FMI : il faut étaler le rétablissement des déficits budgétaires en zone euro
Il faut davantage de temps estime le FMI ; en clair sinon l’austérité brutale va casser la croissance pour longtemps. Les pays de la zone euro qui n’ont pas de difficulté à emprunter doivent adopter une approche plus souple vis-à-vis de la réduction des déficits, estime Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international. « Tout en gardant un cap, le tempo peut être un peu plus souple concernant tous les pays – je ne parle pas de la France – qui ne sont pas sous tension des investisseurs… Ce qui me parait souhaitable, c’est que le zone euro avec l’ensemble de ses institutions puisse évoquer ce type de situation », a dit Lagarde sur la chaîne LCI. La zone euro a donné la semaine dernière au Portugal un an de plus, jusqu’en 2014, pour ramener son déficit public en deçà des 3%, l’extrême limite théoriquement admise par l’Union européenne. Il est moins important de se concentrer sur les déficits nominaux que d’opérer les réformes structurelles permettant de réduire les déficits budgétaires et de rendre les économies européennes plus compétitives, a poursuivi Lagarde. Prié de dire si l’Europe aurait besoin de plus d’inflation pour résorber la crise de la dette de la zone euro, Lagarde a répondu qu’autoriser l’inflation à varier entre les différents membres de la zone euro – débouchant ainsi sur une « inflation asymétrique » – pourrait aider à corriger les déséquilibres économiques. Eurostat a dit mardi que l’inflation de la zone euro avait été de 2,6% en septembre comme en août, avec des taux variant de 3,5% en Espagne à 2,1% en Allemagne.