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Automobiles: pas de véhicules autonomes, mais des véhicules automatisés » (Anne-Marie Idrac)

Automobiles: pas de véhicules autonomes, mais des véhicules automatisés » (Anne-Marie Idrac)

Les promesses de la voiture autonome ont largement été revues à la baisse par les constructeurs automobiles. Mais pour Anne-Marie Idrac, commissaire pour la stratégie nationale de développement des véhicules autonomes, cette technologie peut apporter des réponses concrètes notamment en matière de mobilité partagée, un domaine où la France dispose de sérieux atouts à l’échelle mondiale.

Anne-Marie Idrac, ancienne présidente de la RATP, puis de la SNCF, Qui a fait aussi un passage remarqué comme secrétaire d’Etat aux Transports, remet les pendules à l’heure sur l’illusion du véhicule autonome.(Interview la Tribune)

 Dans les années 2010, on présentait la voiture autonome comme la martingale technologique avec d’importants enjeux concurrentiels et de souveraineté. En 2022, on n’en entend plus parler, sauf pour des cas limités qu’on appelle le 3ème niveau d’autonomie, loin de la voiture sans volant…

ANNE-MARIE IDRAC - J’ai commencé il y a quatre ans à m’occuper de la politique française en matière de véhicules autonomes, pour répondre à des enjeux de souveraineté technologique, économique et industrielle, mais aussi de modernisation des mobilités. Ce qui a changé en quatre ans, c’est qu’en réalité plus personne ne croit au véhicule  »sans volant » (Level 5 sur une échelle de 1 à 5, NDLR), qui reviendrait à doter un véhicule d’une véritable autonomie de conduite, sans humain en charge, en tous lieux et par tous les temps.

Tout le monde se focalise désormais sur des cas d’usage à la fois technologiquement atteignables, et économiquement et socialement pertinents. Deux voies sont suivies en parallèle : d’un côté, l’amélioration des assistants de conduite de manière incrémentale, nos équipementiers français sont en pointe sur ces innovations. Il s’agit d’améliorer la sécurité, et d’offrir de nouveaux services embarqués, ou plus de praticité. D’ores et déjà, l’aide au parking rencontre un véritable succès, et le contrôle de la vitesse et des distances correspond à de vrais besoins.

Les expérimentations les plus poussées, par exemple aux USA, concernent des zones limitées et dédiées. L’autre voie, c’est celle de la conduite sans conducteur, avec supervision. Dans ce cas de figure, on pense évidemment aux véhicules et systèmes d’usage partagé, en particulier aux navettes, en la matière, la France est l’un des pays leaders dans le monde.

Quel est ce leadership français en matière de navette autonome ?

Nous avons d’abord de belles sociétés qui ont des modèles déjà en service dans le monde entier comme Navya ou EasyMile. Au plan réglementaire ensuite , la France est le seul pays à avoir autorisé la circulation de véhicules sans conducteur à bord, sur des itinéraires dédiés, et nous disposons déjà des retours d’expérience décisifs. En outre, nous disposons de leaders mondiaux du transport de personnes. Keolis, Transdev ou la RATP voient dans ces services le moyen de compléter leurs offres. Enfin, le gouvernement soutient ces démarches via le PIA 4 (programme d’investissements d’avenir, NDLR), plusieurs consortiums incluant des acteurs de l’automobile sont concernés.

 

En matière d’autorisation justement : l’allemand Mercedes va commercialiser une première voiture autonome de niveau 3, sur les routes allemandes pour des questions réglementaires. Quand pourrons-nous acheter ce type de voitures en France ?

Il s’agit de l’application d’une réglementation internationale, déclinée à l’échelle européenne. Je précise qu’elle n’autorise que des circulations sur voies séparées, de type autoroute, à moins de 60km/h. Si des constructeurs en font la demande en France, il sera tout à fait possible d’obtenir l’autorisation. D’ailleurs, Stellantis l’envisage dans les deux ans.

Revenons sur les navettes, vous avez évoqué une supervision, elles ne seront donc pas tout à fait autonomes ?

Comme je l’indiquais en effet, il n’y a pas de véhicules « tout à fait autonomes » : soit il y a un conducteur à bord, qui doit pouvoir reprendre la main, soit une supervision. Le comité national d’éthique considère d’ailleurs que le terme véhicules « autonomes »  est abusif. Nous utilisons plutôt la formule « à conduite automatisée ». Dans le même ordre d’idée, le rôle de la connectivité, du balisage, des infrastructures apparaît de plus en plus important pour progresser vers de plus en plus d’automatisation. C’est le cas notamment en Chine.

C’est la fin de la voiture autonome et le début de la navette automatisée pour résumer ?

En réalité, il y a deux marchés différents. D’une part,  celui de l’amélioration continue de la sécurité, de la facilité et du confort de la conduite individuelle par exemple de nuit ou en cas d’intempéries, en embouteillage ou à l’égard des usagers de la route fragiles comme les deux-roues. D’autre part il y a le marché des services collectifs : l’automatisation supervisée les rend potentiellement plus flexibles et moins coûteux, en complément des offres classiques. Enfin certains cas d’usages logistiques, dans les ports par exemple ou pour des livraisons urbaines, sont également prometteurs.

A.M. Idrac : « sécuriser et verdir la chaîne logistique »

A.M. Idrac : « sécuriser et verdir  la chaîne logistique »

 

 

L’ancienne ministre et Pdg de la RATP et de la SNCF, Anne-Marie Idrac, grande spécialiste du transport , devenue présidente de France Logistique, attire l’attention sur le caractère stratégique de la maîtrise des chaînes logistiques à fin de favoriser la sécurité des approvisionnements, les relocalisations et la transition écologique. On verra sans doute à l’occasion de ce deuxième reconfinement combien sont fragiles certaines organisations logistiques qui nous rendent plus dépendants de producteurs et de distributeurs extérieurs. Cela devrait aussi renvoyer à la nécessité de création de Gafa européens alors que les grandes numériques américains occupent des positions hégémoniques sur les portefeuilles de producteurs et de clients.

 

Depuis janvier 2020, Anne-Marie Idrac est présidente de France Logistique, une association inscrite au registre des représentants d’intérêt « pour réunir les acteurs privés et dialoguer avec les acteurs publics ». Les enjeux sont doubles: « d’une part, la sécurité des approvisionnements de toutes sortes, surtout dans une ambition de relocalisations industrielles et d’aménagement des territoires, d’autre part la transition écologique via le verdissement des flottes et des entrepôts », précise-t-elle. Une association qui se propose notamment de favoriser les synergies entre les acteurs de la chaîne logistique.

Ses adhérents représentent l’ensemble de la chaîne: de la fédération nationale des transports routiers (FNTR) à La Poste, en passant par la confédération française du commerce de gros et international (CGI) ou encore Sogaris et Prologis, deux spécialistes de l’immobilier logistique. « L’important est d’avoir une vision systémique, stocks/flux et local/global », explique Anne-Marie Idrac. Entre les utilisateurs des entrepôts et les transporteurs de marchandises, il reste toutefois « très difficile » d’obtenir des données chiffrées, si ce n’est le volume de 280 millions de tonnes de marchandises par an en Île-de-France.

Si le sujet est revenu à l’agenda à cause de la crise sanitaire - « c’est tant mieux car il va falloir plus et mieux de logistique » -, « elle doit cesser d’être un angle mort des politiques publiques ».

Le mot plus est peut-être moins pertinent que le mot mieux  quand on sait par exemple que pour fabriquer un yaourt 1000 km de transport sont nécessaires !

 

Air France : Anne-Marie Idrac, présidente ?

Air France : Anne-Marie Idrac, présidente ?

Comme déjà indiqué hier, le nom d’Anne Marie Idrac circule pour remplacer le président démissionnaire d’Air France. Anne Marie Idrac connait parfaitement le milieu, elle a été directrice de d’administration avant de devenir ministre, patronne de la RATP et de la SNCF.  . Elle est actuellement membre du conseil d’administration d’Air France. Depuis 2015, elle est également présidente du Conseil de surveillance de l’aéroport Toulouse-Blagnac et administrateur de TotalBouygues et Saint-Gobain. Ce qui caractérise Anne Marie Idrac c’est à la fois son grand sens de l’écoute et sa très bonne connaissance des dossiers. Bref,  une pédagogue qui ne manque pas de finesse et de caractère. Il lui en a fallu pour réussir dans le milieu très machiste du transport. Il en faudra à Air France il sera nécessaire de  reprendre les fils du dialogue notamment avec les pilotes mais aussi continuer d’engager la compagnie dans une  stratégie de développement plus compétitif. Il faut évidemment à Air France uen personnalité de caractère pour redresser uen situation qui sans cela pourraiat bien amener un jour à la disparition  de la compagnie nationale. Il faudra tout autant un grand sens de la négociation. Justement celui dont Anne marie Idrac a fait preuve avec les rugueux routiers.

 

Air France : Anne Marie Idrac, nouvelle présidente ?

Air France : Anne Marie Idrac, nouvelle présidente ?

 Il y a sans doute urgence à sortir de l’impasse dans laquelle s’est mise Air France avec le referendum qui a dit non aux propositions de la direction mais qui a provoqué aussi le départ du PDG. Cela d’autant plus que les grèves –essentiellement des pilotes- continuent. Il faut un patron capable de renouer les fils du dialogue et sans intermédiaire. Un président au profil de technicien, de gestionnaire y compris du dialogue social. Un profil qui convient à Anne Marie Idrac, ancienne patronne de la RATP, de la SNCF (dont elle a été virée après manœuvres politiciennes de Pepy), aussi ancienne ministre des transports. Une femme qui justement a montré lorsqu’elle était ministre des transports sa capacité à gérer les relations avec le rugueux milieu du transport routier. Une femme de caractère  qui sait écouter mais aussi trancher.  Une période d’incertitude s’ouvre en effet pour Air France dont le conseil d’administration a demandé samedi à Jean-Marc Janaillac d’assurer ses fonctions jusqu’à l’issue de l’assemblée générale du groupe le 15 mai, date à laquelle il annoncera “une solution de gouvernance de transition”. Jean-Marc Janaillac a accepté cette demande. Le nom de l’ancienne secrétaire d’Etat aux Transports Anne-Marie Idrac circule pour lui succéder. Elle dirigea notamment la RATP et la SNCF et est administratrice indépendante au sein du conseil d’administration de la compagnie aérienne depuis 2017. Dans un communiqué publié dimanche, Air France dit déplorer la poursuite des grèves “alors même que la période qui s’ouvre ne permet pas d’engager une quelconque négociation pour y mettre fin.” “La feuille de route du prochain président d’Air France, elle est claire : le rétablissement du dialogue social comme priorité absolue et en deuxième lieu, le rétablissement de la compétitivité”, a souligné sur BFM TV Bruno Le Maire, qui a réservé ses plus vives critiques aux pilotes de la compagnie. “Quand on a le niveau de rémunération actuel des pilotes, que l’on sait que l’entreprise est en danger, on ne demande pas des revendications salariales aussi élevées”, a-t-il estimé. Il a jugé leurs revendications “injustifiées” alors que “la survie d’Air France est en jeu.”

Macron : Anne Marie Idrac, Première ministre ?

Macron : Anne Marie Idrac, Première ministre ?

 

Jusque-là Macron  a gardé secret le nom de son premier ministre, même l’intéressé n’est pas encore avisé de sa nomination à Matignon. Mais si l’on retient ce qui caractérise le profil de ce premier ministre il pourrait bien s’agir d’Anne-Marie Idrac ancienne ministre des transports, ancienne patronne de la SNCF et de la RATP. Tout dans le profil souhaité la désigne.  D’abord Anne-Marie Idrac était l’une des premières à soutenir le responsable d’en Marche. Ensuite elle a l’expérience politique pour avoir été députée et ministre. Elle a d’ailleurs laissé un excellent souvenir à tous les acteurs économiques de son passage au ministère des transports. D’une grande compétence technique, l’intéressée accorde la plus grande importance au dialogue avec les acteurs qu’il s’agisse des employeurs, des salariés ou des clients. Dans le milieu relativement macho des transports, elle s’est rapidement imposée grâce à son intelligence, à sa vivacité et à sa capacité à écouter. Le premier ministre qui sera nommé doit nécessairement faire preuve de compétence  technique mais aussi politique. Macron a fondé toute sa campagne sur la cohérence et efficacité de ses orientations, il lui faut un  Premier ministre qui affiche les mêmes qualités. Par ailleurs premier ministre devra conduire la campagne électorale et législative, il lui faut donc connaître le système politique  notamment pour négocier des alliances et tenir l’assemblée.  Ce Premier ministre ne peut être ni trop marqué à droite, ni trop marqué à gauche sinon ce serait prendre le risque de contrarier l’un ou l’autre camp. . De ce point Anne-Marie Idrac centriste, libérale et humaniste  n’est pas trop marquée politiquement. A un moment elle a rejoint Bayrou mais rapidement a été écartée  par le baron centriste  par crainte sans doute de concurrence dangereuse pour lui. Dernier arguments favorables : le fait d’avoir une femme comme Première ministre.

 

« Avec Macron, un choc de confiance » (Anne-Marie Idrac)

 « Avec Macron,  un choc de confiance » (Anne-Marie Idrac)

Dans une interview à  la tribune, Anne Marie Idrac qui a laissé une excellente  image au ministère des transports et qui a aussi été patronne de la SNCF et de la RATP estime a juste titre que l’élection de Macron va d’abord provoquer un choc de confiance qui sera favorable à la relance de l’économie et précise les enjeux des grandes mutations à venir.  

 

 Emmanuel Macron a remporté son duel télévisé face à Marine Le Pen mercredi. Quel est votre état d’esprit à l’approche du second tour ?

ANNE-MARIE IDRAC. Emmanuel Macron va gagner l’élection présidentielle. La liberté et l’Europe, cela constitue un plafond de verre que Marine le Pen ne peut pas franchir. Le Front national au pouvoir ce serait le désordre économique et civil. Cela opposerait les Français les uns contre les autres. L’esprit cartésien va l’emporter.

A l’issue du débat, qui a permis de voir le vrai visage de Marine Le Pen, j’attends l’issue du second tour avec fierté et responsabilité. Je suis fière de l’image de la France donnée par Emmanuel Macron, une France ouverte et optimiste pour l’avenir, soutenu par Obama, Renzi et Schäuble. Mais avec gravité car le premier tour a révélé un pays profondément divisé et en colère. Il y a donc une immense responsabilité de rassemblement et d’efficacité car les Français ne croient plus en la parole politique. Nous voyons clairement deux projets antagonistes: celui d’une France dynamique et d’une Europe réformable face à une France repliée sur elle-même et en dehors du projet européen. Un président de la République doit savoir se poser : pendant le débat, Emmanuel Macron a su, face aux attaques incessantes de son adversaire, garder son calme et répondre avec justesse et précision sur les faits.

Comment avez vous rejoint En Marche! ?

Je suis une centriste et en cela je me sens libérale, sociale et européenne dans l’âme. Emmanuel Macron coche toutes ces cases. Il est pour une économie sociale de marché européenne. Je l’ai connu personnellement quand il était ministre, dans le cadre de ma  présidence de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. J’ai tout de suite compris que c’est un homme d’Etat capable de comprendre les enjeux nouveaux du monde et dont les idées sont réalistes et cohérentes. Il a su poser les bons diagnostics : il faut en même temps libérer et protéger, sortir des situations de rente et des carcans et donner de nouveaux droits aux personnes. Il sait aussi comment marche l’Etat et comment fonctionnent les entreprises. Il a compris que dans nos sociétés modernes, dix ans après la crise de 2008, le sujet clef, c’est de rendre la croissance inclusive. Il faut de la croissance et pour cela il faut libérer les initiatives, soutenir l’innovation mais il faut aussi que le progrès soit mieux partagé. Son projet est pragmatique. Il est chiffré et il a une colonne vertébrale. Il est d’ailleurs le seul à avoir un projet : Marine Le Pen n’en a pas, elle l’a bien montré mercredi soir et ses positions, en particulier sur l’euro, sont incompréhensibles et dangereuses pour les épargnants, les consommateurs, et les entreprises.

On dit que vous jouerez un rôle dans le futur gouvernement ?

J’avais arrêté la politique. Le mouvement En Marche m’a redonné l’envie d’y croire. Le seul casting qui compte, pour l’heure, c’est de faire très bien élire Emmanuel Macron à l’Elysée. Et de lui apporter la majorité présidentielle la plus forte possible pour qu’il puisse agir et transformer la France. C’est pour cela que je me suis engagée auprès de lui et que je me bats. Ce qui me satisfait, c’est de voir enfin les idées centristes, progressistes, être en mesure de rassembler. L’Europe, l’entreprise, l’éducation, la sécurité, la moralisation de la vie politique sont au cœur de notre projet et cela me semble de nature à rassurer et à rallier beaucoup de gens.

Y aura-t-il une majorité présidentielle aux législatives ?

Quand j’entends  la droite parler de  revanche et de cohabitation, je me dis que ses responsables n’ont rien compris aux enjeux ni au profond désir de renouvellement et d’efficacité du pays. Je suis convaincue qu’une fois élu, Emmanuel Macron obtiendra aux législatives une majorité car c’est le bon sens et l’intérêt général de la France. Emmanuel Macron pourra agir avec légitimité car il a tout dit de son projet en amont. Nous savons bien que le pays est très fracturé mais ce n’est pas le moment de finasser, ni avec le Front national, ni avec le principe d’efficacité. Dés l’élection remportée, il va nommer un nouveau gouvernement resserré composé de ministres responsables qui seront jugés aux résultats. Ils seront les vrais patrons de leur administration. La priorité, ce sera l’emploi, avec la réforme du marché du travail. Le périmètre des ordonnances sera proposé au Parlement après une concertation avec les partenaires sociaux, syndicats et patronat, afin d’agir vite, dès cet été. Il y aura aussi une loi de moralisation de la vie politique, la préparation de la rentrée scolaire avec le dédoublement des classes et la préparation du budget, autour des priorités clairement définies par le candidat. Le président de la république donnera le tempo, et le gouvernement, avec le Parlement, appliquera le programme des réformes choisi par les Français.

La réforme du marché du travail qui va plus loin que la loi El Khomri ne risque-t-elle pas dès le début du quinquennat de déclencher une forte opposition ?

Contrairement à François Hollande qui avait sorti sa loi travail par surprise, Emmanuel Macron a expliqué son projet durant la campagne. Chacun a donc pu se faire son idée. Quant à la définition des contours exacts et des détails de cette réforme, elle fera l’objet d’une concertation avec les partenaires sociaux. Le fait que la CFDT est devenue cette année le premier syndicat de France dans le secteur privé, sur une ligne réformiste, peut contribuer à trouver un accord. Cette réforme du marché du travail bénéficiera, j’en suis sûre, de l’appui d’une majorité.

L’une des pierres angulaires du programme d’Emmanuel Macron est la compétitivité des entreprises. Allez-vous aller au-delà du CICE ?

Si ce dispositif a permis aux entreprises de commencer à reconstituer leurs marges, il est insuffisant pour soutenir une politique de compétitivité à long terme car l’objectif à atteindre est une montée en gamme de nos entreprises pour faire face à la concurrence dans une économie mondialisée. C’est vital. C’est pourquoi Emmanuel Macron veut pérenniser le CICE en le transformant en un allégement de 6 points des charges sociales patronales et les réduira jusqu’à 10 points au niveau du Smic. Il y aura aussi une baisse de l’impôt sur les sociétés qui sera ramené de 33,3% à 25%.

Au titre des réformes structurelles, il est nécessaire de libérer le dialogue social, le système actuel est trop crispé. Les principes fondamentaux, comme la durée légale du travail, resteront fixés par la loi. Mais les horaires effectifs ou l’organisation du travail doivent s’appuyer sur la réalité des entreprises, de leurs marchés, des technologies  et des évolutions du monde. C’est pourquoi la réforme du marché du travail est cruciale : il faut pouvoir établir au niveau du terrain le contrat pragmatique qui régit les relations sociales et non l’imposer d’en haut. Chaque entreprise a ses spécificités, ses problèmes et doit s’adapter à la conjoncture.

Cela suffira-t-il pour retrouver de la compétitivité ?

L’autre priorité, c’est d’investir dans l’éducation, l’apprentissage, et la formation, qui  seront les vecteurs de cette montée en gamme de l’appareil productif. Dans son plan d’investissement de 50 milliards d’euros, Emmanuel Macron a prévu d’en consacrer 15 à la seule formation qu’il faudra réformer pour l’adapter aux réels besoins tant des salariés et des demandeurs d’emploi que des entreprises. Il faut se concentrer sur les secteurs d’avenir, c’est-à-dire le numérique, les biotechnologies, les technologies vertes …

En matière de politique de l’emploi, Emmanuel Macron prévoit une réforme de l’assurance-chômage, notamment pour sa gestion…

Emmanuel Macron est cohérent. Dans son projet, tout le monde pourra bénéficier du chômage, y compris les agriculteurs, les commerçants et artisans et les indépendants, ainsi que, tous les cinq ans, les salariés qui démissionnent. Dans ce cadre, il est logique que ce soit l’Etat qui gère le système. Le RSI sera supprimé et intégré dans le régime général. Le financement du chômage et de l’Unedic sera fiscalisé par la suppression des cotisations salariales maladie et chômage ce qui sera compensée par une hausse de 1,7 point de la CSG. .

Cela va-t-il changer la politique d’indemnisation actuelle ?

Non, les calculs resteront faits selon les termes actuels. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’Emmanuel Macron veut changer la philosophie de l’assurance chômage avec un accroissement des droits individuels, qui implique aussi une plus grande responsabilité individuelle.

Il a insisté durant toute cette campagne sur la nécessité pour la France de s’inscrire dans le cadre européen. En même temps, la politique européenne n’a plus d’ambitions. Que compte-t-il faire ?

La première condition pour relancer l’Union européenne est que la France retrouve sa crédibilité auprès de ses partenaires, notamment l’Allemagne. Pour cela, la majorité des réformes à mener dépend de la France elle-même, non de l’Europe, en particulier en matière de déficit public. Nous devons tenir nos engagements.

Faut-il aller vers plus d’intégration pour la zone euro?

Oui, bien sûr; il faut pouvoir investir ensemble davantage, prévenir et résoudre les crises, avec un budget  porté par un ministre de l’Economie et des Finances de la zone euro.

Mais précisément ces réformes au niveau européen ne sont pas très populaires en France où au nom de la défense de la souveraineté, on s’en méfie…

Il y a un énorme déficit d’explication. Pour la sécurité, l’environnement, le numérique, la défense de nos intérêts, il faut une Europe plus forte. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un choc de confiance. Les Français y sont prêts. Et c’est ce qu’Emmanuel Macron va leur apporter.

 




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