Archive pour le Tag 'Immigration'

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« Immigration » : il faut tout revoir d’après Manuel Valls

  »Immigration » : il faut tout revoir d’après Manuel Valls

 

 

À son tour Manuel Valls met les pieds dans le plat de la problématique migratoire. Il est clair que désormais Zemmour  notamment a installé le thème dans la campagne électorale de 2022. «Les républicains des deux rives» doivent proposer une réforme drastique de l’immigration, notamment la suspension du regroupement familial et du droit à l’admission sur le territoire pour les conjoints étrangers, s’ils ne veulent pas que les Français se détournent d’eux à l’élection présidentielle de 2022, argumente l’ancien premier ministre.

L’ennui c’est que cette question est largement instrumentalisée par notamment les extrêmes. À gauche on fait valoir les droits de l’homme et les principes de liberté quand au contraire à l’extrême droite on multiplie à l’excès les conséquences néfastes d’une immigration non contrôlée.

Du coup la question prend surtout une dimension idéologique et s’éloigne des vraies réalités que connaissent nombre de Français. On notera quand même que sur cette question Macron lui-même a opéré un virage avec une réduction assez sensible du nombre de visas accordés pour le Maghreb. Entre l(hystérisation   du phénomène et son ignorance il y a sans doute un chemin que les partis politiques devront emprunter pour ne pas se discréditer.

Immigration : une crise d’intégration récurrente

Immigration : une crise d’intégration récurrente

 

La vision républicaine française fondée sur l’universalisme et associant une large ouverture à la diversité avec une forte exigence d’intégration citoyenne est aujourd’hui en crise, analyse le sociologue Philippe d’Iribarne, dans une tribune au « Monde ».

 

 

Tribune. 
L’immigration s’installe au cœur des fractures qui marquent la société française. Ceux qui s’opposent à son sujet semblent n’avoir même plus de terrain commun qui leur permettrait de se parler. Pourquoi cette radicalisation alors que l’immigration est fort ancienne ? C’est que l’évolution de la société a remis en cause le compromis tacite qui a longtemps régi la rencontre entre une vision politique de la nation et la vie du corps social. 

La France est marquée par une vision politique qui associe une large ouverture à la diversité, avec une forte exigence d’intégration citoyenne. Le droit du sol y unit ceux qui peuplent un même territoire au-delà de leurs origines. Simultanément, une conception très exigeante de l’unité nationale, accompagnée d’un vif attachement à la laïcité, fait concevoir la société comme formée de citoyens indiscernables. Au cours du XIXe siècle et au début du XXe, cette vision politique universaliste a fait bon ménage avec un grand attachement de la masse du corps social à un héritage particulariste spécifiquement français.

 

« Nos ancêtres les Gaulois » ont été supposés devenir les ancêtres symboliques de toutes les populations issues de l’immigration. Le raccord entre universalisme politique et particularisme social s’est fait d’autant mieux que, de fait, ces populations se sont largement assimilées, devenant indiscernables pas seulement aux yeux de la loi mais aussi dans leur manière de vivre. La pression sociale en faveur d’une telle assimilation s’exerçait sans entraves. Il n’existait guère de contre-pressions exercées par des fractions de la société affirmant leur différence. La France étant déclarée patrie de l’universel, ce qui était spécifiquement français était facilement perçu comme de portée universelle. Mais cette situation n’est plus.

 D’un côté, la résistance à l’assimilation est devenue très forte au sein de populations qui se vivent en bonne part comme des diasporas restées intimement liées à leurs pays d’origine, branchées sur leurs télévisions, y cherchant des conjoints pour leurs enfants, attachées à des pratiques qui marquent une forte distance symbolique par rapport à la société d’accueil. Nombre de leurs membres refusent de se déclarer français.

De plus, la pression assimilatrice assurée au quotidien par le corps social est combattue au nom du refus des discriminations et il n’est plus question d’apprendre aux jeunes générations une histoire empreinte de fierté nationale. De ce fait, selon les termes du président de la République [Emmanuel Macron, alors candidat en campagne en février 2017]« il n’y a pas de culture française ».

Immigration : un coup à droite pour Macron

Immigration : un coup à droite pour Macron

Pour favoriser sa réélection, le président de la république semble prêt à sacrifier la plupart de ses convictions. Jusque-là les convictions de Macron laissaient une large place à une gestion très laxiste de l’immigration. Une sorte de vision internationaliste de la mobilité des individus. Or le président de la république vient de réunir une sorte de conseil restreint avec Jean Castex, Jean-Yves Le Drian, Gérald Darmanin et la directrice de cabinet d’Eric Dupont Moretti. Matignon, les Affaires étrangères, l’Intérieur et la Justice pour se pencher sur la question sensible de l’immigration. Une réponse directe évidemment à la principale concurrente de Macron aux élections présidentielles de 2022.

«Pendant la crise sanitaire, les flux migratoires se sont considérablement réduits, observe-t-on à l’Élysée. Mais à la sortie, nous nous attendons à une reprise de la pression migratoire pour l’ensemble des pays européens». Dont la France donc, alors que le pays entre dans une année présidentielle. Or «le taux d’acceptabilité de l’immigration dans notre pays, et dans les autres pays européens, est de plus en plus bas», souligne-t-on à l’Élysée.

Deux mesures sont envisagées mais assez symboliques par rapport à la problématique globale de l’immigration. On envisage l’éloignement des étrangers en situation irrégulière fichés pour terrorisme ou radicalisation. Sur les 1115 noms du fichier, 514 sont encore présents sur le territoire (dont «une bonne partie sont incarcérés») et 601 ont déjà été expulsés. Deuxième levier : l’expulsion des étrangers ayant commis des crimes ou des délits. Des procédures d’expulsion seront engagées, même pour ceux qui purgent une peine de prison.

Au bout du compte, il s’agit bien d’accélérer sur les obligations de reconduite à la frontière des étrangers en situation irrégulière et condamnés. «

En clair on va sans doute expulser quelques dizaines de délinquants étrangers . Or 900 000 étrangers seraient présents illégalement sur le territoire national, avec une tendance observable à l’accroissement de leur nombre

par définition ce phénomène se soustrait aux régulations législatives et réglementaires comme aux recensements officiels.

En se fondant sur diverses sources (notamment administratives), l’ancien secrétaire général du Ministère de l’Immigration Patrick Stefanini estime néanmoins qu’environ 900 000 étrangers seraient présents illégalement

Par ailleurs, un indicateur efficace permet de déterminer la dynamique nettement haussière dans laquelle ces chiffres s’inscrivent : le nombre des bénéficiaires de l’aide médicale d’État (AME), dispositif assurant aux étrangers en situation irrégulière un accès gratuit aux soins. Depuis la création de l’AME en 2001, le volume de ses bénéficiaires a augmenté à un rythme de 6% par an en moyenne : ils étaient 139 000 durant sa première année d’existence, contre 311 000 en 2018[6] - soit une hausse de 128%. Cet instrument de mesure tend néanmoins à sous-estimer fortement le nombre de clandestins présents sur le territoire, dans la mesure où tous n’utilisent pas ce droit qui leur est ouvert. Pour rappel, la loi de finances 2020 prévoit d’affecter 934,4 millions d’euros de crédits à l’AME.

Du coup les mesures envisagées par le président de la république paraissent anecdotiques.

Immigration : éviter les amalgames

Immigration : éviter les amalgames

Un collectif d’associations engagées dans l’éducation aux migrations et de chercheurs spécialisés dans l’étude des phénomènes migratoires dénonce, dans une tribune au « Monde », les amalgames entre immigration, migrants, communautarisme, islam et terrorisme. ( Une distinction nécessaire mais que ne dispense pas d’une réflexion sur la régulation migratoire NDLR)

 

Tribune.

 

Suite aux chocs successifs des attaques terroristes, la France subit un traumatisme émotionnel et doute de son modèle d’intégration. Inquiets de la diffusion, dans les discours politiques et médiatiques, des amalgames visant les migrants, considérés comme suspects par nature, nous, acteurs engagés dans l’éducation aux migrations, portons une autre approche, basée sur le discernement et la rencontre des populations. Nous ne sommes pas naïfs : l’usage de la terreur à des fins idéologiques, politiques ou religieuses ne cessera pas dans l’immédiat. Mais, pour que notre société puisse traverser ces épreuves douloureuses, elle doit gagner en empathie et permettre l’inclusion de tous.

Bien qu’elle ne soit pas la cible principale des terroristes, la France paie un lourd tribut. Six ans après les attentats de 2015, elle est toujours frappée par des fanatiques se revendiquant de l’islam. Différentes tragédies, une même justification : punir un pays où la liberté d’expression et la laïcité sont le socle républicain. Cette violence vise à nous terroriser, à nous diviser, nous ne la minimisons pas. Comme toutes les formes d’intégrisme, l’islamisme cherche à anéantir notre capacité à faire société et pousse nos dirigeants vers des politiques perçues comme discriminantes, qui alimentent les extrémismes de tous bords.

 

La mécanique de certains discours politiques et médiatiques établit un lien systémique entre islam, islamisme, immigration, insécurité et terrorisme, qui s’ancre dans nos représentations. Pourtant, aucune causalité entre ces notions ne peut être démontrée. Les phénomènes de terrorisme sont présentés comme massifs, or ces individus dangereux ne sont que des dizaines au regard des 14 millions de Français d’origine immigrée, des 5 millions de musulmans sur le territoire, des milliers de demandeurs ou de bénéficiaires de l’asile. Rappelons que les trois quarts des auteurs d’actes terroristes sont français.

Sous l’effet du traumatisme collectif, ces raccourcis renforcent la stigmatisation des migrants, des réfugiés, de ceux perçus comme « l’autre ». Parce que les auteurs des crimes sont étrangers ou descendants d’immigrés et disent agir « au nom de l’Islam », tous les immigrés, tous les supposés musulmans deviendraient suspects ? Succomber à ces peurs, c’est infliger une punition collective. L’appel au djihad, en libre-service sur les réseaux sociaux, se joue des frontières et la seule surveillance du Web ne saurait stopper sa diffusion. Enfin, la rhétorique de l’ennemi intérieur peut conduire à suspecter toute personne appartenant à une minorité

Immigration : l’exemple d’intégration de l’Allemagne

Immigration : l’exemple d’intégration de l’Allemagne

 

Le directeur de l’Ofii (Office français de l’immigration et de l’intégration), Didier Leschi, auteur de « Ce grand dérangement – L’Immigration en face » était l’invité vendredi de Julian Bugier. Il est revenu sur plusieurs propositions de son ouvrage pour favoriser l’intégration des étrangers qui viennent d’arriver en France.

Invité d’Europe 1, le directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), Didier Leschi, est revenu vendredi sur plusieurs propositions de son ouvrage Ce grand dérangement – L’Immigration en face, publié aux éditions Tractent Gallimard, pour favoriser l’intégration. Pour lui, l’idée est de disperser les nouveaux arrivants sur le territoire pour qu’ils ne soient pas ghettoïsés ou encore d’instaurer des plafonds d’élèves dans les classes issues des diasporas. Et il compare notamment le système d’accueil des réfugiés en France à celui de plusieurs pays d’Europe, dont l’Allemagne.

L’exemple de l’Allemagne

« Dans ces pays européens, les personnes qui obtiennent le statut de réfugié, on les oriente vers un hébergement ou un logement dès lors qu’elles n’ont pas la capacité de travailler parce qu’elles ne connaissent pas encore la langue suffisamment ou n’ont pas la formation suffisante. Eh bien, elles sont d’une certaine manière assignées à un endroit précis. On leur dit ‘Vous ne pouvez pas quitter cet endroit tant que vous n’avez pas acquis l’autonomie’, a expliqué l’auteur de Ce grand dérangement – L’Immigration en face.

 

Avant de poursuivre : « L’idée, c’est de lutter contre les ghettos parce que notre particularité, c’est que d’une certaine manière, on laisse après les personnes aller où elles veulent en fonction de leurs affinités de liens communautaires. Et malheureusement, elles peuvent aller dans des zones où la difficulté d’accès au logement est totale et où il n’y a pas de travail. »

« Des effets sur les générations futures »

Dans son ouvrage, Didier Leschi explique également que l’immigration est un phénomène essentiellement urbain et que 66% des immigrés résident dans une ville de plus de 100.000 habitants : « Prenons la Seine-Saint-Denis par exemple. Quand on a des classes où ceux qui ont le français comme langue maternelle sont minoritaires par rapport à ceux qui n’ont pas le français comme langue maternelle, on a des difficultés scolaires qui s’accumulent », pointe-t-il du doigt.

Le directeur de l’Ofii se base également sur un rapport de la Cour des comptes concernant justement la politique de la Ville : « Elle pointe deux choses. Elle dit très clairement ‘Nous n’avons pas une politique de peuplement et donc nous laissons les personnes s’accumuler dans les mêmes zones et ça a des effets sur les générations futures en termes d’intégration scolaire’ ».

Pour lui, les réseaux sociaux ne facilitent pas non plus l’intégration des nouveaux arrivants en France : « Pendant très longtemps, les étrangers rentraient dès leur arrivée dans le bain culturel et le bain linguistique. C’est ce que les enseignants appellent ‘l’immersion totale’, à la fois dans la langue, et à partir de cette langue, dans la culture. Aujourd’hui, vous avez des immigrants qui peuvent rester en contact permanent avec leurs proches, ce qui peut être une bonne chose, mais aussi avec leur culture d’origine et cette culture d’origine, elle peut être très en contradiction avec notre propre façon de vivre. »

« Immigration : une intégration de plus en plus difficile » (Didier Leschi)

« Immigration : une intégration de plus en plus difficile » (Didier Leschi)

Le directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), Didier Leschi,  publie Ce Grand dérangement. L’immigration en face (Tracts n° 22, Gallimard). Dérangeant pour l’ensemble de l’échiquier politique, l’ouvrage de 56 pages compile une mine de données, alliant souci du détail et perspective historique, à rebours des discours simplistes. Ancien responsable du bureau des Cultes du ministère de l’Intérieur, ex-préfet à l’égalité des chances en Seine-Saint-Denis, Didier Leschi analyse également les écarts sociétaux qui rendent l’intégration plus difficile que jamais. (Interview dans l’opinion)

Vous êtes, en tant que patron de l’OFII, soumis au devoir de réserve. Pourquoi avoir décidé de mettre cartes sur table ?

Pour permettre à chacun de se faire une opinion éclairée. Je ne fais que livrer des faits qui résultent de ma pratique professionnelle et peuvent aider au débat public. Les débats sur l’immigration sont épidermiques. Or, l’objectif de paix civile doit amener à penser ces sujets à partir d’éléments objectifs. Il faut sortir des joutes de principe «pour» ou «contre», sans rapport avec la réalité. Deux perceptions dominent: la peur d’une submersion migratoire et, à l’inverse, le sentiment d’un déni d’hospitalité. Ces idées sont fausses mais les questions soulevées n’en sont pas moins légitimes. Où en sont nos capacités d’intégration? Le Pape a-t-il raison de dire que s’affaisse le sentiment d’appartenance à une commune humanitéLes faits montrent en tout cas que la France agit en conformité avec l’éthique républicaine.

Les chiffres révèlent-ils un « trop plein » d’immigration ​?

Il n’y a pas de submersion. Mais il y a une réalitéla société française a absorbé une part inédite d’immigration en quarante ans. Depuis le Second Empire, il n’y a jamais eu dans notre pays autant d’immigrés [nés à l’étranger, qu’ils aient ensuite acquis ou non la nationalité française]. Ils représentent environ 10 % de la population, soit 6,7 millions d’habitants. En 1975, seulement 20 % des immigrés venaient du Maghreb et du reste de l’Afrique ; un sur deux venait d’Europe. A présent, plus d’un sur deux vient d’Afrique. Près d’un résident sur dix a une origine africaine. Un quart des Français ont un lien avec l’immigration. Alors que 3 % des jeunes étaient d’origine extra-européenne dans les années 1970, ils sont 17 %. Le problème n’est pas tant posé par le nombre d’arrivants que par la crise de l’intégration.

Pourquoi la machine à intégrer est-elle grippée ​?

Parce que la désaffiliation sociale se cumule avec la fracture territoriale. Autrefois, des forces aidaient à ne pas vivre séparés ​: l’école publique, le service national, le travail, les partis, les syndicats, le christianisme social, les colonies de vacances, les mouvements d’éducation populaire… Le travailleur immigré pouvait être entraîné dans une citoyenneté sociale. Aujourd’hui, il n’y a plus de Mouvement des travailleurs arabes ou de Tudeh. La crise sociale, l’absence d’emploi et une immigration découplée du développement économique ont fabriqué des ghettos. Nous ne savons pas organiser la dispersion géographique des immigrés, comme le font le Canada ou la Suède. Il n’est pas non plus dans notre pratique d’imposer un plafond d’élèves issus des diasporas, comme aux Etats-Unis, pour favoriser la mixité et l’apprentissage du français. Plus de la moitié des immigrés africains et maghrébins habitent des quartiers où le logement social dépasse les 25 %. Un million de jeunes issus de l’immigration ne sont ni scolarisés, ni en formation, ni en emploi.

Vous insistez sur le rôle de la langue. Le français se perd-il ​?

Notre pays a pris conscience avec retard de l’importance de la langue dans l’intégration. Le rattrapage est en cours. Mais beaucoup de réfugiés et de migrants sont non lecteurs ou non scripteurs dans leur langue. Il est plus difficile d’apprendre la langue du pays d’accueil quand on n’arrive pas à lire la sienne… Et, avec la 4G, ils continuent de baigner dans leur halo linguistique. Or, c’est grâce à l’immersion que les Polonais ont appris le français dans le Nord, ou les Italiens dans le Sud. L’OFII diffuse de l’information sur le retour volontaire à travers les radios et chaînes TV des pays d’origine, parce qu’elles sont davantage regardées en France, dans les foyers turcs ou pakistanais, que nos programmes nationaux…

Le « choc des cultures », selon votre formule, est-il inévitable ​?

La nouvelle donnée, c’est que les écarts de mœurs, de langue, de religion avec les sociétés de départ sont devenus vertigineux. La France moderne a connu trois vagues d’immigration ​: la première d’Europe, chrétienne ​; la seconde du Maghreb, francophone et historiquement proche, à laquelle s’ajoute désormais l’immigration subsaharienne. La troisième, en cours, vient du Caucase et du sous-continent indien – Afghans, Pakistanais, Bangladais, Tchétchènes. L’homophobie y est revendiquée, inscrite dans le droit de certains pays. Le droit à la différence est nié, quand notre société se caractérise par un projet de liberté, d’autonomie individuelle et d’exercice de la critique. Au Pakistan, on peut mourir pour avoir bu l’eau d’un puits réservé aux musulmans. Les sociétés du Maghreb se ferment et nous savons moins ce qu’elles sont aujourd’hui qu’en 1960. En Algérie, on peut être condamné à de la prison pour avoir possédé chez soi un Coran avec une page déchirée. Au Maroc, pour avoir eu des relations extraconjugales.

L’intégration passée ne s’est pas faite sans douleur ni violences…

Quand j’étais au lycée, la guerre d’Espagne était une passion française, on était irrigués par l’histoire des 500 000 réfugiés républicains. On pleurait le coup d’Etat des militaires chiliens contre la démocratie. On vibrait aux soubresauts de la révolution des œillets au Portugal. On s’interrogeait pour savoir pourquoi l’autogestion n’avait pas marché en Algérie. Ce qui se passe au Soudan ou au Pakistan intéresse peu les Européens, encore moins les jeunes. L’éloignement culturel, historique, la dépolitisation font obstacle à une compréhension réciproque.

L’islam est-il un obstacle ​?

L’identité profonde, la seule qui reste chez beaucoup d’immigrés après l’échec des nationalismes arabes, des courants laïques, de l’utopie communiste ou des tentatives démocratiques, c’est l’identité religieuse crispée dans une orthodoxie littéraliste. Celle-ci est instrumentalisée par des Etats pour contrôler les diasporas. Le président turc Erdogan qualifie l’intégration de « ​crime contre l’humanité ​», envoie en Europe des cadres religieux munis de passeports diplomatiques et appelle les femmes à rester à la maison pour enfanter. Cette pression politico-religieuse extérieure alimente des involutions intérieures. Dans certains quartiers, les mosquées sont devenues les lieux où l’on retrouve une dignité, un horizon. Des prédicateurs et des « ​imams Internet ​» en tirent parti pour s’opposer aux « ​valeurs occidentales ​».

« L’identité profonde, la seule qui reste chez beaucoup d’immigrés, c’est l’identité religieuse crispée dans une orthodoxie littéraliste. Celle-ci est instrumentalisée par des Etats pour contrôler les diasporas »

Marine Le Pen a-t-elle raison de dénoncer ensemble immigration et islamisme ​?

On ne peut nier qu’une partie de l’immigration se vit comme hostile à notre mode de vie. Mais une minorité de l’immigration n’est pas l’immigration. L’erreur des extrêmes est de globaliser en permanence. Les situations n’ont rien à voir selon les pays d’origine, les catégories, les communautés… Il y a des arrivées qui relèvent d’un droit acquis, comme le regroupement familial. Doit-on empêcher un Français de vivre avec qui il veut ​? Il y a une immigration qui comble nos pénuries. En 2019, la France a donné droit au séjour à 38 000 travailleurs pour exercer dans les métiers qui ne trouvent pas preneurs parmi les résidents. En Corse, pour sauver la saison des clémentines, il a fallu organiser un pont aérien avec près d’un millier de saisonniers marocains. Sur 215 000 médecins exerçant en France, plus de 30 000 le font avec un diplôme étranger. Jusqu’au tiers des médecins formés au Cameroun, au Congo, au Sénégal ou au Maghreb s’expatrient chez nous. Cela a affaibli les systèmes de santé de ces pays, alors que le numerus clausus empêchait des jeunes nés ici d’accéder aux études de médecine.

La critique inverse est que la France s’est repliée. Qu’en est-il ​?

Notre pays reste une société accueillante et résiliente. La France est la championne du monde des mariages mixtes. Le mélange est, avec le droit du sol, ancré dans notre histoire. Nous régularisons tous les ans entre 30 000 et 35 000 sans-papiers qui ont trouvé les moyens de s’insérer dans la société. Plus d’un tiers des immigrés, soit 2,5 millions, ont obtenu la nationalité. En Italie, il faut être né et avoir vécu jusqu’à sa majorité dans le pays pour être naturalisé. En Espagne ou aux Pays-Bas, celui qui souhaite acquérir la nationalité doit renoncer à la sienne. Pas en France. Pour des titres de long séjour ou certains visas, l’Allemagne, l’Angleterre ou l’Autriche font passer un test linguistique. Pas la France. L’idée qu’il faut permettre à tous ceux qui veulent s’installer ici et maintenant de le faire est une utopie qui ne peut provoquer que du chaos. Une hospitalité pour tous devient une hospitalité pour personne.

Plus de 300 000 personnes vivent en France illégalement, moins de 30 000 sont renvoyés chaque année. Après vingt lois sur l’immigration en trente ans, en faut-il une nouvelle ​?

Ce qui est certain, c’est que le droit français n’est pas en Europe le plus restrictif. La France ouvre l’hébergement d’urgence à ceux qui en ont besoin, même les déboutés, ce qui n’est pas le cas partout. Elle prend en charge les soins des clandestins au-delà de l’urgence engageant le pronostic vital, contrairement à l’Italie, au Royaume-Uni, à la Suède ou à l’Allemagne. Plus de 30 000 étrangers malades venant du Maghreb, d’Afrique, ou même des Etats-Unis séjournent en France pour des soins auxquels ils n’ont pas accès dans leur pays. C’est une particularité sans équivalent, à part en Belgique. Pour les éloignements, la rétention administrative peut durer 90 jours en France, contre 6 mois en Allemagne et un an en Angleterre. Mais la principale difficulté reste la réticence des pays d’origine à accepter leurs ressortissants.

 

Islamisme : Macron reconnaît les liens entre immigration clandestine et terrorisme

Islamisme : Macron reconnaît les  liens entre immigration clandestine et terrorisme

 

Enfin sans doute conscient que l’opinion publique ne tolère plus le laxisme en matière de terrorisme et d’islamisme, Macron commence à faire de cette question une priorité alors que depuis trois ans il l’avait ignorée. Macron a sans doute pris connaissance de ce sondage terrible pour lui qui montre que 80 à 90 % de l’opinion souhaitent l’expulsion des étrangers lorsqu’ils sont fichés et la déchéance de nationalité pour les binationaux délinquants.

Le problème c’est que Macron délocalise la problématique au plan européen. Certes le problème de Schengen mérite d’être sérieusement revu mais en attendant le pays doit être en capacité de contrôler ces flux migratoires surtout lorsqu’elles sont liées à l’islamisme. Macron est très attendu vis-à-vis de ses orientations relevant de la responsabilité nationale. Il ne pourra sous-traiter totalement la question migratoire et la sécurité des frontières à l’Europe

Macron  a dit souhaiter la création d’«un véritable Conseil de sécurité intérieur», sorte de Conseil commun des ministres de l’Intérieur, inspiré de ce qui existe déjà pour entre leurs collègues de l’Économie et des Finances. Si elle voit le jour, cette instance devra permettre de fluidifier et mieux coordonner leurs actions des Vingt-Sept.

Estimant enfin que «réformer Schengen, c’est permettre la liberté en sécurité », le président de la République s’est dit aussi déterminé à «partager» son ambition «avec l’ensemble de (ses) collègues» européens dans les prochains jours, «pour pouvoir avancer» rapidement «en la matière». «Les opinions publiques des États confrontés à la menace terroriste ne pourront longtemps accepter le maintien de nos frontières ouvertes si nous ne réformons pas en profondeur l’espace Schengen», a-t-il conclu.

Islamisme : Macron se réveille à propos des liens entre immigration clandestine et terrorisme

Islamisme : Macron se réveille à propos des liens entre immigration clandestine et terrorisme

 

Enfin sans doute conscient que l’opinion publique ne tolère plus le laxisme en matière de terrorisme et d’islamisme, Macron commence à faire de cette question une priorité alors que depuis trois ans il l’avait ignorée. Macron a sans doute pris connaissance de ce sondage terrible pour lui qui montre que 80 à 90 % de l’opinion souhaitent l’expulsion des étrangers lorsqu’ils sont fichés et la déchéance de nationalité pour les binationaux délinquants.

Le problème c’est que Macon délocalise la problématique au plan européen. Certes le problème de Schengen mérite d’être sérieusement revu mais en attendant le pays doit être en capacité de contrôler ces flux migratoires surtout lorsqu’elles sont liées à l’islamisme. Macron est très attendu vis-à-vis de ses orientations relevant de la responsabilité nationale. Il ne pourra sous-traiter totalement la question migratoire et la sécurité des frontières à l’Europe

Macron  a dit souhaiter la création d’«un véritable Conseil de sécurité intérieur», sorte de Conseil commun des ministres de l’Intérieur, inspiré de ce qui existe déjà pour entre leurs collègues de l’Économie et des Finances. Si elle voit le jour, cette instance devra permettre de fluidifier et mieux coordonner leurs actions des Vingt-Sept.

Estimant enfin que «réformer Schengen, c’est permettre la liberté en sécurité », le président de la République s’est dit aussi déterminé à «partager» son ambition «avec l’ensemble de (ses) collègues» européens dans les prochains jours, «pour pouvoir avancer» rapidement «en la matière». «Les opinions publiques des États confrontés à la menace terroriste ne pourront longtemps accepter le maintien de nos frontières ouvertes si nous ne réformons pas en profondeur l’espace Schengen», a-t-il conclu.

Régulation de l’immigration : l’enfumage des quotas

  • Immigration : l’enfumage des quotas

 

  • Le premier aspect de cet  enfumage, c’est que son objectif est trouble. S’agit-il de limiter l’immigration et en même temps de satisfaire les besoins économiques. C’est  le fameux en même temps de Macron. Ce dernier lors de sa campagne électorale à démoli le concept même des quotas professionnels pour aujourd’hui se rapprocher de thèses plus droitières. Mais des quotas économiques qui ne représentent pas grand-chose par rapport à l’ensemble de l’immigration. En effet l’immigration totale représente entre 250 000 et 300 000 personnes tandis que l’immigration économique elle ne concerne que 30 000 migrants  . Alors qu’on sait que nombre de visas touristiques par exemple viennent alimenter l’immigration clandestine, de même que les pseudos rapprochements familiaux. Au total, il y a autour de 400 000 immigrés illégaux avec un flux annuel de 40 à 50 000. En laissant le doute sur l’objectif même de la mesure : augmenter ou diminuer l’immigration, le gouvernement tente de faire taire les voix humanistes tout en donnant l’impression de satisfaire les plus droitiers. Bref, un enfumage qui au passage permet de mettre un voile pudique sur d’autres questions sociales ou sociétales comme par exemple la crise des banlieues ou les questions sociales.
  • L’idée des quotas est défendue de longue date par la droite et divise la majorité, qui s’inquiète d’un durcissement de la législation française, pour le droit d’asile notamment, alors qu’Emmanuel Macron dessine la perspective d’un nouveau duel avec la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, pour la présidentielle de 2022. “Nous sommes face à une grande hypocrisie : les secteurs de la restauration et du BTP ne fonctionnent pas sans l’immigration. Prétendre l’inverse est faux”, déclare le président dans une récente interview à Valeurs actuelles. “Je préfère avoir de la migration légale, enregistrée, sous quotas, pendant x années plutôt que du travail détaché dissimulé.”
  • La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a confirmé mardi sur BFM TV que le gouvernement travaillait à l’établissement d’”objectifs chiffrés” sur la base d’une liste de métiers dits “en tension” que la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) et Pôle emploi sont chargés de réactualiser.
  • La pire des contradictions c’est que certains immigrés sont indispensables à l’économie dans la mesure où des Français ne veulent plus assumer certaines tâches par exemple dans le BTP, dans la restauration ou dans l’agriculture. Cela pour des raisons sociales relatives aux rémunérations et aux conditions de travail mais aussi pour des questions culturelles qui font dédaigner le travail manuel en France.

 

Immigration : regroupement familial remis en cause

Immigration : regroupement familial remis en cause

Sans doute conscient de sa réformette concernant l’immigration professionnelle,  le gouvernement semble vouloir remettre en cause les conditions du regroupement familial. Une voie qui permet l’arrivée d’environ 100 000 personnes par an et qui donne lieu à certains détournements de la loi. Le gouvernement va revoir les conditions de l’immigration familiale pour lutter contre la fraude, a appris franceinfo mardi 5 novembre de sources gouvernementales, confirmant une information de RTL. Concernant le regroupement familial, le gouvernement souhaite resserrer certains critères, notamment celui des « liens personnels et familiaux ». Actuellement, il est encadré par une circulaire de 2004, qui sera entièrement remaniée, précisent ces sources gouvernementales.

Le gouvernement veut aussi lutter contre la fraude sur les titres de séjour de parents d’enfants français. Depuis 2006, la loi prévoit déjà un délit dit de « paternité de complaisance », c’est-à-dire le fait de reconnaître un enfant aux seules fins d’obtenir, ou de faire obtenir par une autre personne, un titre de séjour.

Au total, l’immigration familiale a concerné 90 000 personnes en 2018. Edouard Philippe doit annoncer mercredi 6 novembre une série de vingt mesures, à l’issue d’un Comité interministériel sur l’immigration.

Immigration : l’enfumage des quotas

Immigration : l’enfumage des quotas

 

Le premier aspect de cet  enfumage c’est que son objectif est trouble. S’agit-il de limiter l’immigration et en même temps de satisfaire les besoins économiques. C’est  le fameux en même temps de Macron. Ce dernier lors de sa campagne électorale à démoli le concept même des quotas professionnels pour aujourd’hui se rapprocher de thèses plus droitières. Mais des quotas économiques qui ne représentent pas grand-chose par rapport à l’ensemble de l’immigration. En effet l’immigration totale représente entre 250 000 et 300 000 personnes tandis que l’immigration économique elle ne concerne que 30 000 migrants  . Alors qu’on sait que nombre de visas touristiques par exemple viennent alimenter l’immigration clandestine, de même que les pseudos rapprochements familiaux. Au total, il y a autour de 400 000 immigrés illégaux avec un flux annuel de 40 à 50 000. En laissant le doute sur l’objectif même de la mesure : augmenter ou diminuer l’immigration, le gouvernement tente de faire taire les voix humanistes tout en donnant l’impression de satisfaire les plus droitiers. Bref, un enfumage qui au passage permet de mettre un voile pudique sur d’autres questions sociales ou sociétales comme par exemple la crise des banlieues ou les questions sociales.

L’idée des quotas est défendue de longue date par la droite et divise la majorité, qui s’inquiète d’un durcissement de la législation française, pour le droit d’asile notamment, alors qu’Emmanuel Macron dessine la perspective d’un nouveau duel avec la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, pour la présidentielle de 2022. “Nous sommes face à une grande hypocrisie : les secteurs de la restauration et du BTP ne fonctionnent pas sans l’immigration. Prétendre l’inverse est faux”, déclare le président dans une récente interview à Valeurs actuelles. “Je préfère avoir de la migration légale, enregistrée, sous quotas, pendant x années plutôt que du travail détaché dissimulé.”

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a confirmé mardi sur BFM TV que le gouvernement travaillait à l’établissement d’”objectifs chiffrés” sur la base d’une liste de métiers dits “en tension” que la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) et Pôle emploi sont chargés de réactualiser.

La pire des contradictions c’est que certains immigrés sont indispensables à l’économie dans la mesure où des Français ne veulent plus assumer certaines tâches par exemple dans le BTP, dans la restauration ou dans l’agriculture. Cela pour des raisons sociales relatives aux rémunérations et aux conditions de travail mais aussi pour des questions culturelles qui font dédaigner le travail manuel en France.

Immigration : une nouvelle politique ! (Amélie de Montchalin )

Immigration :  une nouvelle politique ! (Amélie de Montchalin )

 

Amélie de Montchanin, aussi secrétaire d’État aux affaires européennes est un peu l’archétype du responsable macroniste  atterri  là  un peu par hasard sans réelle compétence et sans réelle légitimité. Ainsi lors de l’émission du Grand rendez-vous , elle a  débité banalités et contrevérités habituelles sur  l’immigration. Pour elle, le gouvernement a mis en place une nouvelle politique qui se veut plus rigoureuse. Et d’affirmer qu’en un an, « on a augmenté de 44% le nombre de laissez-passer consulaires », .

Les laissez-passer consulaires sont ces procédures diplomatiques permettant à une personne en situation de devoir quitter le territoire français d’avoir des papiers pour rejoindre son pays d’origine. Selon la secrétaire d’État, « un peu moins de 3.000″ ont été émis sur les neuf premiers mois de l’année, soit une augmentation de près de moitié par rapport à 2018. Un chiffre de 44 % qui peut faire impression si on oublie la dimension du problème. En effet les migrations illégales représentent autour de 400 000 personnes avec un flux annuel de l’ordre de 40 000. Sur la même tendance on aura donc reconduit à la frontière ou dans le pays d’origine 4000 personnes. De quoi laisser interrogatif sur le caractère évoqué par la ministre aristocrate qui  a sans doute rarement fréquenté les milieux de l’immigration ou même étudié les dossiers

La jeune  macaroniste compte aussi sur une « nouvelle politique « d’aide au développement. Une aide en hausse qui passerait à 0.55% au lieu de 0,70% promis depuis des décennies. Observons que  laide globale a plutôt diminué .

L’aide au développement a connu une baisse de 2,7% l’an dernier par rapport à 2017, pour s’établir à 149,3 milliards de dollars, a indiqué l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), qui a constaté que «l’aide bilatérale» accordée aux pays les moins avancés a baissé de 3% et qu’elle a même chuté de 4% pour l’Afrique. . Selon cette nouvelle méthode, le montant de l’aide au développement s’est élevé à 153 milliards de dollars l’an dernier.

«Cet affaiblissement de l’aide publique est particulièrement inquiétant car il fait suite à des données montrant que les apports privés en faveur du développement diminuent également», a regretté le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, cité dans un communiqué.

«Les pays donateurs ne tiennent pas leur engagement en faveur d’une augmentation du financement du développement pris en 2015, ce qui augure mal de notre capacité à concrétiser les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030», a-t-il prévenu.

Cette baisse de l’aide des pays plus riches aux plus défavorisés est également jugée «alarmante» par Julie Seghers, de l’organisation Oxfam international.

«L’aide totale accordée par les pays riches en 2018 n’est qu’à peine supérieure à la fortune de l’homme le plus riche du monde, Jeff Bezos (…). Il est scandaleux que la plupart des pays riches ne parviennent toujours pas à atteindre le niveau d’aide au développement promis il y a plus de 50 ans». Un particularité pour la France, seulement 2% de aide au développement passent par les ONG, le reste se perd dans les sables de la diplomatie et de la corruption.

 

Selon les chiffres de l’OCDE, l’aide au développement de la France a rebondi de 4,4% l’an dernier «en raison d’une augmentation globale de ses programmes d’aides» à 12,2 milliards de dollars. Avec 0,43% du Revenu national brut (RNB), elle reste encore loin de l’objectif de 0,7% recommandé par les Nations unies.

Plusieurs pays l’ont atteint voire dépassé: la Suède (1,04%), le Luxembourg (0,98%), la Norvège (0,94%), le Danemark (0,72%) et le Royaume-Uni (0,7%). En dehors des pays membres de l’OCDE, la Turquie avec 1,1% et les Emirats arabes unis avec 0,95% ont eux aussi dépassé l’objectif.

Pour Friederike Röder, directrice UE et France de l’ONG One, citée dans un communiqué, «ces chiffres confirment la tendance à la hausse amorcée par la France, mais c’est encore trop timide, et elle prend de plus en plus de retard».

«La France doit intensifier ses efforts dès maintenant pour atteindre l’objectif fixé par le président de la République d’allouer 0,55% du RNB à l’APD d’ici à 2022. C’est d’autant plus nécessaire en cette année de présidence du G7, alors que d’autres pays donateurs se désengagent et que la coopération internationale est remise en cause par certains», a-t-elle insisté.

Cette hausse est due à un changement d’habitudes entre les pays d’origine des demandeurs d’asile et la France, selon Amélie de Montchalin. Pendant longtemps, c’était « compliqué ». « Pendant des années, les pays d’origine nous disaient : ‘pourquoi devrais-je reconnaître un citoyen si je n’ai pas les moyens de le faire travailler, de le former’ », relate la secrétaire d’État.  »Notre politique désormais, c’est du donnant-donnant », poursuit-elle avec une naïveté et ou une mauvaise foi désarmante.

Immigration: les quotas, réponse trop partielle

Immigration: les quotas, réponse trop partielle

 

Il y a évidemment des arrière-pensées politiques derrière ce débat relativement bâclé de l’assemblée nationale. Première observation, le thème est très mal choisi, pour preuve il n’aboutit qu’à une mini proposition du Premier ministre- qui porte sur 250 000 personnes environ quand les seuls visas touristiques représentent  environ 3.5 millions de personnes (pas tous évidement des immigrés) et qu’il faut ajouter les autres filières. Or cette proposition de quota concernera l’immigration légale quand la vraie question est celle de l’immigration illégale autrement plus importante (400 000 ?). Par ailleurs et surtout, la question centrale n’est pas celle de l’immigration mais celle de l’intégration qui vise une population d’origine étrangère beaucoup plus large dont trop ne parviennent pas à s’intégrer. Mais cette question bien traitée dans le rapport Borloo notamment à travers les banlieues a été balayée d’un revers de main par Macron qui a même humilié en public son auteur. La menace vient surtout du refus d’une partie de la population d’origine étrangère d’accepter les règles et les valeurs républicaines. Tout cela sur fond de communautarisme, de radicalisme, de pauvreté, de dérive religieuse et de trafic de drogue. Un thème donc très mal posé et traité uniquement en prévision des prochaines échéances électorales. En outre, une question pleine d’hypocrisie car la mise à l’index des étrangers permet de faire l’impasse sur le problème de l’intégration d’une partie de la population aujourd’hui devenue française. Dernière observation, les quotas même sur-le-champ réduit de l’immigration légale ne répondent pas à l’enjeu :

En 2018, 256.000 entrées régulières (90.000 par la voie de l’immigration familiale, 83.000 étudiants, 33.000 pour des motifs économiques).

“La question d’un pilotage par objectifs de l’admission au séjour n’est pas ‘taboue’. Je n’ai pas peur de réfléchir à l’idée de ‘quotas’”, a souligné Edouard Philippe, évoquant la possibilité de “fixer chaque année des objectifs d’attraction de compétences rares et de talents». On est loin de l’enjeu ! Et ne parlons pas de l’impasse sur l’aide au développement, le levier le plus fondamental pour maintenir les populations sur place.

Quotas Immigration: le faux débat

Quotas Immigration: le faux débat

 

Il y a évidemment des arrières pensées politiques derrière ce débat relativement bâclé de l’assemblée nationale. Première observation, le thème est très mal choisi, pour preuve il n’aboutit qu’à une mini proposition du Premier ministre- qui porte sur 250 ooo personnes environ quand les seuls visas touristiques représentent  environ 3.5 millions de personnes ( pas tous évidement des immigrès)et qu’il faut ajouter les autres filières. Or cette proposition concernera l’immigration légale quand la vraie question est celle de l’immigration illégale autrement plus importante (400 000 ?). Par ailleurs et surtout, la question centrale n’est pas celle de l’immigration mais celle de l’intégration qui vise une population d’origine étrangère beaucoup plus large dont trop ne parviennent pas à s’intégrer. Mais Par cette question bien traitée dans le rapport Borloo notamment à travers les banlieues a été balayée d’un revers de main par Macron qui d’une certaine manière a même humilié en public son auteur. La menace vient surtout du refus d’une partie de la population d’origine étrangère d’accepter les règles et les valeurs républicaines. Tout cela sur fond de communautarisme, de radicalisme, de pauvreté, de dérive religieuse et de trafic de drogue. Un thème donc très mal posé et traité uniquement en prévision des prochaines échéances électorales. En outre, une question pleine d’hypocrisie car la mise à l’index des étrangers permet de faire l’impasse sur le problème de l’intégration d’une partie de la population aujourd’hui devenue française. Dernière observation, les quotas même sur-le-champ réduit de l’immigration légale ne répondent pas à l’enjeu :

En 2018 256.000 entrées régulières (90.000 par la voie de l’immigration familiale, 83.000 étudiants, 33.000 pour des motifs économiques).

“La question d’un pilotage par objectifs de l’admission au séjour n’est pas ‘taboue’. Je n’ai pas peur de réfléchir à l’idée de ‘quotas’”, a souligné Edouard Philippe, évoquant la possibilité de “fixer chaque année des objectifs d’attraction de compétences rares et de talents». On est loin de l’enjeu ! Et ne parlons pas de l’impasse sur l’aide au développement, le levier le plus fondamental pour maintenir les populations sur place.

Immigration : les propos de voyou de Castaner sur les O.N.G.

Immigration : les propos de voyou de Castaner sur les O.N.G.

Castaner, le ministre de l’intérieur, a conservé de son passé certaines attitudes du milieu avec ses caricatures indignes. Ainsi quand il a considéré que tous les gilets jaunes venaient dans des manifestations « pour tuer ». Cette fois il s’attaque aux O.N.G. considérant qu’elles  ou un rôle essentiel pour aider les passeurs. S’il est exact que les passeurs, eux, tiennent compte des services de secours des états ou des O.N.G., il est tout à fait honteux d’assurer que les O.N.G. sont complices. Les passeurs savent que les migrants lâchés en pleine mer pourront éventuellement être secourus, c’est une évidence notamment lorsqu’il ne fournisse même pas le carburant nécessaire à la totalité du voyage. Inversement les O.N.G. ne sont coupables de rien, elles assument simplement l’objet social de leur organisation en portant secours comme le font d’ailleurs les Etats eux-mêmes. Dans la crise des gilets jaunes on a déjà mesuré l’incapacité de Castaner  à prendre la hauteur nécessaire et les mesures adaptées. En permanence il s’est davantage situé comme un militant que comme un gestionnaire de l’ordre public. Le problème avec Castaner,  c’est qu’il ne parvient pas à maîtriser sa fonction et se réfugie en permanence dans la provocation pour masquer son insuffisance. Cette fois évidemment Castaner  essaye de séduire les électeurs de l’extrême droite sans doute pour sauver la liste en marche menacée par la liste rassemblement national. La déclaration de Castaner  a d’ailleurs été récupérée par le rassemblement national « .  La tête de liste du RN pour les élections européennes Jordan Bardella s’est attribué l’antériorité de ces propos, en ironisant sur le fait que son parti avait « eu raison un peu tôt ».

« Les responsables des morts de la Méditerranée sont tous ceux qui incitent à l’immigration massive dans notre pays et qui font croire à ces populations qu’en venant sur le territoire européen, ils y trouveront un eldorado », a affirmé Jordan Bardella, au « Grand rendez-vous » d’Europe 1 / CNews / Les Echos.

Le député LR Eric Ciotti avait salué vendredi « le courage des mots » de Christophe Castaner, mais fustigé « la faiblesse de (son) action » en rappelant que la France avait accueilli « 42 migrants débarqués par l’ONG SeaWatch et autorisé l’Aquarius de SOS Méditerranée à faire escale à Marseille ».

À l’inverse, Yannick Jadot, tête de liste EELV aux Européennes, s’est dit « profondément choqué » par les propos de Christophe Castaner, qui met « le doigt sur les associations qui sauvent les vies » et « en même temps (…) organise le maintien des migrants dans le désert libyen avec les milices libyennes ». Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a exprimé sur France Inter sa « honte », en expliquant que « le grand défi n’est pas là »: « S’il y a un réchauffement climatique ce n’est pas 300 (personnes) avec l’Aquarius qui vont arriver mais des centaines de millions, (…) parce qu’il y aura des guerres climatiques ».
Tête de liste LFI, Manon Aubry a estimé sur Twitter que la cheffe du RN Marine Le Pen, Jordan Bardella ainsi que le ministre italien de l’Intérieur et chef de la Ligue (extrême droite) Matteo Salvini « n’auraient pas dit mieux » que Christophe Castaner. Pour Castaner, secourir des naufragés sur le point de se noyer et sauver l’honneur d’une Europe incapable d’assurer l’accueil coordonné des exilés, c’est être complice des passeurs. Le Pen, Bardella et Salvini n’auraient pas dit mieux.  La veille à Toulouse, la tête de liste de Place publique-PS Raphaël Glucksmann avait aussi dit sa « honte » d’entendre Christophe Castaner reprendre des mots de Matteo Salvini. L’association SOS Méditerranée a récusé à plusieurs reprises être « complice de réseaux de passeurs, de trafic d’êtres humains », promettant d’attaquer en diffamation ceux qui « criminalisaient » ses actions.  Le président Emmanuel Macron avait aussi critiqué en juin dernier à Rome le rôle des ONG qui « (font) le jeu des passeurs en réduisant le coût du passage ».

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