Archive pour le Tag 'il'

Il y a autre chose à faire que la réforme des retraites (Jacques Attali)

Il y a autre chose à faire que la réforme des retraites (Jacques Attali)

L’économiste et écrivain a déclaré sur BFMTV que d’autres « priorités » dans notre société étaient, selon lui, plus urgentes qu’une réforme sur les retraites.

« Dans le peu de temps dont dispose le président de la République pour agir, ce n’était pas la priorité », a-t-il déclaré.
Lui, qui avait proposé la retraite à points en 2008, considère aujourd’hui que « des vraies priorités passent avant les retraites ». « Notre éducation va très mal, notre système de santé est catastrophique, les échéances climatiques sont immenses, les services publics vont très mal, les institutions sont à réformer », a-t-il expliqué.

Jacques Attali a alors mentionné les 13 milliards d’euros qui manqueraient, selon le gouvernement, au système des retraites en 2030 si la réforme n’entrait pas en vigueur au plus vite.
« Je préfère mille fois mettre 13 milliards sur l’éducation que sur un hypothétique déficit des retraites », a plaidé l’écrivain, qui a tout de même concédé qu’il fallait « peut-être faire quelque chose sur les retraites ».
Ces milliards potentiels de déficit, Jacques Attali serait allé les « chercher dans les impôts sur les plus riches », même s’il ne croit pas à la taxation sur les superprofits.

Quoiqu’il arrive, l’économiste de 79 ans a déploré la démarche du gouvernement de récupérer cette somme via le système de retraites. « Quand on trouve facilement 500 milliards pour des tas de choses sans grande difficulté, on aurait peut-être pu en chercher pour les retraites », a-t-il suggéré.

Il faut doubler l’aide à l’Ukraine

Il faut doubler l’aide à l’Ukraine

 

 

Olha Stefanychyna est vice-première ministre chargée de l’Intégration européenne et euroatlantique demande le doublement de l’aide militaire. Elle csnstate la nouvelle stratégie russe qui consiste à sacrifier des millier et des milliers d’hommes de son armée pour repérer l’artillerrie ukrainienne.( info Figaro)

Quelle est la situation militaire à Soledar ?

Olha STEFANYCHYNA.- La ville est encerclée, mais notre armée se bat et contrôle toujours certaines zones, malgré des pertes très importantes. Le président Zelensky a alerté les dirigeants mondiaux sur une future escalade militaire russe, pas seulement dans l’est de l’Ukraine. Nous assistons à la lente mise en place de cette nouvelle tactique.

Comment l’armée ukrainienne se prépare-t-elle pour le printemps et les opérations militaires à venir ?

L’armée ukrainienne se prépare pour la victoire, quelle que soit la saison. Pour les opérations, chaque planification dépend directement du soutien militaire fourni à l’Ukraine. Il est significatif, mais doit, au moins, être doublé pour que nous puissions planifier…

 

Ukraine : Il faut finir la guerre d’après le groupe de réflexions Mars !


Ukraine : Il faut finir la guerre d’après le groupe de réflexions Mars.

Le groupe de réflexions mars insiste assez lourdement sur le fait qu’une guerre doit se terminer et espère les pressions des États-Unis pour mettre fin au carnage en Ukraine.

Un article intéressant de la part d’un groupe qu’on a connu plus pertinent dans ses analyses et ses propositions. En effet, c’est une banalité que d’indiquer qu’une guerre doit se terminer. Mais c’est une erreur dans le moment présent de suggérer que l’Ukraine accepte dès maintenant de perdre des territoires. En outre, l’indulgence accordée à Poutine mérite largement discussion sans parler du quitus donné à Macron .

« La priorité n’est donc pas d’écraser la Russie (encore une fois, c’est impossible à cause de la dissuasion nucléaire), mais de lui faire admettre que l’Ukraine a le droit de choisir son destin. En contrepartie, les Occidentaux doivent admettre que la Russie aussi a le droit de choisir son destin » (Le groupe de réflexions Mars) .

L’idéal, ce serait que le Kremlin renonce à sa guerre en Ukraine, admette ses erreurs dans l’analyse des rapports de force et retire ses forces armées de l’autre côté des frontières internationalement reconnues. L’idéal, ç’eût été qu’il existât depuis 30 ans une architecture européenne de sécurité associant l’OTAN, les pays neutres, la Russie et tous les États issus de la disparition de l’Union soviétique en 1991. L’idéal, c’est une Europe stratégiquement autonome ayant maintenu depuis 30 ans son investissement de défense à 3% du PIB en dépit de la dissolution du Pacte de Varsovie.

La réalité, c’est que l’Europe a désarmé depuis 30 ans au point d’avoir complètement abandonné sa sécurité à l’allié américain, qui n’a aucun intérêt à encourager l’autonomie stratégique européenne ni une architecture européenne de sécurité comprenant la Russie. La réalité, c’est que la Russie a formellement annexé la Crimée, le Donbass et la région de Kherson à la suite d’une conquête militaire qu’elle n’a aucunement l’intention d’abandonner. La réalité, c’est une Ukraine économiquement dévastée et démographiquement ravagée, dont la population qui n’a pas fui s’apprête à vivre un hiver dans des conditions épouvantables. La réalité, c’est avant tout 45 millions de victimes d’erreurs politiques et d’échecs diplomatiques depuis 30 ans.

Faut-il persévérer dans l’erreur ? Faut-il continuer à encourager les dirigeants ukrainiens dans l’illusion d’une victoire militaire définitive ? Faut-il continuer à promettre la corde à Poutine et l’acculer au fond du ring ? Dans toutes les guerres arrive un moment où les belligérants sont trop usés pour accorder le moindre crédit aux nationalistes qui continuent à prêcher la guerre. Le président Macron sait que ce moment viendra, même s’il est encore trop tôt. Mais il a le courage de le dire, quitte à essuyer les quolibets de 27 nains. C’est ce qui s’appelle le courage moral en politique : partir du réel au lieu de flatter les illusions nationalistes et de fuir dans l’idéal.

Un jour viendra où les Américains signifieront aux Ukrainiens qu’il est temps d’en finir. La confusion de la semaine dernière entre les déclarations du président Biden et les dénégations de son administration montre que tout le monde n’est pas encore prêt à cela à Washington, mais le signal est donné. Pour paraphraser Thorez, il faut savoir arrêter une guerre. Surtout quand on sait qu’il n’y aura jamais de vainqueur, mais toujours plus de victimes.

Dans un lapsus révélateur du manque de sérieux et de crédibilité des dirigeants de l’UE, Ursula Von der Leyen a révélé le 30 novembre le chiffre de 100.000 pertes militaires ukrainiennes. Ce qui est inquiétant, ce n’est pas qu’elle confonde morts et blessés, soldats et officiers, même si cela montre qu’elle n’a rien retenu de son passage à la tête de la Bundeswehr, il est vrai marqué par les scandales.
Mais ce faisant, elle compromet une information confidentielle que les Ukrainiens ne souhaitent pas révéler (ils ont immédiatement allumé un contre-feu en poussant le chiffre de 13.000 morts) dans la mesure où il place les pertes ukrainiennes au même niveau que les pertes russes, ce qui n’est pas normal en position défensive. Mais on sait que les combats du printemps dans le Donbass ont été extrêmement meurtriers avant le lancement de la contre-offensive d’été.

La réalité, c’est qu’avec un tel niveau de pertes, les forces armées ukrainiennes ne parviendront jamais à repousser l’envahisseur de l’autre côté de la frontière. Les forces d’occupation russes ont beau être corrompues, mal commandées, mal équipées, mal entraînées et démoralisées, elles ne se sont pas effondrées. Elles perdent batailles sur batailles, mais elles n’ont pas perdu la guerre et ne peuvent pas la perdre, parce que la dissuasion nucléaire les protège d’un effondrement final.

La réalité, c’est que la guerre russe en Ukraine dépend moins de succès tactiques que d’une confrontation multi-domaines. Il faut relire Clausewitz : la guerre n’est pas une fin en soi. Il existe toujours des buts de guerre qui tendent vers un état final recherché différent de la situation d’avant-guerre, que les belligérants finiront par appeler « paix ». Ce sera une certaine forme de paix, un nouvel ordre plus ou moins stable ou chaotique, et certainement une nouvelle ère dans les relations internationales.

La réalité, c’est que la Russie ayant déclenché la guerre, c’est le pouvoir russe qui détient la clé de l’avenir de l’Ukraine. Il n’y aura jamais de paix sans prise en compte de cette réalité. Il faut donc aider le Kremlin à comprendre en quoi il s’est trompé plutôt que de l’acculer dans une impasse stratégique dont il ne pourra sortir qu’en agitant la menace nucléaire.

Les Russes sont tombés dans le piège de leur propre propagande qui refuse d’admettre que les Ukrainiens (après les Baltes, mais aussi les Géorgiens ou les Moldaves) puissent préférer la démocratie libérale occidentale aux régimes de démocratie formelle qui sont nés du démembrement de l’Union soviétique. Il est vrai que de nombreux intellectuels occidentaux les ont encouragés dans cette illusion. Dans son ouvrage controversé rédigé en réponse à la théorie de « la fin de l’Histoire », Le choc des civilisations et la refonte de l’ordre mondial (édité en 1996, 2011), Samuel P. Huntington estimait que « la violence entre Ukrainiens et Russes est peu probable. Il s’agit de deux peuples slaves, principalement orthodoxes, qui entretiennent des relations depuis des siècles, et parmi lesquels les mariages mixtes sont communs ».

Cette croyance ne prenait pas en compte la tentation des nouvelles générations de l’Ukraine de tourner leur regard exclusivement vers l’ouest, ce que la Constitution ukrainienne de 2019 a officialisé dans son Préambule et aux articles 85, 102, 116. L’agression russe de février dernier procède d’une erreur passéiste d’analyse anthropologique (les Ukrainiens sont des « Petits Russes » qui n’ont rien à voir avec l’Occident décadent) qui entraîne une succession d’erreurs tactiques commises face à une armée ukrainienne « otanisée » depuis 2014 (états-majors, formation des cadres, intégration dans des structures occidentales comme le commandement suprême de la transformation/SACT).

Il n’y aura pas de paix tant que les Russes n’admettront pas cette erreur d’analyse culturelle. La priorité n’est donc pas d’écraser la Russie (encore une fois, c’est impossible à cause de la dissuasion nucléaire), mais de lui faire admettre que l’Ukraine a le droit de choisir son destin. En contrepartie, les Occidentaux doivent admettre que la Russie aussi a le droit de choisir son destin. Cela passe par la construction d’une architecture européenne de sécurité qui apporte de vraies garanties de sécurité à la fois à l’Ukraine et à la Russie.
On voit mal aujourd’hui quelles garanties l’Ukraine pourrait accepter en-dehors du parapluie nucléaire de l’OTAN. Ce qui était un casus belli pour la Russie pourrait redevenir négociable à condition de renoncer aux préalables irréalistes que les Ukrainiens imposent à l’ouverture de négociations. Autrement dit, l’Ukraine ne peut espérer obtenir de garantie de sécurité sans renoncer en tout ou partie aux pertes territoriales subies depuis 2014.

Une paix durable pourrait résulter de l’abandon par la Russie de ses prétentions à contrôler l’Ukraine et de son refus de l’entrée de Kiev dans l’OTAN, en échange de la constitution d’une zone tampon démilitarisée dans le Donbass et sur la rive gauche du Dniepr rendant impossible le rétablissement de la souveraineté ukrainienne sur ces territoires, qui pourraient être administrés par l’ONU en attendant un référendum d’autodétermination et un destin proche de celui du Kosovo. Ce dont l’Ukraine a besoin, c’est de la garantie liée à l’appartenance à l’OTAN, et ce dont la Russie a besoin, c’est d’un éloignement de l’OTAN de ses frontières. D’une manière ou d’une autre, la solution s’appelle une zone tampon démilitarisée.

Nous entrerons alors dans une nouvelle ère, avec peut-être un nouveau rideau de fer le long du Donetsk et du Dniepr inférieur. Mais le pire n’est jamais sûr, à condition de chercher des solutions viables
——————————————————————————–
(*) Le groupe Mars, constitué d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire, se mobilise pour produire des analyses relatives aux enjeux concernant les intérêts stratégiques relatifs à l’industrie de défense et de sécurité et les choix technologiques et industriels qui sont à la base de la souveraineté de la France.

Il faut bannir les lois inutiles…et coûteuses

Il faut bannir les lois inutiles…et coûteuses

Jean-Louis Bourlanges, député MoDem , élu des Hauts-de-Seine ,proteste contre la boulimie législative dans l’Opinion : « On aura du mal à faire passer des lois mais ce n’est pas une mauvaise chose. J’ai toujours protesté ces cinq dernières années contre l’intoxication législative. On va donc réduire l’inflation normative car, comme le dit le Conseil d’Etat depuis des décennies, la loi bavarde. Nous avons moins besoin de lois que de changements réels. J’ai toujours le sentiment qu’un ministre embarrassé, quand il ne sait pas comment faire évoluer son administration, fabrique une loi. C’est souvent une stratégie d’esquive. »

Pour Jean-Louis Bourlanges, c’est bien la dépense publique qui devrait faire l’objet de toutes les attentions. « Sur le plan économique et financier, je suis un peu inquiet. Je vois se dessiner une sorte de consensus implicite qui sous-entend qu’au bout du compte, il ne faut pas faire tellement d’efforts. (…) Le second aspect de ce consensus, c’est de dire que l’argent public est fait pour couler à flots. Non. L’argent public n’est pas fait pour couler à flots. On a vraiment atteint, sinon dépassé, la limite du tolérable en matière de dépenses publiques. »

Sur le plan international, l’Otan, face à la menace russe, est en train de renaître et de se réinventer. « Il y avait une légère erreur de diagnostic de la part d’Emmanuel Macron, commente Jean-Louis Bourlanges : l’Otan n’était pas en état de mort cérébrale mais en coma profond ! On a eu un médecin diabolique qui nous a aidés à nous en sortir, Vladimir Poutine. Effectivement, à l’époque l’Otan ne savait plus à quoi elle servait, elle ne savait plus qui était son ennemi (…). On est dans une situation tout à fait différente, l’ennemi est clairement identifié et l’Otan attire. On a la Finlande et la Suède qui souhaitent rejoindre l’Otan, on réarme, on s’organise. Reste le problème de la Turquie, qui est compliqué. Est-ce une opposition de principe d’Erdogan à l’extension de l’Otan ou, plus vraisemblablement, un élément de chantage ? Depuis quelques années, la Turquie n’est pas un interlocuteur très clair et très fiable. »

J’ai toujours le sentiment qu’un ministre embarrassé, quand il ne sait pas comment faire évoluer son administration, fabrique une loi. C’est souvent une stratégie d’esquive. »
Pour Jean-Louis Bourlanges, c’est bien la dépense publique qui devrait faire l’objet de toutes les attentions. « Sur le plan économique et financier, je suis un peu inquiet. Je vois se dessiner une sorte de consensus implicite qui sous-entend qu’au bout du compte, il ne faut pas faire tellement d’efforts. (…) Le second aspect de ce consensus, c’est de dire que l’argent public est fait pour couler à flots. Non. L’argent public n’est pas fait pour couler à flots. On a vraiment atteint, sinon dépassé, la limite du tolérable en matière de dépenses publiques. »

Filière hydrogène : il faut 15 à 20 réacteurs nucléaires supplémentaires

Filière hydrogène : il faut 15 à 20 réacteurs nucléaires supplémentaires

L’avenir de la filière hydrogène dépend largement de l’énergie décarbonée qui est nécessaire pour sa production. « Ce n’est pas nos six réacteurs ou dix réacteurs qu’il faut faire si on a l’ambition de faire de l’hydrogène décarboné en France, il faut en faire 15 ou 20 », a estimé le patron de Total devant les députés de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, réunis ce 23 novembre pour « établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France ». Notons que la part de l’éolien étant marginale, autour de 6 % de la production actuellement, son augmentation serait bien incapable de répondre aux défis des besoins électriques

Alors que l’électricité représente actuellement 25% du mix énergétique de la France, cette part devrait passer à plus de 50% à l’horizon 2050 afin de décarboner l’économie. Pour produire suffisamment d’hydrogène localement, « il faut ajouter 50% de capacités [électriques, ndlr] de plus, d’après les calculs qu’on a faits, à l’horizon 2050. C’est énorme », estime Patrick Pouyanné. « C’est un vrai sujet. Il ne faut pas se tromper sur les trajectoires que l’on prend. Cela renvoie à des politiques locales », souligne-t-il.

France défend une production locale de l’hydrogène décarboné tandis que de nombreux pays, l’Allemagne en tête, entendent importer de très grands volumes d’hydrogène pour décarboner leur économie depuis des régions du monde disposant d’énergies renouvelables très compétitives. Alors que cette vision d’un commerce longue distance de la molécule verte ne fait pas l’unanimité, notamment pour des enjeux de souveraineté, elle suppose aussi de relever des défis techniques et économiques.

« L’économie de l’hydrogène n’est pas une économie simple, nous n’en sommes qu’au début », a-t-il reconnu. Selon lui, il faut avant tout comprendre la demande et en distinguer deux types : la demande locale pour décarboner des sites industriels, où la question de son transport ne se pose pas, et la demande dédiée à la mobilité terrestre, plus complexe à appréhender.
Hier, TotalEnergies et Air Liquide ont annoncé un partenariat autour de la production d’hydrogène sur la raffinerie de Grandpuits, actuellement en reconversion. Air liquide va investir 130 millions d’euros pour construire et exploiter une unité de production alimentée en partie par du biogaz issu de la bioraffinerie. Les quelque 20.000 tonnes d’hydrogène produits par an seront achetées par TotalEnergies et serviront surtout à la fabrication de « SAF », du carburant d’avion « durable » au bilan carbone inférieur à celui du kérosène.

Transition écologique: Pour Pisani-Ferry Il faut investir 70 milliards d’euros d’ici 2030

Transition écologique: Pour Pisani-Ferry Il faut investir 70 milliards d’euros d’ici 2030

L’économiste qui avait conseillé macro pour sa campagne électorale de 2017 estime qu’il faut combiner sobriété et investissements massifs pour la transition écologique.
Le directeur de l’institut Bruegel souligne que la France accuse un sérieux retard dans la transition.

L’économiste abandonne l’idée de maintenir le niveau de croissance et d’emploi. Il annonce clairement des sacrifices.Bref une vision peu optimiste de la transition écologique qui fait sans doute l’impasse sur les mutations structurelles de la consommation composée de plus en plus de services produisant valeur ajoutée et emplois. D’une certaine manière, l’économiste reprend l’idée de la  » fin de l’abondance » là où il faudrait sans doute davantage parler de mutation de la société et de l’économie.

Après des premiers travaux préalables menés sous l’égide de France Stratégie, un organisme de prospective rattaché à la cheffe du gouvernement, l’économiste a dévoilé une note d’étape avant un premier rapport plus complet qui doit être remis au début de l’année 2023. «Il y a un retard de la prise en compte de l’action climatique sur la croissance, l’inflation, les finances publiques et l’emploi. Le cadre présenté aujourd’hui est incomplet et non chiffré mais il est urgent de poser ces questions. Le rythme de la baisse des émissions par tête doit s’accélérer », a déclaré l’enseignant et pilier de la campagne d’Emmanuel Macron en 2017.

Le réchauffement climatique va entraîner des conséquences considérables sur le système économique actuel. « La transition est en train de bouleverser le capitalisme. Le capitalisme brun est complètement dépassé par le capitalisme vert. La valorisation boursière de Tesla dépasse largement celle de General Motors », a-t-il poursuivi lors d’une présentation à la presse ce mercredi 9 novembre.

L’un des principaux leviers de cette nécessaire transition est la substitution des énergies fossiles par des énergies décarbonées. Du côté de la demande, la transition énergétique va nécessiter un investissement de l’ordre de 2,5 points de produit intérieur brut (PIB) en 2030, soit environ 70 milliards d’euros selon les premiers résultats de travail intermédiaire avec, d’ici là, une montée en puissance du montant des sommes mises sur la table. Ces investissements publics et privés seront nécessaires pour atteindre les objectifs de réduction de 55% des émissions de CO2 d’ici 2030 et la neutralité carbone en 2050.

Aujourd’hui, les politiques climatiques en général et en particulier en France ne sont pas crédibles. La France est le seul pays de l’Union à 27 à ne pas tenir ses objectifs en matière de renouvelables. Il faut remédier à ces déficits », a déclaré le professeur d’économie.

Cette transition ne se fera pas sans une réorientation du progrès technique a averti l’économiste. « Il faut faire un effort important pour réorienter l’innovation vers une économie plus neutre climatiquement. Il faut faire un effort de réorientation de la recherche. Le rendement de l’effort de recherche va être limité au début », a poursuivi l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron.
La note adressée à la Première ministre évoque un effort accru et précoce de l’intervention publique en matière de recherche et développement « car le coût à changer de sentier sera d’autant plus élevé que l’économie aura continué à s’engager sur celui de l’innovation brune. »

Enfin, cette transition doit également mettre l’accent sur la sobriété. « Il faut donner un sens économique à la sobriété. Le débat sur la sobriété est encombré car il est associé à la décroissance. La sobriété fait partie de l’effort qu’il faut effectuer », souligne Jean-Pisani Ferry. Sur ce point la guerre en Ukraine a ravivé les débats sur la sobriété énergétique alors que la crise du gaz met en péril l’industrie du Vieux continent.

« A 10 ans, il ne faut pas se cacher que la transition va nécessiter des investissements et un choc négatif sur l’offre. Cela va affecter le PIB potentiel », poursuit Jean Pisani Ferry.
Pour parvenir à réduire ces émissions de CO2, « il faudra mettre au rebut des équipements. Cette transition va dévaloriser des compétences et des brevets. Il y aura une érosion des gains de productivité. Le résultat est une configuration inflationniste avec moins d’offre et plus de demande », résume l’économiste. « Il faut abandonner l’idée que la croissance verte est nécessairement créatrice d’activité et d’emplois. Certaines qualifications vont être rendues obsolètes. Il va donc falloir mettre en place des formations adaptées », ajoute-t-il. Face au chaos climatique, les prochaines années risquent d’être décisives.

Changement climatique: Il sera bientôt trop tard

 Changement climatique: Il sera bientôt trop tard

 

 

le journal Monde  échange avec,Magali Reghezza-Zitt, géographe,   membre du Haut Conseil pour le climat, qui évoque la réalité du réchauffement et des changements qu’il impose.

L’été 2022 sera-t-il celui du basculement ? La vague de chaleur en Europe, les incendies en Gironde, les sécheresses extrêmes illustrent une nouvelle fois à quel point les conséquences du changement climatiques sont incontournables. Mais comment faire face à ce défi majeur ?

Depuis l’accord de Paris sur le climat, en 2015, le consensus semble s’être établi : la quasi-totalité des pays du monde, les grandes entreprises, les banques, les collectivités locales se sont fixés pour objectif d’atteindre la « neutralité carbone » en 2050 pour limiter les effets de la catastrophe climatique. Cet horizon est ambitieux : concrètement, cela signifie que le monde doit se débarrasser en trente ans du pétrole, du gaz, du charbon, qui comptent encore pour 80 % de la consommation d’énergie. Cela demande des changements majeurs dans nos manières de vivre, de nous déplacer, de nous nourrir, de travailler, de nous chauffer.

 

Comment vivre dans un monde qui se réchauffe ? Montée des eaux, hausse des températures, incendies, événements climatiques extrêmes : tout cela est en train d’arriver – et arrivera, malgré tous les efforts que nous faisons pour limiter les conséquences du réchauffement. Comment faire quand on vit dans un territoire où on sait que dans dix ans, dans quinze ans, on ne pourra plus habiter ? Comment rendre nos villes habitables malgré les canicules ? Que vont devenir les vallées qui vivent du ski, les littoraux qui vivent du tourisme ? Pour répondre à ces questions, notre journaliste Nabil Wakim échange avec la géographe Magali Reghezza-Zitt, spécialiste de la grande crue de Paris de 1910, membre du Haut Conseil pour le climat depuis 2018 où elle porte notamment les réflexions sur la question de l’adaptation.

 

Vous dites que pour comprendre la question de l’adaptation au changement climatique, il faut s’imaginer qu’on regarde un album photo. Pourquoi ?

Le changement climatique, c’est une tendance de fond qui fait que l’atmosphère se réchauffe à l’échelle planétaire. Or, une tendance, on ne la voit pas. Quand on regarde un album photo, on remonte dix ans, quinze ans avant, on constate qu’on a changé. Sauf que tous les jours, quand on se regarde dans le miroir, on ne voit pas ces changements. Il y a la tendance qu’on est capable de mesurer sur plusieurs décennies. Et puis il y a ce que chacun d’entre nous voit, perçoit et vit. Sachant évidemment que ce qu’on voit du changement climatique, généralement, ce sont les extrêmes, les chocs.

Taïwan: non, il ne faut pas renoncer !

 Taïwan: non, il ne faut pas renoncer !

Taïwan est un symbole des principes proclamés par les Etats-Unis et leurs alliés face aux autocraties russe ou chinoise, analyse la chercheuse Valérie Niquet dans une tribune au « Monde ». Elle rappelle que céder aux injonctions de tels régimes constitue un risque majeur pour les équilibres stratégiques.

Acte justifié ou provocation ? Ambiguïté ou confusion ? La visite de Nancy Pelosi à Taïwan a soulevé de nombreuses questions qui touchent autant au positionnement des Etats-Unis avant cette visite qu’à celui de la République populaire de Chine (RPC). En se rendant à Taïwan, classée parmi les toutes premières démocraties en Asie, dont le modèle de démocratisation surtout, depuis la fin des années 1980, est une vraie réussite, après les années de dictature du Kouomintang, la présidente américaine de la Chambre des représentants met en pratique ses principes et ceux constamment proclamés par les Etats-Unis et leurs alliés contre l’offensive des autocraties russe ou chinoise, en Ukraine ou à Hongkong. Nancy Pelosi a par ailleurs constamment réaffirmé que la position des Etats-Unis sur l’unicité de la Chine n’avait pas changé.

Dans ce contexte, reprendre le discours chinois, qui assimile cette visite à une provocation inacceptable, renoncer peut-être demain à d’autres visites à Taïwan pour ne pas prendre le risque d’offenser les dirigeants chinois, remettre en question un mouvement général bienvenu qui a vu, depuis plusieurs mois, des délégations parlementaires de haut niveau se rendre à Taïwan, des Etats-Unis, mais aussi du Japon, d’Europe ou de France serait une erreur. Ce renoncement ne pourrait être qu’un encouragement à la Chine à accroître encore ses pressions, contre Taïwan mais aussi contre tout ce qui s’oppose aux prétentions hégémoniques de Pékin en Asie, en mer de Chine méridionale ou face au Japon autour des îles Senkaku. Comme l’histoire nous l’a appris, céder aux injonctions des régimes les plus agressifs constitue un risque majeur pour- les équilibres stratégiques globaux. On ne peut pas d’un côté dénoncer l’invasion russe de la Crimée, du Donbass puis de l’Ukraine, et condamner de l’autre toute visite à Taïwan comme une provocation inacceptable pour un régime chinois qui n’a par ailleurs jamais contrôlé l’île.

 

Pourtant, du côté américain, les hésitations de la Maison Blanche, des déclarations malheureuses de Joe Biden sur l’opposition du secrétariat d’Etat à la défense à cette visite – comme l’avait été sa hâte à déclarer que les Etats-Unis n’enverraient aucun militaire en Ukraine – ont pu encourager les dirigeants chinois à accentuer leurs pressions devant cette digue qui semblait lâcher. De même, ils s’interrogent peut-être sur l’ambiguïté stratégique américaine en cas d’agression contre Taïwan quand, après les déclarations de Joe Biden sur une aide militaire en cas d’attaque chinoise, l’administration, de la Maison Blanche au Pentagone en passant par le secrétariat d’Etat, réitère avec force que les Etats-Unis ne soutiennent pas l’indépendance de l’île.

Covid : circulez il n’y a plus rien à voir !

Covid : circulez il n’y a plus rien à voir !

Un article intéressant d’autant plus qu’il y avait encore 68 000 contaminations encore hier –certes moins graves–mais dont personne ne parle !

Dans une tribune au « Monde », le philosophe Abdennour Bidar s’étonne de l’amnésie qui s’est rapidement installée alors que nous « sortons » à peine de deux ans de crise sanitaire. Après ces événements, un grand débat démocratique doit, selon lui, être mené sur ce qui s’est passé.

De la « guerre » contre le virus à l’amnésie, de la psychose collective à l’oubli total : mais comment se fait-il que nous soyons passés aussi vite à autre chose au sortir d’une crise sanitaire qui a pourtant ébranlé à ce point tout notre vivre ensemble et provoqué, outre le nombre des morts, de si gros dommages psychologiques, sociaux et politiques ? Bien que nous venions de vivre deux années d’une épreuve collective particulièrement éprouvante à tant de niveaux, plus personne n’en parle, comme s’il ne s’était rien passé ! C’est tout simplement ahurissant.

Faut-il donc trouver matière à se réjouir ou à s’inquiéter du fait que la pandémie, sa gestion politique et ses c–Certes moins gravesonséquences, ait été à ce point absente hier de la campagne présidentielle, et aujourd’hui des débats de la campagne législative ? Notre classe politique dans son ensemble, manifestement incapable de se saisir de ce qui a autant affecté nos vies, ne prouve-t-elle pas hélas, et une fois de plus, à quel point elle est hors-sol ? Ainsi la bataille pour le pouvoir a-t-elle repris son existence séparée, déconnectée… Ainsi également l’actualité a-t-elle repris sa course folle, sans queue ni tête, et nous voilà à nouveau, comme toujours, emportés sans prendre jamais le temps de nous poser pour réfléchir…

Je veux bien admettre qu’on ait besoin d’oublier, et certains verront sans doute dans cette disparition pure et simple du sujet de la crise sanitaire un signe formidable de la résilience de notre société. Ce qui me semble toutefois le plus formidable, c’est le silence assourdissant qui, soudain, a remplacé le vacarme effroyable et continu d’une communication politique et médiatique exclusivement vouée à parler des « vagues » terribles et de la succession indéfinie des « variants » du virus. Si donc cette crise était si gravissime, comme nous l’ont martelé nos médias et nos chefs, comment se fait-il alors que nous ayons pu nous en affranchir tout d’un coup, nous en sauver sans que soient menés à la sortie de cette crise aucun travail de fond, aucune réflexion collective, aucun bilan critique ? Qui avec moi pour s’étonner de cela ? Et je devrais dire plutôt pour être absolument éberlué et indigné, comme je le suis, de ce passage du catastrophique à l’inexistant, du catastrophisme au « circulez, il n’y a plus rien à voir » ?

Il faut augmenter le taux d’emploi et de compétences

Il faut  augmenter le taux d’emploi et de compétences 

L’économiste Patrick Artus, estime que la  part des Français âgés de 20 à 64 ans ayant un travail peut croître avec des politiques de formation et de baisse des impôts de production, et pas seulement grâce à la réforme des retraites, souligne l’économiste dans sa chronique. (Le Monde)

 

Après l’élection présidentielle, la priorité centrale de la politique économique du gouvernement devra être d’augmenter le taux d’emploi. En effet, cette augmentation serait à la fois le résultat de politiques économiques qui auront par ailleurs des effets bénéfiques, et aurait en elle-même des effets positifs sur les autres politiques publiques : finances publiques, réindustrialisation, commerce extérieur, inégalités de revenus, qualité des emplois, financement de la transition énergétique et de ses conséquences en matière d’inégalités.

Même s’il y a eu une amélioration récente, le taux d’emploi – c’est-à-dire la proportion des personnes âgées de 20 à 64 ans qui ont un emploi – est anormalement faible en France : il est au début de 2022 de 79 %, contre 91 % en Allemagne, 90 % en Suède, 84 % au Royaume-Uni, 96 % aux Pays-Bas. Une partie de cette faiblesse est due à l’organisation du système de retraite : un quart de l’écart de taux d’emploi entre l’Allemagne et la France vient de ce que le taux d’emploi des 60-64 ans est de 35 % en France, contre 62 % en Allemagne. Mais cela signifie également que les trois quarts de l’écart de taux d’emploi entre les deux pays viennent d’autres causes que l’âge du départ en retraite.

Comment expliquer la faiblesse du taux d’emploi en France ? Quand on compare les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), il apparaît qu’une fraction très importante des écarts de taux d’emploi s’explique par deux facteurs, outre l’organisation du système de retraite : premièrement, les compétences de la population active ; deuxièmement, le poids des impôts sur les entreprises, qui les contraignent à des arbitrages aux dépens de l’emploi et de l’investissement. Les compétences de la population active expliquent 53 % des écarts à la moyenne entre les taux d’emploi des pays de l’OCDE ; le poids des cotisations des entreprises et des impôts de production en explique 35 %.

Or la France se situe dans le dernier quart du classement des pays de l’OCDE en ce qui concerne les compétences des adultes, et se trouve en dernière position en ce qui concerne les compétences des jeunes en sciences. La France a aussi, après la Suède, le poids des impôts de production et des cotisations sociales des entreprises le plus élevé de l’OCDE (13,5 % du produit intérieur brut, contre 8,3 % pour le reste de la zone euro). Cette faiblesse globale des compétences et cette lourdeur de la fiscalité expliquent très largement la faiblesse du taux d’emploi en France.

Il y a encore une place pour la gauche ?

Il y a encore une place pour la gauche ? mais laquelle ?

 

Le Collectif Télémaque, regroupant des cadres de la fonction publique française et européenne ainsi que du secteur privé, estime, dans une tribune au « Monde », que la gauche de gouvernement a toujours sa pertinence, en dépit de ses résultats décevants à la récente présidentielle.

 

L’élection présidentielle de 2022 a fait émerger trois grands blocs politiques. Cette tripartition reflète pourtant assez mal les identités politiques de la société française, tant le vote utile a joué à plein. La logique du scrutin présidentiel a fait disparaître la gauche de gouvernement, qui a souffert de l’absence d’une candidature de rassemblement, d’une incarnation suffisamment forte et d’une offre politique lisible.

Pourtant, la gauche de gouvernement, aux affaires dans les principaux pays de l’Union européenne – de l’Allemagne au Portugal, en passant par l’Italie et l’Espagne, mais aussi la Suède, le Danemark et la Finlande –, a toute sa place sur l’échiquier politique. Nous souhaitons le rappeler, au moment où un accord se profile entre le PS et LFI.

Contre les dérives césaristes

Pour ce faire, valeurs et responsabilité doivent demeurer les marqueurs de ce courant politique. Les valeurs sans la responsabilité, la tête sans les mains, conduisent, comme toujours, aux déceptions de l’exercice du pouvoir, souvent funestes pour les plus fragiles. La responsabilité sans les valeurs, ou le règne de la technocratie, est, comme un canard sans tête, le règne de l’administration administrante, de la bonne gestion conçue comme une fin en soi.

Il est, toutefois, possible de dépasser cette alternative en réaffirmant les quatre piliers indissociables qui caractérisent la gauche de gouvernement et dans lesquels se reconnaît son électorat : le progrès social, l’écologie, la démocratie pluraliste et l’Europe. A première vue, on pourrait penser qu’Emmanuel Macron pèche sur les deux premiers et Jean-Luc Mélenchon sur les deux derniers. A y regarder de plus près, ils sont tous deux en défaut sur les quatre dimensions.

Défendre la démocratie pluraliste, c’est retrouver le sens profond des institutions républicaines, contre les dérives césaristes, c’est revivifier la démocratie représentative des Assemblées et la démocratie sociale qui associe les syndicats et les associations à la conception des politiques publiques.

La gauche de gouvernement maintient que la construction patiente des compromis, la pédagogie de la réforme et l’équilibre des pouvoirs, y compris entre l’Etat et les collectivités territoriales, relèvent de la bonne politique et renforcent l’acceptabilité et la durabilité des réformes. C’est aussi être intransigeant sur les valeurs universelles, contre les discriminations, sans céder aux tentations identitaires de quelque forme qu’elles soient : c’est faire primer la citoyenneté commune sur les nations ou les religions. C’est défendre la raison et la science contre le complotisme.

Il faut l’union face à Poutine (président de la Pologne)

Il faut l’union face à Poutine (président de la Pologne)

« Le destin de notre continent se joue aujourd’hui dans les plaines d’Ukraine. Il s’y déroule un combat extrêmement dramatique pour un avenir sûr, la liberté, l’identité et la réputation de toute l’Europe »Par Andrzej Duda, président de la République de Pologne ( tribune dans le « Monde »)

 

Il y a presque un an, en célébrant à Varsovie le 230e anniversaire de la Constitution polonaise du 3 mai, nous avons reçu les présidents de l’Ukraine, de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie. Nos pays sont liés par des liens de voisinage et des valeurs, une culture, une histoire et des défis actuels communs. Le symbole en est la deuxième loi fondamentale moderne au monde qui transforma la démocratie nobiliaire polonaise en une monarchie constitutionnelle plus efficace. Malheureusement, cela arriva trop tard. Trois absolutismes alliés – russe, prussien et autrichien – ont anéanti le projet politique et civilisationnel unique qu’était la première République polonaise, libertaire, multiethnique et multireligieuse. Pour la plupart, les ancêtres des citoyens d’Europe centrale et orientale d’aujourd’hui devinrent des sujets du tsar et furent forcés de soutenir l’expansion de l’Empire russe avec leur sang, leurs biens et leur travail.

Nous souvenant de cette leçon d’histoire – pillages, persécution, destruction du patrimoine culturel, actes de génocide commis contre nos nations par la Russie et l’Union soviétique – et face à l’occupation effective depuis 2014 d’une partie du territoire de l’Ukraine par les troupes de la Fédération de Russie, en tant que présidents des pays de notre région, nous avons signé une déclaration solennelle. Nous y soulignions que l’Europe qui s’unit doit être ouverte à tous les pays et nations qui partagent ses valeurs et que « pour nous tous, la solidarité des nations, en particulier face aux menaces actuelles qui pèsent sur notre sécurité commune, est l’une des pierres angulaires de la paix, de la stabilité et du développement. »

 Ces déclarations ont résonné tout aussi fort près d’un an plus tard, lors de la réunion des présidents de la Pologne, de l’Ukraine, de la Lituanie, de la Lettonie et de l’Estonie. Cette fois, le 13 avril de cette année, l’hôte était le président Volodymyr Zelensky. Nous nous sommes réunis à Kiev, sous le feu de l’envahisseur russe.

Répétés depuis des années, nos appels dramatiques à la fermeté et à la solidarité de l’Europe face au néo-impérialisme russe, n’ont pas convaincu une partie des élites politiques du continent. Volonté déclarée ouvertement par le régime de Poutine de recréer – sous une forme ou une autre – la « prison des nations » qu’était l’Union soviétique et de rebâtir la sphère d’influence dans les anciens États du bloc de l’Est ; glorification du communisme et de Staline ; introduction d’un esprit de division au sein de la famille européenne des nations; tentatives d’ingérence dans les procédures démocratiques des pays de l’OTAN et de l’UE ; répressions contre les dissidents russes et attaques perfides contre eux ; violations régulières de l’espace aérien et maritime des pays européens par les forces armées russes et actions hostiles dans le cyberespace ; invasion de la Géorgie en 2008 et guerre hybride contre l’Ukraine en 2014 ; attaque hybride en 2021, lorsque le régime de Loukachenko, subordonné à Moscou, a fait venir des migrants du Moyen-Orient pour les forcer à traverser la frontière orientale polonaise, qui est aussi la frontière de l’UE et de l’OTAN… Toutes ces « sonnettes d’alarme » n’ont pas empêché certains hommes politiques et leaders d’opinion de clamer la nécessité de « comprendre la Russie et sa sensibilité ». Quand ils avertissaient que de nouveaux investissements dans les infrastructures et des contrats pour la fourniture de ressources énergétiques russes seraient tôt ou tard utilisés par Moscou comme un outil de chantage brutal, les représentants des pays de notre région n’étaient pas dignes de confiance. Les faits récents nous ont donné raison.

Le 24 février 2022 est devenu un tournant dans l’histoire du monde. Après le tragique conflit en Bosnie-Herzégovine, il y a 30 ans, la guerre a de nouveau éclaté en Europe. Se reproduisent des événements qui n’y avaient pas été observés depuis 1945. Des milliers de soldats et de civils meurent. Des villages et des villes bombardés disparaissent de la surface de la terre et leurs habitants sont empêchés d’évacuer par l’agresseur russe. Les Russes utilisent des tactiques de terreur et de terre brûlée. Ils sont coupables de vols, de viols et de tortures – également à l’encontre des femmes et des enfants – et d’exécutions de masse. Les enquêtes en cours des procureurs de la Cour pénale internationale doivent aboutir à la condamnation des donneurs d’ordres et des auteurs de ces crimes atroces contre l’humanité.

Dès les premiers instants, les autorités, les volontaires et des millions de citoyens polonais ont aidé les réfugiés ukrainiens fuyant la guerre. Nous aidons les citoyens de plus de 150 pays à travers le monde à rentrer chez eux. Près de 3 millions de personnes sont arrivées sur le territoire polonais, dont près de 2 millions sont restées avec nous. Ce sont principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées. Bien que nous les appelions des hôtes et non des réfugiés, bien qu’ils trouvent refuge ici non pas dans des camps de transit, mais dans des appartements privés, des édifices paroissiaux et religieux, des établissements de santé et des bâtiments d’utilité publique, cela reste un énorme défi pour nous. À titre de comparaison, durant la crise migratoire de 2015, un peu plus de 1,8 million de personnes sont venues en Europe. Nous avons un besoin urgent de soutien financier, du moins comparable à celui que la Turquie a reçu après avoir accueilli 3 millions de réfugiés du Moyen-Orient.

Mais surtout, ceux qui ont besoin d’aide, ce sont les Ukrainiens qui défendent leur pays face à l’agression criminelle russe. Ils ont besoin d’équipements militaires et d’une pression économique sans relâche sur la Russie pour affaiblir sa machine de guerre.

Le destin de notre continent se joue aujourd’hui dans les plaines d’Ukraine. Il s’y déroule un combat extrêmement dramatique pour un avenir sûr, la liberté, l’identité et la réputation de toute l’Europe. Le temps des discussions est révolu. L’heure est à une action solidaire et déterminée.

Andrzej Duda est président de la République de Pologne

Macron: « Il incarne trop la France des nantis » Alain Minc

Macron: « Il incarne trop la France des nantis »  Alain Minc

 

Alain Minc, économiste et essayiste, fait part de son analyse dans « l’Opinion » après la victoire de Macron. Àlain Minc pense que faute de Refondation d’une gauche et d’une droite de gouvernement, un jour les extrême gagneront. Pour lui ,le centre qu’incarne Macron est trop divers et ne pourra perdurer. Le pays a besoin d’une gauche et d’une droite pour éviter l’hypothèse d’une victoire des extrêmes. Macron sera handicapé par la détestation qu’il suscite car il incarne trop la France heureuse face à une autre France qui se considère déclassée.

Emmanuel Macron a été réélu dimanche pour un second mandat présidentiel. Au-delà de l’exploit, cette victoire ne suscite pas de réel enthousiasme. « Il faut être lucide, la situation va être très difficile et on peut avoir une certaine forme d’inquiétude, poursuit Alain Minc. Grosso modo, Emmanuel Macron a un tiers des Français derrière lui. Et même s’il obtient une majorité parlementaire, elle sera assez artificielle. Mais surtout, pour la première fois dans l’histoire de France, le chef de l’Etat n’est pas rééligible, ce qui va susciter beaucoup d’ambitions et de conflits. » L’essayiste s’interroge avec gravité : « Si le centre est immense, les extrêmes gagnent. Donc après avoir détruit le monde politique ancien et être devenu, de fait, le chef de la droite modérée, il importe au Président d’aider la gauche de gouvernement à se reconstituer. S’il n’y a pas une gauche et une droite de gouvernement, un jour les extrêmes gagneront. »

Les élections législatives auront lieu les 12 et 19 juin. La campagne a été lancée dès hier, voire quelques jours avant par Jean-Luc Mélenchon, qui explique qu’il faut « l’élire Premier ministre ». Alain Minc n’embrasse pas cette idée de troisième tour. « Je crois en revanche à une situation parlementariste très bizarre, avec cinq composantes dans cet immense magma qui constituera la majorité : les macronistes d’origine, les troupes de François Bayrou, celles d’Edouard Philippe qui vont déjà parier sur l’avenir, une partie de députés Les Républicains qui seront sous les auspices du chef de groupe clandestin que sera Nicolas Sarkozy, et une partie venant de la gauche. Vous verrez qu’au fil des mois et des années, il y aura des scissiparités. »

Selon un sondage Opinionway pour Cnews et Europe 1, 63 % des personnes interrogées souhaitent qu’Emmanuel Macron « ne dispose pas d’une majorité et soit contraint à une cohabitation ». « C’est un très mauvais signe », selon Alain Minc, qui ajoute que « depuis la réforme constitutionnelle de 2008, il n’y a plus de 49.3, sauf une fois par session. Donc la vie parlementaire va être beaucoup plus rude. D’autant plus que le chef de l’Etat n’aura plus cette arme de la future candidature. »

La personnalité d’Emmanuel Macron paraît peu aimée, voire détestée par une partie des Français. Ce sentiment est-il réversible ? « Cette hostilité a perduré pendant cinq ans donc on ne voit pas pourquoi elle se dissoudrait, explique Alain Minc. Il y a cet aspect premier de la classe, incarnant les classes heureuses de la société. Regardez le champ de Mars hier, il y avait des électeurs bourgeois bien habillés de la France heureuse. Au fond, la France malheureuse en veut à Emmanuel Macron d’incarner presque physiquement la France heureuse », conclut l’essayiste.

 

Politique France : des opposants mais il n’y a pas d’opposition

Politique France : des opposants mais il n’y a pas d’opposition

 Dans le Figaro, Raphaël Enthoven, philosophe et essayiste, analyse l’opposition

Raphaël Enthoven, philosophe et essayiste, publie Qui connaît Fabien Roussel ? aux éditions de l’Observatoire. A-t-il succombé aux charmes de ce candidat défenseur de « la France des jours heureux » ? « J’aimerais bien, répond notre invité. J’ai voulu mettre à l’épreuve la sympathie spontanée qu’il m’inspire. Je suis parti de la surprise que cette sympathie elle-même m’inspirait. Comment pouvais-je trouver si sympathique le secrétaire national du PCF ? Qu’est-ce que ça dit de l’état de la gauche ? Faut-il que la République ou que la gauche aille mal pour qu’il soit le seul interlocuteur de ce côté-là ? »

Dans sa préface, Raphaël Enthoven l’affirme : des années auparavant, lui, libéral, n’aurait jamais imaginé rencontrer et trouver sympathique le secrétaire national du PCF. « J’ai été libéral avant d’être républicain. Je pense que les deux sont conciliables. Et nous avons, Fabien Roussel et moi, cette fibre en commun. A partir de là, ça m’intéresse de savoir comment un communiste peut être républicain. C’était l’enjeu du débat. »

En se penchant sur les sondages, il est possible de remarquer que le vote contestataire – ZemmourLe PenMélenchon, Fabien Roussel, Dupont-Aignan, Poutou, Arthaud – représente plus de 50% des voix. « La contestation est incontestable, juge Raphaël Enthoven, elle flatte celui qui conteste. C’est la raison pour laquelle ça prospère autant. Par ailleurs, je voudrais tempérer cette observation par le fait que tous ces contestataires ne sont pas du tout faits pour s’entendre. Il y a quantité d’opposants dans ce pays mais il n’y a pas d’opposition. Et le danger est là : il n’y a pas une personne ou un mouvement pour offrir aux mécontents une alternative qui ne soit pas insurrectionnelle. Le danger, c’est qu’il n’y a pas d’adversaire à Macron. »

Une question subsiste : Fabien Roussel peut-il être considéré comme un révolutionnaire ? « Non, je ne crois pas, répond l’essayiste. Je crois que c’est quelqu’un qui, comme le Parti communiste, est institutionnel, qui a exercé des fonctions, qui a gouverné et s’est inscrit dans une logique gouvernementale (…). Fabien Roussel se présente pour peser, pas pour gagner. »

Il faut traiter avec le diable Poutine ! ( L’Opinion)

Il faut traiter avec le diable Poutine ! ( L’Opinion) 

 

Dans un édito, » l’Opinion »  milite pour un respect du chef de l’État russe et considère qu’il faut savoir traiter avec le diable Poutine.

« Peut-on discuter avec un « boucher » ? Négocier avec un « criminel de guerre » ? La réponse est oui. Malheureusement. Si l’on veut éviter que l’Ukraine ne soit complètement ravagée, comme la Syrie l’a été, il faudra se résoudre à se mettre autour d’une table avec Vladimir Poutine et tenter de trouver, avec lui,un compromis acceptable pour toutes les parties » . Le papier de l’opinion considère que « les déclarations de Joe Biden en Pologne ne sont pas un signal positif. Affirmer que le président russe « ne peut pas rester au pouvoir » et l’insulter est contre-productif. A raison, la diplomatie française, comme d’autres, a pris ses distances : l’Elysée cherche à maintenir le contact avec le Kremlin en vue d’un cessez-le-feu.  Imaginer aujourd’hui que la paix ne sera pas possible sans un changement de régime à Moscou, c’est se condamner à la poursuite de la guerre – sans, d’ailleurs, vouloir y engager ses propres soldats… A l’éthique de conviction des moralistes et des militants,les dirigeants politiques se doivent de préférer l’éthique de responsabilité ».

En fait,  ce qui est défendu c’est surtout le concept de responsabilité du business. Le même discours entendu de la part du patronat lors de la dernière guerre mondiale..

Ce n’est pas la paix sans doute qu’on défend mais surtout l’activité économique y compris sur le dos de la paix et de la liberté. Le papier de « l’Opinion » oublie une seule chose, c’est que Poutine depuis 20 ans n’a jamais négocié avec qui que ce soit. Pas de discussion interne encore moins de démocratie où le choix local est la prison ou le cercueil. Pas de négociation au Moyen-Orient. En Syrie notamment Poutine a écrasé vie les populations. Pas de négociation en Afrique vous Poutine sème le désordre partout et soutient aussi les dictatures. Poutine ne négociera pas en Ukraine. Il ira sans doute une trêve provisoire mais tant que Poutine sera la c’est uniquement la force aveugle qui prévaudra concept de négociation.

<

12345...16



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol