour des questions de coûts. Cela pose un souci quant à l’attention des gens au moment où ils répondent. Quand vous êtes tranquillement chez vous, est-ce que vous avez vraiment la même qualité d’écoute que lors d’un échange par téléphone ou en face-à-face ? On sait aussi que les gens qui penchent à droite sont surrerprésentés dans ces panels. C’est un vrai souci qui concerne désormais l’ensemble des sondeurs.

Par exemple, pouvait-on savoir à quoi les gens s’opposaient, ou ce qu’ils soutenaient, avant la présentation de la réforme des retraites par Elisabeth Borne, avant que les détails ne soient connus, au début du mois de janvier ? La réponse est non. Ce n’est que lorsque les premières manifestations ont eu lieu et que des commentateurs, des spécialistes, des politiques, se sont exprimés sur les plateaux télévisés, en faveur ou contre, que progressivement, nous sommes arrivés à des opinions plus structurées. De telle sorte que deux mois plus tard, avec les sondages de mars, on pouvait être assez sûrs de ce qu’on mesure à travers les sondages. Cela prend du temps.

Avec la Commission nationale consultative des droits de l’homme, vous produisez chaque année un indice qui mesure le sentiment de tolérance des Français. Que répondent-ils sur l’immigration ?

D’après les derniers résultats, qui datent de 2022, 78% des gens considèrent que l’immigration est une source d’enrichissement culturel. En 1992, ils étaient 44%. Aujourd’hui, 83% des personnes interrogées considèrent que les travailleurs émigrés doivent être considérés ici comme chez eux puisqu’ils contribuent à l’économie française. En 1992, ils étaient 62%. Par ailleurs, 52% des gens continuent de juger qu’il y a trop d’immigrés en France. En 1988, ils étaient 69%.

Il y a donc toujours une majorité de Français qui pensent qu’il y a trop d’immigrés en France…

Tout à fait, c’est une opinion souvent majoritaire sur cette question. Tout dépend cependant de la manière dont la question est cadrée. Certaines questions produisent plus de soutien à l’idée qu’il y a trop d’immigrés en France. Et d’autres moins. Mais ce qui est intéressant, c’est qu’en agrégeant toutes ces mesures, on s’aperçoit qu’il y a une montée de la tolérance. Cela s’explique par des phénomènes de long terme comme l’élévation du niveau de diplôme. Plus on est diplômé, plus on est tolérant. Il y a aussi un effet de renouvellement générationnel. Les générations les plus xénophobes sont les plus anciennes.

Considérer qu’il y a trop d’immigrés en France, c’est être xénophobe ?

Non pas nécessairement. Vous pouvez avoir des gens qui disent qu’il y a trop d’immigrés en France parce que cela crée des problèmes d’intégration et du racisme. Ils jugent alors qu’il y a un effet négatif pour les immigrés eux-mêmes. Une question de sondage peut ne pas être comprise et donc aboutir à du bruit statistique. En revanche, il y a un terrain xénophobe dès lors qu’il y a une accumulation : déclarer qu’on ne se sent plus chez soi, que les immigrés sont la principale cause de l’insécurité, et qu’en plus, ils ne sont pas une source d’enrichissement culturel. On commence alors à avoir une forte présomption.

Pendant longtemps, il a été considéré que les préjugés raciaux étaient profondément ancrés dans la tête des gens. Mais cette idée est mise à mal par les études qui permettent de comparer les opinions sur le long terme. Les générations évoluent elles-mêmes. Ainsi, les « boomers » sont plus ouverts à l’immigration aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a encore 20 ans. Eux-mêmes évoluent vers plus de tolérance. Mais cette tendance globale est entrecoupée de hauts et de bas.

Cela s’est particulièrement vu après les émeutes de 2005. Cela a abouti à une très forte remontée de l’intolérance. Elle a mis entre deux et trois ans avant de se résorber. Cette succession de hauts et de bas dépend aussi de ceux qui gouvernent. Quand la gauche est au pouvoir, la tolérance a plutôt tendance à régresser, tandis qu’elle progresse avec la droite.

Comment expliquez-vous alors la montée de l’extrême droite ?

C’est en effet très paradoxal. Il y a de plus en plus de tolérance. Mais il y a aussi plus de polarisation autour des questions de diversité et d’immigration. Et c’est cette polarisation qui structure le vote. Plus une génération est récente, plus elle est tolérante. Mais au sein de ces jeunes générations, si vous êtes intolérant, vous avez plus de chances de voter pour le Rassemblement national.

Les clivages socio-économiques sont éclipsés par les questions culturelles. On ne parle plus que de ça. Ces sujets structurent le débat et donc le choix final. Et cela sert tout un ensemble d’acteurs politiques.

Vous pointez donc aussi les médias du doigt ?

Oui, clairement. La manière dont on débat, dont on traite les questions migratoires influe sur l’évolution du sentiment de tolérance sur les questions migratoires. Le cas du fait divers qui a eu lieu à Crépol, dans la Drôme en novembre, est significatif en ce sens. L’idée que des jeunes sont venus « tuer du Blanc » a été diffusée sur des plateaux de télévision. C’est cette manière de raconter l’histoire qui s’est imposée, alors même que des enquêtes journalistiques ont montré que la réalité était plus compliquée. Mais c’était trop tard. Le mal était fait.

Loi immigration et Conseil constitutionnel : un arbitre pas tout à fait neutre

Loi immigration et Conseil constitutionnel : un arbitre pas tout à fait neutre

Concernant la loi immigration, le pouvoir a été contraint d’accepter durcissement des mesures initialement envisagées par le gouvernement et même par le Sénat. Une obligation contrainte par la majorité relative du pouvoir à l’assemblée nationale. Du coup dans d’une interview sur la chaîne 5, Macron a clairement laissé entendre qu’il comptait sur le conseil constitutionnel pour éliminer des mesures qui n’apprécient pas particulièrement et dont certaines sont même très contestées.

Rendre arbitre le conseil constitutionnel de propositions qu’on conteste relève d’une certaine hypocrisie. En outre, on pourrait alors ce poser la question de la neutralité d’un Conseil constitutionnel. Un conseil qui n’est pas vraiment une cour suprême de juristes mais de personnalités qualifiées de sages qui sont en réalité pour beaucoup d’anciens politiques donc fortement influencés par leur idéologie et leur appartenance ancienne.

le Conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel a été créé en 1958. Le conseil constitutionnel dit des sages va donc statuer en dernier ressort sur le contenu de la réforme concernant l’immigration. Il a immédiatement été saisi notamment par le président pour faire le ménage dans cette loi.

L’institution est présidée par Laurent Fabius, ancien Premier ministre de François Mitterrand et ancien ministre des Affaires étrangères durant la présidence de François Hollande. Ce socialiste de 76 ans a été nommé président du Conseil constitutionnel en février 2016 par François Hollande, alors président de la République. Laurent Fabius est accompagné dans cette tâche par trois femmes et cinq hommes, membres du Conseil constitutionnel :
Michel Pinault, 75 ans, diplômé de l’ENA et d’HEC, passé par le Conseil d’État mais aussi le groupe d’assurances Axa. Il est également ancien président de la commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Il a été nommé en février 2016 par le président du Sénat, Gérard Larcher.

Corinne Luquiens, 70 ans, haute fonctionnaire, ancienne directrice générale des services législatifs de l’Assemblée nationale et ancienne secrétaire générale de l’Assemblée nationale et de la Présidence. Elle a été nommée en février 2016 par le président de l’Assemblée nationale de l’époque, Claude Bartolone.

Jacques Mézard, 75 ans, avocat honoraire, ancien sénateur RDSE (groupe du Rassemblement démocratique et social européen) du Cantal, ancien ministre de l’Agriculture puis de la Cohésion des territoires sous Édouard Philippe. Il a été nommé en février 2019 par Emmanuel Macron.

François Pillet, 72 ans, ancien avocat, ancien sénateur de droite du Cher. Il a été nommé en février 2019 par le président du Sénat Gérard Larcher.

Alain Juppé, 77 ans, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, ancien ministre sous François Fillon et ancien maire de Bordeaux. Il a été nommé en février 2019 par le président de l’Assemblée nationale de l’époque, Richard Ferrand.

Véronique Malbec, 64 ans, ancienne avocate générale à la Cour de Cassation, ancienne Inspectrice générale de la justice, ancienne directrice de cabinet du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti. Elle a été nommée en février 2022 par le président de l’Assemblée nationale de l’époque, Richard Ferrand.

François Seners, 65 ans, diplômé de l’ENA, ancien haut fonctionnaire, ancien Secrétaire général du Conseil d’État. Il a été nommé en février 2022 par le président du Sénat Gérard Larcher.

Jacqueline Gourault, 72 ans, ancienne professeure d’histoire-géographie, ancienne sénatrice UDI du Loir-et-Cher, ancienne ministre de la Cohésion des territoires sous Édouard Philippe puis Jean Castex. Elle a été nommée en mars 2022 par le président de la République Emmanuel Macron.

Autant dire autant de personnalités forcément sous influence et pas toujours qualifiées.

Politique–Sondage loi Immigration : 84% des Français pour la déchéance de nationalité

Politique–Sondage loi Immigration : 84% des Français pour la déchéance de nationalité

Selon un sondage Odoxa-Backbone consulting pour le Figaro, 84% des Français sont favorables à la déchéance de nationalité pour les binationaux auteurs de crimes contre les forces de l’ordre.

La moitié des Français (50%) se déclarent «satisfaits» de la loi. Près d’un quart d’entre eux (24%) se dit à l’inverse «insatisfaits», tandis que 26% affirment ignorer les grandes lignes du texte. Les sondés, qui se déclarent au fait du projet de loi, sont en revanche 68% à en saluer le contenu.

Sept des huit principales mesures testées suscitent l’adhésion d’une écrasante majorité de Français. Plus de huit sur dix sont ainsi favorables à la déchéance de nationalité pour les binationaux auteurs de crimes contre les forces de l’ordre. 76% se déclarent favorables au rétablissement du délit de séjour irrégulier et 75% adhèrent à la mise en place de quotas pour l’immigration.

Seule une mesure est toutefois rejetée par une courte majorité des Français (52%) : «l’interdiction de l’enfermement des mineurs dans les centres de rétention administrative (CRA)».

Depuis l’adoption du projet de loi, Marine Le Pen et ses troupes revendiquent une «victoire idéologique», tandis que le chef de l’État a décrété «une défaite» pour le RN. Dans les faits, la majorité des Français (55% ) voient en Marine Le Pen la grande gagnante de cette séquence législative, loin devant Gérald Darmanin (28%), Emmanuel Macron 25%) et Élisabeth Borne (23%). Éric Ciotti et les siens sortent aussi renforcés de la séquence puisque 41% des sondés estiment que c’est un succès pour les LR. Sans surprise, plus de la moitié des Français (58%) perçoivent une défaite pour Jean-Luc Mélenchon et la Nupes.

Immigration :La fausse démission de la ministre Sylvie Retailleau

Immigration :La fausse démission de la ministre Sylvie Retailleau

Une drôle de démission en réalité que celle de Sylvie Retailleau, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle a adressé officiellement sa lettre de démission mais la première ministre l’aurait refusé. Du coup elle reste ministre.

On croit savoir par contre que le ministre de la santé lui aussi démissionnaire n’a pas demandé l’autorisation de démissionner. Il est parti quand il a décidé.

Sans doute la ministre de l’enseignement supérieur voulait-t-elle protester contre la loi immigration qui notamment prévoit une forme de caution financière pour les étudiants étrangers. Élisabeth Bornes a pourtant
torpillé la disposition en indiquant que la caution serait de l’art de 10 €. Une somme évidemment ridicule destinée en fait à tuer la disposition avant même que le conseil constitutionnel ne le fasse.

Emmanuel Macron et Élisabeth Borne empêche donc un nouveau départ du gouvernement.

Matignon indique au Figaro jeudi que cette démission a été refusée et que la ministre reste à la tête de son ministère. Reçue la veille par le chef de l’État et la chef du gouvernement, Sylvie Retailleau a obtenu des garanties contre la caution étudiante qui figure dans la loi immigration définitivement votée mardi par le Parlement malgré les divisions importantes qu’elle suscite au sein de la majorité.

Macron et immigration:L’hypocrisie du recours au conseil constitutionnel

Macron et immigration:L’hypocrisie du recours au conseil constitutionnel

On comprend évidemment que des oppositions puissent solliciter le conseil constitutionnel afin d’obtenir juridiquement ce qu’ils n’ont pu arraché sur le plan politique, c’est-à-dire la contestation pour partie ou totalement d’une loi. Dans le cas précis des oppositions ont encore demander l’arbitrage du conseil constitutionnel. Mais cette fois il y a aussi la demande du président afin l’institution des sages puisse faire le ménage vis-à-vis de dispositions que le président de la république n’apprécie guère ou même qu’il conteste.

Du point de vue du fonctionnement politique et démocratique, cee recours du président paraît assez curieux et révèle en réalité une certaine hypocrisie. La vérité c’est que la majorité a été contrainte de faire des concessions aux partis politiques des « républicains » qui ont profité des circonstances pour durcir le texte de la loi immigration. Des concessions qui étaient obligatoires pour obtenir les voix républicaines mais qui ont contrarié le président et bien sûr la gauche. (Une gauche qui va aussi solliciter le conseil constitutionnel mais pour des motifs différents).

En quelque sorte, le président pour compenser la faiblesse politique du pouvoir qui se caractérise notamment par une absence de majorité à l’assemblée nationale compte sur le conseil constitutionnel pour arbitrer et surtout éliminer les durcissements de la loi immigration.

« Ce texte est le fruit de compromis avec des choses sérieuses et des choses que je n’aime pas, mais qui ne sont pas contre nos valeurs », a déclaré le chef de l’État, selon une source citée par l’AFP, appelant ses troupes à « dénoncer les manœuvres du RN », qui a voté pour le texte, « remercier ceux qui ont voté pour la loi et écouter les autres », alors que la majorité s’est fracturée.

Dans le détail, le président Emmanuel Macron va transmettre dès ce mercredi au Conseil constitutionnel le projet de loi immigration, a confirmé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. Il s’agit de demander aux Sages de « statuer sur la conformité de tout ou partie de cette loi à notre Constitution », a précisé le ministre à l’issue du Conseil des ministres, alors que la crise politique est ouverte dans la majorité.

Ces propos rejoignent ceux d’Elisabeth Borne, plus tôt dans la matinée, au micro de France Inter. « Nous avons fait part de nos doutes, a-t-elle insisté, en référence à certaines mesures poussées par Les Républicains. Le président de la République va saisir le Conseil constitutionnel, on verra ce qu’il répond ».
Elisabeth Borne n’a pas exclu non plus de devoir « revenir » sur certaines d’entre elles, comme les aides personnalisées au logement ou la caution pour les étudiants étrangers .

Immigration: des départements font une fausse résistance

Immigration: des départements font une fausse résistance

Des départements dirigés par la gauche disent s’engager dans la voie d’une résistance face à la loi sur l’immigration. Il s’agirait selon eux de ne pas appliquer le texte et de compenser les pertes financières consécutives aux suppressions d’allocations sociales par la création d’aide locales.

Il s’agit évidemment d’agit prop car les départements qui par parenthèse ont assez peu d’attribution ne servent pas à grand-chose sinon qu’à alourdir encore le millefeuille administratif et n’ont pas la responsabilité des allocations familiales par un exemple ou encore des allocations de logement. Leur seul champ de responsabilité concerne l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA).

Versée statutairement par les départements aux personnes âgées dépendantes, continuera à être donnée à l’ensemble des bénéficiaires, sans tenir compte des dispositions de la loi adoptée mardi soir. Les conseils départementaux concernés créeront une aide sociale ad hoc qui ciblera exclusivement les personnes exclues du dispositif.

12345...9



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol